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Cours d'Histoire pour
concours CRPE
Le monde celtique ................................................................................ 2
Romanisation de la Gaule..................................................................... 3
La christianisation du monde Gallo-Romain ......................................... 5
Naissance de la France : un Etat royal, une capitale, une langue ......... 7
L’Europe des abbayes et des cathédrales ........................................... 12
L'Islam............................................................................................... 17
Le temps des découvertes et des conquêtes ...................................... 20
La Renaissance .................................................................................. 22
La monarchie absolue en France ........................................................ 25
Le mouvement des Lumières, la Révolution française, le Premier
Empire ............................................................................................... 28
Expansion industrielle et urbaine en Europe, Colonisation ................. 31
Naissance de la République................................................................ 34
La planète en guerre : l'extrême violence du XXème siècle................ 37
La Vème République........................................................................... 41
La société en France........................................................................... 44
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Le monde celtique
La France n'est pas la Gaule. Celle-ci n'a jamais existé dans l'antiquité que par l'invention de Jules
César, alors général romain. La Gaule, en effet, n'est qu'une entité purement géographique créée à
posteriori par César pour justifier le cadre de sa conquête. La Gaule n'est pas plus l'ancêtre de la France
que les Gaulois ne sont les nôtres. Ces celtes, que les romains appelaient Gaulois, furent érigés par l'école
de la IIIème république au rang d'ancêtres des Français : "nos ancêtres les Gaulois…"
Les Celtes ne connaissent pas l'écriture. C'est un choix volontaire qui fit refuser l'emploi de l'écrit
pour tout ce qui concernait le domaine du sacré, alors très vaste. La mythologie, la médecine, les annales
historiques étaient transmissent oralement par les druides. Il ne s'agit donc pas d'un retard culturel mais
d'un parti pris délibéré.
Les sources écrites concernant les Celtes émanent d'auteurs grecs et romains, tels que Hécatée de Millet
et Hérodote (Vème av.). C'est par César dans la Guerre des Gaules que l'on connaît surtout la Gaule.
Les celtes en Gaule
Une nouvelle civilisation s'implante en Gaule au IXè et VIIIè siècles, les tombes sous tumulus qui la
caractérisent font apparaître une hiérarchie sociale dominée par des guerriers à cheval qui semblent jouir
de beaucoup de richesses. Les guerriers sont désormais inhumés avec leurs parures en or, des services à
boisson, et surtout avec de longues épées en lames de bronze, puis de fer. Cette civilisation du 1
er
age du
fer, du milieu du VIIIè à la fin du VIème siècle, est dite de Hallstatt.
De petites principautés princières se forment alors progressivement, qui s'organisent autour de sites
fortifiés matérialisant l'importance de la nouvelle aristocratie.
Une grande vague d'immigration celtique a lieu lors du second age du fer, ou époque de la Tène. Ces
mouvements ne se limitent pas à la Gaule les migrations celtes se déclinant à l'échelle européenne. Au
début du IVème siècle, les Celtes devenus conquérants se répandent au-delà des Alpes, et s'installent
durablement au nord de la péninsule italienne qui devient la Gaule cisalpine. Aux alentour de 390, ceux
que les Romains appellent Gaulois prennent Rome. En 335, ils rencontrent Alexandre le Grand dont la
renommée ne les impressionne pas.
La société celtique
Une nouvelle société se met en place en Gaule, qui repose maintenant sur l'agriculture et l'élevage. La
plupart des outils en fer utilisés par les agriculteurs jusqu'au XIXème siècle apparaissent à cette période.
Le pays est riche, et ses productions variées. La population, difficile à estimer, atteint probablement 10
ou 15 millions d'habitants à la veille de la conquête de César.
Les Gaulois ne forment pas une nation, mais sont divisés en une soixantaine d'états souverains. Chaque
peuple a sur son territoire une enceinte fortifiée, ou oppidum, qui en est l'agglomération principale et le
centre du pouvoir politique. Les formes d'autorité sont multiples, du chef héréditaire au conseil des
notables. Le régime de la société est toujours aristocratique, les grands propriétaires dominant la masse
du peuple.
