Un chapeau
de paille d’Italie
thèmes et figures
Théâtre de la Tempête
Cartoucherie, rte du Champ-de-Manœuvre, 75012 Paris
réservation 01 43 28 36 36 • info et billetterie en ligne www.la-tempete.fr
Production : Centre dramatique régional de Tours ; coproduction : Théâtre de Sartrouville et
des Yvelines – CDN. Avec le soutien de : la Drac Centre, la Région Centre, le conseil général
d’Indre-et-Loire (Jeune Théâtre en Région Centre), DIESE# Rhône-Alpes et la participation
artistique du Jeune Théâtre national. En coréalisation avec le Théâtre de la Tempête.
avec
Frédéric Cherboeuf Fadinard
Jean-Luc Guitton Nonancourt
Cécile Bouillot La Baronne
Stéphane Comby Tardiveau
Xavier Guittet Beauperthuis
Denis Léger-Milhau Achille
Léon Napias Emile
Marc Siemiatycki Vézinet
Et les comédiens du Jeune éâtre en Région Centre
Clément Bertani Bobin
Camille Blouet Clara
Juliette Chaigneau Anaïs
Laure Coignard Virginie
Julie Roux Hélène
Mikael Teyssié Félix
Charlotte Barbier Femme de chambre
Alain Bruel Musicien
dramaturgie Bernard Pico
scénographie Nathalie Holt
costumes Marc Anselmi
lumière, Michel euil
assistante mise en scène Albane Aubry
maquillages et coiures Eva Gorszczyk
régie Générale Laurent Choquet
Construction du décor réalisée par l’équipe technique du CDR de Tours
sous la direction de Pierre-Alexandre Siméon.
du 14 novembre
au 16 décembre 2012
du mardi au samedi 20 h, dimanche 16 h
Tarifs
plein tarif 18 €, tarifs réduits 15 € et 12
mercredi tarif unique 12
Rencontre-débat
avec l’équipe de création,mardi
20 décembre après la représentation
Théâtre de la Tempête
Cartoucherie,
Route du Champ-de-Manœuvre,
75012 Paris
– réservation : 01 43 28 36 36
– billetterie en ligne :
www.la-tempete.fr
collectivités :
Amandine Lesage 01 43 28 36 36
Attachée de presse
Sabine Arman
01 44 52 80 80 /06 15 15 22 24
Administration et diusion
Giovanna Pace
06 12 56 61 40
cdr.tours@wanadoo.fr
Relations avec le public
Claire Dupont
06 66 66 68 82
claire.dupont@productionstheatrales.com
Un chapeau
de paille d’Italie
de Eugène Labiche
mise en scène Gilles Bouillon
de Eugène Labiche
mise en scène
Gilles Bouillon
le jeune théâtre national
1852
On parle de trouvaille de génie : « Ce jour-là, Monsieur Labiche
a fait mieux qu’écrire une pièce, il a créé un genre, et dans notre
vaudeville contemporain, on n’a rien imaginé de mieux, d’une fan-
taisie plus folle ni plus large, ni d’un rire plus sain, ni plus franc »,
commentait Zola. Sur le point dépouser la lle de Nonancourt,
pépiniériste de son état, Fadinard, jeune rentier parisien, rentre
chez lui hilare : son cheval vient de dévorer au bois de Boulogne
un chapeau de paille d’Italie qu’une inconnue avait accroché à un
arbre… Mais un ocier, soupirant de la dame, vient exiger qu’on le
remplace S’ensuit une poursuite endiablée d’hommes entraînés
par un courant irrésistible. Selon Labiche, « une pièce est une bête
à mille pattes qui doit toujours être en route » ; et c’est un cortège de
fantoches qui, apparaissant, disparaissant, reparaissant, serpentent
à la poursuite du fatal chapeau. Par sa dimension chorégraphique,
ses chansons, ses chœurs – pas moins de quinze comédiens sur
scène – la pièce est un véritable musical-théâtral. Labiche, cinglant
observateur du siècle, touche au fantastique et à l’absurde ; jamais
on n’avait donné cette rapidité à l’intrigue, ce rythme à l’écriture
théâtrale, cette vitesse au rire.
Gilles Bouillon
• directeur du Centre Dramatique Régional de Tours. Inaugure en 2004 le
Nouvel Olympia avec Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare. Suivront :
Leonce et Lena de Büchner, Des Crocodiles dans tes rêves et Kachtanka d’après
Tchekhov, Hors-Jeu de C. Benhamou, Victor ou les enfants au pouvoir de R.
Vitrac, Othello de Shakespeare, Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux,
Atteintes à sa vie de M. Crimp, Peines d’amour perdues de Shakespeare,
Cyrano de Bergerac de Rostand, Kids de F. Melquiot. Dans le cadre du «
Voyage des comédiens » (théâtre itinérant), il met en scène : Tabataba de
B.-M. Koltès, Scène de F. Bon et La Noce chez les petits bourgeois de Brecht.
