Evaluation du potentiel géothermique du canton de Genève
Rapport final PGG 3 Octobre 2011
Résumé
L’étude du potentiel géothermique du canton de Genève, menée entre 2009 et 2011, a permis de conclure
que le Bassin genevois présente des conditions globalement favorables à l’utilisation de cette ressource
tant pour les techniques de faible profondeur que de grande profondeur.
Géothermie de faible profondeur (<400 m)
La géologie du Bassin genevois est dominée à faible profondeur (quelques centaines de mètres) par des
dépôts quaternaires et la Molasse tertiaire. Ce sont ces terrains qui pourront être exploités par des
installations géothermiques de faible profondeur (sondes verticales, géostructures énergétiques, pompage
dans les nappes peu profondes).
A ce jour, de très nombreux forages (plus de 15'000) ont été relevés et synthétisés, ce qui permet une
bonne connaissance des formations du Quaternaire ainsi que de la Molasse du Bassin genevois. Par
ailleurs, il existe à Genève une classification systématique de ces terrains depuis une quarantaine d’années,
ce qui permet d’homogénéiser l’information géologique. Enfin, des modèles numériques ont été élaborés
par le Service de géologie, sols et déchets (GESDEC) pour cartographier les principales limites de
couches. Il en résulte que l’état de connaissance du sous-sol quaternaire et molassique peut être considéré
comme remarquable à Genève. Grâce à cette information et aux nombreuses données géotechniques
existantes, une étude détaillée a pu être réalisée afin de caractériser les paramètres géothermiques des
différents terrains quaternaires et de la Molasse du canton de Genève.
Les sondes géothermiques représentent de loin la méthode la plus appliquée aujourd’hui. Déjà
largement utilisée en Suisse et à Genève, cette technologie est bien maîtrisée et ne se heurte qu’à peu de
contraintes dans notre canton hormis la protection de la nappe souterraine du Genevois et celle de
l’Allondon. Elles peuvent être réalisées sur au moins 80% du territoire du canton. Les simulations
effectuées montrent qu’une proportion importante de la demande actuelle en énergie de chauffage du
canton (6'000 GWh/an) pourrait être couverte par des sondes ou des champs de sondes, soit au moins
20% avec des scénarios conservatifs. Cette production pourrait être augmentée puisque dans le cas de
champs de sondes importants, les performances peuvent être jusqu’à 10 fois supérieures à celles
considérées dans la présente recherche. L’étude détaillée du sous-sol à faible profondeur a permis d’établir
des cartes donnant les conditions cadre pour le développement et le dimensionnement des sondes.
Les géostructures énergétiques (pieux, radiers, parois moulées, etc.), sur les mêmes principes de
fonctionnement que les sondes, représentent des solutions éprouvées à l’étranger et en Suisse mais sont
encore peu utilisées à Genève. Sur le canton, le potentiel global représenté par cette technique est
relativement peu élevé car elle est essentiellement limitée aux constructions nécessitant des ouvrages de
fondation ou de soutènement pour les utiliser comme échangeur de chaleur. Or, ces ouvrages ne sont
réalisés que dans des conditions particulières (faible capacité portante des terrains de fondations et/ou
projets particuliers). Il s’agit donc plutôt d’une technique opportuniste, relativement peu coûteuse, puisque
les ouvrages utilisés sont réalisés dans le cadre du projet de génie-civil. Elle peut couvrir en moyenne 30%
des besoins en chaleur d’un bâtiment car la dimension des capteurs dépend de considérations de génie-
civil et non des besoins thermiques. Une carte des secteurs potentiels de développement de cette
technique a été établie. L’importante zone de développement Praille - Acacias - Vernets (PAV) est un
secteur particulièrement intéressant à cet égard.
L’exploitation des nappes phréatiques peu profondes (nappes principales et superficielles) offre
également des perspectives d’avenir, même si elle implique des contraintes hydrogéologiques et juridiques
plus importantes que pour les deux techniques précédentes. Les nappes principales de Montfleury et du
Rhône présentent un potentiel élevé pour des projets de grande taille. Les nappes superficielles ont quant
à elles des potentiels faibles à moyens pour des projets de taille réduite, avec en plus des caractéristiques
hydrogéologiques hétérogènes. La production potentielle totale de chaleur, toutes nappes confondues, a
été estimée entre 40 et 110 GWh/an, soit entre 1 et 2 % des besoins de chaleur du canton. Cette