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13 OCTOBRE 2009
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LA REVUE DU PRATICIEN
SPÉCIAL
BIMENSUEL DE FORMATION MÉDICALE CONTINUE
N0 827
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SESSION PLÉNIÈRE
SAMEDI 10 OCTOBRE
www.larevuedupraticienmg.fr
Bien vieillir
à domicile
Le 9 octobre,
GYNECOLOGIA
pour les médecins
généralistes
En parallèle, le 10 octobre
le FORUM ÉTUDIANTS
ET INTERNES
EN MÉDECINE
40 SESSIONS
ET ATELIERS
Tous les abstracts
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n° 827 du 13 octobre 2009
LA REVUE DU PRATICIEN
SPÉCIAL
SESSION PLÉNIÈRE
SAMEDI 10 OCTOBRE
Bien vieillir
à domicile
www.larevuedupraticienmg.fr
sommaire
13 OCTOBRE 2009
TOME 23
PAGES 545 À 620
BIMENSUEL DE FORMATION MÉDICALE CONTINUE
N0 827
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Le 9 octobre,
GYNECOLOGIA
pour les médecins
généralistes
En parallèle, le 10 octobre
le FORUM ÉTUDIANTS
ET INTERNES
EN MÉDECINE
40 SESSIONS
ET ATELIERS
Tous les abstracts
Photo de couverture : Fotolia
ÉDITORIAL
549. DPC, bientôt une réalité ?
Par Bernard Gavid
ENTRETIEN
550. Coralie Jean-Ailleret.
Fragilité du patient âgé
Propos recueillis par Serge Cannasse
PETIT-DEJEUNER
ATELIERS
POSTER
DOSSIER
FICHE PRATIQUE
ATELIERS
594. Calculer le risque cardiovasculaire
Par Jean-Louis Bensoussan
596. Des repères pour un accès rapide
à une information fiable pendant la
consultation
Par Jean-Christian Grall
597. Erreur médicale
Par Éric Galam
598. Nouveaux traitements du diabète
Par Didier Duhot
DÉJEUNER-DÉBAT
601. Diarrhée chronique :
et si c’était le pancréas ?
Par Louis Buscail, Marie-Pierre Vullierme,
Philippe Lévy
603. Inititation du diagnostic des cancers
Par Pierre Feugier, Jean-Luc Galais,
Guy Bouguet, Eudes Bouvet-Welby
604. e-santé, partage des données en MG
Par Jacques Lucas, Bernard Ortolan, Jean-Yves
Robin, Philippe Tisserand, Gilles Urbejtel
SESSIONS
605. Parcours pédagogique
dans l’ostéoporose
Par Régis Levasseur, Sami Kolta
607. Prévention des problèmes liés au
vieillissement
Par Monique Ferry, Yves Boirie, Anne Vuillemin
ATELIERS
610. Contraception hormonale chez
la femme à risque cardiovasculaire
Par Nathalie Carlotti
611. Éducation thérapeutique de
l’insuffisant cardiaque
Par Bernard Gavid
612. Améliorer le dépistage des cancers
grâce à l’outil informatique
Par Didier Duhot
613. Comment accompagner
l’adolescent ?
Par Annie Catu-Pinault
614. Sevrage tabagique et contexte
psychologique
Par Max Budowski
616. Hépatite chronique à virus C
Par Jean-Pierre Aubert
617. Sports amateurs et certificat
de non contre-indication
Par Bernard Desnus
553. Rhumatisme inflammatoire
chronique
Par Jacques Tebib
555. Promenade dermatologique
Par Jean-Pierre Aubert
556. Thromboses veineuses profondes
« Bibliomed »
Par Anne-Claire Benoteau
557. Consultation en MG d’un patient
virtuel sur Internet
Par Isabelle Cibois-Honnorat
560. Face au patient agressif au cabinet
Par Éric Galam
562. Relation médecin-malade
en groupe Balint
Par Jean-Daniel Gradeler
564. Mieux prescrire les arrêts de travail
Par Pascale Arnould
581. Bien vieillir à domicile
Structures
591. Taches du sujet âgé
Par Nesrine Brahimi, Ève Maubec
565. Rééquilibrer la flore intestinale
DÉJEUNER-DÉBAT
566. Dépistage et prise en charge
de l’ostéoporose en 2009
Par Gérald Rajzbaum, Éric Lespessailles
567. Prise en charge de l’asthme
Par Alain Didier, Jean-Pierre Lebeau,
Isabelle Tillie-Leblond
SESSIONS
569. Parcours pédagogique
dans la maladie d’Alzheimer
Par Frédéric Brouard, Ludovic Huchet,
Benoît Lavallart, Catherine Ollivet
573. Le frottis cervical
Par Christian Quereux
ATELIERS
575. Examen du genou douloureux
Par Bernard Desnus
576. Comment faire face à un refus
de vaccination ?
Par Max Budowski
577. Dépistage du cancer de la prostate
Par Anne-Marie Baqué-Gensac
578. Maladie chronique : aider
les aidants
Par François Raineri
579. L’enfant voyageur
Par Sydney Sebban
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ÉDITORIAL
Bernard Gavid
114, avenue Charles-de-Gaulle,
92522 Neuilly-sur-Seine Cedex
Tél. : 01 55 62 68 00
Télécopie : 01 55 62 69 79
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Direction des rédactions médicales
Jean Deleuze
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Comité de rédaction scientifique
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Bernard Gavid, Alexandre Pariente, Alain Tenaillon
RÉDACTION EN CHEF TECHNIQUE
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Directeur artistique
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Première rédactrice-graphiste
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Réalisation. Rédacteur-graphiste
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La Revue du Praticien - Médecine Générale
est une publication de GLOBAL MÉDIA SANTÉ SAS
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DPC, bientôt une réalité ?
L
es 8es Journées nationales de médecine générale (JNMG) se tiendront les
9 et 10 octobre 2009 au CNIT Paris-La Défense.
Cette année, les préinscriptions augurent d’une fréquentation croissante.
Cela est certainement dû à l’intérêt et à la qualité des ateliers animés par
les structures nationales de formation continue et les sociétés savantes,
avec le soutien actif de La Revue du Praticien-Médecine Générale.
Pourtant, depuis quelques mois, l’avenir de la formation continue est
incertain. Le fameux développement professionnel continu (DPC) est acté
dans la loi HPST, mais on n’en connaît pas le contenu exact ! La profession
a décidé d’en anticiper les décrets d’application afin qu’ils correspondent
au mieux à ses souhaits. Par l’intermédiaire du VUC*, les généralistes ont
fait des propositions constructives. Le VUC souhaite que le DPC soit une
démarche volontaire reposant sur l’analyse réflexive des pratiques pour
l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins. Il concerne l’ensemble
des champs de la pratique médicale et de l’organisation du système de
santé. De nombreux ateliers proposés aux JNMG répondent déjà à cette
exigence. Cela sera obligatoire pour l’an prochain.
Pour ces nouvelles journées, le comité scientifique des JNMG a reconduit
l’organisation adoptée l’année dernière : 26 ateliers sont proposés par les
structures de FMC partenaires. Les thèmes en sont variés et au plus proche
de la pratique en soins primaires. Des ateliers « Gynécologia » se déroulent,
en parallèle, le vendredi, car il est utile de conforter ses compétences en
gynécologie médicale. Le samedi matin, une séance plénière conçue et
réalisée par les membres du comité scientifique a pour thème
« Vieillir en bonne santé » et plus spécifiquement le maintien à domicile.
Cette session sera interactive, car un tel sujet suscite de multiples interrogations et pistes de réflexion. Les intervenants, tous généralistes de plein
exercice, essaieront d’y répondre !
Les membres du comité scientifique des JNMG, le comité de rédaction de
La Revue du Praticien-Médecine Générale et l’équipe de Global Média
Santé, très investis dans la préparation et la réalisation de ces journées,
sont heureux de vous accueillir le 9 octobre dès 8 h 30.
Votre présence à ces JNMG 2009 est leur meilleure récompense. ●
* VUC : « Vers un collège », structure informelle réunissant une trentaine d’organisations qui
représentent les différentes composantes de la médecine générale dans le but de constituer
un collège de médecine générale.
La revue adhère à la charte de formation médicale continue
par l’écrit du Syndicat national de la presse médicale et
des professions de santé (SNPM) et en respecte les règles
(charte disponible sur demande). Reproduction interdite
de tous les articles sauf accord avec la direction.
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ENTRETIEN
Coralie Jean-Ailleret
Gériatre de l’équipe mobile de gériatrie externe, à l’Hôpital européen Georges-Pompidou
Fragilité du patient âgé : un état dynamique
Comment définit-on la fragilité ?
Elle est définie de façon consensuelle
comme une diminution de l’homéostasie
et de la résistance face au stress qui augmente la vulnérabilité et les risques d’effets néfastes tels que la progression d’une
maladie, les chutes, les incapacités et la
mort prématurée par baisse des réserves
fonctionnelles. Elle ne se résume donc
ni à la pathologie multiple, ni à la perte
d’autonomie, ni au vieillissement. C’est un
état dynamique, qui peut être maintenu
en équilibre par des interventions appropriées. C’est le stade intermédiaire entre
la « robustesse » et la dépendance.
Quelle est l’origine du concept
de fragilité en gériatrie ?
La plupart des patients âgés ont plusieurs
pathologies chroniques. Mais ils ne
consultent le plus souvent qu’à l’occasion
d’un événement clinique traduisant la
décompensation de l’une d’elles. Dans les
années 1990, plusieurs auteurs ont fait
l’hypothèse que cette décompensation
était favorisée par la plus ou moins grande
fragilité associée à l’âge et qu’il était possible de mettre en place des stratégies
préventives adaptées.
Pour évaluer cette fragilité, le plus commode était de partir de sa dimension physique, la plus tangible et accessible à la
mesure. Parmi les nombreuses méthodes
proposées, c’est celle de Linda Fried qui a
prévalu en raison de sa facilité d’emploi.
Elle est fondée sur 5 critères dynamiques :
perte de poids involontaire depuis un an,
diminution de la vitesse de marche, de
l’endurance et des activités et augmentation de la fatigue. Ils définissent trois états
de fragilité : nulle, intermédiaire et mani-
feste. Plusieurs études ont montré une
corrélation positive entre l’augmentation
de la fragilité mesurée selon cette méthode
et la survenue d’événements associés à
une détérioration du pronostic : chute,
hospitalisation, dépendance ou entrée en
institution.
Mais la fragilité n’est pas
que physique…
Tout à fait. Il existe bien d’autres facteurs
la favorisant, comme l’isolement, une
condition sociale défavorable ou un deuil.
Il faut donc aller vers une vision plus globale de la santé. Rockwood a ainsi proposé que les praticiens abordent la fragilité en tenant compte non seulement des
critères de Fried mais aussi du nombre
des déficiences recensées chez leur
patient et de leur propre impression clinique, construite à partir de ce qu’ils
savent de son histoire personnelle et de
ses antécédents médicaux. Ces derniers
critères sont particulièrement pertinents
pour les médecins généralistes, qui
connaissent très bien leurs patients âgés.
Pour mieux appréhender cette multifactorialité, il est utile de se référer à la
notion de « fragilité globale ». Elle fait
intervenir au moins 5 facteurs. Facteurs
génétiques : en plus des altérations de la
réplication et de la transcription du patrimoine génétique, il existe vraisemblablement des gènes associés à la fragilité
globale, intervenant dans les processus
métaboliques, inflammatoires et de
coagulation. Le parcours de vie rassemble les agressions (de toute nature) subies
par le patient au cours de son existence,
liées à son éducation, ses conditions de
vie et de travail, son alimentation, son acti-
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vité physique, des infections, etc. L’adaptation au vieillissement physiologique
induit des effets délétères ; par exemple,
l’ostéoporose peut être considérée comme
un processus adaptatif pour s’alléger. Les
pathologies chroniques sont un facteur
évident de fragilisation. Il faut ici insister
sur deux points : les effets iatrogènes
éventuels des traitements et l’importance
des pathologies dépressives, démentielles
ou responsables de troubles nutritionnels.
Enfin, le cadre de vie du patient est
important : relations avec les proches et
les voisins, disponibilité et efficacité des
systèmes d’aide, qualité de la prise en
charge médico-sociale, et notamment de
la coordination des professionnels impliqués, etc.
Bergman a proposé de rassembler ces facteurs dans un « parcours de fragilité globale », comportant 4 étapes. Au fur et à
mesure que le sujet vieillit, il accumule
un certain nombre de déterminants qui
lui sont propres (génétiques, conditions
de vie, hygiène de vie, etc.). À cette étape,
la promotion de la santé et la prévention
sont des éléments cruciaux. Plus ou moins
précocement, apparaissent des pathologies chroniques, dont il est possible de
retarder les effets délétères. Surviennent
ensuite des indicateurs de fragilité,
comme une perte de poids, une diminution de l’endurance physique, une déficience cognitive. Enfin, dans une dernière
étape, adviennent des événements de
mauvais pronostic, comme une hospitalisation ou une admission en institution.
Cependant, il existe des prises en charge
pouvant ralentir ou diminuer l’impact de
ces deux dernières étapes, qui sont celles
d’une fragilité avérée.
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ENTRETIEN
“
La fragilité
s’évalue globalement
par une approche
pluridisciplinaire.
”
SERGE CANNASSE
Le généraliste peut-il faire
une évaluation précise de la fragilité
globale ?
Le nombre de facteurs à considérer
rend difficile l’évaluation de cette
fragilité…
C’est pour cela que beaucoup de médecins choisissent de privilégier une
approche plutôt qu’une autre. Il y en a
principalement 7 : physiologique, centrée sur la notion d’incapacité ; médicale,
qui privilégie la prise en charge des
symptômes cliniques (chute, confusion,
déshydratation, etc.) ; fonctionnelle, évaluant le retentissement d’une maladie
sur l’autonomie ; biologique, dans
laquelle la fragilité est assimilée à un
épuisement des réserves et s’évalue avec
des marqueurs biologiques (dénutrition,
insuffisance rénale, cardiaque, etc.) ;
dynamique, cherchant à établir un bilan
des « capacités » et des « déficits » d’un
patient ; socio-environnementale, qui
prend en compte les altérations des
conditions de vie (inadaptation de l’habitat, absence d’aide, isolement…) ; mais
aussi psychodynamique, fondée sur le
lien social, en particulier familial, dont
l’atteinte favorise la survenue d’un syndrome dépressif. Dans la réalité, ces différentes approches sont étroitement
imbriquées. Aussi Bouchon a-t-il proposé
le modèle « 1 + 2 + 3 », qui associe vieillissement physiologique, présence de
pathologies chroniques et facteurs de
décompensation. Le niveau de performance diminue inéluctablement avec le
vieillissement (facteur 1), même si ce dernier peut être retardé par une bonne
hygiène de vie. Cette dégradation s’accélère avec la survenue d’une ou plusieurs
pathologies chroniques (facteur 2). Enfin,
le seuil dit « d’insuffisance » peut être
atteint si survient un événement intercurrent de décompensation (facteur 3),
quelle que soit sa nature (physique, psychologique ou sociale).
Ce schéma est cohérent avec les données
épidémiologiques : la proportion de personnes fragiles augmente rapidement
avec l’âge : elle est de 10 à 20 % chez les
personnes de 65 ans ou plus et de 46 %
chez celles de plus de 85 ans.
C’est très difficile en pratique, car cela
passe aujourd’hui par une évaluation
gériatrique standardisée qui utilise des
échelles validées : MMSE (Mini Mental State
Examination) pour les fonctions cognitives,
ADL (Activities of Daily Living) et IADL
(Instrumental Activities of Daily Living)
pour l’autonomie pendant les activités
quotidiennes, MNA (Mini Nutritionnal
Assessment) pour l’état nutritionnel, GDS
(Geriatric Depression Scale) pour l’humeur,
et l’échelle de Tinetti pour la marche,
l’équilibre et le risque de chute.
Cette évaluation nécessite une équipe pluridisciplinaire dans laquelle interviennent
un gériatre, un psychologue, un kinésithérapeute, un neuropsychiatre, une infirmière et tout autre professionnel en fonction du bilan initial effectué par les
précédents (diététicienne, orthophoniste,
assistante sociale, etc.). Elle est effectuée
en hôpital de jour.
Cependant, plus elle est faite précocement,
plus elle induit une prise en charge efficace.
D’où le rôle crucial du médecin traitant.
C’est lui qui connaît le mieux le patient. Il
peut interroger l’entourage sur son histoire,
son mode et sa qualité de vie, son autonomie. Bien avant qu’apparaisse un premier
symptôme inquiétant, il peut et il doit se
fier à son impression clinique et ne pas hésiter à adresser son patient en consultation
de gériatrie dès qu’il a un doute sur son état
de fragilité. Par la suite, c’est lui qui suit le
patient en lien avec l’équipe gériatrique, le
but étant de le maintenir le plus longtemps
possible à domicile. On sait que l’entrée en
institution est en soi un facteur aggravant
de la fragilité, même s’il n’est parfois pas
possible de la différer indéfiniment. ●
Propos recueillis par Serge Cannasse
http://www.carnetsdesante.fr
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VENDREDI MATIN
PETIT-DÉJEUNER DÉBAT
avec le soutien de Wyeth Pharmaceuticals France
Rhumatisme inflammatoire
chronique
Le généraliste, pivot du diagnostic précoce
De la consultation pour inflammation articulaire au diagnostic de polyarthrite
chronique débutante.
Jacques Tebib, service de rhumatologie, centre hospitalier Lyon-Sud.
Référer au spécialiste
L
Tout patient ayant un tableau de polyarthrite doit être
référé, rapidement, au rhumatologue, spécialiste habilité
à établir un plan thérapeutique. Le traitement des
rhumatismes inflammatoires chroniques devient de plus
en plus complexe et de plus en plus multidisciplinaire,
obligeant souvent à une hospitalisation avant l’instauration
des biothérapies.
a récente apparition des biothérapies a modifié la prise
en charge de ces maladies rhumatologiques, en particulier au stade débutant. Un traitement précoce est garant
d’une meilleure évolution en termes de soulagement, de
limitation de la destruction articulaire et donc du handicap.
Le généraliste, au centre du dépistage
Une personne ayant depuis peu, et pour la première fois, des
douleurs dans une, deux ou plusieurs articulations consulte en
premier lieu son médecin traitant. Le généraliste est, de ce
fait, le premier intervenant médical sollicité pour une polyarthrite d’apparition récente. Il lui revient d’agir sans attendre,
tout en soulageant le patient (en évitant la corticothérapie par
voie générale). Il doit notamment établir le caractère inflammatoire et chronique de la polyarthrite en s’appuyant sur la
clinique, les examens biologiques et si besoin l’imagerie.1
L’indispensable collaboration
entre généraliste et rhumatologue
Malgré le soulagement du patient à la (les) consultation(s) suivante(s) ou/et la disparition des signes initiaux, la bonne
démarche est d’adresser le patient au spécialiste, au moindre
doute. Il revient au rhumatologue de préciser les atteintes cliniques (l’examen des petites articulations est difficile), de les
quantifier, d’établir un diagnostic précis si celui-ci n’a pas déjà
été posé par le généraliste et surtout de mettre en place une
stratégie thérapeutique incluant si besoin les biothérapies
dont le droit de prescription est restreint. Cette dernière étape
nécessite d’ailleurs souvent une hospitalisation puis une collaboration étroite entre le spécialiste et le généraliste qui suit le
patient, avec toute la vigilance que nécessite la prise au long
cours des biothérapies.
BSIP
Polyarthrite ou non ?
Polyarthrite rhumatoïde débutante.
Il s’agit tout d’abord de reconnaître une polyarthrite chronique.
Cette étape passe par l’examen soigneux des articulations
douloureuses comportant palpation et mobilisation des structures articulaires et péri-articulaires. Le caractère chronique
est évoqué lors de leur persistance sur plusieurs semaines. La
présence de ténosynovites (synovites des tissus) est habituelle
dans les rhumatismes inflammatoires.
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PETIT-DÉJEUNER DÉBAT
première consultation, en cas de doute clinique. L’échographie
articulaire est un examen très performant dans ce contexte, car
elle met en évidence du liquide dans les articulations atteintes
et précise le caractère inflammatoire de l’atteinte. L’IRM donne
d’excellentes images, mais elle est moins facile à obtenir que
l’échographie et plus coûteuse.
Le bilan biologique comporte au minimum VS, CRP,
recherche de FR (facteurs rhumatoïdes), anticorps anti-CCP
(antipeptides citrullinés) et anticorps antinucléaires.
Il faut aussi s’intéresser au terrain. Une polyarthrite survenant
brutalement chez un sujet jeune a plus de risque d’évoluer vers
un tableau de rhumatisme inflammatoire chronique, alors que
des douleurs articulaires s’accompagnant de gonflement survenant chez une personne âgée orientent plutôt vers une arthrose.
Faire la distinction avec les polyarthralgies est important. La
fibromyalgie par exemple, qui touche souvent le sujet jeune et
concerne tout de même 3 à 4 % de la population générale, peut
se présenter sous le tableau trompeur d’une polyarthralgie
diffuse à caractère inflammatoire plutôt que mécanique, surtout chez les personnes en surpoids.2 Cette pathologie relève
d’une prise en charge en médecine générale et spécialisée
(algologues, rhumatologues…).
Ne pas perdre de temps !
Le généraliste est confronté aux polyarthrites chroniques dès
les premiers signes. Les patients consultent en général dans les
premiers jours suivant l’apparition des signes cliniques car ils se
retrouvent rapidement handicapés, et ce d’autant que le nombre d’articulations atteintes est élevé. Dès ce moment, il apparaît nécessaire d’établir une démarche à la fois de diagnostic et
de prise en charge. On ne saurait se satisfaire de la disparition
de la symptomatologie sous antalgiques et/ou AINS (la cortisone étant à proscrire car elle peut masquer les symptômes).
Plus de la moitié des polyarthrites évoluant depuis plus de
6 semaines sont des rhumatismes inflammatoires chroniques,
qui vont progressivement devenir handicapants, entravant
peu à peu la vie au quotidien. Les polyarthrites rétrocédant
simplement en 2 à 4 semaines sont essentiellement d’origine
virale (grippe, rubéole, oreillons…).
BSIP
Un bilan radiologique et biologique doit être prescrit dès la
Atteinte des métacarpo-phalangiennes.
Traiter le plus tôt possible
Parmi les rhumatismes inflammatoires chroniques, la polyarthrite rhumatoïde (PR) représente à elle seule 9 cas sur 10 (prévalence : 0,4 à 0,7 % de la population adulte caucasienne). Dans
cette pathologie, il a clairement été démontré que le traitement
précoce est un gage de bons résultats à distance.3 S’il est vrai
que l’on ne dispose pas à ce jour de traitements curatifs, les
récents traitements « suspensifs » assurent une rémission de la
maladie chez la grande majorité des patients et retardent les
destructions articulaires. La symptomatologie a d’autant plus
de chance de disparaître sous traitement que le diagnostic a
été posé précocement et le traitement mis en place.
Attendre une nouvelle poussée inflammatoire avant d’agir,
c’est risquer une évolution inutile et parfois irréversible de la
maladie. En général, le deuxième épisode survient quelques
semaines plus tard dans la PR. Un autre exemple de maladie
auto-immune, le LED (lupus érythémateux disséminé) - dont la
prévalence est 10 fois moindre que celle de la PR - évolue également par poussées avec un second épisode survenant dans les
mois suivants. Il peut se traduire par une grave complication
rénale ou cérébrale, qui aurait pu être évitée par un traitement
approprié au moment de la poussée polyarticulaire… En chiffres, sur 1 000 tableaux articulaires vus en cabinet de médecine
générale, environ 2 sont des LED et 10 à 20 des PR ! ●
Devant une polyarthrite
RÉFÉRENCES
• Deux points importants :
– identifier sans tarder le caractère chronique
et inflammatoire ;
– adresser rapidement au rhumatologue.
• Deux écueils à éviter :
– se satisfaire d’une réduction ou d’une disparition
des symptômes sous traitement symptomatique
(AINS ou antalgiques) ;
– prescrire des corticoïdes.
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1. Visser H, le Cessie S, Vos K, Breedveld FC, Hazes JM. How to diagnose rheumatoid arthritis early: a prediction model for persistent (erosive) arthritis.
Arthritis Rheum 2002;46:357-65.
2. Coury F, Rossat A, Tebib A, et al. Rheumatoid arthritis and fibromyalgia: a
frequent unrelated association complicating disease management. J Rheumatol 2009;36:58-62.
3. Nell VP, Machold KP, Eberl G, Stamm TA, Uffmann M, Smolen JS. Benefit of
very early referral and very early therapy with disease-modifying anti-rheumatic drugs in patients with early rheumatoid arthritis. Rheumatology (Oxford)
2004;43:906-14.
