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UE3- Biochimie clinique, Nutrition, Métabolisme
Dr Nobécourt
Date : 29/08/2016
Promo : DFGSM3
Plage horaire : 14-16h
Enseignant : Dr Nobécourt-Dupuy
Ronéistes :
VERDIER Baptiste
NOËL Louna
Nutriments
Besoins nutritionnels et apports nutritionnels conseillés
Introduction
I)
Définitions
1)
2)
3)
4)
5)
6)
7)
8)
9)
II)
Macronutriments
1)
2)
3)
4)
III)
Définitions générales
Essentialité
Besoin nutritionnel moyen (BNM)
Références Nutritionnelles
Apports nutritionnels conseillés (ANC)
Apports journaliers recommandés (AJR)
Limites de sécurité
Besoins énergétiques
Besoins hydriques
Protéines
Lipides
Glucides
Fibres
Micronutriments
1) Vitamines
2) Oligoéléments
IV)
Points Clés (Conclusion)
Objectifs :
- Connaître la notion de besoin nutritionnel
- Connaître la notion d’apports nutritionnels conseillés de repères de consommation et de limite de
sécurité
- Connaître la répartition souhaitable des protides des lipides et des glucides dans la ration
quotidienne, ainsi que leur valeur énergétique propre
- Connaître les besoins quantitatifs en macro- et micro-nutriments (MP Gonthier)
-1-
Introduction :
Les références nutritionnelles permettent d’apprécier le statut nutritionnel d'un individu ou d'une population.
C'est une base pour les recommandations en nutriments permettant d'élaborer des régimes alimentaires
équilibrés.
I) Définitions
Cette prof attache beaucoup d'importances aux définitions !
1) Définitions générales
• Nutriment : substance organique ou minérale, directement assimilable sans avoir à subir les processus de
dégradation de la digestion .
• Besoins nutritionnels : quantité de chacun des nutriments et d’énergie (apportée par les macronutriments :
protides, lipides, glucides) nécessaires pour assurer l’entretien, le fonctionnement métabolique et
physiologique d’un individu en bonne santé (homéostasie). Ils intègrent les besoins liés à l’activité physique
et à la thermorégulation.
Ces besoins sont variables lors de circonstances physiologiques (croissance, gestation, lactation,
vieillissement) ou pathologiques.
Attention : les besoins nutritionnels s'intéressent à la fois aux nutriments qui apportent de l'énergie
(macronutriments) mais AUSSI aux nutriments essentiels qui n'apportent pas d'énergie mais sont nécessaires
au bon fonctionnement de l'organisme qui sont les vitamines et les oligo-éléments essentiels (ex : le Fer), et
AUSSI les besoin liquidiens : l'eau.
On se rend compte ces dernières années de l'importance de l'état nutritionnel des patients pour potentialiser
l'effet des médicaments (les médicaments fonctionnent moins bien si le patient est en dénutrition par ex).
• Homéostasie : Processus de régulation par lesquels l’organisme maintient les différentes constantes du
milieu intérieur entre les limites de la normale.
• Besoins nutritionnels nets : quantité de nutriments utilisée au niveau des tissus, après absorption
intestinale. Cela correspond à la demande métabolique des tissus pour assurer la croissance, le
renouvellement et le fonctionnement des organismes.
Ils n’intègrent pas les fractions de nutriments non bio-disponibles (non absorbés) lors de la digestion.
Les besoins varient en fonction des dépenses.
• Besoins énergétiques : ils correspondent aux besoins en protéines, lipides et glucides .
Si les apports alimentaires sont égaux aux dépenses alors la personne maintient un poids stable .
• Besoins non énergétiques : ils correspondent aux besoins en vitamines, en minéraux .
• Besoins liquidiens : (= besoin en EAU)
Tous ces besoins varient selon :
- l’âge
- le sexe
- l’activité physique
- l’état physiologique: grossesse, maladie…
-2-
2) Essentialité
• Les nutriments essentiels (indispensables) : Cela correspond aux nutriments devant être obligatoirement
apportés par l’alimentation. (Ils ne sont pas synthétisés par l’organisme humain car il y a une absence des
gènes correspondants aux enzymes nécessaires) .