JTRC : En 2005, grâce au soutien de la Région Centre et de la Drac Centre,
il met en place au sein du CDR de Tours le dispositif Jeune Theâtre en
Region Centre, soit une véritable troupe de création et un véritable atelier
de recherche. 7 comédiens et 1 technicien, tous sortis d’une grande école
de Théâtre, participent aux créations de Gilles Bouillon.
OPÉRAS : Orlando Paladino de J. Haydn, Le Viol de Lucrèce de B. Britten,
Monsieur de Balzac fait son théâtre - musique d’.I Aboulker, Dialogue des
carmélites de F. Poulenc, Don Giovanni de Mozart, Pelléas et Mélisande de
Claude Debussy, La Flûte enchantée de Mozart, Jenufa de Janacek, La Vie
parisienne d’Oenbach, Un bal masqué de Verdi, La Bohême de Puccini, Le
Barbier de Séville de Rossini, Falsta de Verdi, La Bohême de Puccini Carmen
de Bizet, Armida de Haydn, Tosca de Puccini, Simon Boccanegra de Verdi. En
2012 La Bohême de Puccini (Reprise) et Macbeth de Verdi (Création). En mars
2013 Un Bal masqué de Verdi et en Avril 2013 Le Barbier de Séville de Rossini.
Horse eats hat
Horse eats hat, c’est sous ce titre traduit qu’Orson Welles
met en scène Un chapeau de paille d’Italie à Broadway,
l’année même où il tourne Macbeth !
Un cheval mange un chapeau et la noce s’emballe pour
deux heures, à la poursuite du chapeau volage et volant,
comme d’une chimère, avec ses invités navigant sans
boussole et le beau-père qui menace à la cantonade : «
tout est rompu » !
Un chapeau de paille d’Italie tient dans ce raccourci
ébouriant ! Cause minuscule, eets démesurés. J’aime
cette démesure.
Tout le génie de Labiche condensé dans le mouvement
d’une course poursuite erénée, d’une tempête dans un
verre d’eau sucrée.
A toute vitesse
Il faut aller vite.
Mal peut-être mais vite, avec quelques réussites
cependant, s’amusait Claudel !
Une frénésie bondissante emporte les personnages, les
mots et les choses. Une énergie à très haute fréquence,
un tempo qui ne faiblit pas.
Un vertige !
On rit encore, on est déjà ailleurs. Jamais on n’avait su
donner cette rapidité à l’intrigue, ce rythme à lécriture
théâtrale, cette vitesse au rire. Sprint et course de fond.
Un train de cauchemar. Qui exige des acteurs une
virtuosité pour jouer sur deux registres simultanés : la
précision d’une mécanique de machine infernale qui
menace d’exploser à tout instant et la vivacité, la liber
du jeu qui laisse entrevoir les dérapages oniriques d’un
cauchemar gai. Plus proche de l’humour fou des Marx
Brothers encore que de Kafka ! Un théâtre à l’estomac !
Burlesque
J’aime entendre rire une salle de théâtre.
J’ai toujours été sensible à la façon dont le théâtre
s’empare des éclats et des excès de la farce. Entre le
fou-rire et le chaos.
J’aime le burlesque, chez Molière, omas Bernhard, ou
chez Labiche, parce quil conjugue la virtuosité verbale
et l’énergie du geste, le mouvement et l’engagement «
athlétique » des acteurs dans le jeu, le rire irrésistible
et l’audace, la violence même, et l’extravagance qui
conduit, sinon toujours au bord de la folie, du moins
à la révélation soudaine de l’inquiétante étrangeté
des êtres et des choses. Un chapeau de paille d’Italie
fait feu du rêve comme du rire, avec ses coq-à-l’âne,
son usage immodéré du nonsense, ses quiproquos,
ses substitutions en chaîne, son stupéant-image,
son fétichisme des objets, son retour du refoulé et sa
fantasmagorie d’univers virtuels.
Des trouvailles qui anticipent, dirait-on, les trouvailles
surréalistes et celles du théâtre de l’absurde. On pense
à Ionesco, on pense à Vitrac, et ce nest pas par hasard
que le surréaliste Philippe Soupault s’intéressait tant
à Labiche ! Ce nest pas un hasard non plus si René
Clair et Nino Rota ont tiré du génial vaudeville de
Labiche, l’un, un lm burlesque (muet), l’autre un
opéra (chanté). Mouvement pur et élan musical !
Un théâtre musical
Cette noce est une fête !
Conjuguer le plaisir du théâtre et la joie de la musique.
Comme dans Cyrano de Bergerac, je retrouve avec
bonheur la dimension chorale - pas moins de quinze
comédiens sur la scène !
Avec ses chansons, ses chœurs, sa chorégraphie, cest
un véritable musical théâtral. Les musiciens seront sur
scène et joueront en direct, les comédiens chanteront,
le compositeur Alain Bruel, avec qui je travaille depuis
de nombreuses années, signera une musique originale
qui donnera « la clef de cette parade sauvage ».
