Cahier Ciel 2005-2006

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Cahier du C.I.E.L. 2005-2006
Colette Cortès (éd.)
LEXIQUE ET SYNTAXE
LEXICALISATION DES VERBES COMPLEXES ANGLAIS
Monographie de Michel SIMON
Préface de Colette CORTÈS
CLILLAC (EA 3967)
Centre interlangue d’études en lexicologie
Université Paris 7 Denis Diderot (UFR E.I.L.A.)
Cahier du CIEL 2005-2006
CLILLAC (EA 3967)
Centre interlangue d’études en lexicologie
Cahier du C.I.E.L. 2005-2006
Colette Cortès (éd.)
LEXIQUE ET SYNTAXE
LEXICALISATION DES VERBES COMPLEXES ANGLAIS
Monographie de Michel Simon
Préface de Colette CORTÈS
Travaux du Centre Interlangue d'Études en Lexicologie (CLILLAC, EA 3967)
Recueil publié avec le concours du Conseil Scientifique de
l’Université de Paris 7 Denis Diderot
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C.CORTÈS - Lexique et syntaxe - Introduction
LEXIQUE ET SYNTAXE
LEXICALISATION DES VERBES COMPLEXES ANGLAIS
Colette CORTÈS (C.I.E.L., Université Paris 7)
Lexique et syntaxe
Présentation du volume
Michel SIMON (C.I.E.L., Université Paris 7)
Etude de la lexicalisation des "verbes complexes"
anglais : "Verbe + particule" / "Particule + verbe".
Vers une typologie syntaxico-sémantique des
"phrasal verbs" et "compound verbs".
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Chapitre 1 : Cadre méthodologique
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Chapitre 2 : Typologie des "phrasal verbs"
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Chapitre 3 : Typologie des "compound verbs"
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Conclusion
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Table des matières détaillée
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Comité de lecture : Colette Cortès (UFR E.I.L.A. Paris 7), Maria Marta Garcia Negroni (UFR de Buenos Aires),
Brigitte Handwerker (Université Humboldt, Berlin), Klaus Hölker (Université de Hanovre), John Humbley
(UFR E.I.L.A. Paris 7).
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Cahier du CIEL 2005-2006
Cahiers du C.I.E.L.
CLILLAC (EA 3967)
Centre interlangue d’études en lexicologie
Université Paris 7 Denis Diderot
UFR. E.I.L.A.
Responsable : Professeur Colette Cortès
Les Cahiers du C.I.E.L. constituent la publication du Centre Interlangue d'Études en Lexicologie qui
regroupe des lexicologues et traductologues anglicistes, germanistes, hispanistes et francisants de l'UFR
E.I.L.A. (Études Interculturelles de Langues Appliquées) de Paris 7. On y trouve rassemblés les résultats des
exposés et discussions de son séminaire mensuel. et les actes de ses journées d'études
Cette publication est destinée à permettre au groupe C.I.E.L. d'ouvrir le dialogue avec les collègues
linguistes des autres universités françaises et étrangères intéressés par les problèmes de lexicologie.
Les cahiers du C.I.E.L. peuvent être commandés à l'adresse (complète) suivante :
C.I.E.L. (Centre interlangue d'études en lexicologie).
Responsable : Professeur Colette Cortès.
Université de Paris 7 Denis Diderot.
UFR E.I.L.A.
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Bâtiment S - Bureau 126
2 Place Jussieu 75 251 Paris Cedex 05
Prix: 12 € à adresser par chèque à l'ordre de Monsieur l'Agent-Comptable de l'Université de Paris 7.
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C.CORTÈS - Lexique et syntaxe - Introduction
LEXIQUE ET SYNTAXE
INTRODUCTION
Colette CORTÈS
C.I.E.L., Université Paris 7
Les Cahiers du C.I.E.L. sont généralement consacrés à un phénomène lexical vu de différents points de vue, par
différents auteurs, à propos de langues différentes. Le Cahier du C.I.E.L. 2005-2006 fait exception à cette règle,
car il est consacré à une monographie sur l'anglais. C'est la spécificité de la question traitée qui justifie cette
publication singulière. Traiter de la relation entre lexique et syntaxe nécessite l'application de tests dont
l'interprétation impose de longs développements dépassant rapidement le cadre d'un article; quant aux
hypothèses proposées, elles doivent être vérifiées sur un corpus important pour être crédibles. Voilà pourquoi un
auteur unique a rédigé le Cahier du C.I.E.L. 2005-2006.
Il serait toutefois excessif de considérer que nous avons affaire à un thème unique car Michel Simon s'intéresse
dans ce travail à deux formes de combinatoires lexicales dont le résultat est fort différent : il s'agit de la
combinaison verbe + particule (dite "phrasal verb") d'une part et de la combinaison particule + verbe (dite
"compound verb") d'autre part. Outre le fait que la seconde combinaison est moins productive que la première,
elle est surtout le résultat d'un processus de lexicalisation plus abouti, où la syntaxe a une moindre part. C'est
pourtant une méthode d'analyse syntaxique et sémantique très poussée qui est le fondement de chacune des deux
études de la relation entre verbe simple et verbe complexe présentées dans cet ouvrage. Paradoxalement, c'est
cette méthode fondamentalement syntaxico-sémantique qui conduit Michel Simon au coeur de la lexicalisation,
un phénomène dont nous allons essayer de montrer dans cette introduction la singularité et qui doit donc être
appréhendé sur un arrière plan théorique adéquat.
Il n'est pas question pour moi d'exposer ici la méthodologie suivie par Michel Simon, qui est très bien expliquée
dans son premier chapitre. Je voudrais simplement replacer son travail dans la problématique plus générale de
l'interface entre lexique et syntaxe, puisque, tout en apportant la preuve de ses capacités de syntacticien
rigoureux, il fournit des arguments convaincants à la thèse selon laquelle il convient de poser un niveau d'analyse
du matériau lexical (lexie, phrasème, ..) qui ne saurait s'expliquer totalement par des règles syntaxiques. Nous
verrons que l'analyse du matériau lexical nécessite en effet un niveau de combinatoire qui lui est propre et dont
les règles syntaxiques spécifiques de la phrase ne sauraient à elles seules rendre compte. Cette position est
revendiquée par une branche de la linguistique qui a pris un grand essor ces dernières années, celle de la
morphologie lexicale. Les travaux de Bernard Fradin (2003), avec notamment son plaidoyer empirique et
théorique pour une "morphologie lexématique" et son étude pertinente de la lexicalisation, nous permettront de
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Cahier du CIEL 2005-2006
placer dans un cadre théorique adéquat l'interface entre lexique et syntaxe telle qu'elle est mise en lumière par le
travail de Michel Simon.
1. La syntaxe au coeur du lexique et le lexique au coeur de la syntaxe
L'interrelation entre lexique et syntaxe est tellement essentielle que certains modèles syntaxiques ont été
précisément conçus pour en rendre compte. Ces modèles relèvent de la grammaire de dépendance et se
réclament tous plus ou moins explicitement du modèle de Lucien Tesnière ("Éléments de syntaxe structurale"
(1954)) qui met au centre du dispositif la rection caractéristique de certaines catégories lexicales.
La syntaxe de dépendance trouve en effet ses fondements dans la dépendance des classes lexicales les unes par
rapport aux autres; elle attribue aux noeuds lexicaux un potentiel syntaxique de rection qu'elle dénomme par la
métaphore chimique de la valence, elle construit des règles fondées sur les relations sémantico-syntaxiques de
rection entre régissant(s) et éléments régis et elle attribue une valeur structurale, fondamentale pour le modèle,
aux relations ainsi mises au jour. Pour reprendre un exemple célèbre, la phrase "Alfred dort" se compose de trois
éléments : dort , Alfred et la relation entre les deux qui est une relation de dépendance. Par conséquent, dans ce
modèle, deux noeuds lexicaux sont reliés directement en fonction de leur valence, qui est en quelque sorte le
programme syntagmatique qu'ils imposent aux éléments qu'ils régissent, influant ainsi directement sur la
structure de la phrase dans laquelle ils sont employés, et Lucien Tesnière (1954) ne voit aucune nécessité à
construire des noeuds intermédiaires du type SN ou SV, réservés à la grammaire de constituance, qui, elle, est
fondée sur la notion de constituants immédiats.
Les classes de catégories lexicales ne jouent pas toutes le même rôle au sein du modèle de dépendance et Lucien
Tesnière (1954) retient quatre classes principales de catégories lexicales : I verbe, O substantif, A adjectif, E
adverbe. Chaque noeud lexical principal se voit ainsi attribuer, en plus de sa composante phonématique et
sémantique, une troisième composante essentielle, de nature syntagmatique.
Le modèle de Lucien Tesnière (1954) a servi de fondement à de nombreux travaux de syntaxe très fructueux,
comme l'étude de la valence des verbes en Allemagne notamment, mais on observe, me semble-t-il, de nouvelles
convergences avec les travaux consacrés à la morphologie lexicale de Mel'cuk et, plus récemment de Fradin, qui
reconnaissent systématiquement à chaque unité lexicale principale trois "faces" : le phonématique, le sémantique
et le syntactique (Mel'cuk (1993) et Fradin (2003)).
Ce "syntactique" véhiculé par les unités lexicales fait l'objet d'un large consensus sur le fond, même si chaque
modèle développe sa terminologie à ce sujet. Ainsi le modèle Aspects of a theory of syntax (Chomsky 1965), qui
est explicitement un modèle de constituance et non de dépendance, prévoit néanmoins déjà la souscatégorisation stricte, qui permet de rendre compte de la valence verbale par un système de traits (Pour un verbe
trivalent : [-N, +V], valence syntaxique : [N0, _, N1, N2]). A cela s'ajoute la sous-catégorisation sélectionnelle,
qui permet de préciser les propriétés sémantiques de N0, N1, N2 imposées par le régissant verbal (Pour un verbe
trivalent comme donner, offrir ou transmettre : [N0 [+humain]], _,[N1 [-animé]], [N2 [+humain]]). Dans les
modèles plus récents, et en particulier dans les modules X-barre, ces informations sont soigneusement
maintenues sous forme de traits. Chez les tenants plus traditionnalistes de la valence, notamment en Allemagne,
ces mêmes propriétés sont reprises sous le terme de "valence sémantique" (Fleischer, Helbig, Lerchner 2001).
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C.CORTÈS - Lexique et syntaxe - Introduction
Quant aux relations de dépendance elles-mêmes, de nature rigoureusement structurale pour Lucien Tesnière
(1954), elles ont fait l'objet d'une réinterprétation sémantique dans les modèles de la grammaire des cas ou de la
sémantique générative qui prévoient l'attribution de rôles thématiques à chaque relation actancielle (Si nous
poursuivons l'exemple de : donner, offrir ou transmettre : N0 Agent/ N2 Bénéficiaire / N1 Patient). Avec la
valence syntaxique (ou la sous-catégorisation stricte), la valence sémantique (ou la sous-catégorisation
sélectionnelle) et avec l'attribution de rôles thématiques, on peut considérer que c'est l'ensemble de l'interface
entre syntaxe et lexique qui est traitée, aussi bien dans la syntaxe de dépendance, dont elle est l'élément
principal, que dans la syntaxe de constituance, dont elle constitue un complément indispensable. Quant à la
théorie X-barre, elle traite cette interdépendance selon le principe de projection maximale d'une tête lexicale,
stipulant que les informations lexicales (notamment la sous-catégorisation et l'assignation des rôles sémantiques)
sont conservées dans certaines dérivations syntaxiques; autrement dit, cette théorie postule, aussi clairement que
le fait la grammaire de dépendance de Lucien Tesnière, qu'il convient de représenter syntaxiquement une bonne
part de l'information véhiculée par les unités lexicales.
Après avoir rappelé ici qu'il existe un noyau dur de la syntagmatique linguistique qui se caractérise par
l'interdépendance entre propriétés syntaxiques et propriétés lexicales, nous allons voir maintenant quelle est la
part de la syntaxe irréductible à une approche lexicale, avant d'arriver à notre objectif final, l'étude de la part du
lexique irréductible à une description purement syntaxique.
2. La syntaxe ne se réduit pas aux relations entre catégories lexicales
majeures qui imposent leur rection
La théorie X-barre, qui est, parmi les formalismes les plus modernes, celui qui insère le mieux les résultats de la
grammaire de dépendance, montre également très clairement quelles sont les limites de l'exercice. Ces limites
sont inscrites d'un part à l'intérieur de chaque syntagme et d'autre part au niveau de la combinatoire des
syntagmes dans la phrase.
La théorie X-barre stipule que les syntagmes à tête lexicale (NP, VP, AdjP, etc.), dont la tête lexicale donne
d'ailleurs son nom au syntagme, ont tous la même structure : si l'on prend l'exemple du français, la tête est
précédée d'un spécifieur et suivie d'un ou plusieurs complément(s).
Or le spécifieur et le complément jouent des rôles très différents : le(s) complément(s), qui peuvent être
multiples, sont entièrement dans la dépendance de la tête lexicale, selon la définition donnée plus haut, alors que
le spécifieur, qui, lui, est toujours unique et incident à l'ensemble du syntagme, a un statut absolument
irréductible à la valence du noyau lexical, et il remplit un tout autre objectif. Si sa nature dépend entièrement de
la nature de la tête lexicale (Déterminant pour NP, Modalité/ Modalisation pour VP, Gradation pour AdjP ou
AdvbP...), sa fonction est toujours la même : grâce aux spécifieurs des syntagmes, l'énonciateur construit un
point de vue spécifique du type de discours qu'il cherche à élaborer et impose ainsi sa marque dans le processus
de construction de l'énonciation. Les spécifieurs marquent l'ancrage du syntagme dans l'énoncé, car ils portent,
au niveau de chaque syntagme, les traces de la mise en scène énonciative choisie et assumée par le locuteur et ils
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Cahier du CIEL 2005-2006
participent ainsi à l'actualisation de l'énoncé. L'actualisation de l'énoncé est l'une des fonctions spécifiques de la
syntaxe de l'énoncé, nullement héritée des propriétés lexicales des noyaux des syntagmes. Ceci est
particulièrement bien montré dans le modèle de Jean Fourquet (1970), qui distingue entre les "connexions" (avec
des emboîtements complexes comprenant à la fois les actants et les circonstants) d'une part, et les "catégories
spécifiques" des groupes syntaxiques d'autre part, qui correspondent très exactement aux spécifieurs et qui
remplissent une fonction énonciative; Jean Fourquet, qui avait été le collègue et ami de Lucien Tesnière à
l'Université de Strasbourg et a mené à bien l'édition à titre posthume des "Éléments de syntaxe structurale"
(1954), a ainsi synthétisé dans son propre modèle la théorie de la valence de Lucien Tesnière et une conception
qui rejoint les analyses de Otto Jespersen sur la similitude structurale et fonctionnelle entre les principales
"catégories" syntaxiques dans son ouvrage Philosophy of grammar (Londres 1924). Le modèle de Jean Fourquet,
qu'il a lui-même appelé, avec beaucoup de modestie, "théorie des groupes syntaxiques", mais qui pourrait à
juste titre être rebaptisé "modèle des catégories et des connexions" (Cortès, Rousseau (ed), 1999), en grand
ancêtre de la théorie X-barre, montre peut-être plus clairement encore la spécificité des "spécifieurs" des
syntagmes et surtout leur rôle original d'actualisateurs de l'énoncé. Les "spécifieurs" (ou "catégories" de Jean
Fourquet) sont des objets linguistiques hybrides qui, par leur nature, relèvent du syntagme dont ils font partie
(déterminant pour le groupe nominal, modalisateur pour le groupe verbal, marqueurs de gradation pour le groupe
adjectival ou adverbial), et qui, par leur fonction, relèvent de fait de l'énoncé tout entier, dont ils actualisent la
charge énonciative et pragmatique.
L'autre spécificité de la syntaxe non réductible aux propriétés des unités lexicales concerne la combinatoire des
syntagmes, dont dépend la mise en texte de la phrase. Ainsi la linéarisation de l'information dans des structures
dépendantes ou adjointes (suites d'éléments coordonnés, appositions, etc.) selon le projet de mise en discours et
en texte choisi par l'énonciateur est spécifique de la syntaxe. L'unité syntaxique phrase a une autre fonction que
celle des syntagmes à noyaux lexicaux : c'est une unité d'organisation de l'information en fonction d'objectifs
textuels. Pour ce niveau syntagmatique de préparation de la phrase à son insertion textuelle, la théorie X-barre
prévoit un autre type de projection qu'elle appelle projection fonctionnelle. Alors que la projection lexicale
correspond à une construction endocentrique autour d'un noyau, la projection fonctionnelle est une construction
exocentrique qui relie des constructions endocentriques entre elles pour former un constituant original et non
réductible à ses parties : la phrase.
Ainsi le noeud Infl : inflexion verbale (flexion verbale, auxiliaires de conjugaison) de la théorie X-barre rappelle
opportunément que le temps et le mode ne sont pas des caractéristiques spécifiques du seul groupe verbal, mais
des marqueurs à la fois du projet énonciatif et de l'insertion de la phrase dans un texte. Quant au noeud Comp
(complementizer), qui permet de rendre compte de la topicalisation et de la subordination, il faut considérer qu'il
apporte un élément de structuration de l'information qui a avant tout une fonction textuelle.
Ce qui est spécifique de la syntaxe (en dehors de toutes les propriétés communes à la syntaxe et au lexique), c'est
d'une part l'ancrage de chaque syntagme dans le projet énonciatif du locuteur, et d'autre part l'ancrage textuel de
la phrase. Ces phénomènes d'actualisation de la phrase en tant que mise en discours d'un acte de langage et en
tant qu'étape de la constitution du texte n'ont rien à voir avec le lexique et sont des opérations spécifiques de la
syntagmatique énonciative et textuelle, absolument irréductibles aux propriétés lexicales du syntactique dont est
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C.CORTÈS - Lexique et syntaxe - Introduction
dotée chaque unité lexicale majeure. Les opérations spécifiques de la syntagmatique énonciative et textuelle
constituent le champ privilégié d'opérations de grammaticalisation (des déterminants, des marques de gradation
ou de conjugaison verbale, des phénomènes d'accords marqués par des séquences discontinues de morphèmes
flexionnels, etc.), auxquelles nous allons opposer maintenant les opérations de lexicalisation.
3. Le lexique ne se confond pas non plus avec les propriétés syntaxiques ou
morpho-syntaxiques des catégories lexicales majeures.
Affirmer qu'il existe un champ spécifique des opérations de lexicalisation, c'est affirmer qu'il existe une
syntagmatique spécifique dont l'objectif est la création du matériau lexical. Il est pertinent de poser, à côté de la
syntaxe de la phrase, une syntagmatique lexématique.
L'ouvrage de Fradin (2003) a justement été écrit pour fonder une morphologie constructionnelle autonome, et
même si le matériau lexical est formé selon de nombreux types de règles dont la syntaxe n'est pas exclue, Fradin
(comme D. Corbin avant lui) démontre très clairement qu'il convient de postuler une opération spécifique de
lexicalisation pour toutes les types d'unités lexicales complexes, quel que soit leur procédé de formation.
Fradin (2003) distingue un grand nombre de procédés de construction des unités lexicales complexes, les "unités
morphologiquement construites" par affixation, conversion, réduplication ou composition, les "unités
syntaxiquement construites" par synapsies (heure de pointe, avion à réaction) par syntagmes (messe basse) et
coordination (dommages et intérêts) ou encore des unités construites par des moyens extragrammaticaux, comme
les siglaisons ou les mots valises. Le matériau lexical complexe est donc a priori très hétérogène et la syntaxe
offre des procédés de formation au même titre que la morphologie lexicale, même si cette dernière est la seule
"composante autonome qui soit dévolue aux combinaisons et contraintes responsables de la créativité du
vocabulaire". Mais Fradin (2003) montre que le phénomène de lexicalisation ne saurait se confondre avec les
procédés de formation.
La définition de la lexicalisation de Fradin 2003 est très éclairante : "Suivant Corbin (1992), je considère que la
lexicalisation est le fait qu'une expression linguistique accède au statut d'entité codée, présentant une association
réglée des rapports son / sens / syntactique reconnue et employée comme telle. Avec Bauer (1983, 48-61), on
peut la voir comme la dernière étape d'un processus qui se marque par le fait qu'une expression devienne une
unité lexicale en acquérant au moins une propriété idiosyncrasique. (...) La lexicalisation dépend de facteurs à la
fois sociologiques et linguistiques". Fradin, (2003, 220-221). Il y a dans cette définition des éléments essentiels
pour un programme de recherche sur la lexicalisation :
- Comme l'unité lexicale de base, l'unité lexicale complexe formée par l'application des règles de créativité
lexicale se caractérise par "l'association réglée des rapports son / sens / syntactique"; l'étude de la lexicalisation
dans la langue passera donc par la comparaison entre unité lexicale de base et unité lexicale complexe selon ce
paramètre. Ainsi l'analyse des changements de sens et/ ou de syntactique entre l'unité lexicale de base et l'unité
lexicale complexe sera du plus grand intérêt.
- A cela devra s'ajouter la recherche des idiosyncrasies spécifiques des unités lexicales, puisque le "processus se
marque par le fait qu'une expression devienne une unité lexicale en acquérant au moins une propriété
idiosyncrasique".
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Cahier du CIEL 2005-2006
- Enfin, étant donné que "la lexicalisation dépend de facteurs à la fois sociologiques et linguistiques", il ne suffit
pas de décrire les contraintes linguistiques qui président à la formation d'une unité lexicale pour en justifier
l'existence, mais il faut aussi analyser à quelles nécessités sociolinguistiques et psycholinguistiques elle répond,
en étudiant le domaine cognitif auquel elle appartient et le(s) paradigme(s) dans le(s)quel(s) elle entre, ainsi que
le type des textes et la nature des isotopies qu'elle permet de construire.
Tout programme de recherche sur la lexicalisation dépend de la conception que l'on a du module lexical
spécifique d'une langue, qui devra rendre compte des aspects à la fois statique et dynamique du lexique. Le
module lexical d'une langue est le lieu de stockage d'information sur le matériau lexical disponible, mais c'est
aussi un lieu de création de nouvelles unités lexicales à partir d'éléments appartenant au stock lexical, selon des
règles à expliciter. Danielle Corbin (1988) plaide "pour un composant lexical associatif et stratifié", dans lequel
elle distingue "trois types d'items lexicaux :
- Les entrées lexicales de base (niveau 1), ensemble de mots non construits, complexes et non complexes, et
d'affixes, tous entièrement définis par leurs propriétés intrinsèques.
- Les mots construits possibles (niveau 4), purs produits des règles de construction des mots (RCM), dotés par
les RCM de toutes les propriétés régulières prédictibles."
- L'ensemble des autres éléments appartenant au lexique conventionnel (niveau 10), cet "état instable et
composite de l'ensemble du lexique observable dans une synchronie donnée." (Corbin, 1988, 77).
Les "entrées lexicales de base (niveau 1)" sont le matériau de construction du lexique et les "mots construits
possibles (niveau 4)" sont le résultat de l'application des règles linguistiques de morphologie lexicale, sur
lesquelles se greffent des distorsions allomorphiques ou des troncations "régulières, sporadiques ou
idosyncratiques" ainsi que des distorsions sémantiques. Mais le lexique conventionnel comprend aussi toutes les
unités
lexicales
complexes
formées
selon
des
procédés
non
morphologiques
(syntaxiques
ou
extragrammaticaux).
Particulièrement sensible à la fonction du syntactique au coeur du processus de formation du vocabulaire,
Bernard Fradin (2003) va plus loin encore dans la compréhension et l'analyse de l'interface entre lexique et
syntaxe et de l'intrication entre phénomènes de lexicalisation et de grammaticalisation, en insistant sur une
distinction indispensable pour le morphologue et souvent négligée par le syntacticien : "A l'instar de nombreux
autres linguistes, je distinguerai entre catégorie lexicale majeure et catégorie lexicale mineure. Classiquement,
une catégorie lexicale majeure est par définition la tête sémantique (et le plus souvent catégorielle) d'un
syntagme. Les catégories lexicales mineures (numéraux, possessifs, articles, quantificateurs, classificateurs,
conjonctions) ne peuvent être têtes de syntagmes." (Fradin, 2003, 17). Alors que les expressions de catégories
majeures, "constituées de représentations non nulles d'ordre phonologique, sémantique et syntactique, qui
s'impliquent mutuellement", "constituent des classes ouvertes", ont "un apport de signification substantiel", "sont
susceptibles d'être fléchies et peuvent servir de base à la morphologie constructionnelle", "les adpositions ne sont
pas fléchies", "ne sont jamais sources de dérivés en français, si ce n'est sous forme de converts (le dessus, le
pour , le contre)", mais, "elles peuvent être à l'origine de préfixes et de suffixes, ou être affectées par des
processus morphonologiques" comme l'amalgame, par exemple (au et du en français.) (Fradin, 2003, 19-20).
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C.CORTÈS - Lexique et syntaxe - Introduction
Enfin certaines adpositions qui sont traitées par la théorie X-barre comme des têtes de syntagmes, comme les
prépositions, ont, selon Fradin (2003) un comportement "qui n'est pas celui des têtes sur deux points :
(i) elles ne sont généralement pas l'équivalent distributionnel du syntagme dont elles sont la tête (sous n'est
jamais l'équivalent distributionnel de sous l'armoire);
(ii) elles ne déterminent pas la catégorie sémantique du syntagme dans son entier. Alors que garçon détermine le
type ontologique de le grand garçon parce que ce syntagme décrit une instance de garçon, sous dans sous
l'armoire ne détermine pas le type ontologique de ce syntagme, car celui-ci n'est pas une instance de sous."
Fradin (2003, 20). Les propriétés des adpositions sont relationnelles.
Le stock lexical étant constitué, dans le modèle de Fradin 2003, de catégories lexicales majeures, mais aussi de
catégories lexicales mineures que Fradin dénomme : adpositions, la création lexicale endogène (c'est-à-dire hors
emprunts à d'autres systèmes linguistiques) fondée sur des procédé de morphologie constructionnelle est soit une
combinaison de catégories lexicales majeures entre elles (appelée généralement "composition"), soit une
combinaison de catégories lexicales majeures et de matériau lexical non autonome ou d'adpositions, ce qui
couvre à la fois les phénomènes de dérivations préfixales et suffixales, mais aussi les autres formes de
dérivations comme les verbes à particules qui sont le sujet de cet ouvrage. Au coeur du composé ou du dérivé, il
y a de toute façon un élément relevant d'une catégorie lexicale majeure (nom, verbe, adjectif, par exemple) et le
résultat est aussi une catégorie lexicale majeure. "La morphologie constructionnelle, dont l'objet est d'étendre le
stock des items lexicaux disponible, ne fabrique pas d'expressions de la catégorie adposition" (Fradin 2003, 21),
ce qui a pour conséquence que seules les catégories lexicales majeures, "douées chacune d'une forme vocale et
d'un sens (Martinet , 1965, 13), soit, dans nos termes, d'une face substrat et d'une face abstrat" et de leur
syntactique (Fradin (2003, 11) et Mel'cuk (1993, 102)) font l'objet d'un processus de création lexicale.
"Symétriquement , les adpositions nouvelles apparaissant dans les langues seront le fait de procédés étrangers à
la morphologie. Ces procédés relèvent de la grammaticalisation d'expressions en contexte. (...) Cette vision des
choses s'accorde avec l'idée que les adpositions constituent, en synchronie, une catégorie hétérogène (ses
membres n'ont pas tous des propriétés identiques, si ce n'est celle d'indiquer une relation). D'un point de vue
typologique et historique, les adpositions apparaissent souvent comme une catégorie de transit pour des
expressions qui avaient le statut de catégorie majeure et qui ne sont pas encore des marques grammaticales."
Fradin, (2003, 21)
Ainsi la catégorie lexicale majeure s'impose non seulement comme tête de syntagme dans le domaine de la
syntaxe de la phrase, mais aussi comme élément moteur de la lexicalisation. C'est pourquoi Fradin (2003) plaide
pour une morphologie nécessairement lexématique.
Nous allons voir comment les propositions de Fradin 2003 fournissent un cadre théorique adéquat au travail de
Michel Simon et comment, en retour, le travail de Michel Simon pose un problème spécifique en ce qui concerne
le rapport entre catégorie lexicale majeure et adposition.
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Cahier du CIEL 2005-2006
4. Place de la syntaxe et de la lexicalisation dans le travail de Michel Simon
Michel Simon étudie plusieurs formes de création lexicale à partir d'un verbe simple et d'une particule.
Conformément aux prédictions de Fradin 2003, il s'agit de la formation d'une catégorie lexicale majeure, un
verbe complexe, à partir d'une autre catégorie lexicale majeure, un verbe simple, auquel est adjointe une
catégorie lexicale mineure, ou adposition, la particule. La particule correspond bien à la définition de l'adposition
proposée par Fradin, puisqu'elle n'est pas fléchie, mais qu'elle peut être à l'origine de préfixes et de suffixes,
comme dans le cas des "compound verbs", qui font l'objet de la deuxième partie de l'étude. En outre, si nous
considérons les "phrasal verbs", la particule a bien, comme l'adposition, des propriétés essentiellement
relationnelles; en effet, dans leur sens spatial, les particules délimitent différentes portions d'espace qu'elles
mettent en relation; dans leur sens aspectuel, elles participent généralement au bornage du procès, mettant en
relation différentes phases du procès; enfin dans leur sens notionnel, elles relient, notamment par métaphore, des
domaines notionnels différents, le schéma cognitif de l'un étant projeté sur l'autre. Enfin, en véritables
adpositions, les particules "constituent, en synchronie, une catégorie hétérogène (ses membres n'ont pas tous des
propriétés identiques, si ce n'est celle d'indiquer une relation)", ce qui explique la grande diversité des
comportements de la particule dans les verbes complexes anglais étudiés.
La question de fond que pose le travail de Michel Simon est celui du statut du verbe complexe face au
phénomène de lexicalisation. S'il ne fait pas de doute que les "compound verbs" sont des dérivés et que la
particule y a un statut de préfixe, en revanche, pour toutes les autres constructions classées parmi les "phrasal
verbs", les choses ne sont pas aussi claires, puisque certaines constructions peuvent être analysées de manière
presque compositionnelle alors que d'autres sont beaucoup plus idiosyncrasiques. Les problèmes de place de la
particule par rapport aux compléments du verbe complexe illustrent parfaitement cette hétérogénéité.
Le travail de Michel Simon consiste à étudier avec une grande précision tous les phénomènes pertinents et c'est
en comparant la valence syntaxique, la valence sémantique et la sémantique lexicale du verbe de base à la
valence syntaxique, la valence sémantique et la sémantique lexicale du verbe complexe que Michel Simon
parvient à démonter les mécanismes de la lexicalisation dans le domaine de la combinaison verbe + particule
(dite "phrasal verb") d'une part et de la combinaison particule + verbe (dite "compound verb") d'autre part.
Il montre en effet, avec une rigueur qui ne se dément jamais, où se localisent les idiosyncrasies responsables de
la lexicalisation pour chaque type de verbes complexes, que ce soit au niveau de la sémantique verbale ou de la
sémantique des actants, mais aussi au niveau du cadre actanciel du verbe complexe qui présente parfois de
grande différences par rapport au cadre actanciel du verbe de base.
Je cite ici un commentaire très éclairant de Michel Simon lui-même sur sa démarche : "Nous observons un
processus de lexicalisation dans les deux types de verbes composés anglais, mais le compound verb correspond
bien à une étape plus avancée de ce figement lexical. En effet, on peut le constater sur un triple plan :
- 1. la particule perd de sa profondeur résultative avec le compound verb, alors que la résultativité constitue une
valeur centrale du phrasal verb ;
- 2. les changements de valence syntaxique sont omniprésents avec les phrasal verbs, mais se font beaucoup plus
rares avec les compound verbs;
12
C.CORTÈS - Lexique et syntaxe - Introduction
- 3. enfin, avec le phrasal verb, la stabilité syntaxique (absence de changement de valence), combinée aux
niveaux 1 et 2, favorise l’expérimentation tropique, alors que c’est au contraire au niveau 3 que l’on trouve, avec
le compound verb, la configuration "actancielle" la plus diversifiée.
Bref, si le phrasal verb est encore un verbe composite, le compound verb ne l’est quasiment plus, sauf lorsqu’il
devient le siège d’une opération modale de prédication comparative, où le préverbe est utilisé pour indiquer un
jugement par rapport à une norme présupposée. Nous montrons ainsi comment chacun de ces deux types de
verbes complexes peut aussi participer d'une sorte de "concentration lexicale" de relations prédicatives sousjacentes complexes."
S'il ne peut faire de doute que les compound verbs sont bien le résultat d'un processus de création lexicale par
dérivation, c'est-à-dire qu'ils peuvent être entièrement traités dans le cadre de la morphologie lexèmatique de
Bernard Fradin 2003, en revanche, les phrasal verbs, qui eux aussi peuvent recevoir le statut d'élément lexicalisé
puisqu'ils présentent également "une association réglée des rapports son / sens / syntactique reconnue et
employée comme telle" et "au moins une propriété idiosyncrasique", sont plutôt à analyser comme le résultat
d'opérations syntaxiques complexes et plus ou moins figées. L'éventail des verbes complexes de l'anglais étudiés
par Michel Simon met donc en oeuvre des procédés de formation très différents, dont certains relèvent de la
morphologie constructionnelle et d'autres de la syntaxe, même s'ils sont tous formés des mêmes éléments, une
catégorie lexicale majeure (un verbe) et une adposition, la particule.
5. Conclusion
Si le fait que l'emploi d'une méthode fondamentalement syntaxico-sémantique conduise Michel Simon au coeur
de la lexicalisation pouvait sembler paradoxal au départ de notre réflexion, cette introduction devrait avoir
permis de lever le paradoxe. En effet, l'intrication entre syntaxe et lexique est telle que l'importance d'une étude
syntaxique en lexicologie est une évidence et nous venons de montrer que la pertinence de la syntaxe au coeur
du lexique était à chercher sur au moins deux plans :
- le plan du syntactique des catégories lexicales majeures, constitutif des unités lexicales simples ou complexes,
- le plan du procédé de formation des nombreuses unités lexicales complexes "syntaxiquement construites".
C'est bien sur ces deux plans que se situe le travail de Michel Simon, qui compare le syntactique des verbes
simples et complexes à particules de l'anglais, mais qui étudie aussi très soigneusement la syntagmatique du
phrasal verb et de son co-texte actanciel.
Toutefois l'ouvrage montre également que l'étude syntaxique ne saurait épuiser la problématique de la
lexicalisation, ce codage d'une "association réglée des rapports son / sens / syntactique reconnue et employée
comme telle", qui va généralement de pair avec l'acquisition d'"au moins une propriété idiosyncrasique". L'étude
des idiosyncrasies et de leurs mécanismes sous-jacents constitue également une part importante du travail de
Michel Simon, dont la monographie rend manifestes les nombreux aspects de l'articulation entre lexique et
syntaxe dont cette préface a tenté de donner un aperçu.
13
Cahier du CIEL 2005-2006
Éléments de bibliographie
Corbin, Danielle (1988) : Pour un composant lexical associatif et stratifié. in Lexique, nouveaux modèles,
DRLAV 38 (63-92), Revue de linguistique du Centre de recherche de l'Université Paris VIII 1988
Cortès, Colette et Rousseau André (eds) (1999) : Catégories et connexions en hommage à Jean Fourquet pour
son centième anniversaire le 23 Juin 1999. Presses universitaires du Septentrion 1999 Linguistique
Fleischer , Wolfgang & Helbig, Gerhard & Lerchner, Gotthard (Hrsg.) (2001) : Kleine Enzyklopädie Deutsche
Sprache. Peter Lang 2001
Fourquet Jean 1970 Prolegomena zu einer deutschen Grammatik. Düsseldorf Schwann 1970
Fradin, Bernard (2003) : Nouvelles approches en morphologie in Linguistique nouvelle Presses Universitaires de
France (PUF) 2003
François, Jacques (2003) : La prédication verbale et les cadres prédicatifs. Louvain, Peeters, 2003
Mel'¢uk, Igor (1993) : Cours de morphologie générale, Volume 1 Introduction et première partie : le mot. Presse
de l'Université de Montréal. CNRS Éditions. 1993
Mel'¢uk, Igor, Clas, André, Polguère, Alain (1995) : Introduction à la lexicologie explicative et combinatoire.
Champs Linguistiques. Duculot AUPELF UREF 1995
Rich Georg A. (2003) : Partikelverben in der deutschen Gegenwartssprache mit durch-, über-, um-, unter-, ab-,
an- Peter Lang 2003
Colette Cortès
Directeur adjoint du CLILLAC (EA 3967),
Responsable scientifique du C.I.E.L.
Mai 2006
14
LEXICALISATION DES VERBES COMPLEXES ANGLAIS :
VERS UNE TYPOLOGIE SYNTAXICO-SÉMANTIQUE DES
« PHRASAL VERBS » ET « COMPOUND VERBS »
Michel SIMON
C.I.E.L., Université Paris 7
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Si nous voulons tenter de comprendre le fonctionnement des « verbes complexes » anglais, il conviendra tout
d’abord de bien établir la différence entre prepositional verb, phrasal verb, et compound verb. Seules ces deux
dernières unités de langue, composées d’un verbe et d’une particule adverbiale (d’origine « directionnelle »),
feront l’objet de cette étude qui s’inscrira dans une approche "localiste", la plus adaptée, selon nous, à rendre
compte du phénomène étudié, essentiellement d’un point de vue synchronique. Par delà les phénomènes de
surface, nous découvrirons que le « verbe complexe » participe d’une stratégie discursive de l’énonciateur, dans
la mesure où il est toujours la trace d’opérations de localisation sous-jacentes, faisant intervenir des valeurs
directionnelles, aspectuelles, voire modales, dans des schémas syntaxiques divers, et parfois « atypiques » par
rapport au verbe "support" fonctionnant sans la « particule ». Dans le premier chapitre, nous définirons notre
« méthodologie », laquelle nous permettra d’élaborer une typologie "syntaxico-sémantique" de ces verbes
complexes. Le chapitre 2 sera entièrement consacré à une étude de nature typologique des phrasal verbs (Verbe
+ Particule), tandis que le chapitre 3 abordera l’analyse des compound verbs (Particule + Verbe). Nous appuyant
sur une différenciation entre localisation externe (valeur directionnelle) et localisation interne (valeur aspectuomodale ou bien notionnelle), nous nous intéresserons aussi aux rapports entre « syntaxe et sémantique » au sein
du verbe complexe, en prenant en considération, afin de mieux cerner les conditions et processus de
lexicalisation, la sémantique verbale, la valence syntaxique (diminution ou augmentation des actants) et la
valence sémantique (variations du caractère ± animé des actants). Ces différents critères nous permettront alors
d’approfondir les mécanismes de concentration prédicative, à l’œuvre dans la "dérivation synthétique" (double
prédication, ergativité, conversion), laquelle caractérise le phrasal verb et aussi, de manière plus limitée, le
compound verb. Notre tâche sera donc de démontrer que tout verbe composé ne peut se limiter à une simple
unité lexicale dont la signification ne dépasserait jamais la somme de ses parties, mais qu’il s’agit bien d’une
« lexie complexe ». Ainsi, nous nous efforcerons de mettre au jour, dans la perspective de la Théorie des
Opérations Enonciatives d’Antoine Culioli, les mécanismes sous-jacents dont les verbes complexes peuvent être
la trace, tant sur le plan des valeurs notionnelles véhiculées par les particules, que sur celui des relations
Cahier du CIEL 2005-2006
prédicatives, pour ainsi dire parfois « téléscopées » dans leurs diverses réalisations de surface, et qu’enfin sur la
stratégie énonciative du locuteur, laquelle semble parfois inscrite dès le niveau "lexical". Reprenant à notre
compte ce que dit Sarah de Vogüé à propos de sa recherche sur la typologie nominale, nous poserons que
l’histoire "dérivationnelle" du verbe complexe, et en particulier celle du phrasal verb, c’est de se trouver
exactement – pour reprendre une dichotomie posée par E. Benveniste – à la frontière de la langue et du discours 1,
ou plutôt d’opérer un va et vient entre ces deux plans, contribuant ainsi à enrichir sémantiquement chaque unité
existante, laquelle ne sera donc ni jamais tout à fait arbitrairement construite sur le plan discursif, ni jamais
totalement figée sur le plan lexical, puisque le phrasal verb, particulièrement, est le site, ou mieux, le nœud
prédicatif où naissent de nombreuses expressions dites "idiomatiques" (métaphorisations spatiales). Bref, notre
objectif sera de démontrer que le verbe complexe ne peut être appréhendé seulement comme une pure unité
lexicale « figée », et qu’il y a donc souvent une contradiction de nature théorique dans des manuels
« didactiques » consacrés aux phrasal verbs2 à dire d’une part que ceux-ci ne posent pas de problème
d’apprentissage pour les anglophones3, et d’autre part, que ces unités de langue ou de discours ne forment pas un
système linguistique cohérent4, ou d’affirmer qu’elles relèvent uniquement de la composante « lexicale ». Voici
par exemple comment Timothy Morris aborde dans son manuel d’introduction à l’apprentissage des phrasal
verbs, ouvrage purement didactique, sans aucune prétention théorique, destiné aux étudiants qui, aux quatre
coins du monde, préparent le First Certificate (Cambridge) et le TOEFL, la question des « verbes complexes » :
"An English verb such as to look may be followed by a variety of prepositions : up, down, round, etc. If the
meaning of the combination is clear from considering the two individual words and their meanings separately the
result is best called a prepositional verb. Thus a tourist guide might say to members of his tour group, “Look up
and you will see Big Ben”. Often, however, a verb is followed by a preposition (at least, it looks like a
preposition) but the meaning of the combination is not clear from considering the two individual words
separately, then adding them together. For example, if someone doesn’t know a particular phone number you
might advise « Look it up in the telephone directory". This type of « irrational » combination is best called a
phrasal verb. » (…) "Phrasal verbs are notoriously difficult for foreign students of English to learn and it is
common for students with otherwise excellent English to have a poor command of them. By contrast, phrasal
verbs are never a problem for native speakers, even those of low educational standard who may frequently make
mistakes in grammar and spelling and who have a limited vocabulary. Native speakers absorb them
unconsciously from earliest childhood, always meeting them in context.
Foreign learners find phrasal verbs difficult for a variety of reasons :
• their own language does not have phrasal verbs
• phrasal verbs seldom or rarely occur in formal writing (for many students the most common type of
language learning activity.)
• They are illogical, so that intelligence cannot succesfully be used
• They often have multiple meanings
• They are confusingly similar to each other"
“Phrasal verbs – A FUN new approach” (1996), Black Sheep Press of Oxford.
1
Nous prenons le terme discours dans la première acception de Benveniste influencé par les travaux de Lacan, à
savoir que la langue n’est plus seulement un système de signes, elle devient instrument de communication :
« L’énonciation suppose la conversion individuelle de la langue en discours (…) Avant l’énonciation, la langue
n’est que la possibilité de la langue. Après l’énonciation, la langue est effectuée en une instance de discours, qui
émane d’un locuteur, forme sonore qui atteint un auditeur et qui suscite une autre énonciation en retour. (…)
Enfin, dans l’énonciation, la langue se trouve employée à l’expression d’un certain rapport au monde. (…) » [E.
Benveniste, Problèmes de linguistique générale, 2 (1974) pp. 81/82].
2
A noter que le "compound verb" ne bénéficie pas de tels égards ; d’emblée, il est considéré comme une simple
unité du lexique, au même titre, d’ailleurs, que de nombreux autres verbes "préverbés" des langues européennes.
3
cf. La phrase clef dans le manuel ci-dessous nommé : "Native speakers absorb them unconsciously from
earliest childhood, always meeting them in context".
4
cf. Dans le même manuel : « They are illogical, so that intelligence cannot successfully be used ».
16
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Il va de soi qu’une telle approche ne saurait rendre compte des opérations « prédicatives » et « énonciatives » qui
caractérisent les verbes complexes. Même si la concentration prédicative du « compound verb » s’avère, elle,
beaucoup plus lexicalisée que celle du « phrasal verb », il n’en reste pas moins que celui-là semble regagner du
terrain en anglais contemporain, alors que, historiquement, le phrasal verb s’était imposé sur le verbe préverbé.
Nous exprimerons ainsi la conviction que les « verbes complexes »5 anglais, composés d’une « particule
adverbiale » (d’origine directionnelle)] ayant en surface soit l’orientation : « Verbe + Particule » (= phrasal
verbs), soit l’orientation : « Particule + Verbe » (= compound verbs), participent, à partir de schémas opératoires,
d’une construction linguistique complexe, élaborée, de façon pragmatique, par les locuteurs de langue anglaise.
5
NB : le chapitre 2 du présent travail s’appuie largement sur la première partie (chapitres 1 à 4) de notre thèse de
doctorat : "Etude syntaxique, sémantique et traductologique des « phrasal verbs » anglais", effectuée sous la
direction du Professeur Colette CORTES, Directeur du CIEL ; Université Paris 7 - D. Diderot (Octobre 2003).
17
Cahier du CIEL 2005-2006
CHAPITRE 1 : CADRE MÉTHODOLOGIQUE
1.1. « Phrasal verb », « Prepositional verb » et « Compound verb »
Nous partons du constat que certains éléments d’origine « directionnelle » ont - depuis le vieil-anglais - vocation
à former des "verbes complexes", soit en se positionnant à gauche du verbe, et l’on obtiendra alors des verbes
"préverbés", soit en se positionnant à sa droite et l’on obtiendra alors ou bien des "verbes prépositionnels", ou
bien des "phrasal verbs". C’est ainsi que l’on parlera, pour désigner ces éléments, tantôt de particules
préverbées, tantôt de prépositions ou de particules adverbiales. Nous adopterons le point de vue de Thomas
Fraser6 selon lequel "Il y a (…) entre les différents sous-systèmes des liaisons "de caractère continu permettant
de passer insensiblement de l’un à l’autre" (G. Guillaume, 1973, 177)." Nous verrons comment, sans avoir la
prétention d’entrer dans une analyse "diachronique" exhaustive, nous assistons bien, à partir du Moyen Anglais,
à l’évolution du préverbe vers l’emploi adverbial. Cependant, la langue anglaise a bien su conserver, jusqu’à nos
jours, trois fonctions bien distinctes de la « particule », laquelle peut prendre des « valeurs » différentes.
1.1.1. Point de vue « synchronique » : la combinatoire lexicale
Toutes les "particules" d’origine directionnelle de l’anglais ne se prêtent pas aux trois fonctions. Ainsi, si
quelque 28 sont aptes à former des "phrasal verbs", elles ne sont guère qu’une dizaine à former des "compound
verbs" [Affixe + Verbe] en anglais contemporain (outvote). En outre, si certaines prépositions ne sont pas
attestées en tant que particules adverbiales [cf. after, at, between, for, of, etc…], quelques particules adverbiales
n’ont également pas de fonction prépositionnelle [cf. aback, adrift, apart, aside, away, forth…] ; toutefois, le
plus grand nombre de ces "particules", d’origine directionnelle, appartiennent bien à deux, voire à trois classes,
et peuvent avoir une triple fonction, préverbale, prépositionnelle, ou postverbale (adverbiale). S’il est aisé
d’identifier spontanément une particule préverbée (cf. incoming), cela l’est en revanche un peu moins en ce qui
concerne la préposition et la particule. Ainsi, John flew in the plane apparaîtra comme un énoncé ambigu : i.e.
soit John est "passager" [in est alors "préposition" → John flew in the plane], soit John est "pilote" [in est alors
"particule" → John flew in the plane]. Ceci nous conduit à établir une différence fondamentale entre "particule"
et "préposition" sur le plan des constructions "référentielles". La "préposition" ne véhicule jamais à elle seule de
valeur résultative7. Ainsi, dans The tree blew down (« phrasal verb »), il est possible de dire en anglais que
l’arbre est maintenant "down" [l’arbre est tombé, traduction de down ou plutôt de l’état résultant8 suite au
processus "blow down"], alors que dans He looked after his aged father (prepositional verb), il ne peut être
6
Du Préverbe au Postverbe en Vieil-Anglais, in Actes d’un colloque sur la préverbation [Nov. 1993 – Lille III],
établis par A. ROUSSEAU (1995), p. 96
7
La résultativité n’est certes pas l’apanage des "particules" en anglais, mais on postulera pour notre part, que
seul un élément d’origine "directionnelle" pouvant véhiculer une valeur résultative sera habilité à entrer dans la
classe des particules adverbiales, lesquelles contribueront ainsi à former la catégorie des phrasal verbs, ce que
résume le Tableau 1 :
Nature des particules :Pas de résultativité « autonome »« Résultativité » possibleParticules d’origine directionnelle→
Prépositions
(« autonomie » syntaxique limitée)→ Particules adverbiales
(plus grande « autonomie » syntaxique)
8
"Etat résultant = Adjacence = Résultat. Etat du Patient d’un processus une fois franchie la 2ème borne de celuici" M.L. Groussier, C. Rivière, Les mots de la linguistique, Ophrys (1996), p. 74.
18
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
question de conclure : "*and then his aged father was after". Seul le maintien de la totalité du prédicat pourrait
rendre cet énoncé acceptable : "and then his aged father was (very well) looked after".
Bref, les verbes prépositionnels, qui sont des transitifs « indirects » (ou à « objet prépositionnel »), ont moins
d’autonomie syntaxique que les phrasal verbs, et ne peuvent véhiculer qu’une seule prédication, point
fondamental sur lequel nous reviendrons ultérieurement. Il nous reste à maintenant déterminer la classe de ces
éléments d’origine "directionnelle" qui peuvent entrer dans une combinaison avec un verbe pour former soit un
« phrasal verb », soit un « prepositional verb », soit encore un « compound verb ».
FONCTIONS des
« PARTICULES » →
ABACK
ABOUT
ACROSS
ADRIFT
AHEAD
ALONG
APART
AROUND
ASIDE
ASUNDER
« Prépositionnelle »
(prepositional verbs)
non
oui
oui
non
non
oui
non
oui
oui
non
AWAY
non
BACK
non
BY
oui
DOWN
oui
FORTH
(now rare)
FORWARD
non
IN
oui
OFF
oui
ON
oui
OUT
OVER
non
oui
oui (“as preposition perhaps
aphetic of ‘around’”) cf.
OED
ROUND
9
TO and FRO
(now rare)
THROUGH
oui
TO
oui
TOGETHER
UNDER
(now rare)
oui
Tableau 29
« Pré-verbale »
« Post-verbale »
(compound verbs)
(phrasal verbs)
non
oui
Rare ; about-turn
oui
non
oui
non
oui
non
oui
non
oui
non
oui
non
oui
non
oui
non
oui
non (il peut seulement y avoir
oui
inversion)
oui ( to backslide)
oui
On ne trouve guère que des
formes non finies. Ex :
bygone ; ainsi bystander
oui
existe mais pas
*to bystand
Peut-être davantage en
formes non finies :
Ex : downcast,
downtrodden, qu’en formes
oui
finies :
Ex : to download
NB : down peut être aussi un
verbe.
Obsolète cf. † forthgo
oui, mais tend à être remplacé
Quelques formes non finies :
par out
forthgoing, forthputting
non (mais il y a un verbe : to
oui
forward)
oui, ex : inherit, inhabit
oui
In peut être un verbe.
oui
oui
Pas de formes finies, mais
plusieurs participes présents
oui
ou noms (on-going,
onlooker, onrush)
oui
oui
oui
oui
non
(mais il existe un verbe
oui
archaïque)
non (peut toutefois être
oui
« verbe »)
non
oui
oui, ex : the door swung to
non
behind him)
non
oui
oui
oui
Nous avons retenu ci-dessous les 28 « particules » les plus courantes de notre corpus.
19
Cahier du CIEL 2005-2006
UP
oui
oui
oui
1.1.2. Point de vue « diachronique » : la lexicalisation
Le problème de la dimension diachronique se pose au cœur même du lexique, à travers les principes de
glissement intégré comme la "métonymie". On peut en effet prévoir que les représentations spatiales vont servir,
dans la langue, de support cognitif à d’autres valeurs référentielles10, dont celles de l’Aktionsart11. Sans avoir
aucunement la prétention de faire un compte rendu exhaustif de l’évolution syntaxique des verbes complexes,
qu’accompagne une évolution sémantique des particules directionnelles, en particulier entre le vieil-anglais et le
moyen-anglais, il s’agit, ici, bien plutôt de poser le problème du "passage" de valeurs directionnelles à des
valeurs aspectuo-modales, dans la mesure où ce sont les mêmes marqueurs qui renvoient à des opérations
énonciatives de nature différente (axe spatial → axe aspectuo-temporel). Ainsi, Laurel J. Brinton, dans son
ouvrage12, présente plusieurs approches sur l’origine du phrasal verb, dont elle inscrit plus largement l’évolution
au sein des systèmes aspectuels de l’anglais. Elle essaie de démontrer qu’il y a eu une "double évolution"13, 1.
sur le plan syntaxique : de leur position préfixée, les "particules", anciennes et nouvelles, passent
progressivement à droite du verbe ; 2. sur le plan sémantique : ces morphèmes allaient en quelque sorte se
partager, dans un premier temps, les rôles, les préfixes ou préverbes gardant essentiellement une valeur
aspectuelle, et les particules "postverbales" revenant à une première valeur spatiale, pour ensuite elles-mêmes
tirer de cette valeur de base directionnelle d’autres valeurs de nature aspectuelle, voire modale [cf. tableau 3]
Tableau 3 [Evolution sémantique des “particules pré- et post-verbées”] :
Evolution de la langue →
Old English
Middle English
Prefixes →
“Aktionsart” (“aspect” lexical)
Ø
→ Particules
Valeur « spatiale »
Valeur « non-spatiale »
Le moteur de l’évolution des préfixes et particules post-verbales en anglais relèverait du principe d’iconicité 14, ce
qui pose en réalité le problème de la relation QNT/QLT dans l’évolution sémantique de toute unité de langue15.
Les verbes préfixés (compound verbs) en anglais contemporain, qui sembleraient moins “productifs” ( ?) que les
phrasal verbs, tendent d’ailleurs à avoir une signification plus figée, ou davantage "lexicalisée", par rapport à ces
10
« It is a well-known fact that in many languages lexical items which denote locative relations are also used to
denote temporal and other more abstract relations. » Bierwisch (1967) / « On trouve à nouveau illustré la loi
selon laquelle le temps emprunte à l’espace les moyens de sa représentation ». C. Guimier (1980)
11
i.e. : type de procès ("lexical aspect" en anglais, Aktionsart en allemand, ou "lexical-notionnel" en français).
12
Cf. Chapitre 5 de “The development of English aspectual systems. Aspectualizers and post-verbal particles.”
Laurel J. Brinton (1988), University of British Columbia (C. U. P)
13
« Although aktionsart meanings seem to be already quite fully developed in the prefixes, the shift from spatial
to non-spatial meanings in the particles is apparent as the phrasal verb develops in Middle English. Many of the
particles used in the phrasal verb are cognate with the verbal prefixes, but several new adverbials forms are also
used. » L. Brinton, op. cit., p. 185
14
“I have argued that the shift is not a case of bleaching from concrete to abstract meaning, nor a metaphorical
transfer from spatial to temporal meaning. Rather, I have suggested that a principle of diagrammatic iconicity
underlies the semantic change in the prefixes and particles, as well as dictates the choice of new particles.
Because of the isomorphism between physical movement and event movement, only a metonymic shift in focus
from direction to goal-orientation (telic Aktionsart) or location to continuation/iteration (aspect) is necessary to
bring about the semantic change.” L. Brinton, op. cit., p. 234
15
« Les phénomènes linguistiques forment des systèmes dynamiques qui sont réguliers, mais avec une marge de
variation due à des facteurs d’une grande diversité : on a affaire à des phénomènes qui sont à la fois stables et
plastiques. (…) Pour qu’il y ait déformabilité, il faut donc que l’on ait affaire à une forme schématique (telle
qu’il puisse y avoir à la fois modification et invariance), que l’on ait des facteurs de déformation et que l’on ait
une marge de jeu, un espace d’ajustement muni de propriétés topologiques. » A. Culioli, Stabilité et
Déformabilité en Linguistique, pp. 129-130 Pour une linguistique de l’énonciation, Tome 1. HDL.
20
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
derniers : "These compounds (prefixed verbs) often have figurative meanings in comparison to their phrasal
counterparts." dit L. J. Brinton qui avance comme explication la 4ème loi d’analogie de Kurylowicz : Tableau 4
Prefixe
Uphold
Overlook
Outlive
Uproot
Diachroniquement :
« p. V » → sens figuré
(passage de la « particule » à droite du verbe) →
« (…) following Kurylowicz’s fourth Law of Analogy, the prefixed
forms preserve more marginal meanings, while the new forms take
over the central (concrete or literal) meanings. » [Cf. Kurylowicz
1945-9], Brinton, op. cit., p. 188
“Initially, particles are in pre-position when figurative and postposition when literal.” Ibid., p. 189
Particule
Hold up
Look over
Live out
Root up
« V. p »
→ sens littéral
Nous avons bien affaire diachroniquement à la substitution d’un système à un autre ; nous aurions la conjonction
de l’affaiblissement des préfixes (perte de l’accentuation, grammaticalisation) et d’une plus grande expressivité
du phrasal verb. Toutes les études diachroniques insistent sur cette double évolution du phrasal verb en moyen
anglais : 1. les « particules » acquièrent une signification aspectuelle, ou plutôt "(a)télique"16 ; 2. il y a un usage
figuré de plus en plus important du phrasal verb. Nous nous demandons, pour notre part, s’il ne faudrait pas voir
dans cette évolution des particules adverbiales un exemple de ces "lois de composition interne" dont parle J-C
Milner à propos de l’opposition fondamentale entre la nature syntagmatique et paradigmatique du langage :
« Selon Leibniz, il y a entre les choses du monde deux types de rapports essentiels, les rapports de coexistence (choses qui
peuvent être ensemble en un même instant, mais pas dans un même lieu) et les rapports de succession (choses qui peuvent
être dans un même lieu, mais pas au même instant). Dans la langue, le répondant de l’instant sera la place ou la position
linguistique d’un atome, le répondant du lieu sera le syntagme, ou molécule composée d’atomes. On aura ainsi des éléments
atomiques qui pourraient apparaître dans la même position, mais pas dans le même syntagme : c’est la relation
paradigmatique (en toute logique, le paradigme est donc une forme de co-existence) ; on aura des éléments qui peuvent
apparaître dans le même syntagme mais pas dans la même position : c’est la relation syntagmatique. (…) Prise au sérieux,
cette position a de grandes conséquences ; on en déduit notamment la théorie de la métaphore et de la métonymie. Pour bien
la comprendre, il faut la présenter ainsi : non seulement le langage est un objet susceptible de métaphore et de métonymie,
mais il n’est susceptible que de cela. Pourquoi ? Parce qu’en fait la métaphore et la métonymie sont les seules lois de
composition interne qui soient possibles là où seules les relations syntagmatiques et paradigmatiques sont possibles. »
J-C Milner, Introduction à une science du langage. Des Travaux. Seuil Paris, 1989 (p. 390)
Les valeurs aspectuelles "téliques" des particules relèveraient de la métonymie : le point a renvoyant au point b
dans une relation de contiguïté sur l’axe syntagmatique (le "processus pour le résultat"), alors que les valeurs
aspectuelles "duratives, itératives" relèveraient, elles, de la métaphore (le point a renvoyant, dans une relation de
similarité sur l’axe paradigmatique, à l’ensemble ou co-existence de tous les instants possibles en ce même lieu).
Il sera intéressant de comparer les deux systèmes de « verbes complexes » et de voir comment chaque particule
se comporte, par rapport à une triple valeur « virtuelle » : directionnelle, aspectuo-modale, notionnelle, tantôt en
position "préverbée", tantôt en position "postverbée". Ainsi, si up construit de nombreux phrasal verbs avec une
valeur « modale », cela ne lui arrive quasiment jamais lorsqu’il participe à la formation d’un compound verb.
16
Nous suivrons ici L. J. Brinton (op. cit.) pour dire que le rôle central d’une particule adverbiale télique sera
ainsi de tranformer un verbe d’activité (voire un autre type de verbe, en fonction d’autres opérations syntaxiques
complexes cf. 2.1.2) en verbe d’accomplissement, bref de créer un dernier point ou de borner le procès à droite.
Ainsi le rôle primordial de la particule adverbiale « télique » pourrait être ainsi résumé par le schéma suivant :
Verb
+
Particle
↓
↓
[
(activity)
(achievement)] (valeur « télique » de la particule)
[
Phrasal Verb =
procès d’« accomplishment »
] Exemple = to write up
« I have suggested that it is by means of composition that phrasal verbs give expression to the category accomplishment. It
has been cogently argued (Declerck 1977 : 324-5; Nordenfelt 1977; O’Neail and Denny 1982) that this category is a complex
one, combining the categories activity (durative situation) and achievement (punctual situation). In its two-part structure of
simple verb (naming an activity) and telic particle (equivalent to an achievement) the phrasal verb in fact provides evidence
for the bipartite semantic structure of the aktionsart category accomplishment. One might even say that the structure of the
phrasal verb is a case of structural iconicity. » L. Brinton, op. cit., p. 184
21
Cahier du CIEL 2005-2006
1.1.3. Résumé « terminologique »
Si le terme de "compound verb" 17 (Particule + verbe) ne suscite généralement pas de polémique terminologique,
il n’en va pas de même avec la définition du "phrasal verb". K. A. Sroka 18 retrace bien l’évolution du terme
"Phrasal Verb", lequel s’applique au départ, dans l’esprit des grammairiens, indifféremment à tout verbe suivi
d’une particule (qu’elle soit prépositionnelle ou adverbiale). Mais la distinction relève, à l’origine, plus souvent
de la sémantique (relation "forte" versus relation "faible") que de la syntaxe. Voici ce qu’écrit Sroka : "LP. Smith
and WP. Jowett belong to the number of those authors who regard the semantic (mainly lexical) features of verbparticle collocations as essential for the delimitation of phrasal verbs." [p. 180]. C’est Mitchell (1958), poursuit
Sroka, qui établit une différence formelle entre phrasal verb et prepositional verb : "The scope of Mitchell’s
phrasal verbs is narrower than that of phrasal verbs as defined by Jowett. E.g, the collocation ‘fall for’ which,
according to Jowett, is a phrasal verb, can never function as such according to Mitchell." Le tableau 5 (ci-après)
résume l’ensemble de ces différences "terminologiques" autour de deux axes, l’un relevant de l’ordre morphosyntaxique, l’autre relevant de l’ordre sémantique.
Nature de la relation
Sens « idiomatique »
(relation forte)
Sens « non idiomatique »
(relation faible)
Verbe + « Adverbe »
« Phrasal Verb » : « term originally
coined to denote primarily the
(semantically) irregular collocation of
verb and particle » (K. A. Sroka).
Terminologie de :
Mitchell, FR. Palmer.
Pour W.P. Jowett, FR. Palmer, il ne
s’agit pas de phrasal verbs, mais de :
« Verb + Adverb ». En revanche,
Kazimierz A. Sroka les appelle bien des
« Phrasal Verbs ».
Tableau 5
Verbe + « Préposition »
LP Smith and WP. Jowett consi-dèrent
cette catégorie comme des Phrasal
Verbs « regard[ing] the semantic
(mainly lexical) features of verb-particle
collocations as essential for the
delimitation of ‘phrasal verbs’ »
Palmer désigne cette catégorie :
"verbs + preposition", les opposant ainsi
aux
« prepositional
verbs »
dits
‘idiomatiques’ (c’est-à-dire relevant de
la catégorie ci-dessus).
D’un point de vue sémantico-syntaxique, le « phrasal verb »19 [qu’il soit « idiomatique » ou non] faisant l’objet
de notre étude « sémantico-syntaxique » (chapitre 2) obéit donc en réalité à trois conditions essentielles :
1.
2.
3.
La particule (postverbée) doit être d’origine « directionnelle ».
La particule doit pouvoir entrer dans un schéma « intransitif » (look around/back/up [∅]…mais : *look
after/at/for [∅]…).
Dans les schémas transitifs, il y a (en règle générale) permutation de la particule à droite du C 1
[Complément de rang 1 ou COD20], si ce dernier est de nature pronominale.
Nous nous apercevons ainsi que si dans le prepositional verb, la préposition régit le nom selon le schéma :
{VERBE + (préposition → Nom)}, en ce qui concerne le phrasal verb, la particule interagit avec le verbe selon
le schéma : {[VERBE + particule] → (Nom)}, soudure syntaxico-sémantique qui expliquerait alors les
17
LP Smith and WP. Jowett (1925) classent ces préverbes dans la catégorie des "phrasal verbs" : « These
phrasal verbs [i.e. Verbe + Adverbe/préposition ou préverbe + Verbe, avec un sens idiomatique] correspond to
the compound verbs in synthetic languages. Thus “fall out” has the meaning of the Latin “excidere”, the German
ausfallen, "take away” of absumere or απαιρειν. As a matter of fact we have in English both compound and
phrasal verbs, often composed of the same elements – upgather and gather up, uproot and root up, underlie and
lie under. », p. 181 [cité par Kazimierz A. Sroka (in The syntax of English phrasal verbs – Mouton 1972)]
18
Op. cit. (Mouton 1972)
19
Nous noterons que dans cette étude, nous retiendrons la définition de K. A. Sroka du phrasal verb, à savoir
toute combinaison d’un verbe et d’une particule adverbiale : "We can use the term “phrasal verb” to denote the
verb-particle collocation in which the Function of the particle is Adverbial, which is Mitchell’s sense generalized
in our terms, but we must realize that the term in question was originally coined to denote primarily the
(semantically) irregular collocation of verb + particle, and that consequently there will be no term for the latter
phenomenon". [Ibid., p. 185]
20
Dans la terminologie de la TOE : C0 = "Sujet grammatical" ; C1 = "Complément d’objet direct", C2 = COI.
22
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
possibilités de "discontinuité syntaxique" du phrasal verb que n’a pas le « verbe prépositionnel »21. Enfin, nous
aurons l’occasion de voir comment la langue joue continuellement sur les deux registres (sens "littéral" versus
sens "figuré"), créant des jeux de mots et glissements de sens qui représentent des difficultés redoutables, tant
pour la compréhension que pour la traduction, comme l’attestent ces calembours de Timothy Morris (op. cit) :
-
Oh, my stomach ! The pain’s killing me. You’re a doctor. Do something ! What if it’s my appendix ?
Oh, cut it out ! p.36 [sens “non compositionnel” ou “construit” de cut it out = stop it !]
-
Send him off ref ? Just for sending you up ? p.198 [sens “construit” de send up = imitate sb in order to
laugh at them] (la scène se passe sur un terrain de football)
-
The problem with sleeping out is that you can’t sleep in ! p.210 [sens “construit” de sleep in = to sleep
longer than usual] (la scène se passe sur un trottoir d’une ville animée)
1.2. Un cadre « variationniste »
La particule verbale oscille, sur le plan sémantique, entre une triple valeur (directionnelle, aspectuo-modale et
notionnelle) et acquiert, sur le plan syntaxique, lorsqu’elle est à droite du verbe, une "autonomie" de plus en plus
large22. C’est ce que montre l’exemple traduit suivant où apparaît en français un schéma de double prédication :
As long as I was Mady’s good husband, I was a
delightful person. Suddenly, because Madeleine
decided that she wanted out – suddenly, I was a mad
dog. Herzog, p. 41
Tant que j’étais le bon mari de Mady, j’étais un être
délicieux. Tout d’un coup, parce que Madeleine a
décidé qu’elle voulait s’en aller, tout d’un coup, je suis
devenu un chien enragé. p. 56
Les traits fondamentaux des « particules adverbiales » qui auraient pour vocation de marquer un processus
pouvant conduire à un état résultant expliqueraient ainsi que l’on ne les trouve guère avec des verbes d’état tels
que know, hope, resemble, plus « abstraits » que be, have, hold, keep, sit, stand et stay qui, eux, fonctionnent
avec de nombreuses particules adverbiales. L’anglais aime à s’organiser autour d’un « mot image »23, lequel peut
traduire le moyen ou la manière dont se déroule le processus exprimé par le prédicat. En fait, ceci n’est autre
qu’une opération de qualification qui va solliciter une « explicitation » du terme de l’action, fonction dont se
chargera la « particule adverbiale », que ce soit dans le cadre d’une opération de localisation "spatiale", ou bien
de nature plus "abstraite" sur l’axe aspectuo-temporel, d’où cette valeur résultative qui lui est souvent associée.
1.2.1. Approche « localiste »
Notre étude des "phrasal verbs" et des "compound verbs" reposera ainsi sur la mise au jour de trois niveaux
fonctionnels, selon le plus ou moins haut degré de "compositionnalité" entre le verbe support et la particule
verbale, que celle-ci soit antéposée ou postposée. Pour nous, la fonction de localisation24, au sens de "repérage
21
Différences de comportement syntaxique en structure de surface que nous pourrions résumer comme suit :
1. « Phrasal verb »« Prepositional verb »effacement de N possible
1. permutation de la particule après N possibleeffacement de la préposition impossible
2. effacement du Nom impossible
permutation de la préposition impossible
22
Dwight Bolinger indique la fonction prédicative des "particules" à travers quelques exemples : out ! Away
with you ! We must away ; The Phrasal Verb in English (1971), Cambridge, MA : Harvard University Press.
23
Cf. J. P. Vinay et J. Darbelnet in Stylistique comparée du français et de l’anglais (Didier 1966)
24
« Quand on considère la fonction représentative du plan spatial par rapport aux autres plans relationnels (cf.
Groussier 1981 et 1984), on se rend compte que l’acception 1. ci-dessus du terme de localisation
[opération/relation de repérage dissymétrique entre repéré et repère] est liée à l’acception 2. (sens littéral) par le
fait que tout repérage dans l’espace implique que repère et repéré demeurent irréductiblement différents. » Les
mots de la linguistique, M.L. Groussier et C. Rivière
23
Cahier du CIEL 2005-2006
dans l’espace", est « fondamentale » d’un point de vue théorique, car elle s’inscrit au cœur même du verbe
complexe anglais. En effet, nous constatons continuellement que la langue anglaise fait usage d’un grand nombre
d’expressions et de particules directionnelles (prépositions et adverbes) au fil des énoncés, tant en production
orale qu’en production écrite. Considérons ainsi le début de the Landlady, une nouvelle de Roald Dahl :
« Billy Weaver had travelled down from London on the slow afternoon train, with a change at Swindon on the way, and by
the time he got to Bath it was about 9 o’clock in the evening and the moon was coming up out of a clear starry sky over the
houses opposite the station entrance. But the air was deadly cold and the wind was like a flat blade of ice on his cheeks.
“Excuse me”, he said, “but is there a fairly cheap hotel not too far away from here ?”
“Try the Bell and Dragon”, the porter answered, pointing down the road. They might taken you in. It’s about a quarter of a
mile along on the other side.”
Billy thanked him and picked up his suitcase and set out to walk the quarter-mile to the Bell and Dragon. He had never been
to Bath before. » The Landlady in Kiss, Kiss, Penguin books.
Notons ainsi l’importance pour l’anglais de localiser situationnellement ou contextuellement le prédicat, bref de
créer un repère. Ce sera le premier rôle de la « particule verbale », dont le sens inhérent guidera l’orientation
"spatiale" du prédicat [opération de nature directionnelle ; cf. les exemples de T. Morris : I woke up, looked
outside, saw the rain beating down and decided to stay in bed. Bien entendu, il y a ici "explicitation" du repérage
de la pluie par rapport à la fenêtre, et le mouvement de la pluie ne peut être que de haut en bas. Let’s stay here
another day. Shall I phone down to reception to let them know we’re keeping the room ? (repérage (noté ∈25))
implicite "par rapport à" [∈] the room, qui naturellement se situe à l’étage). We’re standing by for news of the
disaster. Our reporter at Heathrow is going to phone in as soon as he gets news [∈ the newsroom] / The skill
was handed down from father to son. (orientation de nature "temporelle" qu’assigne down à l’énoncé par
"préconstruit physico-culturel", le père précédant naturellement le fils)]. Nous avons bien, à chaque fois, un
procès, qui peut indiquer un moyen, localisé spatialement, dans une relation de nature littérale ou figurée, par
rapport à un but à atteindre. Le choix de la particule se fera alors en fonction de l’orientation que souhaite
donner l’énonciateur au procès. Ainsi, avec OUT on insistera sur la sortie d’un espace pré-borné ou un domaine
pré-construit, [ex : let’s have a class reunion. Why don’t we send out invitations to all the girls who were in our
class in 1977 ?], avec IN en revanche ce sera l’entrée dans un domaine ; avec OVER nous aurons en quelque
sorte le passage d’un domaine à un autre, et OFF servira de point d’ancrage [cf. cet exemple tiré de Detective
par A. Hailey, p. 21 ; le père, qui bavarde avec sa fille, pense déjà au jour où il ne sera plus là, ce qui amène cette
réponse : "…but you’re talking a long way off, Dad." {∈ Sit0}]. L’approche "localiste" nous permettra ainsi de
définir trois niveaux d’interprétation du verbe complexe anglais, allant du sens le plus "directionnel" au sens le
plus "abstrait", en passant par l’interprétation "aspectuelle", en fonction de l’interprétation de la particule.
25
Nous serons amené au cours de nos analyses, afin de rendre compte des divers repérages dont le phrasal verb
est la trace, à utiliser Epsilon (∈). Rappelons en ici la définition donnée dans la TOE : "Symbole de
l’opération/relation primaire de repérage dans la théorie de A. Culioli. Le symbole ∈ se lit "est repéré par rapport
à". Cette opération met en relation deux termes qui sont, dans l’ordre, le repéré et le repère. Ainsi, a ∈ b se lit "a
est repéré par rapport à b" ; a est le repéré et b le repère." Les mots de la linguistique, M. L. Groussier/C. Rivière.
24
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
1.2.2. « Phrasal verb » et discours
La plupart des études sur le phrasal verb font état d’une plus ou moins grande "cohésion" entre ses deux
éléments, aussi bien sur le plan de la syntaxe que sur celui de la sémantique, en tant que verbe complexe en
structure de surface26. Aussi, tenterons-nous de démontrer que le phrasal verb n’est pas un produit arbitraire, au
sens Saussurien du terme, de la langue, mais bien au contraire une construction en discours, laquelle participera
à la fois d’opérations de mise en relation autour d’un ou de plusieurs prédicat(s), et/ou de détermination à
caractère directionnel ou aspecto-modal. Le verbe et la particule qui s’associe à lui auront ainsi "vocation" à
développer une relation de plus en plus forte ou serrée, allant du sens le plus compositionnel au moins
compositionnel, jusqu’à une (quasi) totale lexicalisation, comme cela est le cas, par exemple, pour le phrasal
verb give up27. Cette oscillation omniprésente entre une relation forte et une relation faible est quelque chose
qu’ont bien perçu tous les linguistes qui ont étudié le phrasal verb, même s’ils n’ont pas toujours su mettre
suffisamment en parallèle les différents paramètres qui y contribuent. Ainsi, rappelons ce qu’écrivait Kennedy à
propos de cette tâche impossible qui renvoie en fait au caractère "labile" du phrasal verb :
« it would be a hopeless undertaking to classify every verb-adverb combination as either close enough to be termed a verbadverb compound, or loose enough to be called merely an adverbial modification. »
The Modern English verb-adverb combination (1920)
C’est bien entendu le « discours » qui va déterminer le type de relation, disons d’emblée de nature plus moins
"serrée", que les deux parties du verbe composé vont tisser entre elles, comme l’attestent les exemples ci-après :
I suspected Gran was not that concerned either. The picking was
With no traffic around, my grandfather stood on the
so crucial that we would’ve taken in a chain gang if they
pavement, a pleasant expression on his face, taking in the
could’ve averaged three hundred pounds of cotton a day. John
truck and its contents. A painted House p. 7
Grisham, A painted House, p. 24
Take in (1) = provide lodgings for (a person, people)
Take in (2) = pay attention to sth, evaluate it.
Autrement dit, nous aurons besoin du « contexte discursif » pour connaître la valeur sémantique de la particule,
mais aussi pour mieux appréhender le degré de cohésion du verbe composé, phénomène qui, d’un point de vue
diachronique, conduit très certainement, par la récurrence contextuelle de propriétés associées au verbe, à un
processus de lexicalisation. A cet égard, on peut appréhender le phrasal verb, constitué de deux éléments, tantôt
comme une "unité du discours" discontinue (verbe … particule), tantôt au contraire comme un tout, ce qui, par
ailleurs, ne signifie pas que le contexte discursif ne jouera aucun rôle. Ainsi, dans l’exemple de J. Grisham cidessus (… taking in the truck and its contents), la particule in a bien toujours une valeur directionnelle, et l’on
sent pourtant « intuitivement » qu’il ne s’agit plus du même phrasal verb que le précédent (The picking was so
26
Pour Bolinger, le phrasal verb est à la lisière de la syntaxe et de la morphologie dans la mesure où il participe
de la création lexicale ou mieux de la "lexicogénétique", pour reprendre la terminologie de J. Tournier : "From a
rule of syntax we pass to a rule, or a hodgepodge of rules, of morphology. An analogy from a more familiar area,
that of noun compounds, will help to make the distinction clearer. There is a syntactic rule that allows nouns to
modify nouns. One may freely refer to a Mars orbit or a rocket takeoff. But while the same rule appears to apply
to arm + pit → armpit, we are not free to say *legpit or *kneepit (we have to say the hollow of the knee). And
while springtime, summertime, and wintertime follow the rule, there is no *falltime or *autumntime. An
automobile develops engine trouble, not *motor trouble, but a company that manufactures automobiles is a
motor company (Ford Motor Company), not an *engine company – the latter would refer to a fire department.
The parts in these combinations may no longer be freely assembled and disassembled. Also the meaning
specializes : scout is not the same in Indian scout and boy scout." The Phrasal Verb in English, (Bolinger), p.
111
27
C’est bien le sens de la remarque que fait Bolinger à travers les deux significations très différentes de "GET
AWAY" : « He got away with her purse / He got away with murder. Shows a step in the direction of
opaqueness. » Ibidem, p. 130 [c’est nous qui soulignons].
25
Cahier du CIEL 2005-2006
crucial that we would’ve taken in a chain gang …). On peut donc dire que le contexte « actanciel et/ou
discursif » est un élément essentiel pour appréhender la construction sémantique du phrasal verb, la particule
adverbiale allant du (+) au (−) "directionnel". Dans l’exemple suivant, le contexte « discursif » et la nature du C1
(animals) ne peuvent guère donner lieu qu’à une seule interprétation possible de put down, à savoir : « kill » :
She regards him oddly.
“What will you do with her ?” he says.
“With Katy ? I’ll keep her, if it comes to that.”
“Don’t you ever put animals down ?”
J. M. Coetzee, Disgrace, p. 79
[Note : Katy = “old bulldog bitch” (p. 78)]
Notons enfin que le phrasal verb peut aussi être la trace d’une relation pré-construite entre les actants de la
relation prédicative et d’autres repères, comme l’a bien vu le traducteur de la phrase de John McGAHERN :
She seemed living within the dead husk of herself, as in
the weeks before she went to hospital, staring out at
life and every sensual contact with it gone, the one
desire she had left increasing to overpower her – to
sink down within herself to unending sleep and rest.
The Barracks, p. 188
C’était comme si elle vivait à l’intérieur d’une coquille
vide (comme pendant les semaines précédant son
entrée à l’hôpital), comme si elle regardait le monde
de l’intérieur de son enveloppe corporelle, ayant
perdu tout contact avec la vie ; le seul désir qui lui
restait envahissait tout son être : s’enfoncer en ellemême, s’endormir et ne plus jamais se réveiller. p. 268
1.2.3. Trois niveaux « fonctionnels »
Nous mettrons ainsi au jour trois niveaux de verbes complexes : 1. directionnel, 2. aspectuo-modal, 3. notionnel,
ce qui correspondrait sans doute, d’un point de vue « diachronique », à un glissement de la "particule" vers des
valeurs de plus en plus "abstraites ou notionnelles". La force centripète de ses deux éléments semble le conduire
inexorablement vers une certaine lexicalisation28. Enfin, nous essaierons de voir comment le verbe complexe est
non seulement un construit énonciatif, mais aussi, très souvent, un construit prédicatif, en tant qu’aboutissement,
en structure de surface, de plusieurs "prédications" ou schémas de lexis [<a r b>]29 sous-jacents. Voyons
maintenant, par des exemples, comment la soudure entre les deux éléments du phrasal verb est « inversement »
proportionnelle à l’autonomie sémantique de la particule, ces deux éléments étant reliés par une force centripète.
1. Schémas intransitifs : [nous répertorions ainsi 3 grands niveaux de cohésion entre « Verbe et Particule »]
(Niveau 1) valeur directionnelle (→ vers un processus de métaphorisation du « phrasal verb »)
(Niveau 2) valeur « non-directionnelle » de la particule
-
« aspectuelle »
autre valeur « adverbiale » (modale, intensive)
(Niveau 3) soudure lexicale
(→ vers un processus de métaphorisation du « phrasal verb »)
Il peut y avoir, selon nous, un double processus de métaphorisation, à la fois à l’intérieur du phrasal verb luimême (changement de valeur de la particule et/ou du prédicat), et par rapport aux autres éléments de l’énoncé
[plan « contextuel » et (inter)-discursif], ce que nous pourrions illustrer par le schéma suivant :
28
Notons ainsi le rapport qu’il y a entre souplesse syntaxique et niveau fonctionnel du “phrasal verb” : out he
went, mais *up he gave ; he brushed up his shoes/his French, mais *he brushed his French up, alors que he
brushed his shoes up est attesté. Bien entendu, ces problèmes ne se posent pas avec le « compound verb », verbe
composé qui relève de l’univerbation (soudure de la particule antéposée au verbe).
29
"On appelle lexis prédiquée la lexis résultant de l’application de l’opération de prédication à la lexis
prédicable. Dans la TOE, on a pris l’habitude de représenter la lexis prédiquée par la formule a r b, a renvoyant
au 1er argument, b au 2ème argument, r à la relation prédiquée ou prédicat." M.L. Groussier, C. Rivière, op. cit., p.
112
26
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
(axe paradigmatique)
↑
[Verbe ↔ Particule] (relation ± lâche ou serrée entre « Verbe et Particule »)
↓
Contexte discursif ↔ <a [PHRASAL VERB] (b)> ↔ Contexte discursif (axe syntagmatique)30
(Unité de la composante lexicale)
Ceci posé, les choses sont loin d’être simples, dans la mesure où la seule métaphorisation n’explique pas tout.
