Il s’agit d’un projet fédérateur et collectif, qui ne peut être qu’ambitieux au
risque de ne pas survivre, dont l’objectif essentiel est de maintenir le maillage
territorial en terme de soins de premier recours, d’améliorer la qualité du
service rendu à la population. Il ne s’agit en aucun cas d’un simple
regroupement de professionnels de santé sur un site, mais d’une « fusion » des
professionnels de la santé et du social autour du patient, et donc d’un projet
de soins multidisciplinaires, véritable tête de pont d’un parcours de soins
intégré au sein de la structure.
Une des conditions du succès est la capacité qu’auront les médecins de la
structure de fédérer les énergies de chacun autour du projet, et donc des
capacités de management évidentes.
La création d’une MSPD intervient (et dans l’ordre) après la réalisation d’un
diagnostic territorial partagé entre professionnels, étudiant la population
concernée (données démographiques), ses besoins actuels et futurs
(vieillissement de la population, pathologies les plus fréquentes et Affections
Longue Durée), les ressources humaines en professionnels de santé
(démographie locale, mais aussi leurs projets et attentes).
Il s’agit d’un projet commun associant les élus locaux (communes,
communautés de communes et Conseil Général, Conseil Régional), les
institutions avec l’Assurance maladie, l’Etat (par son représentant, le Préfet)
et la DASS, les Missions Régionales de Santé (et futures Agences régionales de
Santé…).
Enfin ce projet doit impérativement prendre en compte l’aménagement du
territoire. Il s’agit d’un projet collectif, fédérant les énergies locales
(professionnels de santé et élus locaux qui ont la connaissance précise et fine
du territoire concerné, et qui perçoivent au quotidien la nécessité d’une
réorganisation), et les énergies régionales (souvent déroutées par la
complexité des soins primaires, et l’échec des mesures antérieures).
Les Elus locaux dans les territoires concernés sont actuellement très
demandeurs d’une Maison Médicale Pluridisciplinaire qui peut leur apparaître
comme une bouée de sauvetage ; ils perçoivent très bien que nous sommes
dans une phase de transition (le creux démographique médical est pour
2015), et leur objectif à court terme est souvent de maintenir le médecin dans
le village (objectif compréhensible mais insuffisant pour appréhender le
problème en terme de soins de premier recours). Ils perçoivent bien
l’évolution du métier de médecin dans les années à venir avec une
diminution des heures de travail, la nécessité d’une délégation des taches, et
du travail en réseau. Les études prospectives montrent qu’en 2020, on prévoit
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