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vivrière augmente. Ceci signifie que le même revenu total, qui était gagné à l’ancien prix, peut
maintenant être obtenu en vendant une plus petite quantité de culture vivrière (dans la figure 3, la
droite d’iso-revenu glisse de AB1 vers AB2). Cependant le fermier, s’il optimise son profit, va
continuer à travailler le long de la courbe des possibilités de production, et donc va se déplacer
vers un plus haut degré de revenu total (représenté par la ligne en pointillés GH). Cette
augmentation de revenu est le premier effet d’une augmentation du prix de la production. Un
deuxième effet est que la production et les ventes de culture vivrière sont substituées à celles de
culture de rente. La combinaison économique optimale des deux cultures se déplace autour de la
frontière, dans le sens des aiguilles d’une montre, de E1 à E2.
Un troisième effet de l’augmentation du prix de la culture vivrière est une possible augmentation
des quantités d’inputs utilisées. En pratique, l’augmentation de prix va encourager le fermier à
utiliser plus de fertilisant et autres inputs pour sa culture vivrière, et par là augmenter la production
et déplacer la courbe des possibilités de production vers l’extérieur, comme c’est montré sur la
figure 3. Le fermier devrait aussi être incité à acquérir plus de terre et autres ressources “fixes”,
étant donné le rendement supérieur qui peut être obtenu. Cependant, de tels changements vont
mettre du temps à survenir, ce qui fait qu’il y a une différence entre la réaction à court terme,
endéans disons un an, et la réaction à long terme, après une période suffisamment longue pour
permettre aux inputs fixes d’être modifiés (voir Askari & Cummings 1976).
Figure 3: Les effets d'une hausse des prix alimentaires
[figure 3 p.35]
Si nous faisons l’hypothèse que le coton est la seule culture alternative, et que son prix est
constant, alors nous pouvons dériver la courbe d’offre du fermier pour la culture vivrière, le
sorgho, de la courbe des possibilités de production (voir figure 4). La courbe d’offre de court
terme représente le coût marginal de production , qui est mesuré par le coût d’opportunité.
Comme nous l’avons vu, le coût d’opportunité, en terme de revenus perdus sur le coton,
augmente par unité de production lorsque celle-ci augmente.
L’élasticité de l’offre (E) est définie comme le changement en pour-cent dans les quantités
offertes, divisé par le pourcentage de changement dans le prix, ou:
E = dQ/dp . p/Q
L’offre est dite inélastique si E< 1, et la courbe d’offre a une pente relativement raide. Elle est
élastique si E > 1, et la courbe d’offre est plus plate. Comme nous l’avons montré, la réaction de
l’offre est plus élastique dans le long terme, car il faut du temps pour ajuster les inputs terre,
travail et capital. Ces arguments s’appliquent de la même manière quand le champs de vision est
élargi d’une ferme individuelle à la production agrégée pour un pays ou une région.
Les résultats disponibles des études empiriques sur la réaction de l’offre suggèrent que, bien que
l’élasticité de l’offre pour un bien unique soit généralement positive, l’offre agrégée de toutes les
productions de la ferme ne varie pas beaucoup en réaction aux prix, du moins dans le court terme
(voir Binswanger, 1990). En d’autres mots, l’offre agrégée est inélastique, ce qui suggère que les