Précautions pour ne pas gâcher ses vacances 14.06.2012

ZOOM
SUR...
L’EXPERT DU JOUR
Le Pr Nicolas
Troillet
directeur de l’ICHV et médecin-chef
du Service des maladies infectieuses
de l’Hôpital du Valais.
LE MAG SANTÉ
20 JEUDI 14 JUIN 2012 LE NOUVELLISTE
Addiction
Valais
Promotion
Santé
Valais
DFIS
Service cantonal
de la santé
publique
PARTENARIAT
SANTÉ Des précautions s’imposent pour ne pas gâcher ses vacances
Des maladies en embuscade
ANTOINE GESSLER
Les vacances riment avec in-
souciance. Après dix ou onze
mois passés dans la rigueur et
pour beaucoup le stress, les
mois d’été correspondent
à des périodes de relâ-
chement bienvenu.
Avec les facilités de dé-
placement qui carac-
térisent une société
de communication,
le dépaysement de-
vient une compo-
sante essentielle
d’un repos bien
compris. Si d’aucuns
privilégient toujours
les promenades en
montagne et les joies
du bord de mer, l’aven-
ture à quelques heures
d’avion tente de plus en plus.
Mais que ce soit ici ou ailleurs,
des précautions s’imposent
pour que le rêve ne tourne pas
au cauchemar…
«Les vacances sont une période
à risque accru d’accidents, no-
tamment lors de baignade ou de
trajets en voiture plus longs qu’à
l’accoutumée. Il convient donc de
rester prudent…» recommande
le professeur Nicolas Troillet,
directeur de l’ICHV et méde-
cin-chef du Service des mala-
dies infectieuses de l’Hôpital du
Valais.
«Les maladies infectieuses cons-
tituent aussi un danger bien con-
nu, en particulier dans les pays
qui nont pas la même écologie
microbienne que la Suisse.»
Quelle est la plus fréquente
des maladies infectieuses pour
les voyageurs?
C’est la diarrhée du voyageur,
la «tourista», le plus souvent
provoquée par des bactéries re-
lativement banales qui produi-
sent des toxines. Les contacts
avec ces bactéries peuvent être
réduits en évitant les fruits que
l’on ne peut pas peler, les crudi-
tés en dehors d’endroits fiables
et la nourriture préparée sur la
rue. Le voyageur prudent favo-
risera les boissons en bouteilles
capsulées, sans glaçons, même
avec de l’alcool. Car l’alcool ne
stériliserait pas un glaçon fabri-
qué à partie d’eau contaminée.
Si l’on contracte malgré tout
une «tourista», un médica-
ment bloquant le transit intes-
tinal peut être utilisé lors de
diarrhées légères sans fièvre.
Mais il faut avoir recours aux
antibiotiques lors de situations
plus sévères.
Quelles sont les autres mala-
dies qui menacent?
Il y a celles que lon peut pré-
venir par vaccin, y compris les
maladies pour lesquelles une
vaccination est recommandée
indépendamment de tout
voyage. D’où l’importance de
sassurer assez tôt d’être à jour
auprès de son médecin, au
mieux quatre à six semaines
avant le départ.
Selon la destination, celui-ci
considérera l’indication à des
vaccins contre d’autres mala-
dies comme la fièvre jaune,
transmise par des moustiques
en Afrique tropicale et dans
une partie de l’Amérique latine.
Une vaccination contre la rage,
encore répandue dans de nom-
breux pays, peut être indiquée
en cas de risques de morsures
par des animaux infectés, no-
tamment lors de «treks» ou de
voyages à vélo. La fièvre ty-
phoïde et l’hépatite A, deux ma-
ladies fréquentes dans les pays
chauds et acquises par l’eau ou
les aliments, peuvent égale-
ment être prévenues par des
vaccins.
Et les maladies pour lesquelles
aucun vaccin n’est disponible?
Deux maladies principales
appartiennent à cette catégo-
rie: la malaria, aussi appelée
paludisme, et la dengue.
Toutes deux sont transmises
par des piqûres de moustiques
et sont largement répandues
en Afrique, en Asie, en
Amérique latine et en Océanie.
Il nexiste actuellement ni vac-
cin, ni traitement contre la
dengue. Elle prend toutefois
heureusement le plus souvent
une forme bénigne qui guérit
spontanément et ressemble à
une forte grippe accompagnée
d’une éruption cutanée. Sa pré-
vention passe par la protection
contre les piqûres de mousti-
ques, essentiellement à laide
de moustiquaires et de l’appli-
cation sur la peau et les vête-
ments de produits à lefficacité
reconnue.
Quant à la malaria?
La protection contre les piqû-
res reste de mise pour la mala-
ria qui peut être très grave,
voire mortelle, pour le voya-
geur. Toutefois, si aucun vaccin
nest disponible, des médica-
ments efficaces existent. Pour
les zones à haut risque, telle
l’Afrique subsaharienne, ils
sont proposés à titre préventif
