CCAF - Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France www.ccaf.info
118, rue de Courcelles - 75017 Paris
CCAF Communiqué de Presse
24 Avril 1915 : génocide arménien
24 avril 2013 : réussir le barrage au négationnisme de la Turquie
Le 24 avril 2013, le CCAF (Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France) commémorera le 98ème
anniversaire du génocide des Arméniens perpétré par le gouvernement jeune turc en 1915.
A deux ans de son centenaire, les Français d’origine arménienne, enfants de survivants du 1er génocide du 20ème siècle,
rendront hommage aux 1,5 million d’Arméniens massacrés.
Un an après l’élection présidentielle, le CCAF et les Français d’origine arménienne demanderont au Président de la
République, François Hollande, de respecter son engagement de campagne : inscrire dans les plus brefs délais et
faire voter une loi pénalisant le négationnisme de l’Etat turc, qui n’est autre que le stade suprême du génocide.
Ils dénonceront l'exportation du négationnisme turc sur le territoire national et les pressions permanentes d'Ankara
sur les pouvoirs publics français. Ils soutiendront les démocrates turcs, avocats, journalistes emprisonnés en
Turquie.
Jeudi 23 avril 2013
18h00 Veillée des Jeunes Conférences et concerts
PLACE DU PANTHEON
Mercredi 24 avril 2013
11h00 Bertrand Delanoë, maire de Paris, rend hommage aux victimes du génocide arménien de 1915,
dans les salons de l'Hôtel de Ville (sur invitation uniquement)
A cette occasion, le maire de Paris recevra Erol Özkoray (né à Istanbul).
Journaliste et éditeur de la revue Idea Politika (1998-2002), Erol Özkoray a été contraint de
suspendre sa parution après avoir fait l'objet de plusieurs saisies et mesures d'interdiction de la part
des autorités turques. Ancien correspondant en Turquie de l'AFP et d'El Pais, Erol Özkoray est
écrivain (Turquie: Le Putsch Permanent, Totalitarisme à la turque et À quoi sert l'armée), politologue.
L'état-major des armées a engagé contre lui une vingtaine de procédures judiciaires. Dans ces
procès, le procureur a requis au total près de 50 ans d'emprisonnement sur la base de l'article 301
du Code pénal qui réprime les critiques contre l'armée. Son combat juridique, qui a duré de 2000 à
2009, s'est terminé par une victoire sur l'armée, puisqu'Erol Ozkoray a remporté tous ses procès.
15h00 Messe de Requiem en la cathédrale apostolique arménienne Saint-Jean-Baptiste célébrée par
Monseigneur Norvan Zakarian
15 rue Jean Goujon, Paris 8ème
18h00 Ravivage de la Flamme au Soldat Inconnu
Arc de Triomphe (Place Charles de Gaulle Etoile)
Rassemblement à l’angle de l’Av. des Champs-Elysées et de la rue Balzac
Marche sur les Champs-Elysées, dépôts de gerbes, hymnes nationaux
19h00 Rassemblement devant la Statue du Révérend Père Komitas érigée à la mémoire des victimes du
génocide
Place du Canada, Paris 8ème
Interventions
Dépôts de gerbes au pied de la statue de Komitas ; Recueillement
Départ de la manifestation en direction du 102 Av. des Champs-Elysées, se trouvent les
bureaux de l’annexe de l’Ambassade et de l’office de tourisme de la Turquie.
Contacts presse : Nadia-Maro Deghirmendjian 06 74 53 66 15 / Tania Babanazarian 06 70 73 29 69 / Saro Mardiryan 06 78 73 25 82
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RETRANSCRIPTION
Discours de François Hollande le 24 avril 2012 à Paris
Cérémonie de commémoration du 97e anniversaire du génocide des Arméniens
Mesdames, Messieurs, Chers Amis,
Nous sommes réunis une nouvelle fois comme chaque année, ici, pour rendre hommage aux
Arméniens victimes d’un génocide.
Le 24 avril 1915, 900 intellectuels, personnalités politiques, membres des corps intermédiaires,
sont arrêtés et exécutés à Constantinople.
Cette date marque le début des massacres. Les hommes de l’armée ottomane sont isolés,
désarmés, tués. Les femmes et les enfants subissent les ordres de déportation. Les marches vers
les déserts de Syrie et de Mésopotamie déciment plus d’un million et demi de personnes, soit les
deux tiers de la population arménienne vivant dans l’empire ottoman. Cette histoire, c’est la vôtre.