Ainsi, dans le premier exemple ci-après : "Workers were always walking out", il semble bien que nous ayons
davantage affaire à une opération « discursive » de nature métonymique, où le processus (walking out) renvoie à
la cause (on strike). Les exemples ci-dessous sont tirés de Phrasal Verbs de Timothy Morris (op. cit) :
(1) Niveau 1
The residents are refusing to move out so that their houses
can be demolished to make way for offices
(décalage sémantique)
→
→ back in the 60s we had lots of strikes in
Britain. Workers were always walking out.
(2) Niveau 2
Professor, we can’t hear you at the back of the lecture hall.
Would you mind speaking up ?
→ everybody is standing round staring at the floor.
How can we get the party going and make people open up ?
(3) Niveau 3 : « Soudure lexicale »31 entre le verbe et la particule
Exemple : Although they were surrounded the rebels refused to give in and fought till the last man was dead.
Ce processus ouvert32. de création sémantique "en boucle" pose le problème de savoir s’il y a diachroniquement
un ordre d’apparition. Le littéral précède-t-il toujours le figuré, ou y a-t-il plus probablement concomitance ?33
2. Schémas transitifs
(1) Niveau 1 (Comme pour les schémas intransitifs, les énoncés de droite véhiculent un sens « décalé ») :
30
Cf. E. Benveniste à propos de la double articulation entre le sémiotique et le sémantique : "Une première
constatation est que le "sens" (dans l’acception sémantique qui vient d’être caractérisée) s’accomplit dans et par
une forme spécifique, celle du syntagme, à la différence du sémiotique qui se définit par une relation de
paradigme. D’un côté, la substitution, de l’autre la connexion, telles sont les deux opérations typiques et
complémentaires." Problèmes de linguistique générale, 2 (1974), p. 225.
31
Cf. la définition de Bruce Fraser : « I shall regard an idiom as a constituent or series of constituents for which
the semantic interpretation is not a compositional function of the formatives of which it is composed. ». [i.e.
Verbe x Particule] B. Fraser, op. cit., Appendix B : Idioms within a Transformational Grammar (1976)]
32
"In English it [the phrasal verb] dates back to the old English period when there developed a trend of
replacing a verb having a prefixed locative particle with a combination in this form. Old though it is, the pattern
is still productive, especially in American English, yielding new examples such as blast off, shell out, flunk out,
break through, rope in, dream up, wait up, fall for, go for, get at and a host of fresh technical terms as well as
slang expressions structured in this manner." Anna H. Live, The discontinuous verb in English. Word 21 : 42851(1965) Cf. cet exemple représentatif de ce que nous appelons le « discours » :
“Prozac for pets ? Jane Symons reports on an animal anxiety pill. Training centred on giving Molly clear signals about
when to expect attention (…) « Once the signal is established you can use it half an hour before you are going to leave in
order to switch the dog off », he says.” The Times (Saturday July 25 1998)
33
Pour Michel Pêcheux, dans les Vérités de La Palice, on ne peut parler d’un sens prépondérant en "langue" :
"Un mot, une expression […] n’ont pas un sens qui leur serait propre en tant qu’attaché à leur littéralité, ni
ajouterons-nous, des sens dérivables à partir de cette littéralité par une combinatoire logico-linguistique qui en
maîtriserait l’ambiguïté […] le sens, c’est toujours un mot, une expression […] pour un autre mot, une autre
expression […], transport (méta-phore), par lequel des éléments signifiants se trouvent mis en présence, de sorte
qu’ils "revêtent un sens", […] sens qui n’existe nulle part ailleurs que dans les rapports de métaphore (réalisés en
des effets de substitution, des paraphrases, des formations de synonymes) dont telle formation discursive se
trouve être historiquement le lieu plus ou moins provisoire." M. Pêcheux, op. cit., p. 241.
27
Cahier du CIEL 2005-2006
Frogmen brought up several boxes from
the bottom of Toplitz lake
(2) Niveau 2
(glissement “discursif”)
→ before the meeting breaks up there’s a matter I’d like to bring up
I think tourists should be well-informed.
Before going on holiday I always read up on the place where I’m going.
→ it’s a great photo. Why not get it blown up ?
Sir, James, I’m going to tell the press all I know about your secret
arms deals ! You won’t be able to shut me up.
(3) Niveau 3
I don’t know what time the train gets in but I’ve got a timetable.
Why don’t you look up the arrival time?
→ I’m hurt. I’ve heard that Juan was back in Oxford recently.
Why didn’t he look me up ?
Nous tenterons de démontrer, au cours de ce travail de recherche, qui s’inscrit dans le cadre de la Théorie des
Opérations Enonciatives d’Antoine Culioli, que ces constructions « complexes » ne sont sans doute jamais
totalement le fruit du hasard, mais bien le résultat d’opérations de "mise en relation", avec une lexicalisation
progressive de ces constructions, le compound verb se situant, à cet égard, à une étape plus « avancée » que le
phrasal verb, « downplay » étant, pour nous, plus lexicalisé que son jumeau de phrasal verb : « play down ».
Le schéma triangulaire ci-dessous illustre le plus ou moins haut degré de « compositionnalité » construite :
Verbe
+
Particule (pôle concret ou [+] compositionnel)
Niveau 1 [V + Part.1]
ou [Part. 1 + Verbe]
Niveau 2 [V + Part.2]
ou [Part. 2 + Verbe]
Niveau 3 [V x Particule]
ou [Part. 3 x Verbe]
Verbe x Particule (pôle abstrait ou [−] compositionnel)
Soient les 3 verbes : fill in d’une part, et fill up/ fill out (US) d’autre part ; on peut hypothétiquement envisager
deux voies de lexicalisation différentes, en fonction de l’incidence de la particule sur le « schéma de lexis » :
1. l’une « sémantique » (pour fill out et fill up) [selon le schéma : {<a r ∋34 Particule (b)>}]
"You haven’t filled out / up the counterfoil", avec incidence sur le prédicat → valeur aspectuelle de complétude.
Nous parlerons alors de localisation interne.
2. l’autre « syntaxique » (fill in) [selon le schéma {<a r b> ∋ Particule}]
“Don’t forget to fill in your boarding cards”, selon le “schéma syntaxique” sous-jacent : {<a fill (information) in
(the appropriate spaces of the boarding cards)>}. Nous parlerons alors de localisation externe35.
Mettons en parallèle d’une part nos trois "niveaux" de verbes complexes, et d’autre part l’opération de repérage
entre la « particule et le verbe » que nous appelons : localisation. Nous poserons les équivalences suivantes :
34
"Epsilon miroir, symbole de l’opération/relation secondaire converse de l’opération primaire de repérage
lorsque celle-ci a la valeur ≠. Le symbole ∋ se lit "est le repère de". Ainsi, a ∋ b se lit "a est le repère de b". M.L.
Groussier, C. Rivière, op. cit., p. 72
35
Nous pouvons ainsi préciser les deux types de localisation et leurs valeurs référentielles pour le phrasal verb :
1. Une localisation externe avec :
Changement de localisation (ou non), ou changement d’état.
2. Une localisation interne avec :
Changement d’état ou non, ce que nous pouvons résumer par :
Localisation / RéférenceChangement localisationLocalisation stableChangement d’étatLocalisation « externe »She ran
awayHe was waiting inThe lake began to ice overLocalisation « interne »Ø[hold on until help arrives]The windows were
boarded up
28
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Tableau 6 : Typologie des « verbes complexes » et « localisation »
Typologie
des
« verbes
LOCALISATION
Degré
de
cohésion complexes »
Typologie des « compound verbs »
<Particule ∈ Verbe>
sémantique :
Typologie des « phrasal verbs »
La particule devient plus "autonome"
(+)
« Compositionnalité »
NIVEAU 1 (directionnel)
« externe »
<a r36 b> ∋ Particule
(−)
NIVEAU 2 (aspectuo-modal)
« interne »
<a r ∋ Particule (b)>
NIVEAU 3 (notionnel)
Nous avons privilégié dans notre thèse de doctorat sept particules, dont six fonctionnent par paires ; ce sont : up,
down, in, out, on, off et over. Voyons dans le tableau comparatif ci-dessous [tableau 7] quels niveaux
sémantiques apparaissent avec chacune de ces sept "particules", tant pour les phrasal verbs que pour les
compound verbs. Nous verrons ultérieurement comment la langue utilise différemment les « particules » dans
chaque système ; ainsi, nous nous apercevrons que lorsqu’elles fonctionnent avec les compound verbs, in, down,
out et over sont en progression, tandis que up, on et off sont en régression, et qu’une nouvelle particule – quasi
inexistante dans le système « Verbe + Particule » – fait son apparition en position « antéposée » : under.
Tableau 7
"Phrasal verbs"
in out up down on off over
1
+ + +
+
+ +
+
2
+
+ +
+
∅ + +
3
+ + +
+
+ +
+
"Compound verbs"
Niveaux
in out up down on off over
1
+ + +
+
+
∅ +
2
+ + +
+
+
∅
∅
3
+ + +
+
+
∅ +
Niveaux
Nous proposerons maintenant une méthodologie d’analyse des différents paramètres qui constituent le verbe
composé, "site prédicatif" où se rencontrent diverses "opérations" dans un processus immanent de lexicalisation.
1.3. Méthodologie de l’étude « syntaxico-sémantique du corpus »
Nous venons de définir trois niveaux de phrasal verbs, en fonction du degré de "compositionnalité" qui les
caractérise. Nous poserons maintenant les conditions d’une radiographie aussi complète que possible des
diverses opérations "sémantico-syntaxiques" qui sous-tendent les verbes complexes. Nous examinerons chacun
des deux corpus à travers les trois grands "paramètres" suivants : 1. la sémantique verbale ; 2. la valence
syntaxique ; 3. la valence sémantique. Tout d’abord, en quoi la particule « adverbiale » (pré- ou post-verbée)
maintient-elle ou modifie-t-elle le sémantisme initial du verbe de départ ? Pouvons-nous observer des différences
entre les particules qui marquent un franchissement de frontière et les autres ? Pour des facilités d’analyse, nous
partirons des grilles de typologie verbale proposées par le philosophe du langage Zino Vendler 37, après avoir
36
Dans l’optique de la TOE, nous conviendrons que r est le relateur (fonction "verbale") entre les arguments (a
et b) de la lexis [suite ordonnée n’ayant pas encore reçu les opérations de détermination qui vont en faire un
énoncé].
37
Exploitée selon la dimension "temporelle" (time), la typologie de Z. Vendler (1967), de tradition « logicophilosophique » anglo-saxonne, distingue quatre types de procès : état, achèvement, activité, accomplissement.
Vendler, Zeno (1967) : Linguistics in Philosophy – [4] Verbs and Times, Cornell University Press.
29
Cahier du CIEL 2005-2006
bien établi la différence entre aspect et Aktionsart. Puis, dans un deuxième temps, nous comparerons la syntaxe
du verbe complexe avec celle du verbe simple [sous-catégorisation stricte]. En effet, le verbe complexe, par
rapport au verbe simple qu’il contient, peut soit présenter la même valence, soit au contraire la transformer,
tantôt par "augmentation actancielle" [par ex. passer de un à deux actants], tantôt par "diminution actancielle"
[par ex. passer de deux à un seul actant]. Il sera alors très intéressant d’observer le rôle des particules et de
considérer la nature des procès ainsi construits : dans quelles conditions y a-t-il ou non changement ? Enfin, nous
nous intéresserons à l’aspect qualitatif de l’environnement actanciel du phrasal verb, autrement dit à la "valence
sémantique", laquelle nous fournira sans doute les exemples les plus intéressants, dans une perspective tropique,
du fonctionnement de ces verbes complexes en "discours" [.sous-catégorisation sélectionnelle]. Disons d’emblée
que toutes nos diverses grilles d’analyse nous permettront d’affiner notre hypothèse sur les processus de
"lexicalisation" du phrasal verb et du compound verb. Pour nous, plus un verbe complexe prend d’autonomie
syntaxique et sémantique par rapport au verbe de départ, plus il se lexicalise ; autrement dit, la lexicalisation du
verbe complexe correspond à sa « dé-compositionnalité ». Dans cette perspective, nous tenterons de définir les
éventuelles corrélations qu’entretiennent les quatre "paramètres" qui participent de la construction du verbe
complexe : 1. le niveau fonctionnel (directionnel, aspectuo-modal ou notionnel) ; 2. la valence syntaxique ; 3. le
champ actanciel ; 4. le sémantisme verbal construit. Cette étude systématique portera, pour le phrasal verb,
seulement sur 7 particules (parmi les plus courantes) 38 : down, in, off, on, out, over, up, mais elle s’étendra à la
totalité des particules « antéposées » qui participent à la formation des compound verbs : back, by, down, on,
off, in, up, out, over, under.
1.3.1. La sémantique verbale
Il s’agira d’étudier l’incidence de la "particule verbale" sur le sémantisme verbal du verbe devenu complexe, à
partir de la typologie élaborée par Zino Vendler. Nous nous situons ici dans une perspective classificatoire des
types de procès sur le plan lexical-notionnel (Aktionsart), et non celui des valeurs aspectuo-temporelles
(aspect/tense). Mais si la catégorie de l’aspect et celle des particules adverbiales relèvent bien, d’une certaine
manière, l’une comme l’autre, du niveau énonciatif, dans la structuration de l’énoncé, comment pouvons nous
différencier l’Aspect de l’Aktionsart, sachant que le phrasal verb, en particulier, semble participer d’une
interaction constante entre lexique et syntaxe ?39. Vouloir ranger à tout prix les particules adverbiales dans l’une
ou l’autre catégorie pourrait bien s’avérer un faux problème, de même nature que celui qui consiste à mettre les
verbes complexes ou bien totalement dans le lexique, ou bien à les appréhender seulement sur le plan discursif.
Nous avons en réalité affaire à des unités linguistiques très souples, "bivalentes" en quelque sorte, dans la mesure
38
Nous avons choisi d’approfondir l’étude de sept particules adverbiales, dont six appartiennent à la même
"polarité" [cf. Bolinger (op. cit.) pp. 14-15] : In-Out ; Up-Down ; Off-On. Nous n’avons pas mis en perspective
Over et Under, cette dernière ayant le plus souvent une fonction « prépositionnelle ».
39
Ainsi, Laurel J. Brinton s’attache à démontrer dans son ouvrage pré-cité la façon dont les valeurs aspectuelles,
qu’elles concernent soit : 1. le sémantisme même du verbe [Aktionsart] ; soit : 2. les opérations de détermination
faites par l’énonciateur ("opérations énonciatives" dans la TOE de A. Culioli), sont en réalité le résultat de divers
"paramètres", c’est-à-dire en termes Culioliens, d’un construit linguistique : "In recent work on the
compositional features of English aspect, attention has focused on the interaction of inherent aspect (Aktionsart)
with formal aspect markers, with nominal and prepositional complements, and with adverbial modifiers. Not
always is the distinction between aspect and Aktionsart as carefully maintained as it should be, and, with the
exception of Freed (1979), the partially grammaticalized markers of aspect have received little consideration.
Nevertheless, much progress has been made in understanding the contribution of various factors to the aspectual
meaning of an English sentence." op. cit., p.37-38.
30
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
où leur signification ne devient véritablement stable que dans un "contexte" déterminé. Ceci impliquerait que
pour les phrasal verbs, certaines opérations « énonciatives » commencent dès le lexique (et participent donc de
l’Aktionsart), ou bien que c’est tout le lexique qui, d’une certaine manière, est déjà énonciatif. Dans cette
perspective, il nous semble que les particules adverbiales se situent donc en deçà des autres opérations de
détermination aspectuo-temporelle effectuées par l’énonciateur (repérage par rapport à la Situation
d’énonciation). Résumons notre point de vue par ce tableau qui mériterait un long développement théorique :
Tableau 8
Opposition entre « Aspect » et « Aktionsart » :
variables aspectuo-temporelles (be+ing, have+en)
← « ASPECT » (grammatical)
Opérations « énonciatives »
1. « directionnel » : stand up
autres
opérations
2. « aspectuo-modal »: write up
←"Aktionsart
"prédicatives"
"
constituant
Lexique
3. « notionnel » : give up
le "verbe complexe"
1.3.2. Valences « syntaxique et sémantique »
Le second critère de notre analyse spectroscopique des "verbes complexes" est d’ordre « syntaxique ». Nous
envisagerons la "valence syntaxique"40 du phrasal verb avec trois cas possibles : 1. augmentation de valence
{ex : sit (intransitif) qui devient "transitif" grâce à la particule (sit out) → Plattner, however, might have to sit
out a few sailboat races to keep his creation on its steady course. BusinessWeek [Feb. 03], p. 23 }; 2.
diminution de valence {ex : pay (transitif) qui devient “intransitif”→ They can already design their own
special options – ones that pay out a lot, and quickly – and will continue to do so. The Economist (a survey)
[June 03], p. 11} ; 3. stabilité de valence (la configuration actancielle ne change pas). Enfin, le troisième volet
concerne la "valence sémantique", autrement dit les conditions de changement du "champ actanciel". Cette
combinatoire, non dépourvue de règles ou d’invariants, permet la multiplicité d’usage des phrasal verbs et des
compound verbs. Sur le plan purement formel, « sémantiquement », nous avons une combinaison de six cas
possibles :
Phrasal verb intransitif
Phrasal verb transitif
Pas de C1
C1 animé
C1 non animé
C0 animé/activité humaine attesté ou non attesté attesté ou non attesté attesté ou non attesté
C0 non animé
attesté ou non attesté attesté ou non attesté attesté ou non attesté
↓Nature des actants→
Nous procéderons, parallèlement, à une comparaison entre les verbes complexes qui induisent un changement de
valence syntaxique et ceux qui, comme take up41 ci-dessous, conservent leur « valence actancielle » d’origine :
niveau
x
nature
sémantique
C0 animé
1
2
C0 non
animé
C0 animé
C1 animé
C1 non animé
I will take Fanny up If you’ll excuse me, I’ll take her tea up./ We are going to take up the
to my room now.
carpet and put down a wood-block floor.
∅
∅
∅
A new baby will take up all your time and energy./ The flower sellers took
up their positions in the market square./ She decided to take up medicine
as a career./ She banged the piano keys and the crowd began to take up the
refrain.
40
Nous avons largement développé la notion de « valence syntaxique » dans notre thèse de doctorat [cf. en
particulier chapitre 3 : 3.2., pp 146 à 179, M. Simon, op. cit.]. Rappelons ici que la « particule adverbiale » peut
avoir une « incidence » sur la configuration actancielle du verbe support : 1. elle peut permettre l’apparition d’un
argument supplémentaire, et nous parlerons alors d’« augmentation de valence » ; 2. elle peut au contraire
favoriser la disparition d’un argument du verbe support, et nous parlerons alors de « diminution de valence ».
Elle peut aussi n’avoir aucune incidence sur la configuration actancielle du verbe support, auquel cas nous
aurons tout simplement « stabilité de valence », le verbe simple restant soit transitif, soit intransitif.
41
Exemples tirés du "Dictionary of phrasal verbs" Collins Cobuild et du "Longman Phrasal Verbs dictionary".
31
Cahier du CIEL 2005-2006
C0 non
animé
C0 animé
3
C0 non
animé
∅
Dresses don’t take up much place./ A growing crop will take up and store
the nitrogen and other elements in the soil
He was my agent – a
dealer who took me You can alxays take that skirt up if you don’t like it that long.
up, and stuck to me.
∅
∅
Enfin, le tableau ci-dessous, reproduit les grilles d’analyse sur lesquelles nous avons travaillé, pour chacune des
particules verbales, et qui nous permettent d’obtenir les résultats qui suivent dans les chapitres 2 et 3 :
[Tableau 9] Différents paramètres pris en compte pour l’analyse des « verbes complexes » :
Niveaux fonctionnels
1
(valeur “directionnelle”)
Particule
2
(valeur “aspectuo-modale”)
3
(valeur “notionnelle”)
Valence syntaxique
Sémantique verbale « constuite »
state Achievement Activity Accomplishment
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
Fort de ces outils opératoires, nous pouvons dès lors tenter de définir une typologie tout d’abord des phrasal
verbs (chapitre 2), et ensuite des compound verbs (chapitre 3). Le chapitre 3 aura une double fonction : analyse
du compound verb, mais replacée dans une perspective comparative avec le phrasal verb. Les résultats de cette
comparaison entre les deux systèmes de verbes complexes anglais à particule seront récapitulés dans l’annexe 5.
32
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
CHAPITRE 2 : TYPOLOGIE DES « PHRASAL VERBS »
Nous observons, à travers notre corpus, le caractère « prolifique » du "phrasal verb" (sens nouveaux, lexies
nouvelles). Or, nous ne pensons pas que les nouveaux phrasal verbs naissent par hasard ou par pur "arbitraire",
mais selon certaines lois linguistiques qu’il appartient aux linguistes de mettre au jour. Il suffit de lire magazines
et journaux anglophones et d’écouter les chaînes de télévision anglo-américaines pour constater l’abondance de
leur emploi, avec leurs multiples significations, et d’observer l’apparition de nouvelles unités lexicales [cf. sex
up (juillet 2003)]. Voilà l’enjeu linguistique du phrasal verb anglais, véritable moteur "prédicatif" de la phrase
anglaise, grâce auquel l’énonciateur peut construire de multiples opérations de raccourcis syntaxiques, et par là
même élaborer une véritable stratégie énonciative à l’attention du ou des "co-énonciateur(s)". Fort de nos
critères exposé dans le chapitre 1, nous nous livrerons dans ce chapitre à une étude typologique du « Verbe +
Particule adverbiale », laquelle comprendra deux parties : 1. Une étude systématique du phrasal verb à partir des
quatre paramètres exposés dans le chapitre 1 ; 2. Les conditions de "concentration prédicative" dont il est le site.
2.1. Etude sémantico-syntaxique du « phrasal verb »
2.1.1. Variations de la Sémantique verbale
Dans quelle mesure telle ou telle particule adverbiale provoque-t-elle ou non un changement typologique sur le
verbe simple ?. En 2.1.1.1, nous trouverons les diverses combinaisons possibles de quatorze particules avec les
principaux verbes prototypiques que nous avons retenus et regroupés en fonction des critères typologiques de Z.
Vendler. Précisons que ces tableaux partent bien sûr du sémantisme inhérent du verbe simple. Ils montrent ainsi
que si put peut fonctionner avec la quasi totalité des particules, tel n’est pas le cas de find qui ne s’associe
qu’avec out. Puis viendront en 2.1.1.2. nos commentaires sur sept particules à partir de nos grilles d’exemples.
2.1.1.1. Combinaison des différentes particules verbales avec les principaux verbes étudiés dans notre corpus42
Tableau 10
Verb/Part.
Be
Have
Hold
Keep
Sit
Stand
Stay
in
+
+
+
+
+
+
+
out
+
+
+
+
+
+
+
up
+
(1)
+
+
+
+
+
down
+
+
+
+
+
+
+
over
+
+
+
∅
Prep.
Prep.
+
« State verbs »
on
off about
+
+
+
+
+
∅
+
+
∅
+
+
∅
Prep.
∅
+
Prep.
+
+
+
+
∅
along
+
∅
∅
∅
∅
∅
∅
away
+
+
∅
+
∅
∅
+
back
+
+
+
+
+
+
+
by
+43
+
∅
∅
+
+
∅
(a)round
+
+
∅
∅
+
+
+
through
+
∅
∅
∅
Prep.
∅
∅
42
Combinaisons attestées soit par l’un ou l’autre des deux dictionnaires de phrasal verbs : 1. Collins Cobuild Dictionary of
Phrasal verbs (1989) et 2. Longman Phrasal Verbs Dictionary, Pearson Education Limited (2000), soit par l’un des énoncés
de notre corpus. Nous ne prétendons cependant pas ici à l’exhaustivité. NB : Je voudrais remercier ici très chaleureusement
Valérie Colonna, Maître de Conférences (anglophone) à l’Université Paris 7 – Denis Diderot, qui a bien voulu relire très
minutieusement ces tableaux avec moi.
43
A noter toutefois la différence entre un procès d’achèvement où BE + BY est possible : “I lay there for a while, blinking in
the bright sun, as confused details of the previous night floated back to me like a dream; then I reached for my watch on the
night table and saw that it was late, almost noon, and why had no one been by to get me ?” The Secret History, p. 328, et un
procès marquant un état, où apparaît alors un opérateur de gradation : “Thurston made a radio call to Sergeant Malcolm
Ainslie, as head of the special task force, informing him of developments. « I’m close by, » Ainslie said. « Be with you in
minutes. »” Detective, p. 176
33
Cahier du CIEL 2005-2006
Verb/Part
.
Break
Bring
Call
Catch
Die
Verb/Part
.
Drop
Fall
Find
Finish
Get
Give
Leave
Lose
Pay
Put
Reach
Pass
See
Send
Set
Show
Sign
Start
Switch
Take
Try
Turn
Win
Verb/Part.
Blow
Carry
Come
Cry
Draw
Drive
Eat
Go
Grow
Hurry
Hustle
Lead
Live
Look
Make
Peer
Pull
Push
Run
Seek
Sleep
Smile
Snow
Talk
Think
34
“Achievement verbs”
on
off about along
in
out
up
down
over
+
+
+
∅
∅
in
+
+
+
+
+
out
+
+
+
+
∅
up
+
+
+
∅
+
down
∅
+
+
∅
∅
over
∅
+
+
+
∅
on
+
+
+
∅
+
off
∅
+
∅
∅
∅
about
+
+
∅
∅
+
+
+
Prep.
+
+
+
∅
+
+
+
+
+
+
∅
+
∅
+
∅
+
+
+
∅
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
∅
+
+
+
+
∅
∅
∅
+
+
+
∅
∅
+
+
+
+
Prep.
+
+
+
+
+
∅
+
∅
+
∅
+
+
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
+
+
+
Prep.
+
+
∅
∅
∅
∅
+
∅
+
∅
+
+
∅
∅
+
+
+
∅
+
+
+
+
Prep.
∅
∅
+
+
+
+
+
∅
+
+
∅
Prep.
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
+
∅
+
∅
+
Prep.
∅
+
Prep.
+
+
+
+
∅
+
+
∅
+
+
+
+
∅
+
+
∅
+
+
+
+
+
+
+
+
+
∅
+
∅
∅
+
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
+
∅
∅
Prep.
∅
Prep.
∅
∅
∅
∅
∅
∅
+
∅
in
+
+
+
∅
+
∅
+
+
∅
+
+
+
+
+
1
+
+
+
+
∅
+
∅
+
∅
∅
out
+
+
+
+
+
+
+
+
∅
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
∅
+
+
+
up
+
+
+
∅
+
+
+
+
+
+
+
to
+
+
+
+
+
+
+
∅
∅
∅
+
+
+
down
+
+
+
∅
∅
+
∅
+
∅
+
+
∅
+
+
∅
+
+
+
+
∅
+
∅
∅
+
−
over
+
+
+
∅
+
+
∅
+
∅
+
+
∅
∅
+
+
∅
+
+
+
∅
+
∅
∅
+
+
away
back
by
(a)round
through
∅
+
∅
∅
∅
along
+
∅
+
∅
+
away
∅
+
+
∅
+
back
∅
∅
+
∅
∅
by
∅
+
+
∅
∅
(a)round
+
+
∅
∅
∅
through
∅
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
∅
∅
+
Prep.
+
∅
∅
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
+
+
∅
∅
+
+
∅
∅
∅
+
∅
+
∅
+
∅
∅
+
∅
∅
+
∅
+
∅
+
+
∅
∅
+
+
∅
∅
+
+
+
+
∅
+
+
∅
∅
+
+
+
+
+
+
+
Prep.
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
+
∅
+
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
+
∅
+
Prep.
+
∅
+
∅
∅
+
+
∅
+
+
∅
+
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
+
∅
Prep.
+
∅
∅
+
∅
∅
∅
+
∅
∅
+
away
+
+
+
∅
∅
+
+
+
from
+
+
+
∅
+
with
∅
+
+
+
∅
∅
∅
∅
+
∅
back
+
+
+
∅
+
+
∅
+
∅
+
+
+
∅
+
∅
∅
+
+
+
∅
∅
+
∅
+
+
by
∅
∅
+
∅
∅
+
∅
+
∅
∅
∅
∅
Prep.
∅
∅
∅
∅
+
Prep.
∅
∅
∅
∅
∅
∅
(a)round
+
∅
+
∅
∅
+
∅
+
∅
+
+
∅
∅
+
∅
+
+
+
+
∅
+
+
∅
+
∅
through
∅
+
+
∅
∅
+
∅
+
∅
Prep.
∅
∅
Prep.
Prep.
∅
Prep.
+
+
+
∅
Prep.
∅
∅
+
+
« Activity verbs »
on
off about along
∅
+
+
∅
+
+
∅
∅
+
+
+
+
∅
+
∅
∅
+
+
∅
∅
+
+
∅
+
+
∅
∅
∅
+
+
+
+
Prep.
∅
∅
∅
+
+
∅
+
+
+
∅
+
+
+
∅
∅
Prep.
+
∅
∅
+
+
+
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
+
∅
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
∅
∅
∅
∅
+
+
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Prep.
∅
∅
∅
Prep.
∅
∅
∅
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
+
∅
+
+
Walk
Watch
Work
Write
Verb/Part.
Cook
Cover
Verb/Part.
Curl
Dive
Fill
Fold
Freeze
Measure
Recover
Seal
Settle
Wrap
in
∅
∅
in
+
+
+
+
∅
∅
∅
+
+
Prep.
+
+
+
+
+
∅
+
+
out
∅
∅
out
∅
∅
+
∅
+
+
∅
∅
∅
∅
up
+
+
up
+
∅
+
+
+
+
∅
+
+
+
+
∅
∅
+
down
∅
∅
down
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
+
∅
+
+
Prep.
∅
Prep.
+
∅
+
over
∅
+
over
∅
∅
∅
+
+
∅
∅
∅
∅
∅
+
∅
+
+
+
∅
∅
Prep.
+
∅
∅
∅
« Accomplishment verbs »
on
off about along
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
on
off about along
∅
∅
∅
∅
Prep.
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
+
∅
∅
Prep.
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
+
∅
+
+
+
∅
∅
+
+
∅
∅
∅
+
∅
Prep.
∅
Prep.
∅
+
∅
away
∅
∅
away
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
∅
∅
back
∅
∅
back
∅
+
∅
+
∅
∅
∅
∅
+
∅
by
∅
∅
by
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
(a)round
∅
∅
(a)round
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
through
+
∅
through
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Nous pouvons déjà tirer du tableau 10 ci-dessus quelques remarques préalables à l’étude de la sémantique
verbale des phrasal verbs :
1.
Certaines particules s’associent plus facilement que d’autres à un verbe : out, up et off par exemple,
contrairement à about, along et by. Nous visualisons ici peut-être mieux la raison pour laquelle nous
avons privilégié l’étude des sept premières particules adverbiales (in → off), au détriment des sept
autres (about → through).
2.
Le sémantisme du verbe de départ joue également un rôle. Ainsi les « state verbs » marchent bien avec
in/out, up/down, back ; les « achievement verbs » avec in/out, up, off ; les “activity verbs” avec out, up,
on/off. En revanche, les « accomplishment verbs » sont assez peu productifs de phrasal verbs et
favorisent essentiellement quatre particules : in/out, up et over.
Les tableaux44 élaborés à partir de notre corpus vont donc nous permettre d’étudier précisément l’incidence que
produit la « particule adverbiale » sur le sémantisme du verbe simple. Il peut y avoir trois cas :
1.
Changement du sémantisme verbal (par exemple : « activité → accomplissement »)
2.
Absence de changement (par exemple : « état → état »)
3.
L’une des catégories verbales n’est pas attestée (par exemple : « achèvement → activité » n’existe pas
avec la particule IN).
Tous ces différents cas sont résumés dans le tableau 11 (page suivante) qui illustre – par « particule adverbiale »
– les résultats des seize combinaisons possibles, chacune d’entre elles étant plus ou moins largement attestée en
fonction : 1. du sémantisme inhérent du verbe simple ; 2. de la valeur « notionnelle » de la particule. Dans la
conclusion [2.1.1.3], nous essaierons de tirer quelques enseignements sur les conditions d’apparition des phrasal
verbs, liées aux contraintes « notionnelles » de chacun des deux éléments qui le constituent.
Résumé des combinaisons possibles (à partir du corpus)
Tableau 11
44
Le tableau ci-dessous, reproduit (virtuellement) les grilles d’analyse ayant servi de cadre à l’étude de la « sémantique
verbale ». Nous ne pouvons, faute de place, reproduire l’intégralité des grilles d’exemples remplies [cf. version longue de la
thèse de doctorat], mais nous conserverons, en 2.1.1.2., la totalité des exemples commentés de notre travail original.
↓ Sémantique du « verbe complexe » avec la particule IN ↓↓Verbe simple
↓ÉtatAchèvementActivitéAccomplissementÉtatAchèvementActivitéAccomplissement
35
Cahier du CIEL 2005-2006
↓ Sémantique du « verbe complexe » avec la particule IN ↓
État
Achèvement
Activité
Accomplissement
+
+
+
∅
∅
+
∅
+
∅
+
+
+
∅
+
∅
+
↓ Sémantique du « verbe complexe » avec la particule OUT ↓
État
Achèvement
Activité
Accomplissement
↓Verbe simple ↓
État
+
+
+
+
Achèvement
∅
+
∅
+
Activité
∅
+
+
+
Accomplissement
∅
+
∅
+
↓ Sémantique du « verbe complexe » avec la particule DOWN ↓
État
Achèvement
Activité
Accomplissement
↓Verbe simple ↓
État
+
+
∅
+
Achèvement
∅
+
+
+
Activité
∅
+
+
+
Accomplissement
∅
+
∅
+
↓ Sémantique du « verbe complexe » avec la particule UP ↓
État
Achèvement
Activité
Accomplissement
↓Verbe simple ↓
État
+
+
+
+
Achèvement
∅
+
+
+
Activité
∅
+
+
+
Accomplissement
∅
+
∅
+
↓ Sémantique du « verbe complexe » avec la particule OVER ↓
État
Achèvement
Activité
Accomplissement
↓Verbe simple ↓
État
+
∅
∅
∅
Achèvement
∅
+
+
+
Activité
∅
+
+
+
Accomplissement
∅
∅
∅
+
↓ Sémantique du « verbe complexe » avec la particule OFF ↓
État
Achèvement
Activité
Accomplissement
↓Verbe simple ↓
État
+
+
∅
+
Achèvement
∅
+
+
+
Activité
∅
+
+
+
Accomplissement
∅
∅
∅
+
↓ Sémantique du « verbe complexe » avec la particule ON ↓
État
Achèvement
Activité
Accomplissement
↓Verbe simple ↓
État
+
∅
+
∅
Achèvement
+
+
+
∅
Activité
∅
+
+
∅
Accomplissement
∅
∅
∅
∅
↓ Sémantique du « verbe complexe » avec les particules : about, along, (a)round), away, back, by, through ↓
État
Achèvement
Activité
Accomplissement
↓Verbe simple ↓
État
+
+
+
+
Achèvement
+
+
+
+
Activité
∅
+
+
+
Accomplissement
∅
+
∅
∅
↓Verbe simple ↓
État
Achèvement
Activité
Accomplissement
2.1.1.2. Commentaire des tableaux de la « sémantique verbale »
Tous les tableaux qui nous ont servi de support formel appellent un certain nombre de commentaires à propos de
l’incidence de la "particule adverbiale" sur la construction du sémantisme du phrasal verb. Ils montrent bien en
effet que la présence de la particule adverbiale tantôt transforme, tantôt confirme, le sémantisme de départ du
verbe simple, selon que celle-ci marque une opération de franchissement de limite ou non, ou encore qu’elle
marque tantôt l’une tantôt l’autre, en fonction du verbe support auquel elle est associée. Nous partirons de la
particule pour tenter d’appréhender son influence "sémantique" du point de vue de la typologie verbale. Notre
objectif principal est de mettre en lumière les éventuels « changements » de sémantisme verbal que peuvent
36
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
déclencher in/out, down/up, over, off/on. C’est pourquoi, nous considérerons pour chaque particule les trois cas
possibles à partir des exemples attestés : 1. Pas de changement du sémantisme verbal (ex : achèvement →
achèvement) ; 2. changement par "activation"45 du champ temporel ; 3. changement par "désactivation" du
champ temporel. Le tableau ci-après indique les principales combinaisons des cas 2 et 3 :
« activation » de la dynamique
verbale
État → Activité
État → Accomplissement
Achèvement → Activité
Achèvement → Accomplissement
« désactivation » de la dynamique
verbale
Achèvement → État
Activité → Accomplissement
Activité → Achèvement
Accomplissement → Achèvement
Ces tableaux nous permettent aussi de constater qu’à partir d’une liste commune dans chaque catégorie
typologique, les comportements sont bien différents d’un verbe à l’autre. On s’aperçoit ainsi qu’un petit nombre
de verbes semble pouvoir fonctionner avec une multitude de « particules adverbiales » (bring, get, take, come,
go, put, run …), alors que la plupart des autres verbes ne peuvent s’associer qu’à certaines particules seulement
(*find up, *find off, *try up, *try off, etc…). Nous étudierons chaque particule de façon individuelle, à partir de
son sens « directionnel » de base, puis nous la confronterons à son homologue « symétrique » lorsqu’il existe, en
essayant d’appréhender les points de divergence qui nous renseigneront sur la valeur notionnelle de la particule.
2.1.1.2.1. : IN – OUT : Partons tout d’abord d’une simple constatation empirique quant à la majorité des procès
que construisent les phrasal verbs de notre grille « sémantique verbale » avec la particule in :
État → État
Achèvement → Achèvement
Changement par « activation/augmentation » Achèvement → Accomplissement
Activité → Accomplissement
Changement par « désactivation/diminution »
Activité → Achèvement
Pas de changement du sémantisme verbal
Avec IN [so as to be contained inside something or surrounded by it], nous sommes à l’intérieur d’un domaine
qui constituera donc un « repère » stable par rapport à ce qui se trouve à l’extérieur (OUT). Le franchissement
de limite sera donc lié au sémantisme du verbe support ; dans "We usually sleep in on Sunday mornings", il y a
bien sûr simple activité, puisque le sujet ne sort pas du domaine "pré-construit" (glose = to sleep later than usual
in the morning, especially because you do not have to go to work or school). Intéressons-nous donc d’abord aux
cas de ce que nous avons appelé « activation de la dynamique verbale ». Avec in, nous en avons rencontré deux
:
« activation/augmentation »
État → Activité
Exemples
Quarterback Jeff Kemp stood in for Jim McMahon, who suffered four broken ribs last
Sunday.
45
On pourrait hasarder ici une « analogie » avec ce qui se passe dans la composition musicale, et parler
d’augmentation en cas de changement par "activation", et de diminution en cas de "désactivation" du champ
temporel. Les termes augmentation et diminution sont, bien entendu, employés ici dans un sens métaphorique,
puisque bien que d’origine musicale, ils ne renvoient naturellement pas tant à un changement de la durée sur le
plan extra-linguistique que sur celui de la représentation mentale que s’en fait le langage. Ainsi, lorsque la
particule adverbiale délimite un processus ou bien le transforme en procès ponctuel, on pourrait parler d’une
« diminution » de la dynamique verbale ; en revanche, lorsque la particule étend le processus, dilate un procès
statique ou ponctuel, il s’agirait d’une « augmentation » de cette dynamique. Cf. les définitions musicales :
"Augmentation : artifice contrapuntique consistant à représenter, au cours d’une composition, un thème ou un
motif avec les valeurs des durées de chaque note proportionnellement augmentées par rapport à l’original.
Diminution : procédé contrapuntique consistant à représenter, au cours d’un morceau, un thème ou un motif
avec les valeurs de chaque note diminuées respectivement par rapport à leurs durées initiales." Encyclopédie de
la musique – La Pochothèque, Garzanti Editore s.p.a., 1983
37
Cahier du CIEL 2005-2006
État → Accomplissement
Achèvement → Activité
Achèvement→Accomplissemen
t
∅
∅
Please see the guests in when they arrive.
Le cas de stand, verbe d’état, qui associé à la particule in, devient quasiment verbe d’activité (glose = to do
someone else’s job for a short period of time), nous montre que le phrasal verb peut ainsi être porteur d’une
« dynamique verbale » qui transcende la somme de ses parties. Ceci est bien le cas également lorsqu’un procès
d’achèvement devient, grâce à l’ajout de la particule, un accomplissement, prenant en quelque sorte par là-même
une forme d’épaisseur ou de profondeur "aspectuo-temporelle" : Please see the guests in when they arrive. Nous
voyons dans un tel exemple combien le sémantisme du phrasal verb et la syntaxe de la phrase sont liés, ne
serait-ce que par la place de la particule. Examinons l’opération inverse de « désactivation » du sémantisme
verbal.
« désactivation/diminution »
Achèvement → État
Activité → Accomplissement
Activité → Achèvement
Accomplissement →
Achèvement
Exemples
∅
Rosie drew in a deep breath, letting her lungs fill with the cool pine-scented air of the forest.
Jim blew in about an hour ago – did you see him ?
If he does that again, I’m going to fill him in !
Ces exemples sont très intéressants d’un point de vue "cognitif", puisque nous nous apercevons qu’un verbe
d’activité peut se transformer en verbe d’achèvement, qu’il y ait changement syntaxique : Southend police ran in
a young man for speeding yesterday… ou non : Jim blew in about an hour ago – did you see him ? Mais, les cas
les plus nombreux restent sans doute les verbes d’accomplissement, construits à partir d’un "verbe d’activité"
borné, donc quelque part "réduit", d’un point de vue topologique, par la particule adverbiale : Using a cloth,
work the wax in well…/ Could you write your name in just here, please ? Notons enfin que la particule in ne
possède pas, en elle-même, de valeur aspectuo-modale ; c’est la combinaison des éléments "inter-prédicatifs" qui
permet de donner au phrasal verb avec in une couleur aspectuelle : Women are expected to hold in their anger
(glose = not to express it). Afin de mieux examiner l’incidence de la particule adverbiale OUT sur le sémantisme
verbal, nous mettons en perspective la majorité des procès construits par les phrasal verbs avec cette particule :
État → État
Achèvement → Achèvement
État → Accomplissement
Changement par « activation/augmentation »
Achèvement → Accomplissement
Activité → Accomplissement
Changement par « désactivation/diminution »
Activité → Achèvement
Pas de changement du sémantisme verbal
Avec OUT [from the inside of something], commençons par un exemple dans lequel il y a bien eu
« franchissement de limite », mais précédant le prédicat : We used to sleep out under the stars on warm summer
nights ; si bien que, comme dans le cas de sleep in (cf. ci-dessus), le phrasal verb construit alors un procès
d’activité. Mais la plupart des phrasal verbs avec out construisent un sémantisme où il y a bien franchissement
de limite, ce qui est logique, compte tenu de la valeur directionnelle de base de cette particule : The children
were asked to choose their favourite poem and write it out in their best handwriting (accomplissement). Nous
allons retrouver avec out plusieurs changements de la « dynamique verbale », comme nous l’avons déjà noté
avec la particule in, la valeur inhérente de out permettant d’attester le cas "État → Accomplissement" :
« activation/augmentation »
État → Activité
38
Exemples
The rebels held out for as long as they could.
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
We had to wait till the kids were asleep before we could have it out.
État → Accomplissement
Achèvement → Activité
∅
Achèvement → Accomplissement We’ll try you out for a couple of weeks, and if you work well you can stay.
Attardons-nous sur deux exemples particulièrement intéressants d’un point de vue syntaxique : 1. État →
Accomplissement : Teenagers danced to rock music, while their parents sat the night out uncomfortably. 2.
Achèvement → Accomplissement : My job is terrible, but I’m going to see it out until the end of the year. La
structure même du phrasal verb – discontinue – crée alors une profondeur aspectuo-temporelle dans laquelle le
verbe simple construit quasiment un sémantisme d’activité tandis que la particule out fait franchir une limite à
l’objet qui la précède. Cette transformation du sémantisme verbal est tout aussi remarquable dans l’expression
« have it out », dont la glose marque explicitement les deux opérations, mais de façon inversée : « to try to end a
disagreement or a difficult situation by talking to the person who you are angry with and telling them why you
are angry ». Nous constatons un très grand parallélisme avec in en ce qui concerne les cas de « désactivation » :
« désactivation/diminution »
Achèvement → État
Activité → Accomplissement
Activité → Achèvement
Accomplissement →
Achèvement
Exemples
∅
My husband tries to be sympathetic, but I can tell his patience is running out.
Don looked at her, puzzled. He was still trying to work this girl out.
Some companies try to freeze out the competition, so that they can have the market all to themselves.
Parallèlement à blow in (Jim blew in about an hour ago – did you see him? [Activité → Achèvement]), nous
trouvons : One of her tyres blew out and she was lucky not to have had an accident, exemples où il y a
réduction, rétrécissement de l’espace aspectuo-temporel, au sens où le phrasal verb construit une valeur
"ponctuelle", et non pas "augmentation" comme cela est le cas pour sit out ou see out. Ceci est confirmé par la
glose du dictionnaire unilingue : "if a tyre blows out while you are driving, all the air suddenly goes out because
it is damaged." Si nous comparons [cf. tableau 11] l’incidence de chaque particule adverbiale (in et out) sur le
sémantisme verbal du phrasal verb, nous constatons qu’elles sont très proches, à l’exception de "état →
accomplissement", possible pour out, mais non pour in, celle-ci étant sans doute moins "marquée" que celle-là.
Cette différence, sur le plan sémantique, annonce les bouleversements d’ordre syntaxique que nous étudierons
dans un deuxième temps, à travers en particulier l’augmentation ou la réduction de « valence syntaxique ». En
effet, nous nous demanderons s’il n’y aurait pas « corrrélation » entre la valeur intrinsèque de la particule et ses
capacités à rendre « transitif » un verbe habituellement « intransitif » ? Ainsi, en fonction de leur sémantisme
inhérent, certains verbes sont compatibles avec les deux particules (verbes d’état, break, bring, call, get, give,
send, set, take, turn, blow, come, go, live, look, pull, run, sleep, walk, work, write, fill…), d’autres seulement
avec out (catch, die, find, leave, reach, pass, try, win, cry, seek, talk, think, watch, freeze, measure…), et enfin
très peu avec in seulement (curl, dive, fold, seal, settle, ces derniers étant tous verbes d’accomplissement).
2.1.1.2.2. DOWN – UP : Comme pour les deux particules étudiées ci-dessus, nous allons tout d’abord
commencer par examiner le résultat quantitatif des nouveaux procès construits par la particule down :
État → État
Achèvement → Achèvement
Changement par « activation/augmentation » Achèvement → Accomplissement
Activité → Accomplissement
Changement par « désactivation/diminution »
Activité → Achèvement
Pas de changement du sémantisme verbal
Pour des raisons "socio-culturelles" dont parle G. Lakoff, c’est up qui va constituer un vecteur repère et non pas
down. Certes, down pourra parfois marquer un franchissement de limite : High winds blew down trees, cut
39
Cahier du CIEL 2005-2006
power, and blocked roads in Madison yesterday (Activité → Accomplissement), mais très souvent, cette
particule va insister sur l’espace compris entre un point limite du haut “up” et le point d’arrivée du bas, d’où la
construction d’un procès d’accomplissement, mais accompagné de l’aspect graduel : It is estimated that supplies
of gas from the North Sea will start to run down between now and the end of the century. De même, un verbe
d’achèvement tel que turn pourra construire une échelle de gradation avec down : Could you turn that music
down…, ce qui signifie que l’on n’atteint pas tout à fait la borne de droite, comme cela serait le cas avec off.
Bien entendu, les valeurs sémantiques construites sont toujours liées au sémantisme inhérent du verbe support,
car dans cet exemple : Forester looked around the room, waiting for the laughter to die down, die (achèvement)
prend, grâce à la particule, une valeur aspectuelle seulement provisoire ; en effet les rires s’estompent puis
finissent par "mourir". Enfin, la lexicalisation du verbe run down, devenu quasiment achèvement, dans l’emploi
suivant : Never run down your previous employer at an interview…, conserve pourtant bien quelques traits du
sémantisme de base de chacune de ses composantes, puisqu’il y a à la fois modalisation négative (down) et
activité (run), « double » opération qui construit ainsi une valeur de dénigrement. Ces exemples nous montrent
que la construction du sémantisme verbal d’un phrasal verb se fait à un double niveau : 1. le sémantisme du
verbe support ; 2. le sémantisme inhérent de la particule. Après nos remarques sur l’aspect "graduel" de down,
nous pourrions nous attendre à la construction importante de procès allant dans le sens d’une "activation"
systématique du sémantisme verbal. Or, ce n’est pas vraiment le cas : nous observons avec down un assez grand
nombre d’exemples sans changement du sémantisme verbal (état → état ; achèvement → achèvement), et un
aussi grand nombre d’exemples avec « désactivation » qu’avec « activation » de la dynamique verbale :
« désactivation/diminution »
Exemples
Achèvement → État
∅
Someone had left the lights on and run down the car’s battery.
Activité → Accomplissement
People tend to look down on housewives these days and think they should have careers.
Activité → Achèvement
Accomplissement → Achèvement I don’t feel ready to settle down and commit myself to a relationship yet.
Le sémantisme inhérent de down [from above towards a lower place or position] est directement lié à ce relatif
équilibre dans le nombre de procès construits. Down peut avoir une fonction ambivalente : 1. soit il marque un
franchissement de frontière (par le bas) et nous avons alors affaire à une opération de "désactivation", de nature
parfois négative : This unpleasantness with the neighbours is really pulling her down ; 2. soit il marque
davantage le processus qui conduit jusqu’à la frontière du niveau inférieur par une opération d’"activation" :
« activation/augmentation »
Exemples
État → Activité
∅
It took four policemen to hold him down.
État → Accomplissement
Let me take down your name and phone number.
Achèvement → Activité
Achèvement → Accomplissement The pilot skilfully brought the Cesna down in a hay meadow by the river.
Le sème de "diminution" que porte intrinsèquement down peut ainsi paradoxalement « étoffer » sinon un verbe
d’état, du moins certains verbes d’achèvement qui, par une étrange opération de renversement des rôles, se
récatégorisent en verbes d’accomplissement, dans lesquels la particule marque l’activité et le verbe support
l’aboutissement. Cet aspect de "gradation" qui caractérise la particule down pourrait bien expliquer le grand
nombre d’incompatibilités avec de nombreux verbes d’achèvement, d’activité et d’accomplissement qui la
40
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
caractérise, par rapport à d’autres particules plus téliques46 telles que out, off et up. Mais examinons maintenant
les différents types de procès que créent les phrasal verbs en UP :
État → État
Achèvement → Achèvement
Accomplissement → Accomplissement
Changement par « activation/augmentation » Achèvement → Accomplissement
Activité → Accomplissement
Changement par « désactivation/diminution » Activité → Achèvement
Accomplissement → Achèvement
Pas de changement du sémantisme verbal
UP peut tout à fait, comme down, renvoyer à un parcours graduel inverse, de bas en haut, avec souvent donc une
valeur méliorative : The town grew up around the magnificent 13th century castle. Up a surtout une fonction de
franchissement de limite, ainsi que l’attestent les exemples suivants : The tyre needs blowing up./ I took notes
during the meeting, but I haven’t had a chance to write them up yet. Certes, il y a bien activité (blow, write),
mais l’essentiel est d’atteindre la « borne de droite », donc de transformer une activité en accomplissement. On
retrouve avec up cette capacité qu’a la particule à faire changer de catégorie sémantique un verbe d’état (stand)
et un verbe d’achèvement (get) en verbes d’accomplissement : When Regaldo stood up and moved towards the
stage…/ you’d better get your Spanish up. Relevons ci-après plusieurs changements de sémantisme verbal :
« activation/augmentation »
Exemples
Technology changes all the time. It’s almost impossible to keep up.
État → Activité
Wendy sat up in bed and stretched.
État → Accomplissement
Achèvement → Activité
∅
Achèvement → Accomplissement After Ben’s mother died when he was three, he was brought up by his grandmother.
Il n’est pas étonnant que up puisse ainsi transformer des procès ponctuels, ou marquant un état, en quasi procès
d’activité ou d’accomplissement, tant cette particule construit une « dynamique » vers un point d’arrivée. Il est
intéressant à cet égard de constater que les procès Activité → Activité sont tout à fait attestés dans notre corpus :
In general with this drug, it’s best to start with a low dose and then work up. Examinons l’opération inverse :
« désactivation/diminution »
Achèvement → État
Activité → Accomplissement
Activité → Achèvement
Accomplissement →
Achèvement
Exemples
∅
The kids have all grown up now and we want to move into a smaller house.
In the fall of 1945 he made up his mind to quit school.
Rachel cooked up some excuse about her car breaking down, but I guessed that she’d
been seeing Rupert.
Ainsi, nous pouvons également avoir transformation d’un verbe d’activité en verbe d’achèvement : The two men
are accused of blowing up Pan Am Flight 103 over Scotland in 1988, et bien sûr, d’un verbe d’activité en verbe
d’accomplissement : The tyre needs blowing up. Have you got a bicycle pump ? Nous terminerons cette première
approche de up en observant, qu’à la différence de out et down, cette particule est compatible avec tous les
verbes d’accomplissement. Pourquoi cette redondance ? Peut-être pourrions-nous ici avancer l’hypothèse que up
est sans doute la plus « abstraite » des particules adverbiales, et que non seulement elle joue un rôle fondamental
dans les opérations de télicité qui caractérise les phrasal verbs, mais aussi qu’elle ajoute une valeur de
modalisation [le haut degré] que nous retrouverons en particulier dans les phrasal verbs de niveau 2. Si nous
comparons maintenant les deux particules down versus up [cf. tableau 11], nous nous apercevons qu’elles sont
très proches dans leurs diverses transformations du sémantisme verbal, à l’exception de « État → Activité »,
possible seulement pour up : The doctor advised me to keep up the treatment for two weeks. Ainsi, en fonction
46
Le rôle central d’une particule télique sera ainsi de transformer un verbe d’activité (voire un autre type de verbe, en
fonction d’autres opérations syntaxiques complexes ; cf. 2.1.2.) en verbe d’accomplissement, et de borner le procès à droite.
41
Cahier du CIEL 2005-2006
de leur sémantisme « inhérent », certains verbes sont compatibles avec les deux particules (verbes d’état, break,
bring, get, reach, take, turn, blow, come, go, live, look, pull, run, talk, think, write, settle), d’autres seulement
avec up (call, catch, finish, give, pay, show, start, draw, eat, grow, make, snow, work et « verbes
d’accomplissement » sauf dive et recover), et d’autres enfin seulement avec down (die, fall, sleep).
2.1.1.2.3. OVER : Examinons les combinaisons possibles par l’ajout de over au verbe simple :
État → État
Achèvement → Achèvement
Changement par « activation/augmentation » Achèvement → Accomplissement
Activité → Accomplissement
Changement par « désactivation/diminution »
Activité → Achèvement
Pas de changement du sémantisme verbal
Over, paradoxalement, ne fonctionne quasiment pas, à l’exception de freeze, avec les verbes
d’accomplissement. Qu’est-ce que cela signifie ? Il nous semble qu’avec over nous quittons le domaine du
vecteur rectiligne pour entrer dans celui de la courbe et/ou de l’espace (above or higher than something, without
touching it…/ from one side of something to the other side of it). Over marquerait donc le point limite ou le
balisage d’une activité ; certes, il y a bien "franchissement ou transgression d’une frontière", mais encore faut-il
en spécifier les bornes, ce qui est bien le cas d’une route qui gèle (glose de freeze over = to become covered
with ice – used especially about lakes, rivers etc.). C’est exactement cette image de l’espace mental "parcouru"
qu’offre l’exemple : It was a wonderful offer so I agreed to think it over for a couple of days; on insiste ici
davantage sur le processus que sur le « résultat » (≠ think out ou think up, sans doute plus directement
téliques). Le fait que beaucoup de verbes d’achèvement se construisent avec over peut alors signifier que c’est
tantôt moins la superficie qui est alors considérée que l’obstacle à franchir : …She mustn’t allow panic to take
over, tantôt l’inverse : Anti-smoking campaigners are using a series of newspaper adverts to get their message
over to the public. Nous notons une transformation soit par “activation/augmentation” de la dynamique verbale,
et en particulier, « Achèvement → Accomplissement » :
« activation/augmentation »
État → Activité
État → Accomplissement
Achèvement → Activité
Achèvement →
Accomplissement
Exemples
∅
∅
A helicopter had passed over a few moments before.
The new company, Essential Computing, turned over £ 500,000 in its first year./ Antismoking, campaigners are using a series of newspapers adverts to get their message over to
the public.
soit une transformation par “désactivation/diminution”, et en particulier, « Activité → Achèvement » :
« désactivation/diminution »
Exemples
Achèvement → État
∅
The Weather Centre predicts that the snowstorm will quickly blow over./ Rushdie stayed in
Activité →
hiding until the controversy about his book blew over
Accomplissement
When Rose reached sixty, she made over the farm to her son.
Activité → Achèvement
Accomplissement→Achèvement
∅
Il n’est pas anormal de trouver un procès d’activité qui reste procès d’activité dans la mesure où over est alors le
« repère » qui, compte tenu du préconstruit situationnel, "précède" le prédicat : If you don’t want to drive home,
you’re welcome to sleep over (cf. Dictionnaire unilingue : to sleep at someone else’s house for a night). Ainsi, en
fonction de leur sémantisme inhérent, certains verbes sont compatibles avec over, d’autres pas ; verbes
compatibles d’état : be, have, hold, stay ; verbes d’achèvement : bring, call, drop, fall, get, give, leave, pass,
42
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
start, take, turn, win…; verbes d’activité : blow, carry, come, go, look, make, pull, push, put, run, talk, work…,
et donc très peu de verbes d’accomplissement : cover et freeze.
2.1.1.2.4. OFF – ON : Nous commencerons l’étude de cette opposition fondamentale entre les deux particules
par l’examen des différents cas de typologie verbale induits par l’ajout de la particule off :
État → État
Achèvement → Achèvement
Changement par « activation/augmentation » Achèvement → Accomplissement
Activité → Accomplissement
Changement par « désactivation/diminution »
Activité → Achèvement
Pas de changement du sémantisme verbal
Notons d’emblée que OFF [away from or no longer in a place or position] est la seule particule adverbiale avec
une ambivalence sémantique, celle-ci ayant soit une valeur "ingressive" (point de départ d’un procès), son
contraire étant back, soit une valeur "égressive" (point d’arrivée d’un procès), son contraire étant alors on.
Commençons par la valeur d’accomplissement : We were all feeling rather full after lunch, and we decided to try
and walk it off (= to go for a walk in order to make your stomach feel less full…). Nous avons en quelque sorte
affaire ici à une "double prédication", puisque l’analyse compositionnelle est parfaitement possible, alors même
que le verbe support devient transitif, off étant l’aboutissement du processus walk. Il sera ainsi ultérieurement
intéressant d’examiner l’augmentation de "valence syntaxique" dans une perspective de sémantique verbale.
[2.1.2]. Pour l’instant, observons que des verbes d’achèvement peuvent devenir, par un processus
d’élargissement aspectuel, verbes d’accomplissement : If you do not leave immediately, sir, I will have the
security guards see you off./ Most of the old people had died off, l’accomplissement étant construit dans ce
dernier cas par la mise en relation [<most of the old people - die> ∈ over a period of time], la glose étant : “they
die over a period of time until none of them are left.” Lorsque off a une valeur ingressive, le procès
d’achèvement donne alors lieu soit 1. à une activité : She turned and walked off without saying goodbye; là
encore, nous pourrions dire qu’il convient de lire le phrasal verb de droite à gauche (off → walk) ; soit 2. à un
état : I must have dropped off (off → be asleep). Nous avons relevé un exemple remarquable du rôle d’ancrage
situationnel de off, dans l’un des romans de J. Grisham, The Brethren : He looked off in the distance,… sauf
qu’ici la particule a naturellement une valeur essentiellement "directionnelle" → il projeta son regard (traduction
littérale). Nous pourrons également observer un changement de sémantisme par "activation" de la dynamique
verbale, où off participe à la construction, selon le contexte, d’une valeur soit « ingressive », soit « égressive » :
« activation/augmentation »
État → Activité
État → Accomplissement
Achèvement → Activité
Achèvement →
Accomplissement
Exemples
Good bye ! I’m off now (I’m leaving) [ingressif]
They managed to hold off their attackers until the police arrived. [égressif]
∅
Duncan’s upstairs trying to get the baby off. [(to sleep) ingressif] / Most of the old people
had died off, and the young ones had moved to the towns. [égressif]
En outre, avec off, un verbe d’activité peut également « rétrécir ou diminuer » son épaisseur aspectuelle, et
devenir soit achèvement, soit accomplissement, construisant alors uniquement une valeur égressive :
« désactivation/diminution »
Achèvement → État
Exemples
∅
Activité → Accomplissement
The wind had blown off some of the tiles from the roof. [égressif]
Activité → Achèvement
The front part of the jeep was blown off in the explosion/ As a politician, he was quickly
written off as dull and boring. [égressif]
Accomplissement→Achèvemen
t
∅
43
Cahier du CIEL 2005-2006
Si peu de verbes d’accomplissement fonctionnent avec off, c’est sans doute que cette particule véhicule bien une
idée de "coupure ou de scission", contradictoire donc avec le sémantisme véhiculé par cook, fill ou settle. On
dira ainsi patch it up et non *patch it off qui serait en quelque sorte une « aporie linguistique », puisqu’il s’agit
justement de recoller des morceaux ! Le fait cependant de trouver seal off et measure off nous renvoie alors à la
question de la trace de "l’inter-discours" dans les phrasal verbs, sujet que nous aborderons ultérieurement [2.2].
ON, particule originale à bien des égards, permet de construire les cas de « typologie verbale » suivants :
État → État
Achèvement → Achèvement
Activité → Activité
État → Activité
Changement par « activation/augmentation »
Achèvement → Activité
Achèvement → État
Changement par « désactivation/diminution »
Activité → Achèvement (peu de cas)
Pas de changement du sémantisme verbal
ON [continuously, not stopping] doit son originalité linguistique au fait que son sémantisme inhérent de
"continuité" interdit la construction de verbes d’accomplissement. Il n’est d’ailleurs pas inintéressant de
constater que la traduction française de on/off est « marche/arrêt », on devenant prédicat nominalisé d’activité. A
la différence de off, on va établir un contact [(so as to be) connected or in place], et c’est la raison pour laquelle,
avec les verbes d’achèvement, cette particule va construire soit un départ d’activité, soit encore un état. L’anglais
aime à préciser ces procès d’achèvement : Shelley hastily pulled on a pair of jeans… Dans ce cas précis, le
procès d’achèvement crée donc un état : <a pair of jeans (be) on (Shelley)>, la particule ayant alors une valeur
"locative"; dans l’exemple suivant : Marty passed on before his grandchildren were born, nous avons également
construction d’un état : <Marty, be, dead>, comme si d’ailleurs une forme d’activité (on) se poursuivait après le
passage, d’où la glose du dictionnaire qui insiste sur l’euphémisme de ce phrasal verb : "use this when you want
to be very polite and avoid using the word ‘die’". Mais la majorité des verbes d’achèvement avec on construisent
bien un procès d’activité : …when he signed on with them as a reporter, signature d’un contrat qui marque le
début d’un travail qui va se poursuivre. Un très bel exemple de transformation d’un procès d’achèvement en
activité concerne le verbe « opérateur » get : We should leave the President’s love-life alone, and let him get on
with the business of running the country ; nous ne serons donc pas étonné du nombre de verbes d’activité
construits avec cette particule, un peu à part, dont la fonction aspectuelle est de marquer la « continuité d’un
processus ». Ainsi, le sémantisme construit par "activation/augmentation" avec on génère toujours une activité :
« activation/augmentation »
Exemples
Is the TV on ?
État → Activité
État → Accomplissement
∅
Martin’s getting on very well in his new job.
Achèvement → Activité
Achèvement → Accomplissement
∅
Tandis que le sémantisme construit par « désactivation/diminution » avec on génère toujours un état :
« désactivation/diminution »
Exemples
I liked the shoes, and when I put them on they fitted perfectly.
Achèvement → État
Activité → Accomplissement
∅
Shelley hastily pulled on a pair of jeans and a thin cotton sweatshirt.
Activité → Achèvement
Accomplissement → Achèvement
∅
Off et on apparaissent ainsi comme deux particules complètement « antinomiques », l’une marquant soit un
« état », soit une « activité » (on), l’autre marquant au contraire soit un départ, soit une fin d’« activité » (off).
Les oppositions du tableau 11 peuvent ainsi parfaitement s’expliquer. Si la valeur d’accomplissement est partout
44
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
réalisée pour off, elle ne l’est, bien sûr, nulle part pour on. État/Achèvement peuvent parfaitement induire une
activité avec on, mais associés avec off, plutôt un procès d’accomplissement ou d’achèvement, lequel peut
marquer – il est vrai – un départ d’activité. Enfin, on perçoit la dissymétrie entre d’une part : « État →
Achèvement » (ingressif) possible pour off, et d’autre part : « Achèvement → État » ne pouvant être réalisé
qu’avec la particule atélique on. Ainsi, en fonction de leur sémantisme inhérent, certains verbes sont compatibles
avec les deux particules (certains verbes d’état, bring, get, look, pass, send, sign, switch, take, turn, carry, come,
go, pull, push, put, run, walk), d’autres seulement avec off (break, die, fall, finish, give, leave, pay, see, set,
show, start, blow, cry, make, measure et seal), et d’autres enfin seulement avec on (catch, try, hurry, smile).
2.1.1.3. Conclusion
Nous terminerons cette première approche de la sémantique verbale par un tableau qui résume la position de
chaque « particule adverbiale » en fonction du critère de "franchissement de frontière": Tableau 12
Franchissement de frontière – [Tableau 12]
Particules Franchissement de limite Pas de franchissement de limite Tantôt l’un, tantôt l’autre
IN
+
OUT
+
DOWN
+
UP
+
OVER
+
OFF
+ (ingressif + égressif)
ON
+
ABOUT
+
ALONG
+
A(ROUND)
+
AWAY
+
BACK
+
BY
+
THROUGH
+
Nous pouvons maintenant mieux appréhender les incompatibilités entre verbe et particule dont nous parlions au
départ. Essayons de proposer quelques explications pour chaque particule étudiée. Avec IN, il faut un renvoi à
un espace intérieur ou bien à l’action qui y conduit, ce qui explique que in pourra avoir une fonction
prépositionnelle avec die, leave, try, fight ou cook, mais pas une fonction adverbiale, laquelle implique le plus
souvent une "résultativité notionnelle", construite de manière plus ou moins serrée avec le prédicat support.
C’est, selon nous, ce qui permet de distinguer entre plusieurs niveaux de phrasal verbs, allant du plus au moins
compositionnel. OUT a une amplitude beaucoup plus large qui lui permet de fonctionner avec la quasi totalité
des verbes de nos tableaux, à l’exception de certains verbes d’accomplissement : *cook out, *seal out, *settle
out, autant de procès qui ne renvoient pas à un espace géométrique à circonscrire, contrairement à fill, freeze et
measure. DOWN, particule presque davantage modale (négativement) qu’aspectuelle, à certains égards, ne sera
compatible ni avec les verbes qui marquent une frontière (accomplissement), ni avec ceux qui véhiculent une
valeur "positive" : *find down, *see down, *start down, *try down, *grow down, *think down, *work down etc.,
à l’exception de settle down, le verbe renvoyant alors à un pré-construit d’agitation ou de mouvement sur l’axe
spatial ou temporel. UP est, bien sûr, la particule télique par excellence qui vient "clôturer" une activité, ou bien
en indiquer le haut degré, voire en déterminer la valeur ajoutée. Rien d’étonnant donc que les moins compatibles
avec cette particule soient les verbes d’achèvement qui ne connaissent pas d’après franchissement de frontière :
*die up, *fall up, *find up, *leave up, *see up, *try up…, contrairement à bring up, put up, sign up et bien sûr
start up ! OVER est aussi une particule de franchissement de frontière, mais sur le double plan de l’horizontalité
45
Cahier du CIEL 2005-2006
et de la verticalité, ce qui explique l’incompatibilité avec les verbes d’accomplissement, à l’exception de freeze
over ; incompatibles également les procès qui renvoient à une surface plane : *draw over, *write over, ou ceux
pour lesquels on ne prend en considération qu’un seul côté de la frontière : *break over, *die over, *try over…
OFF est compatible avec un très grand nombre de verbes, à l’exception, entre autres, de find, try, grow, think et
watch, autant de procès qui n’acceptent pas l’idée de "séparation" que nous avons évoquée plus haut ; s’il y a
bien sûr une part d’arbitraire dans la composition de ces verbes complexes, il n’en reste pas moins que l’analyse
de nature cognitive s’avère très souvent fructueuse, dans la mesure où le phrasal verb traduit la mise en relation
d’au moins deux lexèmes porteurs de valeurs notionnelles. ON est peut-être la particule la plus facile à
appréhender d’un point de vue notionnel. Le sème de "continuité" qu’elle véhicule empêche toute combinaison
avec un verbe qui marque soit l’accomplissement, soit la fin d’un processus aussi ponctuel soit-il : *break on,
*find on, *fill on etc, sans exclure le phénomène de redondance : *make on. Ces quelques remarques nous
permettent ainsi de mieux appréhender le sémantisme verbal complexe (re)construit par les phrasal verbs,
puisque nous nous apercevons que la particule adverbiale joue un rôle prépondérant dans la construction des
« valeurs référentielles » avec le verbe support auquel elle est associée. Il peut y avoir ainsi soit stabilisation du
sémantisme verbal, soit au contraire déstabilisation, que ce soit avec une valeur d’activation de la dynamique
verbale ou bien de désactivation de cette dynamique, ce que nous pouvons résumer dans le tableau ci-dessous :
Non changement du sémantisme verbal [tableau 13]
Sémantisme verbal construit :
Particules adverbiales attestées :
Toutes particules adverbiales
État → État
Toutes particules adverbiales
Achèvement → Achèvement
Toutes particules adverbiales
Activité → Activité
Toutes particules sauf ON
Accomplissement → Accomplissement
Changement du sémantisme verbal par « activation/augmentation » (principales combinaisons)
Sémantisme verbal construit :
Particules adverbiales attestées :
IN, OUT, UP, ON
État → Activité
OUT, DOWN, UP, OFF
État → Accomplissement
DOWN, UP, OVER, OFF, ON
Achèvement → Activité
Toutes particules sauf ON
Achèvement → Accomplissement
Changement du sémantisme verbal par « désactivation/diminution » (principales combinaisons)
Sémantisme verbal construit :
Particules adverbiales attestées :
ON
Achèvement → État
Toutes particules sauf ON
Activité → Accomplissement
Toutes particules adverbiales
Activité → Achèvement
IN, OUT, DOWN, UP
Accomplissement → Achèvement
Si nous mettons les deux tableaux ci-dessus « en regard », nous pouvons mieux établir les parallèles entre les
valeurs intrinsèques de chaque particule et les « changements » occasionnés sur le sémantisme verbal :
Changement du sémantisme verbal par « activation » (principales combinaisons) [tableau 14]
Sémantisme verbal construit :
Franchissement
Pas de franchissement Tantôt l’un, tantôt l’autre
OUT, UP
ON
IN
État → Activité
OUT, UP, OFF
DOWN
État → Accomplissement
∅
OFF, UP, OVER
ON
DOWN
Achèvement → Activité
IN, DOWN
Achèvement → Accomplissement OUT, UP, OVER, OFF
∅
Changement du sémantisme verbal par « désactivation » (principales combinaisons)
Sémantisme verbal construit :
Franchissement
Pas de franchissement Tantôt l’un, tantôt l’autre
ON
Achèvement → État
∅
∅
OUT, UP, OVER, OFF
IN, DOWN
Activité → Accomplissement
∅
OUT, UP, OVER, OFF
ON
IN, DOWN
Activité → Achèvement
OUT, UP
IN, DOWN
Accomplissement → Achèvement
∅
46
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Cette analyse démontre la « complexité » de la nouvelle typologie verbale ainsi créée par le phrasal verb, et par
là-même le besoin que ressent la langue anglaise de créer des repères (borne à gauche, profondeur vectorielle,
borne à droite), que ce soit sur le plan de l’espace géométrique, ou bien sur le plan de la dimension aspectuotemporelle. Mais, comme beaucoup d’exemples nous l’ont déjà laissé présager, il ne s’agit souvent pas
seulement d’un simple changement sémantique du verbe « support », mais aussi du bouleversement syntaxique
induit par la particule adverbiale, dont la fonction va ainsi dépasser le rôle de simple ajout adverbial. En quelque
sorte, la puissance sémantique de la particule va se révéler apte à modifier également la structure actantielle d’un
verbe. Les grilles de « valence syntaxique » que nous allons maintenant considérer vont nous permettre d’établir
la force d’organisation « prédicative » qui s’établit au sein d’un énoncé dont le nœud est un phrasal verb.
2.1.2. Variations de la « valence syntaxique » (sous-catégorisation stricte)
Nous allons affiner notre étude des phrasal verbs, tout en conservant la perspective de la sémantique verbale
construite, d’un double point de vue, d’une part en considérant les éventuels changements de "valence
syntaxique"47, d’autre part en prenant en compte chacun des trois niveaux de phrasal verbs mis au jour dans le
chapitre 1. Nous nous efforcerons d’appréhender les cas les plus intéressants qui permettraient d’établir une
éventuelle corrélation entre changement de valence et "lexicalisation". Enfin, il sera intéressant de commencer
notre étude de chaque particule adverbiale en présentant un tableau résumé des cas attestés dans notre corpus.
2.1.2.1. IN – OUT :
Particule IN (niveau 1)
Particule OUT (niveau 1)
Valence état Achèvement Activité Accomplissement Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
+
+
(=)
+
+
+
+
+
+
(+)
∅
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
+
+
+
+
+
+
+
+
(−)
(−)
Particule IN (niveau 2)
Particule OUT (niveau 2)
Valence état Achèvement Activité Accomplissement Valence état Achèvement Activité Accomplissement
(=)
(=)
+
+
+
+
+
+
+
(+)
(+)
∅
∅
+
+
(−)
(−)
∅
∅
Particule IN (niveau 3)
Particule OUT (niveau 3)
Valence état Achèvement Activité Accomplissement Valence état Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
+
+
(=)
+
+
+
+
+
+
+
+
(+)
∅
∅
∅
(+)
∅
+
+
+
+
(−)
∅
∅
∅
(−)
∅
On s’aperçoit d’emblée que in et out, en tant que particules locatives, génèrent peu de phrasal verbs avec
augmentation de valence : I hustled her in pose naturellement le problème de l’ergativité48,, tandis que I ran out
130 feet of rope indique que la particule adverbiale peut non seulement engendrer un changement de sémantisme
verbal (Activité → Accomplissement), mais aussi un changement d’ordre syntaxique, la glose du dictionnaire
unilingue marquant bien l’opération de "causativité" : "If you run out a length of rope or line, you let it unwind
and go away from you." Les cas de diminution de valence sont largement plus nombreux, la particule adverbiale
jouant alors le rôle de "pivot". Ceci est particulièrement évident dans les procès d’activité : I opened the door
and peered in./ …and her eyes gazed out with such a fey puzzled look, dans lesquels la particule s’est substituée
au Groupe Prépositionnel (at + NP). IN ne marquant pas à soi seul un franchissement de frontière, mais
47
Précisons pour la clarté de la lecture qu’il nous arrivera d’utiliser dans les pages qui suivent les symboles
suivants : (=) : pas de changement de valence ; (+) : augmentation de valence ; (−) : diminution de valence.
48
Cf. J. Lyons : « the « subject » of an intransitive verb becomes the « object » of a corresponding transitive
verb, and a new ergative subject is introduced as the « agent » or « cause » of the action referred to. » op. cit. p.
352. Exemple: It’s too cold for orchids to grow here (intr) → We grow all our own vegetables (tr).
47
Cahier du CIEL 2005-2006
renvoyant à un espace intérieur, il est bien normal qu’on ne puisse le trouver dans les phrasal verbs de niveau 2,
siège des opérations aspectuo-modales sur le verbe. OUT va, lui, prendre soit une valeur aspectuelle de parcours
d’un domaine jusqu’au franchissement de ses frontières, d’où son emploi pour construire un "accomplissement",
soit indiquer un haut degré (cf. they roared out pieces from operas…). Les exemples les plus intéressants de ce
niveau 2 sont naturellement les verbes avec augmentation de valence : Don tried to persuade him to sit out the
night…/ we’ve talked it all out…/ He danced out the number until the Polish commercial… La particule permet
alors une nouvelle force organisatrice au sein d’une relation prédicative complexe (glose de sit out = to wait
until something is finished, even though you find it boring or unpleasant), et nous pouvons sans doute avancer
que c’est la télicité de la particule qui permet de donner au verbe sa nouvelle "transitivité". Au niveau 3, il y a à
nouveau une certaine disparité entre in et out. Les changements de valence se limitent pour in à des procès
d’achèvement : (+) → Southend police ran in a young man for speeding yesterday…(−) →…She would have
given up, she would have given in…, et l’on peut probablement déjà affirmer à ce stade de notre réflexion que la
compréhension des phrasal verbs de niveau 3 avec diminution de valence est sans doute celle qui pose le plus de
problèmes aux "non-anglophones", puisque nous avons là les phrasal verbs les plus avancés dans le processus de
lexicalisation. Out, en revanche, nous offre une gamme complète de phrasal verbs de niveau 3, les plus
lexicalisés étant à nouveau les procès d’achèvement avec diminution de valence : In any case my nerve was
giving out…/ How will it make out when Moses E. Herzog has his way ? Ainsi, nous pouvons provisoirement
conclure que la "lexicalisation" est un processus complexe qui évolue non seulement du niveau 1 (directionnel)
au niveau 3 (notionnel), mais qui met également en jeu un critère « syntaxique », la diminution de valence, et un
paramètre « sémantique », le procès d’achèvement. C’est la raison pour laquelle nous proposerons, après l’étude
de chaque paire de particules, un tableau qui mettra en perspective ces différents paramètres (degré de
composition, changement ou non de valence, et construction du sémantisme verbal). Pour le sémantisme verbal,
nous avons retenu les cinq cas qui nous semblent les plus représentatifs des divers changements qu’opère la
particule adverbiale. Nous en tirerons les enseignements appropriés à la fin de la présente section [2.1.2.5].
Modification de la sémantique verbale →
Modification de la valence syntaxique↓
(=)
IN (Niveau 1)
(+)
(−)
(=)
(+)
IN (Niveau 2)
(−)
(=)
IN (Niveau 3)
(+)
(−)
Modification de la sémantique verbale →
Modification de la valence syntaxique↓
(=)
OUT (Niveau 1)
(+)
(−)
(=)
OUT (Niveau 2)
(+)
(−)
(=)
OUT (Niveau 3)
(+)
(−)
Achèvement Achèvement Achèvement →
Activité →
Activité →
Achèvement → Activité Accomplissement Accomplissement Achèvement
+
∅
+
+
+
∅
∅
∅
+
+
∅
+
+
+
∅
+
∅
+
+
+
∅
∅
∅
∅
+
+
∅
∅
∅
∅
Achèvement Achèvement Achèvement →
Activité →
Activité →
Achèvement → Activité Accomplissement Accomplissement Achèvement
+
∅
+
+
∅
∅
∅
∅
+
∅
+
∅
∅
+
∅
+
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
+
+
+
∅
∅
+
∅
+
∅
+
+
+
∅
∅
∅
+
+
+
∅
+
∅
+
2.1.2.2. DOWN – UP :
Particule DOWN (niveau 1)
Particule UP (niveau 1)
Valence état Achèvement Activité Accomplissement Valence État Achèvement Activité Accomplissement
48
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
(=)
(+)
(−)
+
∅
+
Valence état
(=)
+
(+)
∅
(−)
∅
Valence état
(=)
+
(+)
∅
(−)
∅
+
+
+
(=)
+
+
+
∅
(+)
∅
+
+
∅
(−)
∅
Particule DOWN (niveau 2)
Achèvement Activité Accomplissement Valence état
+
+
(=)
+
∅
+
∅
∅
(+)
∅
+
∅
∅
∅
(−)
Particule DOWN (niveau 3)
Achèvement Activité Accomplissement Valence état
+
+
(=)
∅
∅
+
+
∅
(+)
∅
+
+
+
∅
(−)
+
+
+
+
∅
∅
+
+
+
Particule UP (niveau 2)
Achèvement Activité Accomplissement
+
+
+
+
+
∅
+
+
+
Particule UP (niveau 3)
Achèvement Activité Accomplissement
+
+
∅
+
+
+
+
+
+
Nous retrouvons avec down et up directionnels le problème des phrasal verbs ergatifs : she (…) sat him down in
the chair…/ … and this stood him up and hurried him away laughing ; toutefois, il conviendra d’accorder une
attention particulière au verbe blow down (+) : several trees had been blown down, dont le schéma sous-jacent
serait non pas *<wind → (opérateur de causation) → <tree blow down>>, mais : <<wind →[cause] <tree fall/be
down>> by blowing>, générant un énoncé tel que : High winds blew down trees, cut power, and blocked roads
in Madison yesterday; une opération supplémentaire d’inversion des actants ("médio-passive") permettra alors
de rendre compte de l’énoncé (=) : Several people were hurt at the carnival when a big tent blew down. Ceci dit,
la diminution de valence est davantage attestée pour ces deux particules de niveau 1, up l’emportant sur down,
compte tenu sans doute de sa valeur télique : The ambulance was just pulling up…/ Tuttle was standing beside
his high, lean, antiquated gas pumps when Will drove up ; à chaque fois, la particule sert de "pivot" pour un SP
qui peut rester implicite, car pré-construit dans le discours. On peut ainsi opposer les deux mêmes verbes
d’activité, dont l’un (avec up) reste divalent, tandis que l’autre (avec down) devient monovalent : Rosina peered
up at me with her intense crossing eyes…/ …unless one peers down to glimpse the rocks below. Nous
constatons pour les phrasal verbs de niveau 2 une assez grande disparité de comportement syntaxique entre up
et down. Pour cette dernière, seule l’augmentation de valence est attestée, avec des procès d’accomplissement
véhiculant une connotation modale. Arrêtons nous un instant sur talk down, qui, selon le contexte, peut être
placé soit en niveau 1 : if a trainee pilot got into difficulties, a flying instructor would talk him down…, soit en
niveau 2 : The Prime Minister accused his critics of talking Britain down. Il est donc important d’appréhender
ces différents phrasal verbs davantage sous l’angle d’un "continuum sémantique" qu’un cloisonnement
syntaxico-sémantique étanche. Notre corpus avec UP2(+)49 présente un exemple particulièrement intéressant
avec talk up qu’on peut rapprocher de chat up : …influential civilians aboard ship for short cruises in the hope
that they will talk up the experience to their friends. Nous sommes bien ici dans la modalité 350 de A. Culioli,
l’énonciateur rapporté espérant quelque chose de la relation <they talk (about) the experience> : ce n’est plus
tant l’activité de parler qui compte que le résultat. Nombreux sont également les exemples avec UP2(−),
construisant principalement des procès d’achèvement et d’accomplissement : … the group of 16 civilians who
signed up for a one-day cruise…/ For things were picking up…/ Indian companies should shape up and
become competitive…/ I must save up. A chaque fois, la particule permet soit l’inversion des actants (voix
médio-passive), soit la suppression du C1 [Cf. *I must save…/ *For things were picking…], illustrant le lien très
fort qui semble exister entre télicité (bornage) et transitivité. Enfin, nous pouvons considérer les procès avec
49
Particule UP, niveau 2 avec augmentation de valence syntaxique.
