Cedus - 25/05/2017
Manque et altération du sommeil potentiellement responsables de
troubles métaboliques - 22/09/2015 - Diabetol Metab Syndr
La vie moderne (horaires de travail décalés, voyages professionnels, activités de loisir tardives)
a profondément changé nos habitudes de sommeil. Certaines maladies comme l'insomnie et le
syndrome d'apnée du sommeil sont aussi responsables d'un sommeil altéré chez plus de 30 %
des adultes. Tous ces facteurs contribuent à un manque de sommeil chronique qui peut avoir
une influence sur notre santé. Le but de cette revue était de faire le point sur les associations
entre les problèmes de sommeil les plus répandus (manque de sommeil, altération des rythmes
circadiens, syndrome d'apnée du sommeil) et les altérations métaboliques qui en découlent. Le
manque de sommeil est un facteur de risque du gain de poids et d'accumulation de graisse
abdominale. Des études expérimentales le confirment : des sujets ayant une durée de sommeil
plus courte ont une préférence pour les aliments gras et sucrés et leur consommation calorique
journalière est augmentée d'environ 20%. Un sommeil perturbé est associé à plusieurs
paramètres pré-diabétiques (hyperglycémie, glycémie et insulinémie post-prandiales élevées,
résistance à l'insuline). Il contribue aussi à une plus grande prévalence d'obésité et de diabète
de type 2 et il est un facteur de risque de mortalité et de morbidité cardiovasculaire. Le travail
décalé et les voyages de longues distances conduiraient à la désynchronisation entre le noyau
suprachiasmatique de l'hypothalamus qui règle les rythmes circadiens et le métabolisme dans
les tissus périphériques.
Le syndrome d'apnée du sommeil, qui touche 3-7% de la population générale, perturbe la
tolérance au glucose et la sensibilité à l'insuline. Des méta-analyses d'études prospectives ont
confirmé que cette maladie augmente le risque de développer un diabète de type 2 d'environ
60%. L'hypoxie intermittente due à cette apnée agit sur la production et la sécrétion d'insuline
pancréatique et sur les organes cibles de l'insuline tels que tissu adipeux, foie et muscles
squelettiques.
Des études expérimentales ont montré que la perturbation du sommeil par des stimuli auditifs
ou mécaniques pendant 2 ou 3 nuits diminue la sensibilité à l'insuline, suggérant que de telles
expositions compromettent le maintien de l'homéostasie du glucose à l'origine du diabète de
type 2. L'altération du contrôle métabolique due à la fragmentation du sommeil fait
probablement intervenir des niveaux élevés de cortisol la nuit et le matin ainsi qu’une activation
du système nerveux sympathique.
Cette revue met en évidence les altérations métaboliques dues au manque de sommeil ou à
son altération et les mécanismes physiologiques mis en jeu. Le manque de sommeil
contribuerait au développement de l'obésité et au syndrome métabolique.
The impact of sleep disorders on glucose metabolism: endocrine and molecular mechanisms.
Briançon-Marjollet A, Weiszenstein M, Henri M, Thomas A, Godin-Ribuot D, Polak
J. Diabetol Metab Syndr. 2015 Mar;7:25.
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