Edito
Le suicide est l’acte de s’enlever la vie, volontairement. Les enjeux et
considérations éthiques sont souvent mis en question lorsqu’il
survient. Peut-on le prévenir et comment ? Comment prendre en
charge une personne présentant un risque ? A qui et quand demander
un soutien lorsqu’il y a un suicide sur un lieu de travail ? Ce sont là de
nombreuses questions rencontrées et permanentes. Tous les acteurs
de la vie au travail sont concernés : médecins de prévention,
assistantes sociales, partenaires sociaux, dirigeants, responsables,
salariés et structures spécialisées. Depuis les années 90, les cas de
suicides liés au travail ont commencé à être rapportés par les
médecins du travail. Il est souvent difficile de faire la part de ce qui
relève du privé et du professionnel et lorsque le drame survient il
résulte de la conjonction de plusieurs facteurs. Le dépistage des
risques psychosociaux et les indicateurs de la santé au travail
permettent à l’employeur de préserver la santé physique et mentale
des salariés et d’évaluer les risques professionnels au sein de son
entreprise. Agir contre le délitement du tissu social en entreprise,
pour une information des risques dans un cadre de prévention, reste
une démarche porteuse pour lutter contre le risque suicidaire.
Téric Boucebci, Directeur de C.I.S Assistance
Question : peut-on prévenir le suicide
dans un contexte professionnel ?
Notre réponse : Un suicide, ou une
tentative de suicide, constitue tout
d’abord une situation d’urgence à gérer.
C’est aussi un signal d’alerte sur un
possible phénomène de malaise plus
largement répandu.
Une prise en charge psychologique de
l’entourage professionnel de la victime
doit être proposée. La possibilité pour
les salariés volontaires de participer à
des débriefings psychologiques doit être
offerte. Ces séances sont proposées de
façon individuelle et/ou collective, dans
l’entreprise, pour que toutes les
personnes touchées par cet événement
puissent « évacuer » le traumatisme.
ENTREPRISE et Assistance psychologique
Le suicide, un acte, des questions
L’intention suicidaire n’apparaît pas subitement. Les personnes qui pensent au suicide donnent
généralement des signes qui peuvent alerter les proches, amis ou parents, de leur désarroi et de leurs
intentions. Le suicide n’est pas motivé par un choix éclairé, mais par la perte de tout espoir en l’avenir,
menant l’individu à concevoir la mort comme seule solution à ce désespoir. Confrontée au suicide d’un
collaborateur, l’entreprise doit réagir en urgence. Une prise en charge psychologique adaptée (groupe/
individuelle) est à mettre en place, une communication interne forte doit souligner la gravité de
l’événement et l’attention que va y porter l’entreprise. Les raisons d’un suicide sont toujours complexes à
démêler. Mais il faut accepter de rechercher d’éventuels facteurs liés au travail et envoyer ainsi aux
salariés le signal que des actions pour améliorer les conditions de travail sont possibles. L’entreprise doit
admettre que ce drame pose des questions et oblige à engager une réflexion collective. Il est important,
que suite à un tel drame, l’organisation soit incitée à s’interroger en profondeur sur les conditions de
travail et sur les méthodes de management. Faute de quoi, une crise suicidaire, mal gérée, peut altérer le
lien entre les salariés et l’entreprise avec un impact à long terme.
Ketty Joulaud, Psychologue-C.I.S. Assistance
Téric Boucebci, Directeur-C.I.S. Assistance
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Thème :
Le suicide dans le contexte professionnel