« jugement favorable, défavorable, de normalité ou d’anormalité. » Les mots de la linguistique, lexique de
linguistique énonciative, M. L. Groussier et C. Rivière – Ophrys, 1996
50
49
Cahier du CIEL 2005-2006
keep qui construisent – en fonction du C0 – soit un état : we’ll be able to slide on Malone’s pond if it keeps up,
soit une activité : But the language is evolving quicker than publishers can keep up. Au-delà de l’analyse
compositionnelle de keep up, ["conserver quelque chose ou une activité à un très haut degré"], on pourrait
d’ailleurs s’interroger sur le caractère "métonymique" de cette relation, dont la glose dans les dictionnaires
unilingues est : "continue doing something", dans la mesure où up, particule habituellement "télique",
deviendrait alors un opérateur prédicatif d’activité (cf. le prédicat : to up). Au niveau 3 de ces deux particules, on
s’aperçoit que l’augmentation de valence est moins riche pour down que pour up. En outre, un verbe
d’accomplissement (The only problem was, running Henry down wasn’t so easy as we’d hoped…/ In ten days
she ran up a twelve-hundred dollar bill) restera toujours un peu plus “compositionnel” qu’un verbe
d’achèvement : She began to run down everything. Enfin, nous retrouvons up avec, soit une valeur aspectuelle
de “télicité” : He would be able to work up a sound business, soit une valeur davantage modale : He said (…)
you were working yourself up. Les exemples avec DOWN3(−) sont particulièrement intéressants : break down,
tame down et principalement bear down que l’on trouve à la fois en procès d’activité : He had already seen me
and was bearing down ("me fonçait dessus"), et en procès d’achèvement : he bore down on the desk… ("il
s’appuya"). On perçoit ici les mécanismes complexes de lexicalisation qui permettent de passer de l’idée de
"porter" à celle de "pousser", puis de "foncer". Nous retrouvons cette évolution du sens de bear à travers les
verbes liés à la maternité : she bore him three sons…/ Jane gritted her teeth and bore down groaning (= pushed
the baby out of her body). La particule up donnera à nouveau un caractère « modal » à ce même verbe devenu
monovalent : How’s Rosie bearing up under all the strain ? Les exemples avec UP3(−) sont également très
riches : give up, set up, make up, let up, etc. Ce que nous disions des autres particules qui atteignent un très
haut de degré de lexicalisation au niveau 3 avec perte de valence s’avère particulièrement vrai de up, peut-être la
particule la plus "abstraite" ou "dématérialisée" de toutes. Nous ne pensons pas que toutes ces associations
syntaxico-sémantiques soient purement arbitraires ; ainsi, le verbe make up de l’exemple : She and Charles
seemed to have made up peut retrouver un C1 : "it", lequel renvoie alors certainement à « argument » ou au fossé
que celui-ci a creusé entre les deux querelleurs.
Modification de la sémantique verbale → Achèvement Achèvement Achèvement →
Activité →
Activité →
Modification de la valence syntaxique↓ Achèvement → Activité Accomplissement Accomplissement Achèvement
(=)
+
+
+
+
∅
DOWN (Niveau 1)
(+)
∅
∅
+
+
+
(−)
+
∅
∅
∅
∅
(=)
∅
∅
+
+
∅
DOWN (Niveau 2)
(+)
∅
∅
∅
+
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
∅
(=)
+
∅
+
+
+
DOWN (Niveau 3)
(+)
∅
∅
∅
+
+
(−)
+
∅
∅
∅
+
Modification de la sémantique verbale → Achèvement Achèvement Achèvement →
Activité →
Activité →
Modification de la valence syntaxique↓ Achèvement → Activité Accomplissement Accomplissement Achèvement
UP (Niveau 1)
(=)
+
∅
+
+
+
(+)
∅
∅
∅
∅
∅
(−)
+
∅
+
∅
+
UP (Niveau 2)
(=)
+
∅
+
+
+
(+)
∅
∅
+
+
∅
(−)
+
∅
+
+
∅
UP (Niveau 3)
(=)
+
∅
+
+
+
(+)
+
∅
∅
+
+
(−)
+
+
∅
+
+
2.1.2.3. OVER :
50
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Particule OVER (niveau 1)
Valence état Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
+
+
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
+
∅
∅
Particule OVER (niveau 2)
Valence état Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
+
+
(+)
∅
∅
∅
+
(−)
∅
∅
∅
∅
Particule OVER (niveau 3)
Valence état Achèvement Activité Accomplissement
(=)
∅
+
∅
∅
(+)
∅
+
∅
∅
(−)
∅
+
∅
∅
Les phrasal verbs de niveau 1 avec over présentent peu de cas de changement de valence. Nous retrouvons bien
sûr get, lui-même opérateur de changement de localisation ou d’état, qui devient, comme avec toutes les
particules, monovalent : we could get over to your house by about six o’clock. En ce qui concerne le niveau 2,
nous avons plusieurs exemples très intéressants de verbes d’activité (talk, think), qui, avec la particule over,
deviennent transitifs et verbes d’accomplissement : …we’ve talked all our lives over together…as I thus talked
Hartley over with dangerous witty Rosina…A letter gives one a chance to consider – think matters over. C’est
bien le caractère "transitif" de la particule adverbiale qui est mis en évidence ici, potentialité syntaxique qui lui
permet ou bien de transformer un verbe intransitif en verbe « divalent », ou bien de se substituer à un actant d’un
verbe ordinairement "transitif" et d’en faire un verbe « monovalent ». Il est intéressant de constater que, dans ce
dernier cas, aucun exemple n’est vraiment attesté en niveau 2 avec over (contrairement à out, up, on et off), ce
qui pourrait s’expliquer à la fois par le caractère insuffisamment "aspectuo-modal" de over et/ou le faible degré
de "lexicalisation" qui caractérise le niveau 2 par rapport au niveau 3. Plusieurs exemples de diminution de
valence apparaissent en effet au niveau 3 : Thornaby took over as secretary in 1976./ Instead she pulled over at
the meeting point…/ In a grocery store, milk turns over more rapidly…, tous ces verbes construisant des procès
d’achèvement, donc assez fortement « lexicalisés ». Enfin, deux verbes d’activité (run et work) "intransitifs"
deviennent, par l’action de la particule adverbiale, "transitifs", tout en construisant un procès d’achèvement : I
kept on reading as she worked me over…/ What would happen if I were to become ill or get run over by a bus ?
Modification de la sémantique verbale → Achèvement Achèvement Achèvement →
Activité →
Activité →
Modification de la valence syntaxique↓ Achèvement → Activité Accomplissement Accomplissement Achèvement
(=)
+
+
+
+
∅
OVER (Niveau 1)
(+)
∅
∅
∅
∅
∅
(−)
+
∅
∅
∅
∅
(=)
+
+
+
+
∅
OVER (Niveau 2)
(+)
∅
∅
∅
+
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
∅
(=)
+
∅
∅
∅
+
OVER (Niveau 3)
(+)
∅
∅
∅
∅
+
(−)
+
∅
∅
∅
∅
2.1.2.4. OFF – ON :
Particule OFF (niveau 1)
Particule ON (niveau 1)
Valence état Achèvement Activité Accomplissement Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
(=)
+
+
+
+
+
+
+
∅
(+)
+
+
∅
+
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
+
+
+
(−)
+
+
∅
∅
Particule OFF (niveau 2)
Particule ON (niveau 2)
Valence état Achèvement Activité Accomplissement Valence état Achèvement Activité Accomplissement
(=)
(=)
+
+
∅
+
+
+
+
∅
(+)
∅
∅
∅
+
(+)
∅
∅
∅
∅
51
Cahier du CIEL 2005-2006
+
∅
+
(−)
+
Particule OFF (niveau 3)
Valence état Achèvement Activité Accomplissement Valence état
(=)
(=)
+
+
+
+
+
(+)
∅
∅
∅
+
(+)
∅
(−)
∅
+
+
+
(−)
+
(−)
+
+
+
∅
Particule ON (niveau 3)
Achèvement Activité Accomplissement
+
+
∅
∅
∅
∅
+
+
∅
Nous n’avons pas de cas d’augmentation de valence pour on. Certes, nous en trouverons quelques uns dans les
tableaux consacrés à la "double prédication", mais le phénomène est très intéressant, comme si la valeur
intrinsèque de on (la continuité) déteignait sur l’organisation « structurale » de la langue. Il n’en va pas de même
pour off qui, rappelons le, peut prendre soit une valeur ingressive : Because most of the orphaned girls were long
ago taken in by refugee families, who married them off to men…, soit égressive : He probably would have
blown his hand off if he’d fired it…Dès le niveau 1, la diminution de valence l’emporte largement pour off avec
des verbes tels que get, start, give, pull, push, et ce très bel exemple "médio-passif" : The labels had washed
off…. Nous plaçons en niveau 2 les exemples où off a davantage une couleur aspectuo-temporelle : …she tried
to laugh it off nervously, et nous nous apercevons que la diminution de valence est encore légèrement
prééminente. Là encore nous pourrons opposer l’aspect ingressif de get off [opération complexe puisqu’il s’agit
d’un changement d’état (get) qui traduit un passage entre l’état de veille et celui du sommeil (off) = "to succeed
in going to sleep"] à l’aspect égressif de : my surprise soon wore off. Même disparité au niveau 3, où off
construit, lorsqu’il y a augmentation de valence, des "phrasèmes" comme : Sorry, I’ve been talking my head
off… Les exemples abondent lorsqu’il y a diminution de valence, soit avec valeur “ingressive” : …before taking
off for Washington…/ make off with the oak coffin and body inside…, soit avec valeur “égressive” : …they
ought to knock off…/ the bombardment tailed off as darkness descended… Plus la particule a une gamme
sémantique large, plus elle est capable de construire avec le verbe support un large éventail de phrasal verbs de
niveau 3 avec diminution de valence syntaxique. Nous pourrions ainsi avancer l’hypothèse que c’est tout le
phrasal verb qui retrouve une fonction de "pivot syntaxique" sur le plan de la relation prédicative, à l’instar de ce
qui se passe au niveau 1, où la particule directionnelle se substitue seulement à un SP. Il n’est guère surprenant
que l’on trouve on modifiant un verbe d’état comme hold en niveau 1 ou 2 avec diminution de valence : I think
holding on like crazy is the only thing I understand…/ The thought depressed her violently. But she held on… ;
la force prédicative de la particule lui permet de construire une continuité d’état en se substituant aux éléments
périphériques (to each other, to the decision she had made). Mais c’est essentiellement aux niveaux 2 et 3 que la
particule on fonctionne, lorsqu’il y a diminution de valence, pour créer soit des procès d’activité : the evening
drew on…, soit des procès d’achèvement qui marquent le début d’une activité : he signed on as a sailor. Le
prédicat get on représente une opération extrêmement intéressante ; il ne s’agit rien de moins que d’une itération
(on) de franchissements de frontières (get) : My God, she must now be getting on for fifty. Avec ON3(−), le
phrasal verb se substitue tout entier à une relation prédicative construite dans le contexte : I thought you must
still be carrying on with her…["tu entretenais encore tes relations avec elle"], ou bien il construit une nouvelle
entité lexicale qui transcende la somme de ses deux composants : Now don’t take on, darling ! Nous noterons
ainsi une nouvelle fois que les phrasal verbs les plus "lexicalisés" s’avèrent être des procès d’achèvement.
Modification de la sémantique verbale → Achèvement Achèvement Achèvement →
Activité →
Activité →
Modification de la valence syntaxique↓ Achèvement → Activité Accomplissement Accomplissement Achèvement
(=)
+
∅
+
+
+
OFF (Niveau 1)
(+)
+
∅
∅
+
∅
(−)
∅
+
∅
+
+
OFF (Niveau 2)
(=)
+
∅
+
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
+
∅
52
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
OFF (Niveau 3)
(−)
(=)
(+)
(−)
+
+
∅
+
∅
+
∅
+
∅
+
∅
∅
+
∅
+
+
∅
+
∅
∅
Modification de la sémantique verbale → Achèvement Achèvement Achèvement →
Activité →
Activité →
Modification de la valence syntaxique↓ Achèvement → Activité Accomplissement Accomplissement Achèvement
ON (Niveau 1)
(=)
+
∅
∅
∅
+
(+)
∅
∅
∅
∅
∅
(−)
+
∅
∅
∅
∅
ON (Niveau 2)
(=)
+
+
∅
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
∅
∅
(−)
+
+
∅
∅
∅
ON (Niveau 3)
(=)
+
∅
∅
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
∅
∅
(−)
+
∅
∅
∅
∅
2.1.2.5. Conclusion
Quels enseignements fondamentaux pouvons tirer de cette mise en perspective entre "valence syntaxique" et
"sémantique verbale" ? La première remarque consiste à dire que l’égalité de valence est partout attestée, quelle
que soit la particule, et quel que soit le niveau sémantique qu’elle construit avec le verbe support, à l’exception
bien sûr de IN (niveau 2) qui n’existe pas. La « diminution de valence » se trouve essentiellement auprès de IN
(niveau 1), OUT, OFF, ON et UP. Nous n’avons dans nos tableaux aucune diminution pour DOWN (niveau 2) et
OVER (niveau 2). Ainsi, il semblerait qu’il ne puisse y avoir diminution de valence que si la « particule
adverbiale » a une autonomie aspectuo-modale forte. L’« augmentation de valence » est attestée principalement
pour deux particules : OUT et UP (niveaux 2 et 3), les plus téliques ["bornage à droite"] de toutes les particules.
Les cas sont un peu moins nombreux pour DOWN et OFF, presque insignifiants pour IN. Curieusement, il n’y a
aucun cas d’augmentation de valence pour OVER1 (niveau 1), très peu pour UP1 (niveau 1), et comme nous
l’avons déjà noté, aucun cas pour la particule ON. Le vecteur ci-après représente le « gradient » sémanticosyntaxique des sept particules étudiées, trois d’entre elles : UP, OUT et OFF (par ordre décroissant) favorisant le
plus grand nombre de changements de « valence syntaxique » aux niveaux 2 et 3 des phrasal verbs :
(−)
IN [niveau 2 = ∅] → DOWN/OVER [niveau 2 (−) = ∅] → OUT → OFF51 →
ON [(+) = ∅]
UP
(+)
Nous remarquons que l’accomplissement prévaut avec les particules et les niveaux suivants : IN(1), OVER (1) et
(2), DOWN (1) et (2), OUT (1) et (2), OFF (1), (2) et (3) et UP (1), (2) et (3), tandis que l’achèvement prévaut
avec les particules et les niveaux suivants : IN(3), OVER(3), DOWN(3), OUT(3), UP(3), OFF (1), (2) et (3), et
ON (1), (2) et (3), s’agissant dans ce dernier cas d’un départ d’activité ou début d’état (cf. tableau suivant)52 :
Sémantisme verbal construit : « Accomplissement »
Particules IN OUT DOWN UP OVER OFF ON
+
Niveau 1 + +
+
+
+
∅
+
Niveau 2 ∅ +
+
+
+
∅
+
+
+
+
Niveau 3 +
∅
∅
Sémantisme verbal construit : « Achèvement »
Particules IN OUT DOWN UP OVER OFF ON53
Niveau 1 +
Niveau 2 ∅
+
+
+
+
+
∅
+
+
+
+
+
+
51
Quantitativement, Off et Out apparaissent très proches dans notre corpus. Cependant, de par son ambivalence
« aspectuelle », Off se révèle légèrement plus riche dans les opérations de transformation de sémantique verbale.
52
NB : La taille des caractères indique l’importance relative de chaque catégorie.
53
ON construit également aux niveaux 2 et 3 un grand nombre de procès d’activité.
53
Cahier du CIEL 2005-2006
Niveau 3 +
+
+
+
+
+
+
Ainsi, la "lexicalisation" des phrasal verbs se ferait non seulement à travers le passage du niveau 1 (directionnel)
au niveau 3 (notionnel), mais aussi correspondrait à un glissement des procès vers l’achèvement. Plus on
s’éloigne du niveau 1, plus la gamme du sémantisme verbal possible semble « se rétrécir », les changements de
"valence syntaxique" participant, eux, du sémantisme inhérent à chaque particule et du niveau du phrasal verb :
Changements de « valence syntaxique » : diminution (−) ; augmentation (+)
Particules
Niveau 1
Niveau 2
Niveau 3
IN
OUT
DOWN
UP
OVER
OFF
(+)/(−)
(+)/(−)
(+)/(−)
(−)
(+)/(−)
(−)
∅
(+)/(−)
(+)/(−)
(+)/(−)
(+)/(−)
(+)
(+)/(−)
(+)/(−)
(+)
(+)/(−)
(+)/(−)
(−)
(−)
(+)/(−)
(+)/(−)
ON
Ce tableau nous montre d’une part que la « diminution de valence » est omniprésente dans les phrasal verbs à
l’exception de down et over (niveau 2), et indique d’autre part une certaine corrélation entre l’« augmentation de
valence » et le niveau 3 des phrasal verbs construits avec les particules les plus téliques. Les autres particules,
moins téliques, favorisent la lexicalisation avec diminution de valence. Il s’avère que la diminution de valence
est inscrite dans la logique syntaxique du phrasal verb. La particule peut ainsi prendre une place dans la relation
prédicative à condition d’avoir une assez grande autonomie sémantique ; sinon, elle va se fondre avec le verbe
support pour former des phrasal verbs de niveau 3. L’augmentation de valence n’apparaît dans cette perspective
qu’apparemment paradoxale. En effet, elle s’inscrit dans un processus de concentration de plusieurs relations
prédicatives, la particule pouvant elle-même se substituer à un ou plusieurs éléments d’une relation prédicative,
voire à celle-ci tout entière. Dans le cas d’une augmentation de valence syntaxique, le phrasal verb devient alors
le centre de « relations prédicatives » plus ou moins complexes, mécanisme syntaxique de lexicalisation interprédicative dont on peut encore mesurer la trace dans le phénomène de "double prédication" dont nous parlerons
en 2.2.2. Mais ce bouleversement syntaxique que peut générer le phrasal verb appelle une autre question,
d’ordre "sémantique". Y a-t-il ou non une incidence sur la nature « sémantique » des actants, et en particulier du
C0, lorsqu’il y a « augmentation ou diminution » de la valence syntaxique ? En revanche, lorsqu’il y a "stabilité"
de valence syntaxique, pourrait-on prévoir que la nature « sémantique » des actants soit alors plus souple ?
2.1.3. Variations de la « valence sémantique »
Le phrasal verb acquiert des sens nouveaux par sédimentation discursive, même s’il y a bien des opérations
cognitives de base qui mettent en jeu des mécanismes conceptuels récurrents à savoir : l’importance de l’espacetemps, avec des bornes de départ, d’arrivée, des opérations de continuité ou de franchissement de frontière,
lesquelles vont générer des tropes "spatio-temporels" qui constituent le cœur même de la langue anglaise. Cette
section consistera à examiner les variations sémantiques de la configuration actancielle. Ainsi, si un C0 animé
humain + C1 non animé [I’ll take her tea up] semblera un exemple plutôt "banal", en revanche un C0 animé
humain + C1 animé [I brought the children up] est déjà plus intéressant, sans parler d’un C0 non animé + verbe
d’activité [the house was still acting up], ou encore d’un C0 non animé + C1 non animé [I have decided not to
put dates as they break up the sense of a continuous meditation]. Bref, il s’agira d’examiner les diverses
évolutions ou "transgressions" sémantiques qui s’appliquent au phrasal verb, lui permettant ainsi de générer des
sens "figurés". Tout ceci est d’ailleurs extrêmement complexe, puisque nous travaillons sur trois niveaux de
phrasal verbs, tout en tenant compte de la « valence syntaxique ». Disons d’emblée que le plus grand nombre
54
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
d’exemples des variations de la valence sémantique provient de la particule UP lorsqu’elle fonctionne au niveau
2 (=) [i.e. stabilité de valence syntaxique] et qu’elle construit avec le verbe support un procès d’achèvement.
Nous remarquerons un certain rétrécissement des combinaisons possibles en ce qui concerne le « sémantisme
verbal » construit, par rapport aux schémas "canoniques" [i.e. par exemple : C0 animé, r, C1 non animé]. Enfin,
après avoir considéré les cas de changement de valence syntaxique qui semblent moins importants
(essentiellement pour les cas d’augmentation de valence), nous essaierons de tirer les conclusions qui s’imposent
[en 2.1.3.5] sur une éventuelle "corrélation" entre les deux types de « valence », syntaxique versus sémantique.
2.1.3.1. IN – OUT :
Nous constatons immédiatement une très grande disparité dans le nombre d’exemples moissonnés entre IN et
OUT [en faveur de ce dernier]. Les énoncés qui répondent à nos critères sémantiques pour in se situent au niveau
1 (=) et (−) et au niveau 3 (=)54. Nous constaterons tout d’abord que presque tous les exemples de niveau 3 (=)
construisent des procès d’achèvement. Arrêtons-nous sur “do him in” : Madeleine, his second, had tried to do
him in. Il n’est pas rare dans les langues qu’un « méta-opérateur » tel que faire puisse revêtir, dans un contexte
approprié, une valeur de modalité : "je vais me le faire…", mais ce qui justement caractérise l’anglais, c’est
l’ajout d’une particule adverbiale qui vient en quelque sorte baliser le procès. Impossible d’autre part d’attribuer
à in soit une valeur positive (contredite par : I think the teacher’s really got it in for me), soit une valeur négative
(contredite par : she’s in with the theatrical crowd). Ainsi, que "do somebody in" ait des sens différents est non
seulement attesté par le dictionnaire unilingue (make somebody extremely tired, murder, attack someone), mais
aussi par la traduction : "Madeleine, sa seconde épouse, avait essayé de l’avoir". La première page de nos grilles
sémantiques, qui s’ouvrent avec in, nous offre ainsi beaucoup d’exemples qui renvoient à la construction d’une
"spatialité" : take in, draw in, creep in, blow in, go in for, sweep in, sans parler des phrasèmes qui s’appuient
aussi sur des images d’activité : put the boot in, push my way in. Cependant, la nature même du C1 joue
également un rôle non négligeable à l’intérieur même du phrasal verb do in ; dans "do him a favour", him se voit
attribuer des égards, ce qui n’est pas le cas dans "do him in". Ceci nous montre bien l’interactivité sémantique
qui existe entre le verbe complexe et ses actants. Ainsi, si nous examinons la nature des différents actants de nos
exemples, nous trouvons en a [a étant le premier argument du « schéma de lexis » <a, r, b>] des sujets animés
humains : Gilbert, I, He, you, Madeleine ; des prédicats nominalisés : all that early training, the temptation ; et en
b des prédicats nominalisés : the pity, the fitness → these things ; the empty house, the postcard from Sydney →
it ; et des C1 renvoyant à des "activités humaines" : the odours of catalpa-bells, soil, honeysuckle, wild onions
and herbs ; my way ; persecution mania. Nous pouvons donc prédire que le phrasal verb va développer un
faisceau de liens syntaxico-sémantiques55 tissés à partir de la nature des arguments qui l’entourent, et dont le
caractère ± "animé" et/ou ± "humain"56 favorisera l’émergence d’effets de sens qui s’appuieront toujours sur les
54
Rappelons que les signes [(=), (+), (−)] concernent la variation de valence « syntaxique » du phrasal verb ;
respectivement : stabilité, augmentation ou diminution du nombre des actants.
55
Cf. note de bas de page n°1 in Constructions réfléchies et traduction (C. Cortès, S. Kriegel) : "Pour Lucien
Tesnière, la diathèse se caractérise par "le sens dans lequel l’action exprimée par le verbe s’exerce d’un actant
vers un autre." (Petit lexique de syntaxe structurale. Tesnière 1959). S. Kriegel y voit la projection de rôles
sémantiques (agent, patient prototypique, etc.) sur les rôles syntaxiques (sujet, objet, etc.) Cahier du Ciel 1996-97
56
Nous disons « ± humain » dans la mesure où, pour la clarté de la démonstration, nous serons parfois amené,
sinon à regrouper dans la même catégorie, du moins à rapprocher, les actants renvoyant directement à des
personnes et ceux se référant à ce que nous appelons "activité humaine" : parties du corps humain, dimension
psychologique (sentiments, émotions, etc.), et plus largement tout objet (animé ou non animé) participant
étroitement de l’organisation "physico-culturelle" de toute société humaine (Institutions).
55
Cahier du CIEL 2005-2006
valeurs "notionnelles" des « particules adverbiales ». Mettons ainsi en regard deux verbes, l’un transitif [break],
l’autre intransitif [run], afin de comparer leur fonctionnement, tant sur le plan de la « valence syntaxique » que
sur celui de la « valence sémantique », dans le cadre de la typologie fonctionnelle définie dans le chapitre 157.
Niveau 1
Valence
syntaxique
(=)
(+)
(−)
Valence
syntaxique
(=)
(+)
(−)
Break in
Run in
Becoming tired, I swam around trying other places where the sea
was running restlessly in and out, but the difficulty was greater
since there was deep water below me…p. 5
∅
∅
∅
Nearly two months ago, thieves broke in while she
was asleep and took all her jewellery.
Niveau 2
∅
Break in
Run in
∅
Niveau 3
Valence
syntaxique
Break in
Run in
(=)
We’ll do a short run today just to break you in, and
then build it up over the next few weeks./ I don’t think
I’ll wear these shoes to work until I’ve broken them
in at home first.
(+)
∅
The car had a sign on the back which read “Running in. Please
pass.” [NB : emploi absolu du “phrasal verb” puisque la glose est →
“if you run in a new car, you drive it slowly and carefully at first, in
order to avoid damaging the engine.”
Southend police ran in a young man for speeding yesterday, and
discovered that he had been involved in the robbery.
(−)
« This is all interesting, » Ottley broke in, « but how
do I know it’s true ? »
∅
Lorsqu’il y a diminution de valence, le C0 reste animé (thieves, Ottley), ce qui est également le cas lorsqu’il y a
augmentation de valence (Southend police). En revanche, l’absence de « changement de valence syntaxique »
semble favoriser une plus large combinaison actancielle (animé vs non animé) aussi bien pour run (intransitif)
que pour break (transitif). Ce dernier point est largement confirmé par notre grille générale de valence
sémantique qui abonde en exemples (=). Ceci nous amène à proposer le tableau récapitulatif actanciel suivant58 :
Particule IN (niveau 1) Tableau 15
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
Pas de C1
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
(panic had set in)
+
(sea, sun, light…)
Particule IN (niveau 2)
+
+
+
+
∅
Particule IN (niveau 3)
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
Pas de C1
+
∅
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
∅
+
∅
Enfin, nous remarquons que ces grilles « sémantiques », qui s’appuient sur une différence en ce qui concerne la
« nature » des actants, génèrent également des différences tout à fait importantes en ce qui concerne le degré de
« valence syntaxiqu »e et le "sémantisme verbal construit", ainsi que l’atteste le tableau suivant. Nous observons
57
Les exemples proviennent du Phrasal Verbs Dictionary (Longman)
Nous proposerons pour chaque particule étudiée un tableau résumé des traits « sémiques » possibles des
actants, tant pour les schémas intransitifs [C1 = ∅] que transitifs, établi à partir des 3 niveaux fonctionnels de
tous les phrasal verbs de notre corpus.
58
56
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
que seuls les procès d’achèvement et d’accomplissement sont attestés pour le niveau 1 [absence de valence (+)],
et qu’au niveau 3, on a seulement deux procès (achèvement, activité), avec stabilité de valence syntaxique :
Sémantisme verbal construit :
Particule IN (niveau 1)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
∅
+
+
(−)
∅
∅
Particule IN (niveau 2)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
(+)
∅
(−)
Particule IN (niveau 3)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
Nous assistons ainsi à une forte chute des changements de valence syntaxique et un resserrement du sémantisme
verbal autour de l’accomplissement (niveau 1) et de l’achèvement (niveaux 1 et 3). Examinons maintenant les
"modulations sémantiques" avec la particule OUT. D’un point de vue quantitatif, la majorité des exemples du
corpus se situent dans l’égalité de valence (=), bien qu’il y ait une franche augmentation des (+) et (−) au niveau
3, avec essentiellement des procès d’achèvement. Il semble donc bien y avoir là une certaine récurrence dans le
processus de lexicalisation. Au niveau 1, nous trouvons les descriptions faites par le narrateur du roman the sea,
the sea : the sunny golden rocks stand out against that dark background → C0 inanimé + verbe d’état ;
l’exemple suivant relevant davantage de la "métaphore", compte tenu du verbe d’achèvement "leap" : and the
big round boulders of the bay leapt out into a surprising variety of grotesque stony shapes… C0 animés ensuite
pour décrire la dimension temporelle grâce à un verbe qui construit une profondeur spatiale simulant l’axe du
temps : all that old love is still there, stretched out right from the beginning of my life till now…/ This time of
Hartley’s incarceration stretches out in my memory… Il y a ainsi pléthore de "métaphores spatiales" en anglais,
où tantôt un verbe d’activité directionnel exprime le temps qui passe (I was afraid that my candle would go out),
tantôt, mais plus rarement, il désigne un espace immuable (cf. plus loin : The coast road … climbs up) ; mais
dans les deux cas, il y a bien trope, puisque pas plus qu’un rocher ne "saute", une bougie ne saurait "sortir".
L’anglais nous montre là son attachement aux verbes de mouvement, et donc au rôle primordial assigné aux
particules adverbiales, fondamentalement "directionnelles". D’un C0 inanimé, nous passons à des sujets qui
renvoient à une activité humaine : My thoughts are shooting out all over the place./ …all the old stored-up hate
came pouring out…avec, en miroir, un C1 de même nature sémantique : She knows how I hate exhibitions of
emotions, but she pours it out all the same. Presque tous les cas de figure seront attestés si nous opposons, avec
bring out, d’abord un C1 qui renvoie à une activité humaine : …I brought out the very worst in Daisy, puis un
autre C1 non animé, doublé d’un C0 “non animé” (?) : …looking at the various sailing ships on the tombstones
which the slanting illumination had brought out in strong relief. Nous n’avons pas trouvé de « C0 non animé +
C1 animé », alors qu’un « C0 animé + un C1 non animé » apparaît comme un repère canonique à l’aune duquel il
devient possible de mesurer le ± haut degré de déviance des autres exemples sur le plan de la valence
sémantique. Une dernière remarque concerne la force "illocutoire" de ces verbes de mouvement « balisés » par la
particule adverbiale. Ainsi, trois exemples, dont deux avec come out, nous semblent particulièrement
intéressants. "You can walk out" signifie bien plus pour le locuteur que la simple juxtaposition de "walk + out",
57
Cahier du CIEL 2005-2006
puisqu’il presse Hartley (la femme aimée) de quitter son mari; de même pour : Lady Thatcher is also likely to
come out publicly in his support, où il s’agit pour l’ancien Premier Ministre d’apporter son soutien politique au
parti conservateur ; enfin pour : few politicians have openly "come out", où l’enjeu, de taille pour un homme ou
une femme politique, est de déclarer, ouvertement et sans ambages, leur homosexualité. Résumons ces divers cas
du niveau 1 ci-dessous :
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Niveau 1
C1 animé ou activité humaine
And that promise belongs to
This time of Hartley’s incarceration stretches out in me, it is all I have got in
my memory as if it contained a whole history of exchange for my broken
mental drama, vast developments, changes, checks, marriage and for the love which
surprises, progresses, revulsions, crises.
I poured out for you as I have
never done for any man.
The sunlight came and went as I walked along the [possible, mais pas d’exemple
familiar road, and the big round boulders of the bay
dans le corpus : cf. pour la
leapt out into a surprising variety of grotesque stony particule in → I thought the sea
shapes, pitted with shadows and blotched with old might have brought it in (it = a
seaweed stains and eyes of brilliant yellow lichen,
table, mais pourrait marcher
then quietly faded again as the light was dipped.
pour un “corps humain”)]
Pas de C1
C1 non animé
Here Peregrine stopped the car with a
jerk, went round to the boot and came
back with a jack with which he
violently knocked out the rest of the
windscreen, showering us all with
white fragments of glass.
I came out into the light and spent
some time looking at the various
sailing ships on the tombstones which
the slanting illumination had brought
out in strong relief;
Nous retrouvons les mêmes possibilités de "diversité sémantique", en fonction de la variation des traits sémiques
des actants, avec les phrasal verbs de niveau 2, ce que nous pouvons résumer dans le tableau ci-dessous :
Actants
C0 animé ou
activité
humaine
C0 non
animé
Niveau 2
Pas de C1
C1 animé ou activité humaine
However these tensions
Then he would go and sit in a
play
out,
Milosevic
corner with his hands over his ears
himself finally looks like a
to shut out the cursing…(2)
goner. (1)
The Oriental rug and its flowing
[he’ll be back before the
designs held out the hope that
month is out](4)
great perplexities might be
resolved. (5)
C1 non animé
Now his face was full of wary watchful anxiety
masquerading as worldly detachment, as if he were
cautiously trying out his new wrinkles as a mask. (3)
Then in the foggy days of Autumn, when a vast tarpaulin
shut out the sky at the growing point of the tower, he
discovered he could always stop these people at any
moment he wanted to. (6)
Cependant, si nous voulions faire un relevé statistique complet de tous les exemples de notre corpus, force est de
reconnaître que la case 6 [C0 non animé/C1 non animé] du tableau ci-dessus n’arriverait certainement pas en
première place. Il apparaît que ces constructions sémantiques de nature métaphorique mettent le plus souvent en
jeu des activités humaines, ou, comme nous le disions plus haut, des projections "analogiques" sur, ou à partir,
d’éléments qui participent de la vie des hommes : There was an idea which I had received from the
conversation, (…), I could not chisel it out or identify it. Terminons par cet exemple où l’accusatif d’objet
interne est possible en anglais grâce à la particule out : all the old dreams were dreamed out (= "épuisés"),
laquelle permet de construire un procès d’accomplissement. Comme nous l’avons déjà dit, les phrasal verbs de
niveau 3 avec out mettent en jeu un grand nombre de procès d’achèvement, et où il y a quasiment parité entre les
différents niveaux de valence syntaxique. Observons pour l’instant que tous les actants de OUT3 [(+) et (−)]
concernent des « activités humaines » ; nous avons enfin trouvé un bel exemple de phrasal verb de discours dans
The Economist du 21 juillet 2001, où break out, habituellement précédé d’un sujet avec une connotation
« négative » (war, fighting, fire, disease), fonctionne dans cet article – dans un but ironique ? – avec un sujet
« positif » : The most exuberant supporters of the African Union say that peace will break out when Africa’s
borders disappear.
Niveau 3
C1 animé ou activité humaine
The awful crying of souls in guilt and pain,
C0 animé ou What an odd discipline loathing each other, tied to each other ! The inferno
activité
autobiography turns out to of marriage. I could not, and did not try to, work
humaine
be. p. 3
out the meanings and implications of what had
been said.
Actants
58
Pas de C1
C1 non animé
Her dark wiry hair, looking almost black
in the lamplight, was pinned up in some
sort of Grecian crown. She had either
grown it longer or helped it out with false
tresses.
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
C0 non
animé
“It didn’t work out. You
have your faults too. I’m
sure you won’t deny that.”
∅
∅
Mettons maintenant en perspective, comme nous l’avons fait ci-dessus pour la particule in, les deux mêmes
verbes break et run, auxquels nous ajouterons set (transitif), afin d’étudier les éventuelles variations de
comportement « actanciel » en fonction des différents emplois « syntaxiques » du même verbe [(=) et (−)] pour
break/set ou [(=) et (+)] pour run. [Les exemples proviennent du Longman Phrasal Verbs Dictionary] :
Niveau 1
Valence
syntaxique
Break out
Set out
Run out
Break out the cowboy boots
and get ready to dance all
night !
∅
(+)
∅
∅
Becoming tired, I swam around trying other places where
the sea was running restlessly in and out, but the
difficulty was greater since there was deep water below
me…p. 5
One of the climbers stood on the edge of the cliff face and
ran out about 50 foot of rope.
(−)
Katy
had
a
high
temperature, and spots had
broken out on her chest.
∅
∅
(=)
Niveau 2
Valence
syntaxique
(=)
(+)
(−)
Break out
∅
Set out
Run out
∅
My husband tried to be sympathetic, but I can tell his
patience is running out.
∅
∅
∅
The snake came slowly Columbus set out from Europe
closer and closer and I to discover a new route for the
broke out in a sweat.
spice trade from the Orient.
∅
Niveau 3
Valence
syntaxique
(=)
(+)
(−)
Break out
∅
Set out
Run out
On Saturday morning we set out plastic tables and chairs on the
patio ready for the party in the afternoon./ In his speech the
Prime Minister set out his priorities for the forthcoming term,
with the emphasis on investment in education and training.
∅
My
passport
won’t run out for
at least another
year.
∅
∅
In 1991 civil war broke out in
Yugoslavia./ The concert ended and Scientists set out to discover whether high doses of vitamin A
for a second there was silence before can help prevent cancer.
the applause broke out.
∅
Comme pour in, nous remarquons que tous les C0 renvoient à un sujet animé ou à une activité humaine lorsqu’il
y a diminution de valence syntaxique (spots, I, civil war, the applause, pour break ; Columbus, scientists, pour
set). Ces deux verbes, habituellement transitifs, fonctionnent essentiellement en tant qu’intransitifs lorsqu’ils se
combinent avec la particule out. Quant à run (intransitif), il confirme bien que l’instabilité valencielle sur le plan
syntaxique (run transitif) est "inversement proportionnelle" à la possibilité, sinon d’un "bouleversement", du
moins d’une certaine originalité actancielle. Ci-après tableau récapitulatif actanciel des phrasal verbs avec out :
Particule OUT (niveau 1) Tableau 16
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
Pas de C1
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
+
(rocks stand out)
Particule OUT (niveau 2)
Pas de C1
+
+
+
+
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
(tensions play out)
+
(before the month is
out)
Particule OUT (niveau 3)
+
+
+
+
59
Cahier du CIEL 2005-2006
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
Pas de C1
+
+
(time is running out
fast)
C0 non animé
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
+
∅
∅
Les "grilles sémantiques" génèrent moins de changements de « valence syntaxique », surtout pour OUT1(+) et
OUT2(+). Deux remarques s’imposent : 1. la diminution de valence serait un peu moins affectée que
l’augmentation de valence, qui, elle, se retrouve au niveau 3 ; 2. le processus de lexicalisation participerait bien
d’une "dé-compositionnalité" du phrasal verb. Le niveau 3 rétablit un certain équilibre entre "changement et non
changement de valence syntaxique", tandis que le « sémantisme verbal » se resserre autour de l’achèvement :
Sémantisme verbal construit :
Particule OUT (niveau 1)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
+
+
(+)
∅
∅
∅
∅
+
+
+
+
(−)
Particule OUT (niveau 2)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
+
+
(+)
+
∅
∅
∅
+
+
(−)
∅
∅
Particule OUT (niveau 3)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
+
∅
(+)
+
+
∅
∅
+
+
(−)
∅
∅
2.1.3.2. DOWN – UP :
Ce qui frappe avec DOWN, c’est bien sûr le relativement faible nombre de cas qui apparaissent dans les niveaux
2 et 3 avec changement de valence syntaxique, à l’exception de break down : I had broken down at last and
asked at the Post Office, exemple que nous pouvons classer en niveau 3 (−) avec un C0 animé. D’autre part, à
quelque niveau que ce soit, nous n’avons relevé que des actants qui concernent une activité humaine, que ce soit
avec down "directionnel" : …and she felt the journey come down on her more like a weight./ The sentences
sank down, down… ; down "aspectuo-modal" : Just when Mr Blair was beginning to live down his reputation
as a « control freak »,… ; ou enfin down "notionnel" : Civil-rights activists played down her considerable
political experience and sophistication…/ the mindless ease and constancy of their rhythm (…) wore down her
strength… Dans le cas de break down, nous assistons en réalité à un empilement d’opérations syntaxicosémantiques : 1. une relation forte entre break et down (niveau 3), 2. une diminution de valence syntaxique, 3.
une substitution d’un actant animé à un actant inanimé. Aussi, formulerons-nous, ici, l’hypothèse que, dans le
cadre d’un processus de "dé-compositionnalité", on pourrait avoir, pour le même phrasal verb, une quatrième
opération qui serait la transformation d’un procès d’activité en procès d’achèvement, ultime étape alors du
processus de « lexicalisation ». Ce n’est bien sûr pas le cas de break qui marque intrinsèquement un procès
d’achèvement, et que nous allons maintenant opposer à run, comme nous l’avons fait pour IN et OUT, afin
d’étudier la relation entre la « valence syntaxique » et la nature des actants. [Exemples du Longman Phrasal
Verbs Dictionary] :
Niveau 1
Valence
syntaxique
(=)
60
Break down
Police broke down the door and searched the building.
(+)
∅
(−)
∅
Run down
∅
I almost got run down by a bus as I was crossing the
road.
∅
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Niveau 2
Valence
syntaxique
Break down
(=)
∅
(+)
∅
(−)
∅
Run down
The toy stopped moving. Its batteries had obviously
run down./ It is estimated that supplies of gas from
the North Sea will start to run down between now
and the end of the century.
Someone had left the lights on and run down the
car’s battery.
∅
Niveau 3
Valence
syntaxique
Break down
Run down
(=)
The best way to deal with all this information is to break it down into
categories./ We aim to break down racial prejudice through education
and greater understanding of other cultures./ She had hoped that she
would eventually be able to break down his coldness, but he
remained as distant as ever./ Bacteria break down the animal waste to
form methane gas.
∅
(+)
∅
Never run down your previous employer at an
interview. It will always reflect badly on you./ Every
time a new party gets into power, they always accuse
the previous government of running down the
economy./ I finally managed to run him down at his
club in Mayfair.
(−)
I don’t believe it – the photocopier’s broken down again !/
Negotiations between the two governments broke down last year,
when they were unable to reach an agreement./ “You have to help
me,” O’Neil said, and he broke down in tears.
∅
Comme dans les cas précédents, nous observons que le changement de valence entraîne des sujets renvoyant à
des personnes ou bien des activités humaines, la langue choisissant parfois même une opération supplémentaire
(voix passive) afin de conserver au repère constitutif en surface un caractère « animé » → I almost got run down
by a bus… Réciproquement, le "non changement" de valence syntaxique permet d’explorer toute la gamme des
combinaisons actancielles possibles, et de générer ainsi de nombreuses « métaphores » appelées à devenir
« catachrèses »59. Enfin l’augmentation de valence semble commander un C0 encore plus « animé » que la
diminution de valence, à l’exception de l’exemple avec "coach" que nous rapportons dans le tableau 17 :
Particule DOWN (niveau 1) Tableau 17
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
Pas de C1
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
+
+
+
+
(a coach ran us down)
Particule DOWN (niveau 2)
∅
Pas de C1
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
∅
+
(batteries running
down)
Particule DOWN (niveau 3)
Pas de C1
+
+
∅
∅
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
+
(let it all break down…)
+
+
∅
∅
Nous notons une notable diminution des cas d’augmentation de valence dans la grille sémantique, même pour le
niveau 3 [cf. in]. On pourrait peut-être alors avancer l’idée que les particules téliques (out, up) font mieux à cet
égard que les particules qui marquent moins nettement, ou pas du tout, un « franchissement de frontière ».
Parallèlement, la diminution de valence de niveau 3 opère bien un glissement vers des procès d’achèvement.
Sémantisme verbal construit :
59
« un processus de figement [métaphorique ou métonymique] qui va du discours au lexique » M. Bonhomme.
61
Cahier du CIEL 2005-2006
Particule DOWN (niveau 1)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
+
∅
(+)
+
∅
∅
∅
+
+
(−)
∅
∅
Particule DOWN (niveau 2)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
Particule DOWN (niveau 3)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
+
∅
(+)
∅
∅
∅
∅
+
(−)
∅
∅
∅
Plusieurs remarques s’imposent tout d’abord à propos de UP : pas de cas très intéressant avec augmentation de
valence au niveau 1 ; une multitude d’exemples avec UP2 (=), et un certain équilibre entre les trois possibilités
de valence syntaxique avec UP3. Comme pour out, nous rencontrons quelques exemples où des verbes d’activité
sont utilisés pour décrire un état : …with yellow rocks towering up on either side./ The coast road here becomes
a track (…) which climbs up into a wild region…Nous proposons ainsi le tableau suivant pour le niveau 1 :
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Niveau 1
C1 animé ou activité humaine
I had power to transform, to raise up, to heal, to
bring undreamt-of happiness and joy./ What
Rosina had grasped was that the encounter with
His blood pressure was liable to shoot up
Hartley had withered my interest in Lizzie. So…
dangerously when he was crossed.
when the whole foolish episode had ended in
disaster… intelligent sympathetic Rosina would
be there to pick up the pieces.
We were now inside the defile with yellow rocks
towering up on either side./ The coast road here
becomes a track (unfortunately suitable for motor
…and this stood him up and hurried him
cars) which climbs up into a wild region, which
away…
I have not yet had time to explore, where my
yellow rocks turn into handsome and quite
sizeable cliffs.
Pas de C1
C1 non animé
We came into the
kitchen
and
I
automatically picked up
the tray which Gilbert
had put out for Hartley.
∅
Nous nous apercevons ainsi qu’un "C0 animé + un C1 non animé" représente le "schéma canonique", sur le plan
sémantique, en niveau 1, mais, l’ensemble de la relation peut parfaitement devenir "lexicalisé", ou métaphorisé
en discours, comme cela apparaît dans l’exemple : …intelligent sympathetic Rosina would be there to pick up
the pieces60 ; une case reste sans exemple, ce qui apparaît logique, compte tenu des opérations cognitives sousjacentes [<C0 non animé, Verbe, C1 non animé>]. Au niveau 2, les exemples sont innombrables avec UP2 (=), ce
qui signifie peut-être qu’il y a adéquation entre une certaine "lexicalisation" du phrasal verb et les possibilités de
valence sémantique, à condition que la particule ait une forte propriété aspectuo-modale, ce qui est le cas de la
particule télique up (bornage). Le tableau ci-après ne retiendra qu’un ou deux exemples prototypiques par case :
Actants
Pas de C1
She could steel herself, make herself cold
as death and inhuman to try to bear
witness to the truth, but she was so weak
C0 animé that at its first intimation her preparations
ou activité and disciplines would crumple up, and
humaine she’d become only more truly human
than before she ever set out. Oh irony of
ironies ! The road away becomes the
road back.
60
Niveau 2
C1 animé ou activité humaine
Mr Pittman not only has a reputation
as a shrewd, hard-nosed operator; he
also has creative credentials. As a
long-haired, bearded teenager, he
skipped college to become a discjockey. In 1981, as a more
conventional suit, he dreamed up
and launched MTV, now part of
Viacom.
C1 non animé
In particular I felt I ought to go on so as to
describe James’s funeral, although really
James’s funeral was such a non-event that
there is pratically nothing to describe. Then I
felt too that I might take this opportunity to
tie up a few loose ends, only of course loose
ends can never be properly tied, one is
always producing new ones. Time, like the
sea, unties all knots.
Hors contexte, il est impossible de déterminer s’il s’agit des morceaux d’un vase cassé, ou comme ici, dans le
roman d’Iris Murdoch, des "morceaux" d’une aventure amoureuse qui se termine mal (the sea, the sea, p. 183)
62
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
C0 non
animé
After that, and until the terrible thing
happened, the evening seemed quietly to
break up, or to become diffused and
Another day. I have decided not to
gently chaotic like the later stages of a
put dates as they break up the sense
good party./ The house was still acting
of a continuous meditation.
up, but I felt by now that I was getting to
know its oddities and I was more friendly
towards it.
They left the parking lot carefully enough,
Herzog later thought. He was a circumspect
driver. But getting his Falcon into the main
stream of traffic he should perhaps have
reckoned with the long curve from the north
on which the cars picked up speed.
Avec UP2, les combinaisons entre les actants deviennent beaucoup plus étendues d’un point de vue tropique, ce
qui favorise sans doute la stabilisation de la valence syntaxique. C’est le lieu idéal de la création de métaphores :
Don’t abuse yourself too much, Luke, and cook up these fantastic plots against your feelings…/except my love
for you – all wakened up again and rejected…/Certain expressions burn people up, and especially the
expression of wisdom…/He was going (…) to wrap the subject up…/…a woman locked up inside her own
nightmare…/ I just feel all smashed up by misery, mécanisme prolifique de formation de catachrèses et de
phrasèmes travaillant pour ainsi dire "en boucle", puisqu’il sera toujours possible à la langue d’élargir, par
similarité, son domaine figuré, à partir d’un phrasal verb appartenant déjà à la composante lexicale : He has to
win handsomely to shut the population up while he forges ahead with reform…, phrasal verb avec le schéma
sous-jacent : <he, opérateur de causation, → <the population, shut up ()>>, et non pas *<he, shut up, the
population>. Au niveau 3, le phrasal verb est devenu beaucoup plus "opaque", et nous retrouvons un certain
équilibre entre changements [(+) ou (−)] et stabilité de valence syntaxique, avec, comme nous l’avons déjà
souligné, une prééminence des procès d’achèvement. En ce qui concerne les actants, nous avons retenu deux cas
intéressants ; le premier avec make up, où si le C0 reste toujours animé, en revanche le C1 peut être tantôt non
animé : I made up a little tray with tea, milk and sugar, bread, butter, marmalade…, tantôt animé : The great
eyes of the middle-aged woman she had made herself up to be accused him. Make up, phrasal verb
polysémique s’il en est, ne déroge pourtant pas à la règle des actants se référant à des activités humaines bornées
par la particule (accomplissement) : Gilbert Opian has rushed about trying to make up some sort of party
against you. Le second exemple a un C0 non animé (mais se réfèrant à une activité humaine) : the physics does
not add up, avec justement les quatre opérations de lexicalisation dont nous parlions plus haut : 1. niveau 3 ; 2.
diminution de valence syntaxique ; 3. inversion d’actant ; 4. transformation d’un procès d’activité en procès
d’achèvement. En revanche, make up dans l’exemple : "She and Charles seemed to have made up" ne
représente que deux opérations sur l’échelle de la "lexicalisation" : niveau 3 et fausse diminution de valence
syntaxique, puisqu’il s’agit en réalité d’un verbe transitif avec "emploi absolu". Mettons en perspective break
up [(=) et (−)] et run up / work up [(=) et (+)] afin de faire une étude systématique du comportement des actants
de ces trois verbes, tout en tenant compte de la valence syntaxique [exemples du Longman Phrasal Verbs Dictionary] :
Niveau 1
Valence
syntaxique
Break up
Run up
Work up
(=)
∅
∅
(+)
∅
(−)
∅
A man with a gun ran up and shot him
dead.,
The school had run up the South African
flag in honour of Mandela’s visit.
∅
Niveau 2
∅
∅
Valence
syntaxique
Break up
Run up
Work up
(=)
She actually accused me of trying to
break up her marriage !/ Ten people
were injured in the fighting, which was
eventually broken up by security
∅
∅
63
Cahier du CIEL 2005-2006
forces./ I didn’t want to break the
evening up by leaving too early./ What
do you think finally broke up the
Beatles ?
(+)
∅
∅
We’d already lost one game, and we
couldn’t work up any enthusiasm for
another./ We went for a brisk walk
along the beach to work up an appetite
for dinner./ He was a brilliant speaker
and knew exactly how to work his
audience up into a état of excitement.
(−)
There is a real possibility that the ice
caps at the North and South Poles will
start breaking up and melting./ we’d
been together for three years before we
broke up, so it was really hard./ The
meeting broke up and we still hadn’t
reached an agreement.
∅
∅
(=)
Break it up, you two, or you’ll hurt
each other./ Ethan really broke me up
with that story about the alligator.
∅
In general with this drug, it’s best to
start with a low dose and then work up.
(+)
∅
The Rome Opera company has run up
debts of over $40 million./ He had no
money of his own, he just ran up his
wife’s credit card until the bank stopped
the card./ The Sonics ran up 64 victories
this year./ If I give her the material, she
can easily run up the dress for me at
home.
U-Haul worked up the design for the
posters and Dial Corp is printing them./
You need to run two or three miles a
day, just enough to work up a sweat.
(−)
Some schools have already broken up,
but we’ve got another week.
∅
∅
Niveau 3
Si ces verbes ont peu d’usage en niveau 1, à l’exception de run, qui nous offre un bel exemple de métonymie
avec augmentation de valence (The school had run up the South African flag …), ils sont en revanche riches
d’enseignements aux niveaux 2 et 3. La diminution de valence avec break renvoie soit à des activités humaines,
soit à des éléments de la Nature (ice caps), tandis qu’il n’est pas un seul exemple de l’augmentation de valence
avec run et work dont la valeur référentielle ne soit caractérisée par le trait [+ animé]. Enfin, la stabilité
valencielle syntaxique permet, ainsi que l’atteste l’explosion d’exemples dans notre grille générale, une très
grande « diversité » actancielle, source de multiples emplois « tropiques » (I didn’t want to break the evening up
by leaving too early./ Ethan really broke me up with that story about the alligator.). Nous donnons ci-dessous le
tableau résumé du comportement « actanciel » de tous les phrasal verbs avec up de notre corpus :
Particule UP (niveau 1) Tableau 18
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
64
Pas de C1
C1 animé ou activité humaine
+
+
+
+
(rocks towering up)
(this stood him up)
Particule UP (niveau 2)
Pas de C1
C1 animé ou activité humaine
+
+
+
(+)
(the house was acting up)
(dates break up the sense…)
Particule UP (niveau 3)
C1 non animé
+
∅
C1 non animé
+
+
(the cars picked up speed)
Pas de C1
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
+
(+)
(the physics does not add
up)
+
+
∅
∅
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Nous assistons à une certaine diminution des cas de changement de valence syntaxique lorsque nous considérons
la grille « sémantique », bien qu’il y ait un certain équilibre avec UP3, niveau de « lexicalisation » maximale du
phrasal verb et qui correspond également à un glissement vers des procès d’achèvement :
Sémantisme verbal construit :
Particule UP (niveau 1)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
+
+
(+)
∅
∅
∅
∅
+
+
+
(−)
∅
Particule UP (niveau 2)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
+
+
(+)
+
∅
∅
∅
+
+
(−)
∅
∅
Particule UP (niveau 3)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
∅
∅
(+)
+
+
∅
∅
+
(−)
∅
∅
∅
2.1.3.3. OVER :
OVER présente, d’un simple point de vue statistique, moins d’intérêt en ce qui concerne la valence sémantique,
que d’autres particules telles que out ou up que l’on vient d’étudier. Il semble donc qu’il y ait une certaine
"corrélation" entre son rôle aspectuo-modal fort modeste, le faible degré de lexicalisation qu’il génère, le peu de
changements de valence syntaxique qu’il occasionne, et donc l’incapacité des phrasal verbs construits avec over
à se distinguer sur le plan de la « valence sémantique ». Nous sommes loin en effet de la richesse de
combinaisons syntaxico-sémantiques que présentaient les tableaux avec out et surtout up. Ceci nous est
confirmé par la mise en perspective de deux verbes : pull (transitif) et blow (intransitif). [cf. Longman Phrasal
Verbs Dict] :
Niveau 1
Valence
syntaxique
Pull
Blow
(=)
∅
(+)
(−)
∅
∅
The owners are afraid the trees will blow over on the house during the next big
storm.
Rescue workers help passengers after a bus was blown over by strong winds.
∅
Niveau 2
Valence
syntaxique
(=)
(+)
(−)
Pull
Blow
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Niveau 3
Valence
syntaxique
Pull
(=)
He was pulled over for speeding.
(+)
∅
Billy pulled over at once, jumped out
of the car and offered to help.
(−)
Blow
Rushdie stayed in hiding until the controversy about his book blew over./ The
Weather Centre predicts that the snowstorm will quickly blow over.
∅
∅
Curieusement, c’est l’apparente absence de changement de valence syntaxique qui retiendra ici notre attention
avec le verbe blow, dont on peut penser que l’argument principal, au niveau des relations primitives, n’est pas
trees, ni controversy, mais bien "wind" → <wind, blow>. Or, nous assistons bien ici à une opération de
retournement des actants de nature médio-passive, par laquelle l’objet affecté devient sujet du verbe, soit :
65
Cahier du CIEL 2005-2006
<<wind, blow> → <tree BE over house>> ⇒ <tree, blow over> ; on ne peut pas vraiment parler de diminution
de valence puisque le verbe blow demeure bien intransitif, ce qui lui permet alors d’élargir son champ actanciel.
Particule OVER (niveau 1) Tableau 19
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
Pas de C1
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
+
Particule OVER (niveau 2)
Pas de C1
+
(+)
(milk turns over…)
+
∅
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
+
(the lake freezes over)
Particule OVER (niveau 3)
Pas de C1
+
∅
+
+
∅
∅
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
+ ( ?)61
(get run over by a bus…)
+
∅
La forte diminution d’exemples entre les deux grilles, syntaxique et sémantique, atteste qu’il semble bien y avoir
une gradation sur l’échelle "fonctionnelle" des différentes particules, les plus complètes allant du directionnel au
notionnel ; d’autres, telles que over, se cantonnent à des emplois plus fondamentaux (localisation spatiale ou
aspectuelle). La diversité sémantique du phrasal verb serait directement liée à la fois au caractère plus ou moins
« directionnel » de la particule, et au plus ou moins haut degré de « compositionnalité » de ses composants.
Sémantisme verbal construit :
Particule OVER (niveau 1)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
∅
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
Particule OVER (niveau 2)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
∅
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
Particule OVER (niveau 3)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
∅
∅
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
2.1.3.4. OFF – ON :
OFF présente des combinaisons assez inégales, sur le plan de la « valence sémantique », selon que l’on
considère chacun des trois niveaux de phrasal verbs. Ainsi, nous n’avons pas véritablement d’exemple pertinent
en « augmentation » de valence, ni au niveau 1, ni au niveau 2. Considérons le tableau suivant :
Actants
NIVEAU 1
C1 animé ou activité humaine
A busy week. Had lunch with
Miss Kaufman and arranged for
C0 animé I jumped up and set off after her. her mother to be packed off to a
ou activité
comfortable and expensive
humaine
‘twilight home’.
The polished wood glowed, the
C0 non
Staples were hanging off
brown leather gave off a fresh
animé
rare smell.
NIVEAU 2 Just before meeting Herzog, Let us break off these rather
61
Pas de C1
C1 non animé
He lay in his nowhere, turning his headache from side to
side as though he could shake it off.
Perhaps the clouds were still giving off light.
When that got nowhere and ETA, after 14 months,
Cette case mérite à peine un signe + étant donné que la plupart des tournures avec run over (par ex.) sont au
passif : Lee was really upset when her cat got run over. Sinon, nous trouvons de nombreux C0 animé/humain :
Some idiot in a white van nearly ran me over.
66
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Ramona had broken off with an
assistant television producer
ponderous
named George Hoberly who was
while.
hard hit, in a pitiable état – close
to hysteria.
for
∅
The TV is off
Let him think he can cut off a
tower where he likes – but then
NIVEAU 3
Rachel turned back from the pit
and they heard how little light
C0 animé
there was in it now and how tired
ou activité
the men were, you can drive a
humaine
willing horse just so far, they
ought to knock off.
C0 non
animé
reflections
called off its truce, it was Mr Ibarretxe who had to break
his party’s new-formed links with ETA’s political wing,
hold office without a majority and bolster morale in the
a
regional police force as it faced renewed street violence
and murder, all under a hail of insults from the
government in Madrid, which treated his administration
and ETA almost as two sides of one coin.
The milk is off
∅
He started his career in the old
Music Hall in the Edgware
Road.
He
could
stand
motionless, not moving an
eyelid, and make a theatre rock
with prolonged laughter. Then
he would blink and set them off
again.
I thought it was time to get off
the dangerous topic of women.
“Been to Ireland lately ?” This
always set Perry off and was a
guaranteed subject-changer.
“I expect we’ll meet again around here – ” “Sorry, I’ve
been talking my head off, why not let’s go to the Black
Lion and have drinks on the house ?”/ Now, let’s both
knock off this crap, dreamy boy.
∅
Notre première remarque concerne les cases "C0 non animé + absence de C1" et "C0 non animé + C1 animé" du
niveau 1. Il s’avère que tous les exemples que nous aurions pu y mettre se réfèrent soit à des objets animés nonhumains (The waves simply pluck one off), soit à des objets animés renvoyant à une activité humaine : The car
shot off like a red rocket…/ The car pulled off. « Where are we going » ? Nous avons pris à dessein l’exemple :
Staples were hanging off, car manifestement un verbe d’état ne présente pas les mêmes contraintes sémantiques
qu’un verbe d’activité dans le choix du C0. Ceci nous montre la complexité des opérations « prédicatives et
énonciatives » dans la formation des phrasal verbs. Il semble bien que le processus de lexicalisation a joué
pleinement son rôle en ce qui concerne les procès d’achèvement→ activité [give off smell/give off light], et qu’il
s’agit là d’énoncés qui ne méritent une attention particulière que par rapport à leur « valence syntaxique ». Pour
le niveau 2, nous remarquons la quasi absence de C0 non animés, mais l’abondance de C0 renvoyant à une
activité humaine : Thirty years of assiduously campaigning for the Conservative Party and courting its leading
figures paid off handsomely…/ My surprise wore off./ Spattered and streaming sweat when the frenzy wore
off…, ainsi que de C1 avec le même trait sémique : I cut off all the connections…/ And when one attachment is
cast off…/ The butler act was switched off. Le niveau 3 avec off permet d’évaluer le degré de lexicalisation de
[−] animé vers [+] animé, parallèlement à la « valence syntaxique » qui évolue de (=) vers (−), la case vide étant,
selon nous, tout à fait représentative de l’équilibre qui s’instaure entre valence syntaxique et sémantique.
Valences
(=)
(−)
[+] animé
[−] animé
Now, let’s both knock off this crap, dreamy boy./ “You admit
All at once he cried out, not in terror but in grief. For he
you’re guilty ?” “Sure” “That puts you in the distinct minority
remembered his crew of good men, and he knew why they had
around here.” “No, I was wrong, but I think the sentence was too
knocked off work and where they were gone.
harsh. Somebody said you guys can get some time knocked off.”
Let him think he can cut off a tower where he likes – but then
Rachel turned back from the pit and they heard how little light
∅
there was in it now and how tired the men were, you can drive
a willing horse just so far, they ought to knock off.
Poursuivons l’exploration systématique de l’éventuelle "corrélation" entre valence syntaxique et sémantique à
travers trois phrasal verbs (break, run et blow), afin de mieux déterminer les contraintes sémantiques qui
semblent exister sur la nature de leurs actants. [Exemples proviennant du Longman Phrasal Verbs Dictionary] :
Niveau 1
Valence
(=)
Break off (transitif)
Ben broke off a piece of the chocolate and ate it.
Run off (intransitif)
Blow off (intransitif)
The robbers ran off down
Part of the barn roof blew off
a nearby street./ Her Tin the storm.
shirt caught fire and she
67
Cahier du CIEL 2005-2006
ran off screaming./ His
wife ran off and left him.
∅
The wind had blown off some
of the tiles from the roof./ The
bullet blew off three of his
fingers./ The front part of the
jeep was blown off in the
explosion.
∅
∅
Run off
Blow off
∅
∅
∅
(+)
One of the branches had broken off in the wind./ It was a beautiful
old jug, but the handle had broken off.
Niveau 2
Valence
Break off
Russian authorities broke off talks with the Chechen gunmen after
they killed two hostages on Tuesday./ There had been an argument
between the two brothers, and Ted had threatened to break off all
(=)
communication./ Keith became jealous of Angie’s other friends, and
in the end he broke off their engagement./ Kulikof had to break off
his holiday and retun to Moscow to handle the crisis.
(−)
(+)
∅
∅
Charles Barkley blew off the
sexist remarks he made about
female reporters.
(−)
Negotiations towards a new contract broke off again in the summer
and the strike continued.
∅
∅
Niveau 3
Valence
Break off
Run off
(=)
∅
(+)
∅
∅
Nowadays you can run off your invitations on a laser printer for virtually nothing./
Authors were allowed to visit the printers while their books were being run off, in order
to make any alterations./ Lennon said that he and Paul ran off the song in a taxi on the
way to the recording studio.
(−)
“I don’t think…,” he broke off
and smiled suddenly, seeing the
expression on her face.
Blow
off
∅
∅
∅
∅
Nous remarquons d’emblée, concernant la diminution de valence, une certaine corrélation entre la valeur de la
particule et la nature de l’actant. Les C0 non animés (One of the branches…/the handle) ne sont compatibles
qu’avec un off directionnel, ce qui n’est pas le cas de C0 animés ou renvoyant à une activité humaine
(Negotiations… broke off/he broke off). Ceci vaut également pour l’augmentation de valence, puisque nous
constatons que blow (niveau 2) et run (niveau 3) ne fonctionnent qu’avec des sujets "[+] animés". Cf. T. 20 :
Particule OFF (niveau 1) Tableau 20
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
Pas de C1
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
+
(staples were hanging
off…)
Particule OFF (niveau 2)
Pas de C1
+
+
(the milk is off)
+
+
+
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
+
(the TV is off)
Particule OFF (niveau 3)
Pas de C1
+
+
+
∅
∅
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
+
+
∅
Nous constatons, à partir de la comparaison des grilles "valence syntaxique // valence sémantique", qu’il y a bien
réelle diminution des cas attestés lorsque nous avons affaire à une augmentation de valence syntaxique, et même
à une diminution de valence. Ainsi, la diversité sémantique actancielle serait « inversement proportionnelle » au
68
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
changement de valence syntaxique, qui, lorsqu’il se produit au niveau 3, nécessite un terme de départ [+] animé,
et construit le plus souvent un procès d’achèvement, signe d’une forte « lexicalisation » du phrasal verb.
Sémantisme verbal construit :
Particule OFF (niveau 1)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
+
+
(+)
∅
∅
∅
∅
+
+
(−)
∅
∅
Particule OFF (niveau 2)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
∅
+
+
(−)
∅
∅
Particule OFF (niveau 3)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
∅
∅
∅
(+)
+
∅
∅
∅
+
(−)
∅
∅
∅
Terminons cette perspective de la « valence sémantique » avec la particule ON pour laquelle les exemples les
plus intéressants se concentrent autour du niveau 1 et 2 (=). Là encore, la plupart des actants ont directement ou
indirectement (métonymie, prosopopée) un caractère animé « ± humain » :
Valence
syntaxique
[+] animés
She was playing a part : putting on the
controlled dramatic display of emotion
which seems to the actor so moving, to
the spectator often so unconvincing./
Simkin was perfectly delighted with such
an outburst, Herzog knew. He even
understood that the lawyer was winding
him up, putting him on. But that did not
stop him./
Nature des actants (± animés)
[±]
Niveau 1
This seemed a good thought and I held
on to it and it brought me, together
with tenderness, a little calm./ “I’ve got
to look after the rice. I’ll put on some
Egyptian music to keep you cheerful.”/
So far so good. But how would Hartley
behave when I began to put the screw
on ? And what would Ben do when he
got my note ?
Niveau 2
Schémas
Transitifs
∅
∅
[−] animés
I awoke after nine the next morning and
it was raining. The English weather had
put on another of its transformation
scenes./
James knelt down, he seemed unable to
speak, and motionaed that Titus should
be turned over again. There was a
moment of confusion, several people
talking at once, then the sound of a
police siren. It turned out later that a car
on the way to the Raven Hotel had
taken the news on and the hotel had
rung the police
Niveau 3
There she turned on me, her vixen face
pointed with rage. “Is that boy really your
son ?” “Well, no, I’ve sort of taken him
on. I always wanted a son. He’s their
son, he’s the adopted son – of – of
Hartley and her husband.”
Schémas
Intransitifs
∅
Niveau 1
Diminution de valence :
“You want everything, don’t you,
Charles.” “Yes, but not like that. Let’s
I felt I had another shivering fit
love in a free open way, like you said in
coming on and I sat down again at the
your letter, free and separate and not
table. “I don’t feel very well.”
holding on like crazy – ” “It was a stupid
letter. I think holding on like crazy is the
only thing I understand – ”
Niveau 2
Then, one day when he paused, he saw
∅
clusters of men in argument at the high
top. He saw Roger Mason jollying and
cajoling, losing his temper deliberately,
or being reasonable, so that after hours
wasted, the work limped on.
∅
∅
∅
69
Cahier du CIEL 2005-2006
Niveau 3
∅
∅
∅
Nous constatons que les énoncés où figurent les actants les moins "animés" sont tous des schémas transitifs de
niveau 1 ou 2, et que l’exemple de diminution de valence (hold on) a un actant "animé", ce qui semble indiquer
une certaine "correspondance" entre les deux valences, point que nous allons tenter de préciser dans notre
conclusion. Mettons en perspective les différents emplois de hold on. [exemples du Longman Phrasal Verbs Dictionary] :
Niveau 1
Valence
Hold on
(=)
∅
(+)
∅
No matter how hard Josie pulled, the dog wouldn’t let go of the stick – it just held on and snarled.
(−)
Niveau 2
Valence
Hold on
(=)
∅
(+)
∅
Can you hold on a moment – she’s just coming./ I’m afraid I can’t hold on much longer – I’ve got a taxi waiting./ Despite a
(−)
difficult first period, New York Islanders held on for a 4-3 win over the Toronto Tigers.
Niveau 3
Valence
Hold on
(=)
∅
(+)
∅
Cathy’s extension is busy; do you want to hold on ?/ Hold on, what are you talking about ?/ The company managed to hold on, in
(−)
spite of the recession./ Ed looked dreadful lying in that hospital bed – you could see he was just barely holding on.
Ces exemples confirment bien notre hypothèse : la « diminution de valence » entraîne de fortes contraintes
sémantiques pour les actants, dont les traits sont ± animés en fonction même du niveau construit du phrasal verb.
Particule ON (niveau 1) Tableau 21
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
↓Nature sémantique des
actants→
C0 animé ou activité humaine
C0 non animé
Pas de C1
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
∅
Particule ON (niveau 2)
Pas de C1
+
+
(it’s not on)
+
+
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
(the work limped on)
+
(the TV is on)
Particule ON (niveau 3)
Pas de C1
+
∅
+
+
+
+
C1 animé ou activité humaine C1 non animé
+
+
∅
∅
Le tableau ci-dessous confirme qu’il semble bien y avoir une « corrélation », même pour la particule on, entre la
« valence syntaxique », les trois niveaux fonctionnels du phrasal verb, et la sémantique verbale construite :
Sémantisme verbal construit :
Particule ON (niveau 1)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
∅
+
(−)
∅
∅
∅
Particule ON (niveau 2)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
+
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
∅
+
(−)
∅
∅
∅
Particule ON (niveau 3)
Valence État Achèvement Activité Accomplissement
(=)
+
∅
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
70
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
2.1.3.5. Conclusion
Parvenu au terme de cette étude sur la « valence sémantique », nous voici maintenant en mesure de préciser les
« corrélations » avec les grilles de la « valence syntaxique ». Recensons tout d’abord les principaux cas de
comportements syntaxiques [(=), (+) ou (−)] des phrasal verbs à partir de la seule grille de valence sémantique :
Phrasal Verbs
Niveau 1
Niveau 2
Niveau 3
Principaux cas de « valence syntaxique » attestés à partir de la grille de « valence sémantique » :
In
Down
On
Off
Out
(−) ← Over
(=)
(=)
(=)
(=)
(=)
(=)
(−)
(−)
(−)
(−)
(−)
(=)
(=)
(=)
(+)
(=)
(=)
∅
(−)
(−)
(−)
(=)
(=)
(=)
(+)
(+)
(=)
(=)
∅
(−)
(−)
(−)
Up → (+)
(=)
(−)
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
Nous observons d’emblée une abondance de signes (=), à savoir la stabilité valencielle des phrasal verbs dont les
actants peuvent faire l’objet de glissements tropiques. La diminution de valence (−) est également fort bien
représentée, en particulier pour les niveaux 1 et 3, mais aussi au niveau 2, particulièrement pour trois particules :
off, out et up. Enfin, les cas d’augmentation de valence (+) se trouvent exclusivement, dans notre corpus, avec
les trois mêmes particules : off, out et up, essentiellement au niveau 3. Y aurait-il donc une certaine
« correspondance » entre ces variations de comportement syntaxique et les changements sémantiques que nous
avons constatés ci-dessus ? Ces changements sémantiques se font-ils de façon arbitraire ou obéissent-ils à
certaines lois internes du langage ? L’absence de changement syntaxique favorise-t-il les "modulations"
sémantiques, et inversement, les bouleversements syntaxiques entraînent-ils une certaine stabilité sur le plan
sémantique ? Le niveau même du phrasal verb serait-il en jeu, la valeur de la particule ayant une incidence sur
l’environnement actanciel ? Sachant que nous avons six combinaisons sémantiques "possibles" avec les actants,
nous avons recensé toutes les combinaisons attestées dans notre corpus, ce qui conduit au résultat suivant :
Phrasal Verbs
Niveau 1
Niveau 2
Niveau 3
Phrasal
Verbs
Niveau 1
Niveau 2
Niveau 3
In
6+
∅
3+
Combinaisons actantielles attestées dans notre corpus :
Out
Down
Up
Over
6+
5+
6+
4+
6+
3+
6+
4+
4+
4+
4+
5+
Off
6+
4+
5+
On
4+
6+
4+
Particules « non attestées » dans les diverses combinaisons sémantiques62 :
Phrasal verb
↓Nature des actants→
Phrasal verb « transitif »
« intransitif »
Pas de C1
C1 animé
C1 non animé
C0 animé / activité
Toutes particules
Toutes particules attestées
Toutes particules attestées
humaine
attestées
C0 non animé
ON
OVER, ON
DOWN, UP, OVER
C0 animé / activité
IN, DOWN
IN
IN
humaine
C0 non animé
IN
IN, DOWN, OVER, OFF
IN, DOWN, OVER, OFF
C0 animé / activité
Toutes particules
Toutes particules attestées
Toutes particules attestées
humaine
attestées
IN, OUT, DOWN, UP,
IN, OUT, DOWN, UP, OVER, OFF,
C0 non animé
IN
ON
ON
Si l’on reprend maintenant la grille des changements de "valence syntaxique", on s’aperçoit qu’aussi bien pour
les cas d’augmentation de valence que pour ceux de diminution de valence, les actants renvoient dans leur
Les cas les plus intéressants sont les incompatibilités sémantiques avec telle ou telle particule, comme
l’indique le tableau ci-dessous, où l’on perçoit que plus la particule est directionnelle, plus les combinaisons
actancielles sont larges, et qu’inversement, plus la particule est notionnelle, plus le champ actanciel est réduit.
62
71
Cahier du CIEL 2005-2006
immense majorité à des C0 ou C1 animés ou "activité humaine", avec l’exception notoire des éléments de la
Nature. Voici quelques exemples qui mettent en perspective les changements de valence syntaxique (−) et (+) :
« Diminution de valence syntaxique (−) » :
The panic beat and swept in/ …the light poured in.
My thoughts are shooting out/ …hate came pouring out/ however these tensions play out,…/ In any case my nerve was giving
OUT
out…/…peace will break out…/ This grass (…) its blades spread out…
DOWN I had broken down at last…
The coast road (…) climbs up…/ His blood pressure was liable to shoot up…/ the evening seemed quietly to break up…/ His
UP
eyes filled up…/ This old flame turning up./ …the physics does not add up.
…the brown leather gave off a fresh rare smell./ My surprise soon wore off./ Thirty years of assiduously campaigning for the
OFF
Conservative Party and courting its leading figures paid off handsomely.
ON
I think holding on like crazy is the only thing I understand./ The evening drew on…
« Augmentation de valence syntaxique (+) » :
He drowns all conversation out…/ I carefully worked out where I could find a glass of water and some aspirins…/ Or if some one
OUT
would only blow her brains out…/ I had frozen them out…
…he was going to get his breakfast and shine himself up for the court…/ …you were working yourself up./ After all, if a
UP
government like Italy’s were to abuse that freedom, by running up unmanageable deficits,…/ He would be able to work up a
sound business.
OFF
Sorry, I’ve been talking my head off…/ …Bet you’re freezing your balls off, huh ?…He worked off his embarrassment…
IN
Ainsi, non seulement il semble bien y avoir une échelle (±) entre les particules quant à leur possibilité d’entrer
dans des schémas de changement de valence syntaxique lorsqu’il y a glissement tropique, mais en outre, l’étude
du corpus nous indique que ces changements de nature sémantique requièrent une présence quasi constante du
trait [+ animé] ou « activité humaine ». Inversement, la non modification de la « valence syntaxique » semble
permettre des changements beaucoup plus importants sur le plan sémantique, ce que nous résumons comme
suit :
Valence syntaxique//sémantique
Stabilité syntaxique (=)
Changement syntaxique (+) ou (−)
Stabilité
sémantique
±
+
Changement sémantique
+
Actants animés ou référant à une « activité humaine »
En outre, les phrasal verbs avec « augmentation de valence » sont encore plus stricts à cet égard que les phrasal
verbs avec « diminution de valence ». En effet, nous n’avons trouvé qu’un seul exemple avec « augmentation de
valence » où le C0 n’est pas un véritable "animé" au sens strict, mais dont la valeur référentielle est un "véhicule"
(objet de construction humaine) : A coach nearly ran us down in front of Trinity Church. Cf. le tableau :
Valence sémantique →
Traits sémiques des actants « Lexicalisation » construite
↓ Valence syntaxique
Stabilité de valence
[±] animés
±
Augmentation (+)
[+] animés
−
animés
+
Diminution (−)
On perçoit ainsi une différence interne entre l’augmentation et la diminution de « valence syntaxique ». La
diminution de valence syntaxique est davantage propice à la lexicalisation ("non compositionnalité") et à la
construction de procès d’achèvement, bien que cela dépende aussi de la particule adverbiale [cf. OFF3, OUT3 et
UP3]. La diminution syntaxique se voit en quelque sorte compensée par une relation sémantique forte, dont les
actants sont des "animés" ou plutôt peut-être, presqu’obligés, « syntaxiquement », de le devenir. En revanche,
l’augmentation syntaxique est contre-balancée par une relation sémantique plus faible, d’où une lexicalisation
moindre qui conduit presque toujours à un C 0 très fortement "animé", afin que celui-ci puisse piloter le nouveau
poids syntaxique du phrasal verb, lequel pourra aussi représenter une « double prédication » (cf. 2.2.2.). Nous
pouvons maintenant comparer les deux axes mis au jour → « valence syntaxique // valence sémantique » :
Ordre d’occurrence des « particules adverbiales » dans nos grilles comparatives :
IN
DOWN OVER ON OUT OFF UP → (+)
Valence syntaxique → (−) ←
IN
DOWN ON OFF OUT UP → (+)
Valence sémantique → (−) ← OVER
72
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Cette légère différence entre les deux axes correspond au sémantisme inhérent de chaque particule, over,
particule de « franchissement de frontière » étant largement concurrencée par le triplet off, out et up qui sont les
particules téliques par excellence et provoquent ainsi le plus de changements, tant sur le plan syntaxique que
sémantique. Off cède sans doute la place à out, sur l’axe de la valence sémantique, en raison de son ambivalence
aspectuelle (ingression/égression). Enfin, on représente le parfait équilibre de stabilité que lui confère son
sémantisme de continuité. La lexicalisation est à l’œuvre à plusieurs niveaux dans la construction complexe des
phrasal verbs, les plus lexicalisés étant ceux qui répondent à la concomitance de quatre opérations (niveau 3,
diminution de valence, inversion d’actant, procès d’achèvement), et s’avèrent les plus difficiles à appréhender
tant en « production » qu’en « reconnaissance ». Ex : It was only right that some of Gersbach’s grossness should
rub off on her/ How will it make out when Moses E. Herzog has his way ?/ …but the physics does not add up.
2.1.4. Conclusion de l’étude « syntaxico-sémantique » du phrasal verb
Nous avons tenté, au cours de cette étude sémantico-syntaxique du « phrasal verb » de mettre en perspective
plusieurs opérations de nature « sémantique » et « syntaxique » qui fondent la composition du phrasal verb.
Nous sommes parti (en 2.1.1.) de la « sémantique verbale » en considérant l’incidence de la particule sur le
procès du verbe simple. En fonction de son sémantisme inhérent, la particule adverbiale est porteuse d’une
"dynamique" qui confirme ou bien transforme le sémantisme verbal de son prédicat support. Nous avons parlé en
2.1.1.2., en cas de changement du sémantisme verbal, d’activation ou de désactivation de la dynamique verbale,
métaphore de nature « musicale » qui nous permet maintenant d’aller un peu plus loin sur le plan cognitif. En
effet, si nous mettons en parallèle les changements (ou non) du « sémantisme verbal » avec les différents
niveaux fonctionnels du phrasal verb, nous observons les grandes tendances suivantes :
1. La stabilité du « sémantisme verbal » se traduit par une très large représentation des trois niveaux fonctionnels
de phrasal verb [directionnel (1), aspectuo-modal (2), notionnel (3)]
2. Les changements du « sémantisme verbal » se répartissent principalement comme suit :
a) → vers l’ACCOMPLISSEMENT : majorité de niveaux 1 et 2.
b) → vers ACTIVITÉ : majorité de niveaux 1 et 2.
c) → vers ACHÈVEMENT : majorité de niveaux 3.
