dixième de torr pour la région de désolvatation et jusqu'à environ 10-6 torr pour la zone de
transfert des ions désolvatés.
Entre le capillaire de transfert et le premier cône (skimmer), une différence de potentiels
(ddp), de quelques dizaines de volts seulement, permet d'achever la désolvatation des ions
solvatés et des agrégats chargés. En effet, cette ddp accroit la vitesse des ions solvatés qui
subissent un grand nombre de collisions (mais selon un libre parcours moyen faible). Cela
signifie que les collisions sont peu énergétiques. Cette cascade de désolvatation faiblement
énergétique ne permet pas dans tous les cas de produire des ions totalement libres de solvant.
Celui-ci peut être éliminé dans une zone de pression plus réduite où les ions sont accélérés à
l'aide d'un second skimmer. Le libre parcours moyen des espèces est alors accru et les collisions
sont plus dures, éliminant ainsi les dernières molécules de solvant. Par contre une augmentation
trop forte de la ddp de cette région transfert suffisamment d'énergie interne aux espèces ionisées
pour produire la fragmentation de liaisons covalentes.
Enfin, les ions libres de solvant sont refocalisés au moyen de barres multipolaires afin
d'être éjectés de la région de désolvatation de la source vers l'analyseur. Cette géométrie est
couramment utilisée pour optimiser la transmission des ions.
II –Principes de l'ionisation/désorption par électronébulisation
II.1 – Processus d'ionisation/désorption
L'électronébulisation à pression atmosphérique repose sur une succession de phénomènes
physicochimiques. Leur description reste simple.
Tout d'abord, le champ d'électrique positifs (ou négatif) en sortie de capillaire
d'introduction provoque une accumulation de charges négatives (ou positives) à la surface du
liquide (Figure 2). Dans le cas des charges positives, le champ électrique permet de repousser les
charges négatives
, qui sont absorbées par les parois métalliques du capillaire d'introduction, qui
peut être à la terre. Ainsi se produit une réaction d'oxydation à l'interface liquide/capillaire tandis
qu'une réduction a lieu au niveau de la contre-électrode.
Arthur T. Blades, Michael G. Ikonomou, Paul Kebarle Mechanism of electrospray mass spectrometry. Electrospray
as an electrolysis cell Anal. Chem., 1991, 63 (19), pp 2109–2114