Regards sur l`économie italienne

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Regards sur l'économie italienne février 2017- @ DGTRESOR
Regards sur
l’économie italienne
Publication mensuelle d’information sur l’économie italienne
FEVRIER 2017
© DGTRESOR
CONJONCTURE
TABLEAU DE BORD
Indicateur
Date
Valeur Tendance
valeur
Indicateur
Inflation IPCH
Croissance PIB
(g.a.)
3e
trim.
2016
+1,0%
Consommation
des ménages
(g.a.)
3e
trim.
2016
+1,1%
Formation
brute de capital
fixe (g.a.)
3e
trim.
2016
Importations
biens et
services (g.a.)
Exportations
biens et
services (g.a.)
Date
Valeur Tendance
valeur
janv.
2017
+0,7%
Inflation sousjacente IPCH p
(g.a.)
janv.
2017
+0,3%
+2,3%
Production
industrielle
(g.a.)
nov.
2016
+3,2%
3e
trim.
2016
+2,2%
Taux de
chômage
déc.
2016
12,0%
3e
trim.
2016
+2,5%
Taux de
chômage des
jeunes
dé.
2016
40,1%
p
(g.a.)
Source : Elaboration SER de Rome sur données ISTAT
L’Italie en déflation en 2016 pour la première fois depuis 1959
L’indice des prix à la consommation italien harmonisé (IPCH) a reculé de 0,1% en 2016, après +0,1%
en 2015. Selon l’Institut national de la statistique italien (ISTAT), l’Italie n’avait pas connu d’inflation
négative - ou déflation - depuis 1959. L’inflation sous-jacente (excluant notamment les produits à forte
volatilité tels que les produits pétroliers) s’établit à +0,5% pour 2016, en baisse de 0,2 point par rapport
à 2015.
A noter que l’ISTAT a révisé pour 2017 la composition du panier servant à mesurer l’inflation, avec
l’introduction de douze nouveaux biens et services. Le panier ISTAT compte désormais 1481 produits
et services (1476 en 2016) regroupés en 405 agrégats (1498 produits et services pour la mesure de
l’indice de prix à la consommation harmonisé). Par ailleurs, le champ d’enquête est élargi à 81
communes supplémentaires et, pour le suivi des prix à la consommation de carburants, à l’ensemble du
territoire.
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FINANCES ET GESTION PUBLIQUES
Un effort budgétaire de 3,4 Md€ en 2017 est demandé à l’Italie par la Commission européenne
pour éviter une procédure de déficit excessif
Le 17 janvier 2017, la Commission européenne a écrit au ministre de l’économie et des finances, Pier
Carlo Padoan, pour l’inviter à prendre des mesures budgétaires additionnelles à hauteur d’au moins 0,2
point de PIB en 2017 (soit une réduction de 3,4 Md€ du déficit 2017, prévu actuellement à 37,3 Md€
dans la loi de finances), afin d’éviter l’ouverture d’une procédure pour déficit excessif. L’effort
demandé reste cependant modéré par rapport à l’ampleur de la déviation de trajectoire structurelle du
déficit attendue en 2017 (écart de 0,8 pt par rapport à la trajectoire requise), ce qui a été souligné par le
président de l’Eurogroupe.
Le 1er février, les autorités italiennes ont rendu publique leur réponse à la Commission, par laquelle
elles s’engagent à réaliser l’effort structurel demandé. Les mesures envisagées, qui seront détaillées en
avril à l’occasion de la production du Document économique et financier (DEF), comprendront des
réductions de dépenses, y compris fiscales, à hauteur d’un quart de l’effort demandé (notamment à
travers une stratégie plus globale de revue des dépenses ou spending review), et une augmentation des
recettes pour les trois-quarts restants (renforcement des mesures de lutte contre la fraude fiscale, hausse
des droits d’accise). Le gouvernement a écarté l’hypothèse d’une hausse de TVA ou d’une prolongation
de la voluntary disclosure (dispositif de rapatriement volontaire de capitaux en échange d’une amnistie
fiscale).
L’Etat italien va céder ses participations dans Poste Italiane
Le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda, a confirmé lors d’une question
parlementaire du 1er février 2017, que la deuxième tranche de participations de Poste Italiane, soit
29,7% du capital, sera mise sur le marché d’ici à l’été. La privatisation du groupe postal, dirigé par
Francesco Caio, devrait permettre au gouvernement italien d’encaisser environ 2,4 Md€. L’objectif du
gouvernement pour 2017 est de réaliser des cessions d’actifs à hauteur de 0,5% du PIB, soit 8,5 Md€,
afin de réduire la dette publique italienne (133% de PIB fin 2016). Pour mémoire, la cotation en bourse
de la première tranche, soit 35,3% du capital, avait permis au gouvernement de lever 3,1 Md€ en 2015.
Après l’opération, l’Etat contrôlera toujours le groupe via la participation de la Caisse des dépôts et des
prêts qui détient 35% du capital.