La véritable opposition se situerait donc moins entre une "activation" ou "désactivation" du sémantisme verbal
construit par la particule qu’entre une ± grande "compositionnalité" du phrasal verb. [cf. T. 22 où les procès
d’accomplissement favorisent plutôt la compositionnalité et ceux d’achèvement plutôt la non compositionnalité]
Transformation du sémantisme verbal et compositionnalité63 Tableau 22
ACCOMPLISSEMENT
ACTIVITÉ
ACHÈVEMENT
(procès borné à droite)
(procès non borné)
(procès globalisé)
{[+] compositionnel}
{[−] compositionnel}
Activité → ACC [(−), sauf ON] / État → ACT [(+), IN, OUT, UP, ON] / ACT → ACH [(−), toutes]
État → ACC [(+), OUT, DOWN, UP, OFF]
ACH → ACT [(+), DOWN, UP, OVER, OFF, ON]
ACH → ACC [(+), sauf ON]
ACC → ACH [(−), IN, OUT,
DOWN, UP]
ÉTAT
63
Le tableau 22 répertorie les divers cas de transformation du sémantisme verbal vers les quatre types de procès
en indiquant 1. le type de transformation (augmentation ou diminution du "sémantisme verbal") ; 2. les particules
que cette transformation concerne [Ex : ACT → ACC : toutes les particules sauf ON ; ACT → ACH : toutes les
particules ; ACH → État : ON seulement, etc.] ; 3. le degré de compositionnalité du phrasal verb obtenu.
73
Cahier du CIEL 2005-2006
ACH → État [(−), ON]
NB: les transformations de sémantisme verbal vers des procès d’activité ou d’état construisent plutôt des phrasal verbs de
niveaux 1 et 2, tout ceci étant naturellement une question de degré.
Rappel : (−) signifie ici diminution du sémantisme verbal, alors que (+) signifie augmentation du sémantisme verbal
Tous ces changements participent bien d’un faisceau de paramètres "cumulatifs". Aussi allons-nous regrouper ciaprès ces différents niveaux d’opérations64, afin de mieux appréhender le rôle des particules adverbiales les plus
utilisées. Le tableau 23 prendra en considération la répartition des sept particules à partir de ces quatre critères,
tandis que le tableau 24 présentera un résumé des « traits distinctifs » de chaque particule en fonction du niveau
fonctionnel du phrasal verb, de la valence (syntaxique et sémantique), et du sémantisme verbal construit.
64
Quatre critères demeurent discriminants dans toute approche analytique du « phrasal verb » : 1. Degré de
« compositionnalité » ou niveau fonctionnel [directionnel, aspectuo-modal, notionnel] du phrasal verb ; 2.
Sémantisme verbal construit ; 3. Valence syntaxique ; 4. Valence sémantique.
74
Tableau résumé sur le degré de compositionnalité des « phrasal verbs » : Répartition des particules adverbiales
Niveau du « phrasal verb » →
↓ Paramètres "syntaxicosémantiques"
État
Achèvement
Sémantique
Activité
verbale65
Accomplissement
(=)
Valence
syntaxique
(+)
(−)
(=)
Valence
sémantique
65
Tableau 23
(+) ← « Degré de compositionnalité » → (−)
Niveau 1
Niveau 2
Niveau 3
IN, OUT, DOWN, UP, OVER, OFF, ON
IN, OUT, DOWN, UP, OVER, OFF, ON
IN, OUT, DOWN, UP, OVER, OFF, ON
IN, OUT, DOWN, UP, OVER, OFF
IN, OUT, DOWN, UP, OVER, OFF, ON
(sauf ACC)
OUT, DOWN, UP, OVER, OFF, ON
OUT, UP, OVER, OFF, ON
OUT, DOWN, UP, OVER, ON
OUT, DOWN, UP, OVER, OFF
OUT, DOWN (sauf ACH), UP, OVER,
OFF (sauf ACT), ON (sauf ACC)
IN, OUT, DOWN, UP, OFF, ON
IN, OUT, DOWN, UP, OVER, OFF, ON
OUT (ACH + ACC), UP (ACH + ACC),
OFF (ACH + ACC), ON (ACT)
OUT (ACH + ACT), DOWN (ACH),
UP (ACH + ACC), OFF (ACH)
IN (ACC), OUT (ACC), DOWN (ACH +
ACC), UP (ACC), OFF (sauf ACT)
IN, OUT, DOWN (sauf État), UP (sauf
État), OVER (ACH), OFF (sauf État), ON
(État + ACH)
IN (ACH + ACC), OUT, DOWN (sauf
État), UP, OVER (ACH), OFF, ON (État +
ACH)
(+)
DOWN (ACH)
(−)
IN (ACH + ACC), OUT, DOWN (ACH +
ACT), UP (sauf ACC), OFF (ACH + ACT),
ON (État)
IN, OUT, DOWN, UP, OFF, ON
IN, OUT, DOWN, UP, OFF
IN, OUT, DOWN (sauf ACT), UP (ACH +
ACC), OVER (ACH), OFF, ON (sauf ACC)
IN (ACH), OUT (sauf État), DOWN (ACH +
OUT, DOWN (ACC), UP (ACT + ACC),
ACC), UP (sauf État), OVER (ACH), OFF
OVER (ACC), OFF (ACC)
(ACC)
IN (ACH), OUT (sauf État), DOWN (ACH +
OUT (État et ACT = ∅), UP, OFF (sauf
ACT), UP, OVER (ACH), OFF (sauf État), ON
ACT), ON (ACC = ∅)
(ACC = ∅)
OUT, DOWN (ACH + ACC), UP,
IN (ACH + ACT), OUT (sauf ACT), DOWN
OVER (ACC), OFF (ACH + ACC), ON (sauf État), UP (ACH + ACC), OFF (ACH), ON
(ACH + ACT)
(ACH)
OUT (ACH + ACC), UP (ACT + ACC),
OUT (ACH), UP (ACC)
OFF (ACC)
Nous adoptons pour ce tableau les abréviations suivantes : ACH = Achèvement ; ACT = Activité ; ACC = Accomplissement.
Etude systématique du comportement des « particules adverbiales » au sein des « phrasal verbs » :
Prise en compte Niveau fonctionnel du PV→
des
≠ Sémantisme verbal construit
paramètres
(=) État
Achèvement
Activité
Accomplissement
(+) État
Achèvement
Valence
Syntaxique
Activité
Accomplissement
(−) État
Achèvement
Activité
Accomplissement
(=) État
Achèvement
Activité
Accomplissement
(+) État
Achèvement
Valence
sémantique
Activité
Accomplissement
(−) État
Achèvement
Activité
Accomplissement
Tableau 24
Niveau 1
Niveau 2
Niveau 3
In Out Down Up Over Off On In Out Down Up Over Off On In Out Down Up Over Off On
+
+
+
+
∅
∅
∅
+
+
+
+
+
∅
+
∅
+
∅
∅
∅
∅
∅
+
∅
+
+
+
+
+
∅
∅
∅
+
+
+
+
+
+
+
+
+
∅
∅
∅
∅
+
+
+
+
+
+
+
+
∅
+
∅
+
∅
+
+
+
∅
+
+
+
∅
+
∅
∅
∅
+
+
∅
+
+
+
+
∅
∅
∅
+
∅
+
+
+
+
+
+
+
∅
∅
∅
∅
+
+
+
∅
+
+
+
+
∅
∅
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
+
+
+
+
+
+
∅
+
∅
+
+
+
+
+
+
+
∅
∅
∅
∅
∅
+
+
∅
+
+
+
−
∅
∅
∅
−
+
+
∅
−
+
+
∅
−
∅
∅
∅
−
+
∅
∅
−
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
+
+
+
+
+
+
+
+
∅
+
∅
+
+
+
+
+
∅
+
∅
∅
∅
+
∅
+
+
(+)
+
+
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
∅
+
∅
+
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
+
+
+
+
∅
∅
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
∅
∅
∅
+
∅
+
∅
+
+
+
+
+
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
+
+
∅
+
∅
∅
∅
+
+
+
∅
+
∅
+
∅
+
∅
∅
∅
∅
∅
+
∅
+
+
+
+
−
∅
∅
∅
−
+
+
+
−
∅
+
+
−
∅
∅
∅
−
∅
∅
+
−
+
+
+
+
∅
+
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
+
+
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
+
+
+
+
∅
+
+
+
∅
+
+
+
+
+
∅
+
∅
+
∅
+
∅
+
+
∅
+
+
∅
+
∅
+
∅
+
∅
+
+
∅
∅
+
+
+
∅
∅
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
+
∅
+
∅
+
+
+
+
+
+
+
∅
+
∅
+
∅
∅
+
+
∅
+
∅
+
∅
+
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
+
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
+
+
+
+
∅
∅
∅
+
∅
+
+
+
∅
+
∅
∅
∅
∅
∅
+
∅
+
∅
∅
+
+
+
−
∅
∅
∅
−
+
+
+
−
∅
+
∅
−
∅
∅
∅
−
∅
∅
∅
−
Ces tableaux 23 et 24 nous permettent d’affirmer qu’il existe bien un certain nombre de corrélations entre les
quatre critères dont nous parlions ci-dessus [2.1.3.5] dans la marche du phrasal verb vers la « lexicalisation » [cf.
1. niveau 3 ; 2. diminution de valence syntaxique ; 3. inversion d’actant ; 4. transformation d’un procès d’activité
en procès d’achèvement], sans oublier naturellement le rôle propre que joue chaque particule adverbiale en
fonction de sa valeur « notionnelle ». Nous pouvons ainsi établir les trois remarques suivantes :
1. Il y a bien corrélation entre sémantique verbale, le niveau fonctionnel du phrasal verb et la valeur de la
particule adverbiale. Ainsi, tous les cas de niveau 1 sont attestés, à l’exception de on, qui, rappelons le,
ne construit pas de procès d’accomplissement. Pour le niveau 2, pas de in bien sûr, quasi-absence de
« down ⇒ achèvement » et pas de « off ⇒ activité ». Pour le niveau 3, pas de "over ⇒
état/activité/accomplissement" ; en revanche, toutes les particules construisent un procès d’achèvement.
2. Il y a bien également corrélation entre sémantique verbale, le niveau fonctionnel du phrasal verb et la
« valence syntaxique ». Toutes les particules sont attestées lorsqu’il n’y a pas de changement de
valence syntaxique (sauf in, niveau 2). En cas d’augmentation de valence syntaxique, nous remarquons
une certaine corrélation entre le niveau fonctionnel du phrasal verb et la typologie verbale : pour les
niveaux 1 et 2, plutôt des procès d’accomplissement ; pour le niveau 3, nous assistons à un glissement
vers des procès d’achèvement. Notons que out et up, particules les plus téliques, génèrent tous les types
de procès. En cas de diminution de valence syntaxique, nous observons une corrélation entre le niveau
fonctionnel du phrasal verb et la typologie verbale, avec un glissement vers les procès d’achèvement au
niveau 3. Une différence fondamentale apparaît ainsi entre la diminution et l’augmentation de valence
syntaxique, celle-ci construisant davantage de procès d’accomplissement que celle-là.
3. Enfin, il y a bien également corrélation entre sémantique verbale, le niveau fonctionnel du phrasal verb
et la « valence sémantique ». Toutes les particules sont attestées lorsqu’il n’y a pas de changement de
valence syntaxique (sauf in, niveau 2), avec un glissement des procès vers l’achèvement. En cas
d’augmentation de valence syntaxique, on n’y rencontre guère que les particules téliques : out, up et
off. Lorsqu’il y a diminution de valence syntaxique, nous observons alors un certain décroissement
entre le niveau 1 et le niveau 3, avec toujours ce glissement vers des procès d’achèvement.
Toutes ces oppositions nous permettent ainsi de mieux appréhender les trois niveaux de phrasal verbs mis
au jour dans le chapitre 1, avec deux pôles "antithétiques" que nous pourrions représenter comme suit :T. 25
« Compositionnalité »
Niveau 1
Valence syntaxique (=)
Champ actanciel canonique
« Accomplissement »
« Lexicalisation maximale »
↔
Niveau 3
Valence syntaxique (−)
Bouleversement actanciel
« Achèvement »
Les "phrasal verbs" oscillent ainsi – potentiellement – entre deux catégories « extrêmes » (niveau 1, stabilité de
valence syntaxique, champ actanciel canonique et procès d’accomplissement – versus – niveau 3, diminution de
valence syntaxique, bouleversement actanciel et procès d’achèvement). La combinaison "flexible" des différents
paramètres permet ainsi au linguiste de mesurer le plus ou moins haut degré de « compositionnalité » ou de
« lexicalisation » qu’atteint le phrasal verb. Il nous semble d’ailleurs plus pertinent de parler de « continuum »
entre ces deux pôles compris entre le [+] « compositionnel » et le [−] « compositionnel ». Terminons en donnant
quelques exemples qui illustreront cette opposition entre « compositionnalité » et lexicalisation :
77
Cahier du CIEL 2005-2006
Particules
adverbiales
IN
OUT
DOWN
UP
OVER
OFF
ON
Degré de Compositionnalité du « phrasal verb » Tableau 26
[+] compositionnel
[±] compositionnel
[−] compositionnel
Well, even if it was a trap, I would walk Who’s going to fill in when Helen’s on Don’t look at me, Etta broke in
straight in.
maternity leave ?
brusquely.
It would take hours for the Marines to get Don tried to persuade him to sit out the How will it make out when Moses E.
their wounded out.
night there.
Herzog has his way ?
At eight o’clock he settles down for The batteries in your radio are running
You said your college closed down.
supper.
down.
We spent the afternoon blowing up If you set up with Lizzie I shall spoil
I put down my glass and stood up.
balloons for the party.
your life as you spoilt mine.
This is the only way I know of getting He said he would leave me alone to think Thornaby took over as secretary in
my message over to you clearly.
things over for five minutes.
1976.
A lot of dirt certainly came off on the
My surprise soon wore off.
He got off with a £50 fine.
cloth.
I left the pyjamas on the bed and told him He suggested to his colleague that Now don’t take on, darling ! Honestly,
to get them on.
perhaps they should get on.
I won’t be any time at all.
Ainsi, si toutes les particules adverbiales que nous avons étudiées peuvent directement ou indirectement
renvoyer à une « activité », plus les opérations syntaxico-sémantiques se complexifient (niveau fonctionnel du
phrasal verb, valence syntaxique/sémantique), plus c’est le caractère télique [à l’exception de on qui ne construit
jamais de procès d’accomplissement] des particules qui semble l’emporter au sein du phrasal verb, avec
cependant des différences. En effet, l’augmentation de valence syntaxique apparaissant toujours davantage
compositionnelle, les procès d’activité sont moins nombreux, ce qui marque bien la corrélation entre les valeurs
notionnelles des particules et les opérations syntaxiques ; mais, ce qui peut sembler paradoxal, les procès
d’activité réapparaissent aux niveaux 2 et 3 avec up, out et off (particules téliques). D’autre part, la diminution
de valence syntaxique étant plus lexicalisée, elle permet de générer une plus large palette de procès, ainsi que
nous pouvons l’observer dans les tableaux 23 et 24, où les quatre types de procès sont fort bien représentés pour
l’ensemble des particules, à l’exception peut-être de over (achèvement seulement). Nous observons ainsi un
glissement fonctionnel des particules adverbiales : les moins téliques (in, down) se trouvent en quelque sorte
neutralisées ; au niveau 3, elles participent moins à des procès d’activité et contribuent même davantage à des
procès téliques66. Quant aux particules téliques (out, up, off), elles s’affranchissent de leur valeur première pour
revenir, de façon quasi métonymique, à la condition même de leur finalité (le moyen pour le but), et n’hésitent
pas à créer des procès d’activité. Ainsi, la « lexicalisation » du phrasal verb passe bien par une « abstraction » de
plus en plus forte des opérateurs utilisés. Les particules adverbiales, à l’instar des phrasal verbs, adoptent ainsi
un système en boucle, dans lequel la « compositionnalité » du phrasal verb est inversement proportionnelle à la
diminution de valence syntaxique, ainsi qu’aux bouleversements du champ actanciel et du sémantisme verbal.
Les différents critères "sémantico-syntaxiques" mis au jour en 2.1. vont maintenant nous permettre d’aborder les
mécanismes de concentration prédicative, à l’œuvre dans la "dérivation synthétique" (double prédication,
ergativité, conversion), qui caractérise le phrasal verb, envisagé comme « nœud prédicatif » très productif.
2.2. Etude des mécanismes sous-jacents de la « concentration prédicative » du
phrasal verb
66
Comparons ainsi le glissement entre Activité et Accomplissement de deux particules : down et up :
Sémantique verbale →
↓Valence syntaxiqueActivité →AccomplissementNiveau 1Niveau 2Niveau 3Niveau 1Niveau 2Niveau
3DOWN(=)++∅+++(+)∅+∅+∅+(−)+∅++∅∅UP(=)++∅+++(+)∅+++++(−)++++++
78
Nous venons de démontrer que loin d’être un produit fini de surface, le phrasal verb, souvent présenté dans les
grammaires de l’anglais comme un élément apparemment "figé", qui appartiendrait uniquement au lexique, est
en réalité une unité lexicale construite à partir d’un faisceau d’opérations qui mettent en jeu, non seulement le
niveau énonciatif, mais aussi le niveau prédicatif67, dans la mesure où le phrasal verb peut justement participer
de relations de repérages inter-propositionnels complexes qui se traduisent par des "compositions de lexis".
Après avoir démontré l’articulation qui existe entre "syntaxe et sémantique" au sein du phrasal verb, nous
envisagerons maintenant une analyse de nature spectroscopique, dans la mesure où nous pensons que le phrasal
verb est bien l’aboutissement d’une « dérivation synthétique ». Nous entendons le terme de dérivation68 au sens
large, que nous qualifions de synthétique69, puisqu’il s’agit bien de la transformation d’un adjectif ou d’un nom
en "verbe" (conversion) et/ou de la composition de plusieurs lexis (concentration), dont la trace apparaît toujours
en surface, quelle que soit la complexité des opérations, à travers le même schéma syntaxique : « verbe ↔
particule ». Nous étudierons les conditions de productivité lexicale du phrasal verb à partir de deux critères : la
conversion et la double prédication, avant de tenter une formalisation des schémas de dérivation du phrasal verb.
2.2.1. Conversion syntaxique
Nous assistons avec le phrasal verb à une véritable capacité de « concentration » lexicale, un peu à l’instar de ce
qui se passe pour la formation des noms composés. Le phrasal verb peut ainsi participer de la transformation
d’une catégorie lexicale en une autre, phénomène de conversion syntaxique, puisque la plupart du temps, le
verbe simple n’existe pas sans la présence de la particule (cf. *to egg, mais → to egg on).
2.2.1.1. Dérivation adjectivale, nominale et verbale
Leonhard Lipka70 a eu l’intuition de voir pour certains phrasal verbs un verbe issu de structures sous-jacentes
complexes comprenant un adjectif, un verbe ou un nom. Ainsi, "to helicopter out" viendrait d’une structure plus
profonde : {<<<a take/bring b> (∈ out)> by helicopter>} (schéma simplifié). Ici, le « nom » devient prédicat.
1. Dérivation adjectivale [deadjectival VPCs, Verb Particle Constructions]
71
Lipka donne ensuite plusieurs exemples de ce phénomène syntaxique en langue anglaise : “we clear a river (by
removing mud)” → we clear out the mud, énoncé qui ne veut pas dire *we make the mud clear ! (l’adjectif
clear étant le « résultat » de « take the mud out »), ce qui donne schématiquement : <{(we remove mud) ∋ (out
of river)} ⇒ {river be clear}>, le « contenu » ou le « contenant » pouvant, l’un ou l’autre, apparaître en surface :
they cleared out the mud [river = Ø ], c’est le contenu (mud) qui apparaît.
67
"Opération de mise en relation des termes d’un schéma de lexis instancié." Groussier, Rivière, op. cit. p. 155
« Pris en un sens large, le terme de dérivation peut désigner de façon générale le processus de formation des
unités lexicales. Dans un emploi plus restreint et plus courant, le terme de dérivation s’oppose à composition
(formation de mots composés). […] La lexicologie traditionnelle fait également usage du concept de dérivation
impropre (ou hypostase) pour désigner le processus par lequel une forme peut passer d’une catégorie
grammaticale à une autre sans modification formelle. » Dictionnaire de linguistique, Larousse.
69
"Synthétique s’oppose ici à analytique. Est synthétique une langue qui tend à réunir en un seul mot plusieurs
morphèmes. Le français est une langue analytique parce qu’il exprime les fonctions par des mots autonomes
appelés prépositions et que dans une phrase chacune des unités reste relativement indépendante des autres." Ibid.
70
Semantic structure and word-formation, verb-particle constructions in contemporary English (1972)
71
A propos des "adjectifs" qui deviennent des verbes, L. J. Brinton ajoute en citant Lipka : "In the former, ‘the
result of the process or action denoted by the VPC is expressed by the adjective that serves as a basis for its
derivation’", L. J. Brinton, op. cit., p. 177. Exemples : black out, broaden out. Notons que l’on trouvera
également un énoncé [avec Groupe Prépositionnel] tel que : he blacked the terrible accident out of his mind, ce
qui n’est pas sans nous rappeler les structures résultatives propres aux langues germaniques.
68
79
Cahier du CIEL 2005-2006
they cleared out the river [mud = Ø], c’est le contenant (river) qui apparaît. De
même: It’s about time I cleared out the kitchen cupboards, ce que nous formalisons “schématiquement” par :
<{(I remove things) ∋ (out of cupboards) } ⇒ {cupboards be clear}>
2. Dérivation nominale [denominal VPCs]
Nous donnons ci-après quelques exemples de Lipka72 en rendant compte tout d’abord de son analyse formelle,
puis en proposant la nôtre (avec les outils de la T.O.E). : "Bomb out = to get (drive, force) NP out with (or as if
with) bombs. / Smoke out = to get NP out by (or as if by) using smoke", ce que Lipka formalise par la suite :
{NP1 + GET + OUT + NP2 + WITH + NP3}, et dans une perspective "Culiolienne" : {<a r [smoke] (b)> ∈
LOC} ⇒ {<b be out (of LOC)>} (schéma très simplifié). Lipka donne d’autres exemples où la particule up joue
un rôle prépondérant : "Students become couples → they couple up. / They make stones into heaps → they heap
up stones", que nous pourrions analyser comme ceci : {[<a r stones> ∈ LOC] ⇒ <stones become heaps>}, up
étant en l’occurrence un opérateur de localisation tant externe ("directionnelle") qu’interne ("aspectuelle").
3. Dérivation verbale [deverbal derivatives]
Enfin, Lipka entrevoit l’hypothèse que certains phrasal verbs seraient des « condensés » de plusieurs verbes :
“The fourth possibility of interpretation is that the VPC is regarded as a deverbal derivative which goes back to a sentence
containing an adverbial complement of manner ,by Vping‘, as in beat up eggs ,mix/by beating‘, blow out a candle
,extinguish/by blowing‘.” Lipka, Ibid., p. 115.
Ainsi, Lipka a bien l’intuition de structures “préconstruites” à propos du phrasal verb, mais nous allons présenter
cette thèse de façon plus systématique. Nous présenterons en 2.2.1.2. nos grilles de conversion syntaxique qui
ont retenu exclusivement la dérivation « nominale » et « adjectivale », que nous commenterons en 2.2.1.3. Nous
reviendrons sur la dérivation « verbale » en 2.2.2 (double prédication), où il apparaîtra que le phrasal verb peut
être la trace, en structure de surface, de deux « prédications » sous-jacentes [to ask someone to do something // to
ask someone out]. Ce phénomène sera bien entendu à relier avec ce que nous avons dit en 2.1.2. à propos des
variations de la valence syntaxique, et confirmera le rôle « prédicatif » que peut jouer la particule verbale.
Les grilles de « conversion syntaxique » sont élaborées – pour chacune des sept particules étudiées – à partir de
plusieurs paramètres :
1. le niveau fonctionnel du phrasal verb.
2. la dérivation « nominale » [Ex : rope → rope in] ou « adjectivale » [black → black out].
3.
le sémantisme verbal construit.
Nous en tirerons les enseignements appropriés en 2.2.1.3. (commentaire des grilles de conversion syntaxique)
72
Lipka établit 10 « transfomations de base » pour rendre compte des opérations de dérivation au sein du
phrasal verb. Nous intégrerons ces transformations en 2.2.3.3 [tableaux 36a et 36b]
80
2.2.1.2. Grilles de conversion syntaxique du « phrasal verb » et résultat du sémantisme verbal construit (3 niveaux)73 Tableau 27
IN → Niveau 1 (valeur directionnelle ou locative)
Dérivation
État
Nominale
∅
Adjectivale
∅
Achèvement
Activité
Accomplissement
I got a last glimpse of the sky, full of subdued light, and then I began noisily fumbling
with the handle of the door. I blundered in, leaving the door open, found the torch, then
The Delta flight touched down smoothly at Atlanta and taxied in. All that remained now was
the lamp and the matches. p. 101/ He felt his way to the corkscrew stair and went
the two-hour flight to Toronto. Detective, p. 294/ The first one, in October 1999, appeared to
stumbling down it; and there in the darkness before his unblinking eyes the memories
be successful but was later pronounced a partial failure after it turned out that the interceptor at
came storming in (…) ” The Spire, p. 126/ Still, Herzog considered, he did look terrible,
∅
first homed in on the decoy, not the real target. This time the Pentagon is stressing that it will
caved-in; he was losing more hair, and this rapid deterioration he considered to be a
take several weeks to analyse the data from the test and see whether everything really worked.
surrender to Madeleine and Gersbach, her lover, and to all his enemies. Herzog, p. 24/ He
[Missile tests] The Economist, July 21st 2001, p. 42
handed June in, and when he was seated in the fiery heat of the blue plastic rear, he took
her on his lap. Herzog, p. 294
Jason was tugging at his coat, shouting, ‘Daddy ! Daddy !’ Ainslie lifted him with a joyous
‘Happy birthday !’ and the three were locked together in each other’s arms. But not for
long. Karen’s younger sister, Sofia, tall, slim, and sexy, eased herself in to give Malcolm
∅
∅
an affectionate kiss, followed by her husband, Gary Moxie, a Winnipeg stockbroker who
gripped Malcolm’s hand, assuring him, ‘The whole family’s proud of what you do, Malc.
Want to hear a lot about it while you’re with us.’ Detective, p. 296
IN → Niveau 2 : (valeur aspectuo-modale) → ∅
IN → Niveau 3 (valeur notionnelle)
Dérivation État
Achèvement
Activité
Accomplissement
“I can only hope,” Ainslie said, “that someone will speak that way about me someday.” He continued, “Do you think the
old gentleman can tell me anything about the death ?” “I wouldn’t be surprised,” Karina Vazquez answered. He’s very
He gestured dismissively. “Never mind; I believe you. But I
tuned in to family affairs, but keeps a lot to himself, and Francesco and I don’t ask questions.(…) Detective, p. 340/
could still rope you in by explaining how you helped me hide
Nominale
∅ Paige chimed in, “And I’m travelling with you, Cyn. Wouldn’t dream of letting you go alone. I’ll go pack your bags. Is
∅
the evidence. So if they found me guilty, you’d be fucked – an
that OK?” Detective, p. 469/ But if the two meetings go ahead as planned before the end of the year, and if Pakistan can
accessory at least.” Detective, p. 425
rein in the militants before they commit the sort of atrocity that would derail the entire enterprise, there is still a chance
that the foundations of the Agra summit can be built on. The Economist, July 21st 2001, p. 13
Adjectivale ∅
∅
∅
∅
OUT → Niveau 1 (valeur directionnelle ou locative)
Dérivation État
Achèvement
Activité
Accomplissement
“The poor humpers !” he muttered and it didn’t take it long to turn to the frustration of his
own situation. Ever since he’d come up against the fact that life just doesn’t hand you out
things because you happen to want them, he’d carried a grudge. The Barracks, p. 117/
There was an idea which I had received from the conversation, but for some time, although it
They handed his daughter out to him and escorted them to the elevator, which seemed
was there, I could not chisel it out or identify it. p. 201/ “He found one of the oak logs
roomy enough for a squadron. Herzog, p. 298/ Before the church door was the Kingsmouldering. By the luck of his wit he carried an adze with him. If he went for water the roof
Nominale
∅ Harman plot, the landowners of the district before the New Ireland had edged them out,
would have been ablaze and the lead like a river before he could get back. He adzed out the
the deer parks of their state split into farms (…) The Barracks, p. 223/ The policeman
embers. He made a hole you could hide a, a child in; and he carried the embers out in arms that
opened a folder and began to mark the thick paper of a printed form with his yellow
were roasted like pork. Did you know that ?” The Spire, p. 15
pencil. “You come out of this parking lot – what speed ?” “I was creeping. Five, eight
miles an hour – I just nosed out.” Herzog, p. 291/ Herzog was tired, dragged out, as he
dialled his brother, but far from downcast. For some reason he believed he had done well.
73
Les exemples proviennent de 1. The sea, the sea, de I. Murdoch avec pagination seule ; 2. autres ouvrages et magazines indiqués.
Adjectivale
∅
He was running true to form, yes; more mischief; and Will would have to bail him out.
Herzog, p. 309/ Indeed, their tentacles reached into parts of the UDF that a few years
earlier had sounded as keen as Simeon’s lot now do to root out corruption. [Bulgaria] The
Economist, July 21st 2001, p. 39
“Oh, that was just to get away from home, I got a grant and cleared out. No, I think if I
could choose now I’d like to be an actor.” p. 255
OUT → Niveau 2 : (valeur aspectuo-modale)
Dérivation État
Achèvement
None of the others ever went on holidays. They spaced
out their leave for the turf and potatoes, little jobs in
their gardens and house, bringing timber from the
Nominale
woods in the rowboat, and the excursions they made
with their wives to town, mostly to buy clothes and
shoes. The Barracks, p. 155
Adjectivale
I eased the window out and got my finger into the crack. Then the window came open, not
having been properly latched on the inside, and I was able to swing my leg over. p. 455
Activité
Accomplissement
She had neither words nor formulas to
parrot out the catalogue of this état, and
how could something so much the living
état of herself be état of sin ? The Barracks,
p. 118
He had been to the Fishermen’s Stores and kitted himself out with plimsolls and light
canvas trousers and a big loose cotton jersey which he now wore over a white shirt. p. 266/
This would probably have been ironed out had there not been a final breakdown over an
associated matter – the insertion of the words “cross-border” in the declaration. The
Economist, July 21st 2001, p. 58
The saints and martyrs, the worthies and
“It happens to many, many people,” he said. “Can’t base
confessors, dried out imperturbably at the
a whole life on that. It doesn’t mean that much.” “What
west end, having indifferently endured the
– a whole year of amnesia not mean much ? My
winter, just as they now waited indifferently
fourteenth year is blacked out.” Herzog, p. 123
to endure the sun. The Spire, p. 67
“Something has certainly happened,” she said, and she gave me her calmer face, deliberately
smoothing out her brow with her hand. p. 277/ The children slid till they were warm and
when they tired scattered buckets of water on the path and smoothed out bumps with an old
shovel. The Barracks, p. 71/ Reegan was on edge all this Christmas Eve, the worst evening
of the year for the policemen with drunkenness and brawling, the lockup had been cleaned
out days before in readiness. The Barracks, p. 175/ He might once have had the makings of a
clever character, but he had chosen to be dreamy instead, and the sharpies cleaned him out.
What more ? He was losing his hair. Herzog, p. 9
OUT → Niveau 3 (valeur notionnelle)
Dérivation État
Achèvement
Activité Accomplissement
The noises of the morning rose within her to a call of wild excitement. Never had she felt it so when she was rising to let up the blinds in the kitchen and rake out the
coals to get their breakfasts, the drag and burden of their lives together was how she’d mostly felt it then, and now it was a wild call to life; life and life at any cost. The
Nominale
∅
∅
∅
Barracks, p. 202/ “Do I ask for much ? The old veteran cripple runs up and down City Hall, from courtroom to courtroom – out to Twenty-sixth and California. For
them ! Do they care if I have to suck up to all kinds of pricks to get a little business ?” Sandor began to rake out the sink. Herzog, p. 95
And she and Gersbach managed and planned every step I took. They figured a headshrinker could help to ease me out – a sick man, exceptionally neurotic, perhaps
Adjectivale ∅ even hopeless. Herzog, p. 59/ That he needed straightening out was only too obvious. And who had more right than a woman who gave him asylum, shrimp, wine,
∅
∅
music, flowers, sympathy, gave him room, so to speak, in her soul and finally the embrace of her body ? Herzog, p. 207
DOWN → Niveau 1 (valeur directionnelle ou locative)
Dérivation
État
Achèvement
As if his prayer had called them, he heard them, even before he was properly centred down,
coming into the crossways with their noise and work. The Spire, p. 76/ That slender, thin-legged The benches were bolted down, the
Nominale girl with the dark brows that rose high and recurved again beside her eyes, and the wide mouth candy-vending machines padlocked.
which curved down at the corners – she had committed suicide, and Nachman ran away because Herzog, p. 184
(who could blame him) he would have had to tell Moses all about it. Herzog, p. 156
He did, suddenly, appear very
flushed, and Moses supported him,
Adjectivale
eased him down on the cement
∅
embankment of a lawn. Herzog, p.
256
Activité
Accomplissement
But prices were heading
down anyway thanks to For now, we must continue
increased
supply.
The keeping a lid on this, screwed
Economist, July 21st 2001, p. down tight.” Detective, p. 498
47
∅
∅
DOWN → Niveau 2 : (valeur aspectuo-modale)
Dérivation État Achèvement
Activité
Accomplissement
Nominale
∅
∅
∅
∅
I said, « The voice of reason. » “Of instinct. I feel it could all end in tears. Better to cool down. One should not come too close to what one may intuit as the misery
of others.” p. 178/ His leg’s stiff, it slows him down, but he likes walking, and the exercise does him good. p. 265/ She’ll calm down, she’ll be able to think, soon,
Adjectivale ∅
tomorrow.” p. 274/ He had to calm down these overstrained galloping nerves, put out this murky fire inside. Herzog, p. 33/ She was dressed and Mrs Casey was
∅
∅
smoothing down the back of her navy costume. The Barracks, p. 75/ Go, then – Ramona will feed you, give you wine, remove your shoes, flatter you, smooth
down you hackles, kiss you, pinch your lip with her teeth. Then uncover the bed, turn down the lights, and go into the essentials… Herzog, p. 166
DOWN → Niveau 3 (valeur notionnelle)
Dérivation État
Achèvement
Activité Accomplissement
All was movement, all was change, and somehow this was visible and yet unimaginable. And I was no longer I but something pinned down as an atom, an atom of an
Nominale
∅ atom, a necessary captive spectator, a tiny mirror into which it was all indifferently beamed, as it motionlessly seethed and boiled, gold behind gold behind gold. p. 146/
∅
∅
“Well, then, are you coming or not ?” said Ramona. “Why are you so hard to pin down ?” Herzog, p. 160
Adjectivale ∅
∅
∅
∅
UP → Niveau 1 (valeur directionnelle ou locative)
Dérivation
État
Achèvement
Activité
Nominale
We
were
now
inside the defile
with yellow rocks
towering up on
either side. p. 344
∅
A surge of rather large but very smooth slow waves was coming in towards me
and silently frothing up among the rocks; p. 285/ “Oh – the dog – the dog – I’d
forgotten – ” Some more tears welled up and ran over her cheeks which were
so bloated with crying that she was almost unrecognizable, but she controlled
herself. p. 307/ Her true truthful small voice wandered in the air patterning it
high up, making utterly still the group of men surrounding her. p. 363
Adjectivale
∅
∅
∅
UP → Niveau 2 : (valeur aspectuo-modale)
Dérivation État
Achèvement
Nominale
∅ (How these girls do treasure up one’s words.) p. 48/ “Left the army ?” I was
perhaps stupidly surprised and oddly dismayed, as if the army had somehow
been keeping James safe, or safely caged up, or innocuously occupied, or
something. p. 179/ “I’m not going to let you go, I’m never going to let you go.
See ? You can stay here and look after me even if we never say another bloody
word to each other. See ? Even if I have to chain you up – ” p. 198/ They were
ganging up against me. p. 313/ So the next early morning inspection found
Mullins and Casey and Brennan lined up the other side of the table before
Quirke and their faces and boots and uniforms shining clean, but Reegan was
still in bed. The Barracks, p. 229/ Remembering this, he concentrated on the
new bridge, screwed up his eyes and saw a straggling line of packmules, asses,
Activité
He would squat there holding
the sheet, and the master
carpenter would be lying on
his back and hammering up
into a corner. The Spire, p.
153
Accomplissement
Her dark wiry hair, looking almost black in the lamplight, was pinned up in some
sort of Grecian crown. p. 103/ I looked around me. Mountainous piled-up rocks hid
the house. p. 146/ I did not go through the village. I walked along the coast road in
the direction of the harbour, through the defile which I called ‘the Khyber Pass’,
where the big yellow rocks had invaded the land, heaping themselves up against the
side of the hill into a lumpy mound in which a narrow cleft had been cut to allow the
passage of the road. p. 193/ Lizzie levered herself up onto the sharp rocky crest, got
one brown leg, already grazed and bleeding slightly, over the top, then, impeded by
the full skirt of her blue dress, swung the other leg over, lost her balance and slid
down the long smooth surface into the pool. p. 358/ “Don’t trouble to move yourself,
Sergeant,” Casey assured, “I’ll work me way in all right, don’t you worry. I just
thought that if I carted you up the book it’d save you the trouble of comin’ down.”
The Barracks, p. 19/ Screwing up his eyes, he could make out that the pails contained
milk; and he smiled grimly to himself as he watched her top up each pail with water.
The Spire, p. 108
∅
Accomplissement
Beyond the beach a footpath leads diagonally to the village which is set a little
inland, but if one continues to follow the road one reaches a very pretty little
harbour with a magnificently built crooked stone quay, all silted up and entirely
abandoned. p. 12/ An awful wave of self-pity overcame me and I wrinkled up my
face with pain. “Hartley – what does he do, I mean, what does he, does he work
at ?” p. 117/ Yesterday I lunched on tinned macaroni cheese jazzed up with oil,
garlic, basil, and more cheese, and a lovely dish of cold boiled courgettes. p. 154/
Upstairs I could hear Gilbert and Lizzie shouting to each other, the former up in
the attics inspecting the roof, the latter in the bathroom mopping up the flood. p.
375/ The sea had restored my hunger and when it seemed to be lunch time I heated
up the remains of the consommé and opened a tin of frankfurters and a tin of
Adjectivale
∅
draughthorses, pedlars and beggars on foot, country people with their loads of
vegetables drifting towards the stalls at the north end of the bridge. The Spire, p.
106/ And, for a time, I was shacked up with Sono Oguki, but she didn’t answer
my purpose. Not serious enough. I wasn’t getting much work done. Herzog, p.
109/ “When Mady began to stay away from Ludeyville. A few times she holed
up in Boston. She said she simply had to be alone and think things over. So she
took the kid – just an infant. And I asked Valentine to go and reason with her.”
Herzog, p. 198/ A jury found him guilty and he was sentenced to die in the
electric chair – a process speeded up by Doil’s own decision not to exercise his
rights of appeal. Detective, p. 480/ Advised by its long-term consultants,
McKinsey, Swissair thought it had another strategy. Under the banner of the
“Qualiflyer” group, it sought links with other small European airlines : Sabena
in Belgium; three small French carriers, Air Littoral, AOM and Air Liberté;
LOT Polish Airlines; LTU in Germany; and TAP, Portugal’s flag carrier. It also
hooked up with South African Airways. The Economist, July 21st 2001, p. 68/
This has only been partly successful : wily white-owned companies have simply
teamed up with black partners to win contracts. [South Africa] The Economist,
July 21st 2001, p. 70
sauerkraut. p. 465/ “I’ll heat the coffee up. You must be solid ice,” she said.
Herzog, p. 43/ And he left his flashlamp down on the window-sill, his greatcoat
and cap on the pedal sewing-machine just beneath. There was no further need of
the cards. They were raked up and the green table lifted out. The Barracks, p. 25/
Moreover, most of the supposed scandals date back to an era when political parties
did not enjoy public subsidies and so were hard-pressed to finance their
campaigns. In other words, is there any point in raking up the past ? The
Economist, July 21st 2001, p. 9./ Herzog buttoned up his jacket to make sure the
butt of his gun did not show. The sight of a weapon would certainly frighten her to
death. Herzog, p. 267/ “Very good,” said Will approvingly. “But now tell me, how
much money have you put into this place, Mose ?” “I’ve never totalled it up.
Twenty grand, I guess. More than half of it in improvements.” Herzog, p. 336
He had made a brilliant start in his Ph.D. thesis – The État of Nature in 17th and
18th Century English and French Political Philosophy. He had to his credit also
several articles and a book, Romanticism and Christianity. But the rest of his
ambitious projects had dried up, one after another. Herzog, p. 10/ “Never mind,
Lake. Take care of Jayne. Get her a new wardrobe. She works too hard and she
looks tired. Ease up on her. She’s going to make a wonderful First Lady.” The
Brethren, p. 438/ Four months later, money for wages and raw materials dried
up. In May, when one of the new owners paid a visit, the workers roughed him
up. The Economist, July 21st 2001, p. 71
The theatre then and thenceforth became my home ; I even spent the war acting,
since a patch on the lung, which cleared up soon after, kept me out of the armed
forces. I was rather sorry about this later on. p. 30/ He said, with a look of
sternness and formality, “That I could clear the matter up somehow. But I never
really imagined – ” p. 250/ I have been cleaning and tidying up the house. p. 31/
“That’s over, really. I mean, she still lives in the house, but we don’t communicate.
That’s hell, Charles, hell, like you don’t know. To be tied to someone where all the
sources of speech are fouled up and poisoned. Everything you say is wrong or
vile. p. 161/ “Yes, I could cook or clean up, do odd jobs, why not ?” p. 241/ Later
that afternoon, he vomited in the wash basin. He must have eaten squid, thought
Herzog, who had to do the cleaning up. Why didn’t he use the toilet-bowl – too
stout to bend ? Herzog, p. 79
UP → Niveau 3 (valeur notionnelle)
Dérivation État
Nominale
Adjectivale
Achèvement
Activité
∅
He neutrally recognized that they were sizing him up
as a risk. Herzog, p. 302
∅
∅
“Let me straighten myself up a bit. I know you’re
concerned about me. But that’s just it. I’m sorry to
worry you. I really am all right.” “Are you ?” Will
sadly looked at him. Herzog, p. 313
∅
∅
Accomplissement
He smiled, remembering how skilfully he, Detective Dauntless Dan, had buttered up Ainslie these past two weeks, calling him
‘Sergeant’ with almost every other breath, and still the dimwit hadn’t noticed. He’d even finagled his way back onto the serial
killings caper by pretending to eat humble pie. And Ainslie ate it up. Fool. Detective, p. 234/ When the United États beefed up its
own border defences for the onset of NAFTA in 1994, some Mexicans asked the same question. But Mexico’s new foreign policy
is pragmatic. The government knows very well where the country’s destiny lies. The Economist, July 21st 2001, p. 52
∅
OVER → Niveau 1 (valeur directionnelle ou locative)
Dérivation État
Achèvement
Activité Accomplissement
I felt sure this was a lie. “Well, here it is, my little note.” I handed over a sealed envelope addressed to Mr and Mrs Fitch. p.
Nominale
∅
∅
∅
149
Adjectivale ∅
∅
∅
∅
OVER → Niveau 2 : (valeur aspectuo-modale)
Dérivation État Achèvement Activité
Accomplissement
But here, you thought, we can tide the summer over, show dean Jocelin what a fool he is. That way, you can keep the army together until something turns up, because
Nominale
∅
∅
∅
without the army you’re nothing.” The Spire, p. 39
Adjectivale ∅
∅
∅
∅
OVER → Niveau 3 (valeur notionnelle)
Dérivation État Achèvement Activité Accomplissement
Nominale
∅
∅
∅
∅
Adjectivale ∅
∅
∅
∅
OFF → Niveau 1 (valeur directionnelle ou locative)
Dérivation État
Achèvement
Activité
Accomplissement
She was screened off the next morning and a nurse, gowned and masked and with a sterile trolley by,
Jacobo, sturdy, heavily built, and with a dozen years of Homicide experience, had
began to prepare her skin for the operation. The Barracks, p. 119/ He peered in closer and closer until
already instructed the uniform officers to cordon off the entire house and garden
Nominale
with yellow tape. Detective, p. 136/ We got big trouble here. What do you want
∅ his breath dimmed his own image and he had to smear it off with his sleeve. The Spire, p. 154/ Their
∅
performance was even more miserable than it looks, because Ross Perot had siphoned off some white
me to do ?” “Rope off the scene, as big an area as you can, and keep everyone
males in 1992 and 1996. The Economist, July 21st 2001, p. 41
away.” Detective, p. 199
Adjectivale ∅ You aren’t part of my life. Just clear off, will you.” p. 103
∅
∅
OFF → Niveau 2 : (valeur aspectuo-modale)
Dérivation État
Achèvement
Activité
We paired off early on, but merrily, childishly, and
Nominale
∅ without any deep shaking emotions, as far as I can
∅
remember, in those earliest days. p. 78
Adjectivale
∅
∅
∅
Accomplissement
∅
He went with Moses to visit the Dead Sea. It was sultry. They sat down in the mouth of a salt mine to cool off. Asher said,
“Don’t you have a picture of my father?” Herzog, p. 55/ “Now hold still,” said Gersbach. He got into her ears with the washrag
as she screamed, cleaned off her face, the nostrils, wiped her mouth. Herzog, p. 264
OFF → Niveau 3 (valeur notionnelle)
Dérivation État
Achèvement
Activité Accomplissement
“I’d like to phone and head him off. Otherwise, he’ll stand waiting.” Herzog, p.
Nominale
∅
∅
∅
300
Adjectivale ∅
∅
∅
∅
ON → Niveau 1 (valeur directionnelle ou locative)
Dérivation État Achèvement
Activité
Accomplissement
Elizabeth drifted from between them. She gathered the sagging fire together and heaped on fresh wood. The Barracks, p.
Nominale
∅
∅
∅
20
Adjectivale ∅
∅
∅
∅
ON → Niveau 2 : (valeur aspectuo-modale)
Dérivation État Achèvement
Activité
Accomplissement
There will be time and motive enough to prose on about my life when I shall have generated as it were a sufficient cloud of reflection. p. 17/ I could not say more,
Nominale
∅
∅
∅
I had to blunder on into the terrible things. “You’re still with the same – husband – the one you married – then ?” p. 116/ Unlike others, however, he had kept
Adjectivale
∅
quiet about it, determined to soldier on at any cost. He just couldn’t miss the chance to help break this case. Detective, p. 234
∅
∅
∅
ON → Niveau 3 (valeur notionnelle)
Dérivation État
Achèvement
Activité Accomplissement
This fellow never cottoned on, though, no good with the sheep, were you, Chuff ? You weren’t going to waste your time with those silly sheep, were you, boy ?” p.
Nominale
∅
∅
∅
420
Adjectivale ∅
∅
∅
∅
Particules diverses [about, along, (a)round, away, back, by, through] → Niveau 1 (valeur directionnelle ou locative)
Dérivation
État
Achèvement
Nominale
Adjectivale
I saw from the ordnance survey map
that a little road leading off to the
right at the entrance to the village
(just before the church) circled
away up the hill and through the
upper part of the wood which lay
above the bungalows. p. 208
The examination eventually ended with a scarifying lecture by
Quirke, the policemen trooped hotly away to leave Quirke and
Reegan alone.The Barracks, p. 227/ Herzog was perhaps a little
cold, then, repelled by such excesses. “Her father. The old man
from the floor-covering business. Spirited her away. The old
Sorcerer. She’ll die without me.(…)” Herzog, p. 136/ He started to
talk, subsided, then suddenly blurted out, “Oh God, Cyn, I killed
Naomi ! Shot her.” His voice choked. Cynthia inched away. As a
police officer – a Homicide detective, especially – her duty was
clear. Detective, p. 417
∅
At the same time, Cynthia eased away from Ainslie, though
making no sudden move that might attract the man’s attention.
Detective, p. 153
Activité
Peregrine is always blundering along. He lacks the meticulous
quality of the true artist. p. 71/ So he whiled away most of the
winter evenings dreaming on paper over the root facts the figures
these contracts provided. The Barracks, p. 189/ I can’t take any
more chances with that bastardin’ Quirke all the time nosin’
about, and they can do as much at that as a man. The Barracks, p.
142/ Jocelin crouched against the pillar as the crowd swirled and
shredded away. The Spire, p. 81/ “You just don’t know what’ll
come out of our going on !” Backing away, eyes wide; pause in
the door of the choir. “You just don’t know !” Gone. The Spire, p.
89/ They also used devices – as Montesino was clearly doing – to
speed things along when they were confident of getting an
indictment anyway. Detective, p. 528
∅
Particules diverses [about, along, (a)round, away, back, by, through] → Niveau 2 : (valeur aspectuo-modale)
Dérivation
État
Achèvement
Activité
And I thought of Hartley on her bicycle and of her pure truthful face as it was then, so strangely
like and unlike her worn old face which had suffered and sinned away all those years when I was
somewhere else with Clement and Rosina and Jeanne and Fritzie. p. 428/ So he whiled away most
Nominale
of the winter evenings dreaming on paper over the root facts the figures these contracts provided.
∅
∅
The Barracks, p. 189/ They clutched their pardons and sat speechless, their faces drawn tight as the
questions hammered away inside. The man from the Bureau said, “You should feel honored.
Clemency is very rare.” The Brethren, p. 417
Her awareness of the café, the river coming white
and broken between dark rocks in the arches beyond
All the apparent futility of her life in this barracks came at last to rest on this sense of mystery. It
Adjectivale the side-windows, the shopping street shifting
gave the hours idled away in boredom or remorse as much validity as a blaze of passion, all was
∅
backwards and forwards outside the glass door were
under its eternal sway. The Barracks, p. 211
greyed away. The Barracks, p. 86
Particules diverses [about, along, (a)round, away, back, by, through] → Niveau 3 (valeur notionnelle)
Dérivation État
Achèvement
Activité Accomplissement
Nominale
∅ He was returning to her sickness, though she’d easily fence him away now. The Barracks, p.
∅
∅
Accomplissement
The trainer had to rush in
and cane them away or
they’d have torn him to
bits. The Barracks, p. 138
It cleared away the clouds
and purged the cathedral of
stink, through the open
doors. The Spire, p. 67
Accomplissement
∅
I want that situation cleared up
and cleared away, and
meanwhile I prefer not to think
about it. p. 99
204
Adjectivale
∅
∅
∅
∅
Cahier du CIEL 2005-2006
2.2.1.3. Commentaire des grilles de « conversion syntaxique »
Notre première remarque concernant ces grilles de conversion syntaxique est de nature « statistique ». Nous
observons tout d’abord un bien plus grand nombre de noms que d’adjectifs, pour lesquels ce sont surtout les
niveaux 1 et 2 des phrasal verbs qui sont représentés, le niveau 3 apparaissant en moindre quantité :
Noms : niveau 1 (in, out, down, up, off), niveau 2 (out, up, on), niveau 3 (in, out, down, up).
Adjectifs: niveau 1 (out, ) niveau 2 (out, down, up), niveau 3 (out).
« Phrasal Verbs » Issus de :
Nom
Niveau 1
Adjectif
Nom
Niveau 2
Adjectif
Nom
Niveau 3
Adjectif
IN OUT DOWN UP OVER OFF ON
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
∅
∅
+
∅
∅
+
∅
+
+
+
+
∅
+
+
+
∅
+
∅
+
+
+
+
∅
+
+
∅
+
∅
+
∅
∅
∅
Dans l’ensemble, on peut dire que ces phrasal verbs, issus d’une conversion syntaxique, sont plutôt
"compositionnels", ce qui n’est guère pour nous surprendre, puisqu’ils sont le produit de mises en relation sousjacentes, même s’ils ont vocation à se lexicaliser tant sur le plan fonctionnel que sur celui du sémantisme verbal :
Sémantisme verbal construit :
« Phrasal Verbs » Issus de : IN OUT DOWN UP OVER OFF ON
État
État
ACH ACH ACH
ACH
Nom
ACT ACH
ACT
ACC ACC ACT
ACC
ACC
Niveau 1
ACC
ACH
Adjectif ACH
ACH
ACH ∅
∅
∅
ACC
ACH
ACH
Nom
ACT ACC ACH ACT
∅ ACT
∅
ACC
ACC
Niveau 2
ACH
ACH
Adjectif
ACC ∅
∅ ACT ACT
∅
ACC
ACC
ACH
ACH
Nom
ACH ACH
ACH ∅
∅
ACC
ACC
Niveau 3
Adjectif
ACH
∅ ACH
∅
∅
∅ ACH
Le tableau ci-dessus confirme largement les conclusions auxquelles nous sommes arrivé à la fin de 2.1. à propos
de la « corrélation » entre le niveau 3 des phrasal verbs et un certain glissement vers les procès d’achèvement.
En outre, il se rapproche très étroitement des phrasal verbs avec stabilité de valence syntaxique (=), avec
toutefois un resserrement de la typologie des procès.
2.2.2. La « double prédication »
Posons d’emblée que la « double prédication » est la mise en relation entre deux (ou plusieurs) lexis : [<arb> ∋
<arb>], où, chaque élément du « phrasal verb » conserve, en surface, la trace d’une fonction « prédicative ».
2.2.2.1. Généralités
Si la « particule adverbiale » peut remplacer à elle seule un "groupe prépositionnel" et acquérir une certaine
autonomie syntaxique, elle peut aussi être la trace d’une double prédication avec le verbe auquel elle s’associe
en surface. En constatant dès le départ de cette étude que le mécanisme d’emploi discursif, voire de création de
88
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
nouveaux phrasal verbs, est bien vivant, nous en sommes ainsi arrivé à concevoir un système de relations
syntaxico-sémantiques, entre le verbe et la particule, de grande souplesse qui leur permette soit :
1. de garder la plus large autonomie syntaxique et sémantique, et nous aurons alors une relation de type
« lâche », d’où la trace possible d’une double prédication sous-jacente ;
2. soit de se fondre en une unité lexicale différente de la somme des parties → relation de type « serré ».
Illustrons ceci avec les différentes réalisations du phrasal verb « LET OUT », où nous pouvons observer le
passage d’une double prédication à une seule prédication : Tableau 28 (exemples de Timothy Morris)
Evolution des significations du « phrasal verb » LET OUT :
1. He was in a high-security jail and would probably never be let out.
{[a let ( ) ] ∋ [the prisoner (go) out (of jail)]}, sans les diverses opérations de
détermination.
She let out a sudden scream. Plan figuré ; on peut reconstruire une relation
« syntaxique » sous-jacente : {[she let ( )] ∋ [scream (come) out (of her mouth)]}.
3. Jack’s put on so much weight that I’ve had to let out all his trousers. [il est plus
difficile ici de reconstruire un schéma syntaxique sous-jacent]
Examinons quelques exemples supplémentaires. My lawyer advised me to make over my houses to my kids so
that they won’t have to pay so much tax when I pop off. La signification de make over est = "céder, transmettre,
léguer". On peut certes parler ici de figement lexical, mais on peut encore tenter de reconstruire la construction
sous-jacente : {[a make b]} ∋ {b = [houses be over to kids]}, l’anglais conservant l’idée de passage à travers la
particule over (marqueur de « franchissement de frontière »). Nous aurons remarqué qu’un grand nombre de ces
structures marquent une relation de nature causative (cf. les verbes opérateurs que sont make, set, let, get).
Mais toute relation (ou valeur) causative n’assigne bien sûr pas une fonction "prédicative" à la particule. Ainsi :
There’s no electricity as the rebels have blown up the main power station s’analysera : {[the rebels r (= cause)
b] ∋ [b = [main power station blow up (∅)]]}, "blow" étant un verbe ergatif, et la particule prenant une fonction
de localisation interne. Enfin, la particule pourra jouer un rôle prédicatif tout en s’alliant à un verbe d’origine
intransitive (cf. "augmentation de valence") : You can’t speak to him yet. He’ll need a few hours to sleep off the
effect of the anaesthetic, dont la structure "sous-jacente" serait : {[a sleep (
)] r [the anaesthetic (be) off]}, r
marquant une relation de causativité entre les deux prédications. Fort de l’étude systématique des relations
sémantico-syntaxiques que nous avons effectuée en 2.1., nous pouvons d’emblée préciser que la "double
prédication" est essentiellement de nature compositionnelle. Cependant, il convient de noter qu’elle n’est pas
l’apanage des phrasal verbs avec "augmentation de valence", puisqu’elle s’applique à des verbes qui ne
changent pas de valence syntaxique (get, let). La "diminution de valence", dont la fonction principale est de
lexicaliser la relation entre le verbe et la particule, se situe donc en quelque sorte à l’opposé de la double
prédication. Les grilles de « double prédication » du phrasal verb que l’on trouvera ci-après en 2.2.2.2. ont été
élaborées – pour chacune des sept particules étudiées – à partir de deux paramètres pertinents pour cette étude :
1. la valence syntaxique : stabilité (=) ou augmentation (+) de valence ; 2. le sémantisme verbal construit. Notre
objectif sera de montrer que la « double prédication » concerne essentiellement les phrasal verbs de niveaux 1 et
2, et qu’il semble bien y avoir une « corrélation » entre ce type de phrasal verb et le sémantisme verbal construit.
89
2.2.2.2. Grilles de double prédication du « phrasal verb » et construction du sémantisme verbal74
Tableau 29
IN
Valence État
=
+
Achèvement
Activité
∅
“Did you check who signed the box in ?” “Sergeant
Brewmaster” Detective, p. 403
∅
∅
“All this looks in order,” Judge Powell said. “Now the ritual is,
I have to swear you in, but since we’ve known each other so
long, let’s take that for granted. You know the terms of the
oath, and I’ve sworn you in. OK ?” “I’m duly sworn, Your
Honour.” Detective, p. 209
Valence État
=
∅
+
∅
Valence État
=
Achèvement
He was told she’d have to go to Dublin to have the operation :
she’d be let home for only a few days, until such time as a bed
was ready, the only reason she was being allowed out at all
was that she had pleaded to be let spend the spare days she had
between the hospitals in her home. The Barracks, p. 110
∅
OUT
Activité
∅
∅
Achèvement
∅
DOWN
Activité
∅
∅
Accomplissement
Why would she not let me help her, why would she not let me in ?
p. 139/ She saw the children endure this and drive and beat the
unwilling donkeys out and in without complaint, eager for the
prizes. The Barracks, p. 141
The two trips he had made into Bay Point, however, would have
familiarized him with the security setup and probably enabled him
to talk his way in again with phoney delivery papers. Detective, p.
227
Accomplissement
Anyway it’s all over now, our idyll is over, our little house is
smashed. I’m bombed out. She’s gone. I don’t even know where
she is.” p. 241/ When I had got her out Gilbert, as instructed, drove
the car on. p. 267/ She’d known him for months on the wards and in
the theatre before he had asked her out. The Barracks, p. 86
He expressed great interest in the books, but blew his candle out
early. p. 258
Accomplissement
It was still as death within, no one entered much this time of day,
soon the sacristan would come to close the doors for the night, and
the kneeler she let so carefully down frightened her with the way it
seemed to crash on the flagstones. The Barracks, p. 164
+
UP
Valence État
=
+
∅
∅
Valence État
=
74
∅
Achèvement
∅
∅
Achèvement
He went to the monastery and, to his surprise, found himself at
peace. The hardships he simply shrugged off. Detective, p. 289
Activité
I will urge him up stone by stone, if I have to, thought Jocelin.
The Spire, p. 44
Accomplissement
∅
He fumbled the latch up,and the door slammed open, throwing him
back across the hall. The Spire, p. 174
OFF
Activité
∅
∅
Accomplissement
Lizzie dropped her eyes, reached out one hand to the wall, balanced
to shake her broken sandal off, and put her bare foot down into the
grass. p. 97/ Instead of replying he came forward and tried to grasp
my arm and detain me, but I shook him off. p. 387/ “What are you
doing here, why are you in my house ?” “Just paying a visit,
Charles.” “Let me see you off then.” p. 102/ “What does the
husband think of you ? – He warned me off. – Well, my advice is
stay warned.” p. 178/ But – you know – as soon as – anybody hits
Les exemples proviennent de 1. The sea, the sea, de I. Murdoch (avec pagination seule) ; 2. autres ouvrages indiqués. NB : Après l’étude de la construction du sémantisme verbal que nous
avons effectuée dans le chapitre 2, nous n’avons retenu ici que le « résultat » de la sémantique verbale [cf. corrélation entre le niveau 1 et l’accomplissement.]
+
∅
“You want me to pardon a Republican federal judge ?” “He’s
not a Republican now, Mr. President. They have to swear off
politics once they take the bench. The Brethren, p. 401
∅
anybody, instead of screaming or – or spitting or – there’s a barrier
passed – perhaps it’s the last barrier of civilisation – and after that –
it’s machine guns and shooting people’s knee caps off. p. 166/
There are also a number of very exquisite have-worthy jade animals
which I used to feel tempted to pocket, and plates and bowls of that
heavenly Chinese grey sea-green colour wherein, beneath the deep
glaze, when you have mopped the dust off with your handkerchief,
you can descry lurking lotuses and chrysanthemums. p. 172/ I’m
pretty tough, but as it is you gave me a lot of misery over a long
time, and I’m not going to let you off, you’re going to have to pay
for my tears, like people in the Sagas pay. p. 185/ I went to my
room and kicked my shoes off and crawled into bed. p. 281/ Could
I pull a resisting, screaming woman into Gilbert’s car and have her
driven off ? p. 310/ At last they got me into the kitchen and, with
indescribable clumsiness, pulled all my clothes off and pummelled
me with towels and pulled other clothes on and had arguments
about whether I should be given soup, brandy, aspirins. p. 367/ She
could perhaps actually brush him off forever by skipping away just
as he was about to sail. p. 437/ She was at the end of her tether, she
beat off two attacks in the next week, dragging herself to a chair;
but the morning came that she failed to rise out of bed. The
Barracks, p. 195/ The devils fought with him at the entry to the
corkscrew stairs but he beat them off with the Nail. The Spire, p.
175
(After they had waved me off, did Ben go back and cut himself a
large slice of cake ?) p. 428/ “You only think you could, Willie,”
she tried to laugh it off nervously. The Barracks, p. 35/ But then he
laughed the whole thing off. Herzog, p. 167
ON
Valence État
Achèvement
=
∅
I had achieved something by thrusting the situation on into an
area of crisis. p. 240/ At last they got me into the kitchen and,
with indescribable clumsiness, pulled all my clothes off and
pummelled me with towels and pulled other clothes on and had
arguments about whether I should be given soup, brandy,
aspirins. p. 367
+
∅
∅
Activité
Only letters from friends were to be sent on. p. 40/ I have sent
the letters on to a man at the British Museum who rang me up
asking about the fate of James’s books. p. 482/ What kept me
more boldly on was an optimism which Titus himself had rather
crazily engendered with that image of the three of us living
together in the south of France ! p. 263/ When I had got her out
Gilbert, as instructed, drove the car on. p. 267/ Pass the exams.
That’s what gets people on. The Barracks, p. 22/ She’d
discovered when she stood still, when nothing immediate was
there to force her on, anaemia and tiredness and despair swayed
in her like sleep or death. The Barracks, p. 56/ “What are we
going to do about this Falcon ?” he asked the police. He stopped.
But they pushed him on, saying, “Don’t you worry about that.
We’ll take care of it.” Herzog, p. 294
“I’ve been feeling tired and run down,” she said. She paused. He
smiled her on. The Barracks, p. 81/ But there was no time to
talk; escorts were hurrying the witness group on. Detective, p.
490
Accomplissement
∅
∅
Valence État
Achèvement
=
∅
∅
+
∅
∅
OVER
Activité
∅
∅
Particules diverses [about, along, (a)round, away, back, by, through]
Valence État
Achèvement
Activité
But a judge, armed with testimony that proper Miranda
warnings had been given and that the accused had knowingly
signed their rights away, would dismiss the objections and the
confessions would stand. Detective, p. 38/ Inevitably, Ainslie
remembered his own instinct, first expressed to Sergeant
Brewmaster, that the Ernst murders might not have been the
work of the same serial killer they were after. But for the
moment he brushed the thought away; this was no time to
indulge personal theories. Detective, p. 255/ He looked out the
window. “There’s one thing you should come to terms with,
Patrick. Even if you avoid the death penalty, there’s no way
As the Abel Arrowby Rolls Royce was finally waved away
you can escape prison time – probably a lot of time. It’s
down the street, my mother would fall silent, answer in
=
∅ unlikely, I think, that you and I will ever play racquetball
monosyllables, while my father and I tiptoed about, avoiding
again.” Jensen grimaced. “Now that you know the kind of
each other’s eyes. p. 61
person I am, I doubt you’d want to.” Cruz waved the remark
away. “I leave judgements like that to the judges and juries.
(…) Detective, p. 507/ In the main lobby, Ainslie and Bowe
walked to a desk where they showed their police badges to an
elderly security guard. The man waved them past. Detective, p.
543/ Ainslie smiled self-consciously and murmured thanks.
Waving the interruption aside, Allardyce went on, “What has
happened to you, in terms of becoming a public figure, could
not have occurred at a more opportune time – both for me and
for others whom I represent. And, I hope, for you.” Detective,
p. 560
+
∅
∅
∅
Accomplissement
She spoke more calmy and with a sort of deliberation, as if getting
some necessary task over. p. 117
∅
Accomplissement
This gesture moved and upset me so much that it actually served to
bring me to my senses. The urgent matter was to get the girl away,
and I had not even started my argument. p. 265/ He’d wash the
dried sweat away inside in front of the scullery mirror and change
into fresh clothes before he sat to eat in the lamplight, he’d laugh
and make fun with the children and feel the rich communion of
being at peace with everything in the world. The Barracks, p. 109/
The pack were on him almost before he fell. The trainer had to rush
in and cane them away or they’d have torn him to bits. The
Barracks, p. 138/ He ordered him away irritably. The Spire, p. 171/
Herzog experienced nothing but his own human feelings, in which
he found nothing of use. What if he felt moved to cry ? Or pray ?
He pressed hand to hand. And what did he feel ? Why he felt
himself – his own trembling hands, and eyes that stung. And what
was there in modern, post … post-Christian America to pray for ?
Justice – justice and mercy ? And pray away the monstrousness of
life, the wicked dream it was ? Herzog, p. 247/
His nose was sharp and angry and his lip appeared to be smiling
away their anger. Herzog, p. 74/ The few hens she kept gathered
about her legs when they saw her come with the basin. She hushed
them away. The Barracks, p. 56
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
2.2.2.3. Commentaire des grilles de « double prédication »
A la lecture de ces grilles, nous percevons que la double prédication peut être de deux natures différentes : 1.
sans changement de valence syntaxique (« Did you check who signed the box in ? ») ; 2. avec changement de
valence syntaxique (« The two trips (…) probably enabled him to talk his way in again… »). La « double
prédication » nous permet en réalité de constater, de manière quasi empirique, que le phrasal verb participe bien
d’une mise en relation entre deux (ou plusieurs) lexis : [<arb> ∋ <arb>]. Nous constatons également que la
plupart des procès construits relèvent soit de l’achèvement, soit de l’accomplissement, à l’exception de la
particule on dont le sémantisme inhérent va lui permettre d’engendrer soit des procès d’achèvement, soit surtout
des procès d’activité. Nous pouvons établir, en tenant compte de notre corpus, l’échelle suivante en ce qui
concerne la fréquence d’apparition des particules étudiées dans des schémas de « double prédication » :
(−)
OVER
UP/DOWN
OUT/IN
OFF/ON
(+)
Nous pourrions ainsi résumer sous forme de tableau les caractéristiques de la « double prédication » :
Tableau 30
VERBE (QLT)
PARTICULE ADVERBIALE
Valence syntaxique
(+) ou (=)
Marque le résultat du processus indiqué par le verbe.
(valeur directionnelle ou aspectuelle)
Sémantisme du verbe support État/Achèvement/Activité
Accomplissement/Achèvement ou Activité avec on
Sémantisme verbal construit →
Nous donnons ci-dessous deux exemples d’opérations sous-jacentes à la « double prédication » :
1. « Did you check who signed the box in ? » (nous ne prenons en compte que l’interrogative indirecte) →
[<WHO sign (
)> ∋ <Box be IN>], avec donc la mise en relation de deux lexis.
2. « … as if getting some necessary task over » → [<(She) get (
)> ∋ <Task be OVER>], exemple
dans lequel nous voyons l’importance d’un opérateur de “causativité” comme get [cf. ci-après: 2.2.3.1.1.]
2.2.3. « Phrasal verb » et schémas de dérivation
Le "phrasal verb" nous apparaît donc comme un raccourci, un "téléscopage" syntaxico-sémantique de structures
sous-jacentes complexes. Ainsi, le phrasal verb dans l’énoncé suivant : "rope off the scene, as big an area as
you can, and keep everyone away" [Detective, A. Hailey, p. 199] pourra s’analyser comme la concentration d’un
énoncé sous-jacent formé de plusieurs « lexis » que l’on pourrait gloser par : "put some rope around the scene to
keep people off it". Les éléments qui demeurent au sein et autour du phrasal verb sont le "lieu" [the scene], le
"comment" (l’instrument [rope]) et, à travers un localisateur, la trace d’une opération renvoyant au "but" [off].
2.2.3.1. Essai de formalisation des opérations sous-jacentes du phrasal verb
Essayons d’appréhender les conditions d’apparition des schémas sous-jacents à l’origine des « phrasal verbs »,
sans oublier l’importance des propriétés physico-culturelles de ses composants qui participent à la construction
des valeurs référentielles véhiculées in fine par le verbe complexe. En reprenant notre distinction entre les
niveaux 1, 2 et 375, nous proposerons tout d’abord ces trois schémas qui résumeront l’incidence de la particule
adverbiale au sein d’une relation prédicative supposée construite, où y représente la « particule adverbiale » :
Niveau 1 : {<a r [b]> ∋ (y)} → incidence « externe » (localisation, valeur directionnelle de y).
Niveau 2 : {<a r ∋ (y) [b]>} → incidence « interne » (valeur aspectuelle, intensive, voire modale de y).
Niveau 3 : {<a <r ∋ (y)> [b]>} → incidence « interne » (valeur lexicalement figée ou ∅ de y).
75
Nous reprenons ici les trois niveaux de phrasal verbs dont nous avons parlé en 1.2.3., mais dans une
perspective de formalisation afin d’essayer de rendre compte des phrasal verbs « complexes » en surface.
93
Cahier du CIEL 2005-2006
Mais, cette formalisation rend seulement compte des différentes valeurs du phrasal verb en structure de surface.
Or, nous faisons l’hypothèse que le phrasal verb, composé de deux éléments, est lui-même le résultat d’une
« mise en relation », en structure profonde, d’au moins « deux lexis ». Ainsi pour A. Gauthier (séminaire76 du 25
septembre 1998), la particule adverbiale serait également la trace d’une mise en relation que nous noterons :
(
)r(
), ce qui nous conduira à proposer le schéma de base suivant :
VERBE
(+)
PARTICULE
{(a r b)1
∋
(a r b)1’} → fonction de localisation ∈ SIT
« lexicalisation » et « glissement de sens » du Verbe et/ou de la Particule.
{(a r b)2
∋
(a r b)2’}→ fonction aspectuo-modale/intensive
(x)
{a r b}3
= soudure lexicale entre « Verbe et Particule »
Nous observerons ainsi trois niveaux de relations entre le « Verbe et la particule », du plus faible (niveau 1) au
plus fort (niveau 3) en passant par le niveau 2, où le verbe garde son autonomie sémantique. Exemples pour
chaque niveau [la plupart des exemples proviennent du livre de Timothy Morris (cf. introduction)] :
Niveau 1 {1 ∋ 1’} = Jeremy came in looking worried.
Niveau 2 {2 ∋ 2’} = his parents looked on with a triumphant smile as he collected his prize.
Niveau 3 {a r b} = I hope this business comes off all right (= is successful, effective).
Nous avons volontairement choisi des verbes intransitifs, puisque la "transitivité" fera partie d’une première
« complexification » des phrasal verbs. Seul le troisième niveau peut être représenté par un « seul » schéma de
lexis dans la mesure où le verbe complexe appartient désormais au domaine du lexique. Enfin, il est important de
noter qu’à chaque niveau, il peut y avoir une ou plusieurs opération(s) discursive(s) supplémentaire(s) qui
donne(nt) au phrasal verb une signification construite en discours, que nous appellerons, faute d’un meilleur
terme générique, figurée [métaphorique ou métonymique]. Ainsi, selon la nature des actants et du contexte :
Niveau 1 : I broke off a piece of bread → Britain was about to break off diplomatic relations with Lybia.
(Changement actanciel de nature métonymique pour le C0 et métaphorique pour le C1).
Niveau 2 : Jim started to break the ice up on the frozen lake → When Tito died I knew that it was likely that
Yugoslavia would break up. (Diminution de valence avec un C0 “animé” non agentif).
Niveau 3 : the elevators are always breaking down → peace talks have broken down over the question of
reparations. (Diminution de valence avec un C0 “animé” non agentif).
Bien entendu, compte tenu de la souplesse du langage, il serait parfois bien difficile de distinguer entre un niveau
1 « métaphorisé » et un niveau 3 « littéral ». Cf. C. Fuchs (1997) citant G. Lazard :
« la matière sémantique est continue et mouvante, et les différences y sont graduelles. Les « zones focales » ont probablement
une force d’attraction variable, c’est-à-dire que les notions qui s’y trouvent ont plus ou moins de propension à être
grammaticalisées »77. G. Lazard (1992) Y a-t-il des catégories interlangagières ?
Nous pourrons ainsi distinguer une complexification syntaxico-sémantique du phrasal verb à un triple niveau : 1.
relation de causativité ; 2. dérivation syntaxique ; 3. domaine rhétorique (métaphorique et métonymique). En
outre, qu’il participe d’un schéma syntaxique simple ou complexe, ou encore de relations inter-discursives de
nature directe ou indirecte, le phrasal verb est le plus souvent trace d’un repérage marquant une opération soit de
localisation (espace/temps), soit de "complément" de manière (relation instrumentale), soit encore de
"complément" de but (relation finale). Bref, le phrasal verb apparaît comme un site, ou mieux, un nœud verbal
76
77
« Linguistique et Didactique », Institut d’anglais Charles V – Université Paris 7.
In Diversité des langues et représentations cognitives – HDL (Ophrys), p. 20
94
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
où s’entrecroisent des faisceaux de relations « prédicatives et énonciatives » complexes, donnant à voir en
surface à une « concentration » de structures inter-propositionnelles, voire inter-discursives « préconstruites ».
2.2.3.1.1. Opérateurs de « causativité »
On s’aperçoit que les opérateurs de causativité78 peuvent, dans la langue, être lexicalisés ou non ; en effet,
certains verbes "causatifs" ou "ergatifs" tels que bring ou hustle portent en eux-mêmes la relation de nature
"causative" : Bring in an outsider / she hustled the children off to school, alors que "let" apparaît bien comme
un opérateur de causativité dans : please let me out. On note ainsi que dans certains phrasal verbs, l’opérateur de
causativité demeure, tandis que la particule fait office de pivot pour un autre phrasal verb en partie "tronqué" [cf.
let (go) out] ou : The IRA let off many bombs. ["off" se substituant à go off; cf. tab. 33 (plus bas), Niveau 3.3.]
Nous proposons ci-après la « relation formelle » du schéma de "causativité" s’associant au phrasal verb :
{a r° b} x {[phrasal verb]}, soit par exemple : PV de niveau 1= {(a r° b) x (a r1 b) ∋ (a r1’ b)}
(Nous nous efforcerons de donner à chaque fois un exemple illustrant la relation « abstraite »)
NIVEAU 1 (valeur « directionnelle » de la particule adverbiale) : Tableau 31
R° = Opérateur de
« causativité »
make
cause
make
(1)
R1 peut prendre la valeur
causative.
(2)
let
(3)
get
let
let
(4)
come
become
go
R1’ = Particule
(Sens directionnel)
in
in
out
Suite de surface
(Eventuelle lexicalisation)
= bring in / get in
lexicalisation de r° et r1
= take out
move
get
hustle
come
out / along
in
off
in
Ø
Ø
Ø
in
out
in
(*) voir ci-dessous
Verbes “ergatifs”
(blow your hand off)
→ r1 “assimile” r°
Pas de lexicalisation :
R° apparaît en surface
R1 n’apparaît pas en surface. R° se substitue à r1
= let in
R1 = Verbe
(1) exemple du schéma sous-jacent : {[a r° (
)] x [a r1 (
)] ∋ [a r1’ (
they brought experienced people in to help.
(2)
she hustled the children off to school and started working.
the council agreed to move out families with three children.
(4)
we’ll have to get the plumber in.
she opened the door and let me in.
)]}
(*) Reconstruction du schéma sous-jacent d’un phrasal verb devenu « idiomatique », « make over » :
R°
Make
R1
[Go = Ø]
R1’
Over
« lexicalisation »
R1 disparaît
La définition du dictionnaire de make over est : "to officially and legally give money or property to someone
else", dans laquelle nous reconnaissons les opérations de changement de localisation voulu par l’agent,
l’ensemble de la relation étant interprété métaphoriquement. Donnons un exemple traduit (vers l’anglais) :
78
Il conviendrait, pour être précis, de distinguer entre causativité forte et faible ainsi que le font remarquer H. Chuquet et M.
Paillard in Approche linguistique des problèmes de traduction : « Dans une perspective classificatoire, C. Hagège (1982), p.
50, rappelle la distinction causativation (transitivité faible, faible contrôle de l’agent) / factitivation (transitivité forte,
contrôle de l’agent), illustrée par la double interprétation du français : Il la fait rêver : (a) par son charme → he sets her
dreaming. (b) par son hypnose → he makes her dream » Chuquet/Paillard, op. cit., p. 169. Les linguistes anglo-saxons
distinguent, eux, entre :
Weak causation → let, allow. / Strong causation → make, compel.
Causative pro-verb → John thickened the sauce [i.e. John made the sauce become thick]
95
Cahier du CIEL 2005-2006
« Il nous avait presque tout donné, de son vivant. »
Le mystère Frontenac, p. 174
« He had made over most of his fortune to us in his
lifetime. » p. 170
NIVEAU 2 → r2’ prend une valeur aspectuelle, voire aspecto-modale.
R° = opérateur
R2 = verbe
make
come ( ex : I can feel a
headache coming on)
appear
cause
(1)
Le verbe R2 peut prendre
la valeur causale.
(2)
make, let
(3)
make, let
start
hustle
move
finish
hurry
walk
pay
be
become
Tableau 32
R2’= particule
Sens aspectuel ou
directionnel « abstrait »
on
(up)→ va se substituer à
«appear» et prendre une
valeur double : r1’ + r2’
off
on
on
up
up
on
up
on
up
(4)
(1)
(2)
(3)
Suite de surface
(Eventuelle lexicalisation)
= bring on (lexicalisation de r° et r2)
= to conjure up
[cf. Lipka : Trf. 10 (T. 35)]
Verbes « ergatifs » :
(R2 assimile R°)
Pas de lexicalisation.
R° apparaît en surface
R2 n’apparaît pas en
surface. R° se substitue à
r2.
her fever was brought on by going out in the rain.
a month in London will bring on your English.
…waiting on a park bench in the winter weather for a cop to come and move him on.
We have to hurry this job up if we want to finish by Thursday.
don’t let on that I told you. Exemple traduit (vers l’anglais) du cas n° 4 :
(… Mais alors ça, c’est vraiment l’emploi
saisonnier !”), maître-baigneur dans une piscine (j’ai
pu leur dissimuler deux mois que je ne savais pas
nager. Un record, non ? ») La goutte d’or, p. 121
(… But well, that really can be called a season trade !),
a lifeguard in a swimming pool (“I managed for two
months not to let on that I couldn’t swim. How’s that
for a record ?”) p. 109
L’exemple suivant : the chemist made up the doctor’s prescription montre bien que nous avons affaire à un
continuum « syntaxico-sémantique »79 entre les divers niveaux de phrasal verbs, et pose ainsi tout le problème
de make en tant qu’ « opérateur » : make est-il ici r° dans un schéma (volontairement simplifié) :
{[a r° [make] (
)] x [c (prescription) be up]}, ou bien est-il r2 selon le schéma : {a [made ∋ (up)] b} ?
Ce qui nous conduit tout naturellement à examiner les lexicalisations de niveau 3.
NIVEAU 3 (relation « forte » ou « serrée » entre le verbe et la particule adverbiale) : Tableau 33
R°
make
(1)
R2 peut prendre la valeur causale.
(2)
let
(3)
let
make
79
[R2 x r2’] = (a r b)3
give up
blow up
{[a r° ( )] x [c blow ∋ (up) ( )]}
[go = Ø] off
Ø
Ø
UP
OUT
UP
Suite de surface
Pas de « lexicalisation »
Verbes “ergatifs”
Lexicalisation par effacement de r2.
[cf. let off the bomb]
L’histoire du « phrasal verb »
marque un resserrement sur l’axe
syntagmatique et des sens de plus en
"Gradualité et continuum sont, ici encore, deux termes importants, que l’on retrouve dans nombre de travaux récents
d’inspiration constructiviste (C. Fuchs & B. Victorri, eds., 1994). Ces termes renvoient à une propriété caractéristique de la
sémantique des langues naturelles, à savoir la déformabilité des configurations signifiantes, par quoi se manisfeste le
déploiement du sens – notamment dans le phénomène de la polysémie, manifestement attesté dans toutes les langues et
justiciable d’une approche dynamique : d’où la recherche d’invariants sous-jacents aux variations de sens, en contexte, des
marqueurs polysémiques (B. Victorri et C. Fuchs, 1996)." C. Fuchs, Diversité des représentations linguistiques, op. cit., p. 20
96
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
(4)
(2)
(3)
(4)
OUT
plus "idiomatiques".
they blew up the bridge.
the IRA let off many bombs in the streets of Britain.
When will this rain let up ?
Jack’s put on so much weight that I’ve had to let out all his trousers (≠ take in), et par renversement
métonymique (le développement spatial renvoyant à la finitude) :
The movie lets out at 10 o’clock = to end.
