
Chroëder, puis poursuivie par Angela Merckel, l’Allemagne a, en effet, pu regagner des
parts de marchés pendant que ses principaux concurrents européens en ont perdu.
C’est ainsi qu’en 2007, la chancelière avait décidé une hausse de la taxe sur la valeur
ajoutée (TVA) de 3 % en échange d’une baisse de cotisations sociales patronales. Ce
dernier est souvent cité dans le débat public français en faveur d’un « pacte de
compétitivité » en contrepartie d’une hausse de la TVA dite « sociale » ou en faveur
d’une hausse de la contribution sociale généralisée (CSG).
En France, l’industrie a reculé par rapport au secteur des services marchands. Ainsi de
1980 à 2007, elle a perdue près de 36% de ses effectifs, soit environ 2 millions d’emplois
et ne contribue plus qu’à hauteur de 12,5% au produit intérieur brut (PIB) en 2007
contre 24% du PIB en 1980. Cette désindustrialisation repose sur plusieurs facteurs : les
délocalisations, le renforcement de la concurrence étrangère, le transfert de certaines
activités de l’industrie vers les services (exemple l’informatique, la comptabilité…), mais
aussi elle est due à des politiques fiscales, sociales et d’éducation qui y contribuent
également.
B. Le décrochage compétitif de certains pays résulte aussi de leur position
exportatrice qui s’effrite et d’un effet euro handicapant
Le déficit important des échanges extérieurs de la France et de certains pays de la zone
euro (Italie, Espagne…), est présenté comme le principal symptôme de la perte de
compétitivité en France et dans ces autres pays. Ainsi en 2011, pendant que l’Allemagne
a enregistré un solde excédentaire de près de 200 milliards d’euros, la France présente
un déficit de plus de 74 milliards d’euros, soit près de 3,7 % du produit intérieur brut
(PIB) contre un excédent de + 4 milliards en 2002, soit 0,2% un record.
La hausse du coût des matières énergétiques, celle de l’euro, et le renforcement de la
compétitivité allemande avec une économie tournée vers l’extérieur sont les causes
conjoncturelles. Mais elle a aussi des causes structurelles. Ainsi depuis plusieurs années
les performances de l’économie française par rapport aux autres pays de la zone euro en
matière d’exportation sont faibles.
Seules 5% des entreprises françaises exportent, pénalisés par des effets de taille, la
majorité des entreprises françaises n’exportent pas. Ceux qui exportent vers l’étranger
représentent 4 à 5% du total (95000 en 2010 contre 113500 en 2011). Or les
entreprises exportatrices sont celles qui emploient plus de salariés, versent de hauts
salaires sont plus rentables et plus productives.
L’évolution de l’euro a eu des effets contrastés pour les économies de la zone euro. Après
une phase de baisse en 1999, la monnaie unique prend de la valeur depuis 2002.
Pénalisant ainsi les exportateurs européens. En effet, les fluctuations du cours de l’euro
ont un impact direct sur les prix des biens et services échangés.
II. Pour reconquérir leur compétitivité, les pays de la zone euro doivent faire
des efforts et manifester une grande persévérance dans l’action
Pour regagner des parts de marchés mondiaux, les pays de la zone euro doivent
mobiliser le moteur de la productivité (A) et faire des réformes (B).
A. Pour regagner des parts de marché, les pays doivent mobiliser le moteur de la
productivité
La compétitivité est influencée par la productivité (rapport entre la production et les
facteurs utilisés pour produire, travail, capital), mais aussi le coût ou la durée du travail.
La France est l’un des pays où la productivité du travail (quantité produite rapportée à la
quantité de travail qu’elle nécessite) est parmi les plus élevée du monde. Mais le gain de