L’aventure du mouvement
Sur le plan de la scénographie (comme sur celui des
costumes), loin d’une trop minutieuse reconstitution
dépoque, je préfère toujours donner de lespace au
jeu, traiter la théâtralité du fragment. La scénographe
Nathalie Holt, par son art de l’ellipse, la dimension
poétique de ses agencements, collages, couleurs,
matières, donnera aux cinq décors des cinq actes
toute la uidité que nécessite l’aventure de cette
dramaturgie du mouvement, étonnamment explosive,
aux harmoniques contemporaines. « Chaque époque
rêve la suivante » ; Labiche nous fait rêver la nôtre.
Gilles Bouillon
Eugène Labiche
et le vaudeville
Le vaudeville sous la Monarchie de Juillet
et la Deuxième République
Dans l’œuvre d’Eugène Labiche, le vaudeville occupe,
on le sait, une place considérable. Ce genre dramatique
né à l’extrême n du XVIIe siècle et au début du
XVIIIe, grâce notamment à Dufresny et à Lesage, se
caractérisait par la présence, au sein de la pièce, de
vaudevilles, c’est-à-dire de couplets chantés par les
personnages, sur des airs connus. On employait alors,
et on employa longtemps, les expressions comédie à
vaudeville ou comédie mêlée de couplets. Les parties
chantées alternaient avec les parties simplement dites,
comme dans l’opéra-comique, à cette diérence près
que dans ce dernier les airs étaient originaux. Plus
tard, par métonymie, on appela vaudevilles les pièces
gaies mêlant parole et chant. Puis quand les couplets
eurent disparu – entre 1860 et 1870 – on conserva
le même nom pour désigner toute pièce reposant
essentiellement sur le comique de situation.
En 1850, les vaudevilles comportaient beaucoup
moins de couplets qu’au siècle précédent, mais le genre
était encore très en faveur. Le critique Jules Janin ne
dénombrait alors pas moins de 168 vaudevillistes.
Le plus célèbre d’entre eux était Eugène Scribe qui
régnait sur la scène française depuis une trentaine
d’années, très exactement depuis L’Ours et le Pacha
créé en 1820. Il avait profondément transformé le
genre : composé jusque-là de couplets reliés par une
trame légère, le vaudeville se dotait grâce à lui d’une
intrigue solidement charpentée, ménageant nombre de
situations comiques. Tel qu’il était devenu, ce type de
pièce avait néanmoins des ennemis acharnés comme
le poète éophile Gautier. Et bien des lettrés le
méprisaient, lui préférant les comédies de caractère ou
de mœurs au langage plus littéraire, par exemple celles
d’Emile Augier, l’auteur de L’Aventurière (1848). D’
la conscience des vaudevillistes d’appartenir à une
sorte de race inférieure.
Cela ne les empêchait nullement dêtre accablés de
travail et de se voir harcelés par les directeurs des salles
spécialisées dans le vaudeville, comme le Palais-Royal,
qui leur réclamaient sans cesse de nouvelles œuvres :
en eet le public de théâtre étant moins nombreux que
de nos jours, la durée dexploitation des pièces était
plus brève. Si bien que pour satisfaire à la demande,
ils étaient contraints de travailler à deux ou à trois –
comme ils le faisaient déjà au siècle précédent. Au
surplus, la libre émulsion de talents complémentaires,
l’atmosphère de gaieté spirituelle qu’elle ne manquait
pas de susciter, favorisaient la création comique. C’est
ce qu’avait compris Scribe qui bénécia au total d’une
quarantaine de collaborateurs comme Mélesville ou
Legouvé. Lorsqu’il se présenta à l’Académie, « ce nest
pas un fauteuil, cest plusieurs banquettes qu’il lui
faudrait » s’exclama l’un de ses ennemis. Naturellement,
à côté des vaudevillistes qui changeaient souvent
de collaborateurs, on en trouvait qui restaient le
plus souvent dèles au même : il se créait ainsi de
véritables couples comme celui que formaient Duvert
et Lauzanne, sous la Monarchie de Juillet.
Les théâtres auxquels s’adressaient les vaudevillistes
disposaient de troupes permanentes. Un comédien
restait au Gymnase ou au Palais-Royal pour dix,
quinze ou vingt ans. Chaque établissement possédait
ses artistes spécialisés qu’il gardait. Il en résultait une
grande homogénéité de jeu qui contribuait aux succès
obtenus. Elle était d’une importance capitale quand il
s’agissait d’un vaudeville, dont le rythme ne pouvait
être assuré sans la communion parfaite de tous les
éléments de la troupe.
Labiche en 1851
L’auteur avait débuté à l’âge de 23 ans, en 1838, avec
M. de Coyllin ou L’Homme inniment poli. C’était un
vaudeville en un acte écrit à la diable avec deux de
ses camarades, Lefranc et Marc-Michel, qui devaient
gurer plus tard parmi ses collaborateurs habituels.
Ces jeunes gens ne prétendaient absolument pas
révolutionner l’art dramatique, ou gurer plus tard
dans les manuels de littérature. Il ne s’agissait pour eux
que de s’amuser et de puiser à leur gré dans le vivier
de jolies lles que constituait le milieu théâtral. S’ils
avaient choisi le vaudeville, cest parce que avec le
Eugène Labiche né le 6 mai 1815 à Paris
où il est mort le 22 janvier 1888.
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