La religion celtique
De la religion gauloise, nous savons très peu de chose. Les sources archéologiques sont d'interprétation
difficile, et la principale source écrite est Jules César, qui nous donne son interprétation personnelle de
cultes qu'il connaît mal.
La société celte était dominée par les croyances religieuses. Les druides faisaient partie de l'élite
intellectuelle. Ils étaient à la fois prêtre, avocat, médecin, enseignant et prophète. Le druide sert
d'intermédiaire entre les dieux et les hommes. Il possède l'autorité spirituelle et est le seul à être
détenteur du savoir, de la connaissance et de toutes autres activités intellectuelles et religieuses. Ces
druides seront interdits par le gouvernement romain dès le Ier siècle après.
Les dieux du panthéon celte manifestaient les forces de la nature. Lug "le lumineux", dieu solaire,
était le plus important. Teutatès, "le père de la tribu", était associé à la fonction guerrière.
Seule leur incapacité à s'unir et à constituer une entité politique unique a permis à Rome de vaincre
les Celtes.
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Romanisation de la Gaule
Il convient d’analyser comment les Romains ont conquis et annexé les territoires gaulois ;
comment la présence romaine en Gaule a contribué à intégrer ce territoire dans l’Empire en façonnant
une civilisation « gallo-romaine ». Il s’agit d’analyser l’empreinte durable laissée par les Romains en
Gaule, à partir de la conquête de Jules César.
L’intégration de la Gaule au monde Romain
Le processus de romanisation ne peut se réduire à une conquête militaire et encore moins à la
Guerre des Gaules. La romanisation de la Gaule fut en effet lente, progressive, et le plus souvent
pacifique. Elle connut une accélération certaine à partir de la création de la province romaine de
Transalpine en 125-122 av. JC.
Le sud de la Gaule, pour sa part, était ent dans l’orbite grecque autour de l’an 600 avec la
fondation de Marseille (Massalia) par des colons originaires de Phocée. Marseille devint rapidement la
place commerciale essentielle de la Gaule du Sud dont le dynamisme se fit sentir dans la vallée du Rhône
à partir du IVème siècle.
La Gaule centrale fut en fait conquise par le commerce bien avant l’époque de César. A partir du
IIIème siècle, certains peuples se mirent à battre monnaie d’or à l’imitation de celle de Philippe II de
Macédoine. Le commerce y est très important, la Gaule importait de l’huile, mais surtout du vin, en
échange de salaisons, de cuir, de bétails et surtout d’esclaves. La Gaule est alors une région prospère et
ouverte sur le monde extérieur.
Dès la fin du IIIème siècle, avec l’installation de Rome dans la péninsule Ibérique, la Gaule du sud
avait pris une dimension nouvelle en devenant un axe de circulation essentiel. Une voie romaine est
construite (via Domitia), et Narbonne devient colonie romaine en 118 av, les romains créent alors la
province de Gaule transalpine.
La Guerre des Gaules
Cette conquête est décrite dans le détail par Jules César dans le commentaire de la Guerre des
Gaules. Il s’agit d’un document qui raconte dans un récit continu les opérations militaires menées alors.
Sans aucun doute, ce livre apparaît comme un ouvrage de propagande à la gloire de son auteur, et même
s’il doit être lu avec esprit critique, il n’en demeure pas moins un témoignage irremplaçable pour
comprendre.
