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La christianisation du monde Gallo-Romain
Le christianisme
Jésus est probablement né vers -6 et sans doute mort vers +30. Sa prédication, commencée vers
27-28, n'aura duré que 2 ans.
Les sources dont nous disposons sont partielles et partiales. Citons les Evangiles. Ce sont des récits en
langue grecque dont 4, ceux de Matthieu, Marc, Luc, et Jean furent retenus par l’Eglise. Ils n’ont pas pour
objet d’être des biographies du Christ, mais de mettre en lumière certains de ses faits et gestes relus dans
une perspective d’évangélisation.
Le christianisme est une religion d'amour des autres et de fraternité universelle. C'est sa vocation
à l'universalité qui en fait le succès et explique son triomphe. Elle se caractérise par la croyance en un
dieu unique et en l'immortalité de l'âme. Héritant de la religion juive et des préceptes de la Bible, elle
commande de s'aimer les uns les autres.
La diffusion du christianisme dans le monde romain
L’histoire du christianisme s’inscrit d’emblée dans celle de l’Empire romain. Jésus est né dans
une colonie romaine, et c’est une peine romaine, la crucifixion, qui lui fut infligée par Ponce Pilate. Elle
s’inscrit aussi dans l’histoire juive, puisque Jésus, ses disciples et ses apôtres étaient tous juifs.
Le christianisme, qui n’était à l’origine qu’une des formes du judaïsme, se sépara clairement de
celui-ci après la destruction du Temple par les Romains en 70.
Les premières communautés chrétiennes se constituèrent progressivement sur les rives de la
Méditerranée. Pourtant, à l’inverse de l’idée communément admise par les Eglises chrétiennes actuelles,
la diffusion du christianisme fut lente et modérée. Importance de Paul dans la diffusion de la nouvelle
religion. Il se convertit en 38 et meurt à Rome en 67 pendant les persécutions. Paul est celui par qui le
christianisme sort du milieu juif palestinien et pénètre le monde romain.
On a probablement exagéré les persécutions dont furent victimes les chrétiens. Si persécutions il
y eut à cette époque, ce ne fut pas tant pour des motifs religieux que pour des motifs politiques, le refus
des chrétiens de participer au culte impérial étant vécu comme une rupture de la concorde civique.
Pendant 2 siècles, le christianisme est probablement resté dans l’Empire à l’état d’une secte
minoritaire. Il s’est au contraire répandu partout au III
e
siècle. Il est désormais acquis que la diffusion
massive du christianisme dans l’Empire romain est la conséquence et non la cause de la conversion de
l’empereur Constantin en 312. Elle ne s’explique donc que par le caractère de religion d’Etat qui fut
progressivement accordé à la religion chrétienne. Celle-ci ne s’est pas imposée par ses vertus et sa
supériorité naturelle mais par la séduction et la puissance de coercition du pouvoir impérial.
La conversion de Constantin est ainsi un moment majeur de la diffusion du christianisme dans le
monde romain. L’édit de Milan, promulgué en 313, accorda « aux chrétiens et à tous la faculté de suivre
librement leur religion préférée ».
En 325, Constantin réunit le Concile de Nicée. Avec ce premier concile, l'Église commence à se doter
d'une organisation centralisée fondée sur une stricte hiérarchie du clergé. ( Fixation du credo,
affirmation des croyances, confirmation de la Trinité)
En 391, l’empereur Théodose proclame le christianisme religion officielle de l’Empire romain et
interdit toute manifestation du paganisme. A leur tour, les chrétiens se font persécuteurs en combattant
les traditions païennes, en détruisant les temples et en pourchassant les hérétiques. Les petites
communautés indépendantes de croyants du 1
er
siècle qui s’appelaient elles-mêmes Eglises donnèrent
ainsi naissance à une Eglise officielle qui lia définitivement son sort à celui du pouvoir politique. La
structure de l’Eglise se calqua sur celle de l’Empire. L’Eglise y gagna en puissance mais y perdit en
indépendance.
Mais dès le Vème siècle, l'Empire, affaibli et divisé, est menacé par l'arrivée massive des
Barbares. Les chrétiens s'organisent de plus en plus en marge des structures politiques de l'Empire. La
papauté se met réellement à exister. Rome apparaît désormais comme le centre de la chrétienté. Les
dogmes sont définitivement fixés et surtout des règles précisent s'imposent à toutes les communautés,
avec l'institution d'une hiérarchie qui établit pour longtemps le fonctionnement du clergé.