Selon la presse italienne, Francesco Caio pourrait être nommé Directeur général de Leonardo
(ex Finmeccanica) à la place de Mauro Moretti, qui vient d’être condamné en première instance à 7 ans
de prison avec sursis dans le cadre du procès de la catastrophe ferroviaire de 2009 (32 morts), alors
qu’il était à la tête de Ferrovie dello Stato.
SECTEUR FINANCIER
La banque UniCredit a lancé le 6 février une opération de recapitalisation d’un montant de
13 Md€
Le groupe UniCredit a lancé lundi 6 février une opération de recapitalisation d’un montant de 13 Md€,
soit les trois quart du montant de la capitalisation boursière de la banque (16,9 Md€). Le marché a
favorablement accueilli le nouveau plan stratégique du groupe prévoyant cette augmentation de capital,
annoncé le 13 décembre. La présentation des résultats de la banque est prévue le 9 février, mais le
groupe a d’ores et déjà annoncé une perte nette de 11,8 Md€ pour 2016, essentiellement due à des
éléments non récurrents (dépréciations de créances douteuses).
Le prix de l’action a été fixé à 8,09 €, ce qui représente une décote de 38% par rapport au cours théorique
de l’action hors droit préférentiel de souscription, le droit d’option s’exerçant sur la base de 13 nouvelles
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actions ordinaires pour 5 actions ordinaires ou d'épargne détenues. Le paiement des coupons des titres
obligataires CET1 se fera le 10 mars, jour de clôture de l'opération.
Un contrat de souscription a été signé avec un consortium de garantie bancaire composé d’une trentaine
de banques.
En ce qui concerne le plan stratégique de la banque et la gestion des prêts non performants (NPL),
UniCredit a confirmé sa volonté de porter son ratio CET1 fully loaded à plus de 12,5% d’ici à 2019. La
banque réitère son objectif de vendre 17,7 Md€ de NPL figurant à son bilan en deux tranches, d’abord
une tranche majoritaire de prêts titrisés au plus tard au second semestre 2017, le reste de l’opération
devant être finalisé d’ici à 2019.
La banque Monte dei Paschi di Siena présentera son nouveau plan industriel fin février
La Banque Monte dei Paschi di Siena a émis mercredi 25 janvier pour 7 Md€ d'obligations garanties
par l'Etat. Cette émission obligataire bénéficie du dispositif de garantie d’Etat sur les émissions
obligataires bancaires instauré par le décret-loi du 23 décembre 2016 relatif à la protection de l’épargne
dans le secteur bancaire, dit salva-risparmio.
La banque, qui a demandé une recapitalisation de précaution publique par le fonds de soutien bancaire
prévu par le décret-loi précité, présentera son nouveau plan industriel en conseil d’administration le 23
février, avant de le soumettre pour approbation à la Commission européenne (DG COMP).
La réforme des Banques de Crédit Coopératif (BCC) se met en œuvre progressivement
La réforme des banques de crédit coopératif, adoptée en février 2016, se précise progressivement. Cette
réforme structurelle mise en œuvre par la Banque d’Italie prévoit le regroupement, d’ici le printemps
2019, des 370 banques de crédit coopératif (BCC) italiennes sous l’égide d’une société mère dotée d’un
capital d’au moins 1 Md€. Deux groupes bancaires se sont portés candidats auprès de la Banque d’Italie
pour devenir la société holding en charge de la coordination et de la direction des BCC adhérentes. Il
s’agit d’ICCREA Bank et de la Cassa centrale di Trento. Ces groupes ont jusque fin avril 2018 pour
présenter leur projet afin qu’il puisse être approuvé définitivement par la Banque d’Italie puis mis en
œuvre. Ils sont actuellement en compétition pour rallier le plus grand nombre de BCC à leur projet.
L’encours global des créances irrécouvrables italiennes reste stable
Les dernières données communiquées par la Banque d’Italie montrent une stabilisation sur l’année 2016
du stock de créances bancaires irrécouvrables (sofferenze) à 200,87 Md€ fin décembre 2016 (200,7
Md€ fin décembre 2015).
SECTEUR ASSURANTIEL
Après les rumeurs fin janvier sur une éventuelle prise de contrôle de l’assureur Generali par la
banque Intesa San Paolo, cette dernière communique de manière tempérée, indiquant réfléchir à
la possibilité d'une combinaison industrielle avec Generali. L’assureur était, le 23 janvier, monté au
capital de la banque à hauteur d’un peu plus de 3% de manière préventive, le droit italien interdisant
les prises de participation croisées. Malgré la communication rassurante d’Intesa sur ses intentions à
l’égard de Generali, l’assureur a décidé de maintenir sa participation dans la banque afin d’empêcher
celle-ci de monter à son capital. Les hypothèses précédemment évoquées d’une offre publique de rachat
d’au moins 60% de Generali par Intesa ont fait place à l’expectative devant la stratégie de
communication prudente de la banque.