En 58 av, le Sénat donne à Jules César les pouvoirs militaires en Gaule, il est alors gouverneur de
la Transalpine. La même année, il intervient dans des querelles qui divisent les peuples gaulois, à la
demande des Eduens attaqués par les Germains. Il se pose en protecteur des peuples alliés pour intervenir
militairement. Les romains étaient intéressés par les richesses agricoles et forestières de la Gaule, et
César souhaitait conquérir la Gaule pour affiner son pouvoir à Rome. Suite à son intervention, il choisi
alors de laisser désormais son armée cantonner en Gaule, ce qui provoqua un cycle de révoltes durement
réprimées. En 52 av, les chefs gaulois décident de s’unir sous la direction de Vercingétorix et de se
soulever contre les Romains. Vercingétorix inflige d’abord un grave échec à César devant Gergovie en
52av, et rejoint ensuite Alésia. César assiège la ville pendant 2 mois et finalement, Vercingétorix se rend.
Le mythe Vercingétorix fut bâti par Plutarque deux siècles plus tard, afin de magnifier la vie d’un
« homme illustre » et repris par les historiens du XIXème siècle pour faire de lui un ros bienveillant
incarnant la courageuse résistance gauloise.
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Le monde Gallo-Romain
Les deux civilisations se mêlent peu à peu, puis fusionnent. De cette fusion est née une civilisation
originale que nous appelons gallo-romaine.
Si l’on excepte quelques révoltes sporadiques, l’assimilation de la Gaule au monde romain se fit
sans heurts majeurs. Cela passa d’abord par une organisation administrative : la Gaule chevelue des
soixante cités (qu’on appelait désormais Les Trois Gaules) fut divisée en trois provinces : l’Aquitaine, la
Lyonnaise et la Belgique. La transalpine, enfin, devint la Narbonnaise, province sénatoriale qui avait à sa
tête un proconsul, les Trois Gaules étant gouvernées par des légats de l’empereur.
Devenue langue officielle, la langue latine se diffuse largement. Un brassage des populations
s’opère à la faveur des placements de troupes et de négociants. A la fin de leur service militaire, les
soldats acquièrent un lot de terre dans les nouvelles provinces conquises et beaucoup s’installent alors sur
leurs domaines. On peut effectivement devenir citoyen romain en servant 25 ans dans l’armée.
Le processus de romanisation était avant tout un processus d’urbanisation. Les oppida se
transformèrent en véritables villes dont les notables s’intégrèrent au jeu politique romain en accédant à
la citoyenneté. 3 statuts de cités : les cités pérégrines, les cités de droit latin (même droits civils, mais
pas politiques), et les cités de droit romain. Il faut attendre 212 et l’édit de Caracalla pour que tous les
habitants de l’Empire, et donc de la Gaule, deviennent des citoyens romains.
Les cités étaient dirigées par des magistrats et avaient des institutions calquées sur le modèle
romain. Peu à peu les villes se couvrirent de monuments publics : temples, cirques, théâtres,
amphithéâtres, thermes, aqueduc témoignent d’une romanisation des modes de vie et de la mise en
place d’une nouvelle sociabilité urbaine qui s’organisait autour du forum, cœur de la vie publique. Ces
villes étaient reliées entre elles par un important réseau routier qui rayonnait dans toutes les directions à
partir de Lyon, fondé en 43 av. Auguste en fit la capitale des Trois Gaules en 12 av.
De plus, le culte impérial est un profond facteur d’intégration et un vecteur important de
romanisation. Il permet de mesurer la loyauté e l’unité des populations de l’Empire. Il en fut de même de
la religion en général, les dieux gaulois étant rapidement assimilés à des divinités romaines.
Tout s’effondra au début du Vème siècle avec la rupture du fragile équilibre qui s’était établi
entre les Romains et les Germains : en 406, les peuples germaniques franchirent le Rhin et ravagèrent la
Gaule. La Gaule romaine avait vécu.
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La christianisation du monde Gallo-Romain
Le christianisme
Jésus est probablement né vers -6 et sans doute mort vers +30. Sa prédication, commencée vers
27-28, n'aura duré que 2 ans.
Les sources dont nous disposons sont partielles et partiales. Citons les Evangiles. Ce sont des récits en
langue grecque dont 4, ceux de Matthieu, Marc, Luc, et Jean furent retenus par l’Eglise. Ils n’ont pas pour
objet d’être des biographies du Christ, mais de mettre en lumière certains de ses faits et gestes relus dans
une perspective d’évangélisation.
