Agathe Letellier ILFM FC2 Période 5 Bilan comparé de la première et de la deuxième guerre mondiale Les Trente Glorieuses: les transformations de la France La politique étrangère de la France de 1945 à nos jours A. Rappel sur la période. I. Bilan comparé de la première et de la deuxième guerre mondiale. 1. Des territoires ravagés. - Première guerre mondiale : tous les pays dans lesquels ont eu lieu les combats sont ravagés. Ceci atteint les exploitations agricoles ainsi que les mines. De grandes parcelles de territoire sont ravagées en Pologne, dans les Pays Baltes, en Belgique, en Italie. Les quatre ans de guerre de position ont à leur tour ravagé et modifié les paysages. En Champagne par exemple, des villages sont rayés de la carte, des terrains sont impraticables à cause des tranchées et des trous d’obus. L’agriculture est atteinte de plein fouet. Quant aux infrastructures ferroviaires, aux ponts et aux routes, ils ont aussi souffert de ces années de guerres. - Deuxième guerre mondiale : les bombardements aériens, intensifs, ont été extrêmement destructeurs et ce à une échelle territoriale plus importante : les dégâts étaient plus ciblés lors du premier conflit. Qu’ils soient nazis ou alliés, ils ont provoqué des dégâts matériels considérables dans les villes : Berlin et Varsovie sont complètement détruites, plusieurs quartiers de Londres et de Rotterdam sont à reconstruire entièrement. D’autres villes ont aussi beaucoup souffert : Stalingrad, Hambourg ou Budapest ; le Japon et l’Allemagne ne sont plus que de vastes champs de ruines. Le 13 février 1945, le bombardement de Dresde fait à lui seul 135 000 morts et ravage la ville de fond en comble. Les longs affrontements ainsi que la politique de terre brulée (tactique qui consiste à pratiquer les destructions les plus importantes possibles de manière à rendre les ressources inutilisables par l'adversaire) pratiquée lors des combats à l’est ont causé de lourdes pertes matérielles. En Union soviétique, 6 millions de maisons, 70 000 villages, 1 700 villes ont été totalement ou partiellement détruites ; les mines, les industries et les barrages ukrainiens sont inutilisables et le quart du cheptel a été décimé. La Yougoslavie a perdu plus de 60% de son potentiel agricole. Les infrastructures de transport et de production sont également endommagées : la mise hors service de milliers de routes, ponts et ports provoque l’isolement de nombreux villages. Ces destructions sont aussi liées aux actions de sabotage : en France, presque tous les ponts sont hors d’usage et 37 000 kilomètres de voies ferrées sur les 83 000 disponibles ont été endommagées. 2. Un désastre humain. - Première guerre mondiale : l’apparition de nouvelles armes, la proximité des armées ennemies ont pour conséquence de très lourdes pertes humaines : environ 11 millions de morts, sans compter les blessés. De plus, la guerre a mobilisé de nombreuses personnes : 66 millions de soldats, mais aussi les troupes coloniales. Il ne faut pas oublier non plus que les femmes devaient participer à l’effort aux champs et dans les usines. - Deuxième guerre mondiale : la seconde guerre mondiale totalise à elle seule entre 55 et 60 millions de morts, c'est-à-dire 6 fois plus. Cette différence peut s’expliquer par l’extension territoriale du conflit : lors de la seconde guerre mondiale, des combats se sont déroulés jusque dans le Pacifique où aucun des pays de l’ensemble Asie-Océanie n’a été épargné. Cependant, il faut noter une différence majeure entre les deux guerres. Les pertes civiles de la première guerre s’élèvent à 5% des victimes alors que pour la deuxième, elles représentent 50% des morts. Plusieurs facteurs expliquent ces chiffres importants : l’apparition des bombes et des bombardements aériens (Dresde, Hiroshima, Nagasaki), la mise en place des camps de concentration. A tous les morts des deux guerres s’ajoutent aussi les très nombreux blessés : ceux-ci ne sont plus autonomes et demandent des soins permanents. Quant aux rescapés des camps de concentration, leur réadaptation est plus que