2.2.3.1.2. Dérivation synthétique et « tropique »
Ainsi, le phrasal verb, unité complexe de signification, peut se former à partir d’un verbe, d’un nom ou d’un
adjectif. Il est alors issu, par un phénomène de dérivation syntaxique simple (GP effacé par exemple), ou
composée (double prédication, schéma sous-jacent de plusieurs lexis, conversion), de structures prédicatives
formant une unité sémantique que le locuteur, grâce au principe d’économie largement répandu dans les langues
naturelles, phénomène qu’avait bien souligné R. Jakobson, peut "concentrer" dans son discours, sans rien perdre
de l’essentiel du message à transmettre, y gagnant peut-être même sur le plan de la stratégie et des coordonnées
énonciatives. Les valeurs référentielles ainsi construites seront le plus souvent (mais pas toujours), soit un
changement de localisation, soit un changement d’état. Beaucoup de phrasal verbs peuvent ainsi s’analyser
comme un "téléscopage" ou une concentration de plusieurs "lexis" sous-jacentes. Les définitions des
dictionnaires unilingues, qui peuvent être prises comme de véritables gloses linguistiques, sont particulèrement
éclairantes, comme cela est le cas pour les deux phrasal verbs suivants : switch off et turn off. Switch off : “to
turn off a machine, electric light, radio…by using a switch”, où nous percevons en réalité trois “opérateurs” de
prédication : turn, off et use. Mais, on pourrait nous objecter que turn off est un seul prédicat. Alors, voyons la
définition que propose le dictionnaire unilingue de turn off : Turn off : “to make a machine or piece of electrical
equipment such as a TV, car, light…stop operating by pushing a button, turning a key.” Retenons les seuls
verbes indispensables à la définition de turn off qui sont au nombre de trois : make, stop, turn. Nous pourrions
donc proposer le schéma (simplifié) de "lexis" sous-jacentes suivant pour rendre compte du phrasal verb "switch
off" : {[a r b] r° [<light r1 (
)> ∋ <( ) r1’ (
)>]}, ou de façon plus proche de la suite de surface : {[a
turn switch] cause [light be off]}, où nous laisserons de côté les problèmes de détermination nominale, ainsi que
celui de la nominalisation du prédicat « switch ». Poursuivons avec d’autres exemples. Soit l’énoncé : Last night
police roped off the area of the find, dont la glose pourrait être : [to surround an area with ropes, especially in
order to separate it from another area]. Schématiquement, nous avons la suite « formalisée »: {[(police put rope)
∈ (around area1)] r (cause) ⇒ [area1 off area2]}. Voyons maintenant comment nous pouvons avoir
complexification métaphorique avec effacement de la "dérivation syntaxique", phénomène dont nous venons
longuement de parler : Have you been roped into selling tickets. Analysons tout d’abord ce “syntagme
prépositionnel” à valeur résultative → [“the person has been persuaded to join in an activity even though he
didn’t want to”]. Schéma sous-jacent : {(a rope b) into (b sell tickets)}, puis par métaphorisation de l’ensemble
nous trouvons l’énoncé : I’ve roped Dad in to help with the entertainment, et celui-ci :
He gestured dismissively. Never mind; I believe you. But I could still rope you in by explaining how you
helped me hide the evidence. Detective, Arthur Hailey, p. 425
Nous nous apercevons alors qu’un grand nombre de phrasal verbs « complexes » peuvent ainsi être
linguistiquement déstructurés, ou remotivés, ce qui représente un véritable défi linguistique tant pour l’analyste
97
Cahier du CIEL 2005-2006
que pour le traducteur, compte tenu du « raccourci discursif » dont le phrasal verb anglais peut ainsi être le
siège80. Parfois, la complexification des structures discursives que véhicule le phrasal verb est de nature
métonymique, comme dans l’exemple suivant : She dusted off her hands, que l’on peut analyser par le schéma
sous-jacent simplifié : {[she brushed dust] r ⇒ [dust off her hands]} (opération de nature métonymique).
De la même façon, on peut noter une complexification discursive à partir de "to wave down" : Un objet
grammatical naturel de "wave", flag par exemple, pourra, par "transfert d’objet" devenir prédicat : We flagged
down the tractor and clambered aboard81. Mais l’objet grammatical de wave pourra également, par transfert
métonymique, devenir le but visé au lieu du moyen comme dans : "if you wave down a vehicle, you stand by the
road or in the road and signal with your hands for the driver to stop" (définition du dictionnaire) ; mais la langue
va plus loin encore, et prend la partie pour le tout, ou le contenu pour le contenant, lorsqu’elle permet de dire : At
Napoleon’s Hill, a policeman waved them down and told them to get off the main road 82, structure prédicative
qui, à son tour, va se trouver métaphorisée : How do you know he …Cynthia began, but Jensen waved her down
[= lui fit signe de ne pas l’interrompre (Detective, p. 445)], signification que nous retrouverons par analogie dans
des schémas très proches : Cruz waved the remark away. (Ibid., p.507)/Waving the interruption aside,
Allardyce went on…(p.560). Toutes ces "opérations sur des opérations" ne s’inscrivent-elles d’ailleurs pas dans
ce que Antoine Culioli appelle la manifestation "[d’] une propriété très intéressante du langage humain, […] ce
qui fait proliférer le langage sur lui-même en prédiquant sur du prédiqué" 83, ou bien encore dans son hypothèse
d’ "opérations enfouies"84 ?
2.2.3.2. Tableaux récapitulatifs des différents types de phrasal verbs
Après avoir déjà posé en 2.1. la « corrélation » entre plusieurs paramètres (la valence syntaxique et sémantique,
le niveau fonctionnel, le sémantisme verbal et aussi la valeur notionnelle de la particule), nous venons d’ajouter
dans la présente section deux critères syntaxiques supplémentaires : la double prédication et la conversion. Nous
regroupons dans le tableau ci-après [34]85 l’ensemble de ces critères.
80
Ces opérations ressortissent selon nous à ce que J. Authier-Revuz appelle l’« inter-discours », à savoir le déclenchement
chez l’interprétant d’un certain savoir partagé, fondé sur des « domaines de mémoire » ou « espaces co-textuels » qui
construisent « un intérieur "constitué" aussi, si l’on veut, mais au sens cette fois de "configuré", de délimité par des extérieurs
qui l’assurent dans son unité, son identité. ». op. cit., p. 270/ « (…) les formes de l’allusion extra-textuelles à de l’autre
discours, requièrent le fonctionnement, hors du texte, d’un fond commun de savoir auquel le discours s’appuie comme à du
donné, sans avoir à l’établir. » op. cit., p. 302
81
Collins Cobuild Dictionary of phrasal verbs.
82
Collins Cobuild Dictionary of phrasal verbs.
83
Culioli, A (1975-76), Transcription du séminaire de DEA. p. 227.
84
Culioli, A. (1990), Pour une linguistique de l’énonciation, Tome 1, p. 155 Paris, Ophrys.
85
NB : Le signe ∅ indique que nous n’avons pas rencontré d’exemple attesté dans notre corpus pour tel ou tel cas de figure.
L’objectif est principalement d’observer la diversité des paramètres (syntaxiques et sémantiques) qui contribuent à la
construction des phrasal verbs.
98
Mise en perspective des différents plans : niveaux des phrasal verbs, valence et modification (morpho)-syntaxiques, sémantique verbale [Tableau 34]
IN
Niveau
Paramètres
État
Achèvement
(=)
The train isn’t in
yet.
She wanted to cry but held in the tears.
(+)
∅
∅
∅
(−)
Keep in !
They sign in at the reception desk…
I opened the door and
peered in.
Double π
(prédication)
∅
“Now the ritual is, I have to swear you in, but since
we’ve known each other so long, let’s take that for
granted. (…) ”
∅
∅
… and there in the darkness before his unblinking eyes
the memories came storming in – / Sofia, tall, slim,
and sexy, eased herself in to give Malcolm an
affectionate kiss…
∅
The Delta flight touched down smoothly at Atlanta and taxied
in.
Well, I have never gone
in for persecution
mania…
I’ll fill you in on the details now…
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
But I could still rope you in by explaining how you helped me
hide the evidence.
1
Conversion
2
3
(=)
(+)
(−)
Double π
Conversion
Activité
The president is ill so
the secretary will be
sitting in for her.
Accomplissement
Well, even if it was a trap, I would walk straight in.
Lizzie wanted a little hugging scene but I hustled her in with a
pat.
… and she had to tiptoe to the window and let up the blind so
that the light poured in.
The two trips he had made into Bay Point, however, would
have familiarized him with the security setup and probably
enabled him to talk his way in again with phoney delivery
papers.
∅
(=)
Long hair for men
went out in the
1970s, but it’s in
again.
(+)
∅
(−)
Double π
∅
∅
Southend police ran in a young man for speeding
yesterday.
Don’t look at me, Etta broke in brusquely.
∅
Conversion
∅
He’s very tuned in to family affairs…
Jim blew in about an hour ago – did you see him ?
OUT
Niveau Paramètres
1
(=)
2
État
Achèvement
They’d sit out there
I held out my hand to him.
in the sun and watch.
(+)
∅
∅
Private property.
I reached out and put one hand on the wall.
(−)
Keep out.
… the only reason she was being allowed out
at all was that she had pleaded to be let spend
Double π
∅
the spare days she had between the hospitals in
her home.
“I was creeping. Five, eight miles an hour – I
Conversion
∅
just nosed out.”/ I got a grant and cleared out.
He’ll be back before
(=)
… I cried out to her that I would wait (…)
the month is out.
(+)
∅
(−)
∅
Double π
∅
Conversion
∅
(=)
The men stayed out
for the best part of a
year. (on strike)
(+)
∅
(−)
∅
Double π
∅
Conversion
∅
3
Rudolph blew out the candles.
It would be a mistake, however, to think that
free speech (behind screen names) will win out
in the end.
∅
Activité
In a few minutes I could see the open light of the
field, and then was able to peer out …
∅
… and her eyes gazed out with such a fey puzzled
look, like a young savage.
Accomplissement
We never really got lost, and at the end when she was dying I
drove all the others out.
I ran out 130 feet of rope to bring Rusty up.
Despite their marital spats, neither party can afford to pull out
now.
∅
She’d known him for months on the wards and in the theatre
before he had asked her out.
∅
He adzed out the embers./ I eased the window out …
I did not want to know where she was dragging out
her obscure existence.
They roared out pieces from operas and musical
comedies…
∅
Brody was filling out forms about the accident.
Don tried to persuade him to sit out the night there.
However these tensions play out, Milosevic himself finally
looks like a goner.
∅
She had neither words nor formulas to parrot out the
They spaced out their leave for the turf and
catalogue of this état…/ The saints and martyrs, the
potatoes, little jobs in their gardens and house,
worthies and confessors, dried out imperturbably at
…/ My fourteenth year is blacked out.”
the west end…
∅
This would probably have been ironed out had there not been a
final breakdown over an associated matter –/ (…) she gave me
her calmer face, deliberately smoothing out her brow with her
hand. (…)
I hoped I’d solve it the other way, by finding
the adoption people, but that didn’t work out.
Time is running out fast.
Don’t trust him – he’s only out for your money !
I could not, and did not try to, work out the
meanings and implications of what had been
… as he paced it all out upon those rocks…
said.
Hanssen, who converted from Lutheranism to
The summer days drew out, and life took on a slower
Catholicism at least five years before he
pace.
allegedly sold out to the Russians, …
∅
Sandor began to rake out the sink./ (…) a
headshrinker could help to ease me out…
I had frozen them out, a trick I’d learned from Henry (…)
… Gilbert (…), quickly and discreetly laid out and then served
luncheon …
∅
“Anyway it’s all over now, our idyll is over, our little house is
smashed. I’m bombed out. (…)”
∅
∅
DOWN
Niveau Paramètres
État
1
(=)
The river is down.
∅
(+)
(−)
Double π
(=)
∅
I had a hard time keeping my
voice down.
(+)
∅
∅
∅
∅
There is nothing surprising
about finding a woman holding
down a successful job in high
finance.
∅
(−)
∅
Double π
Conversion
∅
∅
(+)
(−)
Double π
Conversion
3
(=)
I can’t face sitting down with her.
A coach nearly ran us down in front
of Trinity Church.
George has climbed up that tree, and
now he can’t get down.
Keep down !
and the wide mouth which
Conversion
curved down at the corners…
2
Achèvement
∅
The benches were bolted down, …/
Moses supported him, eased him
down on the cement embankment of a
lawn.
… even the worst case in Argentina is
unlikely to shut down emerging debt
markets entirely.
∅
∅
∅
∅
Oh you can go through a marriage
ceremony, or settle down with a
lovebird of your choice…..
She began to run down everything.
An unhappy marriage which
eventually breaks down often results
in disturbed children.
∅
“Why are you so hard to pin down ?”
Activité
I walked up and down.
∅
… unless one peers down to
glimpse the rocks below.
∅
Accomplissement
The moon was shining into my bedroom, where I had
omitted to pull down the blind.
The shadows of women withdrew ; and when they had
gone she took his hand in hers, pressed gently on it, sat
him down in the chair;
∅
(…) soon the sacristan would come to close the doors for
the night, and the kneeler she let so carefully down
frightened her with the way it seemed to crash on the
flagstones..
But prices were heading down
anyway thanks to increased
supply.
For now, we must continue keeping a lid on this, screwed
down tight.
The batteries in your radio are
running down.
She turned down the gas fire.
∅
∅
∅
Better to cool down.
I objected to the proposal but they talked me down.
∅
∅
∅
… the mindless ease and constancy of their rhythm
Civil-rights activists played down
seeping into her blood with its illusion of habitual order,
her considerable political
wore down her strength till it reduced her to a longing for
experience and sophistication (…)
a chair, …
(…) running Henry down wasn’t so easy as we’d hoped.
∅
He had already seen me and was
bearing down.
∅
∅
∅
∅
∅
UP
Niveau Paramètres
État
1
(=)
John’s up in his bedroom.
(+)
(−)
Double π
∅
(=)
(+)
∅
∅
Ellen would sit up working
on his plans and drawings.
∅
∅
I think you just want to break up her
marriage, like you just wanted to
break up mine.
∅
Conversion
∅
(=)
∅
(+)
∅
He was going to blow the place up.
Double π
(−)
Double π
Conversion
Your argument, though
appealing, doesn’t hold up.
∅
∅
… the evening seemed quietly to
break up, (…)
∅
A few times she holed up in Boston./
She works too hard and she looks
tired. Ease up on her.
Then this murder case blew up, and
we had to drop it.
(−)
3
The Englishman held up the rifle.
The coast road here becomes My temperature shot up and my heart
a track (…) which climbs
beat a good deal faster.
up…
We were now inside the
Conversion defile with yellow rocks
towering up on either side.
2
Achèvement
“He thought we’d kept up.
∅
∅
Activité
Rosina peered up at me with her intense
crossing eyes.
∅
Accomplissement
If you’ll excuse me, I’ll take her tea up.
… and this stood him up and hurried him away
laughing, ….
And someday, I don’t know when, stocks Perhaps the damned stirring, or the noseless men
will stabilize and start heading up again.
turning over and thrusting up;
I will urge him up stone by stone, if I have He fumbled the latch up, and the door slammed
to, thought Jocelin.
open, throwing him back across the hall.
Her dark wiry hair, looking almost black in the
Some more tears welled up and ran over her
lamplight, was pinned up in some sort of Grecian
cheeks…
crown.
Playing the teacher up was considered a
normal part of school.
I filled up her wine glass.
But he lives it up – three men with six legs
couldn’t get around like that effing peg-leg.
But the language is evolving quicker than
publishers can keep up.
∅
He would squat there holding the sheet, and
the master carpenter would be lying on his
back and hammering up into a corner.
She’d have to think up some lying excuse when
they came (…)
“Indian companies should shape up and become
competitive, or close down.”
∅
An awful wave of self-pity overcame me and I
wrinkled up my face with pain./ “Yes, I could
cook or clean up, do odd jobs, why not ?”
∅
Lally said that it was time we all grew up.
He said you thought it was Ben and you
In ten days she ran up a twelve-hundred dollar bill.
were working yourself up.
“He’s on the make everywhere and He walked behind me so as to be able to
cultivates all the Chicago hot-shots send me up for the amusement of passersYou need to wash, change that dress, and make up.
(…) he never lets up.
by. (= imitate)
∅
∅
∅
He neutrally recognized that they were
When the United États beefed up its own border
sizing him up as a risk./ “Let me
∅
defences for the onset of NAFTA in 1994, (…)
straighten myself up a bit.(…)”
OVER
Niveau Paramètres
État
1
Better yet, come Monday,
(=)
stay over, and go on from
here Tuesday.
(+)
∅
(−)
∅
Double π
∅
Conversion
2
(=)
3
∅
I’m sorry, the party’s over;
they’ve all gone home.
(+)
∅
(−)
∅
Double π
∅
Conversion
∅
(=)
∅
(+)
∅
(−)
Double π
Conversion
∅
∅
∅
Achèvement
Activité
Accomplissement
I turned the stiff brown photo over, and saw the glue on
Turn the tap off – the sink’s
The sky was covered over with cloud.
the back and a little dark brownish fur of the thick page
running over.
from which I had removed it.
∅
∅
∅
We could get over to your house by about six o’clock.
∅
∅
∅
∅
∅
I handed over a sealed envelope addressed to Mr and Mrs
∅
∅
Fitch.
I had thought about the
He started over. My dear Edvig, I have news for you. Ah,
Gary told me that it would blow over and
problem all day, turning it
yes, much better this way.
that I shouldn’t worry so much.
over in my mind.
He said he would leave me alone to think
∅
∅
things over for five minutes.
∅
∅
∅
She spoke more calmy and with a sort of
deliberation, as if getting some necessary
∅
∅
task over.
But here, you thought, we can tide the
summer over, show dean Jocelin what a fool
∅
∅
he is.
I was willing to make over every acre I had.
∅
∅
I kept on reading as she worked me over (= attack,
∅
∅
criticize)
Thornaby took over as secretary in 1976.
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
OFF
Niveau Paramètres
État
1
If I’m not better, I
(=)
think I shall stay off
tomorrow.
She stood off curious
(+)
intruders by day and
by night.
2
Achèvement
… Rita’s third husband had run off with a male dancer,
Fabian was back in a mental home. Après moi le déluge.
Because most of the orphaned girls were long ago taken in
by refugee families, who married them off to men willing
to pay a dowry, only 68 of the new émigrés are girls.
Accomplissement
The vehicle made off at Lizzie dropped her eyes, reached out one hand to the
once.
wall, balanced to shake her broken sandal off, ….
∅
He looked off in the
distance, beyond a grassy
field to the edge of a
treeline.
He probably would have blown his hand off if he’d
fired it.
The labels had washed off, but the glass was well
chilled.
(−)
∅
I jumped up and set off after her.
Double π
∅
∅
Conversion
∅
“They have to swear off politics once they take the bench.
Now that he’s been convicted, he can’t even vote. (…) ”
She was screened off the next morning and a nurse,
gowned and masked and with a sterile trolley by, began to
prepare her skin for the operation./ “You aren’t part of my
life. Just clear off, will you.”
Then he would blink and set them off again.
∅
∅
(After they had waved me off, did Ben go back and cut
himself a large slice of cake ?)
Jacobo, sturdy, heavily built, and with a dozen years of
Homicide experience, had already instructed the
uniform officers to cordon off the entire house and
garden with yellow tape.
He must have turned off the radio.
“You only think you could, Willie,” she tried to laugh it
off nervously.
∅
My surprise soon wore off.
(=)
(+)
The TV is off.
∅
Luckily the rain kept “I thought – ” he broke off, then smiled. “Sorry, not my
off.
business.”
Double π
∅
∅
We paired off early on, but merrily, childishly, and
Conversion
without any deep shaking emotions, as far as I can
∅
remember, in those earliest days.
(infml) I thought it was
(=)
a bit off, not even
How did it go off, that severance, I wondered.
answering my letter !
(−)
3
Activité
(+)
∅
(−)
∅
Double π
∅
Conversion
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
He went with Moses to visit the Dead Sea. It was sultry.
They sat down in the mouth of a salt mine to cool off.
Mike can take off his
father to perfection.
(imitate)
∅
Following last week’s Arab summit, before taking off for
A happy couple cannot
Washington, Mubarak gave an exclusive interview to
help showing off.
NEWSWEEK’s Lally Weymouth (…).
∅
∅
“I’d like to phone and head him off. Otherwise, he’ll stand
∅
waiting.”
Just paying a visit, Charles. – Let me see you off then.”
He worked off his embarrassment by harassing us with
questions.
The bombardment tailed off as darkness descended,
(…)
∅
∅
ON
Niveau Paramètres
État
1
(=)
She had on an old bathrobe.
Double π
∅
Let’s love in a free open way, like you
said in your letter, free and separate
and not holding on like crazy –”
∅
Conversion
∅
(+)
(−)
2
(=)
Is the TV on ?
(+)
∅
The thought depressed her violently.
But she held on.
(−)
3
Double π
∅
Conversion
∅
(+)
It was only a joke – keep your shirt
on ! [(infml) = to remain calm]
∅
(−)
How are you getting on ?
(=)
Double π
∅
Conversion
∅
Achèvement
Poppy Green came to the house to try on her party dress.
∅
“The globalization train has left the station,” he says. “I want to help the
Mayans get on. My opponents want to stop the train.”
∅
Activité
You’re on in two minutes ! [(of
actors) actually performing on
the stage
∅
∅
∅
She gathered the sagging fire
together and heaped on fresh
∅
wood.
His parents looked on with a
They passed on to other matters.
triumphant smile as he collected
his prize.
∅
∅
Now I’m getting on, these stairs
He signed on as a sailor.
are a little difficult for me.
Then as I sat in the little red room, with my head still sullenly lowered “I’ve been feeling tired and run
against the light of the rainy morning, I made it out that perhaps I had down,” she said. She paused. He
achieved something by thrusting the situation on into an area of crisis.
smiled her on.
Unlike others, however, he had
kept quiet about it, determined to
∅
soldier on at any cost.
Or was he having me on ? I
I don’t really turn you on, do I ?
didn’t like to ask.
∅
∅
“I thought you must still be
Now don’t take on, darling ! Honestly, I won’t be any time at all. [= get
carrying on with her, well
upset]
obviously you are – ” “I’m not.”
∅
∅
“This fellow never cottoned on, though, no good with the sheep, were
∅
you, Chuff ?
Accomplissement
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Cahier du CIEL 2005-2006
2.2.3.3. Conclusion
Nous ne prétendons bien sûr pas, dans le cadre de cette étude, résoudre l’ensemble des problèmes complexes que
pose cette catégorie linguistique, mais tout notre travail cherche à démontrer que le phrasal verb est avant tout
un "construit énonciatif", unité prédicative "duale" appartenant donc bien à la syntaxe, mais promise à une
lexicalisation progressive, et qui garderait toutefois, pour reprendre les mots mêmes de Sarah de Vogüé "une
mémoire anticipée des opérations de validation énonciative". Quoi qu’il en soit, ceci prouverait bien que le
phrasal verb, composé de deux éléments en relation plus ou moins "serrée", peut faire l’objet, en tant que nœud
prédicatif, d’opérations contextuelles et/ou inter-discursives, tant sur l’axe paradigmatique (domaine de la
métaphore), que sur l’axe syntagmatique (domaine de la métonymie). Resterait alors à prouver que dans bien des
cas [ex : find out, lose out (cf "Phrasal Verb" et grammaticalisation (4.5.), notre thèse, op. cit. pp 318-326)], la
particule, qui semble lexicalement liée au verbe, est en réalité la trace d’une localisation "préconstruite", mais
syntaxiquement oubliée, ce qui expliquerait alors la difficulté qu’ont les francophones à produire des phrasal
verbs, puisqu’ils n’ont pas directement accès aux opérations prédicatives et énonciatives dont la composante
lexicale de l’anglais peut garder « mémoire ». Ainsi, pouvons-nous appréhender trois fonctions distinctes autour
de ce phénomène "syntaxico-sémantique" construit qu’est le phrasal verb. Comme nous l’avons dit, celui-ci
relève en effet autant de la grammaire, en tant que lieu d’opérations prédicatives et énonciatives, que du lexique,
en tant que classe ouverte d’éléments verbaux, et "site" potentiellement privilégié de la création d’expressions
idiomatiques et d’inventivité stylistique, si bien que le phrasal verb nous semble regrouper à la fois :
1.
Une double fonction de « localisation », celle-ci pouvant être (en fonction du contexte)
a) Tantôt de nature valeur « directionnelle », spatiale, locative : « LOC externe ».
b) Tantôt de nature « aspectuo-modale », participant des déterminations autour du prédicat
effectuées par l’énonciateur (« LOC interne », celle-ci pouvant conduire à la soudure complète
avec le prédicat).
2. Une fonction de « dérivation syntaxique », le phrasal verb pouvant être issu d’opérations sous-jacentes
complexes, dont la « compacité » en surface contribue à l’enrichissement du domaine lexical.
En réalité, la « lexicalisation » du phrasal verb n’est jamais tout à fait complète ou figée, puisqu’elle est appelée
à se nourrir tantôt de ses « éléments compositionnels », tantôt du « contexte discursif ». Nous terminerons cette
étude en posant le problème de la « résultativité »86 construite ou non par le phrasal verb. Les deux tableaux87
qui suivent {36a [verbes « intransitifs »] et 36b [verbes « transitifs »]} posent en effet le problème des
conditions dans lesquelles un phrasal verb peut, ou non, construire une valeur référentielle de « changement de
localisation » ou de « changement d’état ». Certains phrasal verbs ne construisent d’ailleurs ni l’une ni l’autre.
86
87
Cf. 4.4. Construction des valeurs « référentielles », Thèse de doctorat, op. cit., M. Simon (2003)
Nous y intégrons les transformations de Lipka [L.1 à L10.] dont nous avons parlé en 2.2.1.1.
Tableau résumé des transformations de Lipka (avec notre essai de formalisation) : Tableau 35
L1 {[<a r (relation causative) b (= animal come out)>] ∈ (= with - moyen) smoke}
Sur le même schéma : L6 et L9 (relation instrumentale)L3 {<a move stones> r (relation causative) <stones become heaps> ∈ LOC}
Up étant la trace d’une opération de localisation.L5 {<a r car> ∈ (= with – moyen) grease} UP étant la trace d’une opération aspectuelle.
Sur le même schéma : L7L8 {a r flame} Up étant la trace d’une opération aspectuelle.
Sur le même schéma : L2 et L4L10. {<a r (relation causative) (b)> ∈ <<vision, appear ∈ UP, ( )> by magic>} [= he conjured up vision]
106
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Valeur référentielle
construite
Dans quelles conditions
peut-il y avoir ou non
« changement de
localisation » ?
Dans quelles conditions
peut-il y avoir ou non
« changement d’état » ?
Valeur référentielle
construite
Dans quelles conditions
peut-il y avoir ou non
« changement de
localisation » ?
Dans quelles conditions
peut-il y avoir ou non
« changement d’état » ?
Verbes intransitifs : Tableau 36a
Exemples et commentaires :
Provenance :
[Dictionnaires unilingues, Dictionary of phrasal verbs, Detective (A. Hailey)]
She ran away laughing up the road. / The Delta flight touched down smoothly
at Atlanta and taxied in. p.294 / …He was waiting up for me when I got in last
night (schéma non résultatif).p. 242 / There are are a lot of weird ideas floating
Verbe
around. (idem) / [Nous remarquons l’importance de la création d’un point de
repère en anglais, trace d’une « localisation », mais la valeur construite n’est pas
nécessairement « résultative »]
The ship sailed out. / He didn’t want to look as if he was chickening out.
If they are late clocking in, they lose pay. / (…) the grand jury members were
Nom
filing in. p. 522 / He let his words tail off ⇒ nous remarquons l’abondance et la
portée du phénomène de « métaphorisation » autour du « phrasal verb ». p. 403
Now you clear off and leave me alone…
Adjectif
I woke one night around midnight and decided to clear out…
The river froze up ; the sink keeps blocking up ; / The satellite had burned up
on re-entering the atmosphere. / Our phone is playing up. / The lake has frozen
Verbe
over versus The lake has frozen up. / They all want in / out. / He drops off to
sleep.
[Trf. Lipka 8] : his anger flamed up [L.2 ; L 4] / She feels that everyones’s
Nom
ganging up on her. / He…determined to soldier on at any cost. p. 234
The rain had eased off. / Business slows up/down at this time of year. / Wise
Adjectif
up, Barrett !
Verbes transitifs (« causative pro-verbs ») : Tableau 36b
Exemples et commentaires :
Provenance :
[Dictionnaires unilingues, Dictionary of phrasal verbs, Detective (A. Hailey)]
She brought the dinner up ; he was voted out in 1983. / …digging up potatoes
in the vegetable garden. / « How do you know he… » Cynthia began, but Jensen
waved her down. p. 445/ Cruz waved the remark away. p. 507 / Spending two
Verbe
more days sitting out the bad weather. / Escorts were hurrying the witness
group on. / (…) the accused had knowingly signed their rights away…p. 38 /
the hardships he simply shrugged off. / Policemen…waving drivers on. / Did
you check who signed the box in ? p. 403
[Lipka 1] : to smoke out animals [L.6 ; L.9] (⇒ relation instrumentale)
[L.3] : to heap up stones (pas de relation instrumentale) / Please hand in your
papers at the end of the exam. / The problem was how to sweat out the next 6
Nom
weeks. / Rope off the scene, as big an area as you can, and keep everyone away.
p. 199 / What a mess ! she said dusting off her hands… / She feels very boxed
in/up in that tiny flat. / Nobody has ever gunned down a New York police
captain and gotten away with it.
The police made him empty out his pockets. / We clear out the mud
[“Objektvertauschung” → object transfert] / Sofia…eased herself in. p. 296
No amount of ‘social engineering’ will even out the world’s unfairness.
Adjectif
Three old men, idling away the summer afternoon… / Blacking out tonight’s
episode of Dallas. / ⇒ il y a bien en fait continuum « sémantique » entre
structure résultative « métaphorisée » et « changement d’état ». Cf. les deux
premiers énoncés ci-dessous :
Today’s match…has been rained off.
She knows how to talk her father round.
Verbe
After all the guests had left, I swept up (all the mess). / [L. 10] : Jean can
conjure up a good meal in half an hour. / Her mother tried to stare Hagen
down. / Ainslie snapped lights on. p. 240
[L.7] : to board up window [L.5] ⇒ relation instrumentale / They marked out
the tennis court with white paint. / Your glass is nearly empty, let me top you
up. / Would you mind hosing the bins out this afternoon ? [NB non pas, * the
Nom
bins are out, mais → « clean the inside using water from a hose »] / She started
dolling herself up to go out. / I could still rope you in by explaining how you
helped me hide the evidence. / They also used devices (…) to speed things
along… / He, Detective Dauntless Dan had buttered up Ainslie…p. 234
…men starting to pretty themselves up a bit with état-of-the-art ties and socks.
Adjectif
You’ve paid for the meal, so if I pay for the taxi that’ll even things up.
[NB: pour une étude plus complète sur les problèmes liés à la « résultativité », voir notre thèse in 4.4.
« Construction des valeurs référentielles », pp 290-317, M. Simon, op. cit. (2003)]
107
Cahier du CIEL 2005-2006
Conclusion de l’étude sur les phrasal verbs
Cette étude nous aura appris que le phrasal verb relève aussi bien du lexique que de la syntaxe. La particule ne
ressort pas seulement d’une opération énonciative au-delà de la prédication ; elle peut en quelque sorte la
précéder, dans la mesure où le phrasal verb peut tout aussi bien être la trace d’opérations prédicatives complexes
(composition de lexis), que relever, en tant qu’unité de la "langue", d’un pré-construit. Ainsi se trouve illustrée
la problématique soulevée par Sarah de Vogüé dans son article "Les enjeux énonciatifs et typologie lexicale" 88.
De fait, la particule adverbiale apparaît bien comme un véritable « opérateur » au sein du phrasal verb, lequel a
vocation à se lexicaliser. Ce phénomène de bornage à droite, de points de repère d’ordre spatio-temporel, de
constructions syntaxiques complexes, où les « particules » avec leurs valeurs directionnelles et aspectuomodales diversifiées jouent un rôle essentiel dans leur association avec le prédicat, sans parler de leur propre
fonction « prédicative », s’avère une stratégie énonciative et discursive constante en langue anglaise. L’opération
de "localisation" est plus ou moins grammaticalisée selon la volonté du locuteur, en fonction du contexte
discursif, avec un plus ou moins grand détachement vis à vis des éléments référentiels, ce qui explique, selon
nous, que l’on puisse trouver à la fois : follow out et follow up, pay out et pay up, well over vs well up. Pour
nous, tout phrasal verb, même lexicalisé, est un construit énonciatif et porte donc la trace, à travers les diverses
valeurs de la particule adverbiale, d’opérations de repérage. Nous avons mis en évidence trois "niveaux" de
phrasal verbs correspondant à trois types de relations sémantiques bien distinctes, même si parfois elles peuvent
se recouper par le jeu de la polysémie discursive. A cette première catégorisation, il convenait d’ajouter une
double complexité syntaxique, dans la mesure où le phrasal verb peut être le résultat d’opérations prédicatives
qui mettent en jeu le domaine de la valence syntaxique (diminution ou augmentation des actants), ainsi que des
opérations de "dérivation synthétique". Enfin, nous n’oublierons pas la dimension tropique du "phrasal verb",
capable de générer de nombreuses « métaphores et métonymies » au cœur de l’énoncé anglais [He turned to
Reegan and stated that he was going to get his breakfast and shine himself up for the court (…). The Barracks,
p. 44]. Ainsi se trouve illustré, via l’immense diversité des phrasal verbs, le "mode d’énonciation" du constat
[cf. J. Guillemin-Flescher (1981)] : l’anglais effectue des opérations de repérage par rapport aux éléments
référentiels [reconstruits par le co-énonciateur], ce qui se traduit par une explicitation des opérations de
détermination, une actualisation des procès, et une certaine représentation iconique de la réalité "extralinguistique". Cependant, la "lexicalisation" est bien à l’œuvre ; l’anglais concentre, grâce au phrasal verb, des
structures "inter-propositionnelles et discursives", tout en gardant trace des opérations de localisation. Le
phrasal verb témoigne ainsi de la vitalité et de la complexité de la langue anglaise, laquelle semble d’ailleurs
retrouver un regain d’intérêt pour son « alter ego », diachroniquement premier du système, le compound verb.
88
"Une telle perspective conduit par ailleurs à revoir radicalement la conception que l’on peut avoir du rôle du
lexique dans l’organisation des opérations syntaxiques. On se souvient de l’opposition qui est souvent faite au
sein du lexique, entre le purement lexical (les lexèmes) d’une part, et les marqueurs grammaticaux d’autre part
qui participent à la construction syntactico-énonciative des énoncés. Dans cette conception, les lexèmes ne sont
que le matériel venant remplir les cases que lui assigne la syntaxe (ou la construction énonciative). Déjà, il
semble que la grammaire générative soit depuis un certain nombre d’années en train de revenir sur cette idée
lorsqu’elle cherche à placer le lexical à l’origine de la construction syntaxique (par le biais au moins du
mécanisme régulateur du principe de projection). L’approche des typologies lexicales qui a été proposée ici va
dans le même sens : le lexique définirait les bases du calcul sur lequel la construction énonciative s’opérerait. Si
une telle perspective s’avère tenable, cela signifie que le lexical est déjà syntaxique, qu’il est déjà énonciatif."
Sarah de Vogüé URA 1028 du CNRS – Université Paris X, op. cit., p. 36
108
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
CHAPITRE 3 : TYPOLOGIE DES « COMPOUND VERBS »
Ce chapitre, consacré aux verbes "préverbés" en anglais contemporain, se veut un prolongement direct de notre
thèse de doctorat89, dans la mesure où nous nous sommes très souvent interrogé – au cours de notre recherche
dont nous venons de faire la synthèse dans le chapitre 2 – sur l’autre forme de verbes composés (les compound
verbs), qui présentent une parfaite structure « en miroir » par rapport aux "phrasal verbs". En effet, si la
réalisation habituelle en structure de surface des "phrasal verbs" est : Verbe + Particule adverbiale (set up), les
"compound verbs", que l’on pourrait également qualifier de "préverbes" 90, puisque la particule adverbiale n’est
plus "postposée", mais "antéposée" au verbe support, ont toujours la même disposition structurelle en surface :
Particule adverbiale/Verbe (upset). Précisons d’emblée que le terme de "compound verb"91 est assez vaste, et
que nous limiterons volontairement cette étude aux seuls cas de verbes à "préverbes" formés justement à l’aide
d’une particule adverbiale92, telle que nous l’avons définie dans le chapitre 1 [section 1]. Mais si toutes les
particules adverbiales peuvent former un phrasal verb, seule une petite dizaine d’entre elles sont à l’origine des
compound verbs. En outre, nous verrons que le palmarès de ces particules n’est pas nécessairement le même
entre les deux systèmes de verbes composés qu’elles construisent (par exemple, up arrive en tête avec les
"phrasal verbs", mais n’est que 4ème avec les "compound verbs"). Notre analyse s’appuiera sur un corpus
d’anglais général et de spécialité, comprenant quelque 139 "compound verbs", que nous tenterons d’analyser
avec les outils méthodologiques déjà forgés pour l’examen des "phrasal verbs" [section 2]. Après avoir examiné
les mécanismes diachroniques du "préverbe", nous verrons comment une "double" évolution, syntaxique et
sémantique, est à l’œuvre pour certains d’entre eux, alors que de nouvelles unités lexicales continuent
d’apparaître aujourd’hui (outsource, par exemple). Une première approche synchronique nous conduira à
appréhender les compatibilités qui existent entre telle particule et telle "base" verbale. Nous découvrirons ainsi
qu’une trentaine de verbes anglais (cf. load) contribuent à former de nombreux préverbes, lesquels prolifèrent
ensuite dans le corpus. Il nous restera alors à tenter de mettre au jour les opérations cognitives propres aux
préverbes, dont certaines relèvent, selon nous, de la prédication "comparative", soit quantitative [more than (=
QNT)], soit qualitative [better than (= QLT)], en particulier lorsque les particules de franchissement de frontière
que sont out et over construisent, avec leur "base", une valeur modale. Par la suite [section 3], notre analyse
synchronique reprendra tout d’abord trois paramètres fondamentaux dans l’analyse des verbes composés : 1. le
89
M. Simon, op. cit. (Octobre 2003). Nous faisons allusion au « compound verb » dans les sections suivantes :
1.2.1. ; 1.2.3. ; Annexe 2.
90
Voici la définition que donne du « préverbe » C. Buridant : "On appellera préverbe un préfixe s'accolant à
une base verbale ou nominale pouvant être par ailleurs autonome, en lui apportant une nuance de sens
spécifique, un préverbe étant productif à une époque donnée quand il sert à former de nouveaux verbes sur ces
bases." in Actes d’un colloque sur la préverbation [Nov. 1993 – Lille III], établis par A. ROUSSEAU (1995) –
Les Préverbes dans les langues d’Europe. Introduction à l’étude de la préverbation (textes réunis par A.
Rousseau). Presses Universitaires du Septentrion.
91
Cf. Définition de « Compounds » : “These are expressions which consist of two (or more) separable parts,
each of which can stand as a word in its own right. English has very many of them, of which the following are
only tokens:
*nouns
auditape, car park, daylight-saving, takeover;
*adjectives
airborne, home-made, icy-cold, keen-eyed;
*verbs
baby-sit, blackball, blue-pencil, overturn;
*adverbs
downtown, overseas, upmarket, worldwide;”
The Cambridge Guide to English Usage, Pam Peters (2004), Cambridge University Press
92
C’est-à-dire une particule qui a une valeur de base "locative" à l’origine tantôt des « préverbes »
(univerbation), tantôt des « phrasal verbs » (disjonction), ceux-ci arrivant après ceux-là d’un point de vue
« diachronique ».
109
Cahier du CIEL 2005-2006
niveau "fonctionnel", c’est-à-dire, le degré de "compositionnalité" 93 atteint entre la particule préverbée et le
verbe support (ainsi uplift peut être compositionnel, alors que upset ne l’est jamais) ; 2. la valence syntaxique du
préverbe (y a-t-il stabilité de la configuration actancielle par rapport au verbe support, ou bien au contraire
augmentation ou diminution de valence ? [cf. le passage de go (intransitif) à undergo (transitif)] ; 3. enfin, nous
envisagerons la "typologie verbale" construite par le "compound verb", selon les critères élaborés par Zino
Vendler [cf. 1.3. ci-dessus]. L’analyse systématique de notre corpus selon ces trois critères nous permettra de
découvrir tantôt des convergences (par ex. le glissement vers les procès d’achèvement), tantôt des divergences
(par ex. le peu de cas de diminution de valence) avec les phrasal verbs. Par ailleurs, nous avons été frappé, au
cours de l’élaboration de notre corpus, du très grand nombre de formes "participiales", tant en –EN qu’en –ING,
issues des "compound verbs", celles-ci étant d’ailleurs souvent appelées à un processus d’adjectivisation. Aussi
tenterons-nous d’appréhender [section 4] ces formes "dérivées" des racines verbales, dont certaines, comme c’est
le cas pour forthcoming, sont les seules traces survivantes d’un verbe devenu aujourd’hui obsolète
(†forthcome), même si l’on peut envisager que, par "dérivation inverse", telle ou telle forme "participiale"
puisse réapparaître, à un moment donné, dans la langue, avec une fonction plus verbale. En outre, ces formes
sont extrêmement intéressantes d’un point de vue cognitif, puisqu’elles élaborent une véritable stratégie
"qualitative" en transformant des formes d’origine "aspectuelle" en lexies exprimant des « propriétés » plus ou
moins permanentes. La dernière partie de cette étude [section 5] sera consacrée à la « valence sémantique » des
compound verbs avec un triple objectif : appréhender la configuration actancielle de ces verbes "préverbés" par
rapport aux paramètres déjà posés ; répertorier les différents "phrasèmes" qu’ils construisent, et enfin tenter de
proposer quelques explications "syntaxico-sémantiques" par rapport à l’ensemble du système auquel ils
appartiennent. Nous nous apercevrons alors que les compound verbs ne sont pas seulement le miroir des phrasal
verbs dans leur composition lexicale de surface, mais que leur glissement vers l’"abstraction" (niveau 3)
correspond non seulement à une plus grande diversité sémantique de la "configuration actancielle", mais qu’en
même temps, celle-ci s’accompagne – à ce niveau là – des cas les plus nombreux de changement de valence
syntaxique ; or, ceci n’est pas exactement ce que nous avons observé avec les phrasal verbs. Mais il convient
immédiatement d’ajouter que trois particules se distinguent dans cette double articulation entre bouleversement
syntaxique et diversité sémantique, à savoir : out (3ème au classement des phrasal verbs, mais deuxième ici),
laquelle est essentiellement pertinente au niveau 2 ; et deux autres particules, under (niveau 3) et over (les trois
niveaux), dont il faut dire que la première est quasi inexistante dans le système "Verbe + Particule", alors que la
seconde arrivait en toute dernière position sur l’axe de la valence sémantique des phrasal verbs. Toutes ces
différences "structurales" entre les deux systèmes justifieraient alors pleinement le regain d’intérêt pour la langue
à l’égard des compound verbs, dont la fonction de "concentration prédicative" oscillerait entre "prédication
comparative" pour trois particules [out, under et over] et une "lexicalisation maximale" permettant au
« préverbe » de transcender le verbe support. Bref, nous verrons comment, à travers les trois grandes fonctions
qu’il revendique (syntaxique, aspectuo-modale et dérivationnelle), le "préverbe" apparaît alors comme un
véritable opérateur toujours bien vivant et à l’œuvre dans la structuration de l’énoncé anglais.
93
Rappelons que nous distinguions trois niveaux de compositionnalité pour les « phrasal verbs » : niveau 1
(« directionnel ») ; niveau 2 (« aspectuo-modal ») ; niveau 3 (« notionnel »).
110
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
3.1. Qu’est-ce qu’un “compound verb”?
3.1.1. Domaine de recherche et terminologie
Les verbes complexes que nous nous proposons d’étudier dans ce chapitre relèvent, tout comme les "phrasal
verbs", du processus de formation lexicale que l’on appelle composition94. D’emblée, disons que ce processus de
construction lexicale s’avère en réalité bien plus large que les seuls compound verbs, ou verbes "préverbés"
formés à partir d’une particule adverbiale, qui vont essentiellement ici retenir notre attention, dans la mesure où
nous observons, tout au long de notre corpus, de nombreux cas de dérivation (nominale et adjectivale) : by-play
(N), downturn (N), infighting (N), onlookers (N), outburst (N), outcropping (N), understatement (N), upwelling
(N), bygone (Adj), outspoken (Adj), overbearing (Adj), overpriced (Adj), underhanded (Adj), upbeat (Adj),
upsetting (Adj), etc., dont l’origine – la "base" – peut d’ailleurs être ou bien un verbe [underdrawing (N),
undowntrodden (Adj)], ou bien un nom [outpost (N), out-housed (Adj)], voire un adjectif [outsmart (Adj),
overfond (Adj), overprompt (Adj)]. Nous observons dans tous ces cas multiples et complexes que si la "base",
ou élément support, est un verbe (même par conversion), la "particule adverbiale" peut se trouver ainsi tantôt à
droite, tantôt à gauche de l’élément repère 95. Mais si dans un phrasal verb, la particule se trouve toujours à droite
du verbe [sauf dans quelques cas d’inversion qui relèvent non plus du lexique, mais de la syntaxe : cf. Away he
went, Out she goes, In you go ; exemples de FR Palmer (1965)], dans un compound verb, elle est toujours affixée
à gauche du verbe. Nous obtenons ainsi un système de verbes composés quasi symétrique : PARTICULE +
VERBE (compound verb) // VERBE + PARTICULE (phrasal verb), dont il faut cependant souligner la très
grande fécondité du second par rapport au premier, comme le fait ci-après Jean Tournier : "Mais le type V +
Part. adv., pour être de loin le plus fréquent, n’est pas le seul type de verbe composé. Nous donnons ci-dessous
une liste brièvement illustrée des autres types :
"Part. adv. + V :
backbite, offset, outguess, overcome, uphold96.
94
Cf. ce que dit Jean Tournier à propos des lexies composées : « elles comportent au moins deux éléments
lexicaux autonomes constituant un syntagme ou un fragment de syntagme qui se comporte manifestement
comme une unité du point de vue de la classe de mots : war-office, prisoner of war, secretary of state for war
(noms) ; navy-blue, everlasting, home-made (adjectifs) ; look out, overlook, typewrite (verbes). »
Introduction descriptive à la lexicogénétique de l’anglais contemporain, Jean Tournier (1985), p. 31
95
« Un modificateur de verbe, de type adverbial, apparaît à droite ou à gauche du verbe. Ex. : flow over =
overflow; inbreathe = breathe in. Ce type (dont nous montrerons les limites au § 3.4.) s’étend à certains
participes passés adjectivaux (ex. : built-in = in-built) et à certains noms dérivés du verbe avec le suffixe agentif
–er désignant une personne (ex. : looker-on = onlooker). » Jean Tournier (1985), op. cit. p. 111
96
“Ce type de composé est intéressant à étudier par comparaison au type correspondant avec particule à droite.
On comparera entre elles les lexies de chacune des paires attestées : about-turn/turn about, backbite/bite back,
downcast/cast down, income/come in, offset/set off, onset/set on, outlet/let out, overhang/hang over, upset/set
up… (Il en existe près de 80 d’usage courant.) Cette comparaison permet les observations suivantes :
a) Les particules concernées sont en nombre limité : about, back, down, in, off, on, out, over, up. Les deux
plus fréquentes sont over et out.
b) Il n’y a pas de cas de synonymie totale, c’est-à-dire de cas où l’ordre n’a aucun effet sur le contenu et
où les aires sémantiques des deux lexies se recouvrent exactement.
c) Les aires sémantiques des deux lexies peuvent se recouvrir partiellement. Par exemple, l’un des sens de
offset et de set off est « balance, compensate ».
d) Les aires sémantiques des deux lexies peuvent être totalement distinctes. Ex. : backbite/bite back,
uphold/ hold up, upset/set up.
e) La forme avec particule à gauche peut, en tant que verbe, ou bien être très rare (ex. : oncome) ou bien
n’être plus en usage (ex. : onset), mais, dans ces cas, subsister de façon courante dans une autre classe
de mots, généralement le nom (ex. : income), parfois l’adjectif, dérivé du participe présent ou passé
(ex. : on-coming, downcast)."
111
Cahier du CIEL 2005-2006
Part. adv. + N ou A :
outnumber, outsmart." Jean Tournier (1985), op. cit., p. 128
Bref, les "compound verbs" s’inscrivent dans un système de création lexicale où le "repère" est à droite et le
modificateur du prédicat à gauche. Nous n’étudierons dans cet article que les cas où c’est une "particule
adverbiale"97 qui spécifie le verbe [PART ∈ VERBE], mais comme l’indiquent ci-après R. Huddleston et G K.
Pullum, la notion de « compound verb » est en réalité beaucoup plus étendue que cela :
"There are far fewer compound verbs than there are compound nouns or compound adjectives. A high proportion
of them, moreover, are formed by other processes than compounding, namely back-formation and conversion.
Back-formation is most commonly from nouns in –er (ghostwriter → ghostwrite) or –ing (job-sharing →
jobshare), or adjectives in –ed (hen-pecked → hen-peck); for some, more than one source may be available
(chain-smoker/chain-smoking → chain-smoke); freeze-dried/freeze-drying → freeze-dry). Conversion is
generally from compound nouns (blacklist [N] → blacklist [V]). Most compound verbs that arise directly from
compounding have a preposition as the first base, as in over-react, outlast, underestimate. Direct formation of
compounds with a noun as first base is very rare, and it is not easy to establish that the verb preceded the
corresponding noun in –ing. Verbs of this kind that do appear to have been formed directly include speed-read,
hand-wash, and perhaps gift-wrap. There are also verbs like cold-shoulder that are formed by what we have
called dephrasal compounding : see §4.1 above.
The following types of compound verb may be distinguished acccording to the component bases
involved. In the lists of examples we add annotations in the case of those verbs formed by some process other
than ordinay compounding: ‘B’ for back-formation, ‘CV’ for conversion, and ‘DP’ for dephrasal compounding.
[38] i NOUN + VERB
baby-sit B
brainwash B
handwash
henpeck B
nosedive CV
proofread B
springclean B stage-manage B
chain-smoke B
hood-wink B
sky-dive B
tape-record B
daydream CV
job-share B
sleepwalk B
whitewash CV
ghostwrite B
mass-produce B
spoonfeed B
window-shop B
ii NOUN + NOUN
bar-code CV
handcuff CV
honeymoon CV
snowball CV
stone-wall DP
iii ADJECTIVE + NOUN
blacklist CV
fast-track DP
shortchange DP
soft-soap DP
wisecrack CV
iv PREPOSITION + NOUN/VERB
backdate
background CV
input CV
offset
outsource
overcharge
undercharge
underlie
bypass CV
onsell
overdose CV
undersell
downgrade
outclass
overflow
uphold
downsize
outgrow
underachieve B
upstage CV
v VERB + VERB COORDINATIVE COMPOUNDS
blow-dry
cook-chill
freeze-dry
One marginal type of compound verb formed by conversion from a noun is seen in :
[39]
They went deer-hunting. They spent their holiday trout-fishing.
These are defective in that there are no verb-forms other than the gerund-participle: cf. *They deer-hunted.
Nevertheless, the forms in [39] would seem to be verbs, not nouns. Go in the relevant use is restricted to this
kind of expression, but spend accepts uncontroversial gerund participials, while not admitting NPs: They spend
their holiday touring Europe."
The Cambridge Grammar of the English Language (2002), ch. 19, 4.4. (pp. 1660-1661)
97
Elément d’origine “directionnelle” capable de former un « phrasal verb » et/ou un « compound verb » :
ABACK, ABOARD, ABOUT, ACROSS, ADRIFT, AHEAD, ALONG, APART, AROUND, ASIDE,
ASUNDER, AWAY, BACK, BY, DOWN, FORTH, FORWARD, IN, NEAR, OFF, ON, OUT, OVER, PAST,
ROUND, TO and FRO, THROUGH, TO, TOGETHER, UNDER, UP; il convient cependant de noter que seule
une dizaine de ces « particules » est effectivement à l’origine de “compound verbs” [Cf. 3.1.2. ci-dessous]
112
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Enfin, nous devons préciser aussi que nous n’étudierons pas dans ce chapitre les "compound verbs" précédés
d’une "préposition" : forbid, forget, forgive, withhold, withstand…, dans la mesure où ni for, ni with, qui, pour
nous, sont des "prépositions" – quand elles n’ont pas la fonction de "préverbes" – et non pas des "particules
adverbiales", selon les critères que nous avons avancés dans notre thèse de doctorat98, ne peuvent participer à la
construction d’un phrasal verb. Ces « compound verbs », construits avec une préposition préverbée pourraient
donner lieu à une étude spécifique. Bien entendu, il conviendrait alors de bien distinguer entre FOR 99 et FORE100,
ce dernier pouvant se trouver dans une locution adverbiale : "come to the fore, fore and aft", sans jamais
toutefois former de "phrasal verb". FORE est un préfixe dans les verbes suivants : foreshadow, forestall, forego
(ou forgo)… Nous donnons ci-après deux exemples de notre corpus :
The markers were all pointing in that direction. My
journey, like that of Aeneas before me, was foreordained.
My only hesitation was this: should I extend my travels
further ? The Seven Sisters, p. 143 – Margaret Drabble
And thinking, too, of the many reasons, including her shame, for
her to accept defeat as a blessing and forgo hope of solving her
in-the-middleness by participating in such an impossibly
compromising scheme… The Human Stain, p. 274 – Philip Roth
Enfin, précisions que forth, lui, est bien une "particule adverbiale" capable de générer des phrasal verbs (come,
bring, go, show forth), mais on le trouve guère, en tant que "préverbe", que dans une forme "non finie"101 du
verbe, à savoir le participe présent, avec une valeur adjectivale : forthcoming. Nous reviendrons ultérieurement
[cf. section 4] sur l’abondance des formes « participiales » (en –ING ou en –EN) qui jalonnent notre corpus.
Comme nous essaierons de le montrer en 3.2.1., il va de soi que, diachroniquement, les deux formes des "verbes
composés" sont liées. Il nous restera à voir comment ces verbes se partagent les rôles tant sur le plan syntaxique
que sémantique. En effet, il est aujourd’hui plutôt rare que deux formes symétriques [Particule ∈102 Verbe //
Verbe ∋103/∈ Particule] aient exactement la même nature et/ou la même signification dans l’énoncé, bref qu’il ait
total "isomorphisme" sémantique (load down ≠ download ; come over ≠ overcome ; end up ≠ upend, etc.). Il
n’en reste pas moins que le système de formation des "compound verbs" est loin d’être fermé (upload, upstaff,
outsource…) en anglais contemporain, tandis que des "phrasal verbs" nominalisés retrouvent une jeunesse
"verbale" par le jeu de l’antéposition de la particule : « If only he’d done as his father had, as Walter had,
everything would be happening another way. But first he had broken the law by lying to get into the navy, and
98
Pour une analyse complète des critères de différenciation entre « particule adverbiale » et « préposition », voir
notre thèse de doctorat, chapitre 1: Qu’est-ce qu’un « phrasal verb » ? [1.1.], in "Etude syntaxique, sémantique et
traductologique des « phrasal verbs » anglais" – M. Simon, Université Paris 7 – Denis Diderot (Octobre 2003).
99
Pref. (1) [Lat. per-, por-] IE. Prefix with variation of form and wide extent of meaning, but esp. implying (1)
rejection, exclusion, prohibition, (2) destruction, (3) exhaustion. A prefix used to form vbs. and adjs.; now
entirely obsolete as a living formation. Pref. (2) freq. in OE. and ME. as a var. of FORE-;
THE SHORTER OXFORD ENGLISH DICTIONARY (2 vols., 1973).
100
Prefix. [Identical with FORE adv. and prep.] (1) to verbs, adding the sense of ‘before’ (in either time,
position, order, or rank), and (2) to sbs., either forming designations of objects or parts occupying a front
position, or expressing anteriority of time.
101
Cf. A linguistic study of the English verb, FR Palmer (1965), 1.2.1., p. 12
102
Rappel : Epsilon (∈) : « Symbole de l’opération/relation primaire de repérage dans la théorie de A. Culioli.
Le symbole ∈ se lit « est repéré par rapport à ». Cette opération met en relation deux termes qui sont, dans
l’ordre, le repéré et le repère. Ainsi, a ∈ b se lit « a est repéré par rapport à b » ; a est le repéré et b le repère. »
Les mots de la linguistique, M. L. Groussier/C. Rivière (Ophrys).
103
Rappel : « Epsilon miroir : Symbole de l’opération/relation secondaire converse de l’opération primaire de
repérage lorsque celle-ci à la valeur ≠. Le symbole ∋ se lit « est le repère de ». Ainsi, a ∋ b se lit « a est le repère
de b ». M.L. Groussier, C. Rivière, op. cit., p. 72.
113
Cahier du CIEL 2005-2006
now, out looking for104 a white woman to fuck, he had plunged into the worst possible disaster. The Human
Stain, p. 182. Nous allons maintenant examiner l’ensemble du corpus qui nous a servi de substrat à cette étude.
3.1.2. Le corpus
Nous avons construit notre corpus en deux temps. Tout d’abord, nous avons répertorié l’ensemble des
"compound verbs" présents dans deux dictionnaires 105, l’un britannique, l’autre américain. Contrairement à ce
qu’écrivait Jean Tournier (op. cit. 1985), nous n’avons pas cru bon d’inclure about, particule qui ne génère
guère que about-turn et about-face, lesquels n’apparaissent d’ailleurs pas dans notre corpus "hors dictionnaire".
Nous avons en revanche inclus under, qui, s’il ne participe qu’assez peu à la formation de "phrasal verbs" (go
under, keep under…), s’avère en revanche extrêmement performant dans le développement des "compound
verbs". Sans doute nous faudra-t-il nous interroger sur ces disparités de fonctionnement entre « phrasal verbs » et
« compound verbs ». Nous renvoyons le lecteur à l’annexe 2 qui répertorie l’ensemble des « compound verbs »
ou "préverbes"106 susceptibles de faire l’objet de notre étude, ce qui donne déjà le premier résultat suivant :
Corpus élaboré à partir de
deux
« dictionnaires » Corpus A
by on off down back up under out over in
(−) ← 1 2 2
5
14 25
44
64 105 141 → (+)
Puis, dans un deuxième temps, nous avons élaboré un corpus B107 de quelque 3458 pages, composé comme suit :
1. un corpus comprenant sept ouvrages de littérature contemporaine et six magazines ; 2. un autre corpus qui
n’est autre que celui qui nous avait permis d’analyser les « phrasal verbs dans la presse économique »108, les
verbes relevés cette fois-ci étant naturellement les « compound verbs ».
Le tableau 37 ci-dessous répertorie l’ensemble des « compound verbs » formés avec les 10 « particules
adverbiales » retenues : back, by, down, in, on, off, out, over, under et up, et devenues « préverbées ».
Tableau 37 [Corpus B]
BACK
104
BY
DOWN
ON
OFF
Cf. to be on the lookout for sb/sth: to watch a place or situation continuously in order to find something you
want or to be ready for problems or opportunities. Longman Phrasal Verbs Dictionary (2000)
105
LONGMAN DICTIONARY OF CONTEMPORARY ENGLISH, Longman Group Ltd, 1995. / WEBSTER’S
NEW WORLD DICTIONARY of the American Language, Second College Edition, 1976. → Corpus A
106
Les chiffres du tableau indiquent le nombre de « compound verbs » répertoriés pour chaque particule.
107
Corpus B(1): The Da Vinci Code, Dan Brown (Doubleday – 2003); The Seven Sisters, Margaret Drabble
(Penguin Books – 2003); The Veteran, Frederick Forsyth (Corgi Books – 2002); The King of Torts, John
Grisham (Arrow Books – 2003); The Fourth Hand, John Irving (Black Swan – 2002); The Guns of Navarone,
Alistair MacLean (HarperCollins – 1995); The Human Stain, Philip Roth (Vintage - 2001); NEWSWEEK,
October 6, 2003; TIME, October 20, 2003, June 14, 2004, June 21, 2004, June 28, 2004, July 5-12, 2004.
Quantité/Titres [1]TimeNewsweekCorpus littéraireNombre de magazines/livres517Nombre de pages
retenues362662799TOTAL= 428 pages= 2799 pagesSoit 3227 pagesCorpus B(2): TIME (August 18-25, 2003;
September 8, 2003; September 22, 2003; September 15, 2003; September 29, 2003 ; October 6, 2003 ; October
27, 2003 ; NEWSWEEK (Special “Issues 2003” Edition [December 2002-February 2003], October 20, 2003;
October 27, 2003; The ECONOMIST (June 28th-July 4th 2003 [Special 160th Anniversary Issue] ; September
20th-26th 2003 [Special Survey of the World Economy]); BUSINESS WEEK (December 23, 2002; February 24,
2003).
Quantité/Titres [2]TimeNewsweekThe EconomistBusiness weekTotalNombre de magazines732214
magazinesNombre de pages retenues23289882231 pagesNB : pour Time et Newsweek, nous avons retenu les
seules rubriques consacrées à l’économie.
Totalité des deux « corpus » [B1] + [B2]Quantité/TitresMagazinesCorpus littéraireNombre de
magazines/livres207Nombre de pages retenues6592799TOTAL [B]= 659 pages= 2799 pages→ Soit 3458 pages
108
Michel Simon (Université Paris 7 – Denis Diderot) : communication aux journées « Langues de Spécialité »
[ENS Cachan et CLILLAC (Université Paris 7)] des 30 septembre et 1er Octobre 2005.
114
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Backfire (4)
Backtrack (1)
Bypass (5)
IN
Incoming (3)
Indrawn (2)
Indwelling (1)
Inflame (1)
Down-curving (1)
Downgrade (2)
Download (5)
Downplay (4)
Downsize (1)
UP
Oncoming (1)
Onrushing (1)
Ongoing (12)
Offset (12)
OUT
Out and down-curving
(1)
Outbid (1)
Out-camel driven (1)
Outdo (5)
Outfit (1)
Outflank (2)
Outfox (1)
Outgoing (9)
Outgrow (5)
Outgun (2)
Outlast (1)
Upbraid (1)
Upstage (1)
Outlaw (2)
Outscore (1)
Upcoming (9)
Update (10)
Upfling (1)
Upgrade (5)
Uphold (2)
Upholster (1)
Uplift (1)
Upload (2)
Uproot (2)
Upset (9)
Upsweep (1)
Upthrust (1)
Outline (5)
Outlive (1)
Outmaneuver (1)
Outmatch (1)
Outnumber (4)
Outpace (3)
Outperform (4)
Outrage (2)
Outrank (1)
Outrow (1)
Outsell (3)
Outsource (3)
Outspend (1)
Outspoken (2)
Outstanding (2)
Outstretch (9)
Outstrip (3)
Outweigh (10)
Overassess (1)
Overawe (2)
Overbalance (1)
Overbook (3)
Overbuild (1)
Overcharge (1)
Overcome (30)
Overcover (1)
Overcrowd (1)
Overdo (4)
Overegg (1)
Overenunciate (1)
Overestimate (4)
Overexcite (1)
Overflow (6)
Overfly (1)
Overhang (5)
Overhaul (1)
Overhear (10)
Overheat (3)
Overinvolve (1)
Overlap (5)
Overlay (1)
Overload (2)
OVER
Overlook (25)
Overpaint (1)
Overpay (3)
Overplay (1)
Overpower (2)
Overpraise (1)
Overproduce (1)
Overreact (1)
Overregulate (2)
Override (7)
Overrule (1)
Overrun (5)
Oversee (15)
Oversell (1)
Overshadow (4)
Overshoot (2)
Oversimplify (3)
Oversleep (1)
Oversmudge (1)
Overspread (1)
Overstate (4)
Overstep (2)
Overstretch (1)
Overtake (15)
Overtax (1)
Overthink (1)
Overthrow (3)
Overturn (8)
Overuse (1)
Overwhelm (10)
Overwinter (1)
Overwork (3)
Underappreciate (1)
Undercount (1)
Undercut (7)
Underestimate (16)
Underfund (1)
Undergo (10)
Underline (4)
Underlying (10)
Undermine (11)
Undernourish (1)
UNDER
Underperform (2)
Underpin (1)
Underprepare (1)
Underprice (1)
Underrate (2)
Underscore (1)
Undersling (1)
Understand (5)
Undertake (5)
Undervalue (5)
Underwork (1)
Underwrite (3)
Nous observons d’emblée quelques correspondances très intéressantes entre nos deux corpus, l’un « potentiel »,
celui de nos deux dictionnaires, et l’autre « réel », celui relevé à partir de nos lectures :
Particules "préverbées"
By Off Back On
In Down Up Under Out Over
« Compound verbs » du Corpus B 1
1
2
3
4
5
14
22
31
56
Rappel du corpus A
by on
off down back
up
under
out
over
in
« dictionnaires »
1
2
2
5
14
25
44
64
105 141
-
Si in se trouvait à la première place dans le corpus A « dictionnaires » avec 141 verbes, il descend à la
sixième place dans le corpus réel B. Pourquoi cela ? Notons tout d’abord qu’il convient de bien
différencier entre in, « préfixe » qui s’oppose à out, et in, « préfixe » négatif (cf. injure, injury). C’est
bien entendu le premier qui a retenu notre attention dans l’élaboration des deux corpus. Ainsi,
contrairement à ce que l’on pourrait croire de prime abord, integrate n’appartient pas à cette catégorie,
dans la mesure où il provient de integer [Lat. in (not) + tangere (touch)]. Notons que de nombreux
verbes sont attestés avec le préfixe EN : endorse, encapsulate, encase, endue, enfold, engraft, engrain,
engulf, enlace, enmesh, enquire, ensheathe, ensnare, ensoul, ensphere, ensure, enthrall, entreat,
115
Cahier du CIEL 2005-2006
entrench, entrust, entwine. En outre, il va de soi qu’un très grand nombre de ces "préverbes" d’origine
latine ont un caractère savant qui leur fait souvent préférer une autre solution plus « anglo-saxonne » :
indicate → show, institute → set up, install → set up, etc. Enfin, il nous reste à observer que nous
aurions probablement trouvé beaucoup plus d’exemples dans un corpus par exemple de nature
« juridique ou scientifique ». NB : il n’y a aucun exemple avec in dans le corpus B (2) « Economie ».
-
Nous remarquons que back est également très en retrait dans le corpus B avec seulement deux verbes
attestés : backfire et backtrack. NB : tous les exemples attestés proviennent du corpus B (2)
« Economie ».
-
Nous avons remarqué que certaines occurrences, telles que onrushing, upload, outspend…
n’apparaissent pas encore dans tous les dictionnaires, ce qui peut s’expliquer compte tenu de la très
grande « créativité lexicale » qui caractérise les verbes complexes anglais.
-
Nous observons enfin que les quatre particules les plus « prolifiques » du corpus : over, out, under et
up se retrouvent dans la même proportionnalité dans les deux corpus A et B. Nous indiquons ci-après
le taux d’apparition dans le corpus B [romans + presse] des "compounds verbs" du corpus A :
UP UNDER OUT OVER
56%
50%
48%
53%
-
Enfin, toutes les "particules" de notre corpus B1 sont attestées dans le corpus B2 à l’exception de in,
tandis que back, en tant que préverbe, n’apparaît que dans le corpus B2 (Economie).
Le tableau 38 ci-après montre justement les compound verbs présents dans le corpus B2 (Economie) :
Particule
Corpus
“Economie”
OVER
24
OUT
16
UNDER
14
UP
DOWN
IN
ON
BACK
OFF
BY
5
2
∅
1
2
1
1
« Compound verbs » attestés dans B2109 - Tableau 38
Overcharge (1), overcome (4), overcrowd, overdo (2), overestimate (1), overhaul (1), overheat
(2), overlap (2), overload (1), overlook (3), overpay (1), overproduce (1), overreact (1),
overregulate (1), override (1), oversee (7), oversell (1), oversimplify (2), overstate (1), overshoot
(2), overtax (1), overthrow (1), overturn (6), overwork (1)
Outdated (1), outdo (1), outgoing (6), outgrow (2), outgun (1), outline (2), outmaneuver (1),
outnumber (2), outpace (2), outperform (3), outrage (1), outsource (2), outspend (1), outstanding
(2), outstrip (2), outweigh (7);
Underappreciate (1), undercount (1), undercut (5), underestimate (1), undergo (1), underline (2),
underlying (4), undermine (6), underperforming (1), underpin (1), underprice (1), undertake (1),
undervalue (3), underwrite (2);
Upcoming (4), update (3), upgrade (2), uphold (2), upset (2);
Downgrade (1), download (2);
∅
Ongoing (5);
Backfire (4), backtrack (1);
Offset (10);
Bypass (2);
Nous mettons en perspective dans le tableau 39 ci-dessous le nombre de « compound verbs » dans chacun des
trois corpus examinés jusqu’ici : 1. Corpus A (dictionnaires), Corpus B (ensemble des compound verbs de notre
corpus construit), et Corpus B2 (compound verbs de la presse économique) :
Particules « antéposées »
OVER
OUT
UNDER
UP
109
Tableau 39
Corpus A [Dict.] Corpus B Corpus B2 [Eco.]
105
56
24
64
31
16
44
22
14
25
14
5
Dans ce tableau, les chiffres après chaque verbe indiquent le nombre d’occurrences dans le corpus.
116
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
DOWN
IN
ON
BACK
OFF
BY
Totalité des "compound verbs" →
5
141
2
14
2
1
403
5
4
3
2
1
1
139
2
∅
1
2
1
1
66
La colonne médiane (Corpus B) nous indique que la langue anglaise fait usage d’environ 139 « compound
verbs » de façon assez courante, sachant, comme nous le verrons dans la deuxième partie, que cette classe
lexicale est largement « ouverte », et en particulier avec certaines particules. Nous voudrions terminer ces
premières données de nature statistique en considérant maintenant les seuls verbes les plus « prolifiques » du
corpus B, c’est-à-dire ceux pour lesquels il y a des occurrences récurrentes [Tableau 40].
« Compound
Particules verbs » du corpus
B
OVER
56
OUT
31
UNDER
22
UP
DOWN
IN
ON
BACK
OFF
BY
14
5
4
3
2
1
1
« Compound verbs » les plus prolifiques110 - Tableau 40
Overcome (30), overlook (25), oversee (15), overtake (15), overhear (10), overwhelm (10),
overturn (8), override (7), overflow (6), overhang (5), overlap (5), overrun (5), overshadow
(4), overstate (4), overestimate (4), overdo (4), overbook (3), overpay (3), overheat (3),
oversimplify (3), overwork (3), overthrow (3);
Outweigh (10), outstretch (9), outgoing (9), outdo (5), outgrow (5), outline (5), outperform
(4), outnumber (4), outsell (3), outpace (3), outsource (3), outstrip (3);
Underestimate (16), undermine (11), underlying (10), undergo (10), undercut (7), understand
(5), undervalue (5), undertake (5), underline (4), underwrite (3);
Update (10), upset (9), upcoming (9), upgrade (5);
Download (5), downplay (4), downgrade (2);
Incoming (3);
Ongoing (12);
Backfire (4);
Offset (12);
Bypass (5);
Ce tableau nous permet de préciser quels sont les « compound verbs » les plus employés avec chaque
« particule », soit environ 56 verbes d’usage assez courant [cf. tableau 41 ci-dessous]. Il convient de noter ici
que ce travail quantitatif ne concerne que l’anglais écrit, et mériterait d’être enrichi par un relevé systématique
des occurrences entendues, par exemple, sur les chaînes de radio ou de télévision anglophones : thank you for
updating us (BBC World), …the ongoing situation (BBC World), Who has the clearest plan to overhaul US
intelligence agencies (CNN), etc ; le verbe downsize semble aussi très employé dans les bulletins économiques,
alors qu’il n’apparaît même pas dans le corpus B2.
Tableau 41
Particules « préverbées » :
Corpus B
OVER
22
OUT
12
UNDER
10
UP
4
DOWN
3
IN
1
ON
1
BACK
1
OFF
1
BY
1
56
"compound verbs" prolifiques →
110
Dans ce tableau, les chiffres après chaque verbe indiquent le nombre d’occurrences dans le corpus.
117
Cahier du CIEL 2005-2006
Nous en arrivons ainsi à établir une échelle qui marque l’importance des « particules adverbiales » de l’anglais
lorsqu’elles fonctionnent en "préverbation" (un seul compound verb avec by, 22 compound verbs avec over)111 :
Particules
(−) By Off Back On In Down Up Under Out Over (+)
in “compound verb”
Il n’est pas inintéressant, à ce stade de notre étude, de comparer les résultats que nous obtenions d’une part avec
le corpus de notre thèse de doctorat, où nous avons privilégié l’étude de sept particules :
Degré d’occurrence des particules adverbiales dans la construction des « phrasal verbs »
1. Thèse sur les « phrasal verbs »
(−) IN DOWN OVER ON OUT OFF UP (+)
(Valence syntaxique)
Et d’autre part avec le corpus de la communication consacrée aux « phrasal verbs » dans la presse économique :
2.
Les « phrasal verbs » dans la presse
économique.
(−) by (…) over back on (…) in off down out up (+)
Bien entendu, ainsi que nous l’avons déjà souligné, c’est l’apparition de la particule "préverbée" under qui
apparaît comme la plus grande nouveauté, puisque under est très rarement particule adverbiale à l’origine de
phrasal verbs (go under, keep under), alors qu’elle joue un rôle très important tant sur le plan « prépositionnel »
que « préverbial ». Manifestement, trois particules (off, on et up) semblent jouer un rôle moindre lorsqu’elles
forment des « compound verbs », alors qu’au contraire over est de loin la première « particule préverbale ». Les
autres particules (back, by, down, in et out) se retrouvent avec, peu ou prou, le même classement dans les deux
systèmes. Après ces diverses données de nature "quantitative", nous allons tenter de proposer une analyse
sémantico-syntaxique du "compound verb", tout en ayant au préalable défini nos critères « méthodologiques ».
3.2. Critères d’analyse
Lorsque l’on examine un compound verb, on ne peut s’empêcher de se poser immédiatement la question :
l’équivalent symétrique existe t-il ? Et réciproquement d’ailleurs. Par exemple, chuck up et upchuck existent bien
tous les deux, mais ont-ils le même sens ? Si la réponse est positive dans ce cas précis, il peut en être tout
autrement, avec, par exemple, l’opposition "sémantique" de upset et set up. Et si root up et uproot sont attestés
tous les deux, en revanche, on cherchera en vain l’équivalent, comme "préverbe", de play up → *upplay ; tandis
que le "composé" income n’est l’équivalent, ni sur le plan syntaxique (Nom), ni sur le plan sémantique (un
revenu) [du moins "directement"], du prédicat come in. Enfin, le phénomène de conversion – comme cela est le
cas pour les phrasal verbs [cf. egg → egg on]112 – permet la transformation d’un nom en prédicat : holster [N] →
upholster [V] (mais *holster up). Bref, on le voit, les paramètres sont extrêmement complexes, et chaque verbe
"préverbé" mériterait, avant toute tentative d’analyse "synchronique", une approche "diachronique" pour
connaître son histoire "dérivationnelle". C’est la raison pour laquelle nous avons placé en annexe 3 l’évolution
sémantique des "préfixes", ou "particules préverbées", étudiés dans cet article. Il va de soi qu’il est important de
consulter, pour chaque "préverbe", un dictionnaire historique de la langue. The Shorter Oxford English
111
Pour une analyse plus complète de la « préverbation » dans les langues indo-européennes, nous renvoyons le
lecteur : 1. aux Actes d’un colloque sur la préverbation [Nov. 1993 – Lille III], op. cit., et 2. au chapitre 7 :
« Préverbation et lexicalisation » de notre thèse de doctorat, [M. Simon, op. cit. (2003)].
112
Cf. 2.2.1. ci-dessus.
118
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Dictionary nous apprend ainsi que le verbe income113 devient obsolète à la fin du 16ème siècle. Notre but, dans cet
article, n’est évidemment pas de retracer l’historique de chaque compound verb attesté, mais on ne saurait
cependant complètement passer sous silence le mécanisme de passage à droite, ou à gauche, de la « particule
adverbiale » d’origine directionnelle.
3.2.1. Approche diachronique du « compound verb »
Ce que notent tous les linguistes spécialistes de la question [cf. 1.1.2. ci-dessus], c’est qu’il y a bien eu une
évolution des « particules » entre le Gotique et le Moyen Anglais. D’une part, les « préverbées » tendent à se
transformer en adverbes, et d’autre part de nouveaux adverbes se situent non plus à gauche, mais à droite du
verbe. Nous résumons sous forme de tableau [42] la démonstration faite par Thomas Fraser114 :
Tableau 42
Gotique
Vieil-anglais
Moyen-anglais
Evolution de la langue →
Préverbe
afufar- of- under- ofer ∅
ofer
∅
∅
Préposition
af- undar- ufar- of- under- ofer of- under- ofer
Adverbe
ufaro (of-) under- ofer of- under- ofer
∅
∅
Ainsi, il apparaît que les « compound verbs » qui nous intéressent précèdent bien – structurellement – les
« phrasal verbs » qui, selon H. Marchand, se trouvent en place dans la langue dès le 14ème siècle :
« Une des raisons qui a pu être avancée pour expliquer le passage de la structure préverbe + verbe vers la
structure verbe + postverbe en anglais est le contact linguistique auquel la langue a été soumise au cours de son
histoire, et en particulier le contact avec le vieux-norrois. S’il est difficile de confirmer ou d’infirmer cette
influence, en l’absence de documents écrits, il est certain que le développement du verbe à particule était achevé
à l’époque du moyen-anglais. Comme l’écrit H. Marchand (1969 : 131) : "An important factor which stopped the
development of prefixes out of native material was the tendency to form postparticle verbs. This development is
achieved by the 14th century." Mais cette tendance à former des verbes à particule se manifeste dès la période du
vieil-anglais dans le west-saxon classique, c’est-à-dire dans le dialecte qui a le moins subi l’influence du vieuxnorrois. La situation de diglossie qui devait exister dans le Danelaw a sans doute accéléré cette tendance, qui en
fait participe de la restructuration typologique qui a vu l’anglais passer des structures synthétiques héritées du
germanique et de l’indo-européen vers les structures analytiques que l’on observe dès le moyen-anglais. »
T. Fraser, op. cit. p. 96
Mais, l’évolution de ces « préfixes » verbaux est double : 1. déplacement et détachement postverbal, comme
l’indique le tableau 42 (ci-dessus), mais aussi, 2. évolution « sémantique » de valeurs directionnelles vers des
valeurs « aspectuelles » [cf. tableau 3 ci-dessus (in chapitre 1)]115. Laurel J. Brinton (op. cit. p. 217) précise à cet
113
†Income,v. [OE. incuman; a collocation of IN adv. + COME v. Now repl. by come in.] intr. To come in, enter
–1565. The SOED.
114
Du Préverbe au Postverbe en Vieil-Anglais, in Actes d’un colloque sur la préverbation [Nov. 1993 – Lille III],
établis par A. ROUSSEAU (1995), op. cit.
115
Voici ce que nous écrivions en 2.2.2. de notre thèse : "Dans The development of phrasal verbs in English,
Laurel J. Brinton présente plusieurs approches sur l’origine du phrasal verb, dont elle inscrit plus largement
l’évolution au sein des systèmes aspectuels de l’anglais. L. J. Brinton essaie de démontrer qu’il y a eu une double
évolution, d’une part sur le plan syntaxique, dans la mesure où de leur position préfixée, les particules, anciennes
et nouvelles, sont progressivement passées à droite du verbe, et d’autre part sur le plan sémantique, dans la
mesure où ces morphèmes allaient en quelque sorte se partager – dans un premier temps – les rôles, les préfixes
gardant essentiellement une valeur aspectuelle, et les particules revenant à une première valeur spatiale, pour
ensuite elles-mêmes tirer de cette valeur de base directionnelle d’autres valeurs de nature aspectuelle, voire
modale, ce que nous pouvons résumer par le tableau suivant :
[Tableau (12) ( T 3 dans cet article)] Evolution sémantique des “particules” :
Evolution de la langue :Prefixes →ParticlesOld EnglishAktionsart (“aspect” lexical)"spatial"Middle EnglishØ"nonspatial"(…) » Etude syntaxique, sémantique et traductologique des « phrasal verbs » anglais. M. Simon, op. cit. p. 74
119
Cahier du CIEL 2005-2006
égard que l’on peut distinguer trois sortes de "particules"116 lors de ce passage du Vieil anglais au Moyen
anglais : 1. celles qui restent préverbées : a-, be-, for, ge-, to- [‘pure prefixes’ cf. de la Cruz (1975)] ; 2. celles
qui prennent véritablement une fonction adverbiale : Þurh, forð, ymb, on, ofer, of, autrement dit : through, forth,
round, on, over et off ; 3. enfin, celles qui font leur apparition au cours du Moyen-anglais et qui sont appelées à
remplacer le système de "préfixation" antérieur : up, ut, onweg/aweg, ofdune/adune (= up, out, away, down).