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VENDREDI ET SAMEDI MATIN
ATELIERS A1 & C2
Réseau de santé Paris-Nord
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Promenade dermatologique
en médecine générale
L’identification des pathologies dermatologiques courantes en médecine générale est
un problème pour les praticiens. Ils ont de relativement bonnes notions de sémiologie
dermatologique sans pour autant « assumer » totalement leurs connaissances. Ils ne se
donnent pas le droit de pousser le raisonnement de l’analyse sémiologique au diagnostic,
et ne formulent pas correctement leurs hypothèses diagnostiques. Cette carence
conduit à des décisions inadaptées : soit un recours, à mauvais escient, au dermatologue,
soit une tentative thérapeutique sans hypothèse diagnostique sous-jacente.
Jean-Pierre Aubert
[email protected]
OBJECTIFS
À l’issue de cet atelier, les participants
doivent être capables :
– d’identifier les pathologies dermatologiques les plus fortement prévalentes
en médecine générale, dans leurs formes
typiques et dans leurs variantes les plus
fréquentes ;
– de construire une proposition décisionnelle adaptée aux hypothèses diagnostiques pondérées.
MESSAGES ESSENTIELS
– Une vingtaine de diagnostics sont des
pathologies cutanées fortement prévalentes en consultation de médecine
générale, dont la gestion diagnostique
Urticaire.
et thérapeutique relève du soin primaire.
– Le dépistage des cancers cutanés s’impose chez tout patient au moins une
fois par an. Il suit des règles techniques
précises qui peuvent être exposées simplement.
– Le praticien ne doit pas tolérer ne pas
pouvoir nommer chacune des lésions
de la peau d’un sujet âgé : il doit non
seulement savoir dépister les lésions
précancéreuses ou cancéreuses, mais
rassurer sur les lésions bénignes en les
nommant.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– Utilisation de deux logiciels en ligne
développés par le département de
médecine générale de Paris 7 en collaboration avec le Réseau de santé ParisNord.
Rosacée.
Gale eczématisée.
– Travail collectif, en collaboration avec
les experts généraliste et dermatologue,
sur les stratégies diagnostiques et thérapeutiques. ●
RÉFÉRENCES
– Site Internet mis en ligne : http://www.bichatlarib.com/peau/peau.test.php
– Aubert JP, Crickx B. La peau du sujet âgé. Rev
Prat Med Gen 2003;17:209-12.
Experts/animateurs :
un dermatologue, Delphine Kerob,
hôpital Saint-Louis
et deux généralistes, Dan Baruch
et Jean-Pierre Aubert, membres
du Réseau de santé Paris-Nord et
enseignants au DMG Paris Denis-Diderot.
L’atelier sera répété deux fois.
Conflit d’intérêts : aucun.
Maladie de Kaposi.
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VENDREDI MATIN
ATELIER A2
SFDRMG
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Thrombose veineuse profonde
« Bibliomed »
Un outil pour comparer la pratique aux données
de la science
FMC et EPP, indissociables, sont au mieux mises en œuvre entre pairs au sein de petits
groupes favorisant l’interactivité. Dans ces groupes, la confrontation des pratiques aux
données actualisées de la science permet les remises en question nécessaires pour une
démarche qualité. Le médecin doit régulièrement consulter la littérature pour améliorer
ses prises en charge, ce qui nécessite un investissement important. Des synthèses
condensées, rédigées selon les principes de l’EBM sur des questions précises de pratique
quotidienne ou d’organisation des soins, sont une aide précieuse pour la décision
médicale et représentent un outil efficace de formation.
Anne-Claire Benoteau
[email protected]
OBJECTIFS
S’approprier une méthode de FMC/EPP
basée à la fois sur la littérature et l’expérience clinique.
MESSAGES ESSENTIELS
– Confronter en groupe les pratiques
aux données de la littérature amène à
modifier ses pratiques.
– L’utilisation en formation d’articles de
synthèse, tel Bibliomed, a pour objectif
de rapporter des données factuelles
utiles à la pratique.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– En sous-groupes, brain storming pour
lister les éléments devant faire suspec-
ter une TVP et définir la conduite à tenir
en première intention. Lecture de deux
numéros de Bibliomed sur ce thème.
Identification des points de convergences et de divergence par rapport à la
pratique.
– En grand groupe, mise en commun,
intervention et commentaires de l’expert : algorithme diagnostique et thérapeutique des TVP. ●
RÉFÉRENCES
– Bras PL, Duhamel G, Grass E. Améliorer la prise
en charge des maladies chroniques : les enseignements des expériences étrangères de disease
management. Prat Organ Soins 2007;37:341-56.
– Taïeb S, Vennin P, Carpentier P. EBM et choix du
patient. Première partie : décider, sur quelle « evidence » ? Médecine 2005;1:90-2.
– Collectif. Suspicion de TVP, la clinique d’abord.
Bibliomed 2006 (n° 441).
– Collectif. TVP, place des D-Dimères et de l’échodoppler. Bibliomed 2006 (n°442).
– Perrier A, Desmarais S, Miron MJ, et al. Noninvasive diagnosis of venous thromboembolism
in outpatients. Lancet 1999;353:190-5.
Expert : Anne-Claire Benoteau, membre du Centre de documentation et de recherche en médecine générale (CDRMG) et de
la Société française de documentation et de recherche en médecine générale (SFDRMG). Animateur : Yves Le Noc, membre de la SFDRMG.
Conflit d’intérêts : aucun.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
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VENDREDI MATIN
ATELIER I1
MG Form-ADESA
SESSION INTERNET
Consultation en médecine générale
d’un patient virtuel sur Internet
La formation évaluative du médecin est un élément indispensable au développement
professionnel. Le Virtual Internet Patinet Simulator (VIPS) est un moyen d’auto-évaluation
simple, intuitif, de prise en main rapide, permettant une interaction directe avec un patient
virtuel. Cet outil peut déboucher sur une étape formative répondant aux besoins qui
auront été ainsi révélés. Une fois approprié, l’outil peut être utilisé chaque fois
que nécessaire, et sur d’autres cas.
Isabelle Cibois-Honnorat
[email protected]
1. Zone « patient »
OBJECTIFS
– S’interroger sur la pertinence de sa
démarche clinique (a-t-on tout fait pour
éliminer les diagnostics différentiels,
lister les facteurs de risque, etc.).
– Confronter ses prises de décisions à
des référentiels validés.
– Dépister ses besoins de formation.
MESSAGES ESSENTIELS
– Une réflexion dans l’action de la
consultation permet de mobiliser ses
connaissances.
– Une réflexion sur les actions entreprises lors de la consultation virtuelle
permet d’évaluer sa démarche, ainsi
que les recommandations.
– Évaluer les liens avec les recommandations essentielles permet de dépister
les besoins de formation.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
Le groupe de médecins pose des questions, examine le patient, programme
des investigations et prend des décisions sans qu’il ait à choisir entre 3 ou
4 « possibilités prédéfinies ». Il est placé
dans les conditions d’un exercice professionnel. Le logiciel enregistre les
questions et établit un score. Puis on
2. Zone « consultation »
3. Zone « résultats »
Figure - La consultation virtuelle en 3 phases : interrogatoire, examens et diagnostic.
s’approprie et on commente les recommandations fournies avec le cas. Douze
situations cliniques différentes sont
proposées. Dans le cadre de l’atelier,
une seule situation sera choisie. ●
RÉFÉRENCES
– Sklar BM. The Current Status of Online Continuing Medical Education. Masters Thesis:
Univ California, San Francisco; June 2000.
http://www.cmelist.com/mastersthesis/
– Eveillard P. Le retour du patient virtuel… Rev Prat
Med Gen 2004;18:83-4.
– Raetzo MA, Restellini A, Junod A. « Docteur,
j’ai... », 3e ed. Genève: Médecine et Hygiène; 2008
(diffusion en France : Vigot-Maloine).
– http://www.swissvips.ch/anthro/index.htm
Expert : Isabelle Cibois-Honnorat,
MG Form et ADESA.
Animateur : Christian Bianchi, ADESA.
Conflit d’intérêts : aucun.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
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VENDREDI MATIN
ATELIER A3
Groupe REPÈRES
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Face au patient agressif
au cabinet
Avec 837 déclarations à l’Observatoire de l’insécurité du CNOM en 2007, le taux
de victimisation des médecins libéraux est de 0,40 % alors qu’il n’était « que » de 0,32 %
en 2003. Bien sûr ce taux est sous-estimé et ne fait en tout cas pas état des situations
d’agressivité qui se sont bien terminées. Un livret de sécurité à l’usage des médecins
a même été publié par le ministère de l’Intérieur. Outre les mesures institutionnelles,
la gestion par le médecin des situations d’agressivité est particulièrement nécessaire.
Éric Galam - [email protected]
OBJECTIFS
Aider les praticiens à mieux repérer et
gérer les situations d’agressivité auxquelles ils sont confrontés.
MESSAGES ESSENTIELS
– Les situations d’agressivité en médecine générale restent heureusement
rares mais sont mal vécues par les praticiens.
– L’agressivité n’est pas inéluctable et
peut être prévenue et traitée précocement lorsqu’elle survient. Quelques
conseils peuvent être très précieux pour
garder son calme, se protéger, appeler
à l’aide et gérer l’agressivité si l’on ne
parvient pas à la désamorcer.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
Répartition des participants en groupes
de 4 à 6 participants pour lister et classer les problématiques à partir de leurs
expériences :
– rapport des groupes ;
– exposé théorique à partir d’un PowerPoint ;
– discussion et synthèse. ●
RÉFÉRENCES
– Moley-Massol I. Relation médecin malade : enjeux,
pièges et opportunités. Puteaux: DaTeBe; 2007.
– Livret de sécurité à l’usage des médecins
http://www.cdom93.fr/fichier/t_download/28/
download_fichier_fr_le.livret.de.s.curit.pdf
– Decleire L, Picard C. Prévenir l’agressivité : est-ce
possible ? La Revue de Médecine Générale 2005
(222):196-8.
– Roustang F. Comment faire rire un paranoïaque ?
Paris: Odile Jacob; 2000.
Expert : Régis Dumas, formateur
en thérapies brèves et TCC, expert
près la cour d’appel et correspondant
SOU Médical et MACSF.
Animateur : Éric Galam, Groupe REPÈRES.
Conflit d’intérêts : aucun.
Retrouvez tous les articles publiés
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La Revue du Praticien Médecine Générale
Accessibles en ligne sur :
<http://www.egora.fr>
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LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
GRATUIT
POUR LES
ABONNÉS
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VENDREDI MATIN ET APRÈS-MIDI
ATELIER A4 & B5
Société Médicale Balint
Relation médecin-malade
en groupe Balint
La relation médecin-malade n’est pas assez enseignée. Le patient a l’impression de ne
pas être entendu et pris en charge dans sa globalité, le praticien est souvent démuni
face à des demandes qui dépassent l’aspect purement technique de son métier.
Une formation spécifique centrée sur la relation médecin-malade est nécessaire.
Cet atelier se propose de sensibiliser les praticiens à cet aspect du travail quotidien.
Jean-Daniel Gradeler - [email protected]
OBJECTIFS
–Développer l’aptitude du MG à la
prise en compte des aspects relationnels mis en jeu dans toute consultation.
– Repérer certains des processus psychiques en jeu dans l’activité de soin.
–Prendre de la distance par rapport à
ses propres émotions.
– Prendre conscience de ses limites et
potentialités.
MESSAGES ESSENTIELS
– Dans toute consultation, il existe un
aspect relationnel auquel les médecins
ne sont pas assez préparés.
–La formation en groupe Balint peut
améliorer la compréhension de ce qui
se passe dans une consultation.
–Tenir compte de la relation médecinpatient permet une prise en charge
réellement globale du patient et limite
les errances diagnostiques, la surenchère d’actes ou d’examens complémentaires.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– Le groupe Balint est basé sur « la
méthode des cas » réaménagée par
Michael Balint, (psychiatre psychanalyste, 1896-1970 [photo]).
– Un participant rapporte une situation
professionnelle dans laquelle il a été
en difficulté relationnelle avec un patient.
– Les membres du groupe vont réagir,
écouter et intervenir face à cette situation. Le présentateur du cas et les
autres membres repèrent ce qu’il y a
d’inconscient dans les attitudes des
deux protagonistes.
– Les échanges entre pairs permettent
au médecin « audité » de progresser sur
la compréhension de sa relation avec
son patient. Il s’agit de mieux écouter
pour améliorer la prise en charge des
patients (sens caché de la demande,
place et rôle des émotions, mieux cerner ses propres limites, donner une
place de sujet au patient…). ●
DR
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RÉFÉRENCES
– Balint M. Le médecin, son malade et la maladie.
Paris: PUF; 1960 – Paris: Payot; 1970.
– Even G. Comment fonctionne un groupe Balint.
Rev Prat Med Gen 2001;15,564-5.
– Jaury P. Groupes Balint. ARKOS, Encyclopédie
Pratique de Médecine Générale 2003:1-0015.
Expert : Jean-Daniel Gradeler, médecin généraliste. Animateurs : médecins généralistes avec formation psychanalytique, leaders de groupes
Balint accrédités par la SMB : Madeleine Dayan, Martine Fabre Jaury, Michel Nicolle et Louis Velluet. Conflit d’intérêts : aucun.
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VENDREDI MATIN
ATELIER A5
SFMG
Mieux prescrire les arrêts de travail
Les prescriptions des arrêts de travail pour maladie sont très variées en volume, indication
et durée. La justification médicale de ces arrêts n’est pas toujours au premier plan ou seule
en cause. Les médecins libéraux éprouvent parfois un certain désarroi à faire de cette
prescription un acte médical de qualité, intégré dans le plan de soins du patient.
Pascale Arnould
[email protected]
OBJECTIFS
À l’issue de la formation, le médecin
sera capable de :
– remplir le certificat d’arrêt maladie
selon les obligations réglementaires et
déontologiques ;
– intégrer l’arrêt maladie dans le projet
de soin du patient.
MESSAGES ESSENTIELS
– La prescription d’un avis d’arrêt maladie est un acte qui engage pleinement
la responsabilité du prescripteur.
– Le médecin doit en expliquer les
avantages et les inconvénients.
– Un arrêt maladie est un acte médical
intégré au plan de soins.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– À partir du dernier arrêt maladie prescrit dont ils se souviennent, les participants le souhaitant exposent leur cas :
ils explicitent et justifient leur décision
de prescription ou de non-prescription
(30 minutes).
– L’expert propose trois certificats d’arrêt maladie et demande l’avis des participants : sont-ils « valables » ? (20 minutes).
– Exposé de l’expert : les obligations
réglementaires et déontologiques de
documentation de ces certificats. Comment intégrer la prescription dans un
plan de soin en précisant les détermi-
nants de la démarche décisionnelle –
bénéfices et inconvénients pour le
patient (40 minutes). ●
RÉFÉRENCES
– Anaes. Arrêts maladie : états des lieux et propositions pour l’amélioration des pratiques. Septembre 2004.
– CNOM. Code de déontologie médicale.
http://www.conseil-national.medecin.fr/?url=
deonto/rubrique.php
– Hiscot J, Ritchie J. The role of GPS in sickness
certification. London: National Centre for Social
Research; 2001.
– Englund L, Svärdsudd K. Sick-listing habits among
general practitioners in a Swedish county. Scand J
Prim Health Care 2000;18:81-6.
– Mayhew HE, Nordlund DJ. Absenteeism certification: the physician’s role. J Fam Pract 1988;26:651-5.
– Timpka T, Hensing G, Alexanderson K. Dilemnas
in sickness certification among Swedish physicians.
Eur J Public Health 1995;5:215-9.
Expert : Pascale Arnould, responsable du département Groupe de Pairs de la SFMG. Animateur : Bernard Gavid, animateur de la structure
ayant déjà participé à cette formation. Conflits d’intérêts : aucun.
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VENDREDI MATIN
PRÉSENTATION DE POSTER
Biocodex
Rééquilibrer la flore intestinale
Une étude avec Saccharomyces boulardii
L’étude Swidsinski* parue en 2008 dans Gastroenterology
montre l’intérêt d’Ultra-Levure dans les diarrhées
chroniques idiopathiques, concept anglo-saxon recouvrant
les colopathies fonctionnelles à diarrhée prédominante.
MÉTHODE
Quarante patients ont été inclus. Parmi
eux, 20 patients âgés de 25 à 72 ans
avaient une diarrhée idiopathique
depuis au moins 1 an (≥ 4 selles/jour) ; et
20 sujets-témoins âgés de 18 à 60 ans
étaient en bonne santé.
Dans chacun des deux groupes, il était
prévu trois analyses de la flore fécale :
– de S1 à S3 ;
– de S4 à S6, durant l’administration de
S. boulardii (250 mg x 2/jour, pendant
3 semaines) ;
– et de S7 à S9.
Recueil des selles. Chaque participant
recueillait chaque semaine un échantillon de selles par une méthode de
carottage, au moyen de petites paillettes
en plastique (chaque recueil fait l’objet
de 2 carottages, à 2 endroits différents
d’une même selle). Les paillettes contenant les échantillons sont plongées dans
une solution de Carnoy.
L’analyse des selles comprend l’étude du
mucus (microscopie optique - coloration
au bleu alcian) et celle de la flore fécale
(technique d’hybridation fluorescente).
Onze sondes d’hybridations (correspondant à 11 espèces bactériennes) ont été
sélectionnées pour leur excellent signal
(fluorescence).
* Gastroenterology 2008;135:568-79.
RÉSULTATS
Symptomatologie clinique. Chez les
sujets sains, aucun symptôme n’est
apparu durant l’étude.
Chez les patients ayant une diarrhée
chronique, on note de S1 à S3 une persistance de la symptomatologie, de S4 à S6,
une amélioration des symptômes chez
14 d’entre eux (70 % des patients) avec, en
particulier, une diminution significative
du nombre moyen de selles dès la 1 re
semaine de traitement par S. boulardii.
Enfin, de S7 à S9, seuls 5 patients qui
avaient été améliorés sous S. boulardii
ont vu leurs symptômes réapparaître.
L’analyse du mucus montre que sa
quantité est significativement plus
importante chez les sujets souffrant de
diarrhée chronique en comparaison avec
les sujets sains. Chez les premiers, il est
significativement plus épais, avec de
nombreux cloisonnements et un aspect
strié (couvrant 75 % de la surface fécale).
Lorsqu’ils reçoivent un traitement avec
S. boulardii, on note une diminution de
l’épaisseur du mucus, du nombre de
cloisonnements, et du nombre de stries.
Analyse de la flore fécale. Chez les
patients atteints de diarrhées chroniques, on remarque une réduction
significative de la concentration des bactéries habituelles (Eubacterium rectale,
Bacteroïdes, Faecalibacterium prausnitzii),
une disparition du signal de fluorescence des bactéries habituelles en région
centrale (hybridation silencieuse), une
augmentation de la concentration des
bactéries occasionnelles (Bifidobacterium, E. cylindroides…) et des bactéries
25
Concentrations
OBJECTIF
Analyser l’organisation de la flore fécale
chez des patients ayant une diarrhée
chronique idiopathique et évaluer l’efficacité d’un traitement par Saccharomyces
boulardii.
30
20
15
10
Traitement
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
Semaines
Concentrations bactériennes chez les sujets sains
(en gris) et chez les sujets diarrhéiques (en violet).
mucotropes en région centrale (Enterobacteriaceæ…).
Chez ces patients traités avec S. boulardii
on observe une augmentation significative de la concentration des bactéries
habituelles, une diminution des zones
d’hybridation silencieuses, de la concentration de certaines bactéries occasionnelles, et de certaines bactéries mucotropes.
CONCLUSION
La flore fécale apparaît très structurée.
Son organisation chez les sujets sains est
stable et non modifiée en présence de
S. boulardii. Celle d’un patient ayant une
diarrhée chronique est différente : mucus
épais, cloisonné et d’aspect strié, moins
de bactéries « habituelles », davantage de
bactéries « ccasionnelles » et de bactéries
mucotropes (en région centrale).
Saccharomyces boulardii améliore significativement la flore fécale des patients
ayant une diarrhée chronique (la plupart
des améliorations persistant après l’arrêt
du traitement). Il permet également
une normalisation complète (30 %) ou
partielle (40 %) de la symptomatologie
diarrhéique des patients. ●
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
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VENDREDI MIDI
DÉJEUNER-DÉBAT J1
GlaxoSmithKline et Roche
Dépistage et prise en charge
de l’ostéoporose en 2009
État des lieux en France
Le médecin traitant a un rôle clé à jouer dans le dépistage et le suivi de cette maladie.
Gérald Rajzbaum, service de rhumatologie, groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, 75014 Paris.
Éric Lespessailles, service de rhumatologie, CHR Orléans-La Source, 45067 Orléans Cedex 2.
UN DÉPISTAGE INSUFFISANT…
L’ostéoporose est une maladie grave,1
souvent non diagnostiquée,2, 3 et responsable d’un impact économique majeur.4
En raison du vieillissement progressif
de la population et de l’allongement de
l’espérance de vie, l’incidence annuelle
des fractures du col du fémur en France
devrait augmenter, si rien ne change
dans nos pratiques, de 50 000 actuellement à 150 000 en 2050.
La fracture du poignet est prédictive
d’autres fractures.5 Près de 70 % des
femmes de plus de 45 ans victimes de
fracture du poignet ont une ostéopénie
ou une ostéoporose densitométrique et
relèvent donc, si l’on applique les recommandations de l’Agence française de
sécurité sanitaire des produits de santé
(Afssaps), d’un traitement spécifique de
l’ostéoporose.
… MÊME APRÈS FRACTURE
Malgré ces données et en dépit de toutes
les recommandations des experts, la
prise en charge de l’ostéoporose après
fracture reste insuffisante dans les hôpitaux et les structures de soins. Dans la
plupart des études, le pourcentage de
prescription d’un traitement au décours
d’une fracture ostéoporotique ne dépasse
pas 25 %, ce qui est d’autant plus alarmant que l’observance est également
très médiocre au cours de cette maladie.
Un constat similaire est d’ailleurs fait
dans tous les pays où ce problème a été
évalué.6 Même la réalisation de l’ostéodensitométrie après fracture, pourtant
considérée comme un facteur prédictif
de la qualité de la prise en charge de l’ostéoporose, reste rare.7
Cet état des lieux préoccupant explique
l’urgence de nouvelles organisations
médicales pour mieux dépister et traiter
l’ostéoporose des femmes ménopausées.
UN IMPACT SUR LA SANTÉ
Si dans de nombreux pays, il est observé
un fléchissement de l’incidence des fractures ostéoporotiques depuis les années
1990, les données épidémiologiques françaises ternissent un peu cet enthousiasme.
Les conséquences sur la morbidité des
fractures ostéoporotiques, et en particulier des fractures vertébrales et de
hanche, sont pourtant bien connues. Un
travail récent souligne également l’impact des fractures de hanche et vertébrales en termes de mortalité chez
l’homme comme chez la femme de plus
de 60 ans.8 Ainsi, toutes les fractures de
faible énergie sont associées à une augmentation de la mortalité dans les
5 à 10 ans ; de plus, une récidive fracturaire induit une augmentation supplémentaire de la mortalité pour les cinq
années suivantes.8
UNE PRISE EN CHARGE
À AMÉLIORER
Les recommandations de l’Afssaps de
2006 ont permis de clarifier les conduites
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
thérapeutiques. Cependant, de nombreux travaux nous indiquent qu’en
dépit de la disponibilité de 7 traitements
avec des modes d’action et de prise différents, les patients ostéoporotiques ayant
déjà fait des fractures ne sont pas tous,
loin s’en faut, traités efficacement.9 De
plus, l’observance dans cette affection
chronique reste une préoccupation
essentielle et quotidienne, même si des
progrès récents sont intervenus pour
renforcer l’adhésion des patients à leur
traitement. ●
RÉFÉRENCES
1. Cauley JA, Thompson DE, Ensrud KC, Scott JC, Black
D. Risk of mortality following clinical fractures.
Osteoporos Int 2000;11:556-61.
2. Follin SL, Black JN, McDermott MT. Lack of diagnosis and treatment of osteoporosis in men and
women after hip fracture. Pharmacotherapy 2003;
23:190-8.
3. Harrington JT, Broy SB, Derosa AM, Licata AA,
Shewmon DA. Hip fracture patients are not treated
for osteoporosis: a call to action. Arthritis Rheum
2002;47:651-4.
4. Baudoin C. The cost of osteoporosis in France.
Rev Rhum Engl Ed 1997;64:441-2.
5. Cuddihy MT, Gabriel SE, Crowson CS, O’Fallon
WM, Melton LJ 3rd. Forearm fractures as predictors
of subsequent osteoporotic fractures. Osteoporos
Int 1999;9:469-75.
6. Giangregorio L, Papaioannou A, Cranney A, Zytaruk N, Adachi JD. Fragility fractures and the osteoporosis care gap: an international phenomenon.
Semin Arthritis Rheum 2006;35:293-305.