Cette histoire, je la connais, vous la connaissez mieux que d’autres, mieux que personne. C’est
celle de vos parents, de vos grands-parents, de vos arrières grands-parents, de vos familles. Cette
histoire, c’est aussi celle qui a été admise, certifiée par la quasi-totalité des historiens. Cette
histoire, c’est celle que l’on souhaite vous contester, vous retirer, vous nier. Et en la reniant, cette
histoire, on veut atteindre jusqu’à votre identité. Ce n’est pas la première fois que je m’adresse à
vous dans ces circonstances, ni la première fois que je me rends à une commémoration des
victimes du génocide arménien.
Je n’ai jamais changé de discours en fonction des circonstances. J’ai été le premier secrétaire du
Parti Socialiste qui aura permis l’adoption de la Loi du 29 janvier 2001, reconnaissant le génocide
du peuple arménien. J’ai été moi-même à l’origine d’une proposition de Loi visant à la pénalisation
du négationnisme du génocide arménien. Il a même fallu s’y reprendre à deux fois pour la faire
voter à l’Assemblée Nationale. Ce fut fait le 12 octobre 2006.
Cet engagement, c’est le sens de mon attachement contre toutes les formes d’atteinte à la dignité
humaine. Il y a quelques semaines, une nouvelle proposition de Loi pénalisant le négationnisme et
notamment celui du génocide arménien, a été votée par le Parlement. Cette proposition n’a pas
été validée, chacun le sait ici, par le Conseil Constitutionnel. J’en ai pris acte et cette décision
s’impose à tous. Et en même temps, j’ai considéré comme candidat à la présidence de la
République, qu’une initiative devait être reprise au lendemain de l’élection présidentielle. J’en fais
devant vous une nouvelle fois la promesse.
Deux principes m’animeront :
Le premier, c’est l’efficacité. Efficacité nécessaire, car si nous échouons, nous conforterons les
négationnistes dans leur action. C’est la raison pour laquelle la plus grande sécurité juridique sera
nécessaire pour réussir. Nous ne pouvons plus commettre je ne sais quelle imprécision qui nous
mettrait une nouvelle fois devant l’impossibilité de faire valider le texte.
Le second principe, c’est celui de la sérénité, car nous devons réconcilier, nous devons rassembler.
Et finalement, dans cette élection présidentielle nous ne sommes pas d’accord sur tout, vous
l’avez bien compris, et je n’ai pas besoin ici de faire la part entre ce qui sera dit par un autre
candidat et ce que j’affirme sur bien des sujets. Mais en définitive, nous pouvons nous rassembler.
C’est si rare !
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Soyez en fier ! Parce que d’une certaine façon, vous allez permettre quel que soit le choix des
Français d’avoir, je l’espère, le même aboutissement de votre combat.
Cet esprit de rassemblement de réconciliation m’anime car je ne veux pas diviser les Français. Je
ne veux pas séparer les uns et les autres. Vous êtes des Français que l’ont dit d’origine
arménienne, mais vous êtes des Français, d’abord des Français, fiers d’être français dans la
République. Il y en a d’autres qui sont d’origine turque, ils n’y sont pour rien dans ce qui s’est
passé en 1915. et donc, ce qu’il faut faire c’est aussi de leur dire c’est que être pleinement
républicain que de reconnaître les responsabilités de l’histoire et notamment un génocide qui
s’était produit en 1915.
Mon engagement ne date pas d’aujourd’hui. Il vient de loin. François Mitterrand fut le premier
chef d’Etat en exercice à reconnaître le génocide arménien. C’est sous un gouvernement de
gauche - Lionel Jospin - que fut votée la loi du 29 janvier 2001. Et j’ai gardé une très belle citation
de Jean Jaurès qui s’élevait déjà contre les premiers massacres d’Arméniens à la fin du 19ème
siècle. Et cette phrase, elle vaut pour tous les peuples et dans toutes les républiques : « On ne
peut pas vivre avec dans sa cave le cadavre d’un peuple assassiné ».
Et bien, c’est dans cette tradition, dans cette volonté d’être fidèle à mes engagements que quelles
que soient les pressions qui s’exerceront - et il y en aura ! - je tiendrai bon pour que nous puissions
atteindre l’objectif qui est celui du négationnisme qui doit être pénalisé, et notamment celui qui
frappe le peuple arménien.
