Cette effet très prolongé en fait un antibiotique de choix dans les
circonstances appropriées en raison de l’économie réalisée sur les coûts
indirects du traitements tels que les perfusions multiples (matériel) et le
temps consacré par le personnel soignant à préparer des infusions. Ainsi, sauf
exception (voir ci-dessous), la ceftriaxone peut donc être injectée (i.v. ou
i.m.) une seule fois par 24 heures. L’adaptation de la dose en raison d’une
insuffisance rénale n’est généralement pas nécessaire, car, comme mentionné
plus haut la fraction de la ceftriaxone éliminée par voie extra rénale est
élevée. En cas d'insuffisance rénale terminale, une adaptation posologique est
toutefois à envisager. Par contre, en cas d’insuffisance mixte rénale et
hépatique grave, une dose diminuée peut être indiquée, bien que la toxicité de
la ceftriaxone reste minime. Le risque de cholécystite alithiasique mérite
d’être mentionné comme complication d’un traitement prolongé chez un
patient non alimenté, une situation devenue exceptionnelle de nos jours.
Mécanisme d’action - spectre anti-bactérien
La ceftriaxone appartient à la classe des céphalosporines de 3
ème
génération.
Comme toutes les β-lactames, elle se lie aux protéines des parois bactéries en
division et interfère avec la synthèse de la paroi, rendant les bactéries
osmotiquement instables. L’activité bactéricide dépend de l’affinité avec
laquelle la ceftriaxone se lie à ses protéines et est essentiellement dirigée
contre les germes Gram négatif, en particulier Haemophilus, Moraxella,
Neisseria, Treponema, Borrelia et les entérobactéries (E. coli, Klebsiella). A
l’inverse d’autres céphalosporines de troisième génération, la ceftriaxone a
un effet suffisant contre les streptocoques (Gram +) pour pouvoir être utilisée
dans le traitement de certaines infections fréquemment causées par ces
germes telle que les pneumonies acquise en dehors de l’hôpital
(pneumocoque). La ceftriaxone a un effet modeste contre les anaérobes qui
ne peut être recommandée dans le traitement d'infections par ces germes.
Finalement, comme toutes les céphalosporines, la ceftriaxone n’a aucun effet
contre les entérocoques (gram +), trop souvent confondus avec les
entérobactéries et les Enterobacter (bacilles gram négatifs).
L’efficacité de la ceftriaxone contre certains germes n’est pas suffisante pour
en justifier l’emploi, même si parfois l’antibiogramme suggère le contraire.
Ainsi, d’une façon générale, la ceftriaxone comme toutes les céphalosporines
de (2ème et) 3ème génération, ne devrait pas être utilisé pour traiter une
infection à Staphylocoque. De même, bien qu’elle soit particulièrement
résistante à de nombreuses β-lactamases, elle est s'avère inefficace contre le
Pseudomonas par exemple. Son usage pour les infections nosocomiales à
germes gram - est donc limité par la prévalence, au sein d’une institution, des
infections à Pseudomonas et autres germes résistants.
Utilisations cliniques
Les indications cliniques découlent des espèces bactériennes mentionnées ci-
dessus. La ceftriaxone est abondamment utilisée comme traitement empirique
des pneumonies non-hospitalières, en association avec un macrolide
(clarithromycine par exemple) lors de cas graves, afin d’élargir le spectre
pour y inclure en particulier les Legionnella, mais aussi les Chlamydia et
Mycoplasma (Infectious Disease Society of America) et peut-être en raison
d’un bénéfice immuno-modulateur putatif. Le tableau ci-dessous (Table 2.)
résume quelques circonstances cliniques où la ceftriaxone peut être utilisée,
en précisant la posologie (chez l’adulte).