7. Cadarette SM, Gignac MA, Jaglal SB, Beaton DE,
Hawker GA. Access to osteoporosis treatment is critically linked to access to dual-energy x-ray absorptiometry testing. Med Care 2007;45:896-901.
8. Bliuc D, Nguyen ND, Milch VE, Nguyen TV, Eisman
JA. Mortality risk associated with low-trauma osteoporotic fracture and subsequent fracture in men and
women. JAMA 2009;301:513-21.
9. Rabenda V, Vanoverloop J, Fabri V, et al Low incidence of anti-osteoporosis treatment after hip fracture.
J Bone Joint Surg Am 2008;90:2142-8.
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VENDREDI MIDI
DÉJEUNER-DÉBAT J2
Chiesi
Prise en charge de l’asthme
Le rôle primordial du médecin généraliste
L’asthme est une maladie chronique qui touche 3,5 millions de personnes en France.
Son contrôle optimal, possible avec les traitements actuels, est un objectif prioritaire.
UN ASTHME NON CONTRÔLÉ ?
Lorsque l’asthme n’est pas contrôlé, il est
essentiel de rechercher les causes le
plus souvent responsables d’une telle
situation. En premier lieu, il faut s’assurer de la bonne observance du traitement. Trop souvent, les asthmatiques
ont une mauvaise appréciation de leurs
symptômes, ce qui leur fait dire à tort
que leur asthme va bien.
Il ne faut pas non plus négliger la
recherche d’une cause allergique avec la
persistance d’un contact allergisant,
sans méconnaitre une sinusite ou une
rhinite associée. Enfin, dans un premier
temps, il n’est pas nécessaire de se lancer dans des examens complémentaires,
tant coûteux qu’inutiles.
UNE PRISE EN CHARGE
BIEN CODIFIÉE
Le traitement initial d’un asthme léger
repose sur la prescription d’un corticoïde inhalé avec, en cas de besoin, un
β2-agoniste de courte durée d’action,
l’utilisation de ce dernier ne devant être
qu’occasionnelle.
Lorsque ce traitement initial s’avère
insuffisant, c'est-à-dire que le patient a
des symptômes diurnes (plus de 4 fois
par semaine) ou nocturnes (au moins
une fois par semaine), qu’il surutilise son
traitement de secours, ou bien que son
asthme a des répercussions sur sa vie
sociale et professionnelle, il devient
nécessaire de le réévaluer.
Deux options s’offrent au médecin, soit
le doublement des doses de corticoïdes
inhalés soit, ce qui est préférable, l’ajout
au corticoïde à la même dose d’un β2agoniste de longue durée d’action. Associé à cette démarche thérapeutique, il
est indispensable de revoir son patient
2 à 3 mois après l’instauration de ce nouveau traitement, avec idéalement un
relevé biquotidien (ou lorsqu’il est
gêné) de son débit de pointe pendant
les 4 à 6 semaines suivant l’adaptation
thérapeutique.
INTÉRÊT DE L’ÉDUCATION
THÉRAPEUTIQUE
En complément, un programme d’éducation thérapeutique sur l’asthme peut
être proposé. Il comprend un apprentissage des techniques d’inhalation, un
plan d’action relatif au contrôle de l’environnement du patient et une formation sur la conduite à tenir en cas
de décompensation du contrôle de
l’asthme.
Le patient sera informé des facteurs
environnementaux à éviter (animaux,
poussières, autres allergènes), des situations à risque et de la façon d’ajuster
sans attendre son traitement en cas de
contact avec un élément déclenchant.
Entre autres, son activité physique
devra être adaptée en fonction de la pollution atmosphérique. Enfin, l’arrêt du
tabac sera encouragé et le tabagisme
passif évité.
BSIP
Alain Didier, pneumologue, Toulouse. Jean-Pierre Lebeau, médecin généraliste, Vendôme.
Isabelle Tillie-Leblond, pneumologue, Lille.
Des informations sur la conduite à tenir
en cas de décompensation de l’asthme
seront données au patient. Il devra être à
même de savoir évaluer la gravité d'une
crise et sa prise en charge. L’intérêt de
l’automesure du débit de pointe trouve
toute son importance dans ce suivi au
quotidien.
UN SUIVI NÉCESSAIRE
Si malgré l’adaptation du traitement
lors de la consultation précédente et la
mise en place d’un programme d’éducation thérapeutique, le contrôle de
l’asthme n’est toujours pas satisfaisant,
lorsque le patient est revu 2 à 3 mois
plus tard, il convient de l’adresser au
pneumologue. Celui-ci pourra, en effet,
dans le cadre de l’exploration d’un
asthme mal contrôlé, effectuer des EFR
qui apporteront des renseignements
sur la distension et l’atteinte de voies
aériennes distales. Dans ce contexte, un
traitement par association fixe corticostéroïdes/β2-agoniste de longue durée
d’action ciblant ces voies aériennes distales a tout son sens. ●
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VENDREDI APRÈS-MIDI
SESSION S1
avec la contribution éducative de Pfizer/Eisai
Parcours pédagogique
dans la maladie d’Alzheimer
Diagnostic précoce et prise en charge
Aujourd’hui, un des enjeux de la MA est de dépister précocement les patients,
afin d’organiser une prise en charge multidisciplinaire adaptée et individualisée sur
le long terme. Cette étape relève de la médecine générale secondée par la neurologie
ou la gériatrie spécialisée.
1. Déficit cognitif : à explorer dès les premiers signes
Frédéric Brouard, MG gériatre, 44400 Rezé. Ludovic Huchet, gériatre, 44319 Nantes.
U
ne plainte mnésique est un signe
d’appel à considérer au même titre
que n’importe quelle autre plainte
somatique (céphalées, vertige…) ou psychique. De même, un déficit cognitif doit
conduire à une démarche diagnostique
structurée tout comme n’importe quel
autre symptôme clinique (douleur thoracique, douleur abdominale...).
Les tests cognitifs simples, la biologie et
l’imagerie sont les trois éléments essentiels avant la consultation dans un centre
mémoire.
REPÉRER LA PLAINTE MNÉSIQUE
Le vieillissement s’accompagne d’une
modification des capacités cognitives
(difficultés à se concentrer en cas de
distraction, à faire plusieurs tâches à la
fois…) ; cependant, toute plainte mnésique ne doit pas être banalisée, notamment lorsqu’elle interfère avec les activités de la vie quotidienne.
Deux tests rapides à effectuer au cabinet, le MMSE (Mini Mental State Examination) et l’IADL simplifié, permettent
de savoir si la plainte mnésique ou les
troubles observés traduisent une réelle
altération des fonctions cognitives. Leur
maniement est une question d’habitude.
Ce ne sont pas des tests diagnostiques
mais d’orientation.
• Le MMSE, coté sur 30, explore orientation, apprentissage, attention et calcul,
rappel, langage et praxie constructive ;
il est à pondérer en fonction du niveau
socioculturel (암 23/30 si certificat
d’études, 25/30 si brevet et 26/30 si baccalauréat) et de l’âge (– 1 point si plus de
80 ans).1
• L’IADL simplifié s’assure simplement
que la personne continue à savoir téléphoner, utiliser un moyen de transport,
gérer ses médicaments et ses finances.
Parfois, il suffit simplement d’observer
le patient en salle d’attente, au moment
de payer ou chez lui et de noter un changement de comportement : difficultés,
voire incapacité à remplir un chèque,
mauvaise tenue de la maison...
L’exploration d’une plainte mnésique
peut se planifier et s’échelonner sur plusieurs consultations, le généraliste étant
le mieux placé pour ce dépistage.
ADOPTER UNE DÉMARCHE
STRUCTURÉE2
Outre une plainte mnésique, les autres
signes d’appel peuvent être une perte de
poids, une dépression ou des troubles
comportementaux. L’interrogatoire, si
possible avec un proche, précise notamment la plainte mnésique, recherche
des signes dépressifs, voire des troubles
du comportement et des signes de dysthyroïdie.
L’examen clinique insiste particulièrement sur les sphères cardiovasculaires et
neurologiques, sans oublier la recherche
d’un déficit auditif et/ou visuel.
Le bilan biologique comporte NFS,
ionogramme sanguin, calcémie, glycémie, créatininémie et clairance calculée,
TSH, albuminémie, bilan hépatique,
EAL, folates et vitamine B12.
L’imagerie cérébrale est réalisée en cas
d’altération des tests cognitifs (MMSE et
IADL simplifié) : scanner cérébral sans
injection le plus souvent (accessible,
rapide et non néphrotoxique), bien que
l’IRM soit préférable, surtout en cas
de suspicion de composante cérébrovasculaire.
Les examens clinique, biologique et
l’imagerie participent à l’élimination
La démence concerne un tiers des
plus de 80 ans et son incidence
annuelle augmente rapidement
(225 000 nouveaux cas aujourd’hui
et 1 300 000 attendus en 2020).
La maladie d’Alzheimer est la plus
fréquente : sur les 860 000 démences
estimées en France, 610 000 sont
des MA.3
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Parcours pédagogique dans la maladie d’Alzheimer
d’une classique cause curable de
démence. Lorsque les tests effectués au
cabinet du médecin traitant sont anormaux, le patient est orienté vers un centre mémoire. Une équipe pluridisciplinaire pourra alors compléter les tests
neuropsychologiques afin de poser un
diagnostic, d’envisager une thérapeutique médicamenteuse et d’évaluer les
besoins concernant la prise en charge à
domicile.
UNE PRISE EN CHARGE GLOBALE
Il existe des signes précoces, avant le
stade avéré de démence. Selon une
étude récente, les premiers signes de
déclin cognitif (MMSE) peuvent appa-
raitre 9 ans avant le diagnostic de MA et
5 ans avant d’atteindre ce stade, les activités de la vie quotidienne (IADL) peuvent déjà être perturbées.4
Un diagnostic précoce, dès la phase
prodromale, garantit une meilleure
maîtrise de l’évolution de la maladie.
L’intérêt est d’assurer une prise en soins
médico-psycho-sociale dans le but de :
– retarder le déclin cognitif,
– améliorer sa qualité de vie et celle de
ses proches,
– retarder la perte d’autonomie,
– repousser la mise en institution,
– proposer un traitement symptomatique, voire, dans les prochaines années,
un traitement à visée curative.
2. Le plan Alzheimer se concrétise
Benoît Lavallart, mission de pilotage du plan Alzheimer, pour la partie plan Alzheimer 2008-2012.
L
e nouveau plan Alzheimer, doté de
moyens spécifiques, a été lancé le
1er février 2008 pour 4 ans. La première année a essentiellement été
consacrée à la concertation entre les différents intervenants et à l’édification de
guidelines et de cahiers des charges.
La seconde année, actuellement en
cours, voit s’initier plusieurs mesures
concrètes, qui vont à terme améliorer la
prise en charge globale des patients
souffrant de la maladie d’Alzheimer
(MA) et maladies apparentées . Cette
nouvelle donne, encore en chantier, a
dès à présent des répercussions positives sur la pratique des médecins, en
particulier des généralistes.
MAIA ET SSIAD DÉJÀ EN PLACE
Parmi les 44 mesures du plan, certaines
concernent indirectement les généralistes :
– la création de MAIA (maisons pour
l’autonomie et l’intégration des malades
d’Alzheimer - mesure 4) avec 17 sites
retenus ;
– la constitution d’équipes spécialisées
« Alzheimer » au sein des SSIAD (ser-
vices de soins infirmiers à domicile mesure 6) dont une quarantaine sont
déjà opérationnels ;
– la construction de plateformes d’accompagnement et de répit (mesure 1),
proposant aux malades et aux aidants
des solutions globales dans un même site
: accueil de jour et de nuit, hébergement
temporaire, formation des aidants, soutien psychologique, groupes de parole…
– la mise en place de coordonnateurs sur
l’ensemble du territoire (mesure 5) ;
– le maillage en réseau des centres
mémoire (mesures 11, 12 et 13) ;
– et le renforcement de la recherche
(mesures 21 à 33). Des appels à projets
ont été lancés, notamment sur l’aspect
génétique de la MA.
UN DISPOSITIF UTILE
AU TOUT DÉBUT DE LA MALADIE
Le plan Alzheimer 2008-2012 conforte
l’intérêt d’un repérage précoce de la MA.
De plus, poser le diagnostic de MA au
stade initial de la maladie, c’est permettre aux patients et à leurs familles de
pouvoir bénéficier des mesures spécifiques.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
Le médecin traitant reste le pivot essentiel de la prise en charge de la maladie
d’Alzheimer qui doit rester pluridisciplinaire et multidimensionnelle. ●
RÉFÉRENCES
1. Hugonot Diener L. Le Mini Mental Status Examination ou MMSE version consensuelle GRECO.
Rev Geriatrie 2007;32:225-9.
2. HAS. Maladie d’Alzheimer et autres démences.
Recommandation. Mai 2009.
3. Étude PAQUID, étude épidémiologique sur 3 777
adultes de plus de 65 ans vivant à leur domicile
dans le sud-ouest de la France au moment de l’inclusion.
4. Amieva H, Le Goff M, Millet X, et al. Prodromal
Alzheimer’s disease: successive emergence of the
clinical symptoms. Ann Neurol 2008 ;64:492-8.
Faire un diagnostic précoce :
– c’est pouvoir proposer une réhabilitation adaptée. Bien que la MA reste à ce
jour une maladie incurable, il est possible de diminuer son impact sur la vie
quotidienne par des actions appropriées. Cela passe par l’intervention de
différents acteurs, dont les paramédicaux qualifiés pour la réhabilitation,
c’est-à-dire utiliser et stimuler au mieux
les capacités restantes ou préservées.
C’est le rôle des professionnels des
SSIAD, dont le nombre va croissant.
Chaque équipe SSIAD comporte infirmiers, ergothérapeutes, psychomotriciens et assistants de soins en gérontologie... Il revient au généraliste de
prescrire les séances de réhabilitation ;
– c’est proposer un accompagnement
(mesure 8), afin d’éviter le repli des
patients et des aidants, les périodes de
crise ou encore les troubles du comportement incontrôlés ;
– c’est permettre des choix de vie. Mieux
vaut interroger les patients sur leurs souhaits d’aménagement de vie au moment
où ils sont encore capables de répondre
plutôt que d’attendre une dégradation
de l’autonomie amenant les proches à
prendre des décisions difficiles et souvent dans l’urgence. C’est particulièrement le cas pour le lieu de vie. Les
patients peu avancés dans la maladie
choisissent parfois d’aller vivre dans une
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maison de retraite, souvent d’ailleurs «
pour ne pas peser sur les proches », mais
lorsque la maladie a progressé, ils ne
veulent plus à aucun prix quitter leur
domicile, tout déménagement étant
alors vécu comme un deuil inacceptable.
L’entrée délibérée en maison de
retraite est une étape importante qui
doit se préparer tôt dans l’évolution de
la maladie. Quand les patients ont
encore des fonctions cognitives suffisantes, on peut passer en revue les différentes possibilités : « Qu’est-ce que vous
voulez pour vous, actuellement et dans
le futur ? ». Cette démarche rejoint la
notion de « mandat de protection
future » instauré dans la loi sur les
tutelles du 5 mars 2007 et mis en application depuis le 1er janvier 2009* ;
– c’est protéger les aidants et veiller à
leur santé (mesure 3), car à la longue, ils
s’oublient et s’épuisent…
– c’est permettre au patient de rentrer
dans un système de soins spécifique,
dont font partie les centres mémoire, les
neurologues libéraux et les services
hospitaliers concernés.
BIENTÔT DES
RECOMMANDATIONS DE LA HAS
Le plan Alzheimer ne comportait pas de
mesures spécifiques concernant les
généralistes, ce qui va être corrigé prochainement. On attend de la HAS des
recommandations prochaines à destination des omnipraticiens sur la « conduite à tenir devant une perte de
mémoire en médecine générale ».
Celles-ci devraient répondre aux questions suivantes :
– « Quels tests simples et courts utiliser ? »,
– « Quand adresser au spécialiste ? »,
– « Quand s’inquiéter ? »,
– « Quel suivi établir ? » ●
POUR EN SAVOIR PLUS
http://www.plan-alzheimer.gouv.fr
* Loi n° 2007-308 du 5 mars 2007 portant
réforme de la protection juridique des majeurs
et décret n° 2007-1702 du 30 novembre 2007
relatif au modèle de mandat de protection
future sous seing privé.
L’ASSOCIATION FRANCE ALZHEIMER
ET MALADIES APPARENTÉES
25 ans de combat aux côtés des personnes malades et de leurs familles
FRANCE ALZHEIMER SOUTIENT LES MALADES ET LEURS FAMILLES
France Alzheimer développe une politique d’aide aux familles
destinée à améliorer l’accompagnement et la prise en charge de la
personne malade.
Des renseignements pratiques et des conseils
Partout en France, les associations France Alzheimer offrent aux
familles des espaces d’entraide et de partage d’expériences animés
par des bénévoles et des intervenants professionnels. Au niveau
national, France Alzheimer publie des fiches pratiques et des
brochures pour informer les familles et les professionnels sur la maladie et la prise
en charge psychologique, financière et médicale des personnes malades.
Des actions de soutien
Les associations France Alzheimer proposent des groupes de parole ou
des cycles de soutien animés par des psychologues pour lutter contre
le risque d’épuisement des aidants familiaux. Elles
organisent des activités et des temps de partage
pour rompre l’isolement provoqué par la maladie.
France Alzheimer organise des séjours de vacances
encadrés par des bénévoles et des professionnels
spécialement formés.
FRANCE ALZHEIMER FORME LES AIDANTS
Organisme de formation agréé depuis 1988,
France Alzheimer assure la formation des personnes
qui prennent en soin une personne malade.
Elle propose aux aidants familiaux une formation
pour les aider à faire face. Elle propose aux professionnels, aides à domicile, aidessoignantes, infirmières, personnel médical et paramédical, des formations qualifiées,
individuelles ou en équipe. L’équipe de formation accompagne aussi la réflexion et la
mise en place de structures spécifiques à l’accompagnement des malades Alzheimer.
FRANCE ALZHEIMER AGIT AUPRÈS DES POUVOIRS PUBLICS
France Alzheimer se bat depuis 20 ans pour faire reconnaître et connaître la maladie
d’Alzheimer. Elle agit sans relâche pour que les besoins des familles et des personnes
malades soient officiellement reconnus en tant que tels et pris en compte. Elle est un
intervenant expert dans l’élaboration des Plans Alzheimer et participe au suivi de leur
mise en œuvre.
FRANCE ALZHEIMER SENSIBILISE L’OPINION
France Alzheimer informe le grand public sur la maladie et sur les difficultés
rencontrées par les personnes malades et leurs familles. Pour faire évoluer l’image de
la maladie, elle mène des campagnes de sensibilisation auprès du grand public,
notamment à l’occasion de la Journée mondiale de la maladie.
FRANCE ALZHEIMER SOUTIENT LA RECHERCHE
France Alzheimer contribue directement à la recherche
fondamentale, clinique, sociologique et psychologique sur la
maladie. Sur des axes déterminés par ses conseils scientifiques,
elle attribue des financements chaque année à des équipes de
recherche.
Ainsi, en 20 ans, France Alzheimer a consacré 5 millions d’euros
à la recherche.
Catherine Ollivet
Administrateur de l'Union nationale des associations France Alzheimer
Présidente de France Alzheimer Seine-Saint-Denis
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VENDREDI APRÈS-MIDI & SAMEDI MATIN
SESSION S3 & ATELIER C6
sanofi pasteur MSD
Le frottis cervical
Un geste de médecine générale
Aujourd’hui, tout omnipraticien devrait savoir faire un frottis du col de l’utérus de bonne
qualité et être organisé pour pouvoir en pratiquer à son cabinet.
Christian Quereux, gynécologie-obstétrique, hôpital Maison-Blanche, Reims.
L
e médecin généraliste est, en effet,
le mieux placé dans la chaîne des
soins pour la réalisation de cet acte :
il est le premier acteur de santé consulté
par les femmes, quel que soit leur âge.
De par sa fonction, il a une approche globale des problèmes de santé de chacune
de ses patientes, notamment sur le plan
gynécologique, et ce sur de nombreuses
années.
UN TIERS DE FEMMES
N’ONT JAMAIS EU DE FROTTIS
Si certaines femmes se font suivre régulièrement par un gynécologue, d’autres
n’en ont jamais vu ou n’en voient qu’à
certaines périodes de leur vie génitale.
De fait, un tiers des femmes n’ont jamais
eu de frottis au cours de leur vie ! C’est
pourtant un geste « rentable », facile à
maîtriser par tout médecin rompu à
cette technique et intéressé par la gynécologie. Faire des frottis cervicaux est
un premier pas pour s’approprier ce
champ de la médecine, progressivement déserté du fait de la réduction
croissante du nombre de gynécologues
médicaux installés en ville.
UN APPRENTISSAGE NÉCESSAIRE
Réaliser un frottis cervical est un geste
simple à partir du moment où sa technique est correctement acquise. Le
stage obligatoire en service de gynécoobstétrique du DCME3, mis en place
depuis quelques années seulement, ne
saurait suffire à lui seul. Une des meilleures façons de l’apprendre, tout en
l’intégrant à une pratique gynécologique généraliste, est de faire au sein
d’un CHU le « DIU de gynécologieobstétrique destiné aux médecins généralistes » (fédérateur : Pr Serge Uzan,
Tenon, Paris). Il existe aussi d’autres
moyens : centres de planification,
apprentissage direct auprès d’un gynécologue correspondant ou encore au
cours d’une session de FMC dédiée à la
pratique des frottis (mais il y en a peu en
France). Soulignons que l’apprentissage
est similaire pour le prélèvement vaginal à visée bactériologique.
UN GESTE SIMPLE ET RAPIDE
Le plus difficile est de placer correctement le spéculum afin de voir distinctement le col. Il existe en plusieurs tailles
et doit logiquement être jetable (impossibilité de stériliser le matériel en cabinet de médecine générale) avec un
modèle dit Cusco (en forme de bec de
canard après l’ouverture), le modèle
Collin étant réservé aux spécialistes
(maniement un peu plus complexe).
Le prélèvement lui-même au niveau
du col est aisé, ainsi que l’étalement sur
lame ou l’expression de la brosse sur les
parois d’un petit flacon prérempli de
liquide approprié. Il existe en effet deux
techniques, aussi performantes l’une
que l’autre :
– le frottis conventionnel par étalement
sur lame, avec la spatule d’Ayre en bois
ou la Cervex brush ;
– le frottis en phase liquide avec la Cervex
brush, beaucoup plus onéreux pour le
laboratoire mais pas pour la patiente
(mêmes coût et remboursement). En outre,
cette technique permet la recherche
directe de HPV (papillomavirus humain)
sur le surnageant alors qu’il faut reprélever la patiente si nécessaire en cas de
frottis traditionnel, désagrément qui ne
concerne toutefois que les 3 % de cas
incertains dits ASCUS (Atypical Squamous Cells of Undetermined Significance) ;
si le test HPV est négatif, on peut rassurer
la patiente ; s’il est positif, une consultation spécialisée est nécessaire en vue
d’une éventuelle biopsie.
Une fois le geste acquis, la première
démarche à effectuer est de s’organiser
Dans un avenir proche, il est possible que la recherche de HPV (en milieu
liquide donc) remplace le frottis en dépistage primaire, c’est un sujet
âprement discuté et qui fait l’objet de travaux de la HAS. Les 10-20 %
de cas positifs auraient alors en deuxième ligne une analyse cytologique,
à partir du même prélèvement d’ailleurs. Son coût reste actuellement
un facteur limitant (plus de 3 fois plus cher), mais il est beaucoup plus
performant (moins de 0,5 % des anomalies de haut grade non dépistées)…
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Le frottis cervical
avec un laboratoire d’anatomopathologie donné. Celui-ci fournit le matériel
requis en fonction de ses habitudes et de
ses techniques de lecture (certains cytologistes ont définitivement abandonné
le frottis conventionnel) et organise le
ramassage des frottis (l’envoi par la poste
ou le dépôt par le médecin, un infirmier
ou la patiente sont également possibles).
POUR TOUTES LES FEMMES
DE 20 À 65 ANS
Le généraliste s’organise comme il le
souhaite pour faire le suivi des frottis de
dépistage du cancer du col, tout comme
il le fait avec les mammographies pour
le dépistage du cancer du sein (tous les
2 ans après 50 ans). Si on pense à le leur
demander, les femmes dépistées par un
gynécologue amènent volontiers leurs
résultats de frottis. Aux autres, le frottis
cervical peut être proposé à l’occasion
de n’importe quelle consultation,
notamment au cours de la déclaration
de grossesse. C’est un excellent moment
pour le dépistage du cancer du col, pour
réaliser un frottis de base pour toutes
celles qui n’en ont pas eu jusqu’alors et
pour éduquer les femmes à en faire
régulièrement par la suite. Cette situation concerne tout de même quelque
800 000 femmes par an !