Quelques exemples (à ne pas apprendre par cœur)
- Acides aminés essentiels : Leucine, Isoleucine, Phénylalanine, Thréonine, Tryptophane, Lysine,
Valine, Méthionine, Histidine (chez le nourrisson pour Histidine) ; (soit : LIPTTLVMH)
- Acides gras essentiels : acide linoléique et acide linolénique
- Oligoéléments, minéraux et certaines vitamines.
• Les nutriments semi-essentiels (conditionnellement indispensables) : La synthèse est possible par
l'organisme (entièrement ou à partir de précurseurs présents dans l'alimentation), mais est insuffisante dans
certaines situations physiologiques ou pathologiques.
Quelques exemples :
- La glutamine et stress métabolique èLa glutamine peut devenir limitante en cas de grande situation
de stress.
- L’apport en cystéine chez l’enfant prématuré ou l’insuffisant hépatique
- La vitamine D en cas de non exposition au soleil .
• Les nutriments non essentiels (non indispensables)
3) BNM : Besoin Nutritionnel Moyen
Le BNM prend en compte la biodisponibilité moyenne du nutriment dans le régime alimentaire (impliquant
la digestion, l'absorption intestinale et le transport du nutriment vers les tissus utilisateurs). On détermine le
pourcentage des nutriments qui sera réellement utilisé par le corps.
Ex : on dit qu'il faut manger 1g de calcium, ça prend en compte le fait que la totalité de ce gramme ne sera
pas absorbé, une partie se retrouvera dans les selles.
On réalise ensuite des moyennes sur la population. Il présente une très grande variabilité interindividuelle. Il
est établi sur un groupe d'individus homogène.
Le BNM est la meilleure estimation du besoin individuel : le BNM représente donc un objectif médical.
Les critères qui servent à déterminer les niveaux de BNM sont les suivants :
- prévention des manifestations cliniques de carence
- maintien d’un statut biologique optimal
- saturation des réserves de l’organisme
- prévention de certaines pathologies non carentielles
4) Les références nutritionnelles
Elles prennent en compte le niveau d’apport des nutriments et leur impact sur la santé ( à travers les études
épidémiologiques ) : les références nutritionnelles correspondent au « Besoin optimal » .
Elles permettent d’éviter les carences, et en fonction des connaissances disponibles elles tiennent compte des
effets à long terme des nutriments sur la santé:
- Prévention des maladies dégénératives (cancers, pathologies Cardio-Vasculaires, diabète).
- Permettre un «vieillissement réussi »
-3-
5) ANC : Apports Nutritionnels Conseillés
Ils correspondent aux recommandations pour un groupe d’individu, pour une population et non une norme
individuelle : les ANC représentent un objectif de santé publique.
ANC (Apports Nutritionnels conseillés) (=BNM + 2 écarts type) : permet de couvrir les besoins de 97,5% de
la population. Cela correspond au PRI en Europe, « Population ref intake ».
Un individu doit se situer entre le BNM et l'ANC, ce qui est possible en respectant les repères de
consommations sans avoir à recourir à des aliments enrichis ou à des compléments alimentaires. En France,
une alimentation variée et équilibrée comme le conseille le PNNS (Plan Nationnal Nutrition Santé) est
suffisante pour couvrir la majorité des besoins chez le sujet en bonne santé.
Exemple de mesure d’ANC (à lire uniquement)
Ø Vitamine B9
Une homocystéinémie, indicateur métabolique du statut en folates, en dessous d’un seuil de 10 µmol/l est le
reflet d’un risque minime de maladies cardiovasculaires.
Un sous échantillon de l’étude SU.VI.MAX, d’environ 1200 personnes, et pour lesquelles existaient à la fois
des valeurs d’apports en folates (étude diététique) et une homocystéinémie inférieure à 10 µmol/l a été isolé.
Considérant que ce groupe reçoit une quantité de folates alimentaires telle que les probabilités de risques
sont minimales, ce niveau d’apport spontané en folates a été retenu comme mesure des besoins pour une
population.
Les ANC sont donc pour l’adulte (et en tenant compte du calcul statistique évoqué plus haut) de 330 µg de
folates/jour pour l’homme et de 276 pour les femmes. Mais compte tenu des risques d’anomalies
embryonnaires dès le début de la grossesse dans le cas de déficit en folates, une majoration de 10 % de
l’ANC est proposée, ce qui porte les ANC pour les folates à 300µg/j chez la femme en situation de procréer.