Mesdames, Messieurs, votre histoire ne sera jamais oubliée parce qu’elle ne pourra jamais plus
être contestée. Chaque année, si les Français m’en donnent mandat, je viendrai comme Président
de la République le 24 avril. Chaque année, je viendrai participer à l’hommage. Chaque année, je
partagerai votre combat pour la vérité et la justice. Et j’aimerais être le Président qui en 2015
pourra une nouvelle fois s’incliner pour le centenaire de ce qui a été le premier génocide du
20ème siècle.
Votre combat est le nôtre. Il honore toute la République. Soyez fiers de ce combat ! Soyez fiers de
la République ! Soyez fiers d’être Français dans la République !
Merci à tous. A bientôt !
François Hollande
CCAF - Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France www.ccaf.info
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RETRANSCRIPTION
Discours du Président de la République, Nicolas Sarkozy, le 24 avril 2012 à Paris
Cérémonie de commémoration du 97e anniversaire du génocide des Arméniens
Messieurs les Dignitaires religieux, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais vous parler très librement d’un sujet extrêmement sérieux, sur lequel on a entendu
tant d’approximations, tant d’erreurs, tant de choses fausses.
Je voudrais le faire en tant que chef de l’Etat, pas en tant que candidat, et je voudrais dire,
d’ailleurs, que les idées que je vais défendre, sont des idées qui, me semble-t-il, sont partagées
bien au-delà des frontières partisanes. C’est à ce niveau que je veux me placer, et pas à un autre,
si vous me le permettez.
D’abord, je voudrais vous dire, mes chers compatriotes, combien j’ai été bouleversé par mon
voyage d’Etat à Erevan et par la visite du mémorial.
Je voudrais dire à tous ceux qui n’ont pas fait ce voyage, qui n’ont pas vu ce que j’ai vu, qui n’ont
pas entendu ce que j’ai entendu, qu’ils ne peuvent pas comprendre la mémoire de cette douleur
indicible pour tous les Arméniens, où qu’ils existent, où qu’ils vivent dans le monde.
Je vous l’avoue, Messieurs les Présidents, avoir vu ce mémorial, avoir été sur la Place de France à
Erevan n’a pas chan le fond de ce que je pensais, mais a rendu encore plus forte ma
détermination. Sans doute voyez-vous, et voyais-je, les choses de trop loin, mais il est une
mémoire qui n’est jamais éloignée tant elle est douloureuse. Il y a une mémoire qui ne s’efface
jamais parce que de génération en génération, on se transmet la souffrance, on se transmet la
peur, on se transmet la peine. En allant à Erevan, j’ai compris ce que ressentaient des millions
d’Arméniens en pensant à ce génocide, parce que j’imaginais que chacun se mettait à la place de
ses grands-parents, de ses ancêtres, et se disait : comment aurais-je réagi moi-même ? Et en allant
à ce mémorial, en même tant que bouleversé, j’ai été fier, fier que la France, la France de cette
époque, ait é si généreuse pour accueillir des Arméniens persécutés. Je me suis dit : cette
France-là, c’est la France éternelle, celle qui a su faire sa place à tous ceux qui étaient pourchassés.
J’espère que vous ne m’en voudrez pas, mais pour parler des questions de mémoire, je ne veux
pas simplement parler de la question arménienne et du génocide, je veux dire qu’il n’y a pas de
grand pays dans le monde qui n’ait le courage de regarder son passé. La marque d’un grand pays,
ce n’est pas le nombre de ses habitants, ce n’est pas la puissance de son économie, c’est la lucidité
dont chaque pays, petit, moyen ou grand, est capable de faire preuve à l’endroit de son Histoire.
Voyez-vous, Messieurs les Présidents, mes chers Compatriotes, je ne compare nullement. Mais
quand j’ai voulu dire à nos compatriotes harkis que la France avait fauté parce qu’ils avaient choisi
la France et que la France les avait abandonnés et que c’était la faute de la France, je n’ai pas
comparé, car les douleurs ne se comparent pas. Je n’ai pas hiérarchisé, j’ai simplement voulu
montrer à d’autres pays, dont la Turquie, que la France demandait à la Turquie de faire ce qu’elle
faisait pour elle-même : revisiter son passé. On n’est pas faible quand on regarde son histoire.
Vous savez, Messieurs les Présidents, mes chers compatriotes, combien j’aime mon pays, notre
pays.
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