UN FROTTIS TOUS LES 3 ANS
Le frottis doit être réalisé tous les 3 ans à
partir de 20 ans* et jusqu’à 65 ans, le premier étant systématiquement renouvelé
l’année suivante afin d’éliminer les 15 %
de faux négatifs (inhérents à la qualité
du prélèvement, de l’étalement, de la
préparation des lames, de la lecture…).
Le frottis est inutile avant 20 ans, car le
cancer du col n’existe pas avant cet âge ;
de plus, il montre souvent des anomalies
minimes, trompeuses, et inutilement
inquiétantes puisqu’elles disparaîtront
d’elles-mêmes la plupart du temps.
Ce schéma s’applique à toutes les femmes,
Quand reporter un frottis ?
• Menstruations ou fin de
menstruations (les hématies gênent
la lecture).
• Leucorrhées non naturelles
(normalisation préalable du col).
vaccinées ou non contre le HPV. Certes,
la couverture vaccinale progresse en
France, mais pour l’instant moins d’un
tiers des filles concernées par la vaccination à l’âge de 14 ans sont aujourd’hui
immunisées… De plus, le vaccin ne protège que contre 70-80 % des HPV oncogènes. Le risque de cancer du col chez les
femmes correctement vaccinées persiste
donc, obligeant à poursuivre le dépistage par frottis cervical même s’il est
concevable que le rythme puisse être
plus espacé pour celles-ci. ●
* 20 ans selon les recommandations
professionnelles, 25 ans selon la HAS.
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VENDREDI APRÈS-MIDI ET SAMEDI MATIN
ATELIERS B1 & C3
ACFM
Examen du genou douloureux
Selon le Collège des médecins du Québec, la formation initiale des « médecins
de première ligne » sur les maladies musculo-squelettiques est insuffisante alors qu’elles
représentent 12 % des troubles qui amènent le patient à consulter.1
Les recommandations françaises sur les pathologies douloureuses du genou rappellent
qu’en première intention un examen clinique minutieux est plus efficace que l’imagerie.2, 3
Accroître le savoir et le savoir-faire dans ce domaine en appliquant les recommandations
est nécessaire.
Bernard Desnus
[email protected]
OBJECTIFS
– Reconnaître et citer les principales
structures anatomiques du genou.
– Effectuer les gestes cliniques nécessaires à l’examen d’un genou douloureux et en connaître la « rentabilité »
diagnostique.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– Rappel des structures anatomiques
nécessaires au bilan clinique ;
PHANIE
MESSAGES ESSENTIELS
– Dans les pathologies non traumatiques du genou, un examen clinique
minutieux est souvent plus efficace en
première intention que l’imagerie.2, 3
– Devant un genou traumatique récent
de l’adulte, en cas de suspicion de fracture, des radiographies standard (face
et profil) sont toutefois nécessaires.2
– Un examen complémentaire est utile
si son résultat, positif ou négatif, peut
modifier la prise en charge du patient
ou conforter le diagnostic du clinicien.3
– Ateliers pratiques en sous-groupes de
10 à 12 participants avec un expert-animateur ;
– les participants s’examinent mutuellement avec l’aide de l’expert.
– 3 à 4 groupes au maximum. ●
RÉFÉRENCES
1. Collège des Médecins du Québec. Enseignement
de l’appareil musculo-squelettique. Janvier 1999.
2. Anaes. Examens complémentaires dans le genou
traumatique récent de l’adulte. Septembre 1997.
3. Anaes. Guide du bon usage des examens d’imagerie médicale. Janvier 2005.
Experts/animateurs : médecins du sport ou traumatologues du sport expérimentés en FMC.
Denys Barrault, 89100 Sens ; Yves Demarais, responsable du centre de santé de l’INSEP, enseignant au DU de traumatologie du sport (Bichat) ;
Bernard Desnus, médecin généraliste et médecin du sport, INSEP et libéral ; Philippe Le Van, médecin du sport, INSEP ; Didier Rousseau,
rhumatologue à activité mixte, médecin de l’INSEP, médecin du suivi des équipes nationales de judo.
Conflit d’intérêts : Bernard Desnus, co-auteur de la web-formation « Gonarthrose » pour sanofi aventis.
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VENDREDI APRÈS-MIDI
ATELIER B2
FORMUNOF
Comment faire face à un refus
de vaccination ?
Avec la profusion d’informations sur Internet, des campagnes de vaccination remises
en question, un calendrier vaccinal trop souvent modifié, les patients mettent de plus
en plus en doute la politique vaccinale, même pour les vaccins obligatoires comme
le DTPolio. Selon le CNO, aucun praticien ne saurait s’incliner face à un rejet systématique
de cet acte de prévention, en particulier pour les enfants. Cela doit être considéré
comme une maltraitance par refus de soins : « Le médecin doit être le défenseur
de l’enfant lorsqu’il estime que l’intérêt de sa santé est mal compris ou mal préservé
par l’entourage » (code de déontologie, art. 43).
Max Budowski - [email protected]
[email protected]
OBJECTIFS
– Faire face à plusieurs situations vaccinales.
– Proposer des solutions en cas de refus
(vaccins obligatoires chez le nourrisson,
vaccins obligatoires pour certaines catégories professionnelles, BCG exigé par
la directrice de la crèche, rubéole chez
la jeune fille pubère, etc.).
MESSAGES ESSENTIELS
– En cas d’opposition à une vaccination
obligatoire, il est prudent de faire signer
au patient une attestation de refus de
soins en deux exemplaires consignant
ce refus et les risques associés, mention
devant figurer aussi sur les carnets de
santé et de vaccination.
– Le médecin est dans l’obligation
« éthique » de vaincre les réticences du
patient : une telle négligence serait dès
lors considérée comme une faute de
nature à engager sa responsabilité, s’il
était prouvé que le patient n’a pas été
informé avec conviction.
– Selon la loi n° 2007-293 du 5 mars 2007
réformant la protection de l’enfance,
« tout refus de vaccination (pour les vaccins
obligatoires) entraîne une peine de 6 mois
d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende ».
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– À partir de plusieurs cas cliniques
(participants peu nombreux : ateliers de
production ; participants assez nombreux : Phillips 6/6 ; participants en très
grand nombre : questionnement de la
salle). ●
RÉFÉRENCES
– Pouillard J. Avis du Cnom sur le refus de vaccination. Bull Ordre Médecins 2003;n° 20.
– Crespo A. Consentement éclairé et vaccination
en pédiatrie. Paediatrica 2004;15:31-2.
– Loi n° 2007-293 du 5 mars 2007 réformant la
protection de l’enfance.
FOTOLIA
Expert : Max Budowski, professeur
de médecine générale.
Animateur : professeur de médecine
générale.
Conflit d’intérêts : aucun.
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VENDREDI APRÈS-MIDI
ATELIER B3
SFDRMG
Dépistage du cancer de la prostate
Que retenir des études ?
Nos pratiques comportent une part plus ou moins importante d’incertitude. Nous avons
besoin de données fiables pour fonder nos décisions. Mais les études à notre disposition
sont de qualité inégale… Comment sélectionner rapidement une donnée pertinente de
la science et l’intégrer aux autres informations disponibles ? Deux récentes publications
(européenne et américaine) sur le dépistage du cancer de la prostate sont l’occasion
d’identifier les éléments clés d’analyse de l’information médicale.
Anne-Marie Baqué-Gensac
[email protected][email protected]
OBJECTIFS
PHANIE
Se poser les « bonnes » questions sur la
validité d’une étude :
– ses objectifs sont-ils clairement définis ?
– sa méthodologie est-elle fiable : les
critères d’inclusion et d’exclusion sontils précisés ? Les biais et facteurs de
confusion sont-ils pris en compte ? Le
critère de jugement principal est-il pertinent ?
– le résultat correspond-il aux objectifs
initiaux de l’étude ? Est-il cohérent et
significatif cliniquement ? Peut-on en
tirer une application dans la pratique ?
MESSAGE PRINCIPAL
Aucune donnée scientifique n’est définitivement et complètement acquise. Il y a
toujours une marge d’incertitude entre
« l’évidence » et « la pratique ».
• « critères » de lecture : comment perçoivent-ils la validité de l’information lue ?
– Lecture individuelle des articles retenus (traduction française si nécessaire) :
les participants doivent relever les
points forts et limites des études.
– Mise en commun, avec commentaires
de l’expert puis « lecture » des articles
sélectionnés à l’aide d’une grille-type
reprenant les principaux critères de
validité de l’information médicale. ●
RÉFÉRENCES
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– Brain storming sur les pratiques et les
représentations des participants :
• principales sources d’information ;
– Boissel JP, Cucherat M. Lire un essai clinique les 8 questions à (se) poser. Médecine 2007;3:125.
– Andriole GL, Crawford ED, Grubb R, et al. Mortality results from a randomized prostate cancer
screening trial. N Engl J Med 2009;360:1310-9.
– Schröder FH, Hugosson J, Roobol MJ, et al. Screening and prostate-cancer mortality in a randomized European study. N Engl J Med 2009;360:1320-8.
– Barry MJ. Screening for prostate cancer, the
controversy that refuses to die. N Engl J Med 2009;
360:1351-4.
Expert : Anne-Marie Baqué-Gensac,
généraliste ayant une compétence
en lecture critique de l’information
médicale.
Animateurs : Jean-Pierre Vallée,
14880 Colleville-Montgomery ;
Jean de Vaugelade, SFDRMG,
animateurs formés à l’analyse critique
de l’information médicale.
Conflit d’intérêts : aucun.
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VENDREDI APRÈS-MIDI
ATELIER B4
SFMG
Maladies chroniques
Aider les aidants
Nouvelle aire de recherche à la croisée de la médecine, de la sociologie, de la psychologie
et de l’économie, la proximologie est dédiée à l’étude des interactions entre le patient
atteint de maladie chronique et son entourage. Médecin de famille, le généraliste est
particulièrement concerné par l’optimisation médicale de ses relations avec les proches
des patients atteints de pathologies chroniques lourdes ou de handicaps graves.
François Raineri
[email protected]
OBJECTIFS
– Identifier les principaux enjeux médicaux sociaux de la proximologie.
– Évaluer le potentiel d’implication des
proches dans une relation d’aidant.
– Prévenir l’épuisement du proche.
MESSAGES ESSENTIELS
– La recherche d’une meilleure qualité
de vie pour les aidants est un objectif de
soin du patient à part entière.
– Dans certaines situations, qu’il importe
de repérer, l’aidant peut présenter un
risque pour le patient.
– L’évaluation régulière des besoins de
l’aidant permet d’apporter une aide pertinente.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– Tour de table : confrontation d’expériences, sur le mode une idée = un
mot.
– Quels sont les avantages et inconvénients pour le médecin de la présence
des proches lors de la consultation ?
(15 minutes).
– Quels sont les avantages et inconvénients pour le patient de la présence des
proches lors de la consultation ? (15 minutes).
PHANIE
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– Quelles sont les difficultés exprimées
par les proches dans les principales
enquêtes d’opinion ? (10 minutes).
– Présentation assistée par ordinateur
par l’expert (25 minutes).
– Questions-réponses (15 minutes). ●
RÉFÉRENCES
– Parapovanis A, Davin B, Verger P. In: Joublin H, et
al. Proximologie. Regards croisés sur l’entourage
des personnes malades, dépendantes ou handicapées. Paris: Médecine-Sciences Flammarion;
2006.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
– INSEE. Enquête HID 1998-2001 (handicap incapacité dépendance).
– Gallais JL, et al. Actes et fonctions du médecin
généraliste. DRMG n°45. Paris: SFMG; 1997.
– Hirsch E. Le devoir de non-abandon. Paris: Cerf;
2004.
Expert : François Raineri, responsable
du département FMC de la SFMG.
Animateur : 1 animateur habituel
de la structure ayant déjà participé
à cette formation.
Conflit d’intérêts : aucun.
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VENDREDI APRÈS-MIDI
ATELIER I2
AMIFORM
SESSION INTERNET
L’enfant voyageur
Vaccin et prophylaxie antipaludéenne
Chaque année, environ 500 000 enfants quittent l’Union européenne.1 Les conditions
sanitaires de ces voyages sont souvent mal ou peu connues des parents.1, 2 Le médecin
généraliste doit pouvoir préconiser les mesures de prévention en fonction du pays visité,
des conditions et de la durée du voyage, de l’âge de l’enfant et des ressources financières
des familles. Il doit s’assurer du respect du calendrier vaccinal français, le compléter
si besoin et protéger l’enfant en fonction de la destination.3 Sans oublier le paludisme
(chimioprophylaxie et protection contre les piqûres de moustiques).3, 4 La prévention de
la diarrhée du voyageur doit être également abordée,3 celle-ci représentant plus de 22 %
des motifs de consultation au retour d’un voyage en zone tropicale.5
OBJECTIFS
– Établir le profil des risques encourus
par l’enfant en fonction du type de
voyage envisagé.
– Élaborer un calendrier vaccinal
adapté (rattrapage, spécificité, règles
d’association, etc.).
– Manier les schémas de chimioprophylaxie antipaludique de l’enfant.
– Connaître les dispositifs de précautions antivectorielles et leurs modes
d’utilisation.
MESSAGES ESSENTIELS
– Le calendrier vaccinal « français » doit
être vérifié, voire complété.
– Conseils sanitaires et vaccinations
spécifiques doivent être adaptés au cas
par cas.
– Une protection par répulsifs ou vêtement imprégnés est possible dès 30 mois.
– Aucun traitement préventif du paludisme ne fournit une protection absolue !
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– Travail interactif à partir de cas cliniques suivis d’une expertise.
– Présentation de sites Internet utiles
consultables en temps réel en consultation. ●
RÉFÉRENCES
1. Guérin N, Sorge F, Imbert P, et al. Vaccinations de
l’enfant voyageur. Arch Pediatr 2007;14:54-63.
2. Leroy JP, de Gentile L, Legros F. Enquête sur les
centres de vaccinations internationales en France
métropolitaine. BEH 2006(n° 23-24):164-5.
3. Recommandations sanitaires pour les voyageurs
2008. BEH 2008(n° 25-26):225-33. www.invs.
sante.fr/beh
4. Centre national de référence sur le paludisme.
Rapport d’activité 2005. www.imea.fr/imearecherche/imea-rba-chimiosenspalu.php
5. Freedman DO, Weld LH, Kozarsky PE, et al. Spectrum of disease and relation to place of exposure
among ill returned travellers. N Engl J Med 2006;
354:119-30.
Expert : Jean-Yves Siriez, pédiatre à l’hôpital Robert-Debré, 75019 Paris ; consultant au centre international de vaccination et
de conseil aux voyageurs, hôpital Avicenne, 93009 Bobigny. Animateur : Sydney Sebban, référent AMIFORM, Paris, DIU de vaccinologie.
Conflit d’intérêts : aucun.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
BSIP
Sydney Sebban [email protected]
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SAMEDI MATIN
SÉANCE PLÉNIÈRE
Structures
Bien vieillir à domicile
Les personnes âgées de plus de 65 ans représentent 16,5 % de la population en 2008,
soit environ 11 millions de personnes…
Par Didier Duhot, SFMG.
L
es personnes âgées de 60 ans et plus représentent une
part importante de l’activité des médecins généralistes
de l’Observatoire de la médecine générale, soit 17,95 % de
l’ensemble des patients vus en 2007.
La figure présente le nombre de résultats de consultation
(RC) moyen par séance (consultation et visite). Le nombre de
diagnostics aigus reste constant, mais celui de maladies chroniques augmente régulièrement jusqu’à 4 RC chroniques par
séance vers 90 ans. Ceci indique clairement que les MG prennent en charge principalement des pathologies chroniques et
le plus souvent lourdes.
Le tableau présente le top 10 des diagnostics pris en charge
par les MG dans les 3 tranches d’âge au-dessus de 59 ans. Ils
sont dominés par les problèmes cardiovasculaires (HTA, diabète, hyperlipidémie et insuffisance coronaire) et rhumatologiques. Dans la tranche des 60-69 ans, on note encore 2 pathologies aiguës (rhume et état fébrile), qui disparaissent ensuite.
TABLEAU
On voit descendre le RC examen systématique et prévention,
signe d’une diminution de la mobilité et de l’activité physique.
Après 70 ans apparaît l’insomnie et après 80 ans l’insuffisance
coronaire et la constipation. Chez les patients de plus de 80 ans,
les troubles du rythme, l’insuffisance cardiaque et rénale se
situent entre le 11e et le 20e rang. ●
Année 2004 - RC aiguës et chroniques par séance
4,5
4,0
Nombre moyen de RC par séance
Les pathologies des sujets âgés
Nb moyen de RC
Nb moyen de RC aiguës
Nb moyen de RC chroniques
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
65
70
75
80
85
90
95
Âge des patients
Figure – Nombre moyen de RC en fonction de l’âge.
RC PAR RANG ET POURCENTAGE DANS TROIS TRANCHES D’ÂGE
Rang
Résultat de consultation (%)
60-69 ans
70-79 ans
80-89 ans
1
HTA (35,9)
HTA (48,6)
HTA (54,6)
2
Hyperlipidémie (26,6)
Hyperlipidémie (30,9)
Vaccination (26,2)
3
Vaccination (19,7)
Vaccination (36,1)
Hyperlipidémie (22,9)
4
Examens systématiques et prévention (19,3)
Arthropathie, péri-arthropathie (15,8)
Arthrose (17,3)
Arthropathie, péri-arthropathie (14,8)
5
Arthropathie, péri-arthropathie (13,2)
Arthrose (15,0)
6
Lombalgie (10,9)
Examens systématiques et prévention (14,3) Angor, insuffisance coronarienne (13,4)
7
Diabète de type 2 (10,3)
Diabète de type 2 (12,9)
Insomnie (11,3)
8
Rhinopharyngite, rhume (9,5)
Reflux, pyrosis, œsophagite (9,8)
Diabète de type 2 (11,0)
9
Arthrose (8,6)
Insomnie (9,6)
Constipation (10,9)
État fébrile (8,4)
Lombalgie (8,4)
Examens systématiques et prévention (9,9)
10
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SÉANCE PLÉNIÈRE
FOTOLIA
Évaluer et prévenir la perte
d’autonomie
Par Yves Le Noc, SFDRMG, Philippe Marissal, MG Form.
L’
autonomie peut se définir comme la liberté de déterminer les règles auxquelles on se soumet, choisir son mode
de vie et l’aptitude à vivre sans l’aide d’autrui.* A contrario,
la dépendance est caractérisée par l’apparition d’incapacités à
accomplir certaines tâches essentielles de la vie quotidienne, et
par la nécessité d’avoir recours à une tierce personne.
Selon l’enquête Handicap incapacité dépendance [HID], en
2004, 3 millions de personnes de plus de 60 ans dépendaient
de l’assistance d’une personne à domicile en raison d’un handicap ou d’un problème de santé.1 La moitié des sujets de 80 ans
et plus et deux tiers des plus de 90 ans étaient atteints de déficience motrice limitant leurs activités, 8 sur 10 déclarant avoir
recours à une aide régulière. Les conséquences sociales peuvent être lourdes puisque bien souvent cet état conduit à une
institutionnalisation. Parallèlement, en 2005, le maintien à
domicile des personnes âgées dépendantes restait le vœu de
8 Français sur 10.2
Des facteurs biomédicaux
L’âge chronobiologique multiplie par deux tous les 10 ans le
risque de perte d’autonomie. Toutefois, la plupart des états de
dépendance physique ou mentale ne sont pas la conséquence
de l’âge mais de la morbidité associée. Il s’agit d’abord de
pathologies cardiovasculaires – insuffisance cardiaque, AVC et
accidents ischémiques transitoires, diabète – et rhumatologiques. Viennent ensuite les « mauvaises » habitudes de vie à
l’âge adulte : tabagisme, surcharge pondérale, manque d’activité physique,3 les troubles de l’équilibre. Les chutes, surtout
multiples, font courir un risque majeur de perte d’autonomie
et dépendent elles-mêmes de l’état fonctionnel de base, responsable d’une réduction des capacités d’adaptation, soit
intrinsèques – médicaments, déficiences sensorielles, maladies altérant les fonctions sensitives et/ou cognitives –, soit
extrinsèques, environnementales et affectives. Les déficiences
visuelles sévères multiplient par trois le risque de déclin fonctionnel. Par contre, le surrisque lié aux troubles auditifs disparaît quand on prend en compte les comorbidités.
Le déclin cognitif – troubles de la mémoire et de l’orientation –
est retrouvé dans de nombreuses enquêtes. Après contrôle des
comorbidités et de l’état fonctionnel, la prise régulière de plus
de 5 médicaments obère le devenir du patient. Sont également
en cause les symptômes dépressifs, d’autant qu’ils sont plus
sévères.4 En outre, les personnes se percevant comme étant en
* Le nouveau Petit Robert de la langue française.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
mauvaise santé ont 2,5 fois plus de risque d’évolution vers la
perte d’autonomie.5
Le déclin de l’état nutritionnel, parfois évoqué, apparaît plus
comme une conséquence de la perte d’autonomie et semble
alors une circonstance aggravante plutôt qu’un facteur de
risque.
Facteurs sociaux, à la fois cause
et conséquence de la perte d’autonomie
La limitation des activités quotidiennes est un facteur d’isolement mais la perte d’autonomie fonctionnelle est aussi fortement liée au fait de ne pas vivre seul. Les facteurs sociaux sont
toujours associés aux facteurs biomédicaux. Dans l’enquête
PAQUID,6 les principaux facteurs de risque d’institutionnalisation sont le grand âge, l’absence de téléphone, la résidence
en foyer logement, les déficiences cognitives, le déficit d’un
item sur les échelles d’activité instrumentales quotidiennes
[IADL] de Lawton, le sexe féminin, le milieu urbain, le lien de
parenté de l’aidant et sa demande, des référents professionnels plus que familiaux.
L’évaluation gérontologique
standardisée [EGS]
Elle a pour objectifs de dépister les sujets à risque de perte
d’autonomie pour proposer des interventions préventives et
la mise en place de stratégies de maintien à domicile afin
d’éviter les situations de crise risquant de conduire à une institutionnalisation. Les différents programmes d’EGS ont
confirmé les bénéfices en termes de réduction de la mortalité
et des hospitalisations (– 14 % et – 12 %), d’amélioration de la
survie à domicile (+ 26 %), des fonctions cognitives (+ 41 %) et
du statut fonctionnel (+ 72 %).7 Elle est faite au mieux par des
équipes multidisciplinaires (moins efficace quand réalisée par
une personne seule).8
Les différents champs de cette évaluation portent sur :
– l’équilibre et les risques de chutes : timed up and go test, test
unipodal, poussée sternale, walking and talking test ;
– les activités de la vie quotidienne : IADL ;
– les troubles de l’humeur : GDS ;
– l’état cognitif : MMS, test de l’horloge ;
– les pathologies et traitements en cours et le risque iatrogénique ;
– la continence ;
– le contexte environnemental.
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Bien veillir à domicile
Une prévention de la perte d’autonomie
est possible si :
• Prise en compte et intervention sur les différents facteurs de
risque cardiovasculaire [RCV] : HTA, troubles métaboliques
(diabète, dyslipidémie…), troubles du rythme.
• Prévention des chutes.
• Mesures hygiénodiététiques au premier rang desquelles
l’arrêt du tabac, le contrôle du poids et la lutte contre la sédentarité.
Un exercice régulier et adapté a prouvé son intérêt en termes de
réduction des facteurs de RCV et de la perte osseuse, maintien
de l’équilibre statique et/ou dynamique, réduction de l’incidence des chutes et des fractures, recul de la 1re chute et moindre
fréquence des fractures en particulier du col fémoral, maintien
de l’équilibre nutritionnel, réduction de l’insulinorésistance
et préservation du rapport masse maigre/masse grasse, amélioration des fonctions cognitives (meilleure utilisation de l’O2,
stimulations sensorielle et motrice), retard de la dépendance
par le biais de l’augmentation de la consommation d’O22, gain
dépendant de l’intensité de l’activité, et enfin, diminution des
incapacités fonctionnelles telles que troubles de la marche. ●
RÉFÉRENCES
1. Cambois E, Lièvre A. Risques de perte d’autonomie et chances de récupération chez les personnes âgées de 55 ans ou plus : une évaluation à partir
de l’enquête Handicaps, incapacités, dépendance. DRESS - Études et Résultats
n° 349, novembre 2004.
2. Weber A. Dépendance des personnes âgées et handicap : les opinions des
Français entre 2000 et 2005. DRESS - Études et Résultats n° 491, mai 2006.
3. Vita AJ, Terry RB, Hubert HB, Fries JF. Aging, health risks, and cumulative disability. N Engl J Med 1998;339;15:481-2.
4. Penninx BW, Guralnik JM, Ferrucci L, Simonsick EM, Deeg DJ, Wallace RB.
Depressive symptoms and physical decline in community-dwelling older
persons. JAMA 1998;279:1720-6.
