Laboratoire d`Ethnologie et de Sociologie Comparative (LESC

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Section des Unités de recherche
Rapport du comité d'experts
Unité de recherche :
Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie
Comparative (LESC) - UMR 7186
Université Paris 10 – Nanterre
février 2008
Section des Unités de recherche
Rapport du comité d'experts
Unité de recherche :
Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie
Comparative (LESC) - UMR 7186
de l’Université Paris 10 – Nanterre
février 2008
Rapport du comité d'experts
L'unité de recherche :
Nom de l'unité : Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative (LESC)
Label demandé : UMR
N° si renouvellement : 7186
Nom du directeur : Madame Anne-Marie PEATRIK
Université ou école principale :
Université Paris 10 - Nanterre
Autres établissements et organismes de rattachement :
CNRS
Date(s) de la visite :
4 février 2008
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Membres du comité d'évaluation
Président :
Monsieur Gilles Tarabout, Directeur de recherche, CNRS
Experts :
Monsieur Jean-Yves BOURSIER, Professeur à l’Université de Nice –Sophia Antipolis (excusé)
Monsieur Dominique CASAJUS, Directeur de recherche, CNRS
Monsieur Jean-Charles DEPAULE, Directeur de recherche, CNRS
Madame Michèle THERRIEN, Professeur à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales
Monsieur Jean-Louis TRIAUD, Professeur émérite à l’Université de Provence
Madame Catherine Siroux, Ingénieur d’études, CNRS (CoNRS)
Expert(s) représentant des comités d’évaluation des personnels
(CNU, CoNRS, CSS INSERM, représentant INRA, INRIA, IRD…..) :
Monsieur Daniel Fabre, Directeur d’Etudes à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (CoNRS)
Monsieur Bruno Martinelli, Professeur à l’Université de Provence (CNU)
Observateurs
Délégué scientifique de l'AERES :
Monsieur Gabriel Dupuy
Représentant de l'université ou école, établissement principal :
Monsieur Michel Kreutzer, Professeur, Vice-Président chargé de la recherche, Université Paris 10 - Nanterre
Représentant(s) des organismes tutelles de l'unité :
Monsieur André Mary, Directeur de recherche, Directeur Scientifique Adjoint, CNRS
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Rapport du comité d'experts
1 z Présentation succincte de l'unité
Il s’agit de la plus importante UMR d’ethnologie / anthropologie en France, dont le nombre de chercheurs a
récemment doublé à la suite de l’intégration en son sein de deux anciennes unités, l’UPR 324 (Equipe de
recherche en ethnologie amérindienne, EREA) et l’UMR 7173 (Laboratoire d’ethnomusicologie). Elle est
actuellement répartie sur trois sites, Maison René Ginouvès à Nanterre (site principal), Campus du CNRS à
Villejuif (EREA), Musée de l’Homme (Ethnomusicologie).
•
Effectif: 66 statutaires, dont 21 enseignants-chercheurs, 33 chercheurs (plus 2 émérites), 10
ingénieurs, 2 administratifs ; doctorants : 98
•
22 HDR dont 17 encadrant des thèses
•
32 thèses soutenues, 98 thèses en cours, 0 abandon, 59 financées en tout ou partie (13 A, 1 AM, 7
ETR, 3 ASSOC, 3 COLL, 1 BDI, 31 bourses ou allocations)
•
Nombre de membres bénéficiant d’une PEDR : 2
•
Nombre de publiants : 45 pour 54 C et EC.
2 z Déroulement de l'évaluation
•
Envoi préalable des rapports et lecture annotée des experts.
•
Visite sur place le 4 février 2008 après-midi (14h00-17h30) : le comité a été accueilli par la
directrice, en présence d'une majorité de membres de l'unité. Elle a présenté un exposé de synthèse
soulignant l’importance de la réorganisation en cours. Les deux directeurs adjoints ont ensuite
rappelé dans quelle dynamique s’inscrit le rattachement au LESC des anciennes unités qu’ils
dirigeaient (respectivement EREA et Laboratoire d’ethnomusicologie). Ces exposés de la part de
l’équipe de direction ont été suivis par les présentations de cinq des principales activités de
recherche ou de mise en réseau de l’unité, par un exposé des doctorants de leur situation au sein du
LESC, et par une présentation de l’activité du personnel ITA. Le comité a ensuite dialogué avec les
intervenants et les autres membres du LESC présents à la réunion, afin de faire préciser certains
points.
