Le TATI ( tumor-associated trypsin inhibitor ) est codé par un gène

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TATI
Le TATI (tumor-associated trypsin inhibitor) est codé
par un gène de 4 exons situé sur le chromosome 5 ;
c’est un polypeptide (56 acides aminés) de faible masse
relative (6 kDa) dépourvu de résidus glucidiques. Il a
été isolé initialement dans les urines de patientes
atteintes d’un cancer ovarien.
Ce marqueur possède la propriété d’inhiber la trypsine.
Cette particularité est due à la grande similitude du
fragment N-terminal du TATI avec l’inhibiteur
pancréatique de la trypsine (PSTI). Contrairement au
PSTI, le taux sérique de TATI est normal chez les pancréatectomisés. Le TATI n’inhibe pas les autres protéases de l’organisme (coagulation, fibrinolyse). Sa
demi-vie est de 6 minutes, il est rapidement éliminé par
le rein. Le TATI est dosé par technique radioimmunologique sur sérum. La valeur seuil généralement admise
est inférieure à 15 μg/l dans le sérum.
Les taux sériques de TATI sont élevés dans de nombreux types de cancers :
• cancers gynécologiques, en particulier le cancer mucineux de l’ovaire, mais sa sensibilité n’est que de 8 %
au stade I et de 62 % aux stades III et IV. Le TATI
n’est pas recommandé dans le suivi de la patiente du
fait d’une plus faible sensibilité que le CA 125 dans
la détection de tissu tumoral résiduel, et seuls 50 %
des taux de TPA sont corrélés à l’état clinique de la
patiente ;
• cancer de l’endomètre, cancer du col de l’utérus pour
lequel la sensibilité est inférieure à celle du SCC et de
l’ACE ;
• cancers digestifs, en particulier cancer du pancréas,
pour lequel le TATI a une sensibilité élevée (75 à
95 %), mais la spécificité est plus faible que celle du
CA 19-9 ;
• cancers gastriques, où un taux élevé en préopératoire
est de mauvais pronostic, hépatocarcinomes et cancers des voies biliaires, et enfin cancer colorectal ;
• cancers urologiques : cancer de la vessie où le taux de
TATI est augmenté dans environ 45 % des cas et
serait de mauvais pronostic ; cancer du rein où le
TATI peut être utilisé dans le suivi postchirurgical et
n’est retrouvé que dans un stade avancé de la
maladie.
Le TATI peut être dosé dans les liquides de ponction de
kystes ovariens séreux ou mucineux ; toutefois, les taux
mesurés dans ces lésions ne sont pas corrélés aux taux
sériques. On peut observer des taux très élevés
(1 000 fois la valeur seuil) dans ces liquides de ponction,
particulièrement dans les cancers mucineux de l’ovaire,
alors que les taux sériques peuvent être normaux.
Un taux sérique élevé peut constituer un bon argument
de malignité, sous réserve que le diagnostic de pancréatite ait été éliminé ; en effet, les taux élevés de PSTI
induits par une réaction pancréatique (pancréatite, obstruction biliaire, cirrhose) interfèrent sur les résultats du
dosage du fait des réactions croisées PSTI-TATI. Des
taux sériques élevés sont également retrouvés lors
d’insuffisance rénale, ou lors de syndrome inflammatoire aigu.
En pratique, le TATI est essentiellement utilisé dans le
cancer mucineux de l’ovaire comme facteur pronostique ainsi que dans son suivi.
☞
(
ACE, CA 72-4, CA 125, SCC
Stenman UH.
Tumor-associated Trypsin Inhibitor.
Clin Chem 2002 ; 48/8 : 1206-1209.
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