5. Ankri J. Médecine préventive chez les personnes âgées. Prévention de la
perte d’autonomie fonctionnelle et de l’entrée en institution. Presse Med
2000;29:1255-62.
6. Alpérovitch A, Amouyel P, Dartigues JF, et al. Epidemiological studies on
aging in France: from the PAQUID study to the Three-City study. C R Biol
2002;325:665-72.
7. Rainfray M, Bourdel-Marchasson I, Dehail P, Richard-Harston S. L’évaluation gérontologique : un outil de prévention des situations à risque chez les
personnes âgées. Ann Med Interne (Paris) 2002;153:397-402.
8. van Haastregt JC, Diederiks JP, van Rossum E, de Witte LP, Crebolder HF.
Effects of preventive home visits to elderly people living in the community:
systematic review. BMJ 2000;320:754-8.
Prise en charge à domicile : pour une approche (aussi) systémique
Par Éric Galam (Groupe REPÈRES).
La personne âgée, son entourage et les
différents intervenants professionnels
ne sont pas isolés les uns des autres
mais interagissent de manière plus ou
moins intense. Le patient désigné, celui
qui souffre et celui qui se plaint ne
sont pas forcément tous incarnés par la
personne âgée. De même, les échanges
et fonctions des uns et des autres
peuvent être plus ou moins complexes,
et l’aidant n’est pas toujours seulement
celui auquel on pense. La modification
de position ou de comportement de
l’un entraîne celle de tous les autres.
Les proches de la personne âgée sont
non seulement une ressource
essentielle mais aussi le passage obligé
qui peut faciliter ou au contraire
complexifier, voire interdire, l’accès au
patient et ce, d’autant plus qu’il est
dépendant. En outre, ils souffrent non
seulement parce qu’ils sont concernés
par la situation du malade mais aussi
parce qu’ils peuvent être épuisés...
Le plus souvent au deuxième plan,
cette souffrance peut parfois devenir
prioritaire…
Une même situation peut être lue
simultanément à différents niveaux :
– le patient et son entourage ;
– l’ensemble patient-entourage et les
intervenants ou encore ;
– l’ensemble patient-entourageintervenants et ses contraintes.
De même, toute situation est
analysable depuis les points de vue
à la fois de la personne âgée – besoins,
aspirations, caractéristiques – et de
ceux qui l’entourent, qu’ils soient
aidants « principaux », « secondaires »,
professionnels ou simplement
impliqués, membres de la famille,
voisins, amis, voire correspondants
téléphoniques.
Le soignant fait partie de ce système
relationnel, et dans le même temps,
il est inséré dans le système de soin
avec ses critères locaux (qualité,
disponibilité, coordination...).
Les fonctionnements et
positionnements réciproques
représentent la « relation » tandis que
la nature des échanges (aides, intérêts,
contraintes, bénéfices secondaires...)
traduit le « contenu ». Les registres
du « contenu » et de la « relation »
sont toujours simultanément présents.
La sensibilité à une lecture systémique
et l’intérêt pour le « comment ça
fonctionne » permettent une approche
à la fois plus complexe mais aussi plus
riche, plus apaisante et souvent plus
efficace de l’aide que nous pouvons
apporter aux personnes âgées…
POUR EN SAVOIR PLUS
– Watzlawick P, Weakland J, Fisch R. Changements. Paradoxes et psychothérapies. Coll. Point.
Paris: Seuil; 1975.
– Marc E, Picard D. L’école de Palo Alto Un nouveau regard sur les relations humaines. Paris:
Retz; 2006.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
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SÉANCE PLÉNIÈRE
Troubles mnésiques
Par Gérard Ponson, ACFM, Sydney Sebban, AMIForm.
L
e vieillissement de la population va amener le généraliste
à gérer les troubles mnésiques d’un nombre croissant de
personnes âgées (250 000 nouveaux cas par an de maladie
d’Alzheimer),1 soit exprimés directement par le patient et/ou
son entourage, soit découverts à l’occasion d’une consultation.
Une récente étude de l’INPES montre que les généralistes se
sentent démunis et impuissants dans ce type de situation « car
le colloque singulier n’est plus le même et le diagnostic pas toujours
évident. »2 Il existe pourtant des recommandations de la HAS
en la matière mais elles ne sont pas connues des médecins
interrogés dans cette enquête.3 Certes, le généraliste peut faire
appel aux consultations mémoire dédiées mais on peut imaginer que leurs délais d’accès vont s’allonger. Enfin, il pourrait
faire un meilleur tri des patients pour améliorer la pertinence
du recours au spécialiste. Dès lors, comment faciliter le repérage précoce des troubles mnésiques ? Quels tests utiliser ?
Quel temps y consacrer en consultation de routine et quand
adresser les patients en consultation spécialisée ?
Quels tests utiliser ?
En 2008, les généralistes se sont formés dans le domaine de la
prise en charge de la personne âgée ; le rapport d’activité de
l’OGC montre que ce thème fait partie de ceux les plus demandés. Les questionnaires menés auprès des participants de ces
séminaires révèlent que les tests cités pour le repérage de
troubles mnésiques sont dans l’ordre le MMS, puis le test des
5 mots, parfois celui de l’horloge. Cependant peu d’entre eux
les pratiquent de façon régulière. En utilisation répétée, le
temps nécessaire estimé est de 15 min pour un MMS, 2 min
pour le test de l’horloge ; 5 min pour le test des 5 mots. Un
généraliste non habitué passe au moins 30 min à tester son
patient. Faut-il donc prévoir une consultation réservée à ces
tests ? Pourrait-on en raccourcir la durée ?
La lecture de la presse médicale montre que de nombreuses
équipes tentent de trouver un test donc l’objectif principal
serait d’épargner le temps médical. En reprenant l’étude de
l’INPES, les généralistes « espèrent juste qu’on leur simplifie la
tâche ; leurs attentes sont très pragmatiques, il faut les aider à
optimiser la prise en charge ».
Une équipe française (Joël Belmin, hôpital Charles-Foix, Ivry)
propose le CODEX (COgnitive Disorder EXamination ;
www.test codex.org) : 3 minutes pour détecter et orienter. Les
performances de ce test semblent excellentes : 92 % de sensibilité et 85 % de spécificité. Une première étape comprend la
mémorisation de 3 mots, suivie d’un test de l’horloge simplifié
(on demande au patient d’inscrire sur un cercle les chiffres
indiquant les heures et de dessiner les aiguilles pour repréLA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
senter une heure définie par l’examinateur), enfin le rappel
des 3 mots. L’interprétation des résultats se fait comme suit :
- si les 2 tâches sont normales, le CODEX est normal ;
- si les 2 sont anormales, le test est fini : CODEX anormal ;
- si l’une est normale et l’autre non, le test continue avec 5 questions d’orientation spatiale. Chaque bonne réponse vaut un
point. Si le total est de 4 ou 5, le CODEX est normal. Inférieur
ou égal à 3, le CODEX est anormal.
Si le CODEX est normal, le praticien peut rassurer le patient
et lui expliquer qu’il n’est pas nécessaire de pousser plus loin
les investigations. Inversement, il l’encourage à consulter un
spécialiste.
Une équipe britannique de Cambridge a récemment mis au
point le test TYM (Test Your Memory) :4 questionnaire autoadministré par le patient et nécessitant 2 min d’interprétation,
ce qui lui confère un avantage non négligeable. Par ailleurs, il
offre une très bonne sensibilité aux formes peu sévères de
démence (93 % de patients détectés contre 52 % pour le MMS).
Il comprend une série de 10 épreuves, auxquelles le patient
doit répondre sur un formulaire double page. Il est coté sur
50 points : 10 points pour l’orientation, 2 pour la capacité à
recopier une phrase, 3 pour les connaissances sémantiques,
4 pour le calcul, 4 pour l’expression orale, 4 pour la capacité
à faire des associations, 5 pour la capacité à désigner, 7 pour les
capacités visuo-spatiales, 6 pour la mémoire d’une phrase
recopiée et 5 points pour la capacité à faire le test. Un score
inférieur ou égal à 42/50 est sensible à 93 % et spécifique à 86 %
du diagnostic de maladie d’Alzheimer. Pour l’équipe médicale,
ce test remplit les 3 conditions d’éligibilité : peu de temps
médical, large champ de domaines cognitifs évalués, sensibilité aux formes peu sévères. Le site www.tymtest.com en
construction devrait permettre sa diffusion future et des
études complémentaires sont en cours.
Conclusion
Ces résultats prometteurs incitent à favoriser la diffusion de
ces tests vers les médecins généralistes afin de faciliter leur
utilisation en routine. Il paraît également indispensable, en
parallèle, de créer les conditions d’un accès facilité (délais,
proximité) à des réseaux de prise en charge pour l’expertise
des cas complexes et leur suivi. ●
RÉFÉRENCES
1. Inserm. Maladie d’Alzheimer : enjeux scientifiques, médicaux et sociétaux.
Expertise collective. Paris: Éditions Inserm; 2007: 654 p.
2. Inpes. Perception, connaissances, attitudes et opinions à l’égard de la maladie
d’Alzheimer. Résultats d’une étude qualitative auprès de la population générale, des aidants familiaux et des professionnels de santé. Septembre 2008.
3. HAS. Recommandations professionnelles. Diagnostic et prise en charge de la
maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées. Mars 2008.
4. Brown J, Pengas G, Dawson K, Brown LA, Clatworthy P. Self administered cognitive screening test (TYM) for detection of Alzheimer’s disease: cross sectional
study. BMJ 2009;338:b2030.
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Bien veillir à domicile
Souffrance et aide aux aidants
Par Pascale Arnould, SFMG.
ur tous les continents, les populations vieillissent inexorablement ; en 2040, un Français sur 9 sera âgé de plus de
80 ans (INSEE ; juillet 2006). Des millions de personnes
risquent d’être handicapées ou dépendantes. Toute une génération découvre qu’elle devra être solidaire de ses aînés
(parents, voire parents et grands-parents).
Ces malades chroniques, quel que soit leur âge, souhaitent rester à leur domicile. Le recours à l’HAD, aux soins ambulatoires
implique que l’entourage aménage sa vie quotidienne en
conséquence.
S
Un bouleversement inattendu !
Tout d’un coup, la famille se trouve brutalement confrontée à
la maladie, à la perte d’autonomie d’un proche. La vie, les
représentations de chacun, le regard sur le malade basculent,
pour le patient comme pour son entourage. La maladie chronique s’inscrivant dans la durée, elle perturbe le cadre et les
règles de la vie individuelle et sociale.
Aujourd’hui, le patient souhaite vivre sa maladie dans un
« milieu ordinaire ». L’entourage découvre le monde du
malade, y participe, le subit, souffre, et voit sa vie personnelle
bouleversée : il doit l’adapter aux soins parfois contraignants
du patient. Peu à peu, les amis s’éloignent, le temps pris par le
malade restreint les loisirs, perturbe le travail, parfois même
empêche tout nouveau projet.
Devenir aidant ?
Le proche devient aidant volontairement, en raison de liens
affectifs, ou contraint par ses représentations, par la loi, par le
regard des autres, par des problèmes financiers… Il le devient
progressivement, tandis qu’évolue la maladie de l’autre, ou
subitement selon le contexte : maladie brutale, sortie non
préparée de l’hôpital. Devenir aidant peut-être un choix de
l’individu ou au contraire être une contrainte imposée ou que
l’on s’impose …
1. « Évaluer » le proche ?
Idéalement, le proche susceptible de devenir un
auxiliaire aidant exprime :
• une volonté réelle et durable de s’impliquer
• la capacité de répondre aux contraintes de l’aide
• des connaissances suffisantes et une
« intelligence » de la situation
S’impliquer dans une telle relation est une décision irréversible entraînant la rupture d’un équilibre relationnel souvent
fragile entre la personne malade et son entourage, créant une
nouvelle dynamique. Cela devrait être réfléchi car les conséquences dans la vie quotidienne des personnes concernées
sont inéluctables. Avant de s’y engager, la question du consentement éclairé du patient et du proche devrait être discutée
entre les partenaires.
Le proche devenant aidant risque de modifier sa relation à
l’autre. Il est apaisant, confiant, aimant… l’aidant pourrait être
plus exigeant, car missionné de tâches, il peut devenir protecteur, agressif, angoissé.
Impliquer un proche dans le soin devrait être l’aboutissement
d’un cheminement de tous les acteurs (malade, proche, soignants), prenant en compte le souhait du malade. Que veut,
que peut, que sait le proche ? Qu’en pensent les différents
intervenants professionnels ?
Le proche doit prendre conscience de ses responsabilités, de
ses compétences et de ses limites pour devenir un aidant associé aux soins. L’évaluer est nécessaire pour repérer d’éventuels
dysfonctionnements (encadré 1).
Trois « profils » sont à détecter :
– le proche dont la motivation est très forte mais qui, par
manque de connaissance, risque de faire des erreurs et de susciter une maltraitance non intentionnelle ;
– celui qui a motivation et connaissances, mais qui ne peut
apporter son aide durablement en raison d’un habitat trop
éloigné, de conditions familiales ou professionnelles incompatibles. Le risque est l’épuisement, voire une grande souffrance ;
– celui qui ne veut pas réellement s’impliquer mais le fait
contraint par le regard des autres, de la société, et le sens du
devoir : celui-ci risque de déserter.
Le passage de proche à aidant devrait idéalement se faire progressivement.
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SÉANCE PLÉNIÈRE
Souffrance des aidants
Le proche a la responsabilité de l’aide et du soutien à toutes les
étapes de la maladie, il en supporte souvent seul le poids et l’impact. Il est confronté à une importante pression quotidienne, à
un sentiment d’impuissance, à des bouleversements familiaux
pouvant aboutir à des conflits ou des ruptures irréparables.
Des tâches très variées lui sont la plupart du temps imposées
(encadré 2). Aujourd’hui, en grande majorité, ces proches sont
2. Circonscrire les champs d’intervention
des proches
• Lever
• Toilette
• Habillage, pose
d’appareillage
• Surveillance
• Aller aux toilettes
• Coucher
• Courses
• Déplacement
à l extérieur
• Gestion administrative
et financière
• Entretien du linge
• Tâches ménagères
• Préparation, voire aide
à la prise des repas
• Préparation, voire
distribution des
médicaments
• Déplacements à l’intérieur
3. Un de vos proches est atteint
d’une maladie ou d’un handicap grave
La maladie de nos proches nous touche également.
« Où en êtes-vous ? Prenez 5 minutes
pour vous poser ces quelques questions »
1. Quelles sont vos difficultés ?
2. Gardez-vous du temps pour vous ?
3. Parlez-vous de vous avec votre médecin traitant ?
4. Avec qui parlez-vous de vos sentiments, de vos
émotions, de vos peurs ?
5. Avez-vous ressenti le besoin de prendre du repos,
d’avoir un répit ?
6. Êtes-vous suffisamment entouré(e) ?
7. Avez-vous le sentiment d’être confronté(e) à des
situations qui dépassent vos propres limites ?
8. Êtes-vous suffisamment informé(e) sur la maladie
et les soins ?
9. Comment ressentez-vous les modifications de
son comportement ?
10. Des aides financières, domestiques, matérielles
sont disponibles, le saviez-vous ?
11. Ressentez-vous le besoin de suivre une formation
?
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les femmes, mères ou filles. Parfois, elles doivent aménager,
voire renoncer à leurs emplois pour assurer leur fonction
auprès du malade.
Les proches sont trop souvent silencieux, n’osant se plaindre,
ne sachant pas qu’on peut les aider. Il est nécessaire de leur
faire prendre conscience qu’à leur tour ils ont besoin d’aide. Il
est important de recenser leurs difficultés, leurs besoins,
d’évaluer leur état de santé. Il faut leur rappeler de prendre du
temps pour eux-mêmes, et de ne pas sous-estimer leurs souffrances. Pour ce faire, on peut leur donner un questionnaire, à
discuter lors d’une prochaine consultation, leur conseiller d’en
parler avec leur médecin traitant (encadré 3).
L’aidant permet au patient de garder une place dans la réalité,
il acquiert des compétences. Il doit être reconnu dans sa fonction par le patient, son entourage et les intervenants de santé.
Il devrait faire l’objet d’une attention accrue de la part des
professionnels de santé. ●
POUR EN SAVOIR PLUS
– Bouton J, Hauger S. La place de l’entourage du patient des personnes
dépendantes ou handicapés. Rapport; 2006.
http://search.novartis.com/main/index.html?qt=Rapport
– Hirsch E, Ollivet C. Repenser ensemble la maladie d’Alzheimer. Éthique,
soin et société. Paris: Vuibert; 2007.
– Moley Massol I. Relation médecin malade. Paris: DaTeBe; 2007.
– Le guide de l’aidant. www.famille.gouv.fr
– Joublin H. Réinventer la solidarité de proximité. Manifeste de proximologie.
Paris: Albin Michel; 2005.
– Joublin H (coord). Proximologie. Regards croisés sur l’entourage des personnes malades, dépendantes ou handicapées. Paris: Flammarion Médecine
Sciences; 2006.
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SÉANCE PLÉNIÈRE
Spécificité de la relation
avec le sujet âgé
Par Jean-Daniel Gradeler, SMB.
Une population spécifique
L’arrêt de la vie active a un retentissement plus ou moins marqué : adaptation à de nouveaux rythmes, à d’autres relations.
Peuvent apparaître des problèmes de couple, des pathologies
psychiatriques... Les problèmes de santé ajoutent leur lot de
renoncements, deuils, freins aux activités. Notre travail peut
consister à tenir compte de cette plus grande fragilité, vulnérabilité du patient et à essayer de rendre cela le plus supportable
possible. Comprendre les attentes et désirs du patient peut
permettre de maintenir le plus longtemps possible son autonomie sur tous les plans.
Pour les patients âgés, le rapport au temps est différent, la relation avec le médecin aussi. Les consultations ou visites sont
souvent jugées trop courtes par l’un (le patient), chronophage
pour l’autre (le médecin). Les mouvements sont plus lents,
plus maladroits, allongeant la durée de l’examen clinique.
* Sondage IFOP-Assurances Banque Populaire. Enquête d’opinion sur la
perception et l’anticipation du grand âge par les Français, juillet 2009.
** Lachant M. Représentations de la personne âgée et du rôle chez les
personnels soignants en institution gériatrique. Mémoire pour l’obtention
du DU de gérontologie, 1998/1999.
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FOTOLIA
S
elon une récente enquête IFOP (juillet 2009), le grand âge
évoque d’abord maladie et problèmes de santé, perte
d’autonomie, solitude et isolement.* Le poids de ces items
est d’autant plus important que l’âge des sondés avance. La
vigilance médicale est le principal réflexe cité pour prévenir
les conséquences du vieillissement. Le médecin traitant est
l’interlocuteur privilégié pour 60 % des personnes interrogées.
Le personnel d’une maison de retraite consulté sur sa perception des résidents cite en priorité des items négatifs : ils sont
tristes, demandeurs, en attente permanente, renfermés, vulnérables, perdus.** Les sentiments ressentis par les soignants
sont la tristesse, l’impuissance, mais aussi des affects agressifs
(irritation, énervement), ou dépressifs (lassitude, culpabilité).
Nos patients âgés constituent une part de plus en plus importante de notre patientèle (20 % en moyenne). Leur suivi est
complexe. Il n’y a souvent pas de protocole ou de marche
à suivre et le « cas par cas » est de mise. Comprendre ce qui se
joue dans la relation avec ce patient âgé peut nous aider
à prendre des décisions adaptées, à proposer des solutions
personnalisées.
L’écoute prend une place importante : difficultés à exprimer
les pensées, lenteurs, silences, sous-entendus à tenter de comprendre.
Rôle du généraliste
Le médecin généraliste est parfois le seul à rendre visite à ce
patient de plus en plus isolé : décès ou manque d’autonomie
des amis, éloignement ou absence d’enfants… Il lui faut surmonter un éventuel handicap auditif du patient, l’aider à trouver du sens à sa vie. Mais quelle communication en cas de
démence ? L’aide de la famille est alors primordiale.
Tous ces éléments sont à intégrer dans la prise en charge. Ils
permettent une évaluation des attentes, des besoins. Comprendre ce qui se passe dans cette relation avec ce patient est
crucial pour élaborer avec lui un projet thérapeutique. Obtenir une alliance dans l’aménagement du quotidien est important. Il nous faut anticiper, favoriser l’introduction de tiers
afin de mettre en place différentes aides. Parfois, en parler tôt
facilite la chose le moment venu. De nombreuses résistances
sont à vaincre. L’arrivée dans la maison d’une aide ménagère
est souvent mal vécue. Des sentiments contradictoires chez le
patient se font jour : jalousie, soulagement... Le savoir-faire
des aides ménagères est alors capital.
Entre ce qui devrait être fait et ce qui peut l’être, il y a souvent
un compromis, situation où chacun marque ses limites. Cela
peut être source de souffrance, de difficultés pour le praticien.
Les travailler en groupe Balint peut permettre de les surmonter. Comprendre ce qui se passe dans chaque relation individuelle permet un diagnostic approfondi de la situation. Cette
compréhension améliore la qualité du soin apporté. ●
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Le sujet âgé
Polymédication
chez les personnes âgées
Par Max Budowski, FORMUNOF, Bruno Lepoutre, IFED-MG.
Être vieux, ce n’est pas être malade. Par contre, la maladie chez
le sujet âgé est dangereuse, car chaque organe a une réserve
fonctionnelle limitée… Il est prescrit aux patients de plus de
70 ans 4 à 5 médicaments par jour en moyenne, qu’ils soient à
domicile ou en institution (études PAQUID et CREDES). Cette
polymédication augmente l’incidence des effets indésirables
et le risque iatrogénique car :
– les médicaments prescrits à ce patient âgé souffrant de plusieurs pathologies, et jugés utiles par le médecin, n’ont généralement pas été évalués dans cette classe d’âge. Leur efficacité
est le plus souvent extrapolée ;
– l’observance thérapeutique est moins bonne et inversement
proportionnelle au nombre de médicaments ;
– les affections aiguës sont souvent délétères étant donné le
fonctionnement limité des organes vitaux ;
– la superposition de traitements symptomatiques (faute d’un
raisonnement global) n’est pas rare, notamment à l’hôpital ;
– nombre d’ordonnances sont rédigées par des prescripteurs
multiples qui s’ignorent ;
– les prescriptions ne sont pas toujours correctement expliquées
(absence de reformulation) ;
– les formes galéniques peuvent être inadaptées aux handicaps du patient (troubles visuels, tremblements, difficultés de
préhension) ;
– difficile pour le médecin traitant d’interrompre un médicament, en particulier prescrit par un correspondant spécialiste
ou hospitalier ;
– trop de médicaments sont réclamés par la personne âgée ou
son entourage par angoisse de la dépendance, peur de la mort,
ou de ne pas dormir…
Quand suspecter une iatrogénie ?
Devant des manifestations cliniques revélatrices :
• malaises et chutes, liés notamment à la prise de
psychotropes, d’antihypertenseurs, de sulfamides
hypoglycémiants ;
• confusion mentale (effets secondaires connus
du ou des médicaments prescrits, surdosage) ;
• troubles digestifs : gastralgies, saignements (AINS),
troubles du goût, anorexie.
Devant une anomalie biologique :
• surdosage : digitalique...
• augmentation des transaminases, des CPK…
La fréquence des effets indésirables augmente linéairement
avec le nombre de médicaments administrés : elle est de 4 %
chez des patients prenant 5 médicaments par jour et dépasse
10 % entre 6 et 10 par jour. Une diminution raisonnée de leur
nombre réduit significativement les effets secondaires sans
pour autant altérer la qualité de vie. C’est le dilemme du
médecin : doit-il traiter systématiquement les plaintes, les
symptômes, favoriser la durée de vie plutôt que la qualité de
vie ? Quelles sont les conséquences d’une non-prescription?
Comment éviter cette polymédication ?
Faire la liste des pathologies et les hiérarchiser permet de supprimer les médicaments qui n’ont pas fait la preuve de leur
efficacité et de repérer des pathologies sous-traitées. Lister les
produits par classes thérapeutiques fait repérer les doublons
et les traitements antagonistes ou surdosés. Rédiger l’ordonnance par ordre d’importance des médicaments et devenir très
sélectif au-delà de la 5e ligne (l’inobservance et la iatrogénie
croissent alors de façon exponentielle). Connaître le poids, la
taille, la créatininémie et l’afficher sur chaque ordonnance
afin d’adapter les posologies. Faire une prescription raisonnée
en cas d’épisode aigu. Ne prescrire que les médicaments indispensables ! Prévenir ces épisodes (vaccinations).
Donner des conseils d’hygiène de vie et de diététique pour corriger les troubles fonctionnels habituels (constipation, fatigue,
insomnie…). Évaluer les capacités cognitives du patient (et de
son entourage), afin de s’assurer de son aptitude à comprendre
et à utiliser le traitement prescrit, et apprécier son lieu de vie :
autonomie, déplacement, communication, surveillance.
