BULLETIN VISION SANTÉ PUBLIQUE
Des actions préventives posées en Estrie
Le cancer de la trachée, des bronches et du poumon en est un
sur lequel nous pouvons agir en santé publique sur le plan de
la prévention avec des actions reconnues efficaces, et ce,
autant en milieu clinique qu’en communauté.
Diverses stratégies impliquent une mobilisation des acteurs
locaux, régionaux, voire parfois provinciaux, et ce, dans une
collaboration sectorielle (partenaires du réseau de la santé et
des services sociaux) et intersectorielle (autres partenaires).
Voici, en bref, certains programmes mis de l’avant en Estrie
permettant d’illustrer les interventions réalisées ces dernières
années sur le territoire, en regard des saines habitudes de vie
et des comportements sains et sécuritaires.
Afin de mieux soutenir les fumeurs dans leur processus de
cessation tabagique, les centres d’abandon du tabagisme
(CAT) offrent des services de counseling individuel
(intervention brève et intensive) ou de groupe selon les
besoins de la clientèle qui les consulte. Voici quelques-uns des
services offerts par les CAT :
Information et soutien à la cessation tabagique.
Suivi de plusieurs rencontres individuelles (counseling bref
et intensif) ou de groupe.
Utilisation, par les conseillers des CAT et par les
pharmaciens communautaires, de l’ordonnance collective
régionale de thérapie de remplacement de la nicotine
(TRN), afin de faciliter le remboursement de ces aides
pharmacologiques par les régimes d’assurances et pour
doubler les taux de succès de l’arrêt tabagique.
Participation à la promotion des campagnes sociétales, tels
le Défi j’arrête, j’y gagne! et la Semaine québécoise pour un
avenir sans tabac.
De son côté, le Programme intégré 0530 COMBINAISON
PRÉVENTION combine diverses stratégies cliniques, éducatives
et environnementales sous l’axe de l’adoption et du maintien
de saines habitudes de vie, en faisant la promotion du non-
tabagisme, d’une saine alimentation et d’un mode de vie
physiquement actif. Les actions ciblent tant les individus et les
groupes vulnérables que la population. Outre les pratiques
cliniques préventives (notamment sous la forme de
counseling), les interventions se déroulent principalement
dans les milieux suivants : santé, scolaire, municipal et
associatif, centres de la petite enfance (CPE), travail. Le plan
d’action se déploie avec la participation active d’instances de
concertation sectorielles et intersectorielles.
Le cancer de la peau
Entre 2006 et 2010, on a recensé en Estrie une quarantaine de
nouveaux cas de cancer de la peau (mélanome) en moyenne
annuellement. Il ne s’agit donc pas d’un des sièges de cancers
les plus fréquents sur le territoire. Par contre, dans l’ensemble
de la population, le cancer de la peau est en progression dans
la région. En contrôlant les effets du vieillissement de la
population, on a observé, depuis le milieu des années 1980,
une stabilité du taux d’incidence parmi la population
masculine, mais une augmentation de celui-ci chez la
population féminine.
De 1986 à 2010, le taux ajusté de nouveaux cas de cancer de
la peau est toutefois comparable entre les Estriens et les
Estriennes (12,3 nouveaux cas pour 100 000 personnes
comparativement à 13,1 nouveaux cas).
En se basant sur la tendance québécoise, on aurait dû
s’attendre à 148 nouveaux cas entre 2006 et 2010. Dans les
faits, ce nombre de cas a été plus élevé, soit 202 (excès de 54
cas, soit environ 11 par an). Cet excès de nouveaux cas a été
observé dans la plupart des groupes d’âges, l’excès le plus
prononcé étant chez les 40 à 79 ans.
En Estrie, les populations demeurant dans les aires les plus
favorisées sur le plan social présentent des taux d’incidence
de 47 % supérieurs à ceux enregistrés parmi les personnes
demeurant dans les secteurs les plus défavorisés sur ce plan.
Les rayons ultraviolets, un facteur de risque important
L’exposition aux rayons ultraviolets (UV) provenant du soleil
ou du bronzage artificiel, en particulier en bas âge, augmente
les risques de mélanome. Une personne qui a eu au moins un
coup de soleil avec ampoules dans l’enfance ou à
l'adolescence risque davantage d'être atteinte d'un mélanome
au cours de sa vie. Plus on attrape de coups de soleil dans son
enfance, plus on risque de développer un mélanome à l'âge
adulte. Par ailleurs, une exposition prolongée aux rayons UV
augmente le risque de carcinome basocellulaire, un autre type
de cancer de la peau.
La plupart des Estriens et des Estriennes âgés de 12 ans ou
plus s’exposent au soleil à raison de plus de 30 minutes durant
une fin de semaine ou une journée de congé du travail durant
les mois d’été, entre 11 h et 16 h (77 %). Parmi ceux-ci, le tiers
ne s’applique pas un écran solaire sur le visage ou sur le corps,
ce qui totalise environ 70 000 personnes. En Estrie, les
hommes ont plus tendance que les femmes à ne pas se mettre
de crème solaire (45,6 % contre 18,4 %). Toujours durant une
journée typique d’été, entre 11 h et 16 h, les Estriens sont
proportionnellement plus nombreux que les Estriennes à
déclarer des temps moyens d’exposition au soleil de trois
heures ou plus (41,4 % contre 23,4 %).