• ANC = Référence optimale pour une population donnée dans l'état actuel des connaissances. Si la
moyenne de la population se situe au niveau de l'ANC, on considère que la situation nutritionnelle est
globalement satisfaisante.
Cependant, il existe des groupes à risque d'insuffisance d'apport (car les références sont établies sur des
populations en bonne santé), donc certaines populations en situations pathologiques peuvent être à risque
d'insuffisance même en respectant les ANC : c'est pourquoi il faut toujours adapter ces recommandations en
fonction de l'état physiologique ou pathologique de la personne.
ex : besoins plus importants en fer en cas de règles abondantes.
Il faut considérer la répartition gaussienne des besoins dans une population.
Attention : l'affirmation fréquente que la situation est dramatique parce que 50% des Français sont en
dessous de l'ANC est totalement erronée !
Par exemple, un individu en bonne santé peut tout à fait avoir un apport en tel ou tel nutriment qui se situe
en dessous des ANC sans pour autant souffrir de carences. En effet les ANC sont assez élevées car elles
doivent permettre à 97,5% de la population de ne pas souffrir de carence.
6) AJR : Apports Journaliers Recommandés
Ce sont ceux qui sont utilisés pour l’étiquetage de certains produits.
Ils correspondent à des valeurs uniques pour chaque nutriment, ne tiennent pas compte des différences liées
à l’âge et au sexe.
Les AJR sont harmonisés au niveau européen et ont une valeur réglementaire .
Un individu dont les apports sont équivalents aux AJR a peu de risque de ne pas couvrir ses besoins.
Pour définir les repères de consommation des aliments : voir le PNNS, www.mangerbouger.fr
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7) Les limites de sécurité
Certains nutriments entraînent des troubles s'ils sont consommés en quantité trop importantes. Ces limites de
sécurité correspondent aux limites qu'il ne faudrait pas dépasser pour chaque nutriment.
Elles ont été définies en 1996 par le conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF) pour un
certain nombre de minéraux et de vitamines.
Cette limite a été calculée selon les méthodes classiques de toxicologie et comprend une marge permettant
de prendre en compte la diversité de sensibilité de la population.
Attention : Les recommandations nutritionnelles ainsi que les limites de sécurité ne doivent pas être prises
comme des normes à imposer individuellement , mais applicables à une population.
Ce sont plutôt des références pour atteindre un bon état de nutrition qui limiterait les carences, les
déséquilibres ou les surcharges au sein d’une population donnée.
La référence journée doit être nuancée et l’équilibre peut s’établir sur plusieurs jours
voir plusieurs semaines. C'est à dire que les recommandations sont établies pour une journée, mais si on ne
mange pas assez de tel nutriment le lundi, on peut se rattraper le mardi, le tout est de respecter un équilibre
sur la durée.
8) Les besoins énergétiques
Les besoins énergétiques quotidiens sont déterminés à partir de l’estimation de la dépense énergétique totale.
- Adulte modérément actif : 2000 kcal/j (30 kcal/kg/jour )
- Femme : 1800 kcal/j (25-30 kcal/kg/jour )
- Homme : 2200 kcal/j (30-35 kcal/kg/jour )
C'est une valeur repère, issue d’une population de référence, non adaptée pour définir les besoins
énergétiques réels d’un individu. Dans la pratique clinique, on a besoin d’évaluations plus précises des
besoins énergétiques de la personne malade et/ou on a besoin d’adapter régulièrement ses apports
énergétiques en fonction de l’évolution de son état nutritionnel (interrogatoire, équation, calorimètrie…)
9) Les besoins hydriques
Rappel : Notre organisme est composé de 70-90% d’eau.
Il est très important de combler nos besoins hydriques. Attention, lorsqu’on parle d’« hydrique », il s’agit
bien strictement d’eau (pas de jus de fruit, boissons alcoolisées …).
Chez l’adulte, les besoins de base sont de 25 à 35 ml/kg/j.
Les pertes normales totales sont de 2500mL par jour reparties en pertes par :
- diurèse (1-1,5L). C’est une perte qui est adaptable.
- perspiration (500-1000mL)
- digestives (100mL)
Mais des pertes pathologiques sont également possibles : digestives, respiratoires, urinaires, thermiques …
Il faut savoir que lorsque la température dépasse 37°C, on perd un supplément de 300mL d’eau à chaque °C.
