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Les Cahiers nouveaux N° 82
Août 2012 25
25-32Jean Barthélemy02
Bruno Gérard03
Benoît Jonet04
Marc Jortay05
Bernard Lizin06
Philippe Mousset07
Architectes
Jacques Van Belle01
Régie des bâtiments
Conseiller-Directeur
Réflexion sur la symbolique des palais de justice
comme un des piliers dans la ville
Cinq projets de nouveaux palais réalisés en Wallonie par la Régie des bâtiments
01
Architecte.
02
Architecte associé AURA ;
membre de la Chambre des
Urbanistes de Belgique
(CUB).
03
Architecte associé CERAU.
04
Architecte associé AURA.
05
Licencié en urbanisme et
aménagement du territoire ;
gérant AUPa ; vice-président
de la CUB.
06
Architecte associé Atelier
de Genval.
07
Ir. civil architecte associé
DETP.
La justice dans la ville…
Implanter un palais de justice en marge de la
cité, c’est avant tout penser à éviter la dérive du
20e siècle consistant en la banalisation de la justice
par la construction de cités judiciaires, bâtiments
administratifs où il était difficile de distinguer le
lieu où la justice était rendue, de celui où s’exerçait
le fonctionnement de ladministration.
La justice a fortement évolué depuis le 19e siècle.
D’une justice de sentence qui se reflétait dans une
architecture faite de symbolisme et de monumen-
talité, nous sommes pass à deux formes d’ex-
pression de justice : celle qui représente l’autorité,
c’est-à-dire celle qui rend des sentences au nom
de l’État, et celle, aussi importante, qui relève de
l’arbitrage et de la médiation.
Ainsi, le palais de justice, anciennement domaine
exclusif des magistrats est devenu aussi un lieu
de conciliation. Il ne doit plus seulement sanction-
ner : il doit accueillir.
Le donneur d’ordre comme le maître d’œuvre en
sont persuadés, comme le montrent les témoi-
gnages recueillis de la Régie des Bâtiments et
des architectes des palais de justice de Mons,
Charleroi, Namur et Dinant.
Rendre la justice…
Il y a bien longtemps que l’on ne rend plus la
Justice sous un chêne à l’instar de saint Louis…
Mais les lieux où la Justice est rendue depuis si
longtemps, sont-ils toujours aujourd’hui en adé-
quation avec l’évolution de notre société entrée
dans le 21e siècle… ?
A priori, on ne fquente pas les bâtiments de
justice avec enthousiasme, a fortiori lorsque l’on
est justiciable…
Les anciens palais de justice en Belgique –
comme dans d’autres pays euroens – , sont
souvent des bâtisses imposantes et austères,
érigées à différentes époques, toujours pour
impressionner
L’image qui vient couramment à l’esprit est
celle d’un édifice d’architecture néo-classique,
d’ordonnance symétrique dont la partie centrale
est surmontée d’un fronton triangulaire que sou-
tient une colonnade de piliers massifs. L’entrée
est marquée par un escalier monumental doté de
larges marches en pierre dont le niveau à franchir
est imposant. Tel apparaît par exemple l’ancien
palais de justice de Mons dessiné par l’architecte
Huriau en 1848.
Mais le plus célèbre reste bien entendu le palais
de justice de Bruxelles, conçu dans le style
éclectique par l’architecte Joseph Poelaert, et
érigé entre 1860 et 1883, œuvre monumentale
qui fut à l’époque de sa construction décriée avec
son concepteur qualifié de «
Scheve Architect
»
(« architecte tordu »).
Les palais et bâtiments de justice implantés dans
les vingt-sept arrondissements judiciaires du
Royaume et répartis sur les cinq Ressorts des
Cours d’Appel : Bruxelles, Liège, Mons, Anvers
et Gand, ont été érigés pour la plupart entre les
18e et 19e siècles, dans des styles divers, pour la
majorité en style néo-classique comme les palais
de Tournai, Mons, Charleroi (aujourd’hui démoli),
Louvain, Gand, Courtrai, Verviers… ,
ou néo-go-
thique comme ceux de Bruges ou de Nivelles, ou
éclectique pour ce qui concerne les édifices de
Dinant, Huy et Bruxelles évoqué ci-avant.
Certains ont été aménagés dans des construc-
tions plus anciennes, comme le palais des
Princes-Évêques à Liège, érigé au 16e siècle par
l’architecte Arnold Van Mulcken, dans le style
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gothique-renaissance, ou la justice malinoise
qui s’est installée à la fin du 18e dans le palais
de Marguerite d’Autriche, construit au début du
16e siècle dans le même style mi-gothique,
mi-renaissance.
On peut encore citer le palais d’Ypres bâti dans
le plus pur style renaissance flamande, incendié
lors de la Première Guerre mondiale et reconstruit
entièrement dans son style originel en 1929.
De nombreux autres bâtiments de moindre
importance mais néanmoins de qualité, abritent
notamment les justices de paix et sont également
à mentionner parmi les édifices remarquables
comme la justice de paix de Binche, édifice néo-
gothique œuvre de l’architecte Paul Saintenoy
(1862-1952), ou les justices de paix d’Enghien (style
espagnol), de Boussu (époque hollandaise)…
La plupart de ces bâtiments anciens sont majes-
tueux et constituent un patrimoine darchitecture
publique propriété de l’État fédéral, qui a pour
mission à travers sa
Régie des
bâtiments
08
,
de
les préserver, de les entretenir, de les rénover ou
de les réhabiliter selon les potentialités que ces
édifices continuent à offrir.
La tâche est immense et les moyens trop souvent
insuffisants. Des opérations de rénovation sont
bien initiées au coup par coup après la Seconde
Guerre mondiale, parfois dans la précipitation,
souvent avec maladresse.
C’est la raison qui explique l’état de vétusté de ce
patrimoine dès les années 1960 et l’inadéquation
des infrastructures et des locaux aux fonctions et
aux besoins d’une justice sans cesse en évolution…
s les années 1970, de grands projets de
construction de nouveaux palais sont décidés
comme ceux de Liège (la célèbre place Saint-
Lambert), d’Anvers ou de Mons, alors que déjà
au début des années 1960, un nouveau palais
dessiné par l’architecte Jacques Depelsenaire
dans un concept fonctionnaliste, s’implantait sur
l’ancienne plaine des manœuvres à Charleroi.
L’hébergement des services judiciaires est devenu
globalement catastrophique au début des années
1990 : vétusté accrue du patrimoine, locaux insuf-
fisants et inadaptés à l’évolution permanente d’une
justice en mutation, augmentation du personnel et
nouveaux besoins, création de nouvelles juridic-
tions et volonté de transparence, de convivialité et
de proximité avec le citoyen, nécessité d’une sécu-
risation adaptée… et puis les affaires au milieu de
cette dernière décennie du 20e siècle… phénomène
sans doute déclencheur de décisions
En 1996, le Gouvernement fédéral met en place un
premier plan d’investissement pluriannuel pour la
construction de nouveaux bâtiments judiciaires.
Cette première phase concernera d’abord les
4 chefs-lieux des Ressorts de Cour d’Appel, Liège,
Gand, Mons et Anvers, dont les réalisations sont
achees aujourd’hui.
Le montant total estimé à l’époque de ces inves-
tissements s’élevait à plus de 8 milliards d’anciens
francs (le coût final en 2011 aura plus que doublé…).
S’ensuivent d’autres plans d’investissement au
début des anes 2000, avec la construction d’un
nouveau palais de justice à Tongres, Courtrai,
Gand, la rénovation et l’extension du palais de
justice de Charleroi aménagée dans le bâtiment
de l’ancien musée du verre réhabilité.
Enfin, le lancement en 2008 des projets de
construction des nouveaux palais de justice de
Namur et de Dinant, aujourd’hui en phase de
concrétisation.
De nombreux autres projets, tantôt de rénovation,
tantôt de construction, notamment de bâtiments de
justice de paix sont également réalisés ou en cours.
Leffort est certain, mais l’arriéré est sérieux et
la tâche reste importante : gageons que l’initia-
tive entamée sera poursuivie et que les moyens
suivront : la justice en a encore besoin ; elle est
entrée dans le 21e siècle, mais de nombreux
bâtiments dans lesquels elle doit accomplir son
œuvre sont toujours d’un autre âge…
Mons : de nouvelles infrastructures judiciaires
après plus de trente ans de projets…
Les infrastructures judiciaires montoises étaient
constituées essentiellement de bâtiments vé-
tustes, inadaptés, et dispersés dans le centre-ville.
En 1970, le Ministère de la justice décide de
construire un nouveau palais à Mons.
À l’origine, son implantation est envisagée à l’inté-
rieur de la ville mais vu la taille du programme, il
est décidé de trouver un site hors les murs. LÉtat
achète alors un terrain à l’extérieur de la ville
derrière la gare.
L’idée est à l’époque d’associer le palais de justice
à l’implantation de la cité administrative en projet,
ainsi qu’au futur palais des expositions et plus
tard au nouveau campus universitaire aussi envi-
sagé sur le vaste site des Grands Prés.
