Confronté à des difficultés économiques persistantes, Alitalia prépare un nouveau plan industriel
La compagnie aérienne italienne, qu’Etihad avait l’objectif d’amener vers la rentabilité en 2017
lorsqu’il l’a acquise à hauteur de 49% en 2014, a accumulé des pertes s’élevant à 408 M€ en 2015. Face
à la concurrence de Ryanair, devenu leader du marché italien en 2014, le nombre de passagers
transportés par Alitalia a diminué de 26,6 millions en 2007 à 22,1 millions en 2015.
Le 22 décembre 2016, Alitalia et ses banques ont conclu un accord de financement à court terme de
122 M€ pour la compagnie, sous réserve que la direction entame dans les 60 jours des négociations en
vue d’une réduction des coûts. Cette ligne de crédit devrait servir à financer le plan industriel qui
envisage le développement du réseau long-courrier, la réduction du personnel, le partenariat avec
d’autres compagnies et le réexamen des accords commerciaux. S’agissant des court et moyen-courriers,
une compagnie low-cost pourrait être créée, ou l’activité pourrait être vendue à une compagnie
existante ; une proposition en ce sens a déjà été formulée par Michael O’Leary, le président de Ryanair.
Le ministre du développement économique, Carlo Calenda, a demandé le 9 janvier à la compagnie la
présentation d’un nouveau plan industriel, préalablement à toute discussion sur des suppressions
d’emplois, que la presse chiffre entre 1 640 et 4 000. Il a également précisé le 15 janvier que le
gouvernement ne participerait pas à une éventuelle recapitalisation d’Alitalia. La situation d’Alitalia
semble provoquer une crise de gouvernance jusque dans sa maison-mère, puisqu’Etihad Airways a
annoncé le départ de son président, James Hogan, au deuxième semestre 2017, ainsi que celui du
directeur financier James Rigney.
La justice sud-coréenne a retenu le constructeur naval italien Fincantieri pour la reprise du
chantier naval STX France de Saint-Nazaire
Le gouvernement italien, qui a exprimé sa position favorable à cette reprise, contrôle indirectement le
constructeur italien, à travers la Cassa Depositi e Prestiti (CDP), dont le ministère de l’économie et des
finances italien détient 80,1%, et la holding Fintecna, propriété à 100% de la CDP et détentrice de
71,6% du groupe industriel. Le gouvernement italien soutient ainsi la stratégie de développement menée
par l’administrateur-délégué de Fincantieri, Giuseppe Bono, qui envisage la création d’un « Airbus des
mers » à travers l’acquisition de chantiers européens.
Avec la prise de contrôle de STX, Fincantieri atteindra une part de marché de 60% dans le domaine des
navires de croisières. Selon le président du Conseil, Paolo Gentiloni, un des principaux enjeux du
dossier est la conciliation des légitimes intérêts français et du besoin de Fincantieri de pouvoir gérer les
chantiers de Saint-Nazaire, ajoutant qu’il était confiant dans le fait qu’une solution puisse être trouvée
à la question. Le Ministre de l’Economie et des Finances, Pier Carlo Padoan, s’est quant à lui montré
très favorable à l’acquisition de STX par Fincantieri.
La signature d’un accord entre Essilor et Luxottica pour créer un géant européen de l’optique a
été annoncée le 15 janvier
Essilor, numéro un mondial de l’optique ophtalmique, a réalisé un CA consolidé de 6,7 Md€ en 2015.
Il est détenu à 25% par son personnel, le solde étant flottant, coté à Paris. Luxottica, leader mondial des
lunettes, a réalisé un CA de 9 Md€ en 2015. Il est détenu à 62 % par Delfin, holding de la famille Del
Vecchio, et à 5 % par Giorgio Armani, le solde étant flottant, coté à la Bourse de Milan.
Réunis, les deux groupes dont les activités sont largement complémentaires, auront un chiffre d’affaires
combiné de plus de 15Md€ et emploieront 140 000 personnes dans 150 pays. L’accord du 15 janvier,
intervenu entre Essilor et Delfin, prévoit que Delfin apporte à Essilor sa participation dans Luxottica en
contrepartie d’actions nouvelles émises par le groupe français ; Essilor lance une OPE sur les 38 %
restants ; le président exécutif de Luxottica et le PDG d’Essilor deviennent respectivement PDG et vice-
PDG d’Essilor-Luxottica, avec toutefois des pouvoirs identiques ; les droits de vote double attachés à