GÉNÉRALITÉS INTRODUCTIVES PRÉAMBULE Le mot communication recouvre des réalités fort différentes. L’autoroute, le téléphone ou le sourire d’un bébé seront volontiers qualifiés de voies, d’instrument ou de signe de communication. Comme le titre le signifie, c’est à l’aspect relationnel entre les personnes que nous nous intéresserons ici. LE CONCEPT DE COMMUNICATION. Définition La diversité du concept et des usages qui en sont fait, le rend assez difficile à définir simplement et en totalité. La communication serait d’après le Robert, le fait d’établir une relation avec quelque chose ou avec quelqu’un, mais aussi le résultat de cette relation. La communication est le seul moyen d'expérimenter avec autrui similitudes et différences, de vérifier l'appartenance à un même groupe relevant par nature ou par culture du même mode d'existence. communication et identité Il apparaît que tout processus de communication définit comme échanges entre communautés, individus ou organes, ne peut exister qu’entre des unités ayant une identité propre. Ex : Une foule ne peut communiquer que si elle devient une manifestation, porteuse d’un message collectif qui lui donne, provisoirement, une identité. De même, certaines formes de démences, de pertes d’identité de l’individu, se caractérisent par l’incapacité de communiquer. Pour générer une communication, il faut posséder une identité propre. Pour découvrir sa propre identité, l'homme recourt à une communication interne avec lui-même. ( Ça existe, donc ça communique - je pense donc je suis). La communication est un processus social miraculeux. Si l'on réduit la communication à la recherche d'une relation interpersonnelle, la confrontation réussie de deux «univers privés» subjectifs afin d'échanger des messages signifiants semble à priori vouée à l'échec du malentendu au dialogue de sourds : «les hommes se parlent beaucoup mais s'entendent peu....il ne suffit pas de parler la même langue pour se comprendre...Rien de plus tenace que l'illusion qu'il suffit d'ouvrir la bouche pour être compris d'autrui» D'après A. JACOB Parler le même langage implique la possession du même cadre de référence (vocabulaire - échelle de valeur - expérience personnelle culture etc.). C'est la raison pour laquelle de nombreux processus de communication ressemblent à des dialogues de sourds. S'ajoutent à cela tous les malentendus, volontaires ou non, liés au doubles sens, à l'humour, aux incertitudes de vocabulaire ou de syntaxe. Ces malentendus génèrent parfois le comique Ex : "un maquignon offre à son client un cheval de selle. «Si vous prenez ce cheval et si vous partez à quatre heures du matin, vous serez à six heures et demie à Presbourg», dit-il pour faire valoir les qualités de son cheval. Et l'autre de répondre « Que voulez-vous que je fasse à Presbourg à six heures et demie du matin» Le dialogue de sourds : Situation bien connue dans laquelle, en utilisant la même langue, les deux interlocuteurs ne parlent pas « le même langage ». Chacun est alors incapable de sortir de son cadre de référence. On a alors à faire à deux discours parallèles, mais non à une situation de communication. claude benoit-gonin – lpa chasseneuil – 86310 – chasseneuil du poitou 05 49 52 77 95 - [email protected] / 25/09/2007 / Page 1 / 4 (Exemple cité par Freud) analyse ou interprétation : L’analyse de l’information reçue est indispensable à la compréhension de celle-ci. Toutefois, le récepteur remplace parfois cette attitude par une approche subjective, « interprétative », qui aboutit à ce que celui-ci comprenne « autre chose » ou « à côté » de ce qui lui est dit. Entre autisme et hermétisme : La communication balance toujours entre deux extrêmes. L'autisme : (C’est une affection pathologique, qui rend sa victime incapable de toute communication externe. L’autiste ne communique plus qu’avec lui-même.) Moi, je comprend très bien ce je dis ou ce que je fais !!! (communication nombrilique) L'hermétisme : Il s’agit d’une situation de communication pour