En cas de maladie chronique, il est nécessaire d’évaluer régulièrement le traitement prescrit en posant 3 questions :
– est-il toujours efficace ?
– est-il bien toléré sur le plan clinique mais aussi biologique ?
– est-il nécessaire de le poursuivre indéfiniment?
Une surveillance biologique adaptée est à prévoir. Enfin, il
faut prévenir le patient (et/ou son entourage) d’éventuelle(s)
manifestation(s) clinique(s) et conseiller de s’adresser le plus
vite possible à son médecin traitant en cas d’affection(s) intercurrente(s).
En conclusion, trois propositions à ne pas oublier :
– la juste dose mais pas plus ;
– Primum non nocere ;
– un médicament « à vie », est-ce vraiment utile ? ●
POUR EN SAVOIR PLUS
– Fauchais AL, Ploquin I, Ly K, et al. Iatrogénie chez le sujet âgé de plus de
75 ans dans un service de posturgences. Étude prospective de cohorte avec
suivi à six mois. Rev Med Interne 2006;27:375-81.
– Legrain S. Consommation médicamenteuse chez le sujet âgé. HAS; 2005.
– Emeriau JP, Fourrier A, Dartigues JF, Begaud B. Prescriptions médicamenteuses chez les personnes âgées. Bull Acad Natl Med 1998;182:1419-29.
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SÉANCE PLÉNIÈRE
Les vieux ne parlent plus…
un témoignage d’Éric Galam
M
arie, 95 ans, a tenté de se
suicider à l’âge de 87 ans après
la mort de son amant. Elle
m’en veut toujours de ne pas l’avoir aidée
« à en finir » mais je crois qu’elle m’aime
bien quand-même. C’est volontiers que
je parle avec elle de la vie qui passe,
du vieillissement et des enfants qui ne
sont pas toujours à la hauteur. Un jour,
elle m’a chanté une très jolie chanson d’un
autre temps. Son cancer du foie évolue
inexorablement et elle tombe très souvent…
Elle refuse d’aller à l’hôpital. La vie continue.
David mobilise toute sa famille autour de lui malgré ou
à cause de ses 92 ans et de son passé héroïque. Ni les
aides ni l’affection ne manquent mais sa femme n’en
peut plus… André, 87 ans, ancien ingénieur, très
pointilleux, a toute sa tête. Il reste énergique
mais souffre de ne plus pouvoir se déplacer
même chez lui. Yvette n’a « que » 71 ans. Elle
est atteinte d’un cancer du rectum et d’une
hémiparésie depuis son AVC il y a 5 ans. Elle
est franchement un peu incohérente mais
sûrement pas quand elle dit qu’elle veut « un hôpital
qui parle » et des soignants qui soient gentils… Quant à
Charles, 79 ans, il va consciencieusement voir sa femme
en long séjour et continue sa collection de timbres avec
beaucoup de rigueur. René et Marguerite mènent leur
vie commune depuis plus de 60 ans et si à 89 ans,
ils ont besoin qu’une infirmière leur prépare leurs
médicaments, ça ne les empêche pas de se disputer
de temps en temps... Quant à Lolita, elle ne se perd plus
dans la rue depuis qu’elle a accepté d’écrire son adresse
et son code sur un bout de papier et de ne faire que des
parcours balisés.
« Âgés » ou pas, nos patients ne sont pas
que des machines plus ou moins
dysfonctionnelles et dépendantes.
« Philosophes », souffrants, plaintifs ou pas,
atteints de troubles cognitifs, de l’humeur
ou de polypathologies, les vieux voient leur
univers se rétrécir et leur appréhension
du temps se modifier. Nombre de
professionnels de santé ou sociaux sont
impliqués auprès d’eux et interagissent
de façon plus ou moins harmonieuse. Que
nous les rencontrions dans nos cabinets,
à leur domicile ou en institution, ils sont entourés de
personnes, elles-mêmes d’âges et d’histoires différentes.
Parfois fortement affectés par les troubles de leurs
proches et les contraintes qui en découlent, ces aidants
principaux ou naturels sont plus ou moins compétents
et motivés.
“ ”
Nous sommes tous aussi le vieux
d’un autre.
Enfin Raymonde, l’une de « mes » deux centenaires,
est alitée presque tout le temps. Elle ne s’alimente que
de loin en loin. Très présents auprès d’elle, ses fils font
de leur mieux. Ils ont même trouvé une solution, à moins
de 1 000 euros par mois, pour que quelqu’un soit auprès
de leur mère durant les nuits. Et moi dans tout ça ?
Quelles difficultés ? Quelles ressources ? Quelle
implication ? Quelle formation ?
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
De même, quels que soient nos âges à nous médecins,
nous avons une « idée vague mais quasi inébranlable »
(Balint) de la façon dont doivent se comporter nos
personnes âgées et de ce qu’elles sont en droit d’attendre
de la vie qui leur reste et de nous en tant que soignants
mais aussi en tant qu’êtres humains. Nous avons des
représentations de nos fonctions et responsabilités visà-vis d’elles. Inscrites dans un contexte avec une histoire,
des contraintes, des ressources, ces représentations ne
sont pas les mêmes pour chacun de nous. Elles sont
complexes, évolutives, parfois contradictoires avec des
grandes lignes plus ou moins dominantes. Enfin, nous
sommes aussi le vieux d’un autre et nous pensons plus
ou moins clairement et paisiblement à notre propre et
inéluctable devenir. Et puis, nous avons, ou nous avons
eu, nos propres vieux que nous accompagnons,
sereinement ou pas, et en tout cas à notre manière.
Les personnes âgées nous obligent à travailler
avec les autres intervenants et parfois nous émeuvent
et nous confrontent à nos valeurs et au sens de la vie.
À nous de les écouter. ●
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FICHE PRATIQUE
Taches chez le sujet âgé
Fréquentes mais volontiers négligées, leur diagnostic est souvent tardif :
peu de préoccupations esthétiques, perte d’autonomie,1 aspect initial trompeur…
Nesrine Brahimi, Ève Maubec, service de dermatologie,
hôpital Bichat-Claude-Bernard, 75877 Paris Cedex 18.
[email protected]
Quand faut-il s’inquiéter ?
Mélanome de Dubreuilh
Macules brunâtres siégeant sur les zones photo-exposées
(surtout tête et cou, avec une nette prédilection pour les joues),
apparaissant généralement après 60 ans, sur une peau actinique. Touche plus souvent la femme.
La coloration souvent inhomogène (zones noires, rosées, rougeâtres, bleutées ou même blanches en cas de phénomène de
régression) et les bords irréguliers sont caractéristiques (fig. 1).
La taille est variable.
Aspect initial peu inquiétant, évolution lente sur plusieurs
années, reste en général longtemps in situ avant de devenir
invasif.
– 4 à 10 % des cas de mélanomes.
– Facteur de risque essentiel : l’exposition au soleil, en particulier chronique.
– Pronostic : identique à celui des autres types de mélanome.1
– Diagnostic différentiel : tache actinique et verrue séborrhéique débutante.
Carcinome épidermoïde in situ (maladie de Bowen)
Lésion érythémateuse bien limitée, squameuse, parfois croûteuse, de taille variable, siégeant principalement sur les zones
photo-exposées (fig. 3). Survient souvent sur une kératose actinique.
Prolifération tumorale limitée au sein de l’épiderme à ce
stade. Mais peut évoluer vers un carcinome épidermoïde
Fig. 1 – Mélanome de Dubreuilh.
Carcinome basocellulaire superficiel
Plaque ovalaire érythémateuse télangiectasique à peine visible
recouverte de croûtelles, avec une bordure nette, perlée (fig. 2).
Peut être pigmentée. Touche généralement les sujets âgés à
peau claire ayant été exposés au soleil.
Apparaît de novo, sans lésion préexistante et siège surtout sur
le tronc. Potentiel invasif local, sans risque de métastases.
– Le plus fréquent des cancers en général (15 à 20 % des cancers).
– Son aspect anodin (au début) et son caractère indolore font
consulter tardivement : plus de la moitié des tumeurs observées sont supérieures à 1 cm.
– Risque de récidive après traitement chirurgical d’un premier
carcinome : environ 5 %.2, 3
– Diagnostic différentiel : mélanome achromique et autres
carcinomes cutanés.
Fig. 2 – Carcinome basocellulaire superficiel.
Fig. 3 – Carcinome épidermoïde in situ.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
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592
Taches chez le sujet âgé
Tél.........................................Fax ...................................
E-mail.............................................................................
Pays ................................................................................
Signature obligatoire :
Code postal...........................Ville ..................................
K Bon de commande administratif
et procédure habituelle pour
les organismes et collectivités
Adresse ..........................................................................
(3 derniers chiffres
figurant au dos
de votre carte
bancaire)
CW :
§
Validité :
du Ministère de la Santé (Cabinet, Administration centrale)
de la Présidence de la République et des autres ministères
§ du Parlement, des partis politiques et des syndicats
§ des agences et établissements publics nationaux
§ de l’assurance maladie
(régime obligatoire et régime complémentaire)
§ des instituts de Recherche
§ des principales instances professionnelles nationales
§ des instances régionales et départementales
(ARS, Drass, Ddass, ARH, URCAM, URML, ORS)
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Le Trombinoscope de la Santé
Organisme......................................................................
L’auteur déclare n’avoir aucun conflit d’intérêts concernant cet article.
K Mlle
• En cas de tumeur cutanée, une surveillance clinique
dermatologique au moins annuelle est recommandée du
fait du risque de récidive et du risque élevé de deuxième
tumeur cutanée.
K Mme
• L’exérèse chirurgicale avec examen histologique est
la conduite à tenir de première ligne dans toutes ces
formes.
1. Ollivaud L, Basset-Seguin N, Archimbaud A. Mélanome de Dubreuilh. Ann
Dermatol Venereol 2001;128:172-6.
2. Nseir A, Estève E. Basal cell carcinoma. Presse Med 2008; 37:1466-73.
3. Fontaine J, Mielczarek S, Meaume S, Senet P. Fréquence des cancers
cutanés non diagnostiqués en hôpital gériatrique. Ann Dermatol Venereol
2008;135:651-5.
4. Coulomb A. Anaes. Recommandations pour la pratique clinique. Carcinome
basocellulaire. Ann Dermatol Venereol 2004;131(6-7 Pt 2):661-756.
5. HAS. Stratégie de diagnostic précoce du mélanome. Octobre 2006.
Nom ......................................Prénom ............................
• Une lésion chronique, douteuse, résistante aux
thérapeutiques classiques doit faire pratiquer une
biopsie pour confirmer le diagnostic.
RÉFÉRENCES
K M.
• Prurit, douleurs, picotements, saignement spontané
ou secondaire à un traumatisme minime font suspecter
une transformation.
Je joins mon réglement à l’ordre du Trombinoscope par :
K Chèque K Mandat K Carte bancaire Visa/Mastercard
• Une lésion pigmentée différente des autres chez un
même individu est suspecte (« vilain petit canard »).
exemplaire(s)
au prix unitaire de 70 € HT soit 88,72 € TTC (TVA 19,6 % port inclus)
• Une tache pigmentée est atypique si elle a au moins
deux des critères cliniques selon la règle ABCDE :
A : asymétrie ; B : bordure irrégulière ; C : hétérogénéité
de la couleur ; D : diamètre supérieur à 5 mm
et E : évolution dans le temps.
La prévalence élevée des cancers cutanés chez le sujet âgé justifie une prévention et une éducation du personnel soignant
et du patient.
La prévention repose avant tout sur le traitement des lésions
précancéreuses et les mesures de protection solaire.
Un dépistage précoce facilite la chirurgie, le suivi, et améliore
le pronostic ultérieur.
Un examen régulier est nécessaire : sur tout le tégument, dans
de bonnes conditions d’éclairage, afin de diagnostiquer et
traiter au plus tôt des lésions de petite taille.4,5
Informer, enseigner l’autosurveillance et réagir devant une
anomalie est impératif pour détecter une deuxième lésion
cancéreuse et les récidives. ●
(paru en oct. 2009) ................
À retenir
Comment dépister et surveiller ?
I OUI, je commande l’édition 2009/2010 du Trombinoscope de la Santé
cutané invasif (il existe donc un continuum entre kératose
actinique, carcinome épidermoïde in situ et carcinome épidermoïde invasif).3 Risque accru chez les immunodéprimés.
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Page 594
SAMEDI MATIN
ATELIER C1
MG FORM
594
Calculer le risque cardiovasculaire
Intérêts et limites
Le risque cardiovasculaire global reflète la probabilité pour une personne d’être victime
d’une maladie cardiovasculaire à 5 ou à 10 ans. Il dépend de facteurs de risque bien identifiés
dans de grandes études, notamment celle de Framingham. Dans notre pays, les maladies
cardiovasculaires sont la première cause de décès, et toutes maladies et facteurs de risque
cardiovasculaires confondus, un des premiers motifs de consultation en médecine générale.1
Elles sont la troisième cause d’hospitalisation (10 % du total des séjours annuels), juste derrière
les maladies de l’appareil digestif (12 %) et les séjours pour surveillance, examens ou motifs
sociaux (11 %). Elles représentent également 30 % des ALD prises en charge par la CNAM en 1994.
C’est un des domaines où les préventions primaire et secondaire ont le plus d’efficacité.
Jean-Louis Bensoussan
[email protected]
OBJECTIFS
– Calculer le risque d’un consultant en
fonction des facteurs identifiés.
– Utiliser les échelles de calcul du risque
des recommandations européennes.
– Utiliser un logiciel de calcul.
– Définir le palier de risque d’un consultant, ses risques absolu et relatif, son
excès de risque et le risque attribuable
à ses différents facteurs de risque.
MESSAGES ESSENTIELS
– Le risque est la probabilité de survenue d’un événement dans un groupe
(Framingham).
– La prévention primaire apporte le plus
grand bénéfice à l’échelle d’une population (Monica).
– L’intérêt de l’intervention sur le tabac
est prouvé.
Équation de SCORE
L’équation de risque SCORE
évalue le risque de décès
cardiovasculaire à 10 ans
en fonction des facteurs
de risque. Un risque > 5 %
est considéré comme
élevé et requiert une prise
en charge identique à celle
d’un sujet en prévention
secondaire.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
Analyse de 3 cas cliniques, avec l’échelle
du risque coronarien. Définition du
palier de risque, des notions absolu et
relatif, excès de risque et risque attribuable à différents facteurs de risque à
l’aide des deux méthodes alternativement. Cerner les facteurs de risque sur
lesquels il est le plus intéressant d’intervenir et avec quels objectifs en utilisant
la grille : chiffrer la diminution du
risque en agissant sur le tabac, sur la
pression artérielle, sur le cholestérol.
Résultats individuels comparés à l’exposé de l’expert (présentation synthétique des dernières recommandations
sur HTA et dyslipidémies, et démonstration d’outils informatiques accessibles
directement en consultation). ●
RÉFÉRENCE
Amouyel P. Maladies coronaires : existe-t-il encore
une place pour le « French paradox ». Rev Prat
Med Gen 1999;13:1883-7.
Expert : Jean-Louis Gayet, cardiologue.
Animateurs : Jean-Louis Bensoussan
et Jean-Claude Soulary.
Conflit d’intérêts : aucun.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
0596_MG827_JNMG-I3:Mise en page 1
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SAMEDI MATIN
ATELIER I3
SFDRMG
SESSION INTERNET
596
Des repères pour un accès rapide
à une information fiable
pendant la consultation
La recherche documentaire est une étape incompressible de l’EBM. Elle peut être nécessaire
en temps réel, lors d’une consultation. Dans le domaine de la santé, on trouve sur Internet
des centaines de milliers de ressources, sites et documents, – plus de 10 000 sont
francophones –, dont la validité doit être systématiquement évaluée par l’utilisateur.
Le facteur temps limite le plus souvent la recherche à 2 grands canaux : le moteur Google
(ou Google Scholar) et éventuellement le catalogue CISMeF, pour une littérature
francophone validée (2/3). La source de l’information est le premier critère à prendre en
compte pour évaluer sa crédibilité et sa qualité. Il semble utile de pré-identifier certains
sites en raison de leurs qualités, évaluées selon le NetScoring, sites spécialisés que chaque
médecin est susceptible d’ajouter à sa liste de favoris pour une consultation rapide lors
de problèmes spécifiques. Nous n’avons retenu que les sites gratuits.
Jean-Christian Grall - [email protected]
OBJECTIFS
– Identifier la nature des différentes ressources disponibles sur Internet dans le
domaine de la santé.
– Définir les critères de validité et qualité des principaux sites Internet.
– Définir les sites Internet susceptibles
de figurer dans la liste des favoris de
tout médecin généraliste.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– Buzz groupe. Chaque groupe :
• liste les sites consultés habituellement,
• décrit les difficultés rencontrées,
• précise les critères de validité retenus.
– Saisie et hiérarchisation au tableau
papier par un animateur.
– Intervention et commentaires de l’expert :
• critères de validité des sites médicaux,
• principes de base du NetScoring,
• principaux sites indispensables à insérer dans ses favoris. ●
RÉFÉRENCES
– Delvenne C, Pasleau F. Comment résoudre en
pratique un problème diagnostique ou thérapeutique en suivant une démarche EBM ? Rev Med
Liege 2000;55:226-32.
– NetScoring. Critères de qualité de l’information
de santé sur l’internet http://www.chu-rouen.fr/
netscoring/
– Entremed. http://www.entremed.fr/rubrique/
moteurs_medicaux.php
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
Expert : Jean-Christian Grall,
membre du Centre de documentation
et de recherche en médecine générale
(CDRMG).
Animateur : Éric Drahi.
Conflit d’intérêts : aucun.
0597_MG827_JNMG-C4-v2:Mise en page 1
2/10/09
18:27
Page 597
597
SAMEDI MATIN
ATELIER C4
REPÈRES
Erreur médicale
Comment s’organiser pour la limiter ?
La survenue d’erreurs médicales et leur cortège de souffrances pour le patient
et de tracasseries pour le médecin n’est pas inéluctable.
Éric Galam
[email protected]
3
OBJECTIFS
– Aider les participants à
repérer les fragilités et le
potentiel de leur organisation professionnelle de
façon à réduire les risques de
survenue d’erreurs médicales.
– Renforcer le positif pour
être plus à même de modifier ce qui est à changer.
MESSAGES
ESSENTIELS
– L’erreur médicale peut
être favorisée par l’organisation professionnelle.
– Un audit sur ce sujet, fait
par le médecin lui-même,
peut le sensibiliser aux facteurs de risque et l’aider à y
remédier au mieux, en renforçant ce qu’il fait déjà bien.
MÉTHODES
PÉDAGOGIQUES
– Bref exposé théorique sur
produits laitiers
par jour
Pour tous vos patients
s chez les hypertendus aussi
s y compris en cas de surpoids
s ou de syndrome métabolique
les problématiques, les objectifs et les méthodes de l’atelier.
– Travail des participants :
chacun liste sur une feuille
individuelle les facteurs de
risque de son organisation
professionnelle et environnementale.
– Répartition des participants
en groupes de 4 à 6 avec désignation d’un rapporteur pour
compiler et classer ces facteurs de risque.
– Mise en commun des différents groupes et échanges
avec les intervenants.
– Mise en actes.
– Deuxième étape sur le
même modèle. Les participants répondent aux questions suivantes : Quels moyens de prévention possibles ? Quelles difficultés
et ressources pour la mise en
œuvre ? Qu’est- ce que je
dois conserver, voire renforcer ? Qu’est-ce que je suis
prêt à modifier dans ma
pratique, mon organisation
professionnelle, ma vie personnelle…
– Enfin, chaque participant
est invité à inscrire sur
1 feuille 3 choses à conserver et 3 éléments à modifier en actes, en restant
le plus concret et précis
possible.
– Exposé théorique, discussion et synthèse. ●
RÉFÉRENCES
– Galam E. Dédramatiser et travailler nos erreurs. Rev Prat Med
Gen 2005;19:377-80.
– Galam E. L’erreur médicale. Rev
Prat Med Gen 2003;17:1231-4.
– Responsabilité. Revue de formation sur le risque médical. GAMM
ed. (hors série) nov 2008.
Expert : Régis Dumas, expert près la cour d’appel, correspondant MACSF et Sou Médical, formateur en thérapie brève et TCC.
Animateur : Éric Galam, animateur REPÈRES. Conflit d’intérêts : aucun.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
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Page 598
SAMEDI MATIN
ATELIER C5
ANCRED/SFMG
Nouveaux traitements du diabète
L’arsenal thérapeutique du diabète de type 2 s’est enrichi de nouveaux médicaments
qui peuvent constituer des alternatives aux traitements classiques, mais qui ne figurent
pas encore dans les recommandations. Leur rapport bénéfice-risque et leurs indications
nécessitent d’être précisés.
Didier Duhot
[email protected]
OBJECTIFS
– Connaître les propriétés, l’efficacité,
les effets secondaires et le coût des
incrétines : inhibiteurs de la DPP-IV
(gliptines) et analogues du GLP1 (exenatide, liraglutide).
– Les incorporer à l’algorithme de traitement du diabète de type 2, en identifiant
leurs indications privilégiées.
MESSAGES ESSENTIELS
– Les gliptines sont des comprimés qui
augmentent l’activité du GLP1 endogène. Leur efficacité hypoglycémiante
est de l’ordre de – 0,6 à – 1 % d’HbA1c.
Leur indication préférentielle (et remboursée) est l’association avec la metformine pour réaliser une bithérapie précoce. En comparaison avec les sulfamides, ils ont un effet hypoglycémiant
un peu moins important, mais réduisent
le risque d’hypoglycémie et de prise de
poids, à un coût environ double.
– Les analogues du GLP1 sont des médicaments injectables qui reproduisent
l’activité du GLP1 à un niveau supraphysiologique. Leur efficacité hypoglycémiante est de l’ordre de – 0,8 à –1,4 %
d’HbA1c. Principal effet secondaire :
des nausées (50 % des cas) qui s’atté-
FOTOLIA
598
2/10/09
nuent avec le temps. Leur indication
préférentielle (et remboursée) est
l’ajout à une bithérapie orale lorsque
l’HbA1c reste > 7 %. En comparaison
avec l’insuline lente, ils ont un effet
hypoglycémiant équivalent, réduisent
les glycémies post-prandiales, le risque
d’hypoglycémie et permettent une perte
de poids de 4 à 5 kg, à un coût 1,5 fois
plus élevé.
– La sécurité à long terme de ces médicaments n’est pas encore établie.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– Exposé magistral avec questionsréponses à partir de QCM et de cas cliniques. ●
RÉFÉRENCE
Nathan DM, Buse JB, Davidson MB, et al. Medical
management of hyperglycemia in type 2 diabetes:
a consensus algorithm for the initiation and adjustment of therapy from the American Diabetes
Association and the European Association for the
Study of Diabetes. Diabetes Care 2009; 32:193-203.
Expert : Michel Varroud-Vial, diabétologue, centre hospitalier Sud-Francilien, Corbeil-Essonnes. Animateur : Didier Duhot, médecin
généraliste, Montreuil. Conflit d’intérêts : Michel Varroud-Vial a reçu des honoraires à titre d’expert de la part des laboratoires MSD,
Pierre Fabre, Lilly et Novo Nordisk.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
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601
SAMEDI MIDI
DÉJEUNER-DÉBAT J4
Mayoly Spindler
Diarrhée chronique :
et si c’était le pancréas ?
L’insuffisance pancréatique exocrine est une complication fréquente et tardive
de la pancréatite chronique.
Louis Buscail, service de gastro-entérologie et nutrition, CHU Rangueil, Toulouse.
Marie-Pierre Vullierme, service de radiologie, pôle biologie, imagerie, pathologie, pharmacie,
hôpital Beaujon, Clichy.
Philippe Lévy, service de gastro-entérologie-pancréatologie, pôle des maladies de l’appareil
digestif, hôpital Beaujon, Clichy.
L
BSIP
e pancréas a deux fonctions. L’une,
endocrine, est responsable de la
régulation de la glycémie par la
production de glucagon et d’insuline.
L’autre, exocrine, consiste à sécréter du
suc pancréatique dans le duodénum
afin d’assurer une partie de la digestion.
Le suc est composé d’eau et d’électrolytes
(sécrétés sous l’influence de la sécrétine
au cours des repas) et de protéines enzymatiques (libérées sous l’influence de la
cholécystokinine, également pendant le
repas). Ce sont des enzymes lipolytiques
(lipase), protéolytiques (trypsine, chymotrypsine, élastase) et glycolytique (amylase). Le déficit en sécrétion exocrine
(aboutissant à une insuffisance pancréatique exocrine) induit une maldigestion
et donc une malabsorption dont les
manifestations cliniques les plus courantes sont : la diarrhée chronique,
Pancréatite chronique au scanner.
l’amaigrissement et un syndrome carentiel. La diarrhée chronique est typique
quand elle réalise la stéatorrhée faite de
selles abondantes, liquides et d’allure
graisseuse.