et doivent être pris pour couvrir
toute la durée du séjour et au-
delà. Il est en effet essentiel de
continuer après le retour, jus-
qu’à la fin de la période d’incu-
bation. Ce qui peut prendre
une à quatre semaines, selon le
médicament utilisé. Dans les
zones à moindres risques, telles
que l’Asie, seul un traitement
de secours est préconisé, à
nutiliser quen cas de fièvre et si
l’on ne peut pas consulter le
jour même.
Il y a également des comporte-
ments à risques…
En effet, certaines activités
sportives sans entraînement ou
matériel adéquat présentent
des risques d’accident. De plus,
les vacances étant propices aux
rencontres, il ne faut pas ou-
blier les infections sexuelle-
ment transmissibles telles que
le sida, la syphilis, la gonor-
rhée ou la chlamydiose.
Elles peuvent être préve-
nues par l’utilisation de
préservatifs.
Et les parasites?
L’agent de la malaria est un pa-
rasite, mais on peut aussi citer
les amibes qui sattrapent par
l’eau ou l’alimentation et qui
peuvent provoquer des attein-
tes intestinales et des abcès du
foie. Elles se traitent par des an-
tibiotiques.
Les autres maladies dues à des
parasites sont plus rares. La
larve cutanée migrante, pré-
sente dans les selles des chiens,
peut contaminer le sable d’une
plage et pénétrer sous la peau
où elle se déplace en laissant un
sillon rouge. Cela se traite faci-
lement et nest pas dangereux,
mais plutôt impressionnant.
Attention au soleil aussi…
Il faut éviter de sexposer aux
heures de rayonnement in-
tense pour prévenir l’insola-
tion, le coup de soleil, et, à plus
long terme, le cancer de la
peau. Bien s’hydrater et utiliser
des crèmes à haut indice de
protection est indispensable,
surtout pour les plus petits…
La prévention reste donc
importante?
Afin d’apprécier au mieux ses
vacances et d’en garder un bon
souvenir, la prudence reste en
effet de mise, de même que lan-
ticipation, notamment pour ce
qui concerne les vaccinations.
Le voyageur peut consulter le
site www.safetravel.ch qui lui
fournira de nombreux rensei-
gnements utiles.
Un complément d’information? Des
questions sur la santé? Un contact
direct?
www.vs.ch/sante
www.promotionsantevalais.ch
www.addiction-valais.ch
INFOS+
LE CANCER DE LA PEAU CONTINUE DE PROGRESSER
Un dépistage suffisamment précoce est essentiel pour faire
baisser le taux de décès
C’est la septième année qua lieu en
Suisse une campagne nationale con-
tre le cancer de la peau, dont lobjec-
tif est le dépistage précoce du cancer
de la peau. Le cancer de la peau ap-
paraît fréquemment et continue de
progresser. Une personne sur trois
développe un cancer de la peau au
cours de sa vie. Le plus souvent, il
sagit d’un carcinome, également
appelé basaliome ou spinaliome.
Comme il ne forme pas de foyers se-
condaires, ce que l’on appelle des
métastases, la possibilité d’en guérir
est relativement bonne. En revan-
che, le mélanome, cancer de la peau
malin, est dangereux. Il fait partie
des formes de cancer les plus agres-
sives car il forme souvent des métas-
tases. Les patients ont de bonnes
chances de guérison à la seule condi-
tion que le mélanome soit découvert
et enlevé à un stade très précoce. La
Suisse est considérée comme un
«pays à haut risque». L’une des rai-
sons réside dans la modification des
comportements de loisirs de la po-
pulation. Les activités en plein air
sont souvent associées à une forte
exposition aux UV. Les coups de so-
leil récurrents en font également
partie. Les experts sont d’accord:
pour faire baisser le taux de décès
liés au mélanome en Suisse, le dépis-
tage suffisamment précoce du can-
cer de la peau est essentiel. ATS
PROTHÈSES
Mieux sadapter
àlamarche
Les femmes en talons aiguilles et
les autruches font, sans le savoir,
avancer la recherche. Elles permet-
tront peut-être de concevoir des pro-
thèses mieux adaptées à la marche.
Des chercheurs anglais ont étudié la
mécanique de la marche chez les bi-
pèdes. Ils en ont conclu qu’un pied
humain nu, chaussé de talons hauts
ou une patte d’autruche exercent la
même force sur le sol, bien qu’ils
soient articulés différemment. ATS
«En
vacances, la
prudence reste
de mise
PR NICOLAS TROILLET
En vacances,
à votre arrivée,
gare au comité d’accueil.
CLAIVA + SHUTTER
ar
1 / 1 100%

Précautions pour ne pas gâcher ses vacances 14.06.2012

La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !