
–réparation déférentielle après lésion iatrogène (cure
de hernie par exemple), avec anastomose souvent
délicate ou impossible en raison de la rétractation du
segment déférentiel d’aval, notamment lorsque la hernie
a été opérée dans l’enfance ;
–résection trans-urétrale de la partie distale des
canaux éjaculateurs au niveau prostatique, d’indication
plus discutée en raison du risque d’éjaculation rétrograde
et de resténose.
En cas d’intervention chirurgicale réparatrice, il faudra
conseiller au patient d’effectuer lors de cette intervention
un prélèvement de liquide déférentiel ou épididymaire ou
de pulpe testiculaire afin de conserver des paillettes de
spermatozoïdes utilisables secondairement dans le cadre
de l’ICSI en cas d’échec.
Dans certains cas, un traitement médical comportant
antibiothérapie et traitement anti-inflammatoire peut
améliorer la situation en permettant de traiter médicale-
ment un obstacle infectieux et/ou inflammatoire. Dans
les cas de diagnostic incertain ou en cas d’atteinte
chronique, le bilan des avantages potentiels et des
inconvénients (effets secondaires) devra être discuté
avec le patient.
Causes sécrétoires
Dans certains cas, l’atteinte sécrétoire peut être
traitée.
–En cas d’insuffisance hypothalamohypophysaire,
après avoir éliminé une tumeur de l’hypophyse par une
IRM cérébrale, un traitement de gonadotrophines est
proposé [8] pour stimuler les testicules dans leurs
fonctions endocrine (testostérone) et exocrine (sperma-
togenèse). Ce traitement comporte : hCG 1 500 à
3 000 UI en i.m. deux fois par semaine et FSH 150 UI en
i.m. trois fois par semaine jusqu’au démarrage de la
spermatogenèse (pendant 6 à 18 mois), avec contrôle
du spermogramme tous les trois mois. Il est ainsi possible
de stimuler la spermatogenèse et de voir apparaître des
spermatozoïdes dans l’éjaculat pour envisager, selon le
résultat, une grossesse naturelle ou le recours à une
AMP dont le niveau est fonction des résultats obtenus
sur le spermogramme. Il est à noter qu’en cas de reprise
de la spermatogenèse, des grossesses peuvent être
obtenues avec des concentrations spermatiques excep-
tionnellement basses de l’ordre de deux millions de
spermatozoïdes par millilitre. Il faut en général en profiter
pour congeler le sperme. Après avoir obtenu les
spermatozoïdes, l’homme peut cesser le traitement par
gonadotrophines qui est contraignant (cinq injections
i.m. par semaine) et avoir recours si besoin à un
traitement androgénique substitutif par testostérone (une
injection par mois), mais le plus souvent avec arrêt de la
spermatogenèse ;
–en cas de varicocèle [9-11], pathologie touchant
20 % de la population masculine, le traitement, dont l’effi-
cacité reste discutée, est envisagé dans certains cas. En
effet, il existe deux formes cliniques de varicocèle : la
varicocèle isolée avec testicules initialement normaux, pro-
gressivement dégradés par le reflux veineux spermatique, et
la forme associée à une atteinte sécrétoire le plus souvent
congénitale avec hypotrophie testiculaire initiale et taux de
FSH élevé. Dans la forme isolée, lorsque la varicocèle est
bien visible cliniquement et éventuellement bilatérale, avec
reflux significatif au doppler, le traitement de cette varico-
cèle peut permettre d’améliorer le spermogramme avec un
délai pouvant dépasser trois mois. Il n’y a pas de différence
de résultats en termes de grossesses et de complications
(récidive, hydrocèle) entre la ligature chirurgicale de la
veine spermatique et son embolisation radiologique.
Des grossesses naturelles sont obtenues dans 30 % des
cas ; ces résultats sont conditionnés à l’éventuelle amélio-
ration du spermogramme et à la situation de la femme (âge,
fonction ovarienne et perméabilité tubaire). Ce traitement
peut faciliter le recours à l’AMP après amélioration du
spermogramme. Dans les autres cas, ce traitement doit être
discuté en fonction des autres possibilités de l’AMP, en
sachant cependant que le traitement de cette varice peut
limiter la poursuite de la dégradation ultérieure de la
spermatogenèse et éviter la survenue d’une azoospermie.
Dans les cas d’azoospermie sécrétoire associée à une vari-
cocèle, le traitement préalable de la varicocèle pourrait
améliorer la probabilité de trouver des spermatozoïdes
lors du prélèvement testiculaire [12] ;
–en cas de cryptorchidie non traitée, il faut localiser
le ou les testicules cryptorchides cliniquement, par
échographie ou par examen tomodensitométrique
abdominopelvien. Les testicules devront être descendus
dans les bourses afin de pouvoir les surveiller en raison
de la fréquence plus élevée de tumeurs du testicule chez
les hommes cryptorchides. Cette orchidopexie dans les
bourses peut parfois permettre ensuite un démarrage de
la spermatogenèse et d’obtenir ainsi des spermatozoïdes
utilisés généralement dans le cadre de l’ICSI [13] ;
–de façon plus controversée, un traitement par
clomifène [14, 15], tamoxifène [16] ou inhibiteurs de
l’aromatase [17, 18] peut être proposé dans les atteintes
sécrétoires avec FSH normale. Enfin, la stimulation de la
spermatogenèse par testostérone donne des résultats très
variables : généralement sans effet sur la spermatogenèse,
cela peut parfois la stimuler comme cela peut l’arrêter,
cette propriété étant notamment utilisée dans un but
contraceptif [19, 20] ;
–les autres traitements ayant pour but de stimuler la
spermatogenèse (antioxydants, L-carnitine) n’ont pas
démontré leur efficacité [21, 22] ;
–enfin, l’état général du patient interfère avec la
spermatogenèse. L’obésité ou la maigreur [23, 24], le
stress et le surmenage [25], la consommation d’alcool
mt Médecine de la Reproduction, Gynécologie Endocrinologie, vol. 12, n° 3, juillet-août-septembre 2010
Mini-revue
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