PANCRÉATITE CHRONIQUE
CALCIFIANTE
C’est la conséquence de lésions inflammatoires chroniques du parenchyme
pancréatique avec formation de bouchons protéiques, calcifiés ou non, au
sein de canaux dilatés. Ces lésions évoluent vers la fibrose avec destruction du
pancréas exocrine puis, à un stade plus
tardif, du parenchyme endocrine. En
France, la cause principale est l’alcoolisme chronique et massif. La pancréatite chronique calcifiante se manifeste
initialement à un âge relativement
jeune, entre 38 et 45 ans, avec une forte
prédominance masculine. Elle évolue
en trois phases.
Le stade initial, s’étendant sur les cinq
premières années, est marqué par des
douleurs chroniques abdominales et la
survenue de complications aiguës : pancréatites aiguës, pseudokystes, épanchements des séreuses et ictère.
Entre la 5e et la 10e année d’évolution,
les poussées aiguës deviennent plus
rares, le nombre de crises douloureuses
décroît mais le risque de survenue d’un
pseudokyste ou d’une compression
de la voie biliaire principale persiste.
Au-delà de la 10 e année, les phénomènes douloureux disparaissent alors
que la fréquence des calcifications pancréatiques augmente et que la fibrose
détruit progressivement le parenchyme
exocrine et endocrine. Diabète et insuffisance pancréatique exocrine avec
diarrhée chronique et stéatorrhée prédominent.
À un stade précoce de la maladie, l’insuffisance exocrine et ses manifestations
sont rares. Le diagnostic est fondé sur le
contexte clinique et confirmé par la
radiologie (scanner, cholangiopancréatographie par IRM, voire écho-endoscopie) à la recherche d’anomalies pancréatiques alors que les calcifications sont
plus rares.
Le diagnostic à un stade tardif repose
sur la mise en évidence d’anomalies
canalaires et parenchymateuses pancréatiques au rang desquelles les calcifications prédominent et sont bien visibles sur la tomodensitométrie (TDM)
abdominale sans injection de produit
de contraste. Situées dans la lumière
des canaux pancréatiques, elles mesurent de quelques millimètres à plus de
1 centimètre. La TDM est l’examen le
plus sensible pour les affirmer. En cas
de doute diagnostique, en particulier
s’il n’y a pas de calcification, on
recherche des anomalies canalaires. La
cholangiopancréatographie par IRM est
un examen clé, non invasif, qui permet
de voir parfaitement bien les canaux
pancréatiques (et biliaires) et donc les
anomalies souvent spécifiques (irrégularité du canal principal avec alternance
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
0601_MG827_JNMG-J4:Mise en page 1
2/10/09
18:28
Page 602
602
Diarrhée chronique
Un ouvrage
pour optimiser
la qualité de vos
prescriptions
de sténoses peu serrées et de dilatations,
déformation des canaux secondaires en
forme de « flammèches », calculs, pseudokystes). On évalue aussi à ce stade tardif
l’état nutritionnel et la fonction endocrine.
Autre cause chez l’adulte, l’obstruction canalaire par un cancer du pancréas peut induire
une diarrhée chronique avec stéatorrhée,
cas relativement rare mais à ne pas négliger.
La chirurgie d’exérèse pancréatique peut
aussi entraîner une insuffisance pancréatique exocrine. Chez l’enfant et l’adolescent,
la cause principale est la mucoviscidose.
Rédigé par les auteurs
membres du CNGE
et de l’APNET
DIAGNOSTIC
Il est actuellement fait par des tests fécaux :
recherche de stéatorrhée et dosage de l’élastase fécale de type 1. La stéatorrhée est
recherchée par dosage du débit fécal de
graisses dans les selles sur 3 jours avec un
régime riche en graisses et surtout un recueil
exhaustif des selles : elle n’est présente (débit
fécal de graisses 암 6 g/24 heures) que si le
déficit en sécrétion de lipase est sévère. Ce
test est actuellement supplanté par le dosage
de la concentration fécale en élastase. Ne
nécessitant que le recueil d’un échantillon de
selles, il est plus pratique et plus sensible.
Une chute de son taux (< 200 μg/g) signe
une insuffisance pancréatique exocrine.
En outre, il n’impose pas l’arrêt des extraits
pancréatiques. En revanche, seule la
recherche d’une stéatorrhée est fiable pour
vérifier l’efficacité d’un traitement par
extraits pancréatiques.
Une approche thérapeutique validée,
pour les pathologies les plus fréquentes.
Pour chaque situation :
• rappel clinique,
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LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
RPMG 10/09
Code postal :
Le traitement enzymatique substitutif a
pour objectif de supprimer la stéatorrhée,
assurer la reprise pondérale et corriger le
syndrome carentiel. Il s’associe au sevrage
total et définitif de l’alcool. Les extraits pancréatiques disponibles sont des mélanges de
lipase, d’amylase et de protéases d’origine
porcine, conditionnés sous la forme de
microgranules encapsulées de façon à résister à l’acidité gastrique et être libérées dans
le duodénum. La prise optimale doit être au
milieu des repas sous forme de gélules
contenant au moins 25 000 U de lipase. La
posologie va de 3 à 9 gélules par jour associée
à un régime équilibré en protides et en
graisses. ●
0603_MG827_JNMG-J5:Mise en page 1
2/10/09
18:29
Page 603
603
SAMEDI MIDI
DÉJEUNER-DÉBAT J5
France Lymphome Espoir
Initiation du diagnostic des cancers
Rôle du généraliste, exemple du lymphome
L’association France Lymphome Espoir présente les résultats de l’enquête IDiL
(Initiation du Diagnostic du Lymphome)*.
Pierre Feugier, hématologie & médecine interne, Nancy, Jean-Luc Galais, SFMG, Guy Bouguet,
président de l’association France Lymphome Espoir, Eudes Bouvet-Welby, laboratoire Roche.
E
n cancérologie, d’importants progrès
ont été faits tant en termes de diagnostic, de traitement, de facteurs
pronostiques que d’accompagnement
des patients dans leur vie quotidienne.
Si le développement de nouveaux traitements et techniques sont une nécessité
pour augmenter les chances de guérison,
le diagnostic au stade précoce reste un
élément primordial du pronostic. Son
initiation – période entre les premiers
symptômes et la suspicion – est cruciale,
c’est le point de départ vers une prise
en charge optimale et rapide du patient.
Fort de son implication dans les dépistages de certains cancers et de son rôle
central dans le système de soin, le médecin traitant est au cœur de cette
démarche.
SENSIBILISER AU DÉPISTAGE…
En 2005, l’observatoire EDIFICE (Etude
sur le DépIstage des cancers et ses Facteurs de complIanCE), lancé par Roche, a
apporté un nouvel éclairage sur les comportements face au dépistage des cancers en France. En 2008, le deuxième
volet EDIFICE 2 a permis d’apprécier le
chemin parcouru dans l’amélioration du
dépistage en France, notamment à travers les campagnes de sensibilisation.
Elle a aussi dégagé de nouvelles pistes
de travail pour favoriser l’adhésion des
professionnels de santé comme du
grand public à cette démarche. Objectif :
favoriser le diagnostic précoce des cancers et augmenter les chances de guérison des patients.
… ET AU DIAGNOSTIC PRÉCOCE
IDiL, menée avec le soutien institutionnel de Roche, à l’occasion de la Journée
Mondiale du Lymphome 2009, s’inscrit
dans la continuité de cette démarche.
Les patients ayant fait part aux membres
de l’association de leur sentiment d’
« errance » dans les parcours médicaux,
notamment lors de l’initiation du diagnostic, France Lymphome Espoir a souhaité mieux comprendre cette période
clé. Réalisée par l’institut BVA auprès de
généralistes, ORL et radiologues, l’enquête a exploré, de manière quantitative,
les connaissances et comportements des
médecins vis-à-vis de cette pathologie et
tenté de définir leurs besoins en matière
de diagnostic.
Elle a permis d’identifier de façon plus
précise les freins rencontrés dans la
phase d’initiation du diagnostic, notamment la symptomatologie polymorphe
et parfois trompeuse des lymphomes, et
leur relative rareté dans la pratique
médicale, afin de réfléchir ensuite à des
pistes d’amélioration.
Le retard supposé du diagnostic paraît
avoir des origines diverses, propres à
tous les acteurs : patients, médecins,
organisation du système de soins ou
encore pertinence et efficacité du circuit
d’investigation, le médecin traitant restant le fil rouge de cet ensemble.
UNE MALADIE COMPLEXE
Troisième cancer le plus commun chez
l’enfant et sixième en termes d’incidence
chez l’adulte, c’est un des cancers dont
la fréquence a le plus augmenté des
20 dernières années, le nombre de nouveaux cas ayant pratiquement doublé,
principalement dans les pays développés. Pourtant, il reste méconnu du grand
public, qui ignore souvent qu’il s’agit
d’un cancer. En France, 100 000 personnes vivent avec un lymphome, et près
de 15 000 nouveaux patients sont touchés
chaque année, soit presque deux fois
plus que pour les leucémies, bien mieux
connues du grand public.
Comme pour la plupart des tumeurs, les
étiologies des lymphomes ne sont pas
connues avec précision. Les symptômes
révélateurs de la maladie (adénopathie[s] unique ou multiples persistante[s]
associée[s] ou non à des signes généraux
tels que perte de poids, fièvre, sueurs
nocturnes, fatigue, malaises, démangeaisons importantes, douleurs abdominales…) ne sont pas spécifiques et font
évoquer des affections moins graves, ce
qui ne facilite pas l’identification de la
maladie par le médecin traitant. Cette
méconnaissance joue ainsi en défaveur
d’un diagnostic plus précoce.
La prise en charge des lymphomes est
aujourd’hui bien maîtrisée par les hématologues. Comme le préconise le Plan
cancer, ils sont organisés en réseaux de
santé très structurés sur le territoire
national et s’appuient sur des référentiels
établis par des groupes coopérateurs. ●
* Enquête réalisée auprès d’un échantillon
représentatif de 1 007 généralistes, de 100 ORL
libéraux et de 100 radiologues libéraux ou
hospitaliers ; interviews réalisées par téléphone
du 16 février au 6 mars 2009 ; représentativité
de chacun des échantillons assurée selon
la méthode des quotas.
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SAMEDI MIDI
DÉJEUNER-DÉBAT J6
ASIP Santé
e-santé, partage des données
de santé en médecine générale
L’ASIP Santé contribue à l’amélioration de la qualité et de la coordination des soins.
Jacques Lucas, CNOM, Bernard Ortolan, ACFM, Jean-Yves Robin, directeur de l’ASIP Santé,
Philippe Tisserand, FNI, Gilles Urbejtel, MGForm.
QU’EST-CE QUE L’ASIP SANTÉ ?
Créée en 2009, l’Agence des systèmes
d’information partagés de santé (ASIP
Santé) est une agence d’État placée sous
la tutelle du ministère de la Santé et des
Sports qui a pour objectif de favoriser le
développement des systèmes d’information partagés dans le domaine de la
santé et le secteur médico-social. Elle a
vocation à contribuer à l’amélioration de
la qualité et de la coordination des soins.
Acteur référent et fédérateur en matière
de e-santé, ses missions s’étendent de la
conception et du déploiement de systèmes d’information partagés de santé,
tel le dossier médical personnel (DMP), à
la production et la promotion de référentiels nationaux et internationaux, notamment en matière d’interopérabilité
technique et sémantique, et de systèmes
de sécurité comme la carte de professionnel de santé (CPS). L’ASIP Santé peut aussi
organiser la mise en œuvre de services
d’accompagnement aux utilisateurs des
systèmes d’information de santé.
POURQUOI L’ASIP SANTÉ ?
La création de l’ASIP Santé est une
réponse aux enjeux émergents de
santé publique : de nouveaux modes de
prise en charge sont en effet à imaginer
pour répondre au vieillissement de la
population, aux nouveaux besoins de
prévention et à l’augmentation du nombre
de patients concernés par une maladie
au long cours. Et aujourd’hui, les techno-
logies de l’information et de la communication constituent à plus d’un titre une
piste de réflexion et de solutions pertinentes. Par ailleurs, les professionnels
sont amenés à travailler de plus en plus
ensemble, selon un mode coopératif,
grâce à de nouvelles pratiques et techniques de diagnostics. Enfin, le développement de systèmes d’information partagés de santé permet progressivement
de concevoir des offres répondant à la
politique publique, dans un cadre économique clarifié, tandis que les institutions
de santé tendent à mieux coordonner
et rationaliser la politique de santé.
L’ASIP Santé a ainsi pour ambition de
développer une vision « métier » de
l’e-santé soutenue par une logique
technique et technologique. Grâce aux
missions qui lui sont attribuées et aux
compétences qu’elle rassemble, elle
constitue aujourd’hui la réponse adaptée
pour un meilleur pilotage des systèmes
d’information partagés de santé. Elle
fonde son action sur le droit des patients,
« acteurs de leur santé », favorise de nouvelles pratiques professionnelles plus
collaboratives et accompagne leur évolution.
ACCOMPAGNER
LES PROFESSIONNELS DE SANTÉ
Les professionnels de santé sont les premiers utilisateurs des systèmes d’information partagés de santé. L’ASIP Santé
s’engage à leurs côtés afin de les accom-
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
pagner dans l’usage qu’ils seront amenés
à avoir des services proposés (le DMP, le
dossier communicant de cancérologie,
les comptes rendus hospitaliers informatisés…).
Son but est de mettre en place les services facilitant la connaissance que les
professionnels ont du parcours de santé
de leur patient, afin d’en améliorer la
prise en charge, tout en préservant la
déontologie médicale.
Il s’agit également de favoriser la coopération entre professionnels de santé,
dont les pratiques médicales sont désormais pluridisciplinaires et collectives,
notamment dans le cas de pathologies
lourdes. Enfin, l’ASIP Santé apporte son
concours au développement de la télémédecine et de ses applications, en
cohérence avec l’acte médical, afin de
répondre aux exigences de la nouvelle
organisation des soins.
L’ASIP SANTÉ,
UNE GOUVERNANCE ADAPTÉE
Son président est Michel Gagneux, et sa
direction a été confiée à Jean-Yves Robin.
Attachée aux principes de la concertation et de l’échange avec ses partenaires,
l’agence s’est dotée de plusieurs organes
consultatifs, dont un comité de déontologie et d’éthique, présidé par le représentant du Conseil national de l’Ordre
des médecins et avec comme vice-présidant un représentant des patients, qui a
vocation à émettre des avis et recommandations sur les projets et services
mis en œuvre par l’ASIP Santé. ●
POUR EN SAVOIR PLUS : www.asipsante.fr
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SAMEDI APRÈS-MIDI
SESSION S4
avec la contribution éducative de Ipsen
Parcours pédagogique
dans l’ostéoporose
Repérer la première fracture ostéoporotique constitue un enjeu majeur car le risque
de seconde fracture est multiplié par 4 dans l’année.
1. Quelles priorités pour le médecin généraliste ?
Régis Levasseur, service de rhumatologie, CHU d’Angers.
S
elon les définitions en vigueur, le
diagnostic d’ostéoporose se fait
actuellement dans deux circonstances : la première lors d’une fracture à
basse énergie, c’est-à-dire schématiquement lors d’une chute de sa hauteur (ne
concerne pas le crâne, le rachis cervical,
les doigts et les orteils) ou lors de la
découverte d’une fracture vertébrale ; la
seconde, lors de la mesure d’un T-score
inférieur ou égal à moins 2,5 au rachis
lombaire ou à la hanche par ostéodensitométrie.
Ainsi, la priorité absolue pour le clinicien est de prendre en charge les fractures vertébrales et périphériques (les
3 plus fréquentes sont celles de l’extrémité supérieure du fémur, du poignet et
de l’humérus) dont l’étiologie par insuffisance osseuse est avérée. Les fractures
traumatiques (à haute énergie), pathologiques (métastases osseuses, myélome...)
ou de fatigue (chez les sportifs avec une
masse osseuse satisfaisante) sont des
diagnostics différentiels non abordés ici.
S’engage alors une démarche systématique en trois temps.
LE POIDS DES FACTEURS
DE RISQUE
Il s’agit d’abord d’évaluer les facteurs de
risque clinique d’ostéoporose, âge, antécédents familiaux au premier degré de
fracture de hanche traduisant le carac-
tère héréditaire de l’ostéoporose, antécédents personnels de fracture, IMC bas,
temps raccourci d’exposition aux estrogènes, faible activité physique, carence
d’apport calcique et de réserve en vitamine D, prise médicamenteuse ostéopéniante, pathologie chronique avec retentissement osseux… et de chute, perte
d’acuité visuelle, troubles de la marche,
troubles du rythme cardiaque pouvant
entraîner un malaise, troubles neurosensoriels…
Il faut aussi prescrire des examens biologiques à la recherche des diagnostics
différentiels et pour éliminer une ostéoporose secondaire (comme une hyperparathyroïdie primitive associant une
hypercalcémie et une hypophosphorémie) ainsi qu’une carence en 25 (OH)
vitamine D.
Une ostéodensitométrie et éventuellement des radiographies standard du
rachis thoracique et lombaire sont à
faire si l’on suspecte une ou des fractures
vertébrales (figure).
OBJECTIF : RÉDUIRE
LE NOMBRE DE FRACTURES
La prise en charge thérapeutique de
l’ostéoporose repose sur une approche
non pharmacologique (nutrition et
exercice physique) et pharmacologique :
recharge en vitamine D, de préférence
D3 naturelle par cholécalciférol ; en
Figure – Fractures vertébrales multiples.
calcium si les apports alimentaires sont
insuffisants ; prescription d’une molécule selon les recommandations en
vigueur d’après l’âge, le site fracturé et
éventuellement la valeur du T-score.
Lorsque toutes les précautions inhérentes à la prescription d’une classe
médicamenteuse ont été prises, l’information au patient doit être réalisée et la
surveillance de l’efficacité et de la tolérance clinique programmée.
L’observance et la persistance du traitement anti-ostéoporotique garantissent
une plus grande chance d’éviter toute
incidence ou récidive de fracture. Cette
démarche adaptée devrait permettre une
meilleure prise en charge de l’ostéoporose et répondre aux objectifs de santé
publique visant à réduire le nombre de
fractures, de hanche en particulier. ●
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Parcours pédagogique dans l’ostéoporose
2. Il faut reconnaître une fracture vertébrale
comparaison avec un ancien cliché peut
être d’une grande utilité (fig. 3).
Sami Kolta, rhumatologue, centre d’évaluation des maladies osseuses (CEMO), hôpital Cochin, Paris.
L
a fracture vertébrale est la fracture
ostéoporotique par excellence. Elle
est assez fréquente. Près de 20 %
des femmes au-delà de 50 ans vont subir
une fracture vertébrale.1 Sa fréquence
augmente avec l’âge. Cette proportion
atteint 50 % au-delà de 80 ans.2
Environ 2 fractures vertébrales sur
3 sont asymptomatiques (ou sont à l’origine de douleur rachidienne qui ne
nécessite pas de radiographie).3 Même
asymptomatiques, elles majorent le
risque de nouvelles fractures (vertébrales et non-vertébrales), indépendamment de la densité osseuse. 4 Ce
risque s’accentue avec le nombre5 et la
sévérité 6 des fractures prévalentes.
Elles augmentent la morbidité, la mortalité 7 et diminuent la qualité de vie 8
des patients. Toute fracture vertébrale
induit une déformation de la vertèbre,
mais une déformation vertébrale n’est
pas synonyme de fracture.
ÉLIMINER D’AUTRES
DIAGNOSTICS
Une arthrose rachidienne (fig. 1), une
maladie de Scheuermann ou une scoliose par exemple peuvent également
être à l’origine d’une déformation vertébrale. L’analyse des clichés de face et de
profil est parfois indispensable pour
confirmer le diagnostic. Un ostéophyte
latéral, bien visible sur le cliché de face,
peut simuler une fracture sur le cliché
de profil (fig. 2). De fausses déformations
peuvent être créées par des images
superposées (pointe de l’omoplate…) ou
des radiographies de mauvaise qualité
(par exemple, un mauvais centrage de
la radio). Dans certains cas difficiles, la
a
Fig. 1 – Une arthrose dorsale
cause une déformation
vertébrale avec une
cunéisation des vertèbres
pouvant simuler une
fracture. Les 2 pathologies
peuvent coexister.
a
b
Fig. 3 a – Doute sur une
fracture minime de la
vertèbre T 11.
b – La comparaison à un
cliché datant de quelques
mois confirme la fracture
incidente.
Fig. 2 a – Doute sur une fracture
du plateau inférieur de L3
et du plateau supérieur de L4.
b – Le cliché de face montre
les ostéophytes latéraux et
confirme l’absence de fracture
vertébrale.
b
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
TRAITER LA CAUSE
Le traitement et le pronostic des différentes déformations vertébrales diffèrent en fonction de leur étiologie. Il est
donc important de savoir reconnaître
une fracture vertébrale. L’utilisation de
termes tels que tassement, déformation
ou enfoncement du plateau vertébral
sur les comptes rendus radiologiques
pour désigner une fracture peut parfois
induire le clinicien en erreur. Il convient
donc de préciser si une fracture vertébrale est à l’origine de la déformation.
Un bilan doit confirmer l’origine ostéoporotique de la fracture vertébrale
avant d’instaurer un traitement antiostéoporotique. ●
RÉFÉRENCES
1. O’Neill TW, Felsenberg D, Varlow J, Cooper C,
Kanis JA, Silman AJ. The prevalence of vertebral
deformity in European men and women: the European Vertebral Osteoporosis Study. J Bone Miner
Res 1996;11:1010-8.
2. Melton LJ 3rd, Lane AW, Cooper C, Eastell R,
O’Fallon WM, Riggs BL. Prevalence and incidence of
vertebral deformities. Osteoporos Int 1993;3:113-9.
3. Cooper C, Atkinson EJ, O’Fallon WM, Melton LJ
3rd. Incidence of clinically diagnosed vertebral
fractures: a population-based study in Rochester,
Minnesota, 1985-1989. J Bone Miner Res 1992;7:221-7.
4. Lindsay R, Silverman SL, Cooper C, et al. Risk of
new vertebral fracture in the year following a fracture. JAMA 2001;285:320-3.
5. Ensrud KE, Thompson DE, Cauley JA, et al. Prevalent vertebral deformities predict mortality and
hospitalization in older women with low bone
mass. Fracture International Trial Research Group.
J Am Geriatr Soc 2000;48:241-9.
6. Delmas PD, Genant HK, Crans GG, et al. Severity
of prevalent vertebral fractures and the risk of subsequent vertebral and non vertebral fractures:
results from the MORE trial. Bone 2003;33:522-32.
7. Center JR, Nguyen TV, Schneider D, Sambrook
PN, Eisman JA. Mortality after all major types of
osteoporotic fracture in men and women: an
observational study. Lancet 1999;353:878-82.
8. Fechtenbaum J, Cropet C, Kolta S, Horlait S,
Orcel P, Roux C. The severity of vertebral fractures
and health-related quality of life in osteoporotic
postmenopausal women. Osteoporos Int
2005;16:2175-9.
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SAMEDI APRÈS-MIDI
SESSION S5
avec la contribution éducative de l’INSERM
Prévention des problèmes liés
au vieillissement
Rôle de la nutrition et de l’activité physique
Chez le sujet âgé, l’alimentation et l’activité physique sont synergiques, pour préserver
non seulement la santé physique mais aussi la santé psychologique et le lien social autour
du plaisir partagé.
Monique Ferry, gériatre, nutritionniste et chercheur à l’unité de recherche en épidémiologie
nutritionnelle (Inserm), Espace prévention senior, Valence.
Yves Boirie, PU-PH, chef du service de nutrition clinique, directeur adjoint de l’unité de recherche
en nutrition humaine d’Auvergne (INRA), CHU Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand.
Anne Vuillemin, maître de conférences en sciences et techniques des activités physiques
et sportives (Staps), École de santé publique, faculté du sport et faculté de médecine, Nancy.
MANGER MIEUX
POUR MIEUX VIEILLIR
La nutrition influence les processus
individuels du vieillissement. Son rôle
est essentiel pour vieillir en bonne
santé, en évitant certaines maladies et
en limitant l’évolution ou les conséquences d’une pathologie acquise. Une
alimentation suffisante et sans carences,
mais n’excédant pas les besoins, est toujours préférable à une surnutrition
fréquente qu’aggrave encore la sédentarité. Les besoins nutritionnels ne
sont pas diminués chez les personnes
âgées.
Au contraire, sans manger plus, elles
doivent manger mieux pour mieux
vieillir, car les nutriments sont moins
efficacement utilisés à ces âges-là. Il
s’agit donc d’optimiser les apports alimentaires en suivant les repères de
consommation donnés par le Programme
national nutrition santé (PNNS).