Le projet n’aboutira jamais – fort heureusement
oserait-on dire ! –, victime de tergiversations
diverses et de non-décisions, mais surtout de la
crise économique des années 1970 et 1980.
Après de nouvelles options d’implantation en
intra-muros, on revient au début des anes 1990
au site des Grands Prés. Et le 10 mai 1994, (date
symbolique peut-être !), une décision formelle est
prise : construire dans les quatre années à venir
un nouveau palais de justice… derrière la gare…
Cette idée de rendre la justice hors de la cité,
dans une méga-infrastructure implantée « au
milieu des champs et des prés », ne convainc pas
le Service Hainaut de la Régie des bâtiments dont
j’assume la direction.
D’ abord, sur le plan architectural et patrimonial, la
Régie est propriétaire dans l’intra-muros montois,
d’édifices du 18e et du 19e siècle, d’une qualité
architecturale et d’une valeur historique et patri-
moniale incontestables. Certains sont classés.
Ces édifices sont implantés dans un rayon de
moins de 200 m. et une rénovation judicieuse per-
mettrait d’allier fonctionnalité, respect de l’ancien
et intervention contemporaine.
08
La Régie des bâtiments :
parastatal de catégorie
A, créé en 1971, elle
est l’émanation de
l’« Administration des
Bâtiments » anciennement
intégré au sein du Ministère
des travaux public national,
département régionalisé
depuis 1980 et 1988.
La Régie est restée un
organisme fédéral.
Sa mission consiste à
assurer l’hébergement des
Services publics fédéraux ,
dans une optique de qualité,
ainsi que la préservation
du patrimoine architectural
fédéral.
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Quel serait leur devenir et leur réaffectation hypo-
thétique en cas d’abandon ?
En outre, des « dents creuses » dans le tissu
urbain pouvaient être exploitées et les vides
« recousus » pour intégrer des ensembles en
harmonie avec le bâti dans une démarche d’archi-
tecture contemporaine, en phase avec la nouvelle
politique de rénovation urbaine que la ville avait
initié depuis les années 1970.
Sur le plan culturel : l’Institution judiciaire doit
s’exercer, à l’instar de l’Institution civile ou reli-
gieuse, au cœur de la cité – «
polis
» au sens grec
–, au milieu de l’activité urbaine.
Les édifices publics comme l’hôtel de ville, le
théâtre, le musée, l’église ou le palais de justice…
sont des lieux majeurs de la ville : ils représentent
des signes, des points de repère et d’identifica-
tion, liés à ses activités institutionnelles. Nier
cela, c’est nier le sens de la ville…
D’un point de vue urbanistique : les opérations
d’expansion sauvage des villes, imaginées dans les
années de reconstruction après la Seconde Guerre
mondiale, ont amené les décideurs et concepteurs à
créer des entités suburbaines artificielles que sont
les banlieues, sous le prétexte de densité, de diffi-
cultés de circulation et de parcage ou de disponibi-
lité du sol à l’intérieur du périmètre urbain originel.
Ces orientations urbanistiques résultent en grande
partie d’une dénaturation des principes de la Charte
d’Athènes édictée par Le Corbusier en 1933, alors
que cette charte fut la première à parler de la dé-
fense du patrimoine historique des villes (art. 65…).
La Charte de Venise en 1968 prône la réhabilita-
tion de la ville et la mixité des fonctions : non plus
l’expansion et le zonage.
Les agglomérations suburbaines sont souvent
très difficiles à intégrer à la ville car coupées
physiquement de leur structure originelle par
des voies de pénétration, des rings ou boulevards
périphériques, des vestiges ou des enceintes
fortifiées, des espaces verts ou les gares et les
voies ferrées. Mons est un exemple de la difficulté
de lier valablement toute expansion : l’actuelle
cité administrative constitue une zone morte en
dehors des heures de bureau et le campus uni-
versitaire ne s’est pas réalisé. Qu’en sera-t-il du
projet des « Grands Prés » actuellement en cours
de développement et sans lien avec la ville ?
Est-ce la « gare-passerelle » imaginée par l’ar-
chitecte Santiago Calatrava qui créera ce lien :
l’avenir nous le dira
Convaincu par ces arguments, le Conseil des
Ministres du Gouvernement fédéral a définitivement
approuvé au début de l’année 1996, l’option d’implan-
ter les services judiciaires montois dans l’intra-mu-
ros : dès lors, les projets se sont mis en marche…
Les services judiciaires sont ainsi répartis en
intra-muros sur quatre sites en ville (au lieu de huit
à l’époque) dans un rayon de 200 m : deux nouvelles
constructions et trois bâtiments anciens rénovés
autour de l’axe principal, la rue de Nimy reliant le
boulevard périphérique à la Grand’ Place.