Au niveau clinique, il faut faire attention aux patients avec des diarrhées et des vomissements, il y a un
risque majeur de déshydratation. Hyperthermie et infections urinaires peuvent aussi être des causes de
déshydratation.
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Les apports hydriques sont repartis de la manière suivante :
- endogène (300ml/j)
- aliments (1000ml/j)
- boisson (1 à 1.5 l/j)
Nous avons besoin de 1 L à 1,5L par jour par apport exogène HORS activité physique. Bien évidemment
lorsque l’on fait du sport, on doit apporter une source d’hydratation supplémentaire.
Il faut aussi garder en tête que certains aliments tel que le riz cuit ou les fruits apportent de l’eau.
II) Les macronutriments
La répartition des macronutriments dans notre alimentation est la suivante :
- 50 à 55% glucides
- 35 à 40% lipides
- 9 à 12% protides
Il est également bon à savoir que pour les glucides et les protéines, 1g correspond à 4kcal. En revanche pour
les lipides, 1g correspond à 9 kcal.
• Mais comment traduire ces données théoriques au patient ?
Les recommandations à donner au patient pour qu’il mette les données scientifiques en pratique sont :
- 1/4 à 1/2 de l’assiette de glucides
- 1/4 à 1/2 de l’assiette de légumes
- 1 source de protéines
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1) Les Protéines (notion importante)
Ø Rappel sur les protéines
Une protéine est une molécule comportant de l'azote et qui est composée d'une séquence d'acides aminés
(Aa) reliés par des liaisons peptidiques.
- La séquence est ce qui détermine la structure primaire de la protéine.
- La configuration de la chaîne peptidique dans l'espace détermine quant à elle les structures
secondaires et tertiaires de la protéine.
- L’association de plusieurs chaînes peptidiques définira la structure quaternaire.
Une protéine comportant moins de 50 Aa est appelée PEPTIDE.
Les protéines ont de très nombreuses fonctions : protéines de structure (collagène), protéines contractiles
(myosine), protéines de transport (albumine), protéines immunitaires (immunoglobulines), protéines
enzymatiques, hormones, récepteurs...
Toutes les protéines ne sont pas équivalentes pour répondre aux besoins.
- La qualité ou valeur nutritionnelle d'une protéine se définit comme l'efficacité avec laquelle cette
protéine satisfait aux besoins à la fois en azote et en Aa.
Ø Définitions
Les définitions suivantes seront revues par la suite et sont des notions importantes
•
L’utilisation protéique nette (azote retenu /azote ingéré) dépend de la structure intrinsèque de la
protéine et également de la façon dont les Aa constituants sont absorbés par le tube digestif.
•
L’indice chimique est la teneur de la protéine en Aa essentiels par rapport à une protéine de
référence (albumine de l'œuf, les protéines du lait maternel).
Ø La digestibilité
C’est la capacité du tube digestif à absorber effectivement l'azote ingéré :
(azote ingéré - azote fécal)/azote ingéré x 100.
Elle dépend de la structure et des modifications subies au cours de la préparation des aliments.
Ainsi la réaction de Maillard montre que lorsqu’il y a liaison d'un sucre réducteur avec le groupe amine
libre de la lysine résultant en un "blocage" de celle-ci, la lysine ne peut plus être absorbée.
Pour résumer la réaction de Maillard, on peut dire que le phénomène de glycation change la digestibilité et
l’absorption des protéines. Elle change donc la qualité physico-chimique des aliments.
Exemple : la cuisson augmente ce phénomène.
Lysine et méthionine sont généralement les Aa limitants de la qualité nutritionnelle des protéines, parce que
les moins abondants et les plus sensibles aux modifications (chauffage, oxydation).
Au total, la digestibilité est de 95 à 98 % pour les protéines animales et de 75 à 95 % pour les protéines
végétales.
Attention au végétalisme qui est l’exclusion totale des protéines animales ou végétarisme qui est la
limitation des protéines animales. Pour les patients végétariens et végétaliens, il faut surveiller leurs apports
en Aa essentiels. Comment ? Les céréales sont déficitaires en lysine et les légumineuses sont déficitaires en
méthionine. Une association des deux leur permet de ne pas avoir de manque en l’un ou en l’autre.