•
Après délibération à huis-clos, il a communiqué oralement ses principales conclusions à la directrice
et aux membres du LESC.
3 z Analyse globale de l’unité, de son évolution et de son
positionnement local, régional et européen
Principal laboratoire d’ethnologie et anthropologie en France, l’UMR accueille une proportion considérable des
étudiants formés dans cette discipline, gère une bibliothèque et plusieurs fonds d'archives documentaires et
assure une activité éditoriale. Son importance a été récemment renforcée par l’intégration en son sein de deux
autres unités, l’UPR 324 (EREA) en 2006 et l’UMR 7173 (ethnomusicologie) en 2007. Le LESC s’est profondément
réorganisé afin de s’adapter à ces modifications comme aux changements institutionnels du champ de la
recherche en France.
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L’activité de publication et de diffusion est élevée. Les membres de l’unité (dans son nouveau périmètre) ont
publié près de 80 ouvrages au cours des 4 dernières années, plus de 200 chapitres et autant d’articles dans des
revues à comité de lecture; ils ont réalisé près de 30 films ou DVD, 15 CD et 9 productions multimédia. L’unité
a par ailleurs organisé une trentaine de colloques ou conférences. Une partie importante de ces publications
(1/3 des ouvrages) est en langues étrangères (espagnol, anglais, italien, portugais notamment).
L’UMR est organisatrice ou partie prenante de nombreux réseaux, soit par le biais d’actions incitatives (5 ACI)
ou programmes ANR (4), soit par le biais de GDR, GDRI, RTP, Réseaux européens (dans le cadre des 5e et 6e
PCRD), soit enfin par des collaborations directes avec d’autres institutions françaises et étrangères (22 pays).
4 z Analyse équipe par équipe et par projet
L’activité de l’UMR au cours de l’exercice précédent a été répartie entre 8 axes thématiques, ventilés en plus
de trente programmes transversaux –auxquels s’ajoutent 5 axes et 6 groupes de recherche du Laboratoire
d’ethnomusicologie, alors distinct. Le projet présenté dans le cadre de la demande de renouvellement prévoit
7 axes, ventilés en 31 programmes transversaux (ethnomusicologie incluse). Certains de ces programmes
correspondent à des projets financés au titre de contrats (ANR ou autres), ou à des « Centres de recherche »
internes au LESC, ou sont liés à des réseaux de recherche plus larges. Les axes du projet sont les suivants:
•
« Formes et dynamiques comparées de la parenté et du politique » : un axe où participent de
nombreux chercheurs du LESC et de ses centres de recherche, et qui est un des fondements du
laboratoire ; cinq programmes (impliquant entre autre l’organisation ou la participation à 3 ANR, un
programme CORUS, un programme MSH, et des collaborations avec l’Université Montpellier II, l’IFPOBeyrouth et l’Université Hassan II au Maroc).
•
« Langage, musique et cognition » : collaboration de chercheurs relevant de l’ethnologie, de
l’ethnomusicologie, de la linguistique et des sciences cognitives ; cinq programmes (dont une ANR à
dimension internationale, un GDR, animation du centre de recherche « Groupe d’Enseignement et de
Recherche Maya »).
•
« Destins du corps, métathéories du psychisme, ethnokinésies » : cet axe regroupe les études portant
sur le corps et la subjectivation, dans leurs manifestations non verbales ; quatre programmes (dont un
RTP, un GDRI).
•
« Dynamiques du rituel et des pratiques religieuses » : implique notamment plusieurs « centres de
recherche » du LESC (EREA, Ethnomusicologie,, et le Centre de Recherche sur les Religions et les
Cultures Afro-Américaines) ; cinq programmes.
•
« Politiques de la mémoire, déplacements et identités » : il s’agit d’un nouvel axe centré sur l’étude
des processus de remémoration, de recréation de la mémoire et de transmission du passé parmi les
populations déplacées ; quatre programmes (dont une recherche internationale soutenue par la ville
de Paris).
