Je sais que je suis fou.
Ça commence comme ça.
Tyler & I
La schizophrénie concerne 1 % de la population mondiale.
Particulièrement dévastatrice chez les 16/30 ans, cette physiopathologie complexe liée à
l’adolescence se traduit généralement par une dissociation progressive de la personnalité, dont les
origines sont encore très discutées : chercheurs et cliniciens en ignorent le trouble cognitif principal,
mais s’accordent sur la description des symptômes : délires, hallucinations, troubles de la pensée et
du comportement (sentiment de persécution, « d’espionnage », de « vol de la pensée »), déficit de
communication, perte du référentiel rationnel commun, manque de motivation, dysharmonie
affective et motrice. Jusqu’à l’isolement total.
La maladie se déclare souvent lentement. Au début, elle se manifeste par une difficulté à se relaxer,
à se concentrer ou à trouver le sommeil. Progressivement, les patients fuient leurs amis, négligent
leur apparence physique, leur discours se dégrade, des perceptions inhabituelles surviennent,
finalement, il ne leur devient plus possible, par exemple, de poursuivre des études. Une fois déclaré,
le syndrome est installé pour la vie et devient chronique, avec récurrence d’épisodes aigus
nécessitant une prise en charge d’urgence (hospitalisation).
Dans cette réalité « reconstruite », les hallucinations prennent souvent la forme de « voix »
commentant les comportements du sujet, l’insultant ou lui donnant des ordres, ce qui perturbe le
discours et l’action et favorise l’apparition de signes de dépression et d'anxiété.
Ces voix ont été enregistrées.
Richard Gaitet, Standard Magazine.