Mais par exemple, on sait aujourd’hui qu’il n’y a aucune source d’apport en vitamine B12 par l’alimentation
chez un végétalien ! Cette vitamine leur est donc donnée en complément alimentaire.
NB : En 2016, on est largement au dessus de la consommation de protéines nécessaires par jour.
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Ø Recommandations en protéines (diapo importante)
Chez l’Adulte:
- BNM= 0.66g/kg/j
- ANC= 0.83g/kg/j soit 9-12% AET (Apports Energétiques Totaux)
Chez le Nourrisson:
- BNM= 1,2g/kg/j entre 7 et 12 mois, 1g/kg/j à 1 an puis diminue progressivement pour atteindre les besoins
de l’adulte à 18 ans
Chez la Personne âgée
- Augmentation progressive des besoins pour atteindre 1g/kg/j -1,2g/kg/j à 65 ans
Cette couverture des besoins en protéines permet la couverture des besoins en Aa indispensables.
Par la mesure du bilan azoté on peut définir les besoins si nécessaire. En pratique on utilise l’azote urinaire
avec 350mmol/l = 1g/kg.
Ø Besoins chez les patients hospitalisés
Ils sont modifiés par la pathologie du fait de l’augmentation du catabolisme.
Leurs besoins en protéines sont augmentés donc il faut augmenter leurs apports en protéines.
La surveillance du poids chez ces patients fragilisés et hospitalisés doit être rigoureuse. Une perte de poids
chez un sujet en bonne santé et un sujet hospitalisé n’a pas la même gravité.
Ces besoins sont difficilement appréciés, on peut s’aider du bilan azoté ou encore de l’évolution de la masse
maigre.
L’Apport en glutamine est nécessaire dans certaines conditions.
Les apports recommandés pour ces patients est de 1,2 à 1,5 g/kg/j (0,15 à 0,35 g/kg/j N) soit 15 à 20% des
AET.
2) Les Lipides
(sera vu aussi avec ses collègues en cours)
Ø Généralités
Les lipides sont insolubles en milieu aqueux. Ainsi, leur transport plasmatique se fait au sein de
lipoprotéines qui permettent de les solubiliser.
L’acide gras est l’élément structural commun à tous les lipides.
Dans les lipides alimentaires, on a 95 % de triglycerides avec chaîne longue (> 12 carbones) et 5 % de
triglycerides à chaîne courte ou moyenne, de phospholipides (lécithines) et de cholestérol plus ou moins
estérifié.
Il faut savoir que les triglycérides sont l’essentiel de nos apports en lipides.
L’apport journalier de cholesterol à l’organisme n’est que de l’ordre du mg alors que l’apport en
triglycérides est de l’ordre du g.
L’huile par exemple, est essentiellement constituée de triglycerides.
Les viandes animales contiennent elles aussi des triglycerides, beaucoup d’acides gras saturés et un peu de
cholesterol.
Les ANC en lipides représentent 35 à 40 % de AET (en dessous, il est difficile de couvrir les besoins en AG
essentiel et vitamines liposolubles).
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• Doit on éliminer le cholestérol ou encore les AG saturés ?
Non, le cholestérol n’est pas exclusivement mauvais puisqu’il est à la base de nombreuses hormones dont la
testostérone. Mais notre organisme est capable de le synthétiser seul, son apport ne doit donc pas être
excessif.
Les AG saturés, eux, doivent être limités car pourvoyeurs de maladies cardio-vasculaires.
Mais on rappelle qu’il faut les limiter, et non pas les éradiquer. Comme dans la Nutrition en général, tout est
une question d‘équilibre (#petitmomentdereflexionsurlavie).
Ø Les intérêts des lipides
Tout d’abord les lipides ont un intérêt énergétique avec leurs 9kcal/g de lipides oxydés.
Ils ont également un intérêt structurel de par le cholestérol et les phospholipides dans les membranes
cellulaires et le tissu nerveux.
Ils ont pour finir un rôle fonctionnel :
- Synthèse des eicosanoïdes (dérivés d’acides gras en C20) et docosanoïdes (dérivés d’acides gras en
C22) et ainsi des protéines de l’inflammation.
- Synthèse des diacylglycérols et des inositol-phosphates, messagers hormonaux
- Synthèse des hormones stéroïdiennes
Ø Besoins en AG
Il existe 2 AG considérés comme indispensables :
- l’Acide linoléique (ANC 4% de AET)
- l’Acide α-linolénique (ANC 1% de l’AET).