•
« Les objets en action : cultures matérielles, processus techniques et médiations » : axe à l’interface
de l’histoire des sciences, de l’anthropologie de l’art et des techniques, de l’anthropologie
sensorielle, et des réflexions sur les processus de patrimonialisation ; quatre programmes (dont une
ANR, plusieurs ateliers avec le Musée du Quai Branly, des collaborations internationales).
•
« La chaîne opératoire de l’anthropologie » : axe de réflexion sur les pratiques de l’anthropologie, des
constructions de problématiques aux actions de diffusion en passant par les opérations d’inventaire
ethnographique et d’archivage ; quatre programmes (dont des recherches financées par la fondation
Volkswagen, des collaborations avec le Musée du Quai Branly, une collaboration internationale dans le
cadre du Programme Hubert Curien, des opérations d’archivage et de diffusion).
Le comité a porté une appréciation positive sur l’ensemble de ces projets, dont certains renouvellent non
seulement les traditions de recherche du LESC mais apportent aussi des problématiques et des pratiques
innovantes dans le champ de l’anthropologie. Le comité s’est cependant dit préoccupé du risque de dispersion
que la richesse et la diversité de ces projets peut entraîner, et souligne la nécessité de développer une
réflexion approfondie sur les grandes plages de cohérence qui émergent de l’activité du LESC –beaucoup de
projets concernent par exemple la question de la mémoire.
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5 z Analyse de la vie de l'unité
-
En termes de management :
Le directeur est assisté de deux sous-directeurs (un pour chaque unité ayant récemment rejoint le LESC). Un
conseil interne réunit la direction, les représentants des différents axes de recherche, un représentant élu des
doctorants, et les 3 ITA en charge de la gestion, du secrétariat et de la bibliothèque.Il prépare les travaux de
l'assemblée générale Le partage des tâches avec les chercheurs se traduit par des délégations. L'Assemblée
générale tient lieu de conseil de laboratoire et réunit l’ensemble des membres du LESC et les doctorants.
L’installation en 1997 du LESC dans la Maison de l’Archéologie et de l’Ethnologie (Maison René Ginouvès) a créé
un environnement de travail favorable et permis de nouvelles synergies. La gouvernance de l’unité doit
cependant tenir compte du fait que deux de ses composantes sont actuellement sur des sites différents (EREA
dans le Campus CNRS de Villejuif ; Ethnomusicologie au Musée de l’Homme), que leurs centres documentaires
relèvent de tutelles autres (le Centre de documention Haudricourt est géré à Villejuif par une UPS, les archives
sonores du Groupe de recherche en ethnomusicologie par le Musée de l’Homme), et qu’il existe pour
l’ethnomusicologie un contrat spécifique liant le CNRS et le Ministère de la Culture, autre tutelle. Dans le cas
de l’ethnomusicologie se pose en outre la question des locaux, l’hébergement actuel (de plus extrêmement
vétuste) au Musée de l’Homme n’est couvert par aucune convention et s'avère en tout état de cause,
temporaire car tributaire des projets de réaménagement de ce bâtiment.
La direction de l’unité, qui a su efficacement faire face à ces problèmes de réorganisation et de gestion, est
ainsi une mission très lourde. Le comité souligne l’importance de préparer son futur renouvellement.
-
En termes de ressources humaines :
•
Les effectifs de chercheurs ont augmenté considérablement à la suite des regroupements d’unités
effectués ces deux dernières années. Les charges de gestion et de coordination se sont accrues,
d’autant que les ressources propres obtenues par le biais des ANR et des contrats se sont
développées et représentent désormais la moitié des crédits de l’unité. Le décès en 2007 de la
responsable éditoriale fait que cette charge repose pour l’instant sur un chercheur. Plusieurs
départs à la retraite dans les années à venir, en particulier des deux ingénieurs en charge de la
phonothèque du centre d’ethnomusicologie (l’une des plus importantes d’Europe), constituent un
risque d’affaiblissement à court terme.