Quant aux quatre autres particules qui nous intéressent (by, under, back, in) : le préfixe be- et la préposition by
seraient étymologiquement apparentées, under était déjà présent en vieil anglais, back (cf. aback) remonterait au
Moyen-anglais, et in est naturellement un "préverbe" d’origine latine. Or, nous trouvons bien en anglais
moderne, autrement dit depuis le 16ème siècle, des verbes qui fonctionnent avec les deux types de particules :
préverbales et postverbales (bypass vs pass by ; downplay vs play down ; offset vs set off ; upset vs set up ;
outsell vs sell out ; overspread vs spread over ; undergo vs go under ; etc.) Quelles valeurs sémantiques ces
particules préverbales ont-elles conservées ? Nous voyons bien, en consultant les dictionnaires étymologiques,
qu’un très grand nombre de ces compound verbs, devenus aujourd’hui “obsolètes”, avaient à l’origine une valeur
"directionnelle". Donnons ainsi quelques exemples: †Backset (to set upon in the rear) ; †Downbear (to bear
down, press down, cause to sink) ; †Income (to come in, to enter) ; †Onset (to make an onset upon, to set upon,
attack) ; †Outdo (to put out); †Overgive (to give over or up, hand over); †Undergo (to go or pass under);
†Upbring (to rear), autant de verbes qui ont depuis longtemps disparu de la langue, du moins en ce qui concerne
leur sens “originel”. Ainsi le préverbe undercut117 est-il toujours en usage de nos jours, mais pas dans le sens
qu’il avait jusqu’au 16ème siècle : to cut down ; to cut (away) below or beneath (1598). Ceci corroborerait la
remarque de nombreux linguistes, cités par Laurel J. Brinton 118, selon lesquels le passage à droite du verbe de la
particule "adverbiale" ne laisse au "préverbe" qu’un sens marginal, appelé à "se dématérialiser" en se figeant au
verbe support. Ainsi, le verbe †income disparaît-il vers 1565, non seulement pour se transformer en substantif,
mais progressivement pour acquérir un autre sens,[→ "a fee paid on coming in ; entrance money" (1712)],
autrement dit, le moyen par le but. Cet exemple nous apprend deux choses : 1. il y a bien eu transformation
syntaxique (Verbe → Nom) ; 2. il y a eu également évolution sémantique, non pas de la seule "particule", mais
de l’ensemble prédicatif "IN + COME". En effet, si nous observons attentivement l’évolution historique de ces
préverbes, nous observons deux phénomènes essentiels : 1. Tout d’abord une transformation syntaxique du
"verbe" préfixé vers le "nom verbal" (dérivation-zéro ou nominalisation en –ing/-er), ou des "formes participiales
(-ing ou –EN)" [ex : †bystand → bystander ; †bygo → bygoing, bygone ; †upbring → upbringing ; †intake →
intake]. Mais nous assistons aussi à la naissance de "compound verbs" provenant de "noms composés" [Particule
+ NOM], tel outcrop, lequel est d’abord attesté comme "nom" (1805), et ensuite comme "verbe" (1845). C’est
bien évidemment le cas de verbes tels downgrade et upgrade, attestés d’abord [cf. The Shorter Oxford English
116
NB: Nous soulignons en gras les particules auxquelles nous nous intéresserons dans ce chapitre.
“to sell goods or services more cheaply than (a competitor)” Longman Dict. of English Language & Culture.
118
“In Modern English, prefixed verbs survive in remnant forms preserving the stress pattern of Old English, for example,
arise, bereave, forbear, outdrink, overtake, or withdraw. It is commonly observed that the meanings of these forms are not
transparent but are frozen or lexicalized (Konishi 1958 : 118; Lipka 1972: 163; Fraser 1974: 29; Hiltunen 1983a: 217, 218);
that the prefix is colourless or has a completely new value (Kennedy 1920: 16); and that these compounds aften have
figurative meanings in comparison to their phrasal counterparts (Curme 1913/14: 322, 352; Kennedy 1920:14, 15, 16;
Roberts 1936: 477; Live 1965: 442n.; Lindemann 1970:27-8):e.g. uphold vs. hold up, overlook vs. look over, or outlive vs
live out, uproot vs. root up (but see Lipka 1972: 165). That is, following Kurylowicz’s Fourth Law of Analogy (Kurylowicz
1945-9), the prefixed forms preserve more marginal meanings (Bloomfield 1933: 443, 434), while the new forms take over
the central (concrete or literal) meanings. Furthermore, the prefixed forms are preserved, it is argued, precisely because they
have acquired these specialized meanings (Curme 1913/14: 326; Kennedy 1920: 14)”. Brinton Laurel J. op. cit. pp. 187-188.
117
120
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Dictionary] comme substantifs et/ou adverbes [USA, fin 19ème siècle]. 2. Mais le changement n’est pas seulement
d’ordre syntaxique. En effet, lorsque le verbe "préverbé" du Moyen-anglais subsiste en anglais contemporain, il a
très souvent changé de sens, comme nous l’avons vu avec le verbe undercut ci-dessus. Autrement dit, sa
signification est devenue moins transparente, moins compositionnelle. C’est la raison pour laquelle nous
présentons ci-après plusieurs exemples de cette « double évolution », syntaxique et sémantique.
Tableau 43 (évolution « syntaxique et sémantique » de quelques « compound verbs »)
Particules
Nom → Verbe
Verbe → Nom Verbe → participe adj. Littéral → Figuré
Back
By
Down
On
Off
In
Up
Out
Over
Under
[sb. 1897] → Backfire
Backset [1721]
Bystander [1619]
[sb. 1848] → Bypass
Bygoing [1637]
[sb. 1885] → Downgrade Downcome [1513]
Onset [1667]
–
Onlooker
Offlet [1838]
–
Offprint [1885]
Inbreak [1837]
Income [1601]
–
Inrush [1817]
Intake [1523]
Upcast [1611]
[sb. 1888] → Upgrade
Upkeep [1884]
Uproar [1831]
Uproar [1526]
(= to make an uproar)
Uptake [1816]
Outbreak [1602]
Outburst [1657]
Outcrop [sb. 1805 →
Outcast [ME]
v. 1845]
Outcome [ME]
Outflow [1800]
Outline [sb. 1662 →
Outlet [ME]
v. 1790]
Outlook [1667]
Outsource
Output [1839]
Outset [1540]
Overdose [sb. 1690 →
Overfall [1542]
v. 1727]
Overhang [1864]
Overlap [1813]
Overstock [sb. 1565 →
Overlook [1584]
v. 1649]
Overweight [sb. 1511 → Overreach [1556]
Overthrust [1883]
v. 1603]
Undercut [1859]
Underline
Underdress [sb. 1785 →
Underset [1747]
v. 1908]
Underwear [1880]
Underwork [1624]
Backcast [1580]
Backslide
Bygone, ME;
Downcast [1602]
Ongoing [1825]
Onlooking [1663]
–
–
Downcast
–
Offset
Incoming [1753]
Indrawn [1751]
Incur
Upcoming
Upstanding
Upturned [1592]
Upheave
Uphold
Uproot
Upset
Outbreathed [1597]
Outcast [late ME]
Outgoing [1633]
Outlying [1663]
Outspoken [1808]
Outstanding [1570]
Outworn [1548]
Outwrought
Outgo
Outweigh
Overcast [1569]
Overdone
Overflowing
Overworn [1565]
Overwrought [1670]
Overdraw
Overgo
Overpeer
Underdone [1683]
Underhung [1683]
Underlying [1611]
Undergo
Undermine
Cet échantillonnage est bien ententu « non exhaustif », mais on peut remarquer les points suivants :
1.
L’abondance des « nominalisations » (conversion ou dérivation-zéro) de nombreux « compound verbs »
qui n’ont plus de réelle fonction verbale en anglais contemporain.
2.
La formation non négligeable de participes « adjectivaux » (aspect imperfectif ou terminatif),
phénomène de transformation « syntaxique » que nous étudierons en section 4.
3.
La reconversion sémantique des « compound verbs » directionnels, sinon leur disparition semble quasi
programmée : †Inburst, †Outcome, †Overgive, †Overglance, †Upbring, etc.
4.
Enfin, la productivité du système ["Particule + Nom" → "compound verb" créé par conversion (cf.
outline)], et l’exemple intéressant de uproar, qui, d’origine préverbale en Vieil-anglais, devient "nom"
en 1526 [In (an) uproar = in a state of tumult], puis redevient "verbe" (intransitif) avec le sens de "to
make an uproar" en 1831. Notons enfin qu’il serait intéressant de suivre l’évolution d’un nom verbal tel
que offshoring119, lequel pourrait fort bien, d’ici quelque temps, par "dérivation inverse" (back-
119
A en croire les dictionnaires “historiques”, offshore est d’abord attesté comme adverbe (1720), puis adjectif
(1845) et préposition (1965). Il est aujourd’hui devenu un nom verbal à part entière : "More than two years after
121
Cahier du CIEL 2005-2006
formation120), devenir "prédicat" à part entière, comme cela est d’ailleurs devenu le cas pour
outsource121 (nom verbal → verbe).
Cependant, nous voyons à travers l’exemple ci-dessous, tiré d’une nouvelle, The Veteran, de Frederick Forsyth,
publiée en 2002, que le système reste très « ouvert », puisque overpaint122 est considéré comme une forme
obsolète dans l’édition 1973 du Shorter Oxford English Dictionary. On pourrait certes dire que l’auteur a voulu
faire un effet stylistique en reprenant un « préverbe » qui ne serait plus utilisé depuis le 17ème siècle, mais il n’en
reste pas moins que cette forme ne présente aucune difficulté de compréhension pour les anglophones. Ainsi,
Frederick Forsyth joue sur l’opposition entre paint over (over étant une « préposition ») et overpaint
(« préverbe »), ce dernier n’étant d’ailleurs pas attesté dans les dictionnaires :
Using someone else’s old painting and painting over it [“prepositional verb”] was not uncommon, and it was
quite well known in the history of art for some talentless idiot to overpaint [“compound verb”] an earlier work
of genuine merit.
Thankfully modern technology had made it possible to age and date tiny fragments of wood, canvas and paint, to
identify not only the country of source but sometimes even the school from which they came, and to X-ray an
overpainting [nominalisation] to see what lay underneath. Frederick Forsyth, The Veteran, p. 172
Nous avons maintenant tous les éléments pour aborder ces verbes du point de vue « synchronique ».
the U.S. began worrying about the export of American jobs to lower-cost countries, Europe has finally woken up
to the “offshoring” threat." Time, October 11, 2004, p. 30.
120
“Back-formation is the coining of a new word by taking an existing word and forming from it a
morphologically more elementary word. It is usually a matter of deleting an affix.” [2.5.] HUDDLESTON,
Rodney et PULLUM Geoffrey K. (2002) The Cambridge Grammar of the English Language. CUP.
121
“The political backlash in the United States against such outsourcing has built rapidly in the past year;
nearly two dozen states have voted on legislation to ban government work form being contracted to nonAmericans.” The International Heral d Tribune, February 9, 2004, p. 8 → “Last month’s budget also gave tax
cuts to companies vulnerable to outsourcing, as well as to companies that shift previously outsourced jobs back
to France.” Newsweek, October 18, 2004, p. 45. → “Just over 50% of the European firms surveyed by Roland
Berger said they were looking to outsource in other European countries, compared with 37% targeting Asia.
Time, October 11, 2004, p. 31”
122
Overpaint : v. (1611) †To paint over with another colour –1614 ; 2. To colour too highly (1750). The SOED.
122
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
3.2.2. Approche « synchronique »
Le « compound verb » qui retient notre attention dans ce chapitre est, comme on l’a dit, formé d’une particule
d’origine « directionnelle » et d’une BASE, ou élément autonome, qui peut être d’origine verbale, nominale ou
même adjectivale, ce dernier cas étant d’ailleurs beaucoup plus rare. Nous commencerons par considérer la
compatibilité ou non de chaque particule « préverbée » avec chacun des trois types de « base » :
Composition des « compound verbs » Tableau 44
Base :
Particules
« Préverbées » : Verbale
Nominale
Adjectivale
Back
Backbite
Backfire
∅
By
Bypass
∅
∅
Down
Downplay Downgrade
∅
Ongoing
On
∅
∅
Offset
Off
∅
∅
In
Input
Inurn
Incarnadine123
Uplift
Upgrade
Up
∅
Out
Outgrow
Outwit
Outsmart
Over
Overstay
Overtop
Overdry
Understand Underline
Under
∅
Nous nous apercevons que toutes les possibilités combinatoires n’ont pas été retenues par la langue, ce qui est
très certainement d’abord dû au sens intrinsèque de chacune des « particules »124. Les plus prolifiques sont à
nouveau les particules téliques (out, over), alors que on, by (particules atéliques), et off (particule ici ingressive)
ne sont guère productives sur le plan de la « conversion » verbale. Le cas de off nous renseigne à un double
titre : 1. "historique" tout d’abord, dans la mesure où offset était à l’origine en concurrence avec outset au sens
de « start » ; outset est devenu un « nom » en 1759, alors que le « phrasal verb » set off se substituait à offset
dès le début du 16ème siècle ; 2. "sémantique" ensuite, puisque la position de off à gauche du verbe semble à la
fois le priver de son sens « directionnel », mais aussi lui interdit de construire la valeur "égressive" (point
d’arrivée d’un procès). Mettons ainsi en perspective l’évolution de ces deux « préverbes », offset et outset :
Préverbes :
Offset
Outset
Moyen Anglais :
Anglais Moderne :
Sens « directionnel » Sens « directionnel »
Sens « non directionnel »
Offset (V)
Set off (V)
Offset (V) [ = compensate] → (N)
Outset (V)
Outset (N) / Set out (V)
∅
Si la perspective diachronique est très instructive quant à cette « double évolution » du « compound verb »
(syntaxique et sémantique), la mise en perspective des dix particules « préverbées » avec leurs « verbes
supports » l’est tout autant. Quels sont en effet les verbes les plus aptes à devenir verbes préverbés ? C’est
pourquoi nous nous proposons maintenant de considérer, dans le tableau 45 ci-après, la capacité
« préverbative » d’une soixantaine de verbes courants de la langue anglaise avec chacune de nos dix particules.
Précisons que nous avons volontairement exclu de ce tableau les verbes qui n’admettent qu’une seule particule,
et qui, en outre, ne donnent lieu qu’à une seule occurrence dans notre corpus :
En réalité, c’est « incarnadine » tout entier qui est adjectif : incarnadine [= flesh-colored] → devient prédicat
vers 1605 : « to make incarnadine », équivalent de REDDEN. Cf. les vers de William Shakespeare :
Will all great Neptune’s ocean wash this blood
Clean from my hand ? No; this my hand will rather
The multitudinous seas incarnadine,
Making the green one red.
Macbeth, ACT II, Scene 2.
124
Cf. Particule adverbiale et « franchissement de frontière » in Thèse de doctorat [3.1.6.], M. Simon, op. cit.
123
123
Cahier du CIEL 2005-2006
Tableau 45125 [Combinaisons attestées pour 60 verbes d’usage courant]
Part.
Verbes
Back
By
Down
On
Off
In
Up
Out
Over
Bid
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Outbid
Overbid
Book
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Build
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Outbuilding
Come
∅
∅
Downcome
Oncoming
∅
Incoming
Income
Upcoming
outcome
Overbook
Underbid
∅
Overbuild
∅
Overcome
∅
Undercut
∅
Underdone
Underestimate
∅
∅
∅
Undergo
∅
Cut
∅
∅
∅
∅
∅
Incut
∅
∅
∅
Date
Backdate
∅
∅
∅
∅
∅
Update
Outdated
∅
Do
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Outdo
Overdo
Estimate
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Overestimate
Fit
Flame
Flow
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Inflame
Inflow
∅
∅
∅
Outfit
Outflame
Outflow
∅
∅
Overflow
Go
∅
Bygone
∅
Ongoing
∅
Ingoing
∅
Outgoing
Overgo
Grade
∅
∅
Downgrade
∅
∅
Upgrade
∅
∅
Grow
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Ingrowing
Ingrown
Ingrowth
∅
Outgrow
Overgrown
Hang
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Overhang
Hear
Heat
Hold
Lap
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
†Inhold
∅
∅
∅
Uphold
∅
∅
∅
∅
∅
Overhear
Overheat
∅
Overlap
Lay
∅
∅
∅
∅
∅
Inlay
∅
Outlay
Overlay
Let
∅
∅
∅
∅
Offlet
Inlet
∅
outlet
∅
Lie
∅
∅
Downlying
∅
∅
Inlying
∅
Outlie
Overlie
Line
∅
∅
∅
∅
Offline
∅
∅
Outline
∅
Live
Load
Look
∅
∅
∅
†Bylive
∅
∅
∅
Download
∅
∅
∅
Onlooker
∅
Offload
∅
∅
∅
Inlook
∅
Upload
∅
Outlive
∅
Outlook
Overlive
Overload
Overlook
Mine
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Number
Pace
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Outnumber
Outpace
∅
∅
Pass
∅
Bypass
∅
∅
∅
∅
∅
Outpass
Overpass
Pay
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Overpay
Perform
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Outperform
∅
Play
∅
Byplay
Downplay
∅
∅
∅
∅
Outplay
Overplay
Put
Raise
Ride
Rise
Root
Rule
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
offputting
∅
∅
∅
∅
∅
Input
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Upraise
∅
Uprise
Uproot
∅
Output
∅
Outride
∅
Outroot
∅
∅
∅
Override
∅
∅
Overrule
Run
∅
∅
∅
∅
∅
Inrunning
∅
Outrun
Overrun
See
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Outsee
Oversee
Sell
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Outsell
Oversell
125
Les formes "non verbales" [conversion nominale, nominalisation en –ing/er, adjectif "verbal"] sont en italique.
124
Under
Undergrowth
Underhung
∅
∅
∅
∅
Underlay
Underlet
Underlie
Underline
∅
∅
∅
Undermine
∅
∅
Underpass
Underpay
Underperform
Underplay
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Underrun
∅
Undersell
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Backset
∅
∅
Onset
Offset
Inset
Upset
outset
Overset
Shadow
Simplify
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
†Inshade
∅
∅
∅
∅
∅
Overshadow
Oversimplify
Size
∅
∅
Downsize
∅
∅
∅
∅
Outsize
Oversize(d)
Source
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Outsource
∅
Stand
∅
Bystander
∅
∅
∅
∅
Upstanding
Outstanding
†Overstand
State
∅
∅
∅
∅
∅
Instate
∅
∅
Overstate
Stretch
Strip
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Outstretch
Outstrip
Overstretch
∅
Take
∅
∅
∅
∅
Offtake
Intake
Uptake
Outtake
Overtake
Think
Throw
Turn
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Downthrow
Downturn
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Inturn
∅
Upthrow
Upturn
∅
Outthrow
∅
Overthink
Overthrow
Overturn
Value
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Overvalue
Weigh
∅
∅
Downweigh
∅
∅
∅
∅
Outweigh
Overweigh
Whelm
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Overwhelm
Work
∅
∅
∅
∅
∅
Inwork
∅
Outwork
Overwork
Write
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Outwrite
Overwrite
Set
Underset
∅
∅
Undersize(d)
∅
Understand
Understate
∅
∅
Undertake
∅
∅
∅
Undervalue
Underweight
∅
Underwork
Underwrite
Nous connaissons déjà les particules les plus actives de notre corpus (cf. 3.1.2.), si bien que nous pouvons
maintenant y ajouter les verbes les plus aptes à la « préverbation », que celle-ci soit purement verbale, nominale,
participiale, voire adjectivale. Ce sont les 28 verbes suivants : set (8 préverbes), come, go, take, (6 préverbes),
lie, play (5 préverbes), grow, lay, let, load, look, pass, run, size, stand, throw, turn, weigh, work, (4 préverbes),
bid, date, do, flow, line, put, sell, state, write, (3 préverbes). Enfin, nous croisons dans le tableau 46 ci-dessous
les verbes susceptibles d’être préverbés (cf. tableau 45) et les "compound verbs" les plus prolifiques de notre
corpus (cf. tableau 40) :
Particules
"préverbées" :
"Compound
verbs"
du Corpus B
Over
56
Out
Under
Up
Down
In
On
Back
Off
By
31
22
14
5
4
3
2
1
1
Tableau 46
Capacité à « préverbation » + prolificité des « préverbes » du corpus126
Overcome (30), overlook (25), overrun (5), overtake (15), overthrow (3), overturn (8),
overwork (3), overdo (4), overflow (6), overstate (4);
Outgoing (9), outgrow (5), outweigh (10), outdo (5), outline (5), outsell (3);
Undergo (10), undertake (5), underlying (10), underline (4), underwrite (3), understand (5);
Upset (9), upcoming (9), update (10);
Downplay (4), download (5);
Incoming (3);
Ongoing (12);
∅
Offset (12);
Bypass (5);
Ainsi, nous remarquons une certaine « corrélation » entre les deux tableaux, puisque 31 verbes du tableau 40
[soit ≅ 55%] se retrouvent dans le tableau 46, avec au premier rang les verbes supports habituels de la langue
anglaise : come, go, do, run, set, take, turn, mais aussi d’autres verbes tels : date, flow, grow, lie, line, load, look,
pass, play, sell, stand, state, throw, weigh, work, write qui contribuent très largement à la formation des
compound verbs, tant par le nombre de particules préverbées qu’ils accueillent, que par le nombre d’occurrences
que chacun d’entre eux produit. Or, sachant que nous avons, dans notre corpus B, environ 495 occurrences de
126
Dans ce tableau, les chiffres après chaque verbe indiquent le nombre d’occurrences dans le corpus.
125
Cahier du CIEL 2005-2006
« compound verbs » [au nombre de 139] pour un total de quelque 3458 pages, nous avons toutes les chances de
rencontrer seulement 0,14 verbe « préverbé » par page ! Aussi, n’est-ce pas, selon nous, un hasard si dans un
article "sportif" de Time en date des 5-12 juillet 2004, ce ne sont pas moins de 6 « compound verbs » que nous
découvrons en deux pages seulement du magazine : "Italy (…) whose outgoing coach is in denial. (…) / And of
course Spain, which overtook the Netherlands for futility (…) / The Portuguese, too, went through on penalties,
beating an outplayed and outraged England 6-5. (…) / The Czech Republic overrunning the Dutch. (…) / In
Portugal, they outdid themselves, blaming the heat, (…). In need of some fresh legs," Time July 5-12, 2004, pp.
74-75. En réalité, ces exemples vont nous fournir une transition pour examiner les valeurs des « particules
préverbées », ou plutôt les « opérations » dont celles-ci sont la trace.
3.2.3. Opérations sous-jacentes à examiner
Nous nous rappelons que, pour notre travail sur les phrasal verbs, nous avons déterminé quatre paramètres que
nous rappelons ici : 1. le niveau fonctionnel ; 2. la sémantique verbale ; 3. la valence syntaxique ; 4. la valence
sémantique. Au cours de l’élaboration de notre nouveau corpus, nous nous sommes vite aperçu que ces
paramètres pouvaient parfaitement être repris pour une analyse syntaxico-sémantique des "compound verbs"
anglais. En effet, une particule "préverbée" peut parfaitement transformer la catégorie "lexico-aspectuelle" du
verbe de base : "In which year did a Harvard sculler last outrow an Oxford man at Henley ?" The Da Vinci
Code, Dan Brown, p. 241 [verbe d’activité (row) → verbe d’accomplissement (outrow)]. Elle est, en outre, tout
à fait capable de transformer la "valence" syntaxique du verbe auquel elle se soude ; "A restraining order is
going to inflame him." The Human Stain, Philip Roth, p. 77 [verbe intransitif (flame) → verbe transitif
(inflame)], exemple qui pose également le problème de la valence sémantique [C0 non animé (order) et C1
animé (him)], sujet complexe que nous aborderons seulement dans la cinquième partie de cette étude. Enfin,
comme pour les phrasal verbs, la particule préverbée construit avec le verbe une relation de nature plus ou
moins "compositionnelle", allant du sens le plus "littéral" au sens le plus "construit", la signification globale du
compound verb ne pouvant alors plus faire l’objet d’une récupération par la simple addition sémantique des
éléments qui la composent [niveau fonctionnel]. Ainsi, nous bien affaire au résultat de l’opacification127 du verbe
“Over + Come” dans l’exemple suivant : “Say to yourself, I am brave, I am overcoming this fear, this stupid,
unreasoning panic which has no origin except in my own mind, (…)” The Guns of Navarone, Alistair MacLean,
p. 106. C’est ainsi que nous en sommes venu à reprendre les trois niveaux fonctionnels mis au jour pour
l’analyse des phrasal verbs. Nous parlerons donc de niveau 1 lorsque la particule, ici le préverbe, conserve une
valeur "directionnelle", de niveau 2, lorsqu’elle construit une valeur "aspectuo-modale", enfin de niveau 3 si le
préverbe ne conserve plus qu’une valeur "notionnelle", lui permettant alors de construire un sens « globalisé »
avec le verbe support. Notre hypothèse, c’est que non seulement le « compound verb » anglais peut produire
trois niveaux différents de relations sémantiques, mais que le niveau 2 lui-même donne naissance à trois
interprétations possibles de l’opération de préverbation, en fonction naturellement de la valeur intrinsèque de la
particule et du cadre actanciel. Cette première valeur du préverbe de niveau 2 sera « aspectuelle » ; nous la
trouverons avec : back, by, on, in, up, out et over. La seconde valeur sera bien entendu « modale », et nous la
rencontrerons avec seulement trois particules : out, over et under. Mais, ce qui distingue les « phrasal verbs » des
« compound verbs », c’est que dans le cas de ces derniers, la valeur « modale » ressort tantôt de la quantité
127
Cf. L’usager et la motivation [§ 1.4.5], Jean Tournier, op. cit. p. 56.
126
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
[QNT], tantôt de la qualité [QLT]. Nous répertorions dans le tableau 47 ci-dessous les différents cas attestés
dans notre corpus, ce qui nous permettra ensuite d’aller plus loin dans l’analyse des valeurs de chaque particule :
Tableau 47 (Exemples des trois niveaux fonctionnels des « compound verbs »128)
Niveau 2
Particules
Niveau 1
Niveau 3
« Aspect »
Modal 1 [QNT]
Modal 2 [QLT]
Back
Backcast (ppl. a.) Backslide;
Backbite;
∅
∅
Bygone,
bypast
By
Bypass;
∅
∅
∅
(ppl. a.)
Down
Downcast;
Downweigh;
∅
∅
∅
On
Ongoing (ppl. a.)
∅
∅
∅
∅
Off
Offcast (ppl. a.)
Offset;
∅
∅
∅
Inchoate, incoming
In
Inbreathe;
Inhibit, inveigh;
∅
∅
(ppl. a.)
Upcast (ppl. a.),
Up
Upstart (adj.)
Upbraid;
∅
∅
uplift;
Outblaze,
Outburn, outcry, Outbid,
outdrink, Outact,
outfight,
Out
outbreathe,
Outline;
outgoing, outworn; outlast, outnumber;
outfool, outray;
outroot;
Overarch,
Overreact, overboil, Overawe, overcharge, Overbear, overcome,
Overworn,
Over
overbrim,
overdo,
oversow, overlive,
overprize, overhaul,
overrule,
overwrought;
overflow;
overspend;
overrate;
overtake;
Undercreep,
Underdo, underplay, Underrate,
Undercut,
undergo,
Under
underlay,
∅
underwork;
undervalue;
understand;
underlying ;
A la lecture du tableau 47, deux particules retiennent notre attention : out et over, qui toutes les deux sont
capables de générer la totalité des cinq valeurs potentielles d’un « compound verb ». Commençons par OUT et
la valeur directionnelle : outfly, verbe de 1591, est le synonyme de fly out dans un usage « poétique ». Pour
nous, l’orientation « PARTICULE + VERBE » [ou formellement : « Particule ∈ Verbe »] va nécessairement
avoir une incidence sur la sémantique verbale, dans la mesure où la particule perd nécessairement de sa
profondeur résultative129 par rapport à l’orientation inverse du "phrasal verb" : [« VERBE ∋/∈ PARTICULE »].
Puis, nous passons à la valeur aspectuelle que nous trouvons par exemple dans le verbe outcry [(late ME.,)
verbe devenu aujourd’hui obsolète et qui signifiait cry out] ; nous retrouverons cette même valeur aspectuelle
avec outburn dans le sens de : "burn out or away". Enfin, nous arrivons à cette double valeur modale que
relèvent les dictionnaires. Prenons par exemple les définitions de trois "compound verbs" : outact : 1. to surpass
in acting or performing ; 2. to excel, outdo. / outbid : 1. to outdo in bidding; to offer a higher price than; 2. to
128
Etablis à partir de : The Shorter Oxford English Dictionary (2 vols., 1973)
“Les schémas résultatifs sont typiques des langues germaniques et pratiquement inexistants dans les langues
romanes. Ils sont à la base de la formation des phrasal verbs à particule adverbiale (anciens verbes à préverbe du
vieil-anglais). P. ex . turn the light out = turn (the switch) so that in the end, the light is out, ou bien walk off =
get into motion so that, in the end, one is at a distance from one’s starting point.” M. L. Groussier, C. Rivière,
op. cit., p 179. Si nous prenons ainsi chuck up versus upchuck, le sémantisme construit semble être le même :
"vomir" ; cependant, y a-t-il le même degré de « résultativité » pour la particule up ? Nous ne le pensons pas:
chuck up, c’est littéralement : "bring (throw) food or drink up from your stomach and out through your mouth,
because you are ill." [Longman Phrasal Verbs Dictionary], alors que, même si dans ’upchuck l’accent
prosodique est sur up, il n’en reste pas moins que l’inversion des termes empêche ce que nous avons appelé
ailleurs “l’épaisseur résultative” de la particule (thèse, op. cit., p. 14). Peut-être cela rejoint-il d’ailleurs ce
qu’écrit P. Erades (1961) à propos de la notion de focalisation: “the principle governing the place of the object
[…] is neither stress nor length nor rhythm, but something quite different : the news value which the idea
denoted by the object has in the sentence. Objects denoting ideas that have news value, no matter whether they
are nouns or pronouns, long or short, have end-position ; those that have no such value come between verb and
adverb.” [p.57, cité par Bolinger in The Phrasal Verb in English, p.51]. Ainsi, la notion même de “résultativité”
serait neutralisée dans les “compound verbs” au profit d’une plus grande “lexicalisation” dès le niveau 1.
129
127
Cahier du CIEL 2005-2006
outdo in any quality, statement, etc. / outbrave: 1. to surpass in daring; 2. to outdo in beauty, finery or
splendour of array; 3. to outrival (in any quality). Autrement dit, et pour paraphraser les définitions de la
« valeur modale 1 », nous aurions : « more than » [QNT], et pour la « valeur modale 2 » : « to get the better of »
[QLT]. Ainsi, la valeur modale 1, qui met en scène une prédication d’ordre « comparatif » : outspeak = to
express more than ; outdrink = to drink more than, construirait davantage, sur le plan de la « sémantique
verbale », des procès d’activité, alors que la valeur modale 2, qui relève davantage du « haut degré » ou mode
superlatif, dans la mesure où elle atteint un « but » : outspeak = outdo in speaking ; outfool = to overcome by
fooling ; outsing = to excel in singing, pourrait être davantage à la source de procès d’accomplissement. Tout
ceci, bien entendu, est également lié au sémantisme inhérent du verbe et à sa configuration actancielle ; mais
dans un cas [Modal 1], nous aurions une comparaison qui se voudrait « objective » entre deux éléments (d’où
une opération QNT), et dans l’autre [Modal 2], la définition, plus « subjective », du haut degré et/ou la
réalisation d’une visée (d’où une opération QLT). Le niveau 3 (outline) ne présente plus de telles difficultés
d’interprétation.
Qu’en est-il avec la particule OVER ? Nous observons tout d’abord que la langue semble avoir bien réparti les
rôles assignés à out d’une part, et à over d’autre part, pour certains verbes : †overbid dans le sens = to bid more
than the value est aujourd’hui devenu obsolète, et a été remplacé par outbid ; de même pour †overdare dans le
sens de = to surpass in or overcome by daring (remplacé par outdare), ainsi que pour †outreach dans le sens de
overreach ou outwit (†overreach ne signifiant plus lui-même overpower). Dans le tableau 48, ci-dessous,
nous mettons en regard plusieurs « compound verbs » formés avec out et over, et les deux valeurs "modales"
qu’ils construisent, d’une part la valeur "comparative" [QNT], et d’autre part la valeur de "haut degré" [QLT],
laquelle correspond en même temps à l’accomplissement d’un but (cf. les définitions accompagnées de : to
overcome by doing…) :
Particule
OUT
130
Valeurs « modales » avec OUT et OVER [Tableau 48130]
MODAL 1 [QNT]
MODAL 2 [QLT]
Outbid = to outdo in bidding, offer a higher price than; Outact = to surpass in acting; to excel;
Outbid = to outdo in any quality;
Outdare = to dare more than;
Outdare = to overcome by daring;
Outdo = to exceed in doing:
Outgo = to go faster than, outdistance;
Outdo = to excel, surpass, beat → defeat, overcome;
Outgrow = to grow faster than;
Outgo = to exceed, surpass; outdo;
Outlive = to live longer than;
Outlive = to excel in (virtuous) living;
Outride = to ride better, faster or farther than;
Outreach = to exceed in reach; to exceed, surpass;
Outrun = to run faster or farther than;
[mais n’a plus le sens de : †to overreach, outwit];
Outspend = to spend more than;
Outride = outstrip by riding;
Outstay = to stay longer than;
Outspend = to exceed resources in spending;
Outwear = to wear longer than;
Outweigh = to exceed in value, importance, influence;
Outweigh = to exceed in weight;
†Outwork = to excel in work or workmanship;
Outwork = to work more or faster;
Outwrite = to surpass or excel in writing;
Etablis à partir de : The Shorter Oxford English Dictionary (2 vols., 1973)
128
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Particul
e
OVER
MODAL 1 [QNT]
MODAL 2 [QLT]
Overact = to act in excess, to go
too far in action; †outdo;
Overbid = to outbid (NB : le
verbe intr. disparaît)
Overbuy = †to buy at too high a
price;
Overdo = to do to excess or too
much;
Overcharge = to charge (any one)
too much;
Overdare = to be too daring; to
dare too much;
Overgrow = to grow too large; to
increase unduly;
Overlive = to live too long;
Override = to ride (a horse) too
much:
Overrun = to run farther than or
beyond, to exceed;
Overspend = to spend more than
(a specified amount);
Overstay = to stay over or beyond
(in time);
Overweigh = to exceed in weight
= outweigh;
Overwork = to work too much;
Overwrite = to write too much;
Overawe = to keep in awe by superior influence;
†Overbid = to bid more than the value;
Overbuy = to buy beyond one’s means (intr.)
†Overcharge = to oppress, to overbear by superior force; to charge (so much)
more than is justly due;
†Overdare = to surpass in or overcome by daring;
Overdo = to overtax the strength of, to exhaust, overcome; to outdo, excel
(arch.);
†Overgo = to outstrip, overtake; to overpower, oppress, overwhelm [Now
dial.]
†Overreach = to overpower [NB: overreach = niveau 1]
†Override = to overtake by or in riding, to outride [NB: le niveau 1 existe]
Overrun = to surpass in running, hence to overtake, = to outrun; †to
overwhelm;
† Overshoot = to shoot too hard, utter (a word) too violently;
Overspend = to spend beyond what is necessary; to spend beyond one’s
means;
Overweigh = to weigh down, overburden, oppress;
Overwork = to cause to work too hard, to work (a man, horse, etc.) beyond
his strength; to weary or exhaust with work; to elaborate to excess;
Le tableau 48 fait ressortir les oppositions suivantes liées, selon nous, aux opérations différentes que construit
chacune de ces deux particules (out et over) complémentaires :
-
Nous notons tout d’abord davantage de formes obsolètes avec la particule over, d’où nous pouvons
conclure qu’il y a eu spécialisation de cette particule [cf. †overdare → outdare].
-
Quelques verbes ont des sens proches (overbid ∼ outbid ; overdo ∼ outdo ; overstay ∼ outstay,
overweigh ∼ outweigh …), mais il y a souvent des différenciations sémantiques.
-
Over apparaît plus souvent dans la valeur « modale » QNT que dans la valeur QLT.
-
Out trouve un certain équilibre entre les deux valeurs modales QNT et QLT.
-
Enfin, on observe un glissement de over QLT soit vers out [cf. †overdare → outdare], soit vers le
niveau 3 (« compound verb » notionnel [cf. †overreach → overpower]), mais à condition qu’il y ait une
autre « base » verbale (reach → power). Ainsi, en va-t-il de †Override (to overtake by or in riding) qui
devient : → outride ; quant à overrun, il perd le sens de niveau 3 (†overwhelm) qu’il a connu en tant
que modal QLT (to surpass in running, hence to overtake). L’ancien verbe conserve alors son seul sens
de niveau 1 (cf. overreach).
OVER [above, beyond] serait la trace d’un dépassement d’une norme, compte tenu de sa valeur directionnelle de
franchissement de frontière d’un intérieur (I) vers un extérieur (E), le « préconstruit » étant l’obstacle [across a
barrier or intervening space]. OUT [in a direction away from the inside or center], lui, ne présuppose pas
d’obstacle : il pose d’emblée la sortie d’un domaine intérieur (I), ce qui construit (E), ou domaine extérieur ; ce
qui revient à dire que nous sommes alors en présence de deux espaces que l’on peut alors comparer : I versus E.
Schématiquement, nous pouvons rendre compte des opérations « intra-prédicatives » qui conduisent aux effets
de sens entre les deux plans QNT vs QLT :
129
Cahier du CIEL 2005-2006
Particule
OUT
OVER
Valeurs « modales » construites avec OUT et OVER [Tableau 49a]
MODAL 1 [QNT]
MODAL 2 [QLT]
<a outrank b> =
<a ∋ higher rank than b>
-er est la trace d’une
différenciation mesurable entre a
et b:
<a ∋ rank (= a’s rank) higher than
[OUT] b ∋ rank (= b’s rank)>
<a overeat (b)> =
<a eat more than ∀a (∈ SIT1) eat
(b)>
-more than est la trace d’une
« différenciation » mesurable
entre a et ∀a :
<a eat (b) more than [OVER] ∀a
(∈ SIT1) eat (b)>
<a outwit b> =
<<a ∋ better wit than b> ⇒ a defeat b>
-er est également la trace d’une différenciation mesurable entre a et b, à
laquelle s’ajoute un caractère appréciatif (better, more effective, more
cleverly, to excel….) et la réalisation du but (cf. to overcome) :
<<a ∋ wit (a’s wit) better than [OUT] b ∋ wit (b’s wit)> ⇒ a defeat b>>
<a overpower b> =
<<a ∋ greater power than [OVER] b > ⇒ a defeat b>
<a overdress (b)> =
<<a ∋ too formal clothes than [OVER] ∀a (∈ SIT1)> ∈ Enonciateur>
<a overegg the pudding> =
locution “appréciative” signifiant : to make something too complicated
(nous remarquerons l’emploi du verbe d’« accomplissement » make dans la
glose).
Si nous considérons l’opposition entre out et over pour la modalité QNT, nous nous apercevons que dans le cas
de la particule over, le sujet qui se déplace de I vers E, ou franchit la frontière, est comparé à tout autre sujet
(∀a) qui, lui, dans la même situation, ne la "transgresserait" pas. Alors que pour out, ce sont deux sujets
"thématisés" qui font l’objet d’une comparaison : l’un des sujets demeure en I, tandis que l’autre franchit la
frontière pour se retrouver en E. En ce qui concerne la modalité QLT, nous avons affaire aux mêmes opérations,
avec en plus ce que A. Culioli appelle la "modalité appréciative" [cf. modalité 3] construite par l’énonciateur : il
y a déjà souvent modalisation à travers le choix de la "base" (awe, fool, wit…), mais aussi parce que le procès
tend vers la « réalisation » du processus ; nous ne sommes plus dans la simple activité "objective", mais dans le
regard "subjectif" de l’accomplissement marqué par la composition prédicative [outdo → defeat, overcome ;
overdo → to overtax the strength of, exhaust, overcome]. Voilà, selon nous, les opérations « cognitives »
fondamentales à l’origine des définitions différentes que l’on trouve dans les dictionnaires entre outdo et
overdo, outwork et overwork, etc. Or, ceci a naturellement une conséquence sur le plan “sémanticosyntaxique” : a outdo b ≠ a overdo b ; en effet, dans le premier cas, b ne peut être qu’un « animé » → She
outdid him in running and in swimming ; Hildred had outdone herself in finding a dog on death row with habits
that seemed certain to make her ex-husband insane, or more insane. The Fourth Hand, p. 55 ; tandis que dans le
second cas, b est un « inanimé » → Don’t overdo the salt ! Andrea was doing a magnificent job – if only he
didn’t overdo it, leave his withdrawal till it was too late… The Guns of Navarone, p. 286. Avec out, il y a un
« préconstruit » qui implique deux personnes, sujets du même prédicat (« DO »), alors qu’avec over, le
« présupposé » relève d’une relation prédicative étalon ou repère, par rapport à laquelle l’on compare ensuite le
sujet in situ, d’où les différenciations d’usage observées dans le dictionnaire. Mais, bien entendu, la prise en
compte du verbe « support » et de la configuration actancielle [cf. section 5] est fondamentale dans la
construction du sens. Ainsi, dans les deux exemples suivants, overproduce a un C1 (non)-animé et non-humain :
His initial reaction was that the deal, particularly over livestock, “reduced the impact of decoupling a lot and
preserved the incentives to over-produce”. The Economist, June 28th, 2003, p. 45 ; tandis que overpraise a un C1
animé et humain : Either they overpraise their wives or they fall dead silent. The Human Stain, p. 264. Pour être
d’ailleurs tout à fait complet par rapport aux opérations « cognitives » construites par la particule over, nous
pouvons ajouter que, formellement, celles-ci s’appliquent, tant en QNT qu’en QLT, soit 1. à : ∀a → <<a “DO”
130
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
(b)> more than [OVER] <∀a “DO” (b)>>131, soit 2. à : l’ensemble d’une relation prédicative "préconstruite" avec
un a défini : <a “DO” (b)> est bien le "repère" ou la "norme", mais : <<<a “DO” (b)> ∈ SIT1.> more than
[OVER] <a “(usually) DO” (b)>>, ou encore avec un b défini : <<<a “DO” (b)> ∈ SIT1.> more than [OVER]
<b (usually) BE “AVAILABLE, CAPABLE, WORTH…>>. Nous résumons ces « opérations » dans le tableau
49b :
<a overact (∅)> = <<a act (∅)> more than <∀a act (∅)>> ou : [Tab 49b]
<a overact (∅)> = <<<a act (∅)> ∈ SIT1> more than <<∀a act (∅)> ∈ SITn>>>
<a overbid (b)> = <<a bid (b)> more than <∀a bid (b)>> ou :
overbid
<a overbid (b)> = <<<a bid (b)> more than <<b BE WORTH>>>
overbook
<a overbook (b)> = <<a book (b)> more than <b BE AVAILABLE>>
overload
<a overload (b)> = <<a load (b)> more than <b BE CAPABLE>>
<a overrate (b)> = <<a rate (b)> ∈ SIT1> more than <<∀a rate (b)> ∈ SITn>>> ou :
overrate
<a overrate (b)> = <<a rate (b)> more than <b BE WORTH>>
overact
Ainsi, nous observons bien un glissement sémantique entre les trois niveaux fonctionnels du « compound
verb » : valeur « directionnelle », « aspectuelle » et/ou « modale » (assez complexe dans le cas de out et over),
et enfin « notionnelle ». On s’aperçoit que la langue a souvent transformé le niveau 1 en substantif, le niveau
« aspectuel » en participe adjectival, et largement développé le niveau 3 ; mais le niveau 2 « modal » reste
extrêmement « vivant » pour les trois particules qui le pratiquent : under, over et out (« prédication
comparative »). Nous terminerons cette deuxième partie en examinant l’évolution sémantique de quelques
compound verbs qui ont connu, à travers leur histoire "dérivationnelle", ces différents niveaux de signification :
Tableau 50a (Analyse de « préverbes » avec out et over132) → OUT
Niveau 2
Part. Verbes
Niveau 1
« Aspect »
Modal 1 [QNT]
Modal 2 [QLT]
To live through or to live longer than; to survive;
to excel in
beyond (a
also, to live longer than (a
Outlive
(virtuous) living
∅
specified time)
thing) lasts; to outlast; to
(1883)
1657
outgrow (1641); †to survive;
to look or stare
Outlook
outstare;
∅
∅
down;
to pass out of
to go beyond
Outpass (bounds),
(in any quality),
∅
∅
beyond (a limit);
1594
to exceed in
reach;
to
to reach out,
exceed, surpass;
Outreach extend (poet.)
∅
∅
[cf.
†to
1594;
OUT
overreach,
outwit];
to run out; to go
to go beyond in
to run faster or farther than →
Outrun
beyond a fixed
action (1655);
∅
to escape or elude; (1526)
point or limit;
overrun;
Outspend
Outwear
131
132
∅
∅
∅
to spend more than (another),
1840
to wear out, away;
to exhaust in
to wear longer than (1579)
strength
to outlive, outgrow (1592)
→ outworn (1610)
to exceed
resources in
spending;
Niveau 3
∅
∅
∅
∅
∅
outspent (pa.
pple.) =
exhausted
(1818)
∅
∅
Nous laissons ici, volontairement, de côté les opérations « énonciatives » de détermination verbale.
Etablis à partir de : The Shorter Oxford English Dictionary (2 vols., 1973)
131
Cahier du CIEL 2005-2006
Part.
Verbes
OVER
Overlive
Overlook
Overpass
Tableau 50b (Analyse de « préverbes » avec out et over133) → OVER
Niveau 1
Niveau 2
Modal 1
[
Q
« Aspect »
Modal 2 [QLT]
N
T
]
to live too
long (1861);
∅
∅
∅
outlive;
Overspend
Overwear
∅
to look over the
top of, so as to see
beyond; → to
look upon with
the ‘evil eye’; to
bewitch (1596);
to look (a thing)
over or through; to
examine, inspect,
survey; to peruse.
Now rare or arch.
∅
(fig) †to ‘look down
upon’; to despise; to
slight; -1794
to fail to see or
observe; to pass
over without
notice; to ignore;
to superintend,
oversee; to pretend
not to see, forgive;
to pass over, to
cross;
to pass through (a
period, an
experience, etc.);
often including the
notion ‘to get over,
surmount’; more
rarely, to pass,
spend (time);
∅
to go beyond (in any
quality), 1594
∅
to reach or extend
over or beyond; to To extend or spread to reach too
Overreach rise above; to
over (something) so far (lit. and
overtake, come up as to cover it.
fig.)
with, attain to;
Overrun
Niveau 3
to run over
(something); to
overflow; to grow
over rapidly;
∅
∅
To gain an advantage
over, get the better of,
outdo; to reach , stretch,
strain oneself beyond
one’s aim;
to be superabundant or
to run farther
†to run through (a
excessive; to surpass in
than or
book, etc.); to
running, hence to
beyond (a
glance through
overtake; to extend
certain point,
rapidly (sometimes
beyond the due length,
etc.); fig. to
implying omission)
or beyond any
exceed
–1656;
prescribed or desired
(1633)
limit (1864)
to spend or use till
to spend
To spend beyond what
exhausted; to wear more than (a
is necessary (1857); to
specified
out → overspent:
spend beyond one’s
worn out, exhausted amount)
means (1890);
1667
with fatigue;
to wear out or
to go (or be) beyond in
exhaust with toil ;
amount, rate, value,
wear threadbare
excellence, etc. to lie
∅
(1630); wear sth
beyond the range or
away or to an end;
scope of; to exceed,
to outwear (1581);
excel, surpass;
†to overpower,
-1638; to defeat
(oneself) by trying
to do or get too
much;
†to overwhelm,
-1667;
∅
to transgress;
to pass over, leave
out, omit. Now
rare.
A l’instar du « phrasal verb », l’histoire du « compound verb » montre une inexorable marche vers la « soudure
prédicative », mais comme nous l’a démontré la constitution de notre corpus, le mécanisme de formation de
nouveaux verbes « préverbés » est loin d’être arrêté. C’est donc à l’analyse de ce corpus, aussi complète que
possible, que nous allons maintenant procéder, après avoir rapidement rappelé les outils linguistiques que nous
utilisons dans l’approche sémantico-syntaxique des "préverbes" contemporains de la langue anglaise.
133
Etablis à partir de : The Shorter Oxford English Dictionary (2 vols., 1973)
132
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
3.3. Analyse « sémantico-syntaxique » des « compound verbs » du corpus
Nous reprenons ici les outils que nous avons utilisés pour l’analyse des phrasal verbs, à savoir : 1. les trois
niveaux fonctionnels dont nous venons longuement de parler (degré de "compositionnalité" du compound verb) ;
2. la "valence syntaxique" [stabilité (=), augmentation (+), ou diminution (−) de valence], et 3. la "sémantique
verbale" construite (cf. typologie de Zino Vendler). La "valence sémantique" fera l’objet d’une étude à part dans
la cinquième partie de cette étude. Comme nous n’avons pas la place de reproduire ici l’intégralité du corpus,
nous noterons pour chaque particule : 1. le nombre d’occurrences de verbes « préverbés » ; 2. les « préverbes »
qui apparaissent dans chaque cas [exemple : Niveau 2, valence (=), procès d’activité] ; 3. un exemple
particulièrement « typique » de chaque cas recensé. Posons d’emblée les deux points suivants : 1. nous
observerons beaucoup moins de changements de valence syntaxique qu’avec les « phrasal verbs », sauf pour la
particule over, et, dans une moindre mesure, avec out et under ; 2. les deux types de procès les plus courants
seront, selon les particules, l’achèvement et l’activité, ce qui rejoint ce que nous disions déjà en 3.2.3.
[Tableau 51a] Analyse des « compound verbs » du corpus :
Sémantique verbale « construite »
Niveaux Valence
State
Achievement
Activity
Accomplishment
[3 exemples ; bypass]
By last September we had retaken
nearly all the larger islands except
Navarone – it was too damned hard
(=)
∅
∅
∅
a nut, so we just by-passed it – and
1
brought some of the garrisons up to,
and beyond, battalion strength. The
Guns of Navarone, p. 15
(+)
∅
∅
∅
∅
BY
(−)
∅
∅
∅
∅
(=)
∅
∅
∅
∅
[1 préverbe]
2
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
[2 exemples ; bypass]
That will allow physicians to
bypass chemotherapy and
(=)
∅ start these patients on
∅
∅
gefitinib as their first line of
3
treatment. Time, June 21,
2004, p. 58
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
Niveaux Valence
1
OFF
[1 préverbe]
2
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
3
(=)
(+)
(−)
[Tableau 51b] Analyse des « compound verbs » du corpus :
Sémantique verbale « construite »
State
Achievement
Activity Accomplishment
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
[12 exemples ; offset]
While self-employment is rising (by choice and
∅ necessity), it’s not rising fast enough to offset the
∅
∅
growth in the labor force. Newsweek, October 6, 2003,
p. 32
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
133
Cahier du CIEL 2005-2006
BACK
[2 préverbes]
ON
[3 préverbes]
[Tableau 51c] Analyse des « compound verbs » du corpus :
Sémantique verbale « construite »
Niveaux Valence
State
Achievement
Activity Accomplishment
(=)
∅
∅
∅
∅
1
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
(=)
∅
∅
∅
∅
2
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
(=)
∅
∅
∅
∅
(+)
∅
∅
∅
∅
[5
exemples
;
backfire,
backtrack]
3
The Vodafone initiative could yet backfire if the
(−)
∅
∅
∅
industry objects to Microsoft and Vodafone attempting
to impose their will. Time, October 27, 2003, p. 43
[Tableau 51d] Analyse des « compound verbs » du corpus :
Sémantique verbale « construite »
Niveaux Valence
State Achievement
Activity
Accomplishment
(=)
∅
∅
∅
∅
1
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
[15 exemples ; oncoming, ongoing, onrushing]
Society as it was constituted – its forces all in
constant motion, the intricate underwebbing of
interests stretched to its limit, the battle for
advantage that is ongoing, the subjugation that is
ongoing, the factional collisions and collusions, the
(=)
∅
∅
∅
shrewd jargon of morality, the benign despot that is
2
convention, the unstable illusion of stability –
society as it was made, always has been and must
be made, was as foreign to them as was King
Arthur’s court to the Connecticut Yankee. The
Human Stain, p. 128
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
(=)
∅
∅
∅
∅
3
(+)
∅
∅
∅
∅
(−)
∅
∅
∅
∅
Niveaux Valence
1
(=)
IN
[4 préverbes]
2
3
134
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
[Tableau 51e] Analyse des « compound verbs » du corpus :
Sémantique verbale « construite »
State
Achievement
Activity
[1 exemple,
[3 exemples,
indwelling ;]
incoming]
Nothing to do with
First, the
grace or salvation or
anonymous phone
redemption. It’s in
call from a public
everyone.
booth somewhere
∅
Indwelling.
in the city,
Inherent. Defining.
denouncing
The stain that is
someone on an
there before its
incoming flight as
mark. The Human
being a carrier. The
Stain, p. 242
Veteran, p. 266
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
[1 exemple, inflame]
∅
∅
Accomplishment
[2 exemples, indrawn]
He paused, eyes screwed
shut and indrawn breath
hissing sharply through
his teeth as a wave of
pain washed up from his
shattered leg. The Guns
of Navarone, p. 129
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
(−)
Niveaux Valence
1
(=)
(+)
(−)
2
DOWN
[5 préverbes]
(=)
(+)
(−)
3
(=)
(+)
(−)
∅
“Sure I can get you a
restraining
order,”
Primus told him.
“But is that going to
restrain
him?
A
restraining order is
going to inflame
him. The Human
Stain, p. 77
∅
∅
[Tableau 51f] Analyse des « compound verbs » du corpus :
Sémantique verbale « construite »
State
Achievement
Activity
[1 exemple, (out- and)
down-curving]
Even from where they
stood – on the crumbling
roof of the house nearest
the fortress on the east
side of the square – the
walls stretched fifteen,
∅
∅
perhaps twenty feet above
their heads, the wickedly
out- and down-curving
spikes that topped the wall
were all but lost in the
darkness. The Guns of
Navarone, p. 253
∅
∅
∅
∅
∅
∅
[3 exemples, downgrade,
downsize]
First appointed to the
cabinet in 2001 as minister
of Administrative and
Regulatory Reform, he
drafted a plan to privatize,
∅
∅
shutter or downsize some
163 public corporations
currently receiving $50
billion a year in subsidies.
Newsweek, October 6,
2003, p. 43
∅
∅
∅
∅
∅
∅
[4 exemples, downplay]
But as the elections draw
near,
Berlusconi
is
downplaying
their
significance. “I wouldn’t
∅
∅
give such great importance
to these elections,” he told
TIME. Time, June 14,
2004, p. 55
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Accomplishment
∅
∅
∅
∅
∅
∅
[5 exemples, download]
And she had right of
access to all her
employer’s private emails. Pretending to be
her, Suzie downloaded a
hundred personal letters.
The Veteran, p. 148
∅
∅
135
Cahier du CIEL 2005-2006
Niveaux Valence
1
(=)
(+)
(−)
2
(=)
UP
[14
préverbes]
(+)
(−)
3
(=)
(+)
136
[Tableau 51g] Analyse des « compound verbs » du corpus :
Sémantique verbale « construite »
State
Achievement
Activity
Accomplishment
[9 exemples,
upcoming]
The CSD can enter
[5 exemples, upfling, uplift,
the flight deck at
upset, upsweep, upthrust;]
will. He walked
William McKinley decided to
straight in. The
∅ invade the Philippines to
∅
relief captain was in
“uplift and civilize and
the left-hand seat,
Christianize” its people.
staring ahead at the
Time, June 21, 2004
lights of an
upcoming coast.
The Veteran, p. 262
[1 exemple, uproot]
How had he imagined that
Doris could entertain the
possibility ? Surely he didn’t
believe she would uproot
herself and little Otto from
∅
∅
∅
Wisconsin, and Wallingford
was clearly not a man who
could make a long-distance
relationship(if any
relationship) work. The
Fourth Hand, p. 244
∅
∅
∅
∅
[4 exemples, upgrade]
Everyone had upgraded their
∅ wardrobes, much to his
∅
∅
satisfaction. The king of
Torts, p. 177
∅
∅
∅
∅
[1 exemple, upgrade]
But the capacity of 2.5G
networks is limited. So as
more users sign up and
existing users upgrade, the
∅
∅
∅
operators will quietly switch
them to new handsets that
work on both 2.5G and 3G
networks. The Economist,
September 20th 2003, p. 64
[22 exemples, update, uphold,
[1 exemple,
upset, upstage]
[3 exemples, upholster, upload]
upbraid]
To his credit, the first moment
Sophie produced a computer
Valeria emboldens
he was alone with Mary
printout of a photo from her
herself to upbraid
whatever-her-name-was in the
sweater pocket and began
Cynthia with mock
newsroom, Wallingford said,
unfolding it. “Fache uploaded
severity: what had
images of the crime scene to the
∅ ‘I’m very sorry, Mary. I am
she been thinking
truly, deeply sorry for what I
Crytology Department earlier
of, to frighten them
said, for upsetting you –’ She
tonight in hopes we could figure
all by swimming
interrupted him. ‘It wasn’t
out what Saunières’s message
out so far from
what you said that upset me –
was trying to say. The Da Vini
land? The Seven
it’s my marriage. The Fouth
Code, p. 73
Sisters, p. 198
Hand, p. 114
[1 exemple, uproot]
"That men, women and
children uprooted by the war
and ethnic cleansing will die
∅
∅
∅
in enormous numbers is no
longer in doubt due to
advanced stages of
malnutrition and disease that
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
(−)
Niveaux Valence
1
(=)
(+)
(−)
2
(=)
UNDER
[22 préverbes]
(+)
(−)
3
(=)
(+)
∅
cannot be reversed," says
USAID’s Winter. Time, July
5-12, 2004, p. 29
∅
∅
∅
[Tableau 51h] Analyse des « compound verbs » du corpus :
Sémantique verbale « construite »
State
Achievement
Activity
Accomplishment
[3 exemples, underline,
undersling]
[9 exemples,
Patrick read only a few
underlying]
pages, stopping at a
"My friends, as
sentence Mrs Clausen had
you can see, the
underlined in red – the
chaos of the world
∅
∅
description of how the
has an underlying
eponymous English
order. (…)” The
patient drifts in and out of
Da Vinci Code, p.
consciousness as the nurse
102
reads to him. The Fouth
Hand, p. 317
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
[31 exemples,
[1 exemple,
underappreciate,
underperform]
undercount,
If George W. Bush
underestimate, underfund,
thought he’d be basking
undernourish,
in universal applause
underperform,
for shaking up his
underprepare, underprice,
∅
∅
underperforming
underrate, undervalue,
economic team, he
underwork,]
guessed wrong.
“Overpaid and
Businessweek,
underworked?” (letters to
December 23, 2002, p.
the editor), Time, July 5,
24
2004, p. 10
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
[29 exemples, undercut,
underline,
undermine,
underpin,
underscore,
undertake, underwrite]
Before the US Senate
Judiciary Committee last
week, Attorney General
John Ashcroft said, “This
∅
∅
∅
Administration
opposes
torture,” but he refused to
release an unclassified
memo quoted by the
Washington Post that
seemed to undercut his
words. Time, June 21,
2004, p. 30
[1 exemple,
[5 exemples (+),
underlying]
understand]
And always
Reagan’s great
underlying that
contribution to the end of [10 exemples, undergo]
dream was the
the cold war was first
The patient in Kansas
other one, the one understanding that
City was now
the prescience pill Moscow’s cancer was
undergoing
∅
had inspired – that terminal and then working chemotherapy and
wettest of all wet to ensure – through arms
fading fast. The King of
dreams brought
control, constrained
Torts, p. 379
on by the
rhetoric and personal
unnamed Indian
diplomacy – that the end
painkiller, now
would come about,
137
Cahier du CIEL 2005-2006
(−)
Niveaux Valence
1
(=)
(+)
OUT
[31
préverbes]
(−)
2
(=)
(+)
138
banned. The
Fourth Hand, p.
181
∅
peacefully but inexorably.
Time, June 14, 2004, p. 35
∅
∅
[Tableau 51i] Analyse des « compound verbs » du corpus :
Sémantique verbale « construite »
State
Achievement
Activity
[1 exemple, out(and down)-curving]
Even from where
they stood – on the
[10 exemples,
[2 exemples, outlaw]
crumbling roof of
outgoing]
When the Church
the house nearest the
These sources
outlawed speaking of
fortress on the east
seem to believe
the shunned Mary
side of the square –
that outgoing CIA
Magdalene, her story
the walls stretched
Director George
and importance had to
fifteen, perhaps
Tenet was strongbe passed on through
twenty feet above
armed by Cheney
more discreet
their heads, the
and Rumsfeld into
channels… channels
wickedly out- and
overassessing
that supported metaphor
down-curving
Iraq’s WMD
and symbolism. The Da
spikes that topped
capacity. Time,
Vinci Code, p. 281
the wall were all but
July 5, 2004, p. 15
lost in the darkness.
The Guns of
Navarone, p. 253
[1 exemple, outdate]
There was a feeling that
rising global trade and
tourism, and a desire to
attract foreign
∅
∅
investment, had
outdated controls.
Newsweek, Issues
2003, p. 66
∅
∅
∅
[35 exemples, outbid,
outdo, outfox, outgrow,
outgun, outmaneuver,
[3 exemples,
outmatch, outnumber,
outsell]
outperform, outscore,
In New York
outspend, outweigh]
alone, their annual
He was probably silly to
restaurant
do what he did. He was
handbook moves
outnumbered and
∅
650,000 copies,
outweighed. To judge
outselling the
from his grey hair, he
dictionary and the
was middle-aged and
Bible. Newsweek,
clearly his limp
October 6, 2003,
indicated he was not
p. 8
fully mobile. But he
fought back. The
Veteran, p. 12
[4 exemples, outlast,
[2 exemples,
outlive, outgun,
outpace]
outrank]
The bus was
A sad and browning
slowly outpacing
Christmas tree, which
the galloping
has been there since I
horse. Rosebud
∅
first arrived. I saw it on was stricken with
that first evening, and it panic but trusted to
is there still. It has
the firm knees that
weathered two winters. pressed her ribs
Will it outlast my own and the grip on her
sojourn? The Seven
rein. The Veteran,
∅
Accomplishment
[9 exemples, outstretch]
Andrea had an oilskin
outstretched above
them. The Guns of
Navarone, p. 124
∅
∅
[1 exemple en discours]
(…) as a camel-driver,
he had blasphemously
out-camel-driven all
available Bedouin
competition: and no
more pathetic beggar
had ever exhibited such
realistic sores in the
bazaars and
marketplaces of the
East. The Guns of
Navarone, p. 8
[1 exemple, outrow]
Teabing paused and
then spoke in a solemn
tone. “In which year did
a Harvard sculler last
outrow an Oxford man
at Henley?” The Da
Vinci Code, p. 241
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
(−)
3
(=)
∅
[2 exemples,
outstanding]
Other rich countries
do the same,
especially for agribusinesses, but not
only those. In 2000,
export-credit
guarantees
outstanding from
the 30 OECD
members totalled
$330 billion. The
Economist [A survey
of capitalism and
democracy] June 28th
2003, p. 13
(+)
∅
(−)
∅
Sisters, p. 55
∅
[12 exemples, outfit,
outflank, outgrow,
outsource, outspoken,
outstrip]
The engineers’ union
has questioned the
amount of the plane’s
design and engineering
that will be outsourced,
but acknowledges that
the 7E7 is a “do or die”
plane for the company.
Time, October 20,
2003, p. 50
[2 exemples, outrage]
Most of the faculty,
particularly older
professors who had
known Coleman Silk
personally for many
years, refused at first to
believe this story, and
were outraged by the
gullibility with which it
was being embraced as
incontrovertible truth –
the cruelty of the insult
appalled them. The
Human Stain, p. 284
∅
p. 393
∅
∅
[5 exemples,
outline]
Eventually,
Deputy National
Security Adviser
Stephen Hadley
had to
acknowledge that
the CIA had sent
him memos
outlining the
agency’s concerns
about the uranium
claim. Time, June
14, 2004, p. 49
∅
∅
∅
∅
∅
139
Cahier du CIEL 2005-2006
Niveaux Valence
1
(=)
OVER
[56
préverbes]
(+)
(−)
2
(=)
140
[Tableau 51j] Analyse des « compound verbs » du corpus :
Sémantique verbale « construite »
State
Achievement
Activity
[9 exemples,
overbalance,
[8 exemples,
overcover, overlay,
overhang, overlap]
overshadow,
He must have
oversmudge,
suspected that
overshoot, overturn] [6 exemples, overflow,
Mallory wouldn’t
‘But if a finder came overpaint]
fall for the obvious,
along and so covered It would not be fair to
or he had heard
the plastic surface
expect a stranger in
them stumbling up
with his own prints,
this group to sit next to
the slope, for he
could he not overSally. Sally is too large
had managed to
smudge the
for an economy
burrow his way in
forefinger and
aeroplane seat. She
behind the
thumb?’ ‘I suppose
will overflow, and
overhanging
he might.’ ‘You see, therefore she must
snowdrift that
your report says that overflow on to
sealed off the space
there were some
Candida. The Seven
beneath a projecting
smudges, overSisters, p. 172
ledge just above the
covered by fresher
rim of the gully.
prints, that could
The Guns of
have come from
Navarone, p. 168
another hand.’ The
Veteran, p. 91
[3 exemples, overflow,
overfly, overspread]
From deep within the
sinking caique came
the muffled roar of
[18 exemples,
rupturing fuel tanks: a
overhang, overlook]
flame-veined gout of
[3 exemples,
They had the villa
oily black smoke
overawe, overstep]
for a week, though
erupted from the
Andrew was quite
Clay doubted he
engine-room and tha
scrupulous about not
could stay away
caique miraculously
getting too involved
from the office that
struggled back on even
with pupils. He liked
long. It was wedged
keel, her gunwales
them to admire him,
into the side of a
almost awash, and then
but I’d be surprised if
hill, overlooking
the hissing waters had
he really
the busy harbor
overflowed and
overstepped the
town of Gustavia, a
overcome [niveau 3]
mark with anything
place bustling with
the decks and the
other than a smile or
traffic and tourists
twisting flames, and
a pat on the back or
and all kinds of
the caique was gone,
an innuendo. The
boats coming and
her slender masts
Seven Sisters, p. 276
going. The King of
sliding vertically down
Torts, p. 355
and vanishing in a
turbulent welter of
creaming foam and oilfilmed bubbles. The
Guns of Navarone, p.
61
∅
∅
∅
[33 exemples,
[15 exemples,
overassess, overawe, overbook, overbuild,
overbook,
overdo, overheat,
overcharge,
overload, overpraise,
overcrowd, overegg, overproduce, overstate,
∅
overenunciate,
overuse, overwork]
overestimate,
Is that what
overexcite, overheat, overpraising their
overinvolve, overpay, wives is, “sensitivity”?
overplay, overreact, “Oh, Sara Lee is such
Accomplishment
∅
∅
∅
[1exemple, overwinter]
He had heard it could
be done. Old
Donaldson had once
mentioned a trapper
who overwintered in a
bear cave and did not
die, but slept like the
cubs beside him until
winter passed. The
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
overregulate,
overshadow, oversell,
oversimplify,
oversleep, overstate,
overstretch, overtax,
overthink]
Why do the Joyce
pilgrims – or any of
the other questers in
this issue – do all
this? It’s easy to
overthink the
answer. As Itoi says,
“sometimes you just
have to hit the road.”
Time, July 5, 2004,
p. 4
(+)
∅
(−)
∅
(=)
∅
(+)
∅
(−)
∅
3
an extraordinary thisand-that. She’s already
published four and a
half articles…” Mr.
Sensitivity always has
to mention her glory.
Mr. Sensitivity can’t
talk about some great
show at the
Veteran, p. 351
Metropolitan without
having to be sure to
preface it, “Sara Lee
says…” Either they
overpraise their wives
or they fall dead silent.
The Human Stain, p.
264
[2 exemples, overwork]
It would have been
[2 exemples,
easy, in the midst of
overpower]
such dismal
They overpowered
surroundings, to let the
their guards – Andrea
place go, to let the files
got loose among
∅
and papers pile up, to
them on deck at night
clutter his office and
– and sailed the boat
blame it on being
to Turkey. The Guns
overworked and
of Navarone, p. 78
understaffed. The King
of Torts, p. 13
∅
∅
∅
[61 exemples,
overhear, overload,
override, overrule,
overrun, overshadow,
[1 exemple, overhaul]
overtake, overthrow,
Top of the list in both
[15 exemples, oversee]
overturn, overwhelm]
Europe and Japan must
Sophie was not
It rained the entire
be structural reforms to
equipped to understand
weekend. Kyoto was
make labour and
her grandfather’s
overrun with
product markets more
intentions, and so he
Japanese schoolgirls,
flexible and, in Japan
had assigned Robert
praying. Well, they
especially, to overhaul
Langdon as her guide.
must have prayed
the banking system.
A tutor to oversee her
some of the time that
The Economist,
education. The Da
they overran the
September 20th 2003
Vinci Code, p. 234
city, although Patrick
[A survey of the world
and Evelyn never
economy], p. 22
saw them actually do
so. The Fourth Hand,
p. 108
[39 exemples,
overcome, overlook]
After a while,
curiosity overcame
exhaustion and
inertia, and heaved
me out of my chair,
and I got up and
∅
∅
crossed to the
window – and
behold, it was
nothing more nor less
than a common wood
pigeon. The Seven
Sisters, p. 62
[1 exemple,
overshoot]
∅
∅
Historically,
141
Cahier du CIEL 2005-2006
exchange rates have
tended to overshoot.
In the 1980s the
dollar soared, then
plummeted. In
Mexico in 1995, the
peso plunged and
then recovered. The
Economist, Sept. 20th
2003 [A survey of
the world economy],
p. 15
Nous pouvons tirer des tableaux 51(a-j)134 les remarques ci-après, d’abord à partir de chaque particule :
BY : Absence de niveau 2 (aspectuo-modal), et aucun changement de valence syntaxique ; glissement vers des
procès d’achèvement au niveau 3. Ceci concerne le seul verbe du corpus : bypass.
OFF : Les seuls cas attestés (et tous pour le même verbe : offset) se situent au niveau 3, et construisent des
procès d’achèvement ; absence de changement de valence.
BACK : Aucun exemple dans les niveaux 1 et 2 ; les seuls cas attestés se situent au niveau 3, avec diminution de
valence et procès d’achèvement.
ON : Les seuls cas attestés se trouvent au niveau 2 et construisent tous des procès d’activité ; absence de
changement de valence. En réalité, on ne génère guère que des formes « participiales » (cf. 3.4.).
IN : Peu d’exemples dans notre corpus, lesquels se limitent essentiellement au niveau 1, tous étant d’ailleurs des
formes "participiales" (indwelling, incoming, indrawn), à l’exception de to inflame [N3].
DOWN : La plupart des exemples se situent dans les niveaux 2 et 3 (à l’exception de la composition complexe
en discours : Even from where they stood – the walls stretched fifteen, perhaps twenty feet above their heads, the
wickedly out- and down-curving spikes that topped the wall were all but lost in the darkess. The Guns of
Navarone, p. 253 [forme « participiale » complexe de niveau 1]), et construisent des procès d’achèvement ou
d’accomplissement ; absence de changement de valence.
UP : On trouve la majeure partie des exemples dans les niveaux 1 et 3, mais avec très peu de cas de changement
de valence ; il y a prépondérance des procès d’achèvement, sauf pour upcoming en niveau 1.
UNDER : Beaucoup d’exemples (89), surtout dans les niveaux 2 et 3, avec une large prépondérance des procès
d’achèvement. Nous notons toutefois des cas d’augmentation de valence au niveau 3 (cf. understand, undergo),
avec un certain éventail de la sémantique verbale en regard des niveaux 1 et 2.
OUT : Egalement beaucoup d’exemples avec cette particule (90), où nous observons un rétrécissement vers
l’achèvement au fur et à mesure que nous nous dirigeons vers le niveau 3 ; les cas d’augmentation de valence se
situent surtout au niveau 2.
OVER : C’est de loin la particule la plus « prolifique » du corpus (217 exemples). De plus, nous constatons une
certaine « corrélation » entre la progression vers le niveau 3 et l’abondance des exemples [N1 = 47, N2 = 53, N3
= 117] ; les cas d’augmentation de valence se situent surtout dans les niveaux 1 et 3, et nous observons un net
glissement vers les procès d’achèvement au niveau 3.
Quatre « enseignements principaux » se dégagent de ces dix tableaux :
1.
Il y a bien une certaine corrélation entre le caractère « télique » de la particule préverbée et l’abondance
des exemples (cf. up, out, over et under). En réalité, tout se passe comme si l’apparition de under (peu
134
Pour une lecture synoptique des différents cas attestés, se reporter à l’annexe 4.
142
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
productive de phrasal verbs) propulsait over au premier rang et reléguait up, la particule phare des
« phrasal verbs », à la quatrième place, derrière out, particule qui, elle, obtient toujours la deuxième ou
troisième place dans l’ensemble de nos corpus consacrés aux « verbes complexes » de l’anglais135.
2.
Toutes les particules ne se retrouvent pas dans chacun des niveaux fonctionnels des compound verbs du
corpus B : absence de niveau 1 pour back, on et off (à noter un seul exemple pour down) ; absence de
niveau 2 pour by, back, in et off ; absence de niveau 3 pour on.
3.
Sur un ensemble de 500 exemples environ que comprend la totalité de notre corpus B (cf. 3.1.2), nous
observons très peu d’exemples de diminution de valence [1,4% (avec back, up, over) cf. backfire,
backtrack, upgrade, overshoot], mais un assez grand nombre d’exemples d’augmentation de valence
[19% (avec up, under, out et bien sûr over)]. La « stabilité de valence » représente donc environ
79,6% des exemples du corpus. Les particules qui ne sont à l’origine d’aucun changement de valence
sont : by, down, off, on (un seul exemple pour in).
4.
Enfin, nous notons un glissement vers l’achèvement dans le passage du niveau 1 au niveau 3.
Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, les formes "participiales" (incoming, oncoming, upcoming, bygone,
overworked…), voire "adjectivales" (overbearing, overwrought, overgrown…), sont extrêmement abondantes
dans le corpus. Elles mériteraient certainement une étude particulière, tout comme les noms dérivés des
compound verbs (downfall, outburst, upwelling, outcropping, onlooker…), dont nous gardons un corpus
innombrable. Nous voudrions cependant faire ici une première approche de ces formes "non finies", soit en –
ING [gerund-participle], soit en –EN [past-participle]. A la suite de quelques définitions, puis, après avoir relevé
les principales formes du corpus, nous étudierons ces occurrences de nature aspectuelle en « discours ».
135
Cf. rappel du classement en 3.1.2. ci-dessus :
Particules
In “compound verb”Gradient d’occurrence des « préverbes » :(−)ByOffBackOnInDownUpUnderOutOver(+)
Thèse sur les « phrasal verbs »
(Valence syntaxique)(−)INDOWNOVERONOUTOFFUP(+)
143
Cahier du CIEL 2005-2006
3.4. Les formes participiales
Nous en venons maintenant à l’examen des formes "participiales" que nous trouvons de manière assez abondante
dans notre corpus. Ainsi que nous le signalions en 3.2.1., nous observons un double mouvement de lexicalisation
au sein du compound verb : 1. d’une part, un passage de la valeur "locative" ou "directionnelle" de base de la
particule préverbée vers des valeurs plus "abstraites", voire un mouvement inverse s’il y a changement de
catégorie syntaxique du compound verb ; 2. d’autre part, a) une évolution sémantique du verbe préverbé en
fonction de son histoire "discursive", en tant qu’unité complexe nourrissant la composante lexicale de la langue,
b) une dérivation vers des fonctions nominale et/ou adjectivale [cf. tableau 43]. Rappelons tout d’abord que le
"participe" est une forme "non finie" du verbe avec une valeur soit perfective [-EN], soit imperfective [-ING]. Ce
qui nous intéresse ici, c’est bien évidemment son évolution vers la fonction adjectivale136, appelée "adjectif
verbal" en français, ou "participial adjective" en anglais. Pour nous, ce glissement sémantique relève d’une
opération cognitive de nature "métonymique". Prenons en effet la forme imperfective "building" qui aboutit au
"nom verbal" : "a building, ∅ buildings", autrement dit, le “résultat” [a structure, usu. with a roof and walls,
that is intended to stay in one place and not to be taken down again137] par le “processus” [the process or
business of making buildings (Longman)]. Ceci se vérifie si l’on examine par exemple les deux sens de la forme
participiale "outstanding" : 1. much better than most others ;very good ; an outstanding young musician; 2. not
yet done, settled or paid: some problems/debts still outstanding. Si le sens 2 correspond à une opération QNT, où
l’affixe -ing marque bien un "processus" à atteindre, le sens 1 indique, en revanche, qu’un "état" (very good) a
été construit, ce qui correspond alors à une opération QLT. Il en va de même, selon nous, par un processus
exactement inverse, de l’opérateur -EN. Ainsi, tous les linguistes notent que "broken" peut renvoyer soit à un
état "résultant" : the vase was broken deliberately, soit à un "état" tout court : the vase is broken. Prenons
maintenant le participe, encore largement utilisé de nos jours, du "compound verb" obsolète †bygo → bygone,
dont la définition est : "that has gone by" ; nous assistons en réalité à une autre opération de nature
"métonymique" dans la construction du sens, c’est-à-dire le "processus" auquel renvoie implicitement le
"résultat" [past], ou l’antériorité à partir de l’état résultant "construit", puisque le dictionnaire donne bien pour
seconde définition de "bygone" : former, opération QLT, de la même façon que l’état de broken renvoie
implicitement à quelque chose qui a précédé cet état [broken, adj, damaged, spoilt, or made useless by breaking
(Longman)]. Il est ainsi intéressant de constater que chaque opérateur "aspectuel" peut, par une opération QLT,
construire une valeur statique, point d’aboutissement d’une orientation prédicative soit "active" (-ING), soit
"passive" (-EN). En effet, nous observons une "corrélation" entre le schéma de lexis, ou les deux termes d’une
relation orientée138 : [<a ("source" ou 1er argument), r, b ("but" ou 2ème argument)>], et ces deux marqueurs
d’aspect que sont –ing et –en. Prenons par exemple un verbe qui donne deux formes "participio-adjectivales"
très connues : interest → interesting et interested. Soit le schéma de lexis : <a (book, politics), interest, b
136
"The central idea in the traditional concept of participle is that it is a word formed from a verb base which
functions as or like an adjective. A second general property of participles is that these words are also used in
combination with an auxiliary to form a compound tense, aspect, mood, or voice." The Cambridge Grammar of
the English Language, [1.3], p. 78
"Parce qu’il a les fonctions de l’adjectif, le participe devient facilement un adjectif pur et simple, qu’on appelle
souvent adjectif verbal : Une fille CHARMANTE. Une fleur PARFUMÉE." Grévisse, Le Bon Usage, § 886.
137
Longman Dictionary of English Language & Culture.
138
Cf. Pour une définition précise de ces termes, voir : Les mots de la linguistique (1996), M.L. Groussier & C.
Rivière, (Ophrys).
144
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
(patient "animé")>, dans lequel a est "source" et b "but". Pourquoi obtenons-nous : ‘book BE interesting’ ou
‘politics BE interesting’ ? Parce que, compte tenu de l’orientation de la lexis (source → but), -ing "construit"
une classe d’occurrences qui valide la relation ; autrement dit, il y a une sorte d’iconicité structurelle entre le
"but" situé à droite de la relation et la représentation du temps qu’il faut pour y parvenir, ce qui est justement le
rôle assigné au marqueur –ing, qui, au départ, indique le déroulement d’une action en vue d’atteindre un certain
"but". Ceci nous donne : <a, interest, b> → <a, BE interest{(ing) [→…[}, b> → <a, BE interesting, (
)>, où
la source « a » finit par acquérir la propriété d’intéresser (construction d’un "état" grâce à un renvoi explicite du
processus). En revanche, si nous avons le schéma inversé : <b (patient "animé") ∋ interest, a (book, politics)>,
nous voyons que le terme de départ de la relation prédicative est devenu le "but", si bien que, topologiquement,
le procès est considéré comme "atteint" (-EN). Nous obtenons ainsi : <b ∋ interest-EN (= interest{(ed) →]}, a>,
puisque nous nous situons dans l’état résultant, symbolisé par la borne qui est fermée à droite {→]}. Ceci nous
donne : <b, BE interested, a> → <b, BE interested ( )>, où le but « b » finit par acquérir la propriété d’être
intéressé (construction d’un état par renvoi implicite au processus : on ne peut en effet atteindre un "résultat"
qu’en ayant parcouru la distance qui y conduit). Prenons maintenant deux exemples du corpus, l’un avec –ING :
While this was visually interesting, especially against the new-fallen snow, the dog found the pepper off-putting
only initially. The Fourth Hand, p. 65 ; l’autre avec –EN : There are already signs of an overheated market.
BusinessWeek, Feb 24, 2003, p. 43. Nous obtenons pour ces deux exemples les schémas sous-jacents suivants :
<<the pepper, BE off-putting, ∈ <the dog>> → <the pepper (BE) off-putting ( )> ; puis : <<the market, BE
overheated, ∋ <“cause”>> → <the market BE overheated (
)>; or, si les opérations sont bien les mêmes, nous
assistons en outre à l’intrusion de ces formes dans le "discours". Dans un premier temps, nous ferons le relevé de
tous ces "participes", lesquels prennent d’ailleurs souvent, dans le contexte discursif, une valeur adjectivale.
Nous rajoutons dans la colonne de droite du tableau 52 ci-après les formes supplémentaires (hors corpus B) du
dictionnaire « historique » d’Oxford139. Les exemples soulignés sont repris dans leur contexte "discursif" dans le
tableau suivant (tableau 53).
139
Cf. The Shorter Oxford English Dictionary (2 vols., 1973)
145
Cahier du CIEL 2005-2006
Tableau 52 « Formes participiales » attestées
Particule
s
BY
OFF
BACK
ON
IN
DOWN
UP
Marqueurs
-ING
-EN
-ING
-EN
-ING
-EN
-ING
-EN
∅
Bygone;
Off-putting; offsetting;
∅
∅
∅
Ongoing, onrushing;
∅
-ING
Incoming, indwelling;
-EN
Indrawn;
-ING
-EN
-ING
Down-curving;
Downturned, [Un]down trodden;
Upcoming, uplifting, upsetting,
Upflung, upraised, uprooted, upset,
upturned, upswept,
Underlying, underperforming,
underwhelming;
Underappreciated, underdressed,
underexpressed, undernourished,
underpaid, underpenetrated,
underrated, undervalued,
underworked;
Out and down-curving, outgoing,
outlying, outstanding;
Outdated, outflung, outplayed,
outraged, outspoken, outspread,
outstretched;
Overbearing, overhanging,
overlapping, overpowering,
overriding, overwhelming;
Overblown, overcast, overcrowded,
overdone, overgrown, overheated,
overloaded, oft-overlooked,
overpainted, overrated, overregulated,
overtaxed, overturned, overutilized,
overvalued, overworked,
overwrought;
-EN
UNDER
-ING
-EN
OUT
in Corpus « B »
-ING
-EN
OVER
-ING
-EN
in “Oxford English Dictionary”
∅
Bypast;
–
Offcast;
∅
Backcast;
Onlooking;
∅
Inburning, including, ingoing, ingrowing, inlying, inrolling,
insinuating, inviting;
†inaquate, inbent, inborn, †inbowed, inbred, incarcerate(d)
140
, †incastellated, †incinerate(d), incised, inclined, included,
†incoached, †incornished, incorporate, incrassated,
incrustate, incurvate, incurved, incut, indebted, indented,
induced, indulgenced, indurate, indusiate, inebriate,
infatuate, †infect, infelt, infigured, †inflate, inflated,
inflected, inflexed, informed, †ingeminate, ingenerate,
ingrained, inhabited, inscribed, insected, inserted, inspired,
instratified, insulated, intended, invecked, invected,
inverted, involved, inworn, inwrought;
∅
Downcast, †down-gyved, †downlooked;
Upstanding;
Upcast, upholstered;
–
Underbred, undercooled, underdone, underfed, underhung,
underlaid, undermanned, undermentioned, undernamed,
undershot, undersigned, understanding, understood,
underwritten;
–
Outbreathed, outcast, outlying, †outtaken (= except),
outworn;
Overflowing;
Overburdened, overhung, overrefined, overseen, overshot,
overstrung, overworn;
La première remarque concernant le tableau 52 ci-dessus est d’ordre « quantitatif ». Il y a naturellement une très
grande convergence entre le nombre de cas attestés ici et l’échelle des particules établie à la suite du tableau 37.
