4 informations
sur le vaccin
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valais.ch
CHRISTELLE MAGAROTTO
En juillet dernier, une flambée
de rougeole fait neuf cas dans le
canton. Le docteur Nicolas
Troillet et son équipe, du service
des maladies infectieuses de
l’Institut central de l’Hôpital du
Valais, ont mené leur enquête. Ils
ont pu déterminer un lien entre
toutes les personne contaminées.
«Une adolescente rentre d’un sé-
jour en Allemagne où - comme en
France - une épidémie de rougeole
se propage depuis quelques mois»,
raconte le médecin chef. «Elle
n’est pas vaccinée. Et elle n’a jamais
attrapé la maladie, ce qui l’aurait
immunisée.» Son frère et sa sœur
non plus. Alors qu’elle leur a
transmis le virus, l’un d’eux parti-
cipe à un voyage de groupe.
Une infirmière spécialisée in-
terroge leurs contacts. Elle dé-
couvre que deux autres person-
nes ont développé la rougeole et
l’ont transmise à quatre de leurs
proches. La flambée a pu être
maîtrisée en demandant aux ma-
lades de rester en isolement chez
eux jusqu’à ce qu’ils ne soient
plus contagieux. «Les personnes
potentiellement en incubation ont
également dû observer une quaran-
taine, ayant pu durer jusqu’à 21
jours
1
.»
Contagion extrême
La rougeole est une des mala-
dies les plus transmissibles avec
la varicelle et la tuberculose. «Le
virus reste en suspension dans l’air
sous forme d’infimes gouttelettes
durant plusieurs heures», décrit le
docteur. Si quelqu’un tousse, et
qu’un «non-immun» respire ces
particules, elles le contaminent.
«Le virus est une tête cher-
cheuse», reprend le Prof. Claire-
Anne Siegrist, directrice du
Centre de vaccinologie des
Hôpitaux universitaires de
Genève. «Si vous n’êtes pas immu-
nisé, la question n’est pas «si?»
mais «quand?» il vous attrapera.»
Et il n’existe aucun médicament
contre les complications de cette
maladie. «Le seul moyen de s’en
protéger est le vaccin», explique la
directrice.
Depuis 1996, illustre-t-elle, il
n’y a plus de rougeole en
Finlande où 96% de la popula-
tion a reçu les deux doses de vac-
cin nécessaires. Lorsque le virus
arrive dans le pays, il n’y a aucun
cas secondaire. «Se vacciner, c’est
d’abord se protéger soi, mais aussi
protéger ceux qui ne peuvent pas
l’être.»
Réactions rares
«Les nourrissons avant 9 mois et
les femmes enceintes, par exem-
ple», commente le docteur René
Tabin, chef du service de pédia-
trie, à l’hôpital de Sion, «et plus
généralement les personnes aux
systèmes immunitaires affaiblis».
Le vaccin se compose du virus at-
ténué mille fois, explique-t-il. Il
pourrait déclencher chez eux
une réaction plus ou moins forte.
«Tandis que fièvre et éruption, bé-
nignes, restent rares chez les per-
sonnes bien portantes», précise-
t-il.
«Dans tous les cas, le risque de
DFIS Service cantonal
de la santé publique
Les pages santé déjà parues peuvent
être consultées sur notre site:
http://www.lenouvelliste.ch/fr/
dossiers/detail/pages/
articles-1431-206563
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PARTENARIAT
EN BREF
18
Les pénis ne se redresseront pas en douceur
Une étude allemande tran-
che les espoirs des messieurs
touchés de Lapeyronie, soit
une courbure de la verge lors
de l’érection. La technique
par ondes vibratoires en pro-
fondeur aurait tendance à ag-
graver la déformation chez
certains patients traités. Le
traitement de référence reste
donc pour l’heure la chirur-
gie.
Cette maladie touche 3 à
9 % des hommes, avec un pic
de fréquence à la cinquan-
tainemaisquipeutapparaître
dès la vingtaine. Elle est due à
la constitution de plaques in-
durées dans les corps caver-
neux du pénis, ces tissus érec-
tiles qui se gorgent de sang
lors de l’érection.
La courbure du pénis est va-
riable, le plus souvent vers le
haut, mais elle est possible
dans toutes les directions de
l’espace, et peut même dépas-
ser 90° dans certains cas. Un
homme atteint sur deux se
plaint de douleurs lors de
l’érection, en particulier dans
les deux premières années de
la maladie, et un sur quatre,
en moyenne, de difficultés
pour la pénétration.
LEFIGARO-RÉD.
LE SAVIEZ-VOUS?
En 2011
on a recensé
/heure
?
décès par
rougeole
dans le
monde
ou
o
158 000
420
h
18
soit près de
décès/jour
Cancer - Les seins aiment
le beurre de cacahuète
Consommer au moins deux fois par semaine du beurre de
cacahuète diminuerait de 39% la probabilité de développer
une maladie bénigne des seins à l’âge adulte, selon une étude
américain menée sur 9000 femmes.
Les recherches n’expliquent toutefois pas cet effet. Il pour-
rait être lié à la protéine végétale contenue dans ce beurre.
Consommer des protéines végétales, plutôt que des protéines
animales, permet en effet de diminuer les risques de cancer
du sein.
«
La rougeole,
une tête
chercheuse.»
