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78 PARIS MATCH VOTRE CERVEAU
DeMust, audit, nos ium harundem
dolum labo. Magnihicius de
maionsed qui dolenim ilignat
inveni nam quam sum facepere mo-
lupta tiunto blaborepudae nullupta
dolorrorro blaboritem est, aut por sum-
quis ad eosam nis atisque nes et quam,
quam saectus, consendel estrum ilit
laborporem ad et officiet quae core-
henes doluptur, sinctor uptatiis doles-
tota consequia ne sitas etum fuga. Ovit
disquaepedi cusdandusam quias id
etur adit volorro ea qui ant. Giassit
aerspel eost, occus et quo modigenis-
tem inulliqui nonsedit, sunt fuga. Nem
et et odis aut ipsa nes es plique exere,
odit ad et es endit laborios volorecto
vellorp oreriorio qui to exeritae. Itatiist,
quo quam, si ommodis essitiunto mole-
net volorporum ipitae. Nam, ipsae na-
tectorempe molupta nos ea sit lam re
cor alicil inctur, sit qui alit faccat ma-
gnimp erorum laccus eatia quia quia
dollit magniet as audit esed ma velique
porum fugit modis doloreiunti tet plati
duntint aut apelitem nobist, nullantem.
Nem venit utam, sam, undanda escil-
laut laborro ident voloreptia dolorro
resciti issimpostiae core serfere stibus
invelle niasper estotatur? Od minullo
restis et magnimodic tem aute est quo-
dignis eatiae a pre, que dolorrore quam
inctata ni sam, quiam nonecte cuptur
milla voluptibus inima dolore corum
sequia quas apis aut voluptatus auhillo
ium laceribusdae nisi ut facea natus
quundit iisciur es faceptat aboria que
et exera dolor abor sit, imi, tem fuga.
Nam inctotatio.Magniasi tiumquodit re,
1465 signes.
79
Plus personne n'imagine
l'éducation sans les outils
du numérique. Encore faut-
il les maîtriser pour garder
ses capacités cognitives.
E
n 2013, l’administration
Obama lançait l’initiative
ConnectED, dont
le but était de connecter 99 %
des écoles à l’Internet haut débit
en cinq ans. La même année,
le gouvernement promulguait en
France sa loi de refondation
de l’école au cœur de laquelle
figure une « grande ambition
numérique ». En mai 2015 le chef
de l’État, François Hollande,
annonçait qu’un milliard d’euros
seraient débloqués pour doter
100 % des collégiens d’équi-
pements individuels mobiles
connectés (principalement
des tablettes) à l’horizon 2018.
Internet serait-il un outil indispen-
sable pour l’éducation ?
D’après l’Éducation nationale,
« 9 enseignants sur 10 sont
convaincus de l’intérêt des TIC*
pour diversifier les pratiques, pré-
parer les cours et les rendre plus
attractifs. » Il est vrai qu’Internet
propose une masse d’informa-
tions quasiment infinie : des cours
donnés par des professeurs,
des forums d’aide en ligne,
des vidéos d’expériences… Bref,
selon toutes les apparences, un
kit complet pour réduire les iné-
galités dans l’accès à l’éducation.
Sauf que… il y a des voix discor-
dantes. Le prestigieux Massa-
chussetts Institute of Technology,
aux États-Unis, a publié, en mai
2016, une étude pour le moins
troublante. Elle a été menée sur
726 étudiants de premier cycle de
l’Académie West Point, l’une des
écoles militaires américaines les
plus prestigieuses. Les élèves y
sont réputés pour leur discipline,
leur sérieux et leur motivation.
Les chercheurs ont sélectionné un
cours d’introduction à l’économie
et créé des groupes, dont un ban-
nissant tout usage d’ordinateur
portable ou tablette. À la fin du
cursus, les groupes où ils étaient
autorisés obtenaient des résultats
18 % inférieurs à ce dernier… Pour
les auteurs de l’étude, « les étu-
diants ont de moins bons résultats
quand ils ont accès à des techno-
logies informatiques. Et il est fort
probable que ces effets néfastes
sont supérieurs à l’extérieur de
West Point », c’est-à-dire dans
des environnements où les élèves
sont moins disciplinés,
et donc plus faciles à distraire. Les
capacités d’attention des élèves
seraient en effet mises à dure
épreuve avec Internet, ses multi-
ples fenêtres ouvertes, les pubs
qui s’ouvrent sans prévenir, les
signaux des e-mails, et sa capa-
cité à captiver à la fois l’ouïe et le
regard. « De nombreu ses études
ont montré un déficit d’attention
de la part des jeunes gros usagers
d’Internet, indique Jérôme Dinet,
professeur en psychologie à
l’université de Lorraine. On le
voit très vite : vous demandez à un
élève de chercher quelque chose
sur le Net, et, au bout de quelques
clics, il oublie tota lement ce qu’il
était venu y faire. »
L’usage d’Internet n’aurait cepen-
dant pas que des mauvais côtés.
