Une corrélation significative a été observée entre l’utilisation de
l’acétaminophène pendant 28 jours ou plus pendant la grossesse et le
comportement de l’enfant évalué par la mère à trois ans pour ce qui suit :
• Réduction des mouvements globaux, premiers pas tardifs, activité
accrue, aptitude réduite à communiquer, troubles de l’attention ou
comportements agressifs.
• Les coefficients de corrélation et bêta variaient entre 0,2 et 0,26,
ce qui équivaut à peu près à une augmentation relative de 50 % à
60 %.
Forces : paires d’enfants de la même famille (éliminant les différences
entre la mère et la famille).
Faiblesses : durée plus courte et évaluation maternelle seulement.
o Les deux études semblent indiquer (résultats incohérents) que l’association
pourrait être plus étroite si l’utilisation est de plus longue durée et a lieu pendant
les derniers mois de la grossesse1,2.
o Une étude de cohorte plus ancienne auprès de 355 enfants n’a constaté aucune
association entre l’utilisation maternelle de l’acétaminophène pendant les cinq
premiers mois de la grossesse et le test d’attention à l’âge de quatre ans3.
Contexte
• Les études de cohorte montrent des associations (choses qui arrivent en même
temps), mais non pas un lien de causalité. Elles sont sujettes à un risque de
« confusion ».
o Les femmes qui utilisent l’acétaminophène pourraient être différentes : elles
pourraient avoir plus de douleurs ou de céphalées, ce qui pourrait contribuer à la
TDAH.
• Compte tenu d’une prévalence mondiale du TDAH4 de 5,3 % et d’une possible
augmentation relative de 13 % à 37 % 1, l’augmentation absolue pourrait varier
entre 0,7 % et 2 %, si elle est réelle.
• L’acétaminophène est utilisée par 55 % à 65 % des femmes enceintes1,5,6.
• L’acétaminophène est généralement considéré comme étant sécuritaire pendant la
grossesse7 (non tératogénique) et est recommandé en première ligne pour le
traitement de la douleur pour des raisons de sécurité8,9.
o Les énoncés ci-dessus précèdent cette récente recherche.
Auteurs
G. Michael Allan, M.D., CCMF, et Jill A. Blaser, M. Sc., M.D., CCMF
Divulgation
Les auteurs n’ont aucun conflit d’intérêts à divulguer.
Références
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3. Streissguth AP, Treder RP, Barr HM, et al., Teratology, 1987, 35(2) : 211-219.
4. Polanczyk G, de Lima MS, Horta BL, et al., Am J Psychiatry, 2007, 164(6) : 942-948.
5. Thorpe PG, Gilboa SM, Hernandez-Diaz S, et al., Pharmacoepidemiol Drug Saf, 2013,
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6. Werler MM, Mitchell AA, Hernandez-Diaz S, et al., Am J Obstet Gynecol, 2005,
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7. Scialli AR, Ang R, Breitmeyer J, et al., Reprod Toxicol, 2010, 30 : 495-507.