difficile : le retour à la vie « normale » est une dure épreuve et beaucoup n’en ressortent pas indemnes. Les guerres ont affecté les populations et ceci marque les années à venir. Les hommes sont désormais bien moins nombreux que les femmes. II. Les Trente Glorieuses: les transformations de la France Les pays industrialisés connaissent un développement unique dans l'Histoire de l'humanité. - les progrès scientifiques et techniques : la seconde guerre mondiale est à l'origine d'un nouvel âge d'or des sciences et des techniques. Etats et entreprises se font concurrence. Certains domaines vont connaitre un essor considérable : la physique nucléaire, l'espace, l'informatique, la biologie. Ils vont bouleverser la vie économique et sociale. C'est la période post-industrielle. - les transformations économiques et sociales : après 1945, l'Europe est économiquement à genoux. Son infrastructure industrielle, agricole et immobilière est réduite à néant. L'urgence est à la reconstruction, dominée par l'intervention de l'Etat qui passe par: * les nationalisations d'entreprises clés : Automobile (Renault), Assurances, Banques, EDF ... * Le plan Marshall (soutien financier considérable des Etats - Unis, qui voulaient à tout prix refaire des pays de l'Europe de l'Ouest un acteur majeur et un contre poids au bloc de l'Est) * La planification avec pour objectif la modernisation et l'équipement économique. Cette période est marquée par : > une évolution démographique exceptionnelle grâce à un taux de natalité très important (2 %), c'est le baby-boom, qui a commencé dès 1942, compensant largement le déficit de population jeune du à la guerre. L’évolution démographique se remarque aussi par un taux de mortalité en forte baisse qui passe à 1,3 % entre 1946 - 50, puis à 1,12% entre 6064, grâce aux progrès médicaux, à une meilleure hygiène, à la mise en place de la sécurité sociale et à une mortalité infantile en forte baisse. Enfin, la forte immigration vient couronner cette évolution. Après avoir perdu 1.1 millions d'habitants avec la guerre, la population passe de 40.5 millions en 1946 à 50.7 millions en 1970. > une modification profonde de la répartition de la population: Le monde rural se transforme par une mécanisation et un changement des pratiques agricoles, une amélioration de l'habitat, l'hygiène et l'encadrement médical. De l’autre côté, le monde urbain attire (forte industrialisation, arrivée des immigrants, arrivée de la population rurale). Elle passe de (53,2% urbain pour 46,8% rurale) en 1946 à (72,9% urbain pour 27,1% rurale) en 1975. > une période de croissance économique exceptionnelle, son PNB est multiplié par 5 entre 1946 et 1977 ce qui entraine une hausse du niveau de vie, une modernisation des modes de vie (acquisition de biens électroménagers, entrée de l'automobile dans la vie quotidienne), une hausse des classes moyennes (techniciens, employés, cadres) dans la population active et une entrée dans la civilisation des loisirs (vacances, médias). III. La politique étrangère de la France de 1945 à nos jours Les questions de politique étrangère ont été à l'origine des plus grands sujets de discorde en France depuis 1945. 1. La décolonisation 1° - Indochine : 46 : • Dès 46 le PCF refuse de voter les crédits pour la guerre en Indochine • La IVème République est de plus en plus empêtrée dans la guerre d’Indochine et fin 53, le gouvernement Laniel accepte le principe d’une conférence internationale à Genève pour le printemps 1954, mais avant il demande à l’armée française une grande victoire sur le terrain. En fait de victoire, l’armée française est défaite lors du désastre du Diên Biên Phû qui entraîne la mise en place d’un nouveau gouvernement. 2° - Algérie : 54 - 62 : • La crise s'intensifie en 56. On souhaite avant la tenue d'élections libres la paix donc la mort du FLN. Les effectifs de l'armée augmentent. Mais l'engagement coûte cher : l'inflation repart, l'opinion est divisée. 