•
Le comité remarque que si le nombre total de HDR est globalement important, comparativement
peu d’enseignants-chercheurs de l’Université Paris 10 sont habilités. Le comité recommande que les
CR1, et surtout les MC, préparent leur HDR afin d’éviter toute rupture de génération. Le nombre
considérable de doctorants, une centaine, doit amener également à approfondir la réflexion et les
actions déjà entamées quant à leur participation aux différents séminaires du LESC, à un
élargissement européen de la formation, et à leur insertion professionnelle.
•
Les ITA sont au nombre de 11 (6 à Nanterre, 4 au CREM et 1 à l'ÉREA). La fusion des 3 unités a
renforcé les liens entre les documentalistes et des gestionnaires, mais a alourdi les charges de
travail parallèlement à la complexification de leurs activités. Le blocage des carrières de ces
personnels fortement engagés dans leurs missions et leurs prises de responsabilité ainsi que les
incertitudes du remplacement des prochains départs à la retraire sont des sujets de préocupation.
-
En termes de communication :
Le LESC gère la bibliothèque Eric-de-Dampierre qui, outre son importante collection d’ouvrages, comporte des
archives d’ethnologie uniques en France. Cette bibliothèque fait partie, avec d’autres centres de
documentation, du « Réseau ethnologie » (il présente en ligne un catalogue commun de leurs fonds) et
participe à l’élaboration du portail terminologique TermSciences. L’EREA dispose d’un fonds spécifique à la
Bibliothèque du Centre Haudricourt (Villejuif), le Centre de recherches en ethnomusicologie possède une
bibliothèque, une phonothèque et un fond audiovisuel unique ; la diffusion de ces archives est orientée à la fois
vers les chercheurs et les étudiants, vers les institutions muséales, et vers les pays d’origine dans le cadre
d’une réflexion active sur le « retour ».
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Le service de publications publie la revue en ligne Ateliers et collabore avec la Société d’Ethnologie, hébergée
dans les locaux, pour la publication d’ouvrages. Ce service souffre du manque de deux ingénieurs, non
remplacés à ce jour.
Les publications des membres du LESC sont très nombreuses et de grande qualité (cf.supra), de même que les
diffusions multimédia. Le comité recommande un effort particulier vers les revues internationales de premier
rang, notamment en anglais –dans la lignée du numéro spécial de Current Anthropology actuellement préparé
par le LESC.
L’organisation de colloques et conférences, souvent à dimension internationale, est à un haut niveau (une
trentaine sur l’exercice précédent).
Enfin Le LESC anime une expérience originale de diffusion par le biais de l’associaiton « Passerelles », qui
développe des ateliers d’ethnographie en milieu scolaire et dont l’activité est amenée à s’étendre à plusieurs
villes françaises.
6 z Conclusions
•
Points forts :
L’activité est très importante, diversifiée, et de qualité. Les membres du LESC ont su faire évoluer les
problématiques de recherche, développer des thèmes innovants, et assurer une bonne visibilité nationale et
internationale à leurs travaux. Les centres de documentation et d’archives sont parmi les plus importants de
France. Le rôle du LESC comme laboratoire d’accueil des doctorants de l’Université Paris 10 en fait un pôle
majeur pour le renouvellement de la discipline. L’unité est bien insérée dans des réseaux de collaboration
français et internationaux. Sa politique de diffusion est active et novatrice.
•
Points à améliorer :
La résolution des difficultés liées à la pluralité des sites du LESC, et en particulier la question de
l’hébergement de l’ethnomusicologie au Musée de l’Homme, de nature très précaire, est une priorité. Les
perspectives d’extension annoncées par l’Université Paris 10 étant à échéance de plusieurs années, une
solution intermédiaire est à trouver de toute urgence.
Le manque d’ingénieur au service de publication, ainsi que les départs à la retraite d'ici à peine 2 ans des
ingénieurs responsables de la photothèque, constituent des points faibles en termes de ressources humaines,
qui appellent également à une recherche prioritaire de solutions.
•
Recommandations :
L’unité devrait davantage développer sa réflexion sur les grandes plages de cohérence de son activité. Elle doit
encourager ses jeunes enseignants-chercheurs et chercheurs à soutenir leur HDR, et doit poursuivre son effort
d’insertion des docteurs qu’elle forme, notamment en développant des formules de formation européennes.
L’accent mis sur les publications internationales de rang A est à poursuivre.
Avis général très positif.
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