Des profils opérationnels et expérimentés très demandés
« Qu’il s’agisse de chefs de projets, d’experts techniques ou de commerciaux au fait de tous les
aspects stratégiques et opérationnels, leur recrutement, comme leur fidélisation, est une tâche
difficile » poursuit Frédéric Buron.
Mais comment l’expliquer ? Plusieurs raisons peuvent être avancées. Tout d’abord, il s’agit de «
nouveaux » métiers sur lesquels il est encore peu courant d’avoir une longue expérience.
«Aujourd’hui, les professionnels qui travaillent dans l’univers de l’internet ont exercé préalablement un
autre métier hors du web(2). Ils ont découvert ce secteur en mouvement perpétuel et ont pris goût aux
challenges permanents qui le caractérise » ajoute Frédéric Buron.
Pour des profils « junior », même si de plus en plus de formations existent, l’e-CRM et l’email
marketing sont encore sous-représentés - comparativement à d’autres leviers webmarketing (display,
liens sponsorisés, etc.) - et sous-estimés quant à leurs potentiels en termes de fidélisation, de
conquête, d’acquisition et de ROI.
De plus, un certain nombre de jeunes semble avoir une vision biaisée des métiers liés au secteur du
numérique. Contrairement à une idée trop répandue, le digital ne se résume pas à la technique.
« Aujourd’hui, tout ce qui touche à la communication, au marketing et au branding a trait au digital. A
titre d’exemple, un responsable email marketing sera amené à travailler sur de la stratégie e-CRM / e-
PRM et sur de la conception-rédaction tout autant que sur de l’analyse statistiques » précise Frédéric
Buron.
Des programmes de formations en cours de structuration
Les formations au webmarketing, au e-CRM et à l’email marketing disponibles en France ne suffisent
pas encore à couvrir les besoins des entreprises et des prestataires spécialisés. «Les étudiants ne
sont pas assez sensibilisés aux débouchés de ce secteur. Ils ne connaissent pas toujours les
nouveaux métiers liés à la gestion de la relation client online. Le métier d’ESP ne consiste pas
seulement à router des emails mais trouve sa vraie valeur dans l’accompagnement des annonceurs »
commente Frédéric Buron.
Heureusement, depuis deux ans, beaucoup d’écoles ont pris conscience de ces réalités. Des
établissements spécialisés ont vu le jour (l’EEMI, SupdeWeb ou SupInternet) et le nombre de
formations digitales est en forte progression.
Le temps presse ! Selon la Commission Européenne, d'ici à 2015, il devrait y avoir 900 000 emplois «
vacants » à pourvoir dans le secteur du numérique en Europe. Elle a d’ailleurs appelé les entreprises
du secteur à rejoindre la « grande coalition » en faveur de l'emploi dans le numérique.
(1) Source : Observatoire de l’e-pub du SRI (Syndicat des Régies Internet) réalisé par Capgemini
Consulting en partenariat avec l’UDECAM (Union des Entreprises de Conseil et d’Achat Medias) en
2012
(2) Source : résultats de l’enquête 2012 sur les métiers du Web et de l’internet réalisée dans le cadre
du projet européen Interreg IV A France-Wallonie-Flandre COMPETIC, observatoire des profils et
compétences des métiers émergents du Web et de l’Internet.
http://comarketing-news.fr/articles/item/309-e-marketing-les-entreprises-en-manque-de-bons-profils