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SECTEUR INDUSTRIEL
Confronté à des difficultés économiques persistantes, Alitalia prépare un nouveau plan industriel
La compagnie aérienne italienne, qu’Etihad avait l’objectif d’amener vers la rentabilité en 2017
lorsqu’il l’a acquise à hauteur de 49% en 2014, a accumulé des pertes s’élevant à 408 M€ en 2015. Face
à la concurrence de Ryanair, devenu leader du marché italien en 2014, le nombre de passagers
transportés par Alitalia a diminué de 26,6 millions en 2007 à 22,1 millions en 2015.
Le 22 décembre 2016, Alitalia et ses banques ont conclu un accord de financement à court terme de
122 M€ pour la compagnie, sous réserve que la direction entame dans les 60 jours des négociations en
vue d’une réduction des coûts. Cette ligne de crédit devrait servir à financer le plan industriel qui
envisage le développement du réseau long-courrier, la réduction du personnel, le partenariat avec
d’autres compagnies et le réexamen des accords commerciaux. S’agissant des court et moyen-courriers,
une compagnie low-cost pourrait être créée, ou l’activité pourrait être vendue à une compagnie
existante ; une proposition en ce sens a déjà été formulée par Michael O’Leary, le président de Ryanair.
Le ministre du développement économique, Carlo Calenda, a demandé le 9 janvier à la compagnie la
présentation d’un nouveau plan industriel, préalablement à toute discussion sur des suppressions
d’emplois, que la presse chiffre entre 1 640 et 4 000. Il a également précisé le 15 janvier que le
gouvernement ne participerait pas à une éventuelle recapitalisation d’Alitalia. La situation d’Alitalia
semble provoquer une crise de gouvernance jusque dans sa maison-mère, puisqu’Etihad Airways a
annoncé le départ de son président, James Hogan, au deuxième semestre 2017, ainsi que celui du
directeur financier James Rigney.
La justice sud-coréenne a retenu le constructeur naval italien Fincantieri pour la reprise du
chantier naval STX France de Saint-Nazaire
Le gouvernement italien, qui a exprimé sa position favorable à cette reprise, contrôle indirectement le
constructeur italien, à travers la Cassa Depositi e Prestiti (CDP), dont le ministère de l’économie et des
finances italien détient 80,1%, et la holding Fintecna, propriété à 100% de la CDP et détentrice de
71,6% du groupe industriel. Le gouvernement italien soutient ainsi la stratégie de développement menée
par l’administrateur-délégué de Fincantieri, Giuseppe Bono, qui envisage la création d’un « Airbus des
mers » à travers l’acquisition de chantiers européens.
Avec la prise de contrôle de STX, Fincantieri atteindra une part de marché de 60% dans le domaine des
navires de croisières. Selon le président du Conseil, Paolo Gentiloni, un des principaux enjeux du
dossier est la conciliation des légitimes intérêts français et du besoin de Fincantieri de pouvoir gérer les
chantiers de Saint-Nazaire, ajoutant qu’il était confiant dans le fait qu’une solution puisse être trouvée
à la question. Le Ministre de l’Economie et des Finances, Pier Carlo Padoan, s’est quant à lui montré
très favorable à l’acquisition de STX par Fincantieri.
La signature d’un accord entre Essilor et Luxottica pour créer un géant européen de l’optique a
été annoncée le 15 janvier
Essilor, numéro un mondial de l’optique ophtalmique, a réalisé un CA consolidé de 6,7 Md€ en 2015.
Il est détenu à 25% par son personnel, le solde étant flottant, coté à Paris. Luxottica, leader mondial des
lunettes, a réalisé un CA de 9 Md€ en 2015. Il est détenu à 62 % par Delfin, holding de la famille Del
Vecchio, et à 5 % par Giorgio Armani, le solde étant flottant, coté à la Bourse de Milan.
Réunis, les deux groupes dont les activités sont largement complémentaires, auront un chiffre d’affaires
combiné de plus de 15Md€ et emploieront 140 000 personnes dans 150 pays. L’accord du 15 janvier,
intervenu entre Essilor et Delfin, prévoit que Delfin apporte à Essilor sa participation dans Luxottica en
contrepartie d’actions nouvelles émises par le groupe français ; Essilor lance une OPE sur les 38 %
restants ; le président exécutif de Luxottica et le PDG d’Essilor deviennent respectivement PDG et vicePDG d’Essilor-Luxottica, avec toutefois des pouvoirs identiques ; les droits de vote double attachés à
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certaines actions d’Essilor disparaissent, tandis que les droits de vote de tout actionnaire sont plafonnés
à 31%. La nouvelle holding, de droit français, aura son siège en France.
Ce nouvel ensemble devrait s’avérer créateur de valeur pour les actionnaires, tant par les synergies qu’il
pourrait générer que grâce à l’accès à des technologies nouvelles.
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Revue par Arnaud Guigné
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