Mons : deux sites majeurs
Lextension de l’Ancien Palais09
Cet ensemble s’inscrit sur l’îlot urbain face au
palais de justice. Cette « dent creuse » réhabi-
litée crée une confrontation entre les éléments
urbains du passé et une architecture d’expression
contemporaine. Le projet tente un équilibre entre
respect d’un patrimoine et esprit d’ouverture et de
dynamisme.
Le projet développe sa volumétrie différenciée à
travers l’îlot ponctué par trois patios.
La fade 18e clase, en pierre, a fait l’objet
d’une restauration soignée, tandis que l’élévation
à gauche restée libre par la démolition d’im-
meubles, est fermée sur l’alignement du front bâti
par un voile de verre agrafé et sérigraphé, soutenu
par une structure légère en acier. La rythmique
dessinée sur cette peau de verre renvoie à celle
des trumeaux et des bandeaux horizontaux de
pierre de la façade ancienne qui la jouxte.
La fade intérieure du nouveau bâtiment est en
retrait de façon autonome et affirme les nouvelles
exigences des gabarits d’étage et du programme.
Lespace entre les deux fades sert d’interface
architecturale et visuelle (et acoustique).
Lensemble est volontairement contemporain et
son intégration dans le contexte ancien de la ville
est traitée avec beaucoup de respect, avec net-
teté mais sans heurt, avec la force et l’expression
nécessaires à la fonction solennelle qu’elle doit
représenter.
Façade de l’extension en
face du Palais de Justice
de Mons.
© Doré-Sobczak
09
Bureau d’architecture
Doré-Sobczak, Mons.
Maître de l’ouvrage : Régie
des bâtiments – Architecte
Directeur : J. Van Belle.
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Les Justices de Paix10
(ancien bureau des Postes de Mons)
Chef-d’œuvre d’architecture néo-gothique du
début du 20e et répertorié à l’Inventaire du patri-
moine architectural de Wallonie, cet immeuble
est situé en vis-à-vis de l’ancien Palais. Après sa
désaffectation en tant que bureau postal, il a été
réhabilité, pour y héberger les Justices de Paix des
1er et 2e Cantons.
Lenveloppe extérieure n’a subi aucune modifica-
tion. L’intérieur par contre a été complètement
restructuré de manière contemporaine, par la
mise en communication des niveaux et la création
de passerelles à travers la structure néo-gothique
de l’ancienne grande salle des guichets.
Les ouvertures ainsi créées à travers les espaces
permettent une meilleure lecture de l’architec-
ture originelle, un apport de transparence et de
lumière naturelle et une plus grande convivialité
qui sied à la juridiction de justice de paix.
Les Cours de Justice11
En ce qui concerne les principales options du
projet, celles-ci se sont troues très directement
liées aux caractéristiques particulières du terrain.
Celui-ci se présentait sous une forme triangulaire
et contenait sur sa pointe, le seul vestige de l’en-
ceinte médiévale de la ville, à savoir le « Tour va-
lenciennoise ». Ces deux données ont dès lors très
naturellement orienté la composition générale du
projet, conduisant aux options suivantes :
— La Tour valenciennoise, seul élément réellement
significatif sur le site, a été le point de départ de
la réflexion pour l’implantation des Cours. L’idée
de construire le projet autour d’un axe orienté vers
cette tour constitue le principe de base qui a déter-
miné toute la composition architecturale.
— La forme triangulaire du terrain a permis de
créer des espaces intérieurs, décroissants en
hauteur et en largeur, formant une sorte de « ca-
thédrale spatiale » soulignée par un trait lumineux
central continu. Sur cet axe majeur, épine dorsale
du projet, se créent les espaces de rencontre et de
dégagement dans une ambiance feutrée propice à
la réflexion et à la méditation.
— Les principales juridictions se localisent perpen-
diculairement à cet axe sur plusieurs niveaux, dont
les passerelles de liaison franchissent la « salle des
pas perdus ». Une séparation claire a été ménagée
entre les circulations publiques situées au centre
et les circulations réservées aux magistrats qui les
contournent et les longent à l’est et à l’ouest.
— Au long du cheminement, de part et d’autre, les
petites salles d’audience ponctuent le parcours
tout en ménageant des aires d’attente et de
discussions à l’entrée de chacune d’elles. Au sein
de ces salles d’audience, le souci de procurer une
ambiance lumineuse et acoustique bien doe est
omniprésent grâce à des panneaux périphériques
d’absorption acoustique et à des prises de lumière
rejetées en haut des murs.