Il existe aussi 2 AG semi-essentiels (oubli sur la diapo de la prof) : DHA (acide docosahexaénoïque) et EPA
(acide eicosapentaénoïque)
Ces 2 AG sont présents en proportions voisines dans les poissons ou les huiles de poissons utilisés dans les
études à la base des recommandations. Dans l'organisme, la synthèse du DHA est plus limitante que celle de
l’EPA.
Les AG saturés doivent représenter moins de 10% de nos apports. C'est l'acide oléique qui doit combler le
trou entre l'ANC pour les lipides totaux et les ANC des différents acides gras. S'il est considéré comme
neutre pour la santé, des données récentes suggèrent cependant que son apport ne devrait pas dépasser 20%
de l'AET.
Pour les acides gras saturés, depuis 2011, il est bien démontré que les AG saturés en C12, C14, C16
(Iaurique, myristique et palmitique) et surtout les AG trans sont nettement hypercholestérolémiants, facteur
de risque cardiovasculaire majeur, alors que les autres acides gras saturés sont neutres vis-à-vis de la
cholestérolémie.
NB : Il n’y a pas d'ANC pour les nombreux autres acides gras présents dans l'alimentation, faute de données
suffisantes.
3) Les Glucides
Ø Généralités
Tout d’abord, il n’y a pas de glucides indispensables.
Les macronutriments sont des nutriments indispensables et par conséquent un apport déficitaire en l’un des
trois macronutriments entraine un amaigrissement.
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Les glucides couvrent 50 à 55% des AET.
Ils sont le substrat énergétique essentiel du cerveau soit 130 à 150 g/jour.
La capacité maximale d’oxydation des glucides est de 4 mg/kg/min.
On distingue différentes catégories de sucres :
- les sucres simples que sont les monosaccharides (ex : le glucose) ou disaccharides (ex : le
saccharose)
- les sucres complexes ou polysaccharides (ex : l’amidon)
Les disaccharides et l’amidon sont hydrolysés dès la cavité buccale (amylase salivaire) et au niveau
intestinal par des enzymes spécifiques. Les oses obtenus, absorbés par les entérocytes se retrouvent dans le
sang portal, essentiellement sous forme de glucose (80 %), et également sous forme de fructose et de
galactose.
Ø L’index glycémique
Rappel de quelques signes de l’hypoglycémie : psychiques (agitation, inattention, cela peut aller jusqu’au
coma), sueurs …
L’Index glycémique est la façon dont la glycémie va augmenter lorsque l’on consomme différents aliments.
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•
-
A quoi sert il ?
Inciter les patients à favoriser les aliments à index glycémique faible (aliments avec des pics
d’insuline plus physiologiques)
Permettre de re-sucrer une hypoglycémie (jus de fruit, sucre, pain blanc ..) par connaissance des
aliments à index glycémique élevé.
NB : dans les boissons énergétiques du sportif il y a beaucoup de glucose mais aussi un peu de sel car le sel
favorise l’absorption du « sucre ».
Ø Triple rôle des glucides
a) énergétique
Les glucides sont stockés sous forme de glycogène (dans le foie et les muscles). Il est le seul substrat à
pouvoir produire de l’énergie (ATP) en anaérobie. Il est indispensable aux cellules gluco-dépendantes (ex :
globules rouges).
b) structural
Les glucides sont présents dans certaines macromolécules telles que l’acide hyaluronique (matrice
extracellulaire), les protéoglycanes (matrice extracellulaire, constitution de membrane cellulaire), les
glycolipides (molécules membranaires de reconnaissance), ou encore les glycoprotéines (ex : hormones
hypophysaires, haptoglobine).
c) fonctionnel
Le métabolisme des glucides (ribose 5 phosphate) est indispensable à la synthèse des nucléotides (ADN,
ARN, coenzymes). La glucuronoconjugaison permet la solubilisation et l’élimination de produits insolubles
et toxiques (ex : bilirubine).
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4) Les Fibres
Ce sont l’ensemble des composants de l’alimentation qui ne sont pas digérés par le tube digestif. Elles
appartiennent à la famille des glucides.
Les bactéries coliques ont la possibilité de les fermenter.
