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Remarques :
•Pour justifier que l’application définie sur Ωpar supt∈R|Fn(t)−F(t)|est bien une variable
aléatoire (ce qui justifie par la même occasion la suite d’équivalences en loi de la preuve du
théorème de Glivenko-Cantelli), on a besoin du lemme suivant :
Lemme 2
La fonction de répartition empirique Fnbâtie sur les variables aléatoires X1, ..., Xnde fonction
de répartition Fvérifie :
∀ω∈Ω,sup
x∈R|Fn(x)(ω)−F(x)|= sup
x∈Q|Fn(ω)(x)−F(x)|
En conséquence, kFn−Fk∞est une variable aléatoire réelle.
Démonstration : Fixons ωquelconque dans Ωet notons pour alléger
τ:= kFn(.)(ω)−Fk∞= sup
x∈R|Fn(x)(ω)−F(x)|
Comme Fn(x)(ω)et F(x)sont toujours deux réels de [0,1], ce suprémum τest fini. Alors, pour
tout ε > 0, il existe un xεtel que
τ−ε < |Fn(xε)(ω)−F(xε)| ≤ τ
Les fonctions de répartitions Fn(.)(ω)et Fétant continues à droite au point xε, la valeur absolue
de leur différence l’est aussi. Il existe donc un δ > 0tel que
∀t∈]xε, xε+δ[,|Fn(t)(ω)−F(t)|>|Fn(xε)(ω)−F(xε)| − ε
Par ailleurs, Qétant dense dans R, il y a au moins un rationnel tdans l’intervalle ]xε, xε+δ[. Ce
rationnel vérifiant l’inégalité ci-dessus, on en déduit
sup
r∈Q|Fn(r)(ω)−F(r)|> τ −2ε
Le premier membre ne dépendant pas de εet ε > 0étant arbitraire, on en déduit
sup
r∈Q|Fn(r)(ω)−F(r)| ≥ τ:= sup
r∈R|Fn(r)(ω)−F(r)|
Puisque ωétait quelconque, ceci vaut pour tout ω∈Ω. L’inégalité dans l’autre sens est évidente,
donc l’égalité du lemme est démontrée pour tout ω∈Ω.
•Il existe bien sur un premier théorème de Dini dont l’énoncé est le suivant :
Théorème 3 (Premier théorème de Dini)
Soient a, b ∈Ravec a<b, et (fn)n∈Nune suite croissante de fonctions continues de [a, b]dans
R, qui converge simplement vers une fonction continue f. Alors, (fn)n∈Nconverge uniformément
vers fsur [a, b].
Prendre garde au fait que dans ce théorème, on a besoin de la continuité des fn, contrai-
rement au deuxième théorème de Dini. Dans Gourdon, les fonctions fnsont supposées
continues dans les deux théorèmes de Dini, mais comme on le voit ici, cette hypothèse
n’est pas nécessaire pour le deuxième. La démonstration du théorème de Glivenko-Cantelli
nécessite d’ailleurs cet énoncé plus précis, puisqu’a priori, il n’y a aucune raison pour que
les fonctions Fnsoient continues.