initié. Une volonté totale de communication aboutit parfois à des formes d’expression des messages trop précises et trop spécialisées pour être comprise des "non-initiés". Ex : Les messages à caractère techniques ou professionnels (écouter discuter entre eux deux spécialistes de l’informatique ou deux Un capitaine, soucieux de la culture amateurs de jeux vidéo !) - l'art contemporain générale de la troupe et voulant profiter le verlan ou l'argot. de l’imminence d’une éclipse de soleil Exercices destinés à vérifier les difficultés de la communication Distorsions du message au cours de sa transmission en chaîne : le téléphone arabe Il s’agit d’un phénomène que l’on met rapidement en évidence lors d’un jeu de société bien connu : le téléphone arabe. Ce jeu consiste, à l’intérieur d’un groupe, à transmettre un message de bouche à oreille, et à comparer l’état du message initial et du message final, à l’issu d’un nombre suffisant de transmissions. pour faire une leçon de cosmographie, décide de faire rassembler les hommes de sa compagnie dans la cour, s’il fait beau, au moment de l’éclipse, et, prévoyant qu’il pourrait pleuvoir, se propose, dans ce cas, d’expliquer le phénomène sous le préau. Le message passe du capitaine au lieutenant, du lieutenant à l’adjudant, de l’adjudant au sergent, du sergent au caporal, lequel prévient les hommes : « Demain, une éclipse aura lieu dans la cour par ordre du capitaine. S’il pleut, le capitaine fera l’éclipse sous le préau » (d’après Roger Mucchielli) CREATEC : Il s’agit de reproduire une forme par la transmission orale de données. LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE LA COMMUNICATION Il s’agit d’identifier les différents éléments d'une situation de communication Le schéma de Jakobson Éléments constitutifs indispensables : Le défaut de l’un de ces cinq points se traduit par un échec total ou partiel du processus de communication 1. D’émetteur : système de modulation permettant d'utiliser un canal de communication. L’émetteur est l’initiateur du processus. 2. De récepteur : système capable de recueillir la modulation et de la transformer en information utile. 3. message : Information qui est l’objet du processus de communication 4. De canal : système physique reliant de façon continue le point de départ et d'arrivée. 5. De code (système de codage et de décodage) nécessairement commun à l'émetteur et au récepteur. claude benoit-gonin – lpa chasseneuil – 86310 – chasseneuil du poitou 05 49 52 77 95 - [email protected] / 25/09/2007 / Page 2 / 4 Éléments constitutifs occasionnels ou facultatifs : Il s’agit d’éléments du processus qui peuvent éventuellement être absents ou indépendants de la volonté de celui qui souhaite engager le processus. 6. Référent : Ensemble des conditions dans lesquelles se développe un processus de communication et susceptible d'en influencer le cours. On pourrait éventuellement parler de contexte au risque d’oublier les aspects plus affectifs ou psychologiques de la notion. 7. Feed-back : Ensemble des signes émis (consciemment ou non) par le récepteur et permettant à l'émetteur d'adapter sa communication. Les difficultés, obstacles, remèdes Obstacles affectifs, techniques, culturels écoute et reformulation : attention, perception • attitudes d'écoute • inférences, compréhension • reformulation • questionnement z • z • z z z z Les facteurs d'échec de la communication interpersonnelle : En relation avec l'émetteur : z Poids du cadre de référence, du système des opinions, des idées, du savoir mais aussi des normes et des valeurs. Ex : émetteur dont le cadre de référence politique, culturel ou religieux est connu z Les attitudes de l'émetteur Envers autrui : est-il de nature sociable, narcissique, loquace ou silencieuse, chaleureuse ou soupçonneuse, etc. Envers le destinataire comme individu : quelle image le récepteur s'en fait-il ? L'incite-t-elle à des efforts pour être compris ? z les rôles respectifs de chacun : Influence des règles sociales (savoir-vivre - ce qui se fait ou ne se fait pas - etc.) Influence du statut social de l'émetteur face à celui du récepteur. Ex le statut d'égalité rend moins vigilant z Influence de la situation globale de communication. Ex : Avec ou sans public. z Influence de l'enjeu. Ex : Examen ou entretien d’embauche En relation avec le récepteur : z État de préparation du récepteur : Influence des informations préalables (consignes préalables ou idées préconçues) Influence de la personnalité de l'émetteur ( respecté ou non, identifié dans un rôle ou non, etc.) Influence de ce que le récepteur compte faire de l'information reçue. (a-t-elle ou non une utilité déterminante) z Décodage du message : z Niveau de compréhension du contenu et efforts réalisés pour se saisir de ce contenu. en relation avec le message : Le contenu est-il adapté, riche, organisé, présente-t-il un intérêt commun et équilibré pour les protagonistes de la communication engagée ? En relation avec le canal : z Les effets propres du canal et les contraintes que cela fait peser. Ex message télégraphique - lettre sur du papier de mauvaise qualité, type buvard z La fidélité du canal et sa capacité à transmettre des informations signifiantes Ex en télévision gros plan / plan d'ensemble. En relation avec le code : z Quelle est la part objective et la part subjective dans le décodage ? z la forme de ce message. Il sera d'autant mieux compris et mémorisé lorsque la phrase est simple de forme active positive Ex : «Je vous dis de relâcher le prisonnier » / «Je ne vous dis pas que le prisonnier ne doit pas être relâché». z Existe-t-il un code commun E / R ? claude benoit-gonin – lpa chasseneuil – 86310 – chasseneuil du poitou 05 49 52 77 95 - [email protected] / 25/09/2007 / Page 3 / 4 z Quel est le niveau d'identité de ce code ? E R Les codes sont totalement différents. La communication est impossible E R Les codes sont partiellement communs. Il existe un espace de communication R E Les codes de l’émetteur sont inclus à ceux du récepteur Dans ce sens la communication est totale. La réciproque est-elle vraie ? En relation avec le "feed-back" : z Existe-t-il ? Cas des médias. z Est-il interprétable ? z Ex réactions diverses et variées des membres d'un groupe récepteur. z Est-ce effectivement un feed-back, les retours sont-ils bien en relation avec la communication engagée ? En relation avec le référent : z Quel est son poids, son influence ? Vocabulaire : Bruit : Toute perturbation aléatoire intervenant au cours de la transmission Redondance : Excès de signaux par rapport à ce qui est théoriquement nécessaire à la transmission ou à la compréhension d'un message. LA COMMUNICATION NON VERBALE Repérer les différents signes de la communication non verbale mouvements et attitudes déplacements, utilisation de l'espace, gestes • regards, mimiques • les différences interculturelles } • } • Mesurer l'importance du non-verbal dans la communication L'organisation spatiale, la localisation, les gestes, regards, mimiques, la voix et la présentation sont autant d'éléments qui peuvent être tantôt descriptifs (d'une pensée, d'une émotion, d'une stratégie) tantôt symboliques (d'une situation, d'une relation, d'une action). Pour faire comprendre l'importance de cet aspect de la communication, on pourra partir d'observations en situation : films, émissions TV, de photographies. LES FORMES DE LA COMMUNICATION } selon les moyens utilisés (communications directes ou médiatisées) • Selon que les protagonistes utilisent ou non un outil (téléphone – télévision – etc.) } } } selon la destination (communication interne ou externe) Ex : dans le cas de l’entreprise selon les relations : z communication unilatérale : Ex : le conférencier z Communication bilatérale : Ex : la conversation z La communication en réseau : Ex : Internet / le Chat selon la voie hiérarchique (ascendante, descendante, latérale) claude benoit-gonin – lpa chasseneuil – 86310 – chasseneuil du poitou 05 49 52 77 95 - [email protected] / 25/09/2007 / Page 4 / 4