UNE ALIMENTATION
SUFFISANTE ET VARIÉE
À l’inverse, manger moins conduit à la
dénutrition, source de nombreux déficits, de conséquences fonctionnelles
graves et de pathologies secondaires. Le
vieillissement lui-même modifie différents organes, et cela peut atteindre des
fonctions importantes comme l’appétit
ou le goût. Il entraîne aussi des modifications métaboliques et demande une
alimentation suffisante et variée : des
protéines, des sucres nécessaires au
métabolisme énergétique, sans accroître la relative résistance à l’insuline, des
fruits et légumes pour leur apport en
vitamines et minéraux mais aussi pour
leur richesse en fibres, des produits laitiers, riches en calcium, en protéines, en
vitamine D mais aussi en acides gras
essentiels, notamment très présents
BSIP
L
e vieillissement n’est pas identique
pour chacun et, chez un sujet
donné, les organes eux-mêmes
vieillissent à des rythmes différents. La
population âgée est donc hétérogène,
mais on distingue toutefois deux catégories, les « jeunes vieux » et les « vieux
vieux », qui n’ont pas les mêmes modes
de vie et donc pas les mêmes besoins.
En 1987, Rowe et Kahn ont introduit le
concept de « vieillissement réussi » par
opposition au vieillissement usuel,
avec un risque de fragilité ou déjà
pathologique.
dans les huiles végétales. Enfin, l’eau
reste le premier nutriment indispensable tout au long de la vie.
LA NUTRITION « PRÉVENTIVE »
Une caractéristique majeure du « vieillissement métabolique » est la réduction
de la masse des protéines de l’organisme, avec pour conséquence une perte
musculaire appelée sarcopénie. Ces
changements provoquent une diminution des performances physiques,
conduisant à un abandon progressif des
activités de la vie quotidienne et, in fine,
à une surmorbidité dont le coût social
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Prévention des problèmes liés au vieillissement
est fortement négligé. Cette entité clinique doit être mieux définie, sur le plan
séméiologique et en termes de risque,
pour mettre en place des stratégies préventives appropriées. Parmi celles-ci, la
prévention nutritionnelle demeure une
option thérapeutique intéressante dans
la mesure où une réduction progressive
de la capacité de réponse musculaire à
la prise alimentaire est rapportée lors
du vieillissement.
La diminution de l’activité physique est
également à considérer, le potentiel
anabolique induit par la contraction
musculaire restant intact chez la personne âgée. Sur la base de ces observations, de nouvelles stratégies permettant
d’améliorer l’anabolisme musculaire
peuvent être employées.
DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE
POUR TOUS
Pratiquée régulièrement, elle a des effets
bénéfiques sur la santé globale de la personne âgée. Ils sont d’autant plus importants que le niveau d’activité physique
de la personne est faible. L’âge, le sexe
ou l’état de santé ne représentent pas
des obstacles à sa réalisation. Une pratique régulière d’exercices aérobie et
contre résistance permet de ralentir les
effets du vieillissement et d’augmenter
l’espérance de vie en limitant la survenue et la progression de maladies chroniques et de handicaps. Les avantages
sont largement démontrés sur la santé
physique au travers de l’amélioration de
paramètres cardiovasculaires, métaboliques, musculaires, osseux…
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
L’activité physique régulière est également associée à une amélioration du
bien-être psychologique et des performances cognitives. Les principaux
résultats portent sur la diminution du
risque de dépression ou d’anxiété, et
leur prise en charge mais aussi sur la
diminution du déclin cognitif et de la
démence.
Les personnes âgées doivent être
actives physiquement dans la mesure
de leurs capacités, un peu d’activité
physique étant préférable à aucune. De
nombreuses études ont été menées
chez les personnes âgées en apparente
bonne santé, mais de plus en plus de
travaux montrent également son intérêt chez celles atteintes de maladie
chronique et de handicaps. ●
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SAMEDI APRÈS-MIDI
ATELIER D1
ACFM en partenariat avec EVAFORM
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Contraception hormonale
chez la femme
à risque cardiovasculaire
Les recommandations de l’Anaes de 2004 et de la Direction générale de la santé
de janvier 2007 demandent d’établir une balance bénéfice-risque individualisée pour
le choix d’une contraception adaptée et personnalisée et de former les professionnels
de santé à cet effet afin de diminuer le nombre d’IVG.
Nathalie Carlotti
[email protected]
OBJECTIFS
– Citer les risques cardiovasculaires des
contraceptions hormonales et leurs
contre-indications relatives et absolues
chez les femmes à risque cardiovasculaire.
– Évaluer les facteurs de risque cardiovasculaire d’une femme et établir une
balance risque-bénéfice vis-à-vis d’une
contraception hormonale.
– Proposer une contraception hormonale adaptée aux femmes de plus de
35 ans et notamment à celles qui présentent un risque cardiovasculaire.
MESSAGES ESSENTIELS
– Attention au rôle thrombogène des
estrogènes sur les terrains à risque cardiovasculaire veineux et artériel.
– Ne pas négliger les effets délétères
artériels des progestatifs androgéniques.
– Tabac et surpoids sont des facteurs de
risque cardiovasculaire importants
après 35 ans.
– Les contraceptions progestatives sont
intéressantes en cas de contre-indications aux estrogènes.
FOTOLIA
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2/10/09
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– Travail sur vignettes cliniques individuel ou par groupe de 10 puis discussion
en plénière avec l’expert à partir des
vignettes (4 groupes au maximum). ●
– Ministère de la Santé et des Sports. Dossier
contraception. Octobre 2004 (actualisation septembre 2008). www.sante.gouv.fr
– DGS. Stratégies d’action en matière de contraception. Janvier 2007.
RÉFÉRENCES
– Anaes. Stratégies de choix des méthodes contraceptives chez la femme. Décembre 2004,
www.has-sante.fr
– Anaes. Surveillance biologique de la contraception orale estroprogestative. Recommandation
Décembre 1998. www.has-sante.fr
– Consensus canadien sur la contraception. JOGC
2004(n° 143):255-96.
– La Contraception. Rev Prat 2008;58:15-68.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
Expert : gynécologue médicalendocrinologue formateur sur
la contraception.
Animateurs : Catherine Azoulay,
gynécologue, Gérard Lyon, médecin
généraliste, ACFM, Daniel Pencole,
médecin généraliste, ACFM.
Conflit d’intérêts : aucun.
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SAMEDI APRÈS-MIDI
ATELIER D2
SFMG
Éducation thérapeutique
de l’insuffisant cardiaque
L’insuffisance cardiaque a une forte prévalence, notamment chez le patient âgé,
le problème étant les hospitalisations itératives. L’éducation thérapeutique fait partie
intégrante de sa prise en charge. Elle nécessite une bonne coordination entre
le généraliste et le cardiologue correspondant autour du processus de soins, et mieux
encore, dans le cadre d’une prise en charge multidisciplinaire de proximité avec
le concours des acteurs de santé paramédicaux. Objectif : améliorer la qualité de vie
et favoriser le maintien à domicile.
OBJECTIFS
À l’issue de cet atelier, les participants
doivent être capables de :
– actualiser leurs connaissances sur
l’éducation thérapeutique spécifique ;
– identifier les besoins du patient ou de
son entourage : le diagnostic éducatif ;
– proposer des objectifs simples à partir
des outils de formation ;
– connaître les indicateurs d’évaluation
du programme d’éducation ;
– citer les compétences à acquérir ou à
maintenir chez ces patients.
MESSAGES ESSENTIELS
– L’éducation thérapeutique apparaît
comme un processus continu intégré
dans les soins. Le patient – ou son
entourage – acquiert des compétences.
Il devient acteur de sa santé dans un
nouveau cadre législatif associé aux
principes éthiques de la charte.
– Le diagnostic éducatif permet d’initialiser l’éducation thérapeutique. Il néces-
site d’explorer les connaissances du
patient et sa représentation de la santé.
– Les indicateurs de suivi de l’insuffisance cardiaque sont : la reconnaissance des signes d’alerte, la surveillance
du poids, la recherche d’œdèmes des
membres inférieurs, la connaissance et
le respect du régime désodé.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
Discussion de cas cliniques interactifs
complétés par une présentation didactique sur l’éducation thérapeutique, le
diagnostic éducatif, les indicateurs de
suivi, les compétences à acquérir par le
patient dans le cadre d’un suivi coordonné médecin généraliste-médecin
cardiologue. ●
RÉFÉRENCES
– HAS. Guide méthodologique. Structuration d’un
programme d’éducation thérapeutique du patient
dans le champ des maladies chroniques. Novembre 2007.
– Saout C, Charbonnel B, Bertrand D. Pour une
politique nationale d’éducation thérapeutique du
patient. Rapport présenté à Madame Roselyne
Bachelot-Narquin. Septembre 2008.
– Task Force for the Diagnosis and Treatment of
Acute and Chronic Heart Failure 2008. ESC Guide-
FOTOLIA
Bernard Gavid
[email protected]
lines for the diagnosis and treatment of acute and
chronic heart failure 2008. Eur Heart J 2008;29:
2388-442.
– Juilliere Y, Jourdain P, Roncalli J, et al. Éducation
thérapeutique des patients insuffisants cardiaques :
le programme I-CARE. Arch Mal Cœur Vaiss 2005;
98:300-7.
– Göhler A Januzzi JL, Worrell SS, et al. A systematic meta-analysis of the efficacy and heterogeneity of disease management programs in
congestive heart failure. J Card Fail 2006;12:554-67.
– Assyag P, Thebaut JF, Ziccarelli C, et al. Éducation
thérapeutique et prise en charge multidisciplinaire
dans l’insuffisance cardiaque. mt Cardio 2008;4:
79-87.
Expert : Patrick Assyag, cardiologue, ancien chef de clinique des hôpitaux ; expert national en insuffisance cardiaque et FMC (UFCV, CNCF…).
Animateur : Bernard Gavid, médecin généraliste, expert en FMC au niveau national. Conflit d’intérêts : aucun.
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SAMEDI APRÈS-MIDI
ATELIER I4
SFMG
SESSION INTERNET
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Améliorer le dépistage des cancers
grâce à l’outil informatique
Plusieurs publications 1-3 montrent que le dépistage organisé des cancers laisse trop de
patients passer entre les « mailles du filet ». Le dépistage ciblé proposé par le généraliste
peut améliorer la performance à condition d’identifier correctement les patients
à risque, d’en caractériser le niveau et de proposer une stratégie de dépistage adaptée.
Une telle prise en charge ne peut pas reposer sur les seules capacités cognitives des
soignants. Une aide conceptuelle et pratique est nécessaire. L’informatique est une
solution qui combine un recueil de données structurées et un logiciel d’aide au dépistage.
Didier Duhot
[email protected]
OBJECTIFS
– Connaître les 3 principales étapes de
la démarche de dépistage des cancers
en médecine générale.
– Appréhender la complexité des référentiels et prendre conscience que la
connaissance des facteurs de risque ne
suffit pas à la caractérisation correcte
des groupes à risque… L’assistance d’un
logiciel informatique apparaît alors évidente.
– Comprendre la complémentarité de la
démarche individuelle avec le dépistage
organisé.
MESSAGES ESSENTIELS
– Les seuls cancers pouvant, actuellement,
faire l’objet d’un dépistage ciblé sont le
sein, le colorectal, le col utérin, la bouche
et la peau (épithéliomas et mélanomes).
– Un logiciel d’aide au dépistage ciblé,
indispensable étant donnée la complexité de référentiels, doit s’appuyer sur
une société savante garante de sa mise à
jour scientifique et de sa pérennité, en
partenariat avec d’autres structures.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– L’animateur propose 3 observations
de patients à risque de cancer du col, du
sein et du côlon. Chaque groupe identifie les facteurs de risque, classe le cas
dans un groupe à risque et propose la
démarche de dépistage adéquate. Les
résultats sont présentés par les rapporteurs.
– L’expert présente le principe, les référentiels et le fonctionnement du logiciel
« DEPICAN ». Les cas cliniques des ateliers sont expertisés à l’aide du logiciel.
– Les résultats issus de l’analyse des
médecins sont comparés à ceux proposés par le logiciel. ●
RÉFÉRENCES
1. Anaes. Dépistage du cancer du sein par mammographie : évaluation de la méta-analyse de
Gotzsche et Olsen. Février 2002.
2. Anaes. Prévention, dépistage et prise en charge
des cancers du côlon. Janvier 1998.
3. Académie nationale de médecine. Analyse du
rapport de la commission d’orientation sur le cancer. 2003.
FOTOLIA
Expert : Didier Duhot, responsable
du département dépistage de la SFMG.
Animateur : Philippe Szidon, SFMG.
Conflit d’intérêts : aucun.
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SAMEDI APRÈS-MIDI
ATELIER D3
SMB
Comment accompagner
l’adolescent ?
Des addictions aux troubles du comportement alimentaire, des somatisations aux TS en
passant par les conduites à risque, les problèmes de santé des adolescents sont fréquents.
Or, les adolescents rencontrent le généraliste en moyenne deux fois par an.
Selon le « Plan santé des jeunes », depuis le 1er janvier 2009, les 16/25 ans ont droit
chaque année à une consultation gratuite chez le généraliste. Les médecins ont
des représentations et des craintes vis-à-vis de l’adolescent qui parasitent leur prise
en charge. Des outils existent pour les dépasser.
Annie Catu-Pinault
[email protected]
OBJECTIFS
Confronter les réticences, émotions et
représentations du médecin avec les
outils thérapeutiques à sa disposition,
afin d’améliorer sa confiance dans ses
possibilités thérapeutiques.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
Exposer quelques situations cliniques
vécues illustrant la complexité de l’exercice médical et les possibilités thérapeutiques. Exposer les repères théoriques,
les recommandations et autres outils
disponibles. Donner l’occasion aux participants de s’approprier ses propositions et d’exprimer leurs difficultés. ●
FOT
OLIA
MESSAGES ESSENTIELS
– Les adolescents sont satisfaits que le
médecin s’intéresse à eux en leur
posant des questions touchant à leur
intimité. La pudeur du médecin est le
frein à dépasser.
– Le médecin est efficace dans le dépistage et la prise en charge de nombreux
facteurs de risque et de pathologies de
l’adolescent.
– La consultation améliore la congruence
entre l’adolescent et l’accompagnant
en jouant le rôle de tiers facilitateur.
RÉFÉRENCES
– Youssef NN, Atienza K, Langseder AL, Strauss
RS. Chronic abdominal pain and depressive symptoms. Clin Gastoenterol Hepatol 2008;6:329-32.
– Picherot G, Dréno L, Le Manach L. Risque suicidaire de l’enfant, l’adolescent et l’adulte. Rev Prat
2005;55:1943-8.
– Nicolas. I. Évolution et complications à long
terme des troubles des conduites alimentaires.
Rev Prat 2008;58:151-5.
– Legleye S, Spilka S, Le Nezet O, Beck F, Godeau E.
Les usages de drogue des adolescents et des
jeunes adultes entre 2000 et 2005, France. BEH
2008; n° 131.
– Binder P. Accueil des adolescents en médecine
générale : validation de l’usage d’un référentiel.
Rev Prat Med Gen 2005;19:1307-13.
– HAS. Propositions portant sur le dépistage individuel chez l’enfant de 7 à 18 ans, destinées aux
médecins généralistes, pédiatres et médecins scolaires. Recommandations pour la pratique clinique.
Septembre 2005.
– Velluet L, Catu-Pinault A. Le groupe Balint : une
formation pour les médecins de famille. Rev Prat
Med Gen 2007;21:1101-2.
Expert : Annie Catu-Pinault, maître
de conférence à Paris 5, leader Balint,
expert séminaire « adolescent. »
Animateur : Jean-Daniel Gradeler,
membre d’un groupe Balint de la SMB.
Conflit d’intérêts : aucun.
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SAMEDI APRÈS-MIDI
ATELIER D4
FORMUNOF
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Sevrage tabagique
et contexte psychologique
L’arrêt brutal ou la réduction de la consommation de nicotine est suivi, dans les 24 heures,
d’au moins 4 des signes suivants : humeur dysphorique ou dépressive, insomnie,
irritabilité, frustration, colère, anxiété, difficultés de concentration, fébrilité, baisse
du rythme cardiaque, augmentation de l’appétit ou prise de poids. Ces signes devraient
disparaître dans les 4 semaines suivant le sevrage. Parfois, chez des personnes indemnes
de ces signes, peuvent survenir des problèmes psychologiques plus graves : troubles
anxieux généralisés, dépressions sévères évoluant même avec la reprise du tabagisme…
Peut-on prévoir ces évolutions ? Comment expliquer ces complications ?
Max Budowski [email protected]
[email protected]
OBJECTIFS
Éviter dans la mesure du possible ces
complications selon trois 3 types de candidats au sevrage : patients sans troubles
psychologiques apparents, patients avec
troubles psychologiques connus (TAG,
dépression), et patients psychiatriques
(schizophrènes).
MESSAGES ESSENTIELS
Il faut insister sur une anamnèse rigoureuse, avec la recherche de comorbidités, notamment alcool, dépression,
troubles anxieux, schizophrénie, tentatives de suicide. Il n’y a pas actuellement de test pour prévoir les complications du sevrage. Le Fagerström et le
QSU = évaluation du craving n’évaluent
que la dépendance. Même chez les
patients n’ayant aucun trouble psychologique patent, le sevrage nécessite un
suivi régulier car il peut déclencher des
problèmes psychologiques ou psychiatriques.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– À partir de plusieurs cas cliniques (participants peu nombreux : ateliers de production ; participants assez nombreux :
Phillips 6/6 ; participants en très grand
nombre : questionnement de la salle).
– Explication de la dépendance et de ses
conséquences psychologiques. ●
RÉFÉRENCES
– Guillem K, Vouillac C, Azar MR, et al. Monoamine oxidase A rather than monoamine oxidase B
inhibition increases nicotine reinforcement in rats.
Eur J Neurosci 2006;24:3532-40.
– Lanteri C, Hernández Vallejo SJ, Salomon L, et al.
Inhibition of monoamine oxidases desensitizes
5-HT1A autoreceptors and allows nicotine to
induce a neurochemical and behavioral sensitization. Eur J Neurosci 2009;29:987-97.
– Budowski M, Laqueille X. Sevrage tabagique et
conséquences psychologiques. MEDEC; 2009.
FOTOLIA
Expert : Max Budowski, professeur
de médecine générale.
Animateur : Élisabeth Rousselot-Marche,
FORMUNOF.
Conflit d’intérêts : aucun.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
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SAMEDI APRÈS-MIDI
ATELIER D5
Réseau de santé Paris-Nord
616
Hépatite chronique à virus C
Le généraliste, du dépistage au partenariat
avec l’hépatologue
Le suivi d’un malade porteur du virus de l’hépatite C s’inscrit dans le long terme. Après
un dépistage, pratiqué à bon escient, le patient entre dans une longue phase d’évaluation,
dont les critères sont d’ordre virologique (génotypage viral) et histologique (score METAVIR).
Le moment du traitement doit être décidé après une évaluation complète où la place du
généraliste est majeure (gestion des dépendances, traitements, si nécessaire, prise en charge
psychiatrique et bilan d’insertion sociale ou professionnelle…). La phase thérapeutique
est grevée de complications (hématologiques, thyroïdiennes, psychiatriques, etc.) que
le généraliste doit prendre en charge (en collaboration avec l’hépatologue). L’échec du
traitement est souvent lié à une baisse d’observance que le généraliste peut prévenir.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
Jean-Pierre Aubert
[email protected]
OBJECTIFS
À l’issue de cet atelier, les participants
doivent être capables de :
– identifier correctement les populations
à risque et leur proposer le dépistage ;
– construire le bilan préthérapeutique ;
– accompagner le patient dans le traitement ;
– intervenir face aux complications du
traitement.
BSIP
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MESSAGES ESSENTIELS
– Étant donné les taux de réussite des
traitements actuels (de l’ordre de 80 %
pour certains génotypes). Le médecin
doit bien connaître les indications thérapeutiques.
– Une fois l’indication posée, savoir
attendre le bon moment pour initier le
traitement par un travail d’évaluation et
de prise en charge psychologique et
sociale.
– Le succès est lié à l’observance. Le
généraliste doit la favoriser en anticipant les effets secondaires et en ayant
les bons réflexes lors de leur survenue.
Un cas clinique sera proposé, permettant aux participants de prendre la
parole aux 4 ou 5 temps forts de son
déroulement. Il leur sera demandé de
préciser, à chaque stade, le rôle du généraliste et les objectifs à atteindre lors de
la phase considérée. Des questions très
concrètes seront posées sur le dépistage,
le bilan hépatologique initial, les indications hépatologiques et virologiques,
les conditions psychologiques et sociales
à obtenir et la gestion des effets secondaires. ●
RÉFÉRENCES
1. Boyer N, Di Pumpo A, Aubert JP. Hépatite C :
prise en charge en ville. http://www.reseau-parisnord.com/documents/462_090128-SOIREE-VHCBOYER.pdf
2. Trépo C, Merle P, Zoulim F. Hépatites virales B
et C. Paris: John Libbey Eurotext; 2006.
Expert : Anne Gervais, hépatologue, hôpital Bichat. Animateur : Jean-Pierre Aubert, médecin généraliste, coordonnateur du département
viroses chroniques du Réseau de santé Paris-Nord. Conflit d’intérêts : aucun.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
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617
SAMEDI APRÈS-MIDI
ATELIER D6
ACFM
Sports amateurs et certificat
de non contre-indication
La condamnation d’un médecin généraliste en 2006 pour un certificat d’aptitude
à la pratique de la boxe à une patiente atteinte de myopie, ayant perdu un œil, rappelle
que la rédaction d’un tel certificat découle d’un processus médical auquel le praticien
ne peut pas déroger sans risque. La rédaction de ce document doit toujours être
précédée d’une consultation adaptée au patient et à la pratique sportive envisagée.
Bernard Desnus
[email protected]
CERTIFICAT MÉDICAL
Saison 2009-2010
OBJECTIFS
– Mettre en évidence les contre-indications aux pratiques sportives de loisir.
– Rechercher les antécédents et les
signes cliniques ciblés en fonction du
sport désiré.
– Demander une exploration complémentaire ou l’avis d’un confrère si nécessaire.
– Connaître les contre-indications formelles et établir un certificat de contreindication aux activités physiques en
cas de risques (sport, EPS, activité professionnelle).
MESSAGES ESSENTIELS
– Le but n’est pas d’empêcher le sportif
de s’adonner à son sport, mais bien de
s’assurer qu’il peut le faire sans risque.
– L’anamnèse est la pierre angulaire de
l’évaluation, car elle permet de repérer
environ 75 % des problèmes qui menacent les sportifs.
MÉTHODES PÉDAGOGIQUES
– Recueil des attentes des participants
par l’animateur.
– Exposé magistral sur le contenu de la
consultation aboutissant à l’établissement d’un certificat de non contre-indication à la pratique sportive. Exemples
cliniques.
Je soussigné…………………………………………… Docteur en médecine à …………………………
Atteste avoir examiné aujourd’hui Mlle/Mme/M…………………………………………………….
Né(e) le …………………, à ………………………, habitant à ………………………………………………..
Et n’avoir constaté, à la date de ce jour, aucun signe clinique apparent contreindiquant la pratique du ………………………
Fait à …………………………………………………………………, le ……………………………………………
Cachet du docteur
Signature :
LUTTE ANTI-DOPAGE : La demande d’une licence ………………… implique l’acceptation de
l’intégralité du règlement anti-dopage de …………… Je m’engage à ne pas utiliser de substances
prohibées et à me soumettre à tout contrôle anti-dopage en compétition ou en préparation de
celle-ci. Lors d’une consultation médicale, je m’engage à indiquer au médecin que je fais
du sport en compétition.
Date …………………… et signature du sportif et de son représentant légal si le sportif est mineur
– Questions/réponses régulées par l’animateur, vérification de la réponse aux
attentes préalablement établies. ●
– Fédération française d’études et de sports subaquatiques. http://medicale.ffessm.fr/certificat.
htm
– Baron E. L’examen médical préparticipation. Le
Médecin du Québec 2004;39:4.
RÉFÉRENCES
– Arrêté du 28 avril 2000 fixant la liste des disciplines sportives pour lesquelles un examen médical approfondi est nécessaire.
– Jousselin E. Non contre-indication au sport : un
certificat à ne pas bâcler. Rev Prat Med Gen 2000;
14:1521-3.
– Jousselin E. La médecine du sport de terrain.
Paris: Masson; 2006.
Expert : Jacques Gueneron, cardiologue
du sport pratiquant à l’INSEP
et en médecine de ville.
Animateur : Bernard Desnus, ACFM,
généraliste expérimenté en animation
de FMC.
Conflit d’intérêts : médecin attaché
à l’INSEP.
LA REVUE DU PRATICIEN MÉDECINE GÉNÉRALE l TOME 23 l N° 827 l 13 OCTOBRE 2009
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