Les effets physiologiques vont être différents selon le type de fibre.
Les apports nécessaires pour le bon fonctionnement du tube digestif en particulier du colon et une bonne
fonction de maintien du microbiote sont 25 à 30 g/jour dont 10 à 15 g de fibres solubles.
Il existe cependant des contre-indications dans certaines pathologies.
•
-
Quelles sont les conséquences d’un excès de fibres ?
gaz et diarrhées
III) LES MICRONUTRIMENTS
(Cette partie a été vue rapidement car traitée par MP GONTHIER)
Ø Définitions
Les nutriments sans valeur énergétique, que l’organisme humain est incapable de synthétiser et dont la
présence moléculaire en petite quantité mais relativement constante est indispensable au bon
fonctionnement biochimique.
Les ANC des micronutriments sont de l’ordre de quelques dizaines de mg et les teneurs tissulaires de l’ordre
de quelques mg/kg de poids corporel ou sous forme de trace.
Une carence avérée en micronutriments s’accompagne de signes cliniques plus ou moins
pathognomoniques.
Les micronutriments concernent 13 vitamines et 10 oligoéléments.
1) Les Vitamines
Les tableaux des vitamines et oligoéléments : elle passe rapidement en disant « si ça vous interesse »
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2) Les oligoélements
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Les sels minéraux, dont le calcium, le sodium, le magnésium, le phosphore et le potassium, ont une teneur
tissulaire de plusieurs centaines de mg/kg de poids corporel et leur ANC est de plusieurs centaines de
mg/jour.
Tableau montrant les situations favorisant une absorption des vitamines et des oligoéléments
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IV) Points-clés (Conclusion)
La globalité des notions, les définitions, sont à savoir pour ce cours, pas la peine de rentrer dans les détails.
Voici 3 « points clefs » que la prof a integré à la fin de son cours :
Ø Il existe plusieurs façons de déterminer les besoins nutritionnels pour les macronutriments et les
micronutriments.
Un individu sain n'a pas obligatoirement besoin d'un apport au niveau des apports nutritionnels
conseillés, mais doit se situer entre le besoin nutritionnel moyen et l'apport nutritionnel conseillé.
Pour les besoins énergétiques moyens: 30 kcal/kg de poids corporel comme un point de départ, et
une valeur moyenne de 2000 kcal/j chez l'adulte modérément actif (1800 kcal chez la femme et 2200
kcal chez l'homme).
Les besoins hydriques de l’adulte sont d’environ 30mL/kg/j et chaque degré de température au delà
de 37°C nécessite 300ml d’apports hydriques supplémentaires
Il n'existe pas de glucide indispensable. L’apport nutritionnel conseillé en glucides est de 50 à 55 %
de l’AET chez l’adulte.
Ø 2 AG indispensables (essentiels), l'acide linoléique (C18 : 2 n-6) et l'acide linolénique (C18 : 3),
l'acide eicosapentaénoïque (EPA, C22:5 n-3) et surtout l'acide docosahexaénoïque (DHA, C22:6 n-3)
sont considérés comme essentiels.
Les apports nutritionnels conseillés sont de 35 à 40 % de l’apport énergétique total pour un apport
énergétique quotidien moyen de 2000 kcal.
Pour les protéines, le besoin moyen est estimé à 0,6 g/kg/j de protéines de bonne qualité, et l’apport
nutritionnel conseillé est fixé à 0,8 g/kg/j de protéines, ce qui représente 9 à 12 % de l'énergie.
Chez le nourrisson, le besoin est de l'ordre de 1,2 g/kg/j entre 7 et 12 mois, et de l'ordre de 1 g/kg/j à
partir de 1 an, diminuant ensuite progressivement pour atteindre la valeur adulte à l’âge de 18 ans.
Chez la personne âgée, le besoin est de 1 g/kg/j (à partir de 65 ans).
Ø L'apport alimentaire de vitamines et minéraux est satisfaisant pour la population française.
Cependant, il y a un risque d'insuffisance d'apport, notamment chez les adolescentes, les jeunes
femmes et les sujets âgés (calcium, fer, acide folique, vitamine B12, vitamine D, vitamine C).
Attention au statut en micronutriments des patients poly-médicamentés.
Les solutions de nutrition parentérale ne contiennent pas de micronutriments.
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