Taxe/hôtels: les professionnels dénoncent une décision

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Taxe/hôtels: les professionnels dénoncent une décision
prise dans la précipitation
PARIS, 7 sept 2011 (AFP) - Les patrons de deux organisations patronales de
l'hôtellerie ont dénoncé mercredi soir auprès de l'AFP le vote à l'Assemblée instaurant une
taxe de 2% pour les hôtels dont les nuitées coûtent 200 euros et plus, parlant d'une
"décision prise dans la précipitation".
Roland Héguy, président de l'Umih, premier syndicat de l'hôtellerie et de la
restauration, a "appelé le gouvernement à ses responsabilités" et déclaré qu'il allait
"demander un entretien au Premier ministre François Fillon" face à une mesure "arbitraire
prise dans la précipitation".
Didier Chenet, son homologue du Synhorcat, qui représente la grande majorité de
l'hôtellerie de luxe, souligne pour sa part que la barre des 200 euros fait que "contrairement
à ce qui est dit, la taxe va s'appliquer à une grande part de l'hôtellerie et pas seulement à
l'hôtellerie de luxe" autrement dit, à des hôtels 3 étoiles en plus des 4 et 5 étoiles.
Cette taxe, qui doit compenser la perte de recettes de 90 millions d'euros due à
l'abandon du relèvement de la TVA sur les parcs à thème, ne prend finalement pas comme
critère le nombre d'étoiles de l'hôtel pour "éviter de créer une désincitation au classement
volontaire" dans ces catégories.
Pour les deux organisations cependant, les hôteliers ne voudront plus investir dans
la qualité et seront découragés de passer à trois ou quatre étoiles selon les nouvelles
normes hôtelières.
Concrètement, pour un prix moyen de la nuitée à 194 euros, l'impact sera de
quatre euros, a noté devant les députés le ministre de l'Economie François Baroin.
"Quatre euros, c'est énorme", a répondu M. Héguy surtout quand l'hôtellerie
française doit répondre à des appels d'offre avec Londres ou Barcelone pour des congrès.
"Si on laisse entendre que ce n'est pas grand chose, alors il fallait laisser les prix
en l'état", a-t-il encore dit.
Dans un palace comme le Plaza-Athénée, la taxe de 2% représentera 18,50 euros
pour un prix moyen de 967 euros.
Selon l'Umih, 3.000 établissements sur 17.000 environ seront concernés par cette
taxe, dès les hôtels 3 étoiles (milieu de gamme), c'est-à-dire que cela touchera, selon M.
Chenet, "le tourisme d'affaires et le tourisme tout court".
"Nous sommes convaincus que ça va va porter atteinte à la compétitivité et
l'attractivité de la première industrie française non délocalisable, le tourisme", a-t-il déclaré.
"On se sent floués", a assuré Roland Héguy qui regrette qu"on ait donné d'un
côté (avec la baisse de la TVA dans la restauration), puis pris de l'autre (avec la taxe dans
l'hôtellerie)".
Selon lui, cela créera également une hôtellerie à deux vitesses car "pour 200
euros à Paris, on n'a pas la même qualité de chambre qu'en province au même prix".
Au sein même de l'UMP, plusieurs députés, comme le maire de Nice Christian
Estrosi ou l'ex-secrétaire d'Etat au Tourisme Hervé Novelli, ont qualifié cette taxe de
"nuisible" ou estimé qu'elle n'était pas "un bon signal envoyé aux activités touristiques de
notre pays".
da/fz/cj
SYNHORCAT
9938539200503/XSV/OTO/4
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président du Synhorcat
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