Notons toutefois que back passe en dernière position, à la place de by, puisqu’aucune occurrence de forme
« participiale » n’a été relevée dans notre corpus B. Il est ensuite intéressant de comparer le fonctionnement de
chaque particule avec les deux participes, -ING vs -EN :
140
Cf. -ate, suffix, formerly –at, forming ppl. adjs. from L. pa. pples. in –atus, -ata, -atum, by dropping the
termination, e.g. desolatus, desolat, subseq. desolate. Hence many causative verbs, to which, for a time, the ppl.
adjs. served as pa. pples., afterwards becoming obs. or simple adjs. (But cf. situate = situated). The Shorter
Oxford English Dictionary.
146
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Particules/participes
-ING
-EN
Particules attestées : Off, on, in, (down), up, under, out, over; By, (off), (back), in, down, up, under, out, over;
Particules exclues :
By et back;
On;
Les particules entre parenthèses étant en réalité des exemples extrêmement marginaux (down-curving, offcast,
backcast), on peut dire que « sept » particules préverbées seulement marchent bien avec les formes participiales
à valeur adjectivale, et que l’on établit ensuite une différenciation entre –ING, d’où by et back sont exclues, et –
EN, où on n’apparaît nulle part dans notre corpus. Il faut dire que by se trouve bien avec le marqueur –Ing dans
bygoing, mais il ne s’agit alors pas d’une forme « participiale », mais d’une « nominalisation » qui remonte à
1637 : in the bygoing, i.e., in passing (= the action of passing by). A ne pas confondre non plus avec -Ing,
« participe présent », comme dans l’exemple suivant : Shipping routes now run directly between Asia, the United
States and Europe, typically bypassing Africa. (Newsweek, Special Edition – Issues 2003), p. 72. Mais le fait
que The Shorter Oxford English Dictionary atteste backcast (ppl. a.), au sens de cast backwards, montre bien
qu’il y a une certaine incompatibilité entre les deux marqueurs back [←] d’une part, et –ing [→] d’autre part,
lorsqu’il s’agit de construire une valeur de nature qualitative (cf. outstanding). Ceci se confirme avec l’absence
de cas attesté entre on, particule qui marque la « continuité », et –EN, marqueur « égressif ». En outre, la
présence de l’un ou de l’autre marqueur est due à la relation entre le prédicat et le terme-origine de la relation
prédicative. Ainsi, si dans l’énoncé : Ajyad serves up outstanding meals at ridiculous low prices – I’ve never
paid more than $5. (Time, October 20, 2003, p. 57), nous avons outstanding, et non *outstood, c’est parce
qu’en structure profonde, le schéma de lexis est le suivant : [<a, stand out, (
)> → <a BE outstanding>], où a
(meal) est le terme-origine, ou source, de la relation « outstanding meals ». En revanche, dans l’énoncé : Collet
found it ironic that one of Fache’s rare popular public stances in recent years had been his outspoken reaction
to the Catholic pedophilia scandal. (The Da Vinci Code, p. 53), his outspoken reaction pourrait se formaliser, de
manière très simplifiée, de la façon suivante: <<a (= Collet) reacts> by <a (= Collet) speaks out >>, ce qui donne
soit : Collet reacts by speaking out, soit la forme beaucoup plus « élaborée » d’un point de vue « prédicatif » :
his reaction is outspoken, i.e. <a’s reaction BE outspoken>, où l’on voit que "reaction" est bien le terme de
départ, mais non le terme-origine (Collet) de la relation prédicative, d’où l’apparition de -EN. Cette opposition
se retrouve par exemple entre upset versus upsetting, où dans l’un, le terme de départ est un animé : <a BE
upset (participe passé) by b>, tandis que dans l’autre, le terme de départ est un argument déclencheur inanimé :
<a BE upsetting (participe présent) to b> (exemples ci-après) :
‘I don’t know what got into me when I spoke to you. I’ve never
spoken to anyone like that in my life!’ the woman continued. ‘I
shouldn’t blame you, personally, for what the media does, or
what I think they do. I was so upset to hear about John junior,
and I was even more upset by my first reaction. When I heard
about his plane being lost, do you know what I thought?’
The Fourth Hand, p. 223
Animal-rights groups are outraged. But what’s
more upsetting to me is another consequence.
Since the decree, many dog owners who can’t
afford the new insurance have begun ditching
their lethal pets. Newsweek, October 6, 2003,
p. 10
Nous voyons la relation logique qu’il y a entre la forme « aspectuelle » et l’orientation de la relation prédicative.
Dans un cas, il y a description d’un processus devenant « état » (-ing), repéré par rapport à la « source », tandis
que dans l’autre, il y a atteinte et franchissement de la frontière (-en), le repérage se faisant cette fois par rapport
au « but » de la relation prédicative. En outre, comme nous le montrent les exemples ci-dessous,
l’adjectivisation de ces participes tend à leur donner une valeur qualitative :
147
Cahier du CIEL 2005-2006
Particule
s
Marqueurs
-ING
BY
OFF
BACK
ON
-EN
-ING
-EN
-ING
-EN
-ING
-EN
-ING
IN
-EN
-ING
DOWN
-EN
-ING
UP
-EN
-ING
UNDER
-EN
OUT
-ING
-EN
148
Tableau 53 – Exemples de « Formes participiales » en discours :
Corpus B
∅
And then, in this odd, serene state of contentment brought on by the seeming emancipation from
despising everyone at Athena, who, deliberately and in bad faith, had misjudged, misused, and
besmirched him – had plunged him, for two years, into a misanthropic exertion of Swiftian
proportions – he began to rhapsodize about the great by-gone days when his cup ranneth over and
his considerable talent for conscientiousness was spent garnering and tendering pleasure. The Human
Stain, p. 20
We never really know our future, Wallingford was thinking; nobody’s future with anyone is certain.
Yet he imagined that he could envision his future with Doris Clausen. He saw it with the unlikely
and offsetting brightness with which her and her late husband’s wedding rings had leapt out of the
dark at him, under the boathouse dock. The Fourth Hand, p. 374
∅
∅
∅
The wind! The wind had dropped away, was lessening with every second that passed. Even as he
stood there, arms locked round the mast as the second wave fought to carry him away, he
remembered how often in the high hills at home he had stood at the foot of a precipice as an
onrushing wind, seeking the path of least resistance, had curved and lifted the sheer face, leaving
him standing in a pocket of relative immunity. The Guns of Navarone, p. 85
∅
While Ishihara’s task is to rein in spending, incoming Finance Minister Tanigaki faces an equally
bitter struggle to boost government income. Despite Koizumi’s pledge not to raise Japan’s sensitive
consumption tax while in office, Tanigaki has nonetheless opened up debate on the issue.
Newsweek, October 6, 2003, p. 45
He paused, eyes screwed shut and indrawn breath hissing sharply through his teeth as a wave of
pain washed up from his shattered leg. The Guns of Navarone, p. 129
Even from where they stood – on the crumbling roof of the house nearest the fortress on the east side
of the square – the walls stretched fifteen, perhaps twenty feet above their heads, the wickedly outand down-curving spikes that topped the wall were all but lost in the darkness. The Guns of
Navarone, p. 253
Okey-dokey, this is high-voltage stuff but here we go. And so, giving him her downturned look
with the subtlety in it, she moves, she moves, and the formal transfer of power begins. The Human
Stain, p. 226
Of course, AOL isn’t alone in having to pay for sins committed during the boom. The good news:
Economists believe that, having taken their lumps, downtrodden companies will be well-positioned
to benefit later this year. BusinessWeek, Feb. 24, 2003, p. 68
The sight of her friend looking so undowntrodden is very irritating to Sally Hepburn. It goes against
all the rules of age and entropy. It is not right. The Seven Sisters, p. 172
Becoming the mother of a distinguished professor’s child might be an uplifting change after having
been the mother of the children of a deranged total failure. The Human Stain, p. 78
He was swearing softly, as his numbed hands looped ans tightened the rope, softly, bitterly,
continuously, but he was quite aware of this: he was aware only of the broken head that lolled
stupidly against his shoulder, of the welling, rain-thinned blood that filmed the upturned face, of the
hair above the gashed temple emerging darkly fair as the dye washed slowly out. The Guns of
Navarone, p. 120
Wherever you dine, of course, there’s plenty of superb local wine, mostly white: Vouvray, Muscadet,
Sancerre and Montlouis, among others. Unfortunately, recent Loire vintages have been a little
underwhelming, but there’s a solution: explore the cellars of local restaurants for more complex,
older whites. Time, July 5-12, 2004, p. 66
The extravagance of the hotel itself was more than they could handle. They felt underdressed in the
lobby and in the bar, where they sat mesmerized by the people who were clearly more at ease about
simply being in Le Bristol than they were. Yet they wouldn’t admit it had been a bad idea to come –
at least not their first night. The Fouth Hand, p. 40
FS&G’s authors seem glad to forgo the ritual overpriced lunch (Straus takes writers to modest
neighborhood restaurants) for the opportunity to work closely with underpaid four-star editors.
Time, July 5-12, 2004, p. 9
He lacked also Louki’s quick intelligence, the calculated opportunism that amounted almost to
genius. It had been a brilliant idea on Louki’s part, Mallory mused, that they sould take over this
abandoned house: not that there had been any diffficulty in finding an empty house – since the
Germans had taken over the old castle the inhabitants of the town had left in their scores for
Margaritha and other outlying villages, none more quickly than those who had lived in the town
square itself; The Guns of Navarone, p. 247
The Portuguese, too, went through on penalties, beating an outplayed and outraged England 6-5.
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
OVER
-ING
-EN
Time, July 5-12, 2004, p. 75
‘Come, Captain Mallory!’ he said excitedly. ‘We have no time to lose!’ He pulled Mallory round,
pointed with outstretched arm at the gaunt, shattered cliffs that rose steeply behind them, cliffs
crazily riven by rock-jumbled ravines that wound their aimless way back into the interior – or
stopped as abruptly as they had begun. The Guns of Navarone, p. 219
It was a petty triumph, but emblematic of Rumsfeld’s dominating, sometimes overbearing style.
Newsweek, October 6, 2003, p. 37
On display were the shoulders, arms, and chest of a smallish man still trim and attractive, a belly no
longer flat, to be sure, but nothing that had gotten seriously out of hand – altogether the physique of
someone who would seem to have been a cunning and wily competitor at sports rather than an
overpowering one. The Human Stain, p. 21
There is this overriding theme that young people, with only a generation separating them, view not
only history but the future in completely different forms. Newsweek, October 6, 2003, p. 66
And standing in the overgrown privet-hedge bottom was a pallid-faced, overweight child of about
six years old, smoking the stub of a cigarette. The Seven Sisters, p. 22
The oft-overlooked low-tech sector will be the place to look for signs that demand is strong enough
to justify increased payrolls and capacity that will generate faster growth in household income and
profits. BusinessWeek, Feb. 24, 2003, p. 17
In the new Department of Languages and Literature there was a staff of eleven, one professor in
Russian, one in Italian, one in Spanish, one in German, there was Delphine in French and Coleman
Silk in classics, and there were five overworked adjuncts, fledging instructors as well as a few local
foreigners, teaching the elementary courses. The Human Stain, p. 191
Cette opération de “qualification” de la forme participiale du “compound verb” se traduit, sur le plan syntaxique,
par la tendance très nette à l’antéposition du « participe » devant le nom, comme cela est le cas de l’adjectif
« épithète », et ceci, quel que soit le niveau fonctionnel du "compound participle" :
Niveau
x
1
2
[Tableau 54] Antéposition de la « forme participiale » :
Okey-dokey, this is high-voltage stuff but here we go. And so, giving him her downturned look with the subtlety
in it, she moves, she moves, and the formal transfer of power begins. The Human Stain, p. 226
His office was hectic when he returned. There were six incoming toll-free lines to the Sweatshop out in Manassas,
and during working hours, when all six were busy, the calls were routed to the main office on Connecticut Avenue.
The King of Torts, p. 193
I could tell that Sally thought this was a very kind proposal, and one that would suit me well in my divorced and
outcast state. The Seven Sisters, p. 69
Forty minutes later, in the semi-darkness of the overcast evening and in torrential rain, lance-straight and strangely
chill, the anchor of the caique rattled down between the green walls of the forest, a dank and dripping forest,
hostile in its silent indifference. The Guns of Navarone, p. 64
So the Landesbanks are under pressure from rating agencies and financial counterparties to demonstrate that they
have profitable and sound underlying businesses. The Economist, June 28th 2003, p. 101
Time and time again during the ascent he had stood on Andrea’s back, his shoulders, his upturned palm and once
– for at least ten seconds and while he was still wearing his steel-shod boots – on his head. The Guns of Navarone,
p. 95
And then, in this odd, serene state of contentment brought on by the seeming emancipation from despising
everyone at Athena who, deliberately and in bad faith, had misjudged, misused and besmirched him – had plunged
him, for two years, into a misanthropic exertion of Swiftian proportions – he began to rhapsodize about the great
bygone days when his cup ranneth over and his considerable talent for consciousness was spent garnering and
tendering pleasure. The Human Stain, p. 20
People come to us from all over the world. We do not promise sensational results, in terms of successful therapy,
but people trust us, gain hope from us, and are anxious to volunteer themselves as part of our ongoing
investigations. The Seven Sisters, p. 260
With Republicans in control of Congress, Bush and his team will have little trouble muscling their program past an
outgunned band of Democratic liberals and a few lonely GOP deficit hawks. BusinessWeek, December, 23, 2002,
p. 27
I think we all read it, avidly, surreptitiously, as we used to read the over-heated romances of Mazo de la Roche
and Georgette Heyer and Dorothy Sayers by torchlight under the bedclothes. The Seven Sisters, p. 32
The moribund antique shop, the bad restaurant, the subsistence-level grocery store, the provincial liquor store, the
hick-town barbershop, the nineteenth-century haberdasher, the understocked bookshop, the genteel tearoom, the
dark pharmacy, the depressing tavern, the newspaperless neswdealer, the empty, enigmatic magic shop – all of
them had disappeared, (…) The Human Stain, p. 83
Clay eventually found the crowd in the small exhibition hall where an aircraft company was showing a video on its
upcoming luxury jet, the fanciest of its generation. The King of Torts, p. 162
149
Cahier du CIEL 2005-2006
Coleman had by then been at Athena almost all his academic life, an outgoing, sharp-witted, forcefully smooth big-city
charmer, something of a warrior, something of an operator, hardly the prototypical pedantic professor of Latin and Greek
(as witness the Conversational Greek and Latin Club that he started, heretically, as a young instructor). The Human Stain,
p. 4
Entering with Sophie, Langdon felt his eyes reaching across the famous sanctuary and taking it all in. Although he had
3
read accounts of Rosslyn’s arrestingly intricate stonework, seeing it in person was an overwhelming encounter. The Da
Vinci Code, p. 467
It was an outburst of the kind that would put an end to their having dinner together on a weekly basis, at least for a while.
On that upsetting evening, when Patrick had the taxi drop Mary at her apartment building first, she wouldn’t even say
good night. The Fouth Hand, p. 190
Une autre étude consisterait à examiner les conditions de ce passage, en synchronie comme en diachronie, à
l’adjectivisation totale de la (ou l’ancienne) forme participiale du "compound verb", comme cela est le cas avec
les exemples suivants: outspoken: Later, living and teaching in the United States for four decades, he became
an outspoken critic of America’s media, government and foreign policy – an Ivy League professor speaking on
behalf of Gaza’s dispossessed. Newsweek, October 6, 2003, p. 60; outstanding: It had been an outstanding
success and messages of congratulations had flowed from educators and legislators across the state. The
Veteran, p. 402; overbearing : Maybe it was my unsuitable air of salf-satisfaction that made Sally drink so
much and become so overbearing and, eventually, indiscreet. The Seven Sisters, p. 68; overblown : "Many of
these fears are overblown, especially those about deflation." The Economist, [A survey of the world economy]
Sept. 20th 2003, p. 29; Il va de soi qu’au critère de l’antéposition ci-dessus [cf. tableau 54], il faudrait rajouter
celui de gradabilité141 et de la place du modalisateur : When the baby was born, the joy on his wife’s face was so
overwhelming that Otto always cried in his sleep. The Fourth Hand, p. 122; This development was less
upsetting to Dr Zajac and the other members of the Boston team than a more unusual but no less spur-of-themoment request of Mrs Clausen’s. The Fourth Hand, p. 144.; Non-Indians will find the chest-burning patriotism
of the climax a little overdone. Time, June 28, 2004, p. 70; Unfortunately, recent Loire vintages have been a
little underwhelming, but there’s a solution: explore the cellars of local restaurants for more complex, older
whites. Time, July 5-12, 2004, p. 66.
Nous conclurons cette brève incursion dans la formation des « adjectifs verbaux » avec le cas de la particule
« forth »142 que nous n’avons pas étudiée dans notre thèse sur les « phrasal verbs ». Si cette particule ne crée plus
aujourd’hui (cf. †forthgo, †forthput) de réels « compound verbs » conjuguables, on trouve néanmoins plusieurs
occurrences de l’adjectif verbal « forthcoming » dans notre corpus B :
Tableau 55 « FORTH »
Particule
s
FORTH
Marqueurs
-ING
-EN
141
in Corpus « B »
in “Oxford English Dictionary”143
Forthcoming;
Forthgoing, forthputting;
Mary gave Patrick an appropriate amount of time to respond – they all did. Everyone was quiet and
respectful. Then, when Mary saw that no response would be forthcoming, she said, ‘Well, if
eveything’s perfectly clear…’ The Fourth Hand, p. 257
Once the selection was made and authority from the owner received to proceed with sale, Mortlake
could select the forthcoming auction for the picture’s inclusion and the catalogue could be prepared.
The Veteran, p. 117
∅
∅
Cf. “Adjectives differ from verbs in that (if gradable) they can be modified by very and too (in the sense
“excessively”), whereas verbs cannot (…)” Grammatical tests for adjectival status, The Cambridge Grammar of
the English Language, [10. 1.3], p. 1436
142
“Mêmes sens que forward. Emploi plus limité, parfois archaïque. Idée de tout début, de création, d’apparition
de quelque chose. The plant will put forth buds and leaves shortly (…)”. Dictionnaire sélectif des phrasal verbs,
C. Bouscaren – J.C. Burgué, Ophrys (2003)
143
Cf. The Shorter Oxford English Dictionary (2 vols., 1973)
150
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Il est intéressant de constater que The Shorter Oxford English Dictionary (op. cit.) n’atteste guère que des formes
participiales en –ing (forthcoming, forthgoing, forthputting), tout en précisant que le verbe "forthcome" a été
récemment réintroduit dans la langue par dérivation inverse (back-formation) de la forme participiale
forthcoming. Mais cette tentation de "reverbaliser" les anciennes formes, devenues aujourd’hui largement
"adjectivales", n’est-elle pas justement présente dans les énoncés suivants de John Irving ? → “In bed, where
personal history is most unself-consciously forthcoming, Ms Arbuthnot had told Patrick that she’d been married
twice – the first time when she was very young.” The Fourth Hand, p. 111; “He looked away from the woman’s
entrenched stare, but among his fellow breakfast-eaters, he saw that no assistance would be forthcoming: from
their unanimously hostile expressions, they appeared to share the demented woman’s view.” The Fourth Hand,
p. 210. Or, c’est exactement ce qui s’est passé avec l’apparition du verbe outsource (délocaliser), lui-même issu
de outsourcing144, et que l’on trouve maintenant de façon récurrente dans la presse économique : "The loss of
blue-collar and, increasingly, white-collar jobs is more keenly felt as firms outsource or move their factories
abroad." The Economist, September 20th, 2003 [A survey of the world economy], p. 30. Ainsi, la valeur
« locative » ou "directionnelle" de la particule semble aujourd’hui plus vivante que jamais dans la formation des
nouveaux « compound verbs » : download, upload, downsize, outsource145, downscale, etc.
3.5. Champ sémantique
Nous en arrivons maintenant à l’examen de la "valence sémantique" des “compound verbs”, autrement dit, à
l’étude de la configuration actancielle possible pour chacun des verbes "préverbés" de notre corpus. Nous nous
rappelons la diversité et la richesse des schémas d’originalité ou de transgression sémantique que nous avons
mis au jour dans l’étude des "phrasal verbs"146, et dont nous donnons ci-après quelques échantillons : the jazz
age passed my parents by; An unhappy marriage which eventually breaks down often results in disturbed
children; The panic beat and swept in, struck the window into patches that danced before either eye; “Do you
want Miltown ? Snakeroot ? Do you have insomnia ?” “Not seriously,” said Herzog. “My thoughts are
shooting out all over the place.”; This week the row about London’s undersground boiled over again; the house
was still acting up; (etc.). En va-t-il de même avec les "compound verbs", sachant que nous avons établi que le
corpus B ne présente déjà qu’un très faible taux de "diminution de valence" [1,4% des verbes recensés]. Et si le
corpus présente un assez grand nombre d’exemples d’"augmentation de valence" [19% (avec up, under, out,
over)], nous nous rappelons qu’en ce qui concerne les phrasal verbs, l’augmentation de valence syntaxique
n’autorise guère l’expérimentation tropique [thèse, op. cit ; 3.3.3.]. En outre, le renversement quasi symétrique
de l’importance de certaines particules entre les deux systèmes (up147, off, over) ne va-t-il pas avoir une
incidence sur le rôle moindre qu’elles pourraient alors jouer dans l’élaboration d’une valence « sémantique »
144
“n (1982) : the practice of subcontracting manufactoring work to outside and esp. foreign or nonunion
companies.” Merriam Webster’s Collegiate Dictionary, tenth Edition (1994)
145
Dans un article de Time magazine [October 11, 2004], intitulé : "Au revoir, les jobs", nous trouvons à égalité
outsource/outsourcing et offshoring, ce dernier ne fonctionnant toutefois qu’en « nom verbal » [cf. Moving the
workforce to cheaper lands is all the rage, but that makes unions and politicans anxious. The French government
is trying to stall "offshoring" But can it really stop jobs from going abroad ? And should it?, pp. 30-31].
146
Cf. Thèse de doctorat, op. cit. chapitre 3 [3.3. : « la valence sémantique »], et ci-dessus 2.1.3.
147
Cf. "Ainsi, il est sans doute intéressant de constater que le plus grand nombre d’exemples de la valence
sémantique dans notre corpus provient de la particule UP lorsqu’elle fonctionne au niveau 2 (=) [i.e. stabilité de
valence syntaxique] et construit avec le verbe support un procès d’achievement." Notre thèse, op. cit., p. 196
151
Cahier du CIEL 2005-2006
aussi riche et diversifiée que cela est le cas pour les phrasal verbs ? Qu’en-est-il par exemple de particules telles
que over et aussi under ? Qu’en est-il de out, qui, elle, maintient son rang, sans parler de celles qui ne
fonctionnent qu’avec un petit nombre de verbes (back, on, in, down), voire un seul (by et off) ? Nous nous
proposons ainsi d’examiner le comportement des compound verbs les plus significatifs, à partir de chaque
particule « préverbée », tout en gardant les autres paramètres de notre analyse « sémantico-syntaxique » que
nous avons effectuée dans la troisème partie de notre étude. Nous en tirerons les enseignements appropriés à la
fin de cette présente partie. Nous savons qu’en fonction de la « transitivité » ou de l’« intransitivité » du
compound verb, nous avons affaire d’un point de vue formel à six combinaisons sémantiques possibles avec les
actants :
« Compound verb » intransitif
« Compound verb » transitif
Pas de C1
C1 « animé »
C1 « non animé »
C0 « animé/activité humaine »
(+)148 ou non attesté
(+) ou non attesté (+) ou non attesté
C0 « non animé »
(+) ou non attesté
(+) ou non attesté (+) ou non attesté
↓Nature des actants→
Dans les dix tableaux ci-dessous [56 à 65], nous retiendrons un exemple « significatif » pour chacune des
combinaises sémantiques potentielles, dans la mesure où le cas apparaît bien dans notre corpus pour une
particule donnée. Nous étudierons ces différentes occurrences, classées selon leur niveau "fonctionnel" (niveaux
1 à 3), dans l’ordre de l’importance des particules du corpus [cf. 3.1.2.] :
BY [tableau 56]
Niveau 1
Actants
Pas
de
C1
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
‘By last September we had retaken nearly all the larger
islands except Navarone – it was too damned hard a nut, so
we just by-passed it – and brought some of the garrisons up
to, and beyond, battalion strength.’ The Guns of Navarone,
p. 15
Shipping routes now run directly between Asia, the United
States and Europe, typically bypassing Africa. Newsweek,
Issues 2003, p. 72
Niveau 2
C0 animé ou
activité
humaine
∅
–
C0 non
animé
∅
∅
Actants
Pas
de
C1
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
∅
∅
∅
∅
∅
∅
C0 animé ou
activité
humaine
C0 non
animé
Niveau 3
Pas
de
C1
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
C0 animé ou
activité
humaine
∅
If the company will negotiate directly
with us, and bypass their outside
counsel, then they can save a bloody
fortune and give it to us. The King of
Torts, p. 220
∅
C0 non
animé
∅
∅
∅
Actants
Il est difficile de tirer des conclusions générales à partir d’un si faible nombre d’exemples (1 verbe : bypass,
dont 5 occurrences). Pourtant, on s’aperçoit que le « glissement » vers le niveau 3 correspond à un double
148
NB : le signe + signifie, dans le présent tableau : « attesté ».
152
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
changement, tant du champ actanciel que du sémantisme verbal (→ procès d’achèvement), comme cela est
également le cas dans l’exemple suivant : That will allow physicians to bypass chemotherapy and start these
patients on gefitnib as their first line of treatment. Time, June 21, 2004, p. 58. Enfin, il nous semble que nous
sommes, avec ce verbe "préverbé", en retrait par rapport à la valence sémantique du phrasal verb : My mother
lived in a remote village, and all the excitement of the 1960s passed her by.
Mais nous voudrions, d’emblée, avant de poursuivre, apporter une précision sur l’opposition entre trait "animé"
et "non animé", dans la mesure où il est parfois bien difficile de trancher ! Cela est en particulier le cas des
« substantifs » qui renvoient aux organisations institutionnelles de la Cité au sens large (auxquels nous
assignerons le trait [+animé]), mais aussi de ceux qui décrivent diverses caractéristiques propres à toute
« activité humaine ». Le classement ci-dessous n’est donc pas purement « syntaxique » [commutation avec le
pronom « it », par exemple], mais prend également en compte les valeurs « référentielles » construites.
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
Pas de C1
Within minutes, between six a.m.
and six forty, the first hesitant offboarded passengers would become a
tidal wave. The Veteran, p. 267
OFF [tableau 57]
Niveau 1
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
∅
∅
C0 non
animé
∅
∅
∅
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Pas de C1
Niveau 2
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Actants
Pas de C1
Niveau 3
C1 animé ou activité humaine
C0 animé
ou activité
humaine
∅
If necessary, the administration
should threaten to sell dollars to
offset the Japanese efforts. The
Economist, Sept. 20th, 2003, [A
survey of the world economy], p. 24
C0 non
animé
He saw it with the unlikely and
offsetting brightness with which her
and her late husband’s wedding rings
had leapt out of the dark at him,
under the boathouse dock. The Fouth
Hand, p. 374
∅
C1 non animé
While self-employment is rising
(by choice and necessity), it’s not
rising fast enough to offset the
growth in the labor force.
Newsweek, October 6, 2003, p.
32;
∅
La plupart de nos exemples avec offset (seul verbe "complet" attesté) proviennent de la presse économique, ce
qui n’est guère surprenant compte tenu de sa signification de base : make up for, balance; or, ce que nous disions
ci-dessus à propos du caractère "animé" ou non des actants (C0 ou C1) prend ici tout son sens. Voici la liste des
compléments de rang 1 trouvés avec offset dans notre corpus : the growth in the labor force ; any economic
stimulus ; cuts in subsidies and tax transfers ; these increases ; the rise in the euro; the Japanese efforts; some of
these costs; any tax cuts or spending increases; etc.
Quant au C0, c’est soit un “animé” institutionnel
(entreprise) : BskyB hopes to offset this in part by pushing its high end Sky+ service… (Time, September 29,
2003), soit toute mesure économique : … the ECB’s rate cuts this year have barely offset the rise in the euro.
(The Economist, Sept. 20th, 2003, [A survey of the world economy], p. 24), soit encore l’Economie elle-même :
The key question, then, is whether the New Economy will enhance the long-term income growth of middle- and
153
Cahier du CIEL 2005-2006
lower-income families enough to offset their increased propensity to take on debt. (BusinessWeek, Feb. 24,
2003, p. 14). Enfin, le point commun de tous ces verbes réside dans le fait qu’ils fonctionnent au niveau 3 et
construisent des procès d’achèvement.
BACK [tableau 58]
Niveau 1
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Pas de C1
C1 animé
ou activité
humaine
C1 non
animé
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Pas de C1
C1 animé
ou activité
humaine
C1 non
animé
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Niveau 2
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Niveau 3
Actants
Pas de C1
C1 animé
ou activité
humaine
C1 non
animé
C0 animé
ou activité
humaine
The Vodafone initiative could yet backfire if the industry objects to Microsoft and
Vodafone attempting to impose their will. Time, October 27, 2003, p. 43
∅
∅
C0 non
animé
Two years ago, Auricchio introduced a new product called Parveggiano. When he tried
to use the name after registering it, the Italians sued, saying the name was too similar to
Parmigiano, which they have trademarked in the U.S. The two sides recently settled out
of court, but Auricchio is undeterred. “It’s crazy. It will backfire on them. They cannot
supply Parmesan cheese all over the world,” he complains. Time, September 8, 2003,
p. 45
∅
∅
Pour back, tous nos exemples proviennent de la presse économique, avec deux verbes (backfire et backtrack).
L’argument originel de backfire étant un non-animé (a motor vehicle), on trouvera pour le sens second un nom
plus "abstrait", faisant directement référence à un "projet" 149 humain [the (…) initiative, his proposed package,
the gamble], ou bien reprenant une relation prédicative antérieure : the Italians sued → it will backfire on them.
Backtrack, lui, prendra naturellement un argument "+animé humain", puisque son sens premier est : "to go back
over the same path" [Cf.: But the Bushies backtracked after the idea ran into a storm in Congress
[Businessweek, Feb. 24, 2003]. L’opposition brute "animé vs non-animé" doit donc être enrichie par la prise en
compte d’autres traits distinctifs : "concret vs abstrait, domaine humain vs domaine non-humain", sans quoi il
serait difficile d’appréhender la "double évolution", syntaxique et sémantique, dont peuvent être l’objet les
verbes préverbés et que nous constatons dans le lexique. Backfire est ainsi à l’origine un substantif (1897) (= "a
premature explosion in the cylinder of a gas or oil engine"). Devenu « prédicat », il ne pourra qu’élargir son
champ actanciel vers l’abstrait. Aussi, conviendrait-il peut-être d’envisager la valeur sémantique des noms qui
encadrent le verbe sous l’angle d’une "combinatoire" de traits distinctifs, où nous assistons à des recoupements
qui nous aident à mieux comprendre le mécanisme sous-jacent de la « valence sémantique » d’un verbe :
« humain »
149
« animé »
« non-humain »
« non-animé »
« concret »
« abstrait »
Cf. Définition du Petit Robert: 1. Image d’une situation, d’un état que l’on pense atteindre ; 2. Travail,
rédaction préparatoire ; premier état. Le Nouveau Petit Robert (1996)
154
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
"concret" "abstrait" "concret" "abstrait"
personne
s
physiques
esprit,
âme
animaux
,
plantes
Dieu,
divinités
"humain"
choses et objets
fabriqués et actions
entreprises
par l’homme / Institutions
"non-humain" "humain" "non-humain"
éléments de
la nature
idées,
concepts
préceptes
divins
Ce modeste tableau nous permet alors d’expliquer pourquoi le C 0 de backfire passe facilement de « l’objet
fabriqué par l’homme » à l’activité déployée en vue d’atteindre un but, initiative portant les mêmes sèmes de
base que car : « non-animé + humain », l’un étant « +concret » (motor vehicle), l’autre « ±concret » (initiative).
ON [tableau 59]
Niveau 1
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Pas de C1
C1 animé
ou activité
humaine
C1 non
animé
∅
∅
∅
∅
∅
∅
C1 animé
ou activité
humaine
C1 non
animé
∅
∅
∅
∅
Pas de C1
C1 animé
ou activité
humaine
C1 non
animé
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Niveau 2
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Pas de C1
Society as it was constituted – its forces all in constant motion, the intricate
underwebbing of interests stretched to its limit, the battle for advantage that is ongoing,
the subjugation that is ongoing, the factional collisions and collusions, the shrewd
jargon of morality, the benign despot that is convention, the unstable illusion of
stability – society as it was made, always has been and must be made, was as foreign to
them as was King Arthur’s court to the Connecticut Yankee. The Human Stain, p. 128
The wind! The wind had dropped away, was lessening with every second that passed.
Even as he stood there, arms locked round the mast as the second wave fought to carry
him away, he remembered how often in the high hills at home he had stood at the foot
of a precipice as an onrushing wind, seeking the path of least resistance, had curved
and lifted the sheer face, leaving him standing in a pocket of relative immunity. The
Guns of Navarone, p. 85
Niveau 3
Si le verbe ongo150 n’est pas attesté dans le corpus, en revanche le double exemple de Philip Roth nous montre le
caractère « verbal » de ongoing aujourd’hui. L’aspect non-accompli est ici marqué d’une triple manière : tout
d’abord par le verbe support go (procès d’activité), lequel est encadré par deux marqueurs imperfectifs151 : on et ing. Le C0 appartient soit au domaine de la « nature » (cf. l’expression « métaphorique » : the fiercely brave
Fijian (…) was firing the obsolete 25-pounder field gun (…) into the oncoming waves of tribesmen. (The
Veteran, p. 51); soit à des « activités humaines » portant le trait distinctif « ±concret » : …sharply drawn
profiles that ultimately foretell the limits of the ongoing U.N. rescue mission. Newsweek, October 6, 2003, p.
62 ; the other great ongoing scandal is not a matter of law-breaking (…) The Economist, June 28th, 2003, p. 13.
150
A cet égard, la forme répertoriée par The Shorter Oxford English Dictionary n’est pas la forme participiale
ongoing, mais le « nom verbal » : 1. en tant que synonyme de Goings-on [cf. Milton had to describe the
ongoings of angels (1856)]; 2. The action of going; proceeding, continued movement (rare) 1890.
151
Pour un approfondissement sur l’opposition entre l’aspect et la propriété inhérente d’une notion de procès
donnée [Aktionsart], voir notre thèse (op. cit.) in 3.1.1. Aspect versus Aktionsart. Cf. aussi ci-dessus en 1.3.1
155
Cahier du CIEL 2005-2006
Tous les exemples du corpus appartiennent au niveau 2 (valeur aspectuelle), avec construction d’un procès
d’activité.
IN [tableau 60]
Niveau 1
Actants
Pas de C1
C1 animé ou activité humaine
C1 non
animé
C0 animé
ou activité
humaine
He knew all about decoys and anonymous denunciations.
They were almost the oldest trick in the book. First, the
anonymous phone call from a public booth somewhere in
the city, denouncing someone on an incoming flight as
being a carrier. The Veteran, p. 266
∅
∅
C0 non
animé
∅
∅
∅
Pas de C1
C1 animé ou activité humaine
C1 non
animé
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Niveau 2
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Niveau 3
Actants
Pas de C1
C1 animé ou activité humaine
C1 non
animé
C0 animé
ou activité
humaine
∅
∅
∅
∅
“Sure I can get you a restraining
order,” Primus told him. “But is that
going to restrain him? A restraining
order is going to inflame him. The
Human Stain, p. 77
∅
C0 non
animé
Ainsi que nous l’avons signalé en 3.1.2. et 3.3., in n’offre, dans notre corpus B, qu’un seul verbe dans un schéma
de surface <a, r, b>, r apparaissant d’ailleurs sous sa forme infinitive : to inflame. En ce qui concerne les formes
participiales, nous remarquons qu’elles sont toutes, à l’instar du schéma prédicatif complet <a, inflame, b>,
associées à un élément nominal, où le trait distinctif "humain" est présent de manière plus ou moins directe : (…)
denouncing someone on an incoming flight as being a carrier (The Veteran, p. 266) ; While Ishihara’s task is to
rein in spending, incoming Finance Minister Tanigaki faces an equally bitter struggle to boost government
income. (Newsweek, October 6, 2003, p. 44) ; He paused, eyes screwed shut and indrawn breath152 hissing
sharply through his teeth as a wave of pain washed up from his shattered leg. (The Guns of Navatone, p. 129).
Une dernière remarque concerne la construction du sens dans la relation "particule ↔ verbe" à propos de
incoming. La particule in ne construit jamais directement, avec les "compound verbs", de valeur aspectuomodale de niveau 2, comme cela est d’ailleurs le cas pour les "phrasal verbs" (cf. notre thèse, op. cit. 3.2.3).
Cependant, à partir de la valeur « directionnelle » de base de la particule, c’est l’ensemble incoming [that comes
in or enters] qui va prendre, par une opération d’iconicité structurelle153, une valeur « aspectuelle » que le
dictionnaire glose comme suit : (of a period of time) about to begin [the SOED].
152
Cf. le “phrasal verb”: He drew in a sharp breath as he saw the gun, and tried to remain calm. Longman
PHRASAL VERBS Dictionary, Pearson Education Limited, 2000.
153
Cf. L.J. Brinton (op. cit.)
156
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
DOWN [tableau 61]
Niveau 1
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Pas
de
C1
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
∅
∅
∅
∅
∅
∅
Niveau 2
Pas
de
C1
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
C0 animé
ou activité
humaine
∅
First appointed to the cabinet in 2001 as minister of
Administrative and Regulatory Reform, he drafted a plan to
privatize, shutter or downsize some 163 public corporations
currently receiving $50 billion a year in subsidies. Newsweek,
October 6, 2003, p. 43
∅
C0 non
animé
∅
∅
∅
Actants
Pas
de
C1
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
C0 animé
ou activité
humaine
∅
Bremer prides himself on the cool, clinical approach he brings
to managing the crises that have erupted on his watch. But his
tendency to downplay the violence – and Iraqi frustration at
the lack of progress toward stopping it – has made him
increasingly irrelevant to the people he presides over. Time,
June 28, 2004, p. 47
Blackmail,
however,
proved
unnecessary. When his guests were
distracted, Abu Ranin grabbed the
officer’s cell phone and downloaded
the address book. Time, October 20,
2003, p. 31
C0 non
animé
∅
∅
∅
Actants
Niveau 3
En observant ce tableau 61, une remarque nous frappe : nous n’avons pas trouvé de cas où le C0 est un « nonanimé ». En outre, le tableau 51f [cf. section 3] ne nous a montré aucun cas de changement de valence
syntaxique. Voici donc des verbes bien sages, sinon "conservateurs" ! Nous avancerons l’hypothèse que d’une
part, ces verbes préverbés ont fait une apparition relativement récente dans la composante lexicale de l’anglais,
et que d’autre part, ce phénomène est probablement dû surtout à la valeur « intrinsèque » de la particule down,
qui, certes, lui permet de construire ce que nous avons appelé dans notre thèse une « modalisation négative » [op.
cit. p. 134], valeur que nous retrouvons ici (cf. "We don’t believe in perks, not even executive parking spots," he
bragged in 2001 as he squired one visitor around Exeter, long since downgraded to a backup role.
Businessweek, December 23, 2002, p. 54), mais qui la situe, en même temps, avant-dernière, avec over, sur
l’axe d’occurrence des sept particules par rapport à la valence « syntaxique » des « phrasal verbs » :
(−)
IN [niveau 2 = ∅] → DOWN/OVER [niveau 2 (−) = ∅] → OUT → OFF154 → UP
ON [(+) = ∅]
(thèse, op. cit. p. 177)
(+)
Or, le phénomène est ici confirmé pour la particule "préverbée" down, mais justement pas pour over, qui, nous
l’avons vu, construit d’assez nombreux exemples de changements de « valence syntaxique ». Et c’est alors
qu’une autre question se pose concernant les paires « symétriques » que nous offre la langue anglaise : load
down vs download ; play down vs down play (etc.). Examinons ainsi leur valence « sémantique » :
154
« D’un point du vue purement « quantitatif », Off et Out apparaissent très proches dans notre corpus.
Cependant, de par son ambivalence « aspectuelle », Off se révèle légèrement plus riche dans les opérations de
transformation de sémantique verbale. » thèse, op. cit.
157
Cahier du CIEL 2005-2006
« Phrasal verbs »
158
« Compound verbs »
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
We were all loaded down with
luggage, so we took a taxi to the
airport.
State department officials sought to
play down the significance of the
visit.
The way kids are going today, five-year-olds may soon be downloading SpongeBob
SquarePants movies to their lunchboxes. Businessweek, Feb. 24, 2003, p. 41
But as the elections draw near, Berlusconi is downplaying their significance. “I
wouldn’t give such great importance to these elections,” he told TIME. Time, June
14, 2004, p. 55
En ce qui concerne play down, il faut dire que l’on a une quasi équivalence entre les deux structures. Pour load
down, nous notons qu’il ne se trouve guère qu’à la voix passive, alors que download est partout attesté à la voix
active dans notre corpus ; il présente également un glissement sémantique vers l’abstraction : en effet,
télécharger, ce n’est pas "charger" quelqu’un ou quelque chose au sens propre (c’est-à-dire physique), mais
effectuer "un transfert de données au moyen d’un réseau informatique" (monde du virtuel). Nous pensons qu’il
n’est pas insignifiant que la langue ait fait ce choix du "compound verb" pour renvoyer à une nouveauté
technique, ce qui lui permet ainsi d’éviter toute ambiguïté (n’est-ce pas justement ce qui se passe entre le
Gotique et le Moyen Anglais, lorsque la particule adverbiale passe à droite du verbe afin de se démarquer de la
particule préverbée sur le plan sémantique ? cf. 3.2.1. ci-dessus). Essayons de formaliser les choses :
« Phrasal verbs »
<a BE loaded ∋ down with b>
A droite du verbe, la particule down
construit une valeur résultative : <a BE
loaded down>, où l’on perçoit encore l’image
du « patient » (a) qui ploie (down) sous la
charge.
« Compound verbs »
<a download b>
A gauche du verbe, la particule down ne construit absolument pas de valeur
"résultative", puisque, si elle est bien repérée par rapport au verbe load, c’est
ce dernier qui est l’aboutissement du processus : <a down ∈ load b> → b is
(down)loaded, et non la particule antéposée qui indique simplement un
« chemin ».
En outre, lorsqu’il y a neutralisation « sémantique » entre les deux structures (play down versus downplay), la
langue anglaise semblerait aujourd’hui privilégier assez souvent la solution du « compound verb » : In private,
officials from both parties downplay the ultimate political fallout from the commission’s findings. Instead, they
say, it’s the ongoing situation in Iraq that will govern how people vote. Time, June 28, 2004, p. 43. Ceci
correspondrait peut-être au mouvement de « concentration prédicative » qui caractérise cette langue, et qui lui
permet, en même temps, de mettre l’accent sur le verbe devenu "un".
Actants
Pas de C1
Schatzman had no opinion of
the upcoming birth of Dr
C0 animé Zajac’s
twins,
because
ou activité Schatzman was more than
humaine retired – Schatzman had
died. The Fourth Hand, p.
213
C0 non
animé
The CSD can enter the flight
deck at will. He walked
straight in. The relief captain
was in the left-hand seat,
staring ahead at the lights of
an upcoming coast. The
Veteran, p. 262
UP [tableau 62a]
Niveau 1
C1 animé ou activité humaine
How had he imagined that Doris could
entertain the possibility ? Surely he didn’t
believe she would uproot herself and little
Otto from Wisconsin, and Wallingford was
clearly not a man who could make a longdistance relationship(if any relationship)
work. The Fourth Hand, p. 244
∅
C1 non animé
∅
So where is Sally Hepburn ? Has
she got cold feet? Has jealous
Husband Andrew detained her?
Has her train been derailed? Who
will spot her first? Will her weight
upset the apple cart? Will she
prove an irritant? The Seven
Sisters, p. 169
159
Cahier du CIEL 2005-2006
Actants
Pas de C1
So as more users sign up and
existing users upgrade, the
C0 animé operators will quietly switch
ou activité them to new handsets that work
humaine on both 2.5G and 3G networks.
The Economist, Sept. 20th 2003,
p. 64
C0 non
∅
animé
Actants
Pas de C1
C0 animé
ou activité
humaine
∅
C0 non
animé
∅
Niveau 2
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
« Because Constantine upgraded Jesus’
status almost four centuries after Jesus’ Everyone had upgraded their
death, thousands of documents already wardrobes, much to his satisfaction.
existed chronicling His life as a mortal The King of Torts, p. 177
man. The Da Vinci Code, p. 254
∅
Niveau 3
C1 animé ou activité humaine
Valeria emboldens herself to upbraid
Cynthia with mock severity : what had
she been thinking of, to frighten them all
by swimming out so far from land? The
Seven Sisters, p. 198
"That men, women and children
uprooted by the war and ethnic
cleansing will die in enormous numbers
is no longer in doubt due to advanced
stages of malnutrition and disease that
cannot be reversed," says USAID’s
Winter. Time, July 5-12, 2004, p. 29
∅
C1 non animé
“Interpol is still working. I
uploaded everything we found.”
The Da Vinci Code, p. 351
Sally Hepburn is not feeling too
good the next day, and complains
that the piquant peppers have
poisoned her. (Is it, Candida
wonders, the purloined tap water
that has upset her stomach ?) The
Seven Sisters, p. 194
Nous arrivons avec la particule up à un plus grand nombre de "compound verbs" (14), et donc la probabilité que
les cas seront un peu plus diversifiés qu’avec une particule comme down par exemple. Si c’est bien le cas, nous
constatons cependant d’emblée qu’il n’y a aucun cas de C 0 non-animé en niveau 2, comme cela est d’ailleurs le
cas avec toutes les particules étudiées jusqu’ici à l’exception de on (et encore s’agissait-il d’une forme
participiale). Dès le niveau 1, nous avons un exemple de verbe (uplift) qui, selon the Shorter Oxford English
Dictionary, passe d’un sens “littéral” à un sens “figuré” [1. to lift up to a higher level ; to raise → 2. to elevate
morally (1883)] : Abraham Lincoln, the President whom Bush says he admires most, called the Civil War God’s
punishment for the sin of slavery, and the presidency an office that drove him to his knees "by the overwhelming
conviction that I had nowhere else to go." William McKinley decided to invade the Philippines to “uplift and
civilize and Christianize” its people. Time, June 21, 2004. Puis, nous en arrivons à upset, dont l’origine155 est
bien sûr "directionnelle", dans sa quasi équivalence sémantique initiale qu’il a avec set up156. C’est sur cette
« polyphonie » du verbe que joue d’ailleurs Margaret Drabble, lorsqu’elle utilise une "métaphore" (to upset the
applecart157), dont elle retrouve l’origine en utilisant un C0 non-animé (her weight), mais qui fait bien référence à
155
Cf. The SOED : “III. 1. With vbs., participles, agent-nouns, etc. In OE., up was placed immediately before a
vbl. form only in a limited number of instances, as upgan, -hebban, etc.; it is difficult to determine in how many
of these the adv. had become a real prefix. In ME. the use of the prefix is thoroughly established and new
formations have been constantly added during the following centuries. A considerable proportion, however,
occur only in poetry, and are simple substitutions for the vb. followed by the adv., although they are regarded as
real compounds and written as one word. Examples are: uparise, -bear, -blaze, -blow, -boil, -break, -buoy,
-call, -drag, -draw, -fill, -grow, -jet, -keep, -look, -move, -roll, -rouse, -shoot, -snatch, -stir, -tear, -thrust, wind, -wrap”
156
“to place in a high or lofty position; to raise to an elevated situation” The SOED
157
“to spoil a plan or arrangement; disrupt events, disprove a theory” Oxford Dictionary of Current Idiomatic
English, Volume 2.
160
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
une personne (Sally Hepburn) : Will her weight upset the apple cart?158. Nous retrouvons ensuite upset en
niveau 3 cette fois, avec des arguments plus ou moins « animés » :
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Exemples avec « upset » (niveau 3) [Tableau 62b]
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
Mr Zoellick hailed three front-running free-trade partners.
These are Morocco in the west, Jordan in the centre, and On the other hand, we could run a 2% deficit
Bahrain in the east, all of whom have toyed with forever and not upset financial markets.
parliaments – but ones that do nothing to upset the ruling Businessweek, February 24, 2003, p. 36
elites. The Economist, June 28th 2003, p. 72
I was very upset by her speech problems when she was Sally Hepburn is not feeling too good the next day,
little and I probably did all the wrong things – interrupted and complains that the piquant peppers have
her, listened to her too patiently, ignored it, looked poisoned her. (Is it, Candida wonders, the
anxious about it, sent her to the wrong kind of elocution purloined tap water that has upset her stomach ?)
classes. The Seven sisters, p. 282
The Seven Sisters, p. 194
En ce qui concerne le niveau 2, il n’y a d’attesté, dans notre corpus, que le verbe upgrade, qui, s’il peut
s’employer absolument, c’est-à-dire sans complément d’objet, ne s’emploie pas vraiment avec un C 0 "nonanimé" ; ainsi, dans l’exemple suivant, "GPS" (Global Positioning System) est certes considéré comme un "tout"
(cf. 3ème personne du singulier), mais il renvoie, métonymiquement, à l’ensemble des personnes qui le font
fonctionner : In 2000, President Clinton decided to open the whole service to any user. Since there was zero
marginal cost, the Pentagon had handed a gift to the world. But now GPS needs more spending to upgrade it to
handle applications in which lives could be put at risk, such as in air traffic control. The Economist, June 28th
2003, p. 92. En ce qui concerne la diversité "actancielle", le niveau 3 semble, incontestalement, être un peu plus
riche, comme le montre en particulier le verbe "préverbé" update, tant dans le sens d’informer que de celui de
transformer : He was near the Yucatán Peninsula in the Gulf of Mexico and could someone please update him
on Clay’s condition? The King of Torts, p. 449; On Friday, Ishihara did his bit by appearing on TV Asahi’s
popular evening news program to update the nation on his struggle to oust Fujii. Newsweek, October 6, 2003, p.
45; Immediately, White House staffers called officials at the CIA to see if the agency had updated its assessment
of Saddam Hussein’s relationship with al-Qaeda; Time, June 28, 2004, p. 43; Arguably, there has been too
much investment in stores in the south of England, and too little investment in genuine innovation to update
areas such as the bakery and delicatessen counters that shoppers see. The Economist, June 28th 2003, p. 97;
Drawing on unsettling tide of liberal support within the College of Cardinals, the Pope was now declaring his
papal mission to be “rejuvenation of Vatican doctrine and updating Catholicism into the third millennium.” The
Da Vinci Code, p. 161. Ainsi, avec up, le niveau 3 semblerait plus riche qu’avec les autres particules examinées
jusqu’ici, en ce qui concerne la « valence sémantique », sauf que, contrairement aux deux autres niveaux [1 et 2],
nous n’y avons pas trouvé d’emploi intransitif du « compound verb ». Enfin, nous observons une autre
différence très intéressante (glissement sémantique ?) : avec les « phrasal verbs », la valence sémantique la plus
riche avec up se situe au niveau 2159, tandis qu’avec les « compound verbs », elle se déplace vers le niveau 3.
158
L’auteur insiste sur cet aspect physique de Sally Hepburn, comme le prouve une autre image quelques pages
plus loin: “It would not be fair to expect a stranger in this group to sit next to Sally. Sally is too large for an
economy aeroplane seat. She will overflow, and therefore she must overflow on to Candida”. The Seven Sisters,
p. 172
159
Cf. thèse de doctorat (M. Simon) : 3.3.2.2. DOWN – UP, et ci-dessus 2.1.3.2.
161
Cahier du CIEL 2005-2006
Actants
Pas de C1
UNDER [tableau 63]
Niveau 1
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
Patrick read only a few pages, stopping
at a sentence Mrs Clausen had
underlined in red – the description of
how the eponymous English patient
drifts in and out of consciouness as the
nurse reads to him. The Fourth Hand,
p. 317
The underlying tension between
C0 animé
them was that Doris made no
ou activité
mention of Patrick’s proposal.
humaine
The Fourth Hand, p. 318
∅
On top of this, the underlying
hedge funds charge management
fees of 2% and one-fifth, or more,
of profits. The Economist, Sept.
20th 2003, p. 75
∅
∅
Niveau 2
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
C0 non
animé
Actants
Pas de C1
If George W. Bush thought he’d
be basking in universal applause
C0 animé for
shaking
up
his
ou activité underperforming
economic
humaine team,
he
guessed
wrong.
Businessweek, December 23,
2002, p. 24
"I really think there is more scope
for bonds to outperform rather
C0 non
than underperform," he says.
animé
BusinessWeek, Feb. 24, 2003, p.
43
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Pas de C1
∅
∅
But as a commanding general he
had two flaws that would kill him
and most of his men in the next
hours. One was that he constantly
underestimated his enemy. The
Veteran, p. 302
In truth the newspaper diarist had
underestimated the splendour Big
Bill Braddock planned for his son’s
wedding. The Veteran, p. 406
∅
∅
Niveau 3
C1 animé ou activité humaine
And Chicago’s Swift & Co. grew
into a meatpacking behemoth by
combining assembly-line abattoirs
with refrigerated railcars to
undercut East Coast butchers.
Businessweek, Feb. 24, 2003, p.
12
Instead of more of the women’s
conference, what Dick said he now
wanted was ‘something to contrast
to it’ – something to undermine it
[the women’s conference], in other
words. The Fourth Hand, p. 98
C1 non animé
That’s how obstinate he was, that’s
how secretive he was – no matter what
he undertook, that’s how much he
meant business, this coloured kid from
East Orange High. The Human Stain,
p. 117
The system known as amakudari
(parachutes from heaven), in which
retired bureucrats take jobs in
industries they once regulated, is
eroding – undermining a powerful
base of support for the ministry
leaders. Newsweek, October 6, 2003,
p. 43
La première remarque que nous ferons à la suite de ce tableau, c’est la difficulté à trouver, avec under, des C0
"non-animés", en particulier pour le niveau 1. Nous avons d’ailleurs une illustration, à travers le cas de
underline, d’un certain élargissement du champ actanciel, à mesure que l’on s’éloigne du niveau 1 pour aller
vers le niveau 3, lequel n’est alors plus du tout compositionnel. Dans l’exemple qui suit, nous pouvons
naturellement nous interroger pour savoir si underline reste un niveau 1, mais dans un emploi "métaphorique",
ou s’il est tout simplement devenu niveau 3, c’est-à-dire employé dans le sens 2. du dictionnaire unilingue 160 : In
response to his coaxing, the strings gently underline, then swoop over the singers in a frenzy of quavers. Time,
June 14, 2004, p. 64. L’exemple suivant, tiré du roman de John Irving, constitue un pas de plus dans le degré
160
1. to draw a line under (a word), esp. to show its importance or draw attention to it; 2. to give force to (an
idea, feeling, etc. which has been expressed or shown); EMPHASIZE. Longman Dictionary of English Language
and Culture.
162
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
d’abstraction, avec un C0 et un C1 "non-animés", portant le double sème de "+humain" et "± abstrait" : Out of
context – possibly, in any context – that story would have served only to underline Wallingford’s weirdness. The
Fourth Hand, p. 307. Pas plus qu’au niveau 1, nous n’avons trouvé au niveau 2 des C0 non-animés, à l’exception
des schémas intransitifs (cf. exemple du tableau 63 : bonds…underperform). En réalité, ceci n’est pas fait pour
nous surprendre, compte tenu de l’opération sous-jacente, de nature "modale", effectuée avec under au niveau 2
[cf. tableau 47]. Soit l’exemple suivant : Let him not underestimate her resolve : nothing was now more
important to her than exposing Coleman Silk for what he was. The Human Stain, p. 195. Formalisons (de
manière simplifiée) la relation prédicative : <he, (NOT), underestimate, her resolve>, dans laquelle
underestimate est composé de la base estimate (cf. Longman : judge or calculate the nature, value, size,
amount, etc., of (something), esp. roughly, form an opinion about), et de la particule UNDER qui joue ici
exactement le rôle inverse de OVER (cf. 3.2.3.). UNDER [in or to a lower place than, directly below, less than]
serait la trace de la "non atteinte" d’une norme, compte tenu de sa valeur "directionnelle" de non franchissement
de frontière d’un extérieur (E) vers un intérieur (I), le "préconstruit" étant la limite ou le domaine en deçà duquel
on reste. Ainsi, nous aurions pour l’exemple ci-dessus les opérations suivantes : <<a, estimate, b> [less than (=
UNDER)] <∀a, estimate, b >> ou encore, ce qui est beaucoup plus probable, compte tenu du caractère
"appréciatif" à construire, entre d’une part l’argument "source" (a), et d’autre part l’association <r, b>, c’est-àdire entre l’argument "but" (b) et le verbe estimate : <<a, estimate, b> less than [= UNDER] <b BE WORTH>>.
L’argument a ne peut donc être généralement qu’un "animé humain" capable d’établir un jugement quantitatif ou
qualitatif par rapport à une norme donnée, le C1 pouvant, lui, être beaucoup plus large : As a result, the Bush
administration grossly underestimated the cost of rebuilding Iraq and overestimated the ability of the Iraqis to
foot some of the bill through oil revenues. Newsweek, October 6, 2003, p. 39; In truth the newspaper diarist had
underestimated the splendour Big Bill Braddock planned for his son’s wedding. The Veteran, p. 406. Ce que
nous venons de dire au sujet de underestimate s’applique bien évidemment à undervalue (souvent employé au
passif dans la presse économique : Nobody can be sure that China’s currency really is grossly undervalued.
(The Economist, Sept. 20th, 2003, [A survey of the world economy], p. 29), et underrate: Mallory had too much
experience of and respect for the Germans ever to underrate them: they could put two and two together better
than most. The Guns of Navarone, p. 273. Nous en arrivons enfin au niveau 3, où nous trouvons le plus grand
nombre d’occurrences, avec l’absence toutefois de schémas "intransitifs". Nous étudierons cinq "compound
verbs" typiques, car assez fréquents, de ce niveau 3 : undercut, undergo, undermine, undertake et underwrite.
Tableau 63bis
Undercut161
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
161
C1 animé ou activité humaine
And Chicago’s Swift & Co. grew into a
meatpacking behemoth by combining assemblyline abattoirs with refrigerated railcars to
undercut East coast butchers. BusinessWeek,
Feb. 24th, 2003, p. 12
For years the publicly owned banks have been
able to undercut their private competitors
because their borrowings enjoy a state guarantee
and are therefore cheaper. The Economist, June
28th 2003, p. 101
C1 non animé
He had discovered the delicious wines of the Chianti hills
and begun to export them in great vats to his native England,
undercutting the accustomed French vine-vintages and
laying the foundations of a tidy fortune. The Veteran, p. 112
Before the US Senate Judiciary Committee last week,
Attorney General John Ashcroft said, “This Administration
opposes torture,” but he refused to release an unclassified
memo quoted by the Washington Post that seemed to
undercut his words. Time, June 21, 2004, p. 30∅
Undercut = to sell goods or services more cheaply than (a competitor); Longman Dictionary.
163
Cahier du CIEL 2005-2006
Undergo
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
C0 non
animé
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
∅
The patient in Kansas City was now undergoing
chemotherapy and fading fast. The King of Torts, p. 379
Amid a widespread feeling that the President’s
package will undergo significant changes,
“This work is undergoing diagnostic tests in preparation
corporate lobbyists are taking advantage of the
for restoration”. The Da Vinci Code, p. 184
opportunity to push their own pet tax breaks.
BusinessWeek, Feb. 24, 2003, p. 36
Undermine
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
∅
∅
Instead of more of the women’s conference, what
“(…) People don’t like these E.U. structures. They are too
Dick said he now wanted was ‘something to
far away, not transparent and undermining democracy by
contrast to it’ – something to undermine it [the
moving too much of the decision making process from the
women’s conference], in other words. The Fourth
national parliaments to the E.U.” Time, June 28, 2004, p. 37
Hand, p. 98
Undertake
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
That’s how obstinate he was, that’s how secretive he was –
no matter what he undertook, that’s how much he meant
∅
business, this colored kid from East Orange High. The
Human Stain, p. 117
∅
∅
Underwrite
Actants
C1 animé ou activité humaine
C0 animé
ou activité
humaine
∅
C0 non
animé
∅
162
C1 non animé
Aid workers say privately that they were focused on
countries like Iraq and did not realize the extent of the
catastrophe taking place in Sudan until a few months ago.
Once they did, it took months to get money from donors to
underwrite an emergency effort. Time, July 5-12, 2004, p.
29
The country’s dramatic shift into budget deficits may have
underwritten the American, and thus the global, economy
in the short term, but it risks making the medium-term
problem much worse. The Economist, Sept. 20th, 2003, [A
survey of the world economy], p. 34
Nous remarquons que ces verbes se comportent de façon assez différente en ce qui concerne la valence
sémantique, allant des schémas “actanciels” les plus riches (undercut, undergo) jusqu’au cas le plus indigent
(undertake), en passant par deux verbes, dont l’un (undermine) ne se trouve pratiquement jamais avec un C0
directement “animé” [Cf. C0 répertoriés: the system, Lukovic’s testimony, Conditionality, the demand for capital,
Asia’s central banks, the country’s appetite, it (one plan)…], mais accepte des C0 “±abstraits” se référant à des
“activités humaines”: For some, images of the continuing carnage, the failure to find illicit weapons and now the
9/11 commission’s conclusion that Iraq did not aid al-Qaeda’s attack on America serve to undermine the Bush
Administration’s efforts to herald the establishment of a new Iraqi government as a sign that the occupation has
been worth the sacrifice. Time, June 28, 2004, p. 46; tandis que l’autre (underwrite) ne peut avoir qu’un C1
“non-animé”: But, as a later section of this survey will show, central banks cannot underwrite America’s
current-account deficit indefinitely.The Economist, Sept. 20th, 2003, [A survey of the world economy], p. 12.
Toutes ces incompatibilités "actancielles" peuvent alors nous renseigner sur la nature des mécanismes
162
Underwrite = 1. to support with money and esp. take responsibility for possible failure; 2. to take
responsibility for fulfilling (an insurance agreement); Longman Dictionary.
164
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
sémantiques sous-jacents qui permettent par exemple à undermine (= to wear away) d’accueillir uniquement
des sèmes capables de se couler dans la métaphore de l’érosion provoquée par les eaux : If that happens too
successfully, though, another worry will loom : that the demand for capital could undermine a central pillar of
the present optimism – cheaper credit. The Economist, September 20th 2003, p. 60. Nous noterons pour terminer
que under est, proportionnellement, sans doute la particule la mieux représentée dans le corpus B2 (Anglais
"économique"), puisqu’on y trouve 14 préverbes sur les 22 "compound verbs" pour l’ensemble de notre corpus
B, soit 63,63% ; nous les trouvons au niveau 2, et surtout au niveau 3, la quasi totalité d’entre eux construisant
des procès d’achèvement. C’est le cas de underpin163 [to put (a pin under)], seule occurrence de notre corpus,
qui conserve, de façon quasi transparente pour un anglophone, son soubassement "métaphorique", même si
aujourd’hui le sens littéral n’est même plus attesté dans les dictionnaires. Nous assistons bien, là, à une évolution
d’emploi plus abstrait du "compound verb" en langue contemporaine : As if this were not bad enough, the
breakdown in Mexico may have dealt a mortal blow to the multilateral trading system itself – a system that, for
more than half a century, has underpinned global prosperity. The Economist, September 20th, 2003, p. 13. C’est
également à ce niveau 3 que nous avons les cas de changement de « valence syntaxique » (augmentation).
Actants
Pas de C1
These sources seem to believe
that outgoing CIA Director
C0 animé George Tenet was strongou activité armed by Cheney and
humaine Rumsfeld into overassessing
Iraq’s WMD capacity. Time,
July 5, 2004, p. 15
C0 non
∅
animé
Actants
C0 animé
ou activité
humaine
Pas de C1
∅
C0 non
animé
∅
Actants
Pas de C1
C0 animé
ou activité
humaine
∅
C0 non
animé
By 2001, Tyco had $16.7
billion in such intracompany
loans
outstanding.
BusinessWeek, Dec. 23, 2002,
p. 53
163
OUT [tableau 64]
Niveau 1
C1 animé ou activité humaine
“The Grail story is everywhere, but it is
hidden. When the Church outlawed
speaking of the shunned Mary Magdalene,
her story and importance had to be passed
on through more discreet channels…
channels that supported metaphor and
symbolism. The Da Vinci Code, p. 281
C1 non animé
∅
∅
Niveau 2
C1 animé ou activité humaine
If he can’t read Monica Lewinsky, how can
he read Saddam Hussein ? If he can’t read
and outfox Monica Lewinsky, the guy
shouldn’t be president. The Human Stain,
p. 148
∅
C1 non animé
The Australians outsell French
wines in the United States and the
U.K. Newsweek, October 6, 2003,
p. 54
Sparkling whites made there [in
England] have outscored some of
The bus was slowly outpacing the
the classiest champagnes at
galloping horse. The Veteran, p. 393
international
blind
tastings.
Newsweek, October 6, 2003, p. 52
Niveau 3
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
Toy executives view gee-whiz
Reno’s men [C1] had been easily and
electronicss as the front line in
skilfully outflanked to their left by ponytheir
war
against
“age
mounted warriors [C0] riding round them
compression”. That’s industryon the prairie and, with their flank turned,
speak for the fact that today’s kids
were being forced back into a stand of
outgrow toys at an ever-younger
cottonwoods by the riverbank they had just
age. BusinessWeek, February 24,
crossed. The Veteran, p. 314
2003, p. 41
The truth is more extreme:
Robust GDP growth has averaged 3.3% Western Europe may have reached
since 1990 – outstripping almost all other the point where football passion
OECD countries including the US and UK. outstrips religion, class warfare,
The Economist, June 28th, 2003, p. 83
nationalism, even ethnic hatred.
Time, July 5-12, 2004, p. 51
Underpin = to give strength or support to (esp. an argument); Longman Dictionary.
165
Cahier du CIEL 2005-2006
Le niveau 1 des "compound verbs" formés avec la particule out ne présente pas un très grand intérêt du point de
vue de la valence sémantique, à l’exception peut-être de outlaw, « préverbe » formé par conversion [to put
(OUT + ∗lagu, log, LAW)] : The earlier gospels were outlawed, gathered up, and burned. The Da Vinci Code,
p. 254. Nous remarquons par ailleurs qu’aucun cas de C0 "non-animé" n’est attesté en niveau 1. Nous n’avons
aucun schéma intransitif en niveau 2, ce qui nous semble bien normal compte tenu de ce que nous avons dit sur
la prédication "comparative" afférente au niveau 2 : In some ways, Kozlowski actually outdid Welch, his idol.
BusinessWeek, December 2, 2002, p. 56; Their drug is outperforming our drug. The King of Torts, p. 108.
Expedia’s fat profits allow it to undercut online rival, outspend them for product development, and drive hard
bargains with struggling suppliers. BusinessWeek, February 24, 2003, p. 60. A partir de là, les quatre schémas
possibles pour la relation "transitive" sont attestés (cf. tableau 64). Nous y trouvons les verbes suivants : outbid,
outdo, outfox, outgrow, outgun, outlast, outlive, outmaneuver, outmatch, outnumber, outpace, outperform,
outrank, outrow, out-score, outsell, outspend, outweigh, où, bien entendu, la configuration actancielle de chacun
de ces verbes dépend des "relations primitives"164 entre les notions constitutives du "préverbe" d’une part, et
celles des deux actants qui s’y associent d’autre part. Comme toujours, nous remarquons un glissement vers des
C0 de plus en plus "abstraits", tout particulièrement dans les exemples de la presse économique [Corpus B2] :
Not only has Japan’s economy actually outperformed Germany’s in recent years, (…), The Economist, June
28th, 2003, p. 29 ; → "I really think there is more scope for bonds to outperform rather than underperform," he
says, BusinessWeek, February 24, 2003, p. 43. Mais c’est également le lieu où se forment de nombreuses
“métaphores” par le jeu des analogies : American consumer spending has outpaced the rest by an even bigger
margin, growing at an annual rate of 3%, compared with 0.8% in Germany and 1.3% in Japan. The Economist,
June 28th, 2003, p. 28; With many Japanese firms being outgunned by South Korean and Chinese rivals, both on
cost and increasingly on quality, the government is emphasising innovation and flexibility. The Economist, June
28th, 2003, p. 92; But such failures are heavily outweighed by the successes. The Economist, June 28th 2003 [A
survey of capitalism and democracy], p. 5. Poor Julia, she has outlived her looks, her popularity, and her fame.
The Seven Sisters, p. 94. On peut également assister, par un raccourci de nature “métonymique”, à la substitution
du “vendeur” (cf. The Australians outsell French wines in the United States and the U.K., Newsweek, Ocotber 6,
2003, p. 54), l’“objet vendu’ : In New York alone, their annual restaurant handbook moves 650,000 copies,
outselling the dictionary and the Bible. Newsweek, October 6, 2003, p. 8. En outre, nous trouvons deux verbes,
outgrow et outweigh, qui nous semblent particulièrement intéressants, puisqu’en fonction des arguments ou
actants qu’ils pilotent, ils se situent exactement à la jonction du niveau 2 (encore "compositionnel") et du niveau
3 (notionnel) qui, lui, ne l’est plus (cf. tableau 64bis ci-dessous) :
164
“On appelle propriétés primitives les propriétés associées aux notions ou constitutives de celles-ci qui
résultent du filtrage et de la structuration de l’univers extra-linguistique physico-culturel par les locuteurs. Parmi
les propriétés primitives, on peut citer les propriétés qui conditionnent les repérages spatiaux, les propriétés qui
constituent la définition des rôles d’actants et les propriétés prises en compte dans les opérations de
détermination (/discontinu/, /continu quantifiable/, /continu non-quantifiable/)” Les mots de la linguistique, M.
L. Groussier/C. Rivière (Ophrys).
166
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Tableau 64bis
Préverbes
Outweigh165
Outgrow166
Glissement du niveau fonctionnel de 2 préverbes en fonction de leur configuration actancielle :
Niveau 2
Niveau 3
If this “income” effect outweighs the
Besides, Medea outweighed Rudy by a good ten pounds substitution effect, people will work less hard
and could easily knock the boy down. The Fourth Hand, p. and pay less tax. They may be happier, but the
69
treasury will be emptier. The Economist, June
28th 2003, p. 112
Economists will argue about the costs of these
He was probably silly to do what he did. He was
measures. But the benefits of greater efficiency
outnumbered and outweighed. To judge from his grey hair,
and reduced vulnerability should, over the long
he was middle-aged and clearly his limp indicated he was
run, outweigh the $120 billion cost of getting
not fully mobile. But he fought back. The Veteran, p. 12
there. BusinessWeek, February 24, 2003, p. 51
Kannegiesser says it is unlikely he’ll relocate,
In the silence, Gettum sensed her guests’ desire for but he won’t vouch for other businesses. “At
discretion was quickly being outweighed by their eagerness some point,” he says, “the weaknesses may start
for a fast result. The Da Vinci Code, p. 409
to outweigh the strengths.” BusinessWeek,
December 23, 2002, p. 17
He [Clinton] writes that he “tended to make enemies Medea, now more often called Pal, would eat a
effortlessly” and that he was so clumsy, he outgrew his fear ton of raw clams and mussels, shells and all; but
of riding a bike without training wheels only as a college the dog had seemingly outgrown a taste for her
student at Oxford. Time, June 28, 2004, p. 26
own turds, and Rudy and Zajac played lacrosse
Another prescribed a syrup, an indigestible sugar that with a lacrosse ball. The Fourth Hand, p. 202
worked as a diuretic. A third suggested Rudy would
outgrow the problem; it was the only gastro-enterological
advice that both Dr Zajac and his ex-wife could accept. The
Fourth Hand, p. 50
The mortgage markets may now be mature enough not to Toy executives view gee-whiz electronics as the
need Fannie Mac and Freddie Mac any more. Certainly, the front line in their war against “age
two companies think that they have outgrown their original compression”. That’s industry-speak for the fact
brief. Both have moved away from buying, packaging and that today’s kids outgrow toys at an everselling mortgages towards retaining them instead. The younger age. BusinessWeek, February 24, 2003,
Economist, June 28th, 2003, p. 105
p. 41
Ainsi que nous le notons depuis le début de ce travail, il y a bien une extension progressive du champ
sémantique du "compound verb", comme cela est d’ailleurs le cas avec les "phrasal verbs"167. Ainsi pour
outweigh, nous passons d’une valeur "quantitative" (peser plus lourd que) à une valeur "qualitative" (être plus
165
Outweigh; Niveau 2 = to exceed in weight; fig. to be too heavy for; Niveau 3 = to exceed in value, importance
or influence. The SOED; et également pour ce niveau 3: “to be greater or more important than something else”.
Cambridge Dictionaries Online (2004)
166
Outgrow; Niveau 2 = to grow bigger than or too big for something; Niveau 3 = to lose interest in an idea or
activity as you get older and change. Cambridge Dictionaries Online (2004)
167
Cf. ce que nous écrivions dans notre thèse : « Ces mécanismes "sémantiques" sont d’ailleurs si complexes
qu’il est parfois bien difficile de déterminer si un phrasal verb est idiomatique en soi, ou s’il le devient
seulement en discours, dans la mesure où nous assistons, ainsi que nous l’avons déjà suggéré au chapitre 3, à un
double mouvement de construction sémantique, tant au sein du phrasal verb lui-même (cf. son plus ou moins
haut degré de "compositionnalité") que dans son interaction avec les autres éléments de l’énoncé, ce que nous
pourrions résumer comme suit : « Contexte discursif ↔[Verbe ↔ Particule] ↔ Contexte discursif ».
Ainsi, nous assistons à une succession d’opérations de transformation syntaxico-sémantique des éléments du
phrasal verb. Le glissement de sens peut concerner le verbe et/ou la particule (niveau 1), puis le phrasal verb
« aspectuo-modal » (niveau 2), et enfin le phrasal verb lexicalisé (niveau 3), phénomène de stratification
"sémantique" presqu’infini, puisqu’à chaque fois le phrasal verb peut servir de prédicat à une nouvelle relation
sur l’axe paradigmatique, bien que les arguments obéissent à certaines contraintes, sur l’axe syntagmatique,
d’ordre sémantico-culturel, l’association n’étant jamais totalement arbitraire. Nous pourrions représenter cette
« combinatoire » par le schéma suivant, où chaque chiffre correspond, sur le plan formel, à une étape possible de
glissement polysémique : Tableau 94 [64ter dans cet article]
Phrasal Verb de niveau 1 : Contexte discursif ↔ [Verbe (1) + Particule (2)](3) ↔ Contexte discursif (4) x n…
Phrasal Verb de niveau 2 : Contexte discursif ↔ [Verbe (1) + Particule (2)](3) ↔ Contexte discursif (4) x n…
Phrasal Verb de niveau 3 : Contexte discursif ↔ [Verbe x Particule](1) ↔ Contexte discursif (2) x n…
(…) ». Thèse de doctorat, M. Simon, op. cit. p. 509 [in 10.3.1. Le phénomène de « métaphorisation »]
167
Cahier du CIEL 2005-2006
important que), laquelle est d’ailleurs la seule attestée dans le dictionnaire "en ligne" de Cambridge University
Press (Exemple proposé : The benefits of this treatment far outweigh any risks). Il en va de même pour outgrow
(The company outgrew its office space [QNT] → He eventually outgrew his adolescent interest in war and guns
[QLT], Cambridge Dictionaries Online). Nous en arrivons ainsi au niveau 3 des "compound verbs" formés avec
out. Tous les cas sont représentés à l’exception du schéma intransitif avec un C0 animé, ce qui montre bien le
caractère plus abstrait du verbe "non compositionnel". Nous passons ainsi pour le verbe outline d’un C0
“animé” : Sophie quickly outlined what Landon had explained earlier – the Priory of Sion, the Knights Templar,
the Sangreal documents, and the Holy Grail, which many claimed was not a cup… but rather something far
more powerful. The Da vinci Code, p. 248, à un C0 “non-animé”: The eighteen folios – now known as
Leonardo’s Codex Leicester after their famous owner, the Earl of Leicester – were all that remained of one of
Leonardo’s most fascinating notebooks: essays and drawings outlining Da Vinci’s progressive theories on
astronomy, geology, archaeology, and hydrology. The Da Vinci Code, p. 328. Nous terminerons avec le verbe
outstrip [to pass in running, to do better than], où nous observons le même passage (évolution ?) vers des C 0
“±animés”: Although few people outside Japan have heard of it, Mizuho is the world’s biggest banking group,
with $1.28 trillion in assets, far outstripping No. 2 Citigroup’s $1.05 trillion. BusinessWeek, December 23,
2002, p. 22; Australia. Your bridge to better business. (…) Robust GDP growth has averaged 3.3% since 1990 –
outstripping almost all other OECD countries including the US and UK. [Encart publicitaire] The Economist,
June 28th, 2003, p. 83; The truth is more extreme: Western Europe may have reached the point where football
passion outstrips religion, class warfare, nationalism, even ethnic hatred. Time, July, 5-12, 2004, p. 51.
Actants
Pas de C1
Candida and Anna fit nearly and
C0 animé trimly into their shipshape
ou activité bunks, but those two big women
humaine below overflow and protrude.
The Seven Sisters, p. 221
C0 non
animé
Shadows dark as night were cast
along upper windows by the
overhanging
gutters ;
The
Veteran, p. 195
Actants
Pas de C1
He had heard it could be done.
Old Donaldson had once
C0 animé mentioned a trapper who
ou activité overwintered in a bear cave and
humaine did not die, but slept like the
cubs beside him until winter
passed. The Veteran, p. 351
C0 non
animé
168
The rented car had overheated
on the road, they had eventually
found a parking slot beyond the
city walls and now scurried from
the Porta Ovile towards their
goal. The Veteran, p. 196
OVER [tableau 65]
Niveau 1
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
France and Italy also look
“We use the two rented helicopters to likely to overshoot the 3%
overfly him, picking up the ten men at limit, but not by enough to
Bridger on their way. (…) The Veteran, p. allow a fiscal easing. The
428
Economist, June 28th, 2003, p.
29
London’s Opus Dei Centre is a
modest brick building at 5
Orme Court, overlooking the
∅
North Walk at Kensington
Gardens. The Da Vinci Code,
p. 411
Niveau 2
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
These sources seem to believe
that outgoing CIA Director
George Tenet was strongEither they overpraise their wives or they
armed
by
Cheney
and
fall dead silent. The Human Stain, p. 264
Rumsfeld into overassessing
Iraq’s WMD capacity. Time,
July 5, 2004, p. 15
Either this growth in the money supply is
sterilised – which means selling domestic
bonds to mop up the excess liquidity, an
increasingly expensive process – or
domestic liquidity will rise rapidly, which
∅
could overheat the economy and cause
financial bubbles. The Economist, Sept.
20th, 2003 [A survey of the world economy],
p. 29
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Niveau 3
C1 animé ou activité humaine
"Well, she was frightened. She was
close to not saying anything, you
C0 animé
know. Starr overwhelmed her. eleven
He saw, he heard, – he overheard.
ou activité
guys in the room with her at that hotel?
The Human Stain, p. 105
humaine
Hitting on her? It was a gang bang. It
was a gang tape that Starr staged there
at that hotel.” The Human Stain, p. 147
Historically, exchange rates have
The power of nature is sometimes very
tended to overshoot. In the 1980s
calming, and this was a calming place,
the dollar soared, then
calling a halt to your trivial thinking
C0 non plummeted. In Mexico in 1995,
without, at the same time, overawing
animé
the peso plunged and then
you with reminders of the nothingness
recovered. The Economist, Sept.
of a life span and the vastness of
th
20 2003 [A survey of the world
extinction. The Human Stain, p. 345
economy], p. 15
Actants
Pas de C1
C1 non animé
You do overhear some odd
conversations there, though. I
heard an alarming one this very
evening. The Seven Sisters, p. 4
After a while, curiosity overcame
exhaustion and inertia, and heaved
me out of my chair, and I got up
and crossed to the window – and
behold, it was nothing more nor
less than a common wood pigeon.
The Seven Sisters, p. 61
Nous en arrivons enfin à over qui, avec ses 56 verbes, présente le tableau le plus complet de la "valence
sémantique". En effet, seules deux cases dans le tableau 65 ci-dessus restent vides. Pour le niveau 1, nous nous
attacherons essentiellement à l’examen de trois verbes : overflow, overshadow et overshoot. Tout d’abord, il
est intéressant de constater qu’à chaque fois, nous observons la concurrence d’un sens “littéral” : From deep
within the sinking caique came the muffled roar of rupturing fuel tanks: a flame-veined gout of oily black smoke
erupted from the engine-room and tha caique miraculously struggled back on even keel, her gunwales almost
awash, and then the hissing waters had overflowed and overcome [niveau 3] the decks and the twisting flames,
and the caique was gone, her slender masts sliding vertically down and vanishing in a turbulent welter of
creaming foam and oil-filmed bubbles. The Guns of Navarone, p. 61, et d’un sens “figuré” : While the stadium is
often overflowing with fans, Europe’s churches are emptying and being converted into bingo halls and mosques.
