tionis Sacramentum – tout comme l’ency-
clique dont elle est l’application – continuel-
le contradiction entre les exigences de la foi
et de la morale, et la nécessité de défendre
toutes les acquisitions conciliaires qui s’op-
posent plus ou moins directement à la foi et
à la morale. Et, à ce propos, les journées des
16 au 18 janvier de cette année ont été parti-
culierment significatives. Le 17 janvier, à
Bosco Marengo dans le diocèse d’Alessan-
dria, un grand concert ouvrait les célébra-
tions solennelles pour les 500 ans de la nais-
sance de saint Pie V (17 janvier 1504); le len-
demain, à la demande et au nom de Jean-
Paul II, le cardinal Angelo Sodano a concé-
lébré la Messe en l’honneur du grand Ponti-
fe. Mais dans la soirée de ce même 17 jan-
vier, un autre concert – intitulé “Concert de
la Conciliation” entre juifs, chrétiens et mu-
sulmans – se déroulait à Rome, à la Salle
Paul VI, en présence de Jean-Paul II en per-
sonne, de vingt cardinaux, d’un grand
nombre d’évêques et de représentants des
schismatiques orientaux, sans parler des per-
sonnalités islamiques et juives (parmi les-
quelles les rabbins Toaf et Di Segni, le grand
rabbin d’Israël, des représentants du Bnaï
B’rith comme Lisa Palmieri-Billig et David
Rosen, etc.). Dans son discours, Jean-Paul II
a expliqué le choix des morceaux musicaux,
basé sur deux points qu’auraient en commun
les trois religions : “la vénération pour le pa-
triarche Abraham et pour la résurrection des
morts”. “Nous en avons écouté le magistral
commentaire – a poursuivi Jean-Paul II –
(…) dans la Symphonie n°2 de Gustave Mal-
her, inspirée du poème Dziady de l’illustre
dramaturge polonais Adam Mickiewicz”
(Osservatore Romano, 19-20 janvier 2004, p.
5). Le lecteur de Sodalitium se rappelle
peut-être l’article Karol, Adam, Jacob (n°
48, avril 1999) dans lequel il est question des
rapports étroits entre le marrane polonais
Jacob Frank, son héritier Adam Mickiewicz
et Karol Wojtyla: le concert du 17 janvier ne
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faisait que confirmer ces inquiétantes
connexions. En cette même occasion, les
deux grands rabbins d’Israël, Jona Metzgher
et Slomo Amar, ont invité Jean-Paul II aux
célébrations solennelles du centenaire de
l’inauguration de la Synagogue de Rome,
qui eurent lieu le 22 mai. Jean-Paul II n’a
pas assisté à ces réjouissances durant les-
quelles le même rabbin Metzgher s’est écrié,
triomphant: “Empereur Titus! Tu as détruit
l’édifice de notre Sanctuaire et voilà que, dans
ta ville se dresse depuis cent ans un petit sanc-
tuaire! La continuité de notre futur” (Osser-
vatore Romano it., 26 mai, p. 1). Nous pu-
blions cependant dans ce numéro le message
que Wojtyla fit lire par son représentant, le
cardinal Ruini; dans un prochain numéro de
Sodalitium, nous publierons, en guise de
commentaire de ces événements, et de la
doctrine hérétique qu’ils sous-tendent, une
longue étude de l’abbé Nitoglia. Comment
la même personne, le même jour de surcroît,
peut-elle commander des réjouissances en
l’honneur de saint Pie V, le Pontife qui défit
les musulmans à Lépante et chassa les Juifs
des Etats pontificaux, et présider au
“concert de réconciliation” avec les Juifs et
les Musulmans, déplorant en cette occasion
les divisions passées et exprimant, “la néces-
sité pressante d’une sincère réconciliation
entre les croyants en l’unique Dieu” en tant
“qu’ils sont comme “une famille unique aux
enfants différents”, selon l’expression du car-
dinal Kasper dans son discours adressé à
l’assemblage composite du public présent à
cette soirée?
Tandis que Jean-Paul II suit imperturba-
blement la chimère d’Adam Mikiewicz et
de Jacob Frank, de Jules Isaac et de Stanis-
las Fumet, c’est un acteur, un metteur en
scène d’Hollywood (incroyable mais vrai!)
qui, par un film sur la Passion du Christ,
La synagogue de Rome au cours de la lecture du messa-
ge de Jean-Paul II le 22 mai 2004
“Crucifige eum” (photo tirée du film “La Passion”)