Le christianisme est une religion d'amour des autres et de fraternité universelle. C'est sa vocation
à l'universalité qui en fait le succès et explique son triomphe. Elle se caractérise par la croyance en un
dieu unique et en l'immortalité de l'âme. Héritant de la religion juive et des préceptes de la Bible, elle
commande de s'aimer les uns les autres.
La diffusion du christianisme dans le monde romain
L’histoire du christianisme s’inscrit d’emblée dans celle de l’Empire romain. Jésus est dans
une colonie romaine, et c’est une peine romaine, la crucifixion, qui lui fut infligée par Ponce Pilate. Elle
s’inscrit aussi dans l’histoire juive, puisque Jésus, ses disciples et ses apôtres étaient tous juifs.
Le christianisme, qui n’était à l’origine qu’une des formes du judaïsme, se sépara clairement de
celui-ci après la destruction du Temple par les Romains en 70.
Les premières communautés chrétiennes se constituèrent progressivement sur les rives de la
Méditerranée. Pourtant, à l’inverse de l’idée communément admise par les Eglises chrétiennes actuelles,
la diffusion du christianisme fut lente et modérée. Importance de Paul dans la diffusion de la nouvelle
religion. Il se convertit en 38 et meurt à Rome en 67 pendant les persécutions. Paul est celui par qui le
christianisme sort du milieu juif palestinien et pénètre le monde romain.
On a probablement exagéré les persécutions dont furent victimes les chrétiens. Si persécutions il
y eut à cette époque, ce ne fut pas tant pour des motifs religieux que pour des motifs politiques, le refus
des chrétiens de participer au culte impérial étant vécu comme une rupture de la concorde civique.
Pendant 2 siècles, le christianisme est probablement resté dans l’Empire à l’état d’une secte
minoritaire. Il s’est au contraire répandu partout au III
e
siècle. Il est désormais acquis que la diffusion
massive du christianisme dans l’Empire romain est la conséquence et non la cause de la conversion de
l’empereur Constantin en 312. Elle ne s’explique donc que par le caractère de religion d’Etat qui fut
progressivement accordé à la religion chrétienne. Celle-ci ne s’est pas imposée par ses vertus et sa
supériorité naturelle mais par la séduction et la puissance de coercition du pouvoir impérial.
La conversion de Constantin est ainsi un moment majeur de la diffusion du christianisme dans le
monde romain. L’édit de Milan, promulgué en 313, accorda « aux chrétiens et à tous la faculté de suivre
librement leur religion préférée ».
En 325, Constantin réunit le Concile de Nicée. Avec ce premier concile, l'Église commence à se doter
d'une organisation centralisée fondée sur une stricte hiérarchie du clergé. ( Fixation du credo,
affirmation des croyances, confirmation de la Trinité)
En 391, l’empereur Théodose proclame le christianisme religion officielle de l’Empire romain et
interdit toute manifestation du paganisme. A leur tour, les chrétiens se font persécuteurs en combattant
les traditions païennes, en détruisant les temples et en pourchassant les hérétiques. Les petites
communautés indépendantes de croyants du 1
er
siècle qui s’appelaient elles-mêmes Eglises donnèrent
ainsi naissance à une Eglise officielle qui lia définitivement son sort à celui du pouvoir politique. La
structure de l’Eglise se calqua sur celle de l’Empire. L’Eglise y gagna en puissance mais y perdit en
indépendance.
Mais dès le Vème siècle, l'Empire, affaibli et divisé, est menacé par l'arrivée massive des
Barbares. Les chrétiens s'organisent de plus en plus en marge des structures politiques de l'Empire. La
papauté se met réellement à exister. Rome apparaît désormais comme le centre de la chrétienté. Les
dogmes sont définitivement fixés et surtout des règles précisent s'imposent à toutes les communautés,
avec l'institution d'une hiérarchie qui établit pour longtemps le fonctionnement du clergé.
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