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VNR SCRIPT
L'Europe s’apprête à combattre une pandémie de grippe
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Visite chez le médecin généraliste. Les symptômes de cette patiente sont évidents : elle
souffre de la grippe hivernale. Chaque année, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 5 à
15 % de la population souffre d’infections provoquées par le virus de la grippe. La
vaccination est le principal moyen de prévention contre la grippe. Le vaccin stimule les
défenses naturelles de l’organisme qui peuvent contrecarrer une attaque virale en produisant
des anticorps. Ceux-ci réagissent contre les protéines qui se trouvent à la surface du virus.
Pour mieux comprendre, prenons le modèle du virus de la grippe. A sa surface, on peut voir
deux protéines différentes : l’hémagglutinine (H) en orange et la neuraminidase (N) en bleu.
Elles définissent le virus et la réaction immunitaire de l’organisme infecté.
ITV John Oxford - Institut de science cellulaire et moléculaire – Retroscreen Queen
Mary, Université de Londres
Les vaccins actuels se composent de deux épines: l’hémagglutinine, en forme de triangle, et
le champignon neuraminidase. Le vaccin actuel se constitue uniquement de ces deux
spicules et il doit bien évidemment être réadapté chaque fois qu’ils mutent.
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En effet, la composition génétique des virus grippaux permet de fréquentes mutations de ces
deux protéines et donc forcément des virus. Résultat, chaque année, il faut réadapter le
vaccin pour combattre la nouvelle forme du virus. Face à cette contrainte, la recherche
européenne explore de nouvelles voies, notamment celle d’un vaccin universel qui offrira
une protection de 5 à 10 ans.
L’Europe a décidé de co-financer le projet « Universal vaccine » pour se prémunir
différemment contre la grippe. Nous sommes ici à Gand, en Belgique, l’un des 6 laboratoires
partenaires du programme européen.
ITV Walter Fiers - Unité de recherche en biologie moléculaire, Université de Gand
Le vaccin que nous avons développé cible une protéine qui est parfaitement conservée dans
tous les virus humains. Cette cible est la protéine M2e, dont la séquence est constante et qui
est par conséquent la même dans les différentes souches grippales qui peuvent infecter les
gens.
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Résumons : ce vaccin universel ne prend plus en compte les deux imposantes protéines de
surface, les très mutantes H et N, mais bien une petite protéine beaucoup plus stable, la
M2e, représentée ici en rouge.
ITV Xavier Saelens - Unité de recherche en biologie moléculaire - Université de Gand
Nous avons constaté que si l’on vaccine des souris avec une protéine à base de M2, un
vaccin recombinant qui ne présente que la M2 au système immunitaire, nous obtenons une
protection contre toute infection grippale, quelle que soit la souche utilisée.
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A ce stade, le vaccin doit encore subir des tests cliniques. A terme, le vaccin aura une
couverture plus large et se présentera sous forme de spray nasal. Probablement dans 5 ans,
lorsqu’il sera produit industriellement.
Ce vaccin universel induit une réponse au niveau des anticorps. Le système immunitaire a
un autre moyen de réagir, par les biais des cellules T du patient. Ici à Rotterdam, ce sont