— Laxe d’entrée est perpendiculaire à la rue du
Marché au Bétail – judicieusement renommé
Les Justices de Paix de
Mons, vue intérieure,
« espace des pas perdus ».
© F. Claus
Les Cours de Justice
de Mons.
© AURA
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29
sur une structure métallique galvanisée sur laquelle
sont fixées des passerelles de service et d’entretien.
— Lorientation des bureaux étant systémati-
quement positionnée dans le sens sud-nord, une
protection originale contre l’échauffement solaire
des bureaux a été mise au point grâce à la pose du
côté sud de panneaux vitrés inclinés anti-solaires
dont la fixation permet le refroidissement continu.
Extension du Palais de Justice de Charleroi12
Situé au cœur de la ville de Charleroi, le Palais de
Justice actuel demandait un accroissement de
surface conséquent pour les Tribunaux du Travail
et du Commerce.
La chance veillant sur Charleroi, un grand bâtiment
abritant un musée et des bureaux était disponible
à proximité immédiate : l’ancien Institut national du
Verre et son musée en voie de désaffectation.
Une rénovation lourde avec une partie construite
à neuf fut entreprise en 2007 pour se terminer
début 2010.
Malgré un déshabillage complet des superstruc-
tures, l’image du verre est restée attachée au
bâtiment qui s’appelle maintenant le Palais de
10
Architecte F. Claus -
Maître de l’ouvrage : Régie
des bâtiments-Mons -
Architecte Directeur :
J. Van Belle
11
Bureau d’architecture AURA
(Jean Barthélemy, Benoît
Jonet, Michel Poulain),
Mons.
Maître de l’ouvrage : Régie
des bâtiments –Architecte
Directeur : J. Van Belle.
Le chantier a été dirigé par la
Régie des bâtiments, sous la
responsabilité du directeur
pour la Province du Hainaut,
l’architecte Jacques Van
Belle, assisté de Madame
Jacqueline Fronville,
ingénieur architecte de la
Faculté polytechnique de
Mons. Quant à l’auteur de
projet, il s’agit du groupe
AURA (Atelier d’urbanisme,
de réhabilitation et
d’architecture) constitué de
trois architectes associés :
Jean Barthélemy, professeur
émérite d’architecture à la
Faculté polytechnique de
Mons et deux de ses anciens
élèves Benoît Jonet et
Michel Poulain. Dans cette
équipe, c’est ce dernier qui,
dès les premières esquisses
du projet jusqu’à la réception
provisoire, a joué le rôle
d’associé principal, en
parfaite symbiose avec le
premier nommé, en véritable
« cheville ouvrière » de ces
Cours de Justice. Quant
aux entreprises, elles
étaient constituées autour
d’un triumvirat formé des
entreprises Galère, Dherte
et Blaton.
12
Architectes: Jacques
Depelsenaire (†), Philippe
Mousset et Jean-Pierre
Hernalsteen
Maître de l’ouvrage : Régie
des bâtiments –Architecte
Directeur : J. Van Belle
Extension du Palais de
Justice de Charleroi.
© Philippe Mousset
rue des Droits de l’Homme – et est centré sur les
corps de garde de l’ancienne caserne, qui ont é
conservés rappelant ainsi la mémoire du lieu.
Il conduit à l’esplanade extérieure, puis au sas
d’entrée et à l’espace d’accueil. Au point de jonc-
tion de cet axe et celui du prolongement vers la
Tour valenciennoise, se situe l’axe vertical majeur.
Celui-ci distribue, autour d’un abondant puits de
lumière et d’un escalier hélicoïdal majestueux,
les différents niveaux du projet, notamment la
bibliothèque et, en son sommet, un belvédère, qui
domine la ville et qui, le soir, l’illumine.
— Les salles de la Cour d’assise et de la Cour
d’appel sont situées à 45 degrés vers l’entrée prin-
cipale. La première comporte un système ingénieux
de distribution de la lumière naturelle vers le pla-
fond grâce à des miroirs périphériques, tandis que
la seconde salle bénéficie d’un éclairage zénithal.
Il y règne une ambiance de calme et de sérénité. À
l’extérieur, l’imposant cylindre de pierre constitue
une réponse symbolique à la Tour valenciennoise
dont elle forme un véritable contrepoint.
— À l’extérieur, les principaux matériaux retenus
sont les ardoises naturelles pour les toitures, la
pierre calcaire sous forme de moellons tradition-
nels adoucis et le crépi de teinte gris rose pour les
maçonneries. Les murs des façades des bureaux
sont constitués de panneaux de bois en aflia fixés
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