Construction Ampli 144 Mhz linéaire équipé d'un tube 4x 150
Construction de l'alimentation :
Je ne donne pas volontairement de description détaillée de l'alimentation, vu que beaucoup de
schémas sont déjà disponibles, et que les futurs réalisateurs ne possèderont pas tous les mêmes
transfo (en ce qui me concerne j'ai utilisé des transfos de récup et ajouté dans certains cas des
doubleurs afin d'obtenir les tensions exigées). Cela dit, il n'est pas inutile de préciser de bien veiller
à la qualité des condensateurs de découplage (compter le double d'isolement par rapport à la
tension utilisée) ceci est particulièrement important pour le condensateur de liaison type "assiette"
qui bloque la HT sur la ligne de plaque !
Comme dit le proverbe bien connu « Qui peut le plus, peut le moins », donc, prévoyez "large" ...
Le support employé est le SK620, pour ce qui concerne le fil à utiliser pour véhiculer la HT de + 2Kv,
utiliser du câble "THT", ou à défaut, du câble coaxial dont on aura retiré la gaine extérieure, ainsi
que la tresse (cela dit l'emploi de câble du type KX4 augmente le découplage évitant par de
rayonner de la HF par celui-ci, à manipuler avec soin en ayant toujours à l'esprit l'élévation de
température en fonctionnement qui risque d'altérer gravement l'isolation ...)
Je n'insisterais pas sur la nécessi d'effectuer de belles soudures brillantes, car si en BF, une
soudure sèche peut générer des "crachements" désagréables, en HF, celles-ci peuvent avoir de plus
graves conséquences : amorçages, destructions progressive de composants, risques de courts-
circuits en fonctionnement (entraînant la destruction de fusibles de façon incompréhensible).
Avant de terminer ce chapitre, je ne saurais trop inciter les futurs réalisateurs à prévoir un nombre
de fusibles suffisant (placer une rangée de porte-fusibles à l'arrière du châssis, çà vous évitera bien
des frayeurs !)
Les tensions nécessaires :
Filament :
EIMAC préconise 6volts maximum sous 3A, (ne pas dépasser la tension max sous peine de
destruction du tube!)
L'alimentation peut s'effectuée, soit, par deux fils aboutissants aux broches des filaments (broches 3
et 7) ou bien en reliant une de ces broches à la masse (cette solution est préférable en cas de
tension juste suffisante en charge). Dans tous les cas, NE JAMAIS DEPASSER 6 V !
Cette tension traverse une (ou deux) self de choc en fil émaillé d'au moins 10/10ème de 8mm de
diamètre et 20mm de long.
G1 :
La tension de polarisation de la G1, par l'intermédiaire d'une self de choc constituée d'une vingtaine
de spires jointives de fil émaillé de 3 à 4/10ème sur une résistance de 2 à 3MΩ, (cette self est soudée
au plus court sur le support), est de -50 et -100volts -100v le tube est bloqué) réglable en
émission, (le -100V avant régulation, est à câbler sur un contact du relais E/R, de manière à bloquer
le tube en réception), courant de G1 pratiquement nul.
G2 :
250 à 350volts variable sous 10 à 20 mA à travers une résistance de 150 Ω/ 3w bobinée qui fait
"effet self de choc".
HT :
La HT, à travers une self de choc en fil émaillé de 10 à 12/10ème à spires pratiquement jointives de
25 mm de long et 12 mm de diamètre, est découplée par un condo de 470pF à 1000 pF de fort
isolement (entre 6 et 8kv). La liaison HF entre le tube et la ligne plaque s'effectue par un
condensateur un
peu spécial puisqu'il s'agit d'un condensateur appelé "assiette", isolé lui aussi de 8
à 15 kv (ce fort isolement est au fait que ce condensateur doit "passer" la HF et "bloque" la HT
vers ligne plaque, qui elle, est reliée à la masse à son extrémité) muni d'une vis sur chacune de ses
faces, destinées à fixer celui-ci entre la ligne résonnante et un morceaux de tresse elle-même fixée
sur l'anode du tube.
IMPORTANT : Le passage de la HT dans la cavité est taillé dans un barreau de téflon de 20mm de
diamètre percé en son centre, au travers duquel on entre en force un morceau de fil électrique, ou
bien un solide by-pass pouvant supporter les quelques 2000 volts présents à cet endroit.
Pour toutes ces tensions, ne pas lésiner sur le nombre de découplages !
Etude du schéma de l'ampli :
- L'entrée du 144 Mhz (entre 1 et 5w max.), s'effectue via une prise type BNC. L1/ CV1 résonne
sur 144, et adapte l'impédance à 50Ω, au besoin, insérer un petit atténuateur 50Ω entre le TX et
l'ampli qui sera chargée de stabiliser l'impédance de sortie du TX.