Time, July 5-12, 2004, p. 51; ‘Siena became a big medical centre. The Wehrmacht’s Medical Corps set up
several hospitals here and they were always full. Towards the end even they overflowed and several nunneries
and monasteries were requisitioned (…)’. The Veteran, p. 202; His enthusiam overflowing and infecting his
guests, he told them: ‘Fort Heritage will be an involving and deeply meaningful educational experience for
children and young people not only from Montana but, I expect, from the surrounding states. The Veteran, p.
358. D’autre part, nous remarquons que overshadow [“to throw a shadow over”] ne se trouve guère, dans notre
corpus, que dans des emplois “métaphoriques”168 : For all Reagan’s foreign policy successes, his final years
were overshadowed by scandal. Time, June 14, 2004, p. 36. Nous constatons d’ailleurs pour ce verbe, comme
pour beaucoup d’autres, un glissement vers le niveau 3 lorsque le sens "directionnel" d’origine se fait de plus en
plus ténu [cf. le sens 2. que donne Longman : to make appear less important] : « Unfortunately, the inherent
humor in the situation was overshadowed by the taxi dispatcher repeatedly hailing their cab over the radio.
"Voiture cinq-six-trois. Où êtes-vous ? Répondez ! " » The Da Vinci Code, p. 182. Enfin, le schéma transitif [<a,
overshadow, b>] permet à la fois un changement de thématisation et, d’une certaine façon peut-être, une plus
grande autonomie sémantique du verbe par rapport au niveau 1 : But the charges and countercharges over
Djindjic’s murder overshadowed the campaign. Time, June 28, 2004, p. 40. Cette "corrélation" entre le
168
Notons ainsi ce très bel exemple de Philip Roth, où overshadowing a une fonction “participiale”: Thinking,
yes, that’s why she left, to elude her mother’s fixed-forever overshadowing shadow, and that’s what blocks her
return, and now she’s exactly nowhere, in the middle, neither there nor here… The Human Stain, p. 277
169
Cahier du CIEL 2005-2006
sémantique et le syntaxique se retrouve avec un "préverbe" de la presse économique : overshoot169. Dans un cas,
il nous semble plutôt appartenir au niveau 1 : France and Italy also look likely to overshoot the 3% limit, but not
by enough to allow a fiscal easing. The Economist, June 28th, 2003, p. 29, tandis que dans l’autre cas
(changement d’actant [−animé] + diminution de valence syntaxique), le verbe nous semble davantage relever du
niveau 3 : Historically, exchange rates have tended to overshoot. The Economist, Sept. 20th, 2003 [A survey of
the world economy], p. 15. Un dernier verbe, très prolifique, qui oscille ainsi entre les niveaux 1 et 3 est
overlook : [to have or give a view of from above (niveau 1)] They were on a ridge in Belgium overlooking a
valley that was cut through by raildroad tracks. The Human Stain, p. 327; → [not to notice, miss (niveau 3)] He
had studied the advertising and arrived at the opinion that the smaller markets were being overlooked. The King
of Torts, p. 334. Le dernier exemple de “préverbe” de niveau 1 nous servira de transition avec le niveau 2 : He
liked them to admire him, but I’d be very surprised if he really overstepped the mark with anything other than a
smile or a pat on the back or an innuendo. The Seven Sisters, p. 276. Comme nous l’avons dit dans la deuxième
partie [cf. 3.2.3.], over est bien la trace d’une « transgression de frontière », celle-ci pouvant être de nature
"métaphorique" : Her flesh has eyes. Her flesh sees everything. In bed she is a powerful, coherent, unified being
whose pleasure is in overstepping the boundaries. In bed she is a deep phenomenon. The Human Stain, p. 31. Le
niveau 2 des "compound verbs" construits avec over ne présente pas d’originalités sémantiques particulièrement
remarquables, ne serait-ce que parce qu’ici, over est bien la trace du dépassement d’une "norme" : Andrea was
doing a magnificent job – if only he didn’t overdo it, leave his withdrawal till it was too late… The Guns of
Navarone, p. 286; But I’m not so fussy about dust and dirt as I used to be. And I liked her accumulation [Mrs
Jerrold’s] of treasures. It was good to be in a room with a history. Maybe I’ve overdone the stripping down.
Maybe I’ve thrown too much away. The Seven Sisters, p. 101. Là encore, nous remarquons la puissance
“syntaxique” de la particule: Why do the Joyce pilgrims – or any of the other questers in this issue – do all
this ?170 It’s easy to overthink the answer. As Itoi says, “sometimes you just have to hit the road.” Time, July 5,
2004, p. 4. Enfin, on y trouve plusieurs exemples de “phrasèmes” très intéressants : Mallory stood quite still,
watching him with expressionless face, cursing himself for his folly. He had overplayed his hand. The Guns of
Navarone, p. 201; ‘Mike, you know I seldom take Legal Aid Cases?’ ‘Seldom is good enough for me, sir.’ ‘But
now and again? Once a year say? Sort of paying one’s dues, good for the image?’ ‘Once a year is a good
average. No need to overegg the pudding, Mr Vee.’ The Veteran, p. 64. Après le niveau 2, encore
"compositionnel", le verbe overawe [OVER171 + AWE (1579)], formé par conversion [cf. Gothic agis = fear],
nous servira de transition entre les niveaux 1 et 3, puisqu’on y perçoit à la fois les éléments de départ (awe) et
d’arrivée (overcome), le verbe signifiant globalement : "to restrain, control, or repress by awe", ce qui est bien le
franchissement d’une frontière : Sally Hepburn joins in the chorus of disapprobation, though without much
conviction: she is somewhat overawed by such reckless boldness. The Seven Sisters, p. 199; The power of nature
is sometimes very calming, and this was a calming place, calling a halt to your trivial thinking without, at the
same time, overawing you with reminders of the nothingness of a life span and the vastness of extinction. The
Human Stain, p. 345. Dans ces deux exemples, le terme "source" n’est bien sûr pas directement "animé" (such
169
“to go or shoot too far or beyond, and miss: the train overshot the station”, Longman.
Titre de l’article: “The Roads Now Taken – It’s a secular age, but Europeans still go on QUESTS, TREKS
and PILGRIMAGES to test their limits and nourish their souls. A special report on what moves the Continent.”
171
“With the sense of overcoming, putting down, or getting the better of, by the action or thing expressed; in
vbs., as OVERAWE, -brave, -DARE; so in vbl. derivs.” The SOED.
170
170
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
reckless boldness, a calming place), mais le terme "but", lui, l’est (she, you). Nous terminerons ce panorama,
nécessairement incomplet, des compound verbs construits avec over en examinant, dans le tableau 65bis, la
valence "sémantique" de six verbes de niveau 3 (overcome, overlook, override, oversee, overtake et overwhelm).
Nous les avons choisis compte tenu de leur très grande abondance dans le corpus. Notons, en outre, que deux
d’entre eux (overcome et overlook) changent leur valence syntaxique ; en effet, tous les deux deviennent des
transitifs "directs", overcome provenant d’un verbe intransitif (come), et overlook d’un transitif indirect (look).
Overcome [Tableau 65bis]
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
To overcome the driver and his mate and bundle them
He knew the kind of obstacles that the Silks
C0 animé senseless into a ditch had taken seconds only, scarcely
themselves had had to overcome to achieve all that
ou activité more time than it had taken Miller to unscrew the
distinguished them as a model Negro family. The
humaine terminals of the heavy battery (…) The Guns of
Human Stain, p. 86
Navarone, p. 273
After a while, curiosity overcame exhaustion and
inertia, and heaved me out of my chair, and I got up
C0 non
A sudden crisis of confidence, the lack thereof,
and crossed to the window – and behold, it was
animé
overcame him. The Fourth Hand, p. 251
nothing more nor less than a common wood pigeon.
The Seven Sisters, p. 61
Overlook172
Actants
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
Sophie’s expertise in complex cryptanalysis had
C0 animé
caused her to overlook simplistic word games, and
ou activité
yet she knew she should have seen it. After all, she
∅
humaine
was no stranger to anagrams – especially in English.
The Da Vinci Code, p. 106
C0 non
∅
∅
animé
173
Override
Actants
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
(…) following breakfast, he phoned his lawyer,
Langdon seemed hesitant, as if his own academic Nelson Primus, and that afternoon went down to
C0 animé
curiosity were threatening to override sound judgment Athena, overriding Primus’s suggestion that he
ou activité
and drag him back into Fache’s hands. The Da Vinci forget about it, prevailed on him to write, as follows,
humaine
Code, p. 110
to Delphine Roux at the college: (…) The Human
Stain, p. 54
C0 non
Yet what Irma now perceived in Dr Zajac overrode
∅
animé
all this. The Fourth Hand, p. 56
Oversee
Actants
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
U.S. officials fear more attacks could be on the way,
As he tells the story, he discovered a mukhabarat officer
C0 animé
in part because al-Muqrin had overseen a propaganda
in Bucharest who had two useful qualities: he oversaw
ou activité
campaign on the Internet encouraging Saudis to take
the regime’s East European agents, and he had a
humaine
up arms and providing how-to manuals for targeting
weakness for prostitutes. Time, October 20, 2003, p. 30
Westeners. Time, June 28, 2004, p. 16
The Institut National des Appellations d’Origine
Tenet turned the mood around. Within the directorate of
(INAO), the French authority that oversees wines that
operations, which oversees human intelligence, he
C0 non
bear the appellation contrôlée imprimatur, prohibits
brought back an esprit de corps and a modicum of the
animé
such practices as adding flavorings or aromas and
adventurousness that is necessary to get useful
restricts the use of chemicals. Newsweek, October 6,
information. Time, June 14, 2004, p. 48
2003, p. 55
Overtake
Actants
C1 animé ou activité humaine
C1 non animé
‘He may try to ride along the grass edging the
highway to avoid the high country on either side. As
Mallory had badly miscalculated the time it would
C0 animé
soon as the blockage on the Interstate is clear, our
require to overtake the others ; over an hour had
ou activité
boys need to race down here, overtaking everything
elapsed since Brown had left him, and still there were
humaine
in their path, and stake out the road at the state line. If
no signs of the others. The Guns of Navarone, p. 126
he appears, they know what to do.’ The Veteran, p.
427
Actants
172
173
Au niveau 3, overlook peut avoir deux sens: 1. not to notice ; miss ; 2. to pretend not to see ; forgive ;
“to take no notice of (another person’s orders, claims, etc.). Longman Dictionary.
171
Cahier du CIEL 2005-2006
C0 non
animé
Deep in the victory, in the magic, in the ecstasy of that
last punch and of the sweet flood of fury that had broken
out and into the open and overtaken him no less than its
victim, Coleman said – almost as though he were
speaking in his sleep rather than aloud in the car as he
replayed the fight in his head – "I guess I was too quick
for him, Doc." The Human Stain, p. 102
Actants
C1 animé ou activité humaine
Steering the unwieldy old caique had become difficult
in the extreme: with the seas fine on the starboard
quarter she had yawed wildly and unpredictably
through a fifty degree arc, but at least her seams had
been tight then, the rolling waves overtaking her in
regular formation and the wind settled and steady
somewhere east of south. The Guns of Navarone, p.
81
Overwhelm
"Well, she was frightened. She was close to not saying
C0 animé anything, you know. Starr overwhelmed her. eleven
ou activité guys in the room with her at that hotel? Hitting on her?
humaine It was a gang bang. It was a gang tape that Starr staged
there at that hotel.” The Human Stain, p. 147
C0 non
animé
She is thinking of her husband, Eugene, who had in their
early days encouraged her to write, though his
ebullience and energy had soon overwhelmed her and
silenced her. The Seven Sisters, p. 170
C1 non animé
The British historian hoped the touch of the Grand
Master’s cryptex would make Langdon fully grasp the
magnitude of its contents, coaxing his academic
curiosity to overwhelm all else, forcing him to realize
that failure to unlock the keystone would mean the
loss of history itself. The Da Vinci Code, p. 451
There was Wallingfors’s stricken face. He dropped to
his knees, his forearm spurting blood. His
handsomeness was overwhelmed by his pain, but
such was Wallingford’s effect on women that a
drunken, jet-lagged mother and her scarcely less
damaged daughter felt their arms ache. The Fourth
Hand, p. 43
Ce tableau est très instructif d’un point de vue cognitif : 1. il est difficile pour overlook de fonctionner autrement
que selon le schéma de lexis <ξ0 (animé), π, ξ1 (non animé)> : The soldiers will have one bunkhouse, the
civilians the other. I assure you, no detail has been overlooked. The Veteran, p. 360; What can be and is easily
overlooked is that the American government, despite its supposed reckless market-fundamentalism, actually
spends more than $90 billion of the federal budget each year on handouts to business (…), The Economist, June
28th 2003 [A survey of capitalism and democracy], p. 13; 2. il est également peu probable de trouver le schéma
de lexis suivant pour override: <ξ0 (non animé), π, ξ1 (animé)>, l’exemple suivant ayant des “arguments” que
nous qualifierions d’éléments appartenant au domaine "humain" : "Our preconceived notions of this scene are so
powerful that our mind blocks out the incongruity and overrides our eyes." The Da Vinci Code, p. 263 ; il en va
de même dans cet exemple tiré de la presse économique, où la première place (ξ0) du prédicat complexe :
"override market forces" se voit nécessairement, en structure profonde, instanciée par un argument ayant le trait
"animé" : That’s why flawed energy policies, such as trying to override market forces by rushing to expand
supplies or mandating big fuel efficiency gains, could do harm. BusinessWeek, February 24, 2003, p. 48. Ainsi,
ces contraintes de surface nous renseignent sur la valeur "notionnelle" de chaque "compound verb", qui,
naturellement, s’appuie sur une double variable : d’une part le contenu "notionnel" du verbe support, et d’autre
part sur la valeur intrinsèque de la "particule préverbée". On peut sans doute postuler que les arguments du
"compound verb" s’élargissent « sémantiquement », alors que celui-ci se voit immergé dans le foisonnement des
formes et des schémas possibles que rencontrent les unités de langue en discours. Si l’on rencontre assez souvent
la forme passive avec overcome : He presumed she too was overcome with joy. The Veteran, p. 410; He roamed
the Quarter, taking in not the bars and strip clubs but the antique shops and galleries, though he bought nothing
because he was overcome with the urge to hoard his money. The King of Torts, p. 172, la voix active est tout
autant productive, allant d’un C0 très “concret”: He had begged Mallory to be allowed to remain where he was,
to hold off the Alpenkorps when they had overcome Stevens and reached the end of the valley, but Mallory had
roughly refused him permission. The Guns of Navarone, p. 243.; (he [Ray Charles] overcame a 20-year heroin
habit and fathered 11 children), Time, June 21, 2004, p. 68, à un C0 beaucoup plus “abstrait”: After a while,
172
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
curiosity overcame exhaustion and inertia, and heaved me out of my chair, and I got up and crossed to the
window – and behold, it was nothing more nor less than a common wood-pigeon. The Seven Sisters, p. 61.
Ainsi, overcome (= l’emporter sur, surmonter des obstacles) se voit la possibilité d’être construit de quatre
façons différentes, selon que ξ0 et/ou ξ1 sont, chacun, "±animés", ceci n’étant possible que grâce au changement
de statut syntaxique que permet la particule over, marqueur de « transgression de frontière » par rapport à une
norme donnée, d’où peut-être son omniprésence dans le tableau qui suit. Il est en effet temps maintenant de
tenter de faire un bilan de cette étude, nécessairement incomplète, de la « valence sémantique » des « compound
verbs ». Pour ce faire, nous présentons tout d’abord un récapitulatif des cas recensés :
"Compound
Verbs"
Niveau 1
Niveau 2
Niveau 3
Particules préverbées « attestées » dans les diverses combinaisons sémantiques : [Tableau 66]
Compound verb
Compound verb « transitif »
↓Nature
des
« intransitif »
actants→
Pas de C1
C1 animé
C1 non animé
C0 animé / activité Off, In, Up, Under, Out,
Up, Out, Over;
By, Under, Over:
humaine
Over;
C0 non animé
Up, Under, Over;
By, Up, Over;
∅
C0 animé / activité
Down, Up, Under, Out,
On, Up, Under, Over;
Up, Under, Out, Over;
humaine
Over;
C0 non animé
On, Under, Over;
Out, Over;
Out,
C0 animé / activité
By, Off, Down, Up, Under, Off, Down, Up, Under,
Back, Over;
humaine
Out, Over;
Out, Over;
C0 non animé
Off, Back, Out, Over;
In, Up, Under, Out, Over;
Up, Under, Out, Over;
Nous pouvons, à la lecture du tableau 66, faire les observations suivantes:
-
le tableau 66 ne présente qu’une seule case vide ; elle se situe en Niveau 1 : aucune particule
n’instancie le cas « C0 non-animé/C1 animé ».
-
Une seule case apparaît avec une seule particule ; il s’agit de out qui est la seule à construire le cas
suivant : « Niveau 2, C0 non-animé/C1 non-animé » [cf. Sparkling whites made there [in England] have
outscored some of the classiest champagnes at international blind tastings. Newsweek, October 6,
2003, p. 52]
-
Deux cases ne fonctionnent qu’avec deux particules ; il s’agit de 1. Niveau 2, « C0 non-animé/C1
animé » (out et over) ; 2. Niveau 3, « C0 animé/C1 = ∅ » (back et over).
-
Toutes les autres cases (soit 14 sur 18 [ou 77,77%]) ont au moins trois particules, et jusqu’à sept
particules. A noter qu’aucune case ne contient les 10 particules du système.
-
Enfin, nous remarquons une très nette « augmentation » des cas attestés entre les niveaux 1 et 3 :
a) niveau 1 : 18 particules entrent dans les divers « schémas actanciels ».
b) niveau 2 : 19 particules entrent dans les divers « schémas actanciels ».
c) niveau 3 : 28 particules entrent dans les divers « schémas actanciels ».
A partir de ces données, il nous semble intéressant de rappeler ici ce que nous disions dans notre conclusion de
l’étude de la valence sémantique des "phrasal verbs"174 (voir également 2.1.3. ci-dessus de la présente étude
174
"Nous avons donc recensé toutes les combinaisons attestées dans notre corpus, à partir de nos deux grilles, « syntaxique »
et « sémantique » [tableaux 29 et 30], ce qui nous conduit au résultat suivant :
Combinaisons actantielles attestées dans notre corpus :Phrasal VerbsInOutDownUpOverOffOnNiveau
16+6+5+6+4+6+4+Niveau 2∅6+3+6+4+4+6+Niveau 33+4+4+4+5+5+4+Naturellement, les cas les plus intéressants sont les
incompatibilités sémantiques avec telle ou telle particule, comme l’indique le tableau ci-dessous, où l’on perçoit que plus la
particule est "directionnelle", plus les combinaisons actancielles sont larges, et qu’inversement, plus la particule est
"notionnelle", plus le champ actanciel est réduit :
Particules « non attestées » dans les diverses combinaisons sémantiques :Phrasal Verbs↓Nature des
actants→Phrasal verb « intransitif »Phrasal verb « transitif »Pas de C1C1 animéC1 non animéNiveau 1C0 animé
/ activité humaineToutes particules attestéesToutes particules attestéesToutes particules attestéesC0 non
173
Cahier du CIEL 2005-2006
comparative). Bien entendu, nous avions dans un cas (les phrasal verbs) la prise en compte de 7 particules, alors
que nous étudions ici les 10 particules qui contribuent à la formation des compound verbs, mais les résultats
d’une mise en parallèle n’en seront que plus intéressants, les cas étant plus nombreux pour les « phrasal verbs » :
[Tableau 67] Comparaison de la « valence sémantique » des deux systèmes verbaux :
Niveaux/Verbes composés
« Phrasal verbs »
« Compound verbs »
Niveau 1
36 cas
18 cas
Niveau 2
29 cas
19 cas
Niveau 3
29 cas
28 cas
D’emblée nous remarquons une « inversion d’orientation » ("Phrasal Verbs" = 36 cas [N1] → 29 cas [N3] //
"Compound Verbs" = 18 cas [N1] → 28 cas [N3] ) entre les deux systèmes [cf. la note de bas de page n° 174 cidessous], mais les choses deviennent encore beaucoup plus intéressantes quand on entre dans les détails :
-
le niveau 1 est beaucoup plus fourni avec les "phrasal verbs", et l’équilibre entre les deux lignes « C0
animé versus C0 non-animé » [cf. tableau 66] semble un peu mieux respecté avec les "phrasal verbs".
-
le niveau 2 présente un assez grand « parallélisme » entre les deux systèmes ; la seconde ligne [« C0
non-animé »] est beaucoup moins fournie dans les deux cas ; par rapport aux « phrasal verbs », les
« compound verbs » conservent on (intr.), out (tr.), et introduisent over et under.
-
Le niveau 3 est « proportionnellement » plus fourni avec les « compound verbs » qui gardent un grand
équilibre entre les deux lignes [« C0 animé versus C0 non-animé »], ce qui n’est pas du tout le cas avec
les « phrasal verbs », comme le montre bien le tableau 68 :
[Tableau 68] Particules « attestées » dans les diverses combinaisons sémantiques des « phrasal verbs »175 :
"Phrasal Verbs" Nature des actants
Phrasal verb
Phrasal verb « transitif »
« intransitif »
Pas de C1
C1 animé
C1 non animé
Niveau 3
C0 animé / activité
Toutes particules
Toutes particules
Toutes particules attestées
humaine
attestées
attestées
Out, Down, Up, Over,
C0 non animé
Over, Off;
Aucune particule
Off, On;
Particules préverbées « attestées » dans les diverses combinaisons sémantiques des « compound verbs » :
"Compound
Nature des actants
Compound verb
Compound verb « transitif »
Verbs"
« intransitif »
Pas de C1
C1 animé
C1 non animé
Niveau 3
C0 animé / activité
By, Off, Down, Up, Under, Off, Down, Up, Under,
Back, Over;
humaine
Out, Over;
Out, Over;
C0 non animé
Off, Back, Out, Over;
In, Up, Under, Out, Over;
Up, Under, Out, Over;
Ceci signifierait que, du point de vue de l’étendue ou de la richesse de la « valence sémantique », le « compound
verb » fonctionne davantage en niveau 3, ce qui lui permet alors d’étendre sa « configuration actancielle », d’où
cette omniprésence d’actants plus « abstraits » que nous avons relevée presque systématiquement au cours de
cette section 5 ; or, ceci n’est justement pas le cas du "phasal verb" qui , lui, présente une « valence sémantique »
plus diversifiée au niveau 1. En outre, nous nous rappelons que nous avons établi une distinction supplémentaire
au sein des « phrasal verbs » ; en effet, alors que la stabilité de « valence syntaxique » permet un plus large
éventail de la « valence sémantique », le changement de valence syntaxique restreint cette possibilité [cf. thèse,
animéONOVER, ONDOWN, UP, OVERNiveau 2C0 animé / activité humaineIN, DOWNININC0 non
animéININ, DOWN, OVER, OFFIN, DOWN, OVER, OFFNiveau 3C0 animé / activité humaineToutes
particules attestéesToutes particules attestéesToutes particules attestéesC0 non animéININ, OUT, DOWN, UP,
ONIN, OUT, DOWN, UP, OVER, OFF, ON(…)" M. Simon, thèse (op. cit.), [3.3.3.], p. 226
175
Rappel : dans notre thèse sur les « phrasal verbs », nous avons travaillé à partir de sept particules : In, Out,
Down, Up, Over, Off, On.
174
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
op. cit. p. 227 et ci-dessus 2.1.4.]. Qu’en est-il des « compound verbs », sachant que les cas de changement
syntaxique [augmentation et diminution] sont de toute façon beaucoup plus rares [cf. section 3] ? Considérons le
tableau 69 (ci-dessous), dans lequel nous avons rassemblé plusieurs paramètres étudiés jusqu’ici :
Paramètres cumulatifs des « compound verbs » [Tableau 69]
Particules Niveaux Combinaisons actancielles “attestées”176 Valence « syntaxique »177
(=)
(+)
(−)
BY
1
2
3
∅
∅
2
∅
∅
∅
∅
3
1
2
∅
∅
OFF
1
1
∅
∅
∅
2
∅
∅
∅
∅
3
3
12
∅
∅
BACK
1
∅
∅
∅
∅
2
∅
∅
∅
∅
3
2
5
∅
∅
ON
1
∅
∅
∅
∅
2
2
15
∅
∅
3
∅
∅
∅
∅
IN
1
1
6
∅
∅
2
∅
∅
∅
∅
3
1
1
∅
∅
DOWN
1
∅
∅178
∅
∅
2
1
3
∅
∅
3
2
9
∅
∅
UP
1
4
14
1
∅
2
3
4
1
∅
3
4
26
1
∅
UNDER
1
3
12
∅
∅
2
4
32
∅
∅
3
4
29
16(+)
∅
OUT
1
2
22
1
∅
2
4
39
7
∅
3
5
19
2
∅
OVER
1
5
23
24
∅
2
5
49
4
∅
3
6
77
39
1
Plusieurs différences remarquables avec les « phrasal verbs » se dégagent du tableau 69 :
1.
Si le changement de « valence syntaxique » est à peu près également réparti entre les trois niveaux
fonctionnels du « phrasal verb »179, tel n’est pas le cas pour les « compound verbs » : il n’y a aucune
diminution de valence au niveau 1, mais seulement au niveau 2 [UP] et niveau 3 [BACK et OVER],
avec le très faible nombre d’occurrences que nous savons [≈ 1,4% du corpus]. Quant à l’augmentation
de valence [≈ 19% du corpus], nous la trouvons au niveau 1 [OVER (essentiellement)], au niveau 2
[OUT et OVER], et au niveau 3 [IN, UP, UNDER, OUT et OVER].
2.
Or, bien que les cas de changement de valence syntaxique soient beaucoup plus restreints, la diversité
actancielle des « compound verbs » n’en est pas moins très « large »180, selon, bien entendu, le
sémantisme « notionnel » du verbe. C’est ainsi le cas avec IN3 [a restraining order is going to inflame
him, P. Roth], UP3 [That men, women and children uprooted by the war and ethnic cleansing will
die…, Time], UNDER3 [This work is undergoing diagnostic tests… D. Brown], OUT2 [In America,
176
Rappel : D’un point de vue formel, 6 combinaisons sémantiques possibles avec les actants.
175
Cahier du CIEL 2005-2006
the process is proving a little slow, but it is under way and is certainly outpacing the Japanese
precedent. The Economist, June 28th 2003, p. 8], OUT3 [But in a hardball application of Russia’s laws
176
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
that outraged181 Browne and spooked other foreign investors, (…), BusinessWeek, February 24, 2003,
p. 21], OVER3 [Historically, exchange rates have tended to overshoot, The Economist; After a while,
curiosity overcame exhaustion and inertia (…), M. Drabble], etc. Bref, dans l’ensemble, non seulement
c’est plutôt au niveau 3 que nous rencontrons les cas les plus « riches », du double point de vue
« quantitatif et qualitatif », mais aussi, les « compound verbs » ne semblent pas avoir les mêmes
contraintes que les « phrasal verbs », dont le bouleversement syntaxique entraîne nécessairement un
retour vers une configuration actancielle plus « canonique » [cf. ci-dessus 2.1.3.5.]
3.
Il faut enfin noter la situation particulière de trois particules : under, out et over, qui obtiennent
d’excellents résultats, sur le plan de la « valence sémantique », au niveau 2 (=) [c’est-à-dire, avec
stabilité de valence], de par leur fonction « modale » d’opérateurs de « prédication comparative ».
Trois conclusions peuvent être tirées de cette étude de la « valence sémantique » du compound verb. Tout
d’abord, nous avons observé une très grande richesse du niveau 3, ce qui correspond en même temps à des
données purement d’ordre quantitatif de notre corpus. Ensuite, nous avons vu que le « bouleversement
syntaxique » n’implique pas tout à fait les mêmes contraintes sémantiques pour les particules qui y participent
(rappelons que by, off, on et down en sont exclues). Enfin, cette souplesse du « champ actanciel » au sein du
"compound verb" correspondrait à une plus grande lexicalisation, du moins pour le niveau 3, des opérations de
"concentration prédicative", que cela n’est le cas pour le "phrasal verb". La « lexicalisation » est bien à l’œuvre
dans chacun des deux systèmes concurrents des verbes complexes anglais, mais si la « compositionnalité » du
phrasal verb lui permet d’expérimenter une plus large configuration actancielle, c’est exactement l’inverse qui
se passe pour le compound verb : c’est au niveau 3 que l’on rencontre les schémas actanciels les plus diversifiés.
Ainsi, le phrasal verb [« Verbe + Particule »] tend vers le niveau 3, alors que le compound verb [« Particule +
Verbe »] semble l’avoir déjà atteint, même si la langue n’a pas oublié que le « préverbe » au départ, avait une
double valeur, directionnelle et aspectuelle, d’où le regain d’intérêt pour cette forme verbale plus « lexicalisée ».
177
Cahier du CIEL 2005-2006
CONCLUSION GÉNÉRALE
Parvenu au terme de ce travail, posons nous une question bien prosaïque : pourquoi y a-t-il des dictionnaires
consacrés aux phrasal verbs, et quasiment pas aux compound verbs ? N’en va-t-il pas d’ailleurs de même des
grammaires ? Si seuls les phrasal verbs font l’objet de dictionnaires, et qu’ils bénéficient d’un chapitre dans les
grammaires, c’est sans doute que lexicologues et grammairiens perçoivent encore, à travers leur discontinuité
syntagmatique [V…(C1)…Part.], les traces de relations syntaxico-sémantiques élaborées en structure profonde.
En revanche, le processus de "lexicalisation", favorisé par l’univerbation (soudure au verbe), a, dans beaucoup
de langues, figé les éléments préverbés, lesquels sont souvent devenus « inanalysables » [cf. forget, understand,
become]. D’ailleurs, combien de francophones perçoivent la préverbation dans le mot "Avent" [ad-ventus] ? Et
pourtant, beaucoup de ces particules d’origine directionnelle continuent d'être grammaticalement "vivantes" en
anglais moderne, et jouent un rôle véritable de « mise en relation » dans la construction de l'énoncé. Dans leur
évolution depuis le Moyen Anglais, les compound verbs ont connu soit une mutation vers les phrasal verbs, soit
un passage vers des formes substantivées ou participiales. Ceux qui demeurent aujourd’hui se voient attribuer
des fonctions spécifiques : 1. ou bien une évolution assez générale vers le niveau 3 de "non compositionnalité" ;
2. ou bien une autre évolution, à travers trois particules : out, under et over, vers le niveau 2, où s’est installée
une opération "modale" de prédication comparative. Si les "compound verbs" ont quelques points communs
avec les "phrasal verbs" (3 différents niveaux de "compositionnalité", glissement vers des procès d’achèvement
178
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
au niveau 3), les différences 182 avec ces derniers sont multiples : 1. tout d’abord dans l’ordre d’importance que
chaque système accorde aux particules communes ; pour le phrasal verb, les trois premières particules sont
respectivement : out, off et up ; pour le compound verb, ce sont : under, out et over ; notons que toutes les
"particules" sont représentées au niveau 3, sauf on ; 2. sur le plan de la "valence syntaxique", nous avons noté
pour le compound verb un nombre bien moins important de cas de changement de valence, et à cet égard, seule
l’augmentation de valence est véritablement pertinente (≈19%) : (in, up), et surtout, par ordre croissant
d’importance : under, out et over ; 3. sur le plan de la valence sémantique, la propension du compound verb à
construire de nombreux cas de niveau 3 lui donne une valence sémantique quasiment inverse de celle des
phrasal verbs. En effet, moins le verbe préverbé est "compositionnel", plus la configuration actancielle semble
large, si bien que l’on trouve de nombreuses particules en niveau 3, dans les combinaisons actancielles les plus
diverses, ce qui n’était pas tout à fait le cas avec les phrasal verbs. En fait, la "concentration prédicative" du
compound verb s’avère beaucoup plus lexicalisée que celle du phrasal verb. Cependant, la préverbation est loin
d’être un système fermé en anglais contemporain. La langue y a recours (et sans doute de plus en plus ?) 1. pour
des raisons de lexicalisation ou sédimentation prédicative (downplay) ; 2. lorsque la particule "directionnelle"
est davantage appréhendée comme un point de départ que comme un point d’arrivée (outsource, upload,
download). En réalité, loin d’être exhaustive, cette étude pourrait être l’amorce d’une double réflexion sur : 1. la
nominalisation des compound verbs ; 2. les conditions d’apparition des nouveaux compound verbs (comme la
transformation des formes nominales complexes en verbes préverbés [outcrop]). Ainsi, le système complexe de
verbes composés en miroir qu’a mis en place la langue anglaise, et qu’elle conserve jusqu’à nos jours, lui fournit
un remarquable outil de « concentration syntaxique », dont le rôle est de "lexicaliser" des relations sous-jacentes
complexes, grâce à ce remarquable outil "prédicatif" qu’est la particule adverbiale, ou "verbale", de localisation.
ANNEXES
1. Schéma résumé des diverses « fonctions » du Phrasal Verb
2. Corpus de deux dictionnaires [Corpus A des « Compound verbs »]
3. Préfixes ou « préverbes » de l’anglais.
4. Nombre d’occurrences relevées dans le corpus B des « compound verbs », selon nos
critères d’analyse "syntaxico-sémantique" définis au chapitre 1.
179
Cahier du CIEL 2005-2006
5. Tableaux comparatifs des deux types de « verbes complexes »
180
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
ANNEXE 1
Schéma résumé des diverses « fonctions » du Phrasal Verb [Tableau 70]
(ou le « phrasal verb » comme point d’aboutissement de plusieurs relations prédicatives sous-jacentes et porteur
d’opérations de « localisation » externe ou interne) :
Le verbe peut être d’origine nominale
ou adjectivale ("conversion" syntaxique).
Transformation d’un verbe intransitif en
schéma transitif, et inversement.
(la particule adverbiale pouvant
modifier la valence du verbe). Il peut
enfin y avoir "transfert d’objet".
Soudure avec le Verbe
Création d’"Expressions
Idiomatiques"
PARTICULE
(fonction adverbiale ou prédicative)
Valeur « notionnelle »
SUJET (C0)
VERBE
"Aspectuomodale"
Intensive + ou −
[OBJET]
(C1)
Directionnelle (incidence sur la
relation prédicative ou l’un des
actants, sauf si elle est adjunct)
Opération de localisation
1. ∈ GP (origine prépositionnelle)
avec effacement du Nom ou GN ou
2. ∈ Contexte « préconstruit »
(relation « inter-propositionnelle »)
Le rôle de la particule peut être double : 1. Spécification du prédicat (valeurs aspectuo-modales ou
« intensives ») ; 2. Spécification du C0 ou C1 (valeurs de changement de position/localisation ou
changement d’état) [ Parfois, la particule est un simple repère du prédicat → to dine/eat/sup out (= adjunct)]
L’opération de localisation dont la particule est la trace peut être ou bien 1. Situationnelle (∈ GP effacé) ou
ANNEXE
3 « inter-propositionnelle »).
2. Contextuelle, avec opération de dérivation (∈ relation préconstruite
de nature
181
Cahier du CIEL 2005-2006
ANNEXE 2: Corpus de deux dictionnaires183 [Corpus A des « Compound verbs »]
BACK
Backbite
Backcomb
Backcross
Backdate
Backfill
Backfire
Backpack
Backpedal
Backslide
Backspace
Backstiches
Backstop
Backstroke
Backtrack
BY
Bypass
DOWN
Downgrade
Download
Downplay
Downsize
Downshift
UP
Upraise
Uprear
Uprise
Uproot
Uprouse
ON
Oncoming (adj)
Onglide (N)
Ongoing (adj)
Onlooker (N)
Onrush (N)
Onset (N)
Upbraid
Upbuild
Upchuck
Update
Upend
Upgrade
Upheave
Uphold
Upholster
Uplift
Inaugurate
Inbreathe
Inbreed
Incandesce
Incapsulate
Incarcerate
Incardinate
Incarnate
Incase
Incense
Incinerate
Incise
Incise
Incite
Incline
Inclose
Include
Incorporate
Incrassate
Increase
Incriminate
Incrust
Incubate
Inculcate
Inculpate
Incur
Incurve
Indemnify
Indent
Index
Indicate
Indict
Indite
Indoctrinate
Indorse
Induce
Induct
Indue
Indulge
Induplicate
Indurate
Indwell
Inearth
Inebriate
Infect
Infer
Infest
Infiltrate
Infix
Inflame
Inflate
Inflect
Inflict
Influence
Infold
Inform
Infringe
Infuriate
IN
Infuse
Ingather
Ingeminate
Ingest
Ingraft
Ingrain
Ingratiate
Ingulf
Ingurgitate
Inhabit
Inhale
Inherit
Inhibit
Initial
Initiate
Inject
Inlace
Inlay
Inmesh
Innervate
Innovate
Inoculate
Input
Inquire
Insalivate
Inscribe
Inscroll
Inseminate
Insert
Inset
Insheathe
Insinuate
Insist
Insnare
Insoul
Inspan
Inspect
Insphere
Inspire
Install
Instance
Instar
Instate
Instigate
Instil
Institute
Institutionalize
Instruct
Insufflate
Insulate
Insult
Insure
Intend
Intensify
Inter
Intern
Inthrall
Intimidate
Intone
Intreat
Intrench
Intrigue
Intrude
Intrust
Intuit
Intwine
Inundate
Inure
Inurn
Invade
Inveigh
Inveigle
Invent
Invert
Invest
Investigate
Invigilate
Invigorate
Invite
Invocate
Invoice
Invoke
Involve
Outbalance
Outbid
Outfox
Outgas
OUT
Outmanoeuvre
Outmatch
Outreach
Outride
Outstand
Outstare
182
Upset
Upspring
Upstage
Upstart
Upsurge
OFF
Offload
Offset
Upsweep
Upswell
Upswing
Uptilt
Upturn
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Outbrave
Outclass
Outcrop
Outcross
Outdistance
Outdo
Outdraw
Outface
Outfit
Outflank
Outfoot
Outgeneral
Outgo
Outgrow
Outguess
outHerold
Outlast
Outlaw
Outlay
Outline
Outlive
Outman
Outmigrate
Outnumber
Outpace
Outperform
Outplay
Outpoint
Outpour
Output
Outrage
Outrange
Outrank
Outrival
Outroot
Outrun
Outsell
Outshine
Outshoot
Outsit
Outsmart
Outsoar
Outspeak
Outspread
Outstay
Outstretch
Outstrip
Outtalk
Outthink
Outvote
Outwear
Outweigh
Outwit
Outwork
Overact
Overarch
Overawe
Overbalance
Overbear
Overbid
Overblow
Overbook
Overbuild
Overburden
Overbuy
Overcall
Overcapitalize
Overcast
Overcharge
Overcloud
Overcome
Overcompensate
Overcrop
Overcrowd
Overdevelop
Overdo
Overdraw
Overdress
Overdye
Overeat
Overegg
Overestimate
Overexert
Overexpose
Overextend
Overflow
Overfly
Overgrow
Overhang
Overhaul
Overhear
Overheat
Overindulge
Overjoy
Overlap
Overlay
OVER
Overleap
Overlie
Overlive
Overload
Overlook
Overmaster
Overmatch
Overpass
Overpay
Overplay
Overpopulate
Overpower
Overprint
Overproduce
Overprotect
Overrate
Overreach
Overreact
Override
Overrule
Overrun
Overscore
Oversee
Oversell
Overset
Oversew
Overshade
Overshadow
Overshoot
Oversimplify
Overslaugh
Oversleep
Overspend
Overspread
Overstate
Overstay
Overstep
Overstock
Overstrain
Overstride
Overstudy
Overstuff
Oversubscribe
Oversupply
Overtake
Overtask
Overtax
Overthrow
Overtop
Overtrade
Overtrain
Overtrump
Overturn
Overuse
Overvalue
Overwatch
Overwear
Overweigh
Overwhelm
Overwind
Overwinter
Overwork
Overwrite
Underachieve
Underact
Underbid
Underbuy
Undercapitalize
Undercharge
Undercut
Underdevelop
Underdo
Underdress
Underestimate
Underexpose
Underfeed
Underfund
Undergird
Undergo
Underlap
Underlay
UNDER
Underlet
Underlie
Underline
Undermine
Undernourish
Underpay
Underpin
Underplay
Underproduce
Underprop
Underquote
Underrate
Underrun
Underscore
Undersell
Undershoot
Undersign
Understand
Understate
Understock
Understudy
Undersubscribe
Undertake
Undervalue
Underwhelm
Underwrite
183
Cahier du CIEL 2005-2006
ANNEXE 3: Préfixes ou « préverbes » de l’anglais
Webster’s New World Dictionary of the American Language:
By (prefix) : 1. close by, near ; 2. side; 3. on the side, secondary;
In (prefix); 1. in, into, within, on, toward; 2. intensive in some words of Latin origin (cf. instigate);
Out (prefix); 1. outside, external; 2. going away or forth; 3. better, greater, or more than;
Over (prefix); 1. above in position, outer, upper, superior; 2. passing across or beyond; 3. denoting a movement downward
from above; 4. excessive, too much, beyond the normal;
Under (prefix); 1. beneath, below; 2. in an inferior or subordinate position or rank: 3. too little, below normal or standard;
Up (prefix); a combining form meaning up (upgrade, uphill)
The Shorter Oxford English Dictionary (qui qualifie les préfixes d’adverbes):
Back-, in comb. is used in many relations, substantive, adjective, and adverbial (rarely verbal), and the combs. are usually
self-explanatory. The use of the hyphen is often optional, especially when back can be viewed as an adj.
By- in composition: II. Compounds in which by- has an advb. force (with senses ‘beside, past’, as by-stroller, by-flown, etc.)
For Down- in comb., see DOWNCAST, DOWNCOME, etc.
In-, pref (1), the prep. and adv. IN, in comb. with vbs., vbl. derivs., and other words. In OE. the adv. inn, in, was freely used
in collocation with vbs. of motion or change of state. In the infinitive the adv. generally stood before the vb., and in derived
vbl. sbs. and adjs. always so. In this position the adv. came at length to be written in comb. with the vb.; hence, many regular
compounds with stress on in- thus incoming, income, incomer, indweller, inlet, insight, etc. Other formations, in which the
prefix usually has the sense ‘in, within, internal’, are inborn, inside, inward, etc.
In- pref.(2), repr. L. in- adv. and prep., used in com. with vbs. or their derivatives, less commonly with other parts of speech,
with the senses ‘into, in, within; on, upon; towards, against’, sometimes expressing onward motion or continuance,
sometimes intensive, sometimes transitive, and in other cases with no appreciable force.
Off-, prefix. In earlier times written of- (see OF- pref. 2)184. In verbs, the stress is now usu. upon the root; in the other classes
(2-4) on off-. → With vbs., off- (ME. of-) enters into quasi-combination, chiefly as a separable particle, like G. ab- in abreisen, ab-schreiben, etc. In the pples, the adv. is still sometimes put first, and is then sometimes hyphened to the vb. Late
examples are off-drive, off-load, etc.
On-, prefix, unstressed form of OE. an, on ON, adv., prep., in comb. with verbs and their derivs., and sometimes with other
sbs. 1. Old verbal compounds, as onendwan to recognize, ACKNOW. 2. Later verbal compounds or collocations of adv. and
verb; as †on-become, to befall, happen; on-draw, to draw on; †on-take, to take on, assume, behave; etc. In these the union
of elements is incomplete, though less so in the inf. and pples. 3. With pr. and pa. pples. forming adjs., as on-carrying (=
carrying on), etc. 4. With vbl. sbs. and nouns of action, forming sbs. (sometimes concrete), as on-bringing (= bringing on),
etc., (which can be formed at pleasure); on-go, going on, progress, advance; on-roll, etc.; also on-goer, etc. See also ONLOOKER, etc.
Out- in comb. forming verbs. (Stress on the second element.) I. Separable or syntactic combinations. (In ME. prop. two
words; in mod. use, more or less, habitual nonce-wds., made up each time). I. With intrans. vbs., in the same sense as the
simple vb. followed by out. as OUTBREAK, outflash, outflow, outgive, etc. late ME. 2. With trans. vbs., in the same sense as
the simple vb. followed by out. a. With the force of: Out, away, out of existence; out of a socket or place, loose; outward, so
as to project; forth; into the open, into manifestation; as OUTBEAR, out-cast, OUTPOUR, etc. b. With the force of
‘completely, thoroughly’, ‘to a finish’; as OUTPLAY; also out-tire, etc. late ME. 3. Forming trans. vbs. with the sense ‘to put
or drive out by means of’ the action expressed in the simple vb. (cf. bow out, crowd out, etc.); as outhiss, outjeer, outjest.
II. Compound vbs. in out-, with the trans. force of exceeding or going beyond some thing or person in some action. *Formed
on verbs. 1. To pass beyond, exceed (a defined point, a limit in time, space, degree, etc.), by or in the action expressed by the
simple vb.; as OUTGROW (2), OUTLAST, OUTPASS, out-reign, OUTRUN, etc. 1603. 2. To surpass, excel or outdo (a
person, etc.) in the action of the simple vb. The number of these compounds is unlimited. Examples are: out-bellow,
OUTBID, out-bloom, outclimb, outdance, OUTDO, outflash, outgive, outglare, outjuggle, outlabour, outlie, OUTLIVE,
outlove, outpace, outplan, outplay, outpray, outpreach, outreign, outroar, OUTRUN, outsoar, outsparkle, outspeed,
outstrike, outswear, outsweeten, out-trot, etc. b. To get the better of, defeat, beat, in some reciprocal action or contest; as
OUTBALANCE, OUTBRAVE, outmate, outpeer, outpoise, OUTRIVAL, outscold, 1600. c. To overcome or defeat by the
action expressed by the simple verb; as out-baffle, outfrown, outhector, outreason, outroar, etc. 3. To exceed or do more than
is expressed by the simple vb.; as out-Atlas to load more than Atlas, outbeggar to more than beggar, etc. late ME.
177
Nombre d’occurrences relevées dans le corpus.
Nous ne prenons pas ici en compte l’exemple du tableau 17f: “… the wickedly out- and down-curving
spikes…” The Guns of Navarone, p. 253
179
Cf. Thèse, op. cit. p. 178, et ci-dessus 2.1.2.5.
180
C’est-à-dire que les combinaisons actancielles construites sortent du schéma « canonique » de base : « C0
animé versus C1 animé ou non-animé ».
181
Etymologie de outrage: "Ofr, outrer exceed (bounds, etc.), exaggerate, f. outre beyond ; L., ultra ;" The
SOED
182
Rappelons que les résultats de cette comparaison sont récapitulés dans l’annexe 5.
183
LONGMAN DICTIONARY OF CONTEMPORARY ENGLISH, Longman Group Ltd, 1995.
WEBSTER’S NEW WORLD DICTIONARY of the American Language, Second College Edition, 1976.
184
In later combs. of OE and ME age, the sense of the particle is usu. ‘off’. In the 16th c., of- in this connection
passed imperceptibly into off-, the form in later combinations. The SOED on historical principles.
178
184
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Over- is used with adverbial, prepositional, and adjectival force, in comb. with sbs.; with adverbial and prepositional force in
comb. with vbs; with adverbial force in comb. with adjs., advbs., and preps. Its combs. are therefore exceedingly numerous.
The following are the chief classes. (Cf. SUR-, SUPER-.)
I. In spatial and temporal senses, and in uses directly related to these. 1. With vbs., or with sbs. forming vbs., etc., in the sense
‘over in space, on high, above the top or surface of’, as overcanopy, -HANG, -mount, -soar, -spring, -vault, etc. Also (b) in
sense of ‘rising above’, ‘overtopping’, as OVER-TOP, -TOWER; and (c) with the sense of position implying other notions of
which it is a condition or element, as OVERJOY, OVERLOOK, etc. 2. With the senses ‘above in power, authority, rank,
station’. In vbs., as OVERMASTER, -RULE, etc. b. So in sbs. and adjs. derived from or related to vbs., as OVERRULE,
-RULER, -SEER, etc.; also in other sbs., in sense of ‘higher, superior’, as OVERKING, OVERLORD, etc. 3. With the sense
of inclination to one side so as to lean over the space beneath. In vbs., as overbias, -lean, etc.; also in derived sbs. and adjs.,
as overbias, overleaning, etc. 4. With the sense of passing across overhead, and so ‘away, off’. In vbs., as OVERCARRY,
-drive, etc.; also in derived sbs. and adjs. 5. With the sense of surmounting, passing over the top, or over the brim or edge. In
vbs., as OVERBOIL, -BRIM, -climb, -FLOW; occas. (b) implying ‘passing over without hitting, missing’, as OVERLEAP, LOOK, -SHOOT, -soar, -spring, -step; also (c) fig. of surmounting or getting over an obstacle, an illness, etc. as
OVERCOME. b. Also in derived or related sbs. or adjs. 6. With the sense of motion forward and down, and hence of
overturning, inversion. In vbs., as OVERBALANCE, -BEAR, -THROW, -TURN, etc.; so in derived sbs. and adjs. 7. With
the sense ‘down upon from above’. In vbs., as OVERLEAP, -LOOK, -SEE, etc. 8. With sense ‘upon the surface generally, all
over, so as to prevail, or abound over, cover, hide’. In vbs., as OVERCLOUD, -cover, -crust, -glaze, -gloom, -GROW, -heap,
-lard, -net, -veil, etc. b. So with ppl. adjs. and vbl. sbs. c. With sbs. in the sense of ‘overlying, covering, worn over or above’,
‘upper or outer’; as in OVERCOAT, -garment, -SHOE, etc. 9. With the sense of motion over a surface generally, so as to
cover in whole or part; also of motion to and fro upon or all over; as in overflood, -glide, -RIDE, -RUN, -sweep, etc.; also
with derived sbs. and adjs. 10. With the sense ‘across, from side to side, to the other side’; as overcarve, etc. so in derived
sbs. and adjs. 11. With the sense of bringing or gaining over to a party, opinion, etc. In vbs., as Over-force, -influence,
OVER-PERSUADE, -talk. b. So also with derived sbs. and adjs. 12. With the sense of ‘across a boundary’; hence, of
transgression; as in OVERHANG, -lash, -step, etc. 13. With the sense ‘beyond a point of limit, farther than’; in vbs., as
OVERGROW, -REACH, etc.; also in derivs. 14. As in OVERTAKE. 15. As in OVERHEAR. 16. With the sense ‘all
through’ (something extended), ‘through the extent of’, ‘from beginning to end’; in vbs., as OVERLOOK, -name, etc. 17.
With the sense ‘through’, ‘to the end of’ in time; ‘to an end or issue’, ‘to extinction’; in vbs. As OVERPASS, -RUN 1603.
18. With the sense ‘beyond’ in time, ‘too long’, ‘too late’; in vbs., as overbide, -LIVE, -STAY. 19. With the sense ‘remaining
over’, or ‘in addition or excess’, ‘surplus’, ‘extra’; as in vb. overleave; in sbs. as overdeal, OVERTIME. 20. With the notion
of repetition, ‘over again’; in vbs. as overact, -hear, etc; in sbs. as overcome, -WORD. 21. With the sense of overcoming,
putting down, or getting the better of, by the action or thing expressed; in vbs. as OVERAWE, -brave, -DARE; so in vbl.
derivs.
II. In the sense of ‘over or beyond’ in degree or quality; hence, of surpassing, excelling, exceeding, excess. 1. With the notion
of doing some action over or beyond another agent, of going beyond, surpassing, or excelling in the action denoted by the
simple vb. In vbs., as OVERBID 2, OVERGO 10, OVERRUN II. 1. b. In vbs. formed on sbs., with the sense of ‘surpassing
in, or in the role of’, as over-bulk; esp. in nonce-phrases, as over-Macpherson Macpherson, etc. 2. In refl. vbs., with the sense
of surpassing oneself; often with the sense of exhausting oneself by the action; sometimes merely with the sense of doing too
much; as overbloom itself, Overdrink, -EAT, -SLEEP oneself. 3. In sense ‘more than’; with vbs., as OVERBALANCE,
-FILL, -MATCH, etc. b. So in derivs.; also in other adjs., as OVERDUE, OVERFULL. 4. With the sense ‘exceedingly,
beyond measure, lavishly’. In vbs., often rendering L. super-, as OVERABOUND, -glad, -high, etc.; in adjs., as
OVERDEAR, -excelling, -glorious. Now obs. or arch. 5. With the sense ‘to a greater extent, or at a greater rate, than is usual,
natural, or intended; too far’. In vbs., as OVERACT, -BID, -drive, -esteem, -ESTIMATE, -march, -mount, -RATE, etc.; in
adjs., as overawful, etc. 6-9. With the sense ‘in or to excess, too much, too’. Now a leading use of over- in comb. with vbs.,
adjs., sbs., and advs. 6. With vbs. (or with sbs. or adjs. forming vbs.); as over-affect, -ballast, -burn, -busy, -cloy, -drink,
-drive, -EAT, -enter, -fatigue, -fire, -fish, -gorge, -leaven, -LOAD, -play, -ply, -pot, -REACH, -roast, -talk, -use, -water, etc.
b. This use is often found with pa. pples., when the other parts of the vb. occur with over- rarely, or not at all; as in overagitated, -assessed, -coached, -handicapped, -sprung, etc. […]
Under-, prefix, repr. OE. under-; combining form of UNDER adv. and prep.; cf. OVER-. In OE. the prefix is common with
verbs, less so with nouns, and rare with adjectives. Many of the OE. compounds are translations of Latin words in sub-, e.g.
underberan = supportare, undercuman = subvenire. In most of its uses, under- may be freely employed to form new
compounds, the meaning of which is usu. obvious.
I. Denoting local position. 1. With vbs. and parts of vbs. a. denoting action (or continuance of a state) carried on under or
beneath something, as in under-build, -drain, -gird, -tie, etc. Underhanging, vbl. sb. protrusion (of the lower jaw).
Underjawed, ppl. a. underhung. Underlap, v. trans. to extend some way beneath. Undersign, v. trans. to sign one’s name
below (a writing). Undertread, v. trans. to tread underfoot; to subdue, subjugate. b. Denoting the action of moving so as to
be or get or place oneself under something, as undercreep, -fall, -flow, -run. c. Rarely, the sense of ‘from below’ is found, as
in underpeep, -peer. d. A noun of action with under- may have the same form as the verb, as undercut, -hang, -run, -thrust.
(…) II. Denoting inferiority in rank or importance. (…) 2. With vbs., denoting reduction to (or acceptance of) an inferior or
subordinate standing, as UNDERSTUDY v. III. fig. 1. With vbs. a. In OE., various secondary meanings of under- are
represented by such verbs as underfon to receive, understandan, to UNDERSTAND; several of these survive in ME., and a
few more are added as undertake. In later examples, the sense is usu. that of (secret) investigation, as undersearch, -watch, or
of unobserved action, as † underhear. b. From the end of the 16th c. under- is used with vbs. in the sense of ‘at a lower rate
than another person’, as underbid, -buy, -quote, -sell. c. occas. = ‘to a point or degree below what is normal or customary’, as
in undercooled. d. Very rarely, subordinate action is implied, as in Underlease v. trans. to sublet. IV. Denoting insufficiency
or defect. a With verbal forms. Denoting, freq. by contrast with OVER- II.6. that the action falls below the usual or proper
standard and thus = ‘at too low a rate’, ‘too low’, ‘too little’, ‘insufficiently’; as in underburn, -coloured, -dose v., -horsed, -
185
Cahier du CIEL 2005-2006
masted, † -matched, -measure, -officered, -paid, -pay, -peopled, -play, -praise, -prize, -reckon, -roast, -staff, -staffed, -stock, stocked, -witted, etc. Underbill v. trans. (U.S.), to enter (goods) at less than the actual amount or value. Underexpose v. intr.
and trans., Photogr. to give too little exposure to; so Under-exposed ppl. a. Underhive v. trans. to place (bees) in too small
a hive. Underclimbed ppl. a. having legs too slender in proportion to the body. Undermatch v. trans. to unite or bestow in
marriage below the proper rank or condition. Underprint v. trans. to print (an engraving or photograph) with insufficient
depth or distinctness. Undershoot v. trans. and intr. to shoot short (of) or too low (for). Undertrump v. trans. and intr. to
follow (one’s partner) in trumping, but with a lower card.
Up-, prefix, repr. OE. up-, upp-, correspn. to OFris. op-, up-, (M)Du. op-, OS., (M)LG. up-, OHG. uf- (G. auf-), ON. upp-.
The prefix is identical with UP adv.1. →
[adv1. [OE. up, upp = OFris.up, op, OS. up (DU. op), ON. upp ; rel. To OHG. ūf (G. auf]
I. 1. To or towards a point or place higher than another and lying directly (or almost directly) above it. b. Towards or above
the level of the shoulders or head OE. c. So as to raise into a more erect (or level) as well as elevated position OE. d. So as to
raise a thing from the place in which it is lying, placed, or fixed OE. e. So as to invert the relative position of things or
surfaces ; so as to have a particular surface facing upwards ME. 2. Towards a point above the ground ; into the air OE. b. To
some height above the ground or other surface ; spec. to a seat on horseback OE. c. So as to be suspended aloft or on high
OE. 3. Of stars, etc. : From below the horizon to the line of vision OE. b. From below to the surface of water, the ground, etc.
OE. c. Out from the ground ; from the stomach into, or out at, the mouth ; out of the sea on to the shore, etc. OE. 4 So as to
extend or rise to a higher point or level, esp. above the surface of the ground. b. So as to form a heap or pile, or become more
prominent ME. 5. So as to raise or rise to an upright or nearly upright position OE. b. Upon on’s feet from a recumbent or
reclining posture ; spec. out of bed OE. c. So as to rise from a sitting, stooping, or kneeling posture and assume an erect
attitude OE. 6. So as to mount or rise by gradual ascent, in contact with a surface, to a higher level ; sometimes spec. =
upstairs OE. b. To a point on a river, channel, etc., further from the sea OE. c. To or in any place regarded as important, e.g.
London, a university, a capital city, etc. 1475. d. Naut. To windward 1591. 7. So as to direct the sight to a higher point or
level OE. b So as to cause sound to ascend, increase, or swell OE.
II. transf. and fig. 1. From a lower to a higher status in respect of rank, affluence, credit, repute, etc. OE. 2.a. To a higher
spiritual or moral level or object OE. b. To a state of greater cheerfulness, resolution, etc. ME. c. Into a state of activity,
commotion, or excitement ME. d. To or at a higher pitch, speed, rate, amount, number, price, etc. 1538. 3. To or towards
maturity or proficiency OE. 4. Into existence, prominence, etc. ; so as to appear or prevail OE. b. So as to be heard ME. 5. To
the notice of a person or body of persons (spec. of one in authority) ME. b. Before a judge, magistrate, etc. 1440. c. So as to
divulge, reveal, etc. 1593. d. As a charge or accusation 1604. 6. Into the hands or possession of another ME. b. So as to
relinquish or forsake ME. 8. Into one’s possession, charge, custody, etc. late ME. 9. Into the position or state of being open
ME. 10. Into an open or loose condition of surface. late ME. b. So as to separate or divide, esp. into many fragments or parts.
late ME. 11. To or towards a state of completion or finality ME. 12. By way of summation or enumeration. late ME. b. To a
final or total sum or amount ME. 13. Into a close or compact form ; so as to be confined or secured. late ME. b. Into a closed
or enclosed state 1489. c. So as to cover or envelop. late ME. 14. Into a state of union, conjunction or combination 1450. b.
So as to supply deficiencies, defects, etc. 1568. 15. To or towards a person or place ; so as to approach or arrive. Late ME. b.
To or towards a particular point or state 1513. c. To or into later life 1535. d. So as to find, overtake, or keep on the track of
1622. 16. To a stop or halt 1623.
III. ellip. 1. Imper. or with auxiliary vb. ME. 2. Followed by a sb. in obj. relationship to an unexpressed verbal notion. Orign
imper., later in other uses, thus passing into UP v. 2, 3. late ME.]
I. (…) 2. In the sense of ‘upwards’ OE. had compounds with nouns, mainly derived from intr. vbs., as up-cyme, -spring, etc.
Many of these disappeared in ME., but new formations were added, and since 1800 the type has become common. Examples
are upbreak, -burst, -curve, -glance, -growth, -leap, -look, -shoot, -sweep, -turn. b. More rarely up- is employed in the sense
of ‘upwards’ with other nouns than those of action, as OE. upweg, and the recent up-grade, -road, etc. (…) III. 1. With vbs.,
participles, agent-nouns, etc. In OE., up was placed immediately before a vbl. form only in a limited number of instances, as
upgan, -hebban, etc.; it is difficult to determine in how many of these the adv. had become a real prefix. In ME. the use of the
prefix is thoroughly established and new formations have been constantly added during the following centuries. A
considerable proportion, however, occur only in poetry, and are simple substitutions for the vb. followed by the adv.,
although they are regarded as real compounds and written as one word. Examples are: uparise, -bear, -blaze, -blow, -boil, break, -buoy, -call, -drag, -draw, -fill, -grow, -jet, -keeep, -look, -move, -roll, -rouse, -shoot, -snatch, -stir, -tear,
-thrust, -wind, -wrap.
186
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
ANNEXE 4 [nombre d’occurrences relevées dans le corpus B des « compound verbs »]
Niveaux Valence
BY [1 verbe]
Sémantique verbale « construite »
Niveaux Valence
STATE ACHIEV ACTIV ACCOMP
3
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
2
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
3
2
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
BACK [2 verbes]
Niveaux Valence
Sémantique verbale « constuite »
1
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
STATE ACHIEV ACTIV ACCOMP
1
2
3
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
Niveaux Valence
STATE ACHIEV ACTIV ACCOMP
1
2
3
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
Niveaux Valence
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
5
∅
∅
∅
IN [4 verbes]
Sémantique verbale « constuite »
2
3
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
Niveaux Valence
1
3
2
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
1
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
UP [14 verbes]
Sémantique verbale « constuite »
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
2
15
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
3
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
DOWN [5 verbes]
Niveaux Valence
Sémantique verbale « constuite »
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
STATE ACHIEV ACTIV ACCOMP
1
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
2
3
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
3
4
5
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
UNDER [22 verbes]
Niveaux Valence
Sémantique verbale « constuite »
1
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
STATE ACHIEV ACTIV ACCOMP
1
2
3
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
Niveaux Valence
5
9
∅
∅
1
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
4
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
1
∅
∅
∅
22
1
3
∅
1
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
OUT [31 verbes]
Sémantique verbale « constuite »
STATE ACHIEV ACTIV ACCOMP
9
3
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
2
31
1
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
3
29
∅
∅
∅
1
5(+)
10
∅
∅
∅
∅
∅
OVER [56 verbes]
Niveaux Valence
Sémantique verbale « constuite »
1
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
1
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
STATE ACHIEV ACTIV ACCOMP
1
2
3
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
(=)
(+)
(−)
1
∅
∅
∅
∅
∅
2
∅
∅
2
1
∅
35
4
∅
12
2
∅
10
∅
∅
3
2
∅
5
∅
∅
9
∅
∅
1
1
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
12
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
ON [3 verbes]
Sémantique verbale « constuite »
STATE ACHIEV ACTIV ACCOMP
1
STATE ACHIEV ACTIV ACCOMP
1
OFF [1 verbe]
Sémantique verbale « constuite »
STATE ACHIEV ACTIV ACCOMP
2
3
8
18
∅
∅
∅
∅
∅
∅
∅
9
3
∅
33
2
∅
61
39
1
6
3
∅
15
2
∅
15
∅
∅
∅
∅
∅
1
∅
∅
1
∅
∅
187
Cahier du CIEL 2005-2006
188
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Annexe 5 : Tableaux comparatifs des deux types de « verbes complexes » [Tableau 71]
« Phrasal verbs »
(−) ← in, down, over, on, out, off, up → (+)
“Compound verbs”
(−)← by, off, back, on, in, down, up, under, out, over → (+)
Particules en progression entre PV et CV: in, down, out, over; particules en régression: up, on, off; nouvelle
particule: under; à noter que by et back ne changent pas de classement par rapport aux PVs économiques;
Particules
Verbes supports
Come
Stand
Look
Take
Pass
Put
Go
Turn
Lay
Let
Write
Lie
Throw
Do
Cut
Pay
Run
Weigh
Set
Play
Work
Sell
Grow
Load
Nombre de « Particules »
10
9
9
8
8
8
7
7
7
7
7
6
6
6
5
5
4
4
4
3
3
3
2
2
Nombre de « préverbes »
6
4
4
6
4
3
6
4
4
4
3
5
4
3
2
2
4
4
8
5
4
3
4
4
Commentaire : le tableau ci-dessus indique les principaux verbes « supports » capables de générer à la fois des
« phrasal verbs » et des « compound verbs ». Il y a pour les verbes supports trois cas: 1. (assez) nombreuses
formations dans les deux sortes de « verbes complexes »[cf. ci-dessus] ; 2. (assez) nombreux “phrasal verbs”,
mais pas de “compound verbs” : be, beat, call, carry, get, give, hand, move, pull, push, roll, send, show, shut,
step, tear, toss, win; 3. (assez) nombreux « compound verbs », mais pas de « phrasal verbs »: bid, state ;
Tableau récapitulatif de l’analyse « syntaxico-sémantique » :
Paramètres :
« Phrasal verbs »
« Compound verbs »
Stabilité du sémantisme verbal = représentation des 3
niveaux : N1 = directionnel ; N2 = aspectuo-modal ; N3 =
Valeur modale « comparative »
Niveaux
notionnel ; changement vers procès d’activité ou
pour out, over, under ;
fonctionnels
et sémantique d’accomplissement → N1 et N2 ; changement vers procès Types de procès les plus courants :
verbale
achèvement et activité ;
d’achèvement → N3 ; les particules téliques out, up →
construisent tous types de procès ;
Il ne peut y avoir diminution de valence que si la particule
Très peu d’exemples de diminution
adverbiale a une autonomie « aspectuo-modale » forte ;
de valence (1,5%) ; augmentation
Valence
augmentation → principalement avec out et up (téliques) ;
syntaxique
de valence (19%) ; stabilité
la diminution de valence est inscrite dans la logique
(79,5%)
syntaxique du « phrasal verb ».
Valence sémantique plus diversifiée au Niveau 1 ;
Corrélation entre : stabilité syntaxique → changement
Le Niveau 3 est
proportionnellement plus fourni
Valence
sémantique ; changement syntaxique → actants [+
sémantique
avec les « compound verbs » :
animés] ; Richesse de UP2 (=) [création de métaphores] ;
richesse de la valence sémantique
en revanche, l’augmentation de valence syntaxique
n’autorise guère l’expérimentation tropique ;
La particule perd de sa profondeur
« résultative » ; glissement vers
Niveau
1
→
Niveau
3
;
procès
d’achèvement
;
diminution
Lexicalisation
l’achèvement dans le passage du
de valence ; inversion d’actants ;
N1 au N3 ; richesse du Niveau 3.
189
Cahier du CIEL 2005-2006
190
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
LISTE DES TABLEAUX SYNOPTIQUES
1. Prépositions, particules et « résultativité »................................................................................................................... 3
2. Eléments « prépositionnels » à vocation pré- et/ou post-verbale.................................................................................. 4
3. Evolution sémantique des « particules »...................................................................................................................... 5
4. 4ème loi d’analogie de Kurylowicz................................................................................................................................ 6
5. Résumé terminologique............................................................................................................................................... 7
6. Typologie des verbes complexes et « localisation »..................................................................................................... 14
7. Typologie comparative « phrasal verbs » et « compound verbs »................................................................................ 15
8. Particule adverbiale et « Aktionsart ».......................................................................................................................... 16
9. Grille virtuelle des paramètres d’analyse du « verbe composé ».................................................................................. 18
10. Combinaison des particules avec principaux verbes du corpus (phrasal verbs)......................................................... 19
11. Résumé des combinaisons possibles (sémantique verbale)........................................................................................ 22
12. Particule adverbiale et « franchissement de frontière ».............................................................................................. 31
13. Non changement du sémantisme verbal..................................................................................................................... 32
14. Changement du sémantisme verbal............................................................................................................................ 32
15. Tableau actanciel IN.................................................................................................................................................. 43
16. Tableau actanciel OUT.............................................................................................................................................. 46
17. Tableau actanciel DOWN.......................................................................................................................................... 47
18. Tableau actanciel UP................................................................................................................................................. 51
19. Tableau actanciel OVER........................................................................................................................................... 52
20. Tableau actanciel OFF............................................................................................................................................... 55
21. Tableau actanciel ON................................................................................................................................................ 57
22. Transformation du sémantisme verbal et compositionnalité du phrasal verb............................................................. 60
23. Degré de compositionnalité des « phrasal verbs » : Répartition des particules adverbiales........................................ 61
24. Etude systématique du comportement des particules adverbiales au sein des « phrasal verbs »................................. 62
25. Compositionnalité versus Lexicalisation maximale................................................................................................... 64
26. Degré de compositionnalité du phrasal verb.............................................................................................................. 65
27. Grilles de conversion syntaxique du « phrasal verb » et construction du sémantisme verbal..................................... 68
28. Analyse du phrasal verb « let out »........................................................................................................................... 75
29. Grilles de double prédication du « phrasal verb » et construction du sémantisme verbal........................................... 76
30. Caractéristiques de la double prédication................................................................................................................... 80
31. Opérateur de causativité et phrasal verb de niveau 1................................................................................................. 82
32. Opérateur de causativité et phrasal verb de niveau 2................................................................................................. 83
33. Opérateur de causativité et phrasal verb de niveau 3................................................................................................. 83
34. Mise en perspective des différents plans (ensemble des paramètres) [IN, OUT, DOWN, UP, OVER, OFF, ON]..... 86
35. Résumé des transformations de Lipka, avec essai de formalisation........................................................................... 94
36a. Tableau récapitulatif des différents types de phrasal verbs → schémas intransitifs................................................. 95
36b. Tableau récapitulatif des différents types de phrasal verbs → schémas transitifs.................................................... 95
37. Corpus B des « compound verbs »............................................................................................................................. 103
38. Corpus B2 des « compound verbs »........................................................................................................................... 104
39. Particules « antéposées » et diversité des corpus....................................................................................................... 105
40. « Compound verbs » les plus prolifiques................................................................................................................... 105
41. Particules « préverbées » dans le corpus B................................................................................................................ 106
42. Evolution de la langue : du préverbe à l’adverbe....................................................................................................... 107
43. Evolution syntaxique et sémantique de quelques « compound verbs »...................................................................... 109
44. Composition des « compound verbs »....................................................................................................................... 111
45. Combinaisons « Particule + verbe » attestées pour 60 verbes d’usage courant.......................................................... 112
46. Capacité à « préverbation » + prolificité des « préverbes » du corpus....................................................................... 113
47. Exemples des trois niveaux fonctionnels des « compound verbs »............................................................................ 115
48. Valeurs « modales » avec les particules préverbées : OUT et OVER........................................................................ 116
49a. Valeurs « modales » construites avec OUT et OVER.............................................................................................. 118
49b. Opérations « cognitives » construites par la particule préverbée OVER.................................................................. 119
50a. Analyse de « préverbes » avec out........................................................................................................................... 119
50b. Analyse de « préverbes » avec over......................................................................................................................... 120
51a-j Analyse typologique des « compound verbs » du corpus........................................................................................ 121
52. « Formes participiales » attestées des compound verbs.............................................................................................. 134
53. Exemples de « Formes participiales » des compound verbs en discours ................................................................... 136
54. Antéposition de la « forme participiale » des compound verbs.................................................................................. 137
55. « FORTH »................................................................................................................................................................ 138
56 à 65. Etude de la « valence sémantique » pour chacun des dix « préverbes »............................................................. 140
66. Particules préverbées « attestées » dans les diverses combinaisons sémantiques ..................................................... 160
67. Comparaison de la « valence sémantique » des deux systèmes verbaux ................................................................... 161
68. Comparaison des combinaisons sémantiques entre « phrasal verbs » et « compound verbs ».................................... 162
69. Paramètres cumulatifs des « compound verbs »......................................................................................................... 163
70. Schéma résumé des diverses « fonctions » du Phrasal Verb...................................................................................... 167
71. Tableaux comparatifs des deux types de « verbes complexes »................................................................ 174
191
Cahier du CIEL 2005-2006
SOURCES DES EXEMPLES
Corpus « Phrasal verbs »
1. Corpus traduit :
Anglais → Français [utilisé essentiellement pour la seconde partie de la thèse (voir bibliographie)]
BELLOW, Saul. – Herzog, First published 1964. Penguin Books, 1965.
→Traduction : “Herzog” par Jean Rosenthal – Gallimard, 1966.
GOLDING, William. – The Spire. Faber and Faber, 1964.
→Traduction : « La Nef » par Marie-Lise Marlière – Gallimard, 1966.
JAMES, Henry. – The Wings of the Dove. First published 1902. Penguin Books, 1965.
→Traduction : « Les ailes de la colombe » par Marie Tadié – Robert Laffont, 1947.
LE CARRÉ, John. – Smiley’s people. First published by Hodder & Stoughton, 1980.
→Traduction : « Les gens de Smiley » par Jean Rosenthal – Robert Laffont
McGAHERN, John. – The Barracks. Faber and Faber Limited, 1963.
→Traduction : « La Caserne » par Georges-Michel Sarotte – Presses de la Renaissance, 1986
MURDOCH Iris. – The sea, the sea. First published in Great Britain by Chatto & Windus Ltd, 1978. Published
by Triad/Granada in 1980.
→Traduction : « La mer, la mer » par Suzanne Mayoux – Gallimard, 1982.
TIME MAGAZINE du 4 décembre 1995 : Special report : France (avec version traduite en français)
Français → Anglais [utilisé essentiellement pour la seconde partie de la thèse (voir bibliographie)]
MAURIAC, François. – Le mystère Frontenac – Editions Bernard Grasset, 1933.
→Traduction : The Frontenac Mystery by Gerard Hopkins – Eyre & Spottiswoode, 1951.
STENDHAL. – Le Rouge et le Noir. 1830 – Garnier Flammarion, 1964.
→Traduction : “Scarlet and Black” by Margaret R. B. Shaw – Penguin Classics, 1953.
TOURNIER Michel. – La goutte d’or – Editions Gallimard, 1986.
→Traduction : “The golden droplet” by Barbara Wright – Williams Collins, 1987.
2. Corpus non traduit :
CLANCY Tom. – Executive Orders. – HarperCollinsPublishers, 1998
CLANCY Tom. – Rainbow Six. – Penguin Books, 1999
COETZEE J. M. – Disgrace – Vintage, 2000
GEORGE Elizabeth – Deception on his Mind. – New English Library, 1997
GRISHAM John. – The Brethren – Arrow Books, 2000
GRISHAM John. – A Painted House – Arrow Books, 2001
HAILEY Arthur – Detective – Corgi Books, 1998
TARTT Donna – The Secret History – Ballantine Books, 1992
Magazines : 5 numéros de NEWSWEEK : 12 mars, 19 mars, 26 mars, 2 avril, 9 avril 2001 + THE ECONOMIST
du 21 juillet 2001.
Corpus: “Compound verbs”
Corpus A: LONGMAN DICTIONARY OF CONTEMPORARY ENGLISH, Longman Group Ltd, 1995. /
WEBSTER’S NEW WORLD DICTIONARY of the American Language, Second College Edition, 1976.
Corpus B(1): The Da Vinci Code, Dan Brown (Doubleday – 2003); The Seven Sisters, Margaret Drabble
(Penguin Books – 2003); The Veteran, Frederick Forsyth (Corgi Books – 2002); The King of Torts, John
Grisham (Arrow Books – 2003); The Fourth Hand, John Irving (Black Swan – 2002); The Guns of Navarone,
Alistair MacLean (HarperCollins – 1995); The Human Stain, Philip Roth (Vintage - 2001); NEWSWEEK,
October 6, 2003; TIME, October 20, 2003, June 14, 2004, June 21, 2004, June 28, 2004, July 5-12, 2004.
Corpus B(2): TIME (August 18-25, 2003; September 8, 2003; September 22, 2003; September 15, 2003;
September 29, 2003 ; October 6, 2003 ; October 27, 2003 ; NEWSWEEK (Special “Issues 2003” Edition
[December 2002-February 2003], October 20, 2003; October 27, 2003; The ECONOMIST (June 28th-July 4th
2003 [Special 160th Anniversary Issue] ; September 20th-26th 2003 [Special Survey of the World Economy]);
BUSINESS WEEK (December 23, 2002; February 24, 2003). NB : pour Time et Newsweek, nous avons retenu
les seules rubriques consacrées à l’économie.
192
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
BIBLIOGRAPHIE
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- Pour une linguistique de l’énonciation – Formalisation et opérations de repérage, Tome 2. OPHRYS, 1999.
- Pour une linguistique de l’énonciation – Domaine notionnel, Tome 3. OPHRYS, 1999.
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CNRS – Université Paris X.
3. Usuels : Dictionnaires/Glossaires
DICTIONARY of ENGLISH PHRASAL VERBS and their IDIOMS, London & Glasgow, Collins, 1974.
DICTIONARY OF PHRASAL VERBS – Collins Cobuild, William Collins Sons & Co Ltd, 1989.
GROUSSIER M. L. & RIVIERE C. (1996) – Les mots de la linguistique : lexique de linguistique énonciative.
Ophrys.
HUDDLESTON, Rodney et PULLUM Geoffrey K. (2002) The Cambridge Grammar of the English Language.
Cambridge University Press.
LONGMAN PHRASAL VERBS DICTIONARY, Pearson Education Limited, 2000.
MERRIAM WEBSTER’s COLLEGIATE DICTIONARY, tenth Edition (1994)
OXFORD DICTIONATY OF CURRENT IDIOMATIC ENGLISH, Volume 2 (1983)
THE CAMBRIDGE GUIDE TO ENGLISH USAGE, Pam Peters, Cambridge University Press, 2004
THE NEW SHORTER OXFORD ENGLISH DICTIONARY (2 vols., 1993).
THE SHORTER OXFORD ENGLISH DICTIONARY (2 vols., 1973).
194
M. SIMON - Lexicalisation des verbes complexes anglais
Table des Matières
Introduction.............................................................................................................................................................................................. 11
Chapitre 1 : Cadre « méthodologique » ................................................................................................................................................ 14
1.1. « Phrasal verb », « Prepositional verb » et « Compound verb »................................................................................................... 14
1.1.1. Point de vue « synchronique » : la combinatoire lexicale, 14
1.1.2. Point de vue « diachronique » : la lexicalisation, 16
1.1.3. Résumé « terminologique », 18
1.2. Un cadre « variationniste »............................................................................................................................................................... 19
1.2.1. Approche « localiste », 19
1.2.2. Phrasal verb et discours, 21
1.2.3. Trois niveaux « fonctionnels », 22
1.3. Méthodologie de l’étude « syntaxico-sémantique » du corpus...................................................................................................... 25
1.3.1. La sémantique verbale, 26
1.3.2. Valences « syntaxique et sémantique », 27
Chapitre 2. Typologie des phrasal verbs................................................................................................................................................. 29
2.1. Etude sémantico-syntaxique du « phrasal verb »............................................................................................................................ 29
2.1.1. Variations de la Sémantique verbale............................................................................................................................................ 29
2.1.1.1. Combinaison des particules adverbiales/principaux verbes du corpus, 29
2.1.1.2. Commentaire des tableaux de la « sémantique verbale », 32
2.1.1.3. Conclusion, 41
2.1.2. Variations de la valence syntaxique (sous-catégorisation stricte).............................................................................................. 43
2.1.2.1. IN versus OUT, 43
2.1.2.2. DOWN versus UP, 44
2.1.2.3. OVER, 47
2.1.2.4. OFF versus ON, 47
2.1.2.5. Conclusion, 49
2.1.3. Variations de la valence sémantique (sous-catégorisation sélectionnelle)................................................................................. 50
2.1.3.1. IN versus OUT, 51
2.1.3.2. DOWN versus UP, 4656
2.1.3.3. OVER, 61
2.1.3.4. OFF versus ON, 62
2.1.3.5. Conclusion, 66
2.1.4. Conclusion....................................................................................................................................................................................... 69
2.2. Etude des mécanismes sous-jacents de la « concentration prédicative » du phrasal verb.......................................................... 75
2.2.1. Conversion syntaxique................................................................................................................................................................... 75
2.2.1.1. Dérivation adjectivale, nominale et verbale, 75
2.2.1.2. Grilles de conversion syntaxique du « phrasal verb » et construction du sémantisme verbal, 77
2.2.1.3. Commentaire des grilles de conversion syntaxique, 83
2.2.2. La double prédication.................................................................................................................................................................... 83
2.2.2.1. Généralités, 83
2.2.2.2. Grilles de double prédication du « phrasal verb » et construction du sémantisme verbal, 85
2.2.2.3. Commentaire des grilles de double prédication, 88
2.2.3. « Phrasal verb » et schémas de dérivation................................................................................................................................... 88
2.2.3.1. Essai de formalisation des opérations sous-jacentes du phrasal verb, 88
2.2.3.1.1. Opérateurs de « causativité », 90
2.2.3.1.2. Dérivation synthétique et « tropique », 92
2.2.3.2. Tableaux récapitulatifs des différents types de phrasal verbs, 93
2.2.3.3. Conclusion, 101
Conclusion
103
CHAPITRE 3 : Typologie des compound verbs..................................................................................................................................... 104
3.1. Qu’est-ce qu’un “compound verb”?................................................................................................................................................ 106
3.1.1. Domaine de recherche et terminologie, 106
3.1.2. Le corpus, 109
3.2. Critères d’analyse.............................................................................................................................................................................. 113
3.2.1. Approche diachronique du « compound verb », 114
3.2.2. Approche synchronique du « compound verb », 118
3.2.3. Opérations sous-jacentes à examiner, 121
3.3. Analyse « sémantico-syntaxique » des « compound verbs » du corpus........................................................................................ 128
3.4. Les formes participiales.................................................................................................................................................................... 139
3.5. Champ sémantique............................................................................................................................................................................ 149
Conclusion générale.................................................................................................................................................................................. 171
Annexes: diverses [5]................................................................................................................................................................................ 172
Liste des tableaux synoptiques................................................................................................................................................................ 181
Sources des exemples................................................................................................................................................................................ 182
Bibliographie............................................................................................................................................................................................. 183
195
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