• La récession, après 1974, a brutalement arrêté cette progression mais elle n’a modifié ni les
structures de la société ni les habitudes de vie.
II. La mutation sociale
A. Tertiarisation et féminisation de la population active
• Depuis 1945, deux groupes sociaux ont vu leurs effectifs diminuer. La paysannerie, qui est
passée de 36 % de la population active en 1946 à 6 % actuellement, et les « petits patrons » de
l’industrie et du commerce (artisans, commerçants, petits chefs d’entreprise), victimes de la
concentration liée à la modernisation de l’économie.
• La classe ouvrière a vu son importance numérique croître de 1946 (30 % de la population
active) à 1975 (39 %), puis décroître depuis (29 % en 1997) à cause de la crise et de
l’automatisation des tâches.
• En revanche, les cinquante dernières années sont caractérisées par la croissance du nombre
des salariés de la banque, de l’administration, du commerce, du tourisme. Les classes
moyennes représentent 65 % de la population active contre 34 % en 1946, ce qui marque
l’entrée de la France dans l’âge postindustriel.
B. Essor du progrès social
• Modernisation de la vie quotidienne
Alimentation plus « riche » et plus variée (moins de pain, plus de viande) confort ménager,
meilleure information (un téléviseur dans chaque foyer) facilité pour les déplacements grâce à
la voiture et aux transports en commun.
Élévation générale du niveau de vie. Depuis 1945, le pouvoir d’achat des Français a été
multiplié par 3,5. Des objets de consommation très chers il y a quarante ans comme
l’automobile et la télévision sont devenus accessibles.
• Amélioration de la protection sociale
C’est en 1945 que la Sécurité sociale a été créée, couvrant les salariés, puis peu à peu toute la
population, pour les risques sociaux (maladie, accident....). La durée du travail a été abaissée à
35 heures par semaine, et les travailleurs, qui n’avaient que deux semaines de congés payés en
1945, en ont cinq maintenant. Le salaire minimum créé en 1947, indexé au coût de la vie
depuis 1950 (SMIG), relevé de 36 % en 1968, est devenu le SMIC et il progresse plus vite
que les salaires plus élevés.
• Accentuation des inégalités
10 % de la population possède la moitié du patrimoine (immeubles, terres, or, actions,
épargne...) alors que 5 millions de « pauvres » ont des revenus inférieurs ou égaux au SMIC.
Certes, l’État favorise la redistribution d’une partie des revenus grâce à des aides diverses
(allocations familiales, chômage, retraites, bourses...) et aux équipements collectifs (crèches,
hôpi taux, stades...) mais la société française a ses exclus (chômeurs, agriculteurs pauvres,
immigrés, personnes âgées, handicapés, SDF).
II. La mutation culturelle
A. La société de consommation
Dans cette société de l’abondance où la publicité prétend rendre le gadget indispensable, le
crédit permet de jouir d’un bien ou d’un service avant de l avoir paye c’est vers 1960 que les
Français sont entres dans ce type de société.
B. Le recul des valeurs traditionnelles
En l’espace de cinquante ans, un certain nombre de valeurs sociales et morales ont reculé : la
famille (rétrécie à un ou deux enfants), l’Église (1000 prêtres nouveaux en 1945,99 en 1977 ;