- L'attaque de la grille s'effectue par l'intermédiaire d'un condensateur de 470pF type "bouton"
directement soudé sur la broche centrale (G1).
- La self de grille L1 est réalisée en fil argenté de 10/10ème de 3 spires 1/2, de 12mm de diamètre, à
bobiner sur un forêt de 10 environ.
La prise d'excitation se fera à 1 tour côté grille (à étirer ou recouper en fonction de la valeur de CV1,
jusqu'à trouver le bon accord, lames de CV1 à demi rentrées)
- L'accord de la ligne plaque (L2) dont une extrémité est reliée à la masse, est assuré par CV2,
constitué d'un disque de 52 à 55mm de diamètre en laiton de 15/10 et muni en son centre d'un
morceau de tige fileté laiton de 6 et 12cm de long (l'accord plaque s'effectue grâce au déplacement
de ce disque que l'on éloigne ou que l'on rapproche de la face de la ligne plaque prévu à cet effet)
- Un écrou de 6 est soudé sur la cavité (à l'endroit indiqué sur les images) permettant le
vissage/dévissage de l'ensemble disque/tige, cet ensemble sera bloqué par un contre-écrou pour
assurer la pérennité du réglage.
- La HF "sort" sur une prise N grâce à une ligne de couplage antenne L3, accordée elle, par CV3
(5/40pF)
Particularité de la self antenne L3:
L3 est réalisée en fil argenté de préférence de 15 à 20/10ème, son profil et sa forme sont précisés
sur l'image "vue de dessus", sa longueur est à déterminer au grid-dip, à 144,300 par exemple, en
court-circuitant la prise N de sortie ainsi que L2 (pour éviter le "dip" de l'accord L2/CV2)
La tôlerie :
Les images parlent d'elles-mêmes, les cotes sont précisées et les différentes étapes de d'assemblage
se font à l'étain ou brasées (je n'ai pas essayé ...attention aux déformations du laiton)
Pas de commentaires particuliers.
Les réglages :
Tous les réglages se feront, bien sûr, sur une charge fictive de 50Ω NON RAYONNANTE.
- Tout d'abord, insérer un tosmètre en série entre le TX et l'ampli, puis, régler grossièrement le
circuit d'entrée, ampli en chauffe, en débranchant la commutation E/R, de manière à adapter la
sortie du TX au circuit d'entrée de l'ampli, sans que les tensions d'alimentation ne soient présentes à
l'exception du filament (car la capacité interne du tube est différente à chaud ou à froid, à tenir
compte lors des réglages)
- Ensuite, l'ampli éteint, toujours avec le tosmètre en série, raccorder la sortie du TX à la sortie de
l'ampli, et régler grossièrement l'accord du circuit plaque et accord antenne.
- Enfin, insérez un wattmètre/ tosmètre en sortie d'ampli, tout en conservant un tosmètre en sortie
de TX (gare aux auto-oscillations !)
- Rebrancher l'ampli, mettre la tension de G2 au minimum (150 à 200v) la tension de G1 à -100v
(donc tube bloqué) et vérifiez si tout se "passe bien", puis si possible, baisser la puissance
d'excitation à l'entrée au mini si possible, puis, courage, passez en émission.
- Ajuster tout doucement le circuit d'entrée de l'ampli (assez flou), tout en scrutant les
galvanomètres des appareils de mesure, régler au max de HF/ mini de ROS, ensuite l'accord plaque
(très pointu), pour terminer par l'accord antenne. N'augmentez les tensions que lorsque vous êtes
sûr de l'absence de tout auto-oscillation ni emballement dû à la montée en température.
IMPORTANT : Soyez très exigeant sur la puissance de ventilation forcée servant à refroidir le tube,
la durée de vie de celui-ci en dépend.
Méthode de réglage :
Assez simple en fait, selon la bande de fréquence utilisée, par exemple, si votre trafic SSB s'effectue
entre 144,200 et 144,350Mhz, ajuster le circuit L1/CV1 sur 144,150 et L2/CV2 sur 144,400. Quand
à L3/CV3, les ajuster plus précisément sur la fréquence la plus souvent utilisée. Ce procédé permet
de diminuer le taux d'harmoniques et de splatters autour de la fréquence d'émission, car plus la
bande passante est étroite, plus l'accord est précis, donc émission plus "propre".
Entre-nous :
Généralement, l'emploi d'un ampli à tube à cavité (bien réglé, sans trop de "gain micro"), est moins
générateur d'harmoniques que les amplis à transistors qui eux, de par leur construction, exigent un
filtrage beaucoup plus sérieux.
Bonne réalisation !
Jack / F1DUJ
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