PROF. CLAIRE-
ANNE SIEGRIST
DIRECTRICE
DU CENTRE DE
VACCINOLOGIE
DES HÔPITAUX
UNIVERSITAIRES
DE GENÈVE
Plus de renseignements sur:
www.addictions-et-vieillissement.ch
Des brochures sur le sujet sur:
www.addictionsuisse.ch
www.indexaddictions.ch
INFO+
LE MAG SANTÉ
JEUDI 3 OCTOBRE 2013 LE NOUVELLISTE
mb - pc - rb
complications après
vaccination est bien
moindre qu’en cas
de rougeole»,af-
firme Nicolas
Troillet de
l’Institut cen-
tral. La maladie
se déclare par
un rhume, suivi
d’une toux et
d’une irritation des
yeux. Après quelques
jours, on note une forte montée
de fièvre. Et des plaques rouges
s’étendent sur le visage et sur le
corps. «Elle reste généralement bé-
nigne», concède-t-il. Les 9 cas
de juillet l’illustrent: ils
n’ont connu aucune
complication.
«Toutlepro-
blème se situe
dans sa force de
transmission.»
Dans une col-
lectivité sans
couverture
vaccinale, où
personne n’a fait
contracté la rou-
geole, une personne
porteuse du virus en infecte en
moyenne quinze autres. En com-
paraison, la grippe se transmet à
deux ou trois personnes maxi-
mum.
Complications
possibles
«Le nombre de
complications
augmente dès lors
en proportion du
nombre de victi-
mes», poursuit le
médecin. Entre 7 et
9% des cas de rougeole
débouchent sur une otite,
environ 6%, sur une pneu-
monie. Et une personne sur 1000
à 3000 décède.
Selon des estimations publiées
par la Confédération en 2010,
«en l’absence de vaccination, il y
aurait chaque année entre 40 et 70
encéphalites
2
, et 15 à 40 décès dus à
la rougeole en Suisse.» La couver-
ture vaccinale est estimée au-
jourd’hui à 85% de la population.
Le Valais se situe dans la
moyenne nationale. L’objectif,
conjointement à l’Organisation
mondiale de la santé, est d’attein-
dre 95% d’ici à 2015.
Fin octobre, la campagne «Stop
rougeole» sera lancée dans le
pays afin de sensibiliser la popu-
lation à la problématique. «Si
nous pouvions obtenir en
Europe un tel résultat d’ici
à 2020, nous pourrions
éradiquer la rougeole
du continent
3
», con-
clut le docteur Tabin,
«comme ce fut le cas
pour la variole dans les
années 1970.»
: 1 Les personnes infectées sont
contagieuses de 4 jours avant
l’apparition de l’éruption cutanée et jusqu’à
4 jours après sa disparition. Une fois
attrapée la maladie reste en incubation 8 à
10 jours jusqu’à l’apparition des premiers
symptômes, et 14 à 21 jours jusqu’à
l’éruption cutanée. Une maladie, sans
complication, dure en principe 18 jours.
2 Inflammation de l’ensemble des centres
nerveux contenus dans la boîte crânienne.
3 Le virus de la rougeole a la particularité de
ne jamais muter.
Les personnes
nées après 1964 doivent
en priorité
se poser la question
et vérifier leur immunité
Sérologie
et vaccin sont
pris en charge
par l’assurance
de base,
hors franchise
L’immunité
peut être
vérifiée
par une prise
de sang, en 24h,
même s’il n’y a
aucun risque à
se refaire vacciner
En
cas de contact
connu avec
une personne
infectée, le
vaccin peut être
injecté dans
les trois jours
VIRUS 85% des Valaisans sont vaccinés
Un taux de couverture de 95% est
nécessaire pour éradiquer la rougeole
Individualité: «Personne n’est
obligé de se faire vacciner»
«Des idées erronées ont circulé durant
la campagne concernant la révision
de la loi sur les épidémies». Parmi el-
les, la vaccination obligatoire. La Prof.
Claire-Anne Siegrist, directrice du Cen-
tre de vaccinologie des Hôpitaux uni-
versitaires de Genève, commente:
«Aucun vaccin n’est obligatoire.
Quand on parle d’une campagne
contre la rougeole, il ne faut pas ima-
ginerl’ouverturedecentresoùlevac-
cin serait injecté à la chaîne. Il s’agit
d’une opération de sensibilisation.
Les gens sont libres de décider de leur
santé et des risques qu’ils prennent.
Peu importe leurs motivations. Le plus
grave pour moi, ce n’est pas qu’un pe-
tit nombre soit contre ce vaccin: c’est
que beaucoup ne se posent pas
même la question. Les personnes
nées avant 1964, dans les 98% des
cas, ont attrapé une rougeole dans
leur jeunesse. Mais les générations
nées après cette date ont parfois raté
les occasions de se faire vacciner. Et
nombreux n’ont reçu qu’une seule
dose du vaccin. Souvent par oubli.
Si l’on n’est plus sûr, le plus simple est
de vérifier ses vaccins sur www.mes-
vaccins.ch ou de montrer son carnet
de vaccination à son médecin traitant
ou à un pharmacien. S’il est perdu,
une sérologie, soit une analyse de
sang, peut chercher des anticorps. Il
n’y a toutefois aucun risque à refaire le
vaccin: les anticorps l’annuleraient
simplement.
Si on est en contact avec une per-
sonne atteinte par la maladie, cette
démarche est urgente.»