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répercussions de cette réglementation sur la baisse de l’obésité chez l’enfant ne sont pas
forcément probantes si l’on se tourne vers les quatre pays (la Suède, la Norvège, la
Danemark et la communauté flamande de Belgique) qui ont pris des mesures drastiques
en interdisant la publicité télévisée dans les émissions jeunesse. Parmi ces pays, seule la
Suède a réussi à endiguer la montée de l’obésité infantile. De même, au Royaume-Uni,
l’interdiction depuis 2006 des publicités télévisées concernant les aliments les moins
diététiques dans les programmes télévisés destinés aux enfants de moins de 16 ans n’a
pas été accompagnée d’une réduction du surpoids dans cette tranche d’âge.
Dans cette mouvance, certains groupes internationaux comme Coca-Cola ou Kraft
Food ont annoncé qu’ils ne communiqueraient plus auprès des enfants de moins de
douze ans par le biais de la télévision. L’impact éthique de ces choix stratégiques doit
cependant être nuancé dans la mesure où les jeunes téléspectateurs ne regardent pas
uniquement les programmes qui les concernent.
Interdire la publicité télévisée se heurte par ailleurs aux groupes de pression des
industriels agro-alimentaires qui avancent des arguments économiques. En effet, la
publicité télévisée est un secteur porteur qui génère de la croissance et par conséquent,
l’interdiction de la publicité alimentaire priverait les chaînes jeunesse d’un financement
propre. Les recettes provenant des annonceurs sont, en effet, réinvesties à 95 % dans les
programmes destinés aux jeunes.
Ainsi, la France est la troisième industrie mondiale de l’animation. Sans ces
investissements générés par la publicité, les émissions jeunesse ne pourraient pas
survivre ou du moins il faudrait songer à des systèmes d’abonnement auxquels une
grande majorité d’enfants n’auraient pas accès.
1.2. Les mesures prises par la France
La France a tranché envers une position intermédiaire visant à prendre en compte les
considérations des différentes parties prenantes. Une réglementation stricte garantissant
une protection de l’enfant et permettant aux annonceurs de promouvoir leurs marques
alimentaires a ainsi été mise en place, suivant les recommandations du premier
Programme National Nutrition Santé mis en place dès 2001. D’ici le mois d’avril 2008,
on s’orienterait cependant vers un encadrement très strict voire une interdiction des
publicités télévisées dans les programmes jeunesse.
Pour le moment, une directive européenne de février 2007, contraint les annonceurs
à l’ajout de messages sanitaires dans les publicités alimentaires télévisées (ou à financer
des programmes de lutte contre l’obésité). L’objectif de l’insertion de messages
sanitaires dans les publicités est de sensibiliser le grand public et notamment les enfants
aux risques d’une mauvaise alimentation sur la santé. Cette mesure concerne la
télévision, Internet, la radio, l’affichage, la presse écrite, les téléphones mobiles et les
prospectus publicitaires ou promotionnels (source : décret n° 2007-263 du 27 février
2007). En outre, l’Arrêté du 27 février 2007 fixe les conditions relatives aux