« Chez les jeunes, l’usage
d’Internet donne une grande
facilité à passer d’un sujet à
l’autre, à manier un grand nombre
d’informa tions », note le psycho-
logue.Encore faudrait-il être,
ensuite, capable de trier et
d'organiser tout cela en connais-
sances… ce qui n’est pas toujours
le cas. Une expérience menée en
mai 2015 au sein de la London
School of Economics and Political
Science a montré que la suppres-
sion des téléphones mobiles dans
une classe bénéficiait essentielle-
ment aux élèves les plus faibles.
Loin de faciliter l’accès à l’éduca-
tion, Internet risque donc forte-
ment d’accentuer les inégalités
entre ceux qui savent l’utiliser…
et ceux qui s’y noient. A. D.
Ils sont nés avec
et n’imaginent pas
leur vie sans.
Donc pas question
d’interdire Inter-
net à nos enfants.
Mais comme
souvent, tout est
dans la mesure
et l’éducation
pour que la jeune
génération reste
intelligemment
connectée.
INTERNET: son impact
sur les jeunes cerveaux
TIC
Technologies
de l’information
et de la communi-
cation regroupant
l’informatique,
l’audiovisuel,
les multimédias,
l’Internet et les
télécommunica-
tions, devenues
un segment ma-
jeur de l’écono-
mie des princi-
paux pays
industrialisés.
trode intracérébrale par l’équipe de John Donoghue. On se
concentrant sur ses pensées, elle réussit à commander un bras
robotisé posé à côté d’elle pour qu’il lui serve à boire.
Ces exemples sont spectaculaires, mais, comme le regrette
François Berger, ils ne parviennent pas à démontrer que les
interfaces cerveau-machine peuvent effectivement soulager
les patients paralysés dans leur vie quotidienne : « Ce sont des
approches “techno-push”... qui ne sont pas assez à l’écoute
des besoins exprimés par les patients. » Les dispositifs res-
taient lourds, coûteux, et leurs avantages limités. Le bras ro-
botisé, posé sur la table d’un laboratoire, ne peut finalement
que saisir les quelques objets mis expressément à sa portée.
Une main paralysée
fonctionne à nouveau
C’est dans ce contexte que l’annonce faite, le 13 avril 2016, par
l’institut de recherche Battelle (Ohio, États-Unis) a fait sensa-
tion. L’équipe menée par l’ingénieur Chad Bouton a tout sim-
plement redonné à un jeune tétraplégique l’usage de sa
propre main. Ian Burkhart s’est brisé le cou, et la 5e vertèbre,
le 13 juin 2010, après qu’une vague l’a violemment propulsé
contre un banc de sable. Il souffre depuis d’une lésion de la
moelle épinière. Il conserve un mouvement des épaules, du
coude, une mobilité partielle du poignet, mais ses doigts sont
totalement immobilisés. Or, six ans plus tard, il peut de nou-
veau se servir de sa main pour se verser à boire, porter le verre
à ses lèvres, ou encore jouer à un jeu vidéo de guitare.
Le jeune homme a été équipé d’une « dérivation neuronale ».
La multi-électrode de l’université de l’Utah lui a été implantée
dans le cerveau dans la zone précise qui commande la motri-
cité des doigts de la main. Cette multi-électrode est connectée
(par des fils) à un ordinateur qui décrypte les signaux reçus.
L’innovation est l’usage fait de ces signaux. Ils sont traduits en
impulsions électriques au niveau d’un manchon souple qui
enveloppe le poignet paralysé. Ce manchon est inspiré des élec-
trodes de stimulation neuromusculaire utilisées par les sportifs
ou les kinésithérapeutes pour contracter les fibres musculaires
lors d’exercices de rééducation. Il contient 130 électrodes qui,
posées sur la peau, stimulent le muscle sous-jacent.
Ian Burkhart mettra deux ans à maîtriser le dispositif pour
reprendre le contrôle (partiel) de son poignet et de sa main, à
raison de 2 ou 3 séances d’entraînement par semaine, de 3 ou
4 heures chacune. Il complète cet apprentissage par de la réé-
ducation pour retrouver un peu de la force perdue par sa main.
« Ian a appris à se saisir d’une bouteille, verser son contenu
dans un verre, poser la bouteille, saisir un bâton mélangeur,
remuer le contenu du verre et déposer le bâtonnet dans la
carafe », décrit Chad Bouton. Il peut aussi se saisir d’un télé-
phone et le porter à son oreille, ou encore passer une carte
bancaire dans un distributeur.
Pour l’instant, Ian Burkhart ne peut utiliser ce dispositif que
dans le laboratoire scientifique où a lieu l’essai (photo ci-
dessous). Chaque séance nécessite environ 2 heures de
mise en route : on lui enfile le manchon souple, on recalibre
ensuite l’ordinateur car le langage des neurones peut être
légèrement différent d’un jour à l’autre et le manchon pas
exactement positionné de la même manière. Mais l’expé-
rience ouvre un nouvel horizon pour les paralysés, qui at-
tendent beaucoup de ces outils permettant à leurs neurones
de parler aux machines.
Ian Burkhart joue
les « guitar heros »
sur jeu vidéo grâce
au manchon
souple contenant
130 électrodes de
stimulation neuro-
musculaire mis en
place sur son
poignet paralysé.
the ohio state university wexner medical center and battelle
LES POUVOIRS DU CERVEAU
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