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Rare en France, mais...
Selon la CNAMTS et le CFES, seuls 82 % des en-
fants de 2 ans étaient vaccinés en 2001 par le
vaccin ROR, qui protège à la fois contre la rou-
geole, les oreillons et la rubéole. Ce taux, qui
place la France loin derrière la majorité des
autres pays européens, révèle de fortes dispari-
tés sur le territoire national. Principalement si-
tués au Sud, les départements ayant les taux de
couverture vaccinale les plus faibles se trouvent
fortement exposés à des risques d’épidémie
compte tenu de la persistance d’importants
groupes de populations non immunisées.
En 1999, en France, près de 17 000 enfants ont
attrapé la rougeole. Parmi eux, certains sont
handicapés à vie. A l’inverse des pays en voie
de développement, les complications dans nos
pays sont rares. Cependant, quand elles sur-
viennent, elles sont graves, avec des atteintes
cérébrales comme une encéphalite aiguë. Cer-
taines sont très sévères et ne se manifestent
que plusieurs années après la maladie, comme
la panencéphalite sclérosante à l’origine d’un
handicap sévère.
Prévention
La rougeole est donc loin d’être anodine. Il fau-
drait pour cela qu’au moins 95 % des enfants
soient vaccinés, comme c’est le cas en Finlande
où la rougeole n’existe plus. L’immunité acquise
est définitive. L’éradication de la rougeole est
possible, puisque le seul réservoir du virus est
humain et qu’il existe une prévention efficace.
Une récente enquête a ainsi montré que sur les
10 % de parents qui n’ont pas fait vacciner leur
enfant, 40 % ne savent pas que la rougeole en-
traîne chaque année des hospitalisations et des
handicaps.
Rappelons donc qu’en France, la vaccination
ROR est gratuite et se fait en deux temps (une
première injection à l’âge d’un an et la seconde
entre 3 et 6 ans). Les enfants non revaccinés le
seront vers l’âge de 11-13 ans pour obtenir l’in-
terruption de circulation des trois virus.
A.-L.P.
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ans le monde, selon l’OMS et l’UNICEF, la rou-
geole atteint plus de 30 millions d’enfants,
dont plus de 745 000 meurent chaque année
(plus de la moitié en Afrique). Elle est une des
principales causes de décès chez l’enfant de
moins de quatre ans, en Afrique tropicale, par
exemple. Pourtant, il existe depuis plus de
40 ans un vaccin sûr, efficace et peu coûteux.
Pour l’OMS, l’urgence est la vaccination massive,
seule capable d’éradiquer le virus.
Causes et symptômes
La rougeole est une maladie infectieuse de l’en-
fance, extrêmement contagieuse, propagée par le
virus mornilleux du genre Parmyxovirus, un
cousin du virus des oreillons et du virus respira-
toire syncitial, responsable également de bron-
chiolite. C’est l’une des maladies qui se transmet
le plus facilement, par voie aérienne, lorsqu’un
enfant contagieux tousse. Elle sévit de façon
quasi permanente et peut être cause d’épidémies.
La rougeole touche surtout les enfants mais
aussi les jeunes adultes. Son incubation est de
10 jours ± 2. Elle provoque une forte fièvre avec
malaise général. La toux est incessante et ac-
compagnée de coryza, larmoiements. A ce stade
paraît le signe de Koplick, pathognomonique :
petits points blanc-bleuâtres situés sur la face
interne des joues, en regard des deuxièmes mo-
laires supérieures, durant 48 heures. Une leuco-
pénie est fréquente.
L’éruption débute derrière l’oreille puis envahit
le visage et continue son évolution descen-
dante pour se généraliser en 3 jours. Les macu-
lopapules forment des placards séparés par des
intervalles de peau saine. Le prurit est absent.
Habituellement, les enfants ne meurent pas di-
rectement de la rougeole mais de ses complica-
tions telles qu’une encéphalite, une pneumo-
pathie, une diarrhée ou des surinfections des
voies aériennes contre lesquelles leur orga-
nisme est incapable de lutter en raison de
l’affaiblissement de leurs défenses immuni-
taires, notamment quand ils souffrent déjà
de malnutrition.
De toutes les maladies évitables par la vaccination, la rougeole
demeure la plus meurtrière chez les enfants. Elle représente
une cause non négligeable de mortalité chez les moins de
cinq ans, notamment dans les pays en voie de développement.
Rougeole
De l’efficacité du vaccin dans le monde
Professions Santé Infirmier Infirmière - No51 - décembre 2003
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