1957, gouvernement renversé. Pendant 1 an, les gouvernements se succèdent et souhaitent un règlement rapide de la crise par une négociation (ce qui entraînerait l'indépendance !) • En 1958, alors qu'un nouveau gouvernement pro-FLN est mis en place, un soulèvement met en place le général Salan qui réclame le retour de de Gaulle qui reçut les pleins pouvoirs pour 6 mois avec autorisation de faire une nouvelle constitution. 2. La participation au bloc occidental et à la construction européenne 1° - CED et UEO : 52 - 54 • La construction d'une Europe politique et militaire connaît des revers, dont le plus significatif est l'échec de la CED (Communauté européenne de défense), lancée par la France en 1952, qui est finalement rejetée par le Parlement français en 1954 • Dès 1947, la France et le Royaume-Uni ont signé le traité de Dunkerque, à l'origine plutôt antiallemand. Le 17 mars 1948, les deux pays forment avec la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg une Union occidentale dans le domaine de la défense par le traité de Bruxelles, qui deviendra en 1954 l'Union de l'Europe occidentale (UEO avec RFA et Italie). L'UEO est liée en 1992 à l'Union européenne instituée par le traité de Maastricht, dont elle devient une structure autonome de défense. 2° - L'OTAN : 49 - 67 • En 1949, la France s'accroche à l'OTAN dans le cadre de la Guerre Froide. • Cependant, la France ne souhaite pas dépendre des Etats-Unis pour sa défense avec qui il y a de nombreuses oppositions (notamment sur la notion de riposte graduée), et quitte l'Organisation en 67 avec CDG. La France se dote de l'arme nucléaire tout en restant associée aux opérations de l'OTAN. 3° - CEE - UE : 52 - ... • En 1951, est signé, à l’initiative de Robert Schuman, ministre des Affaires Etrangères, et de Jean Monnet, responsable du premier Plan économique français, le Pacte de Bruxelles qui marque les débuts de la construction européenne avec la mise en place de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA) • UE : La France avec la CEE est l'un des piliers européen, construit sur le couple francoallemand. B. Episodes historiques 1. Le traité de Versailles. A la fin de la Première guerre mondiale, les dirigeants des pays en guerre ont souhaité établir une paix durable. C’est pourquoi ils signent le 28 juin 1919 le traité de paix de Versailles, dans la galerie des Glaces. L’Allemagne perd l’Alsace-Lorraine et ses colonies, doit payer des réparations et voit son armée réduite. Les Allemands sont mécontents de ce traité. De plus, l’Empire d’Autriche-Hongrie disparaît au profit de nouveaux Etats : l’Autriche, la Hongrie, la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie. Cette nouvelle carte de l’Europe ne satisfait pas tout le monde. La paix voulue va-t’elle donc être vraiment durable ? 2. Dien BienPhu. Le 3 février 1954, les troupes du vietminh encerclent le camp retranché de Diên Biên Phu où le général français Navarre concentre ses 15 000 hommes. A l'extérieur de la cuvette, plus de 30 000 soldats aux ordres du général Vo Nguyên Giap sont prêts à assaillir l'occupant français. Les Français, dirigés par le colonel de Castries, ont résisté avec détermination pendant près de 60 jours. Mais une fois la base tombée aux mains du Viêt-minh, ils sont contraints à la capitulation le 7 mai. Les accords de Genève, signés le 21 juillet mettront fin au conflit. La France devra alors quitter l’intégralité du territoire vietnamien. Quant au ViêtNam, il sera divisé en deux. C. Chronologie 1914 – 1918 : Première guerre mondiale 11 novembre 1918 : signature de l’armistice à Rothondes. Fin de la guerre 28 juin 1919 : traité de paix de Versailles. L’Allemagne paye sa dette. 1939 – 1945 : Deuxième guerre mondiale 8 mai 1945 : fin de la Deuxième guerre mondiale 1946 – 1958 : Quatrième République. En octobre 1946, Charles de Gaulle est élu président. 1946 : début de la guerre d’Indochine. Elle se finit en mai 1954 avec la chute de Dien Bien Phu. 1954 – 1962 : guerre d’Algérie 1958 : début de la Cinquième république avec une nouvelle constitution approuvée par référendum. Bibliographie - Georges Duby, Histoire de la France des origines à nos jours - www.herodote.net