Regards sur l'économie italienne octobre 2016- @ DGTRESOR
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Regards sur
l’économie italienne
Publication mensuelle d’information sur l’économie italienne
OCTOBRE 2016
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AAACTUALITES
La réforme constitutionnelle sera soumise à référendum le 4 décembre 2016
Le conseil des ministres italien du 26 septembre 2016 a décidé de convoquer pour le 4 décembre 2016 le référendum par
lequel les électeurs seront invités à confirmer la réforme constitutionnelle adoptée par le parlement le 12 avril dernier.
Matteo Renzi a ouvert sa campagne pour le « oui » jeudi 29 septembre à Florence, à l’endroit même où il avait lancé il y a
huit ans sa candidature à la primaire pour la mairie de Florence. Il se lancera ensuite dans un marathon électoral dans toute
l’Italie durant une campagne qui sera longue (70 jours) pour convaincre les électeurs du bien-fondé de cette réforme
constitutionnelle et plus largement de sa politique.
JO 2024 : le conseil municipal de Rome officialise le retrait de la candidature de la ville
Le conseil municipal de la ville de Rome a adopté ce 29 septembre la motion retirant le soutien du Capitole à la candidature
de Rome à l’organisation des jeux olympiques 2024. Etape nécessaire sur le plan formel, l'adoption de cette motion qui
valide l'annonce faite par la maire de ne plus soutenir la candidature de Rome ne s'est pas faite sans remous, l'opposition de
gauche comme de droite ayant présenté des textes alternatifs pour éviter une telle décision.
L'assemblée capitoline retire donc le soutien à la candidature que la précédente assemblée avait apporté en 2015 à la quasi-
unanimité, sous le mandat d'Ignazio Marino.
CONJONCTURE
La croissance italienne a été révisée à la baisse
Les perspectives de croissance de l’économie italienne apparaissent moins favorables que prévu, dans un contexte de
ralentissement de l’économie mondiale et d’incertitudes liées au Brexit, à la menace terroriste et à l’issue du référendum
constitutionnel italien du 4 décembre 2016. Après avoir modestement renoué avec la croissance en 2015 (+0,7% après
+0,1% en 2014, selon les dernières données révisées de l’Istat) puis au premier trimestre 2016 (+0,3%), l’Italie a enregistré
une croissance nulle au 2ème trimestre, principalement du fait du ralentissement de la demande interne ainsi que de la
production et des investissements, et l’acquis de croissance s’établit pour 2016 à +0,6%, selon les données révisées publiées
par l’Istat le 3 octobre. Ceci a conduit le gouvernement italien à revoir à la baisse ses prévisions de croissance à +0,8%
en 2016 et +1,0% en 2017 (au lieu de +1,2% en 2016, +1,4% en 2017). Les prévisions d’inflation sont également revues
à la baisse, avec des taux de 1,0% en 2017, 1,2% en 2018 et 1,4% en 2019 (au lieu de 1,3%, 1,6% et 2,0%) ; pour 2016, le
taux d’inflation a été relevé à 0,5% (au lieu de 0,2%). Les prix à la consommation ont continué à diminuer en août pour le
7ème mois consécutif (-0,1% sur un an), principalement du fait de la poursuite de la baisse des prix des biens énergétiques,
sans perspective de changement significatif de cette dynamique selon l’Istat.
Ces nouvelles projections se rapprochent des dernières prévisions des organismes internationaux pour 2016 et 2017. En
juillet, le FMI avait revu les perspectives de croissance pour l’Italie à la baisse à +0,9% en 2016 et +1,0% en 2017. Celles
de l’OCDE, publiées le 21 septembre, sont plus pessimistes, avec +0,8% pour 2016, ainsi que pour 2017.
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Le déficit public s’est établi à 2,3% du PIB à la fin du 1er semestre 2016, en amélioration de +0,7 point par rapport au
1er semestre 2015, et l’excédent primaire a atteint 4,4% (+0,3 point).. La pression fiscale s’est légèrement réduite sur un
an, à 42,3% au 2ème trimestre 2016 (soit -0,7 point par rapport au 2ème trimestre 2015).
Au 2ème trimestre 2016, le pouvoir d’achat des ménages s’est accru de 2,9% sur un an, et leur taux d’épargne a augmenté à
9,6% (+1,5 point sur un an), du fait d’une croissance des revenus bruts disponibles (+2,8%) plus élevée que celle des
dépenses de consommation finale (+1,2%). Le taux d’investissement des ménages est demeuré stable à 5,9% (+0,1 point).
La part de profit des entreprises non financières a atteint 41,9% au 2ème trimestre, en hausse de +0,9 point sur un an, avec
un accroissement de +3,6% de leur valeur ajoutée et de +5,9% de l’excédent brut d’exploitation. Le taux d’investissement
des entreprises non financières s’est légèrement réduit à 19,2% (-0,2 point).
Le centre d’étude de l’organisation patronale italienne Confindustria et le bureau d’études privé Prometeia ont
présenté de nouvelles prévisions macroéconomiques moins favorables pour l’Italie, dans un contexte de ralentissement
des échanges au niveau mondial et de risques pesant sur l’économie (terrorisme, crise migratoire, protectionnisme croissant,
ralentissement démographique au niveau mondial, Brexit, référendum constitutionnel en Italie, situation politique en
Turquie, en Espagne et en Russie).
Pour la Confindustria, la croissance italienne devrait se limiter à +0,7% pour 2016 et à+0,5% pour 2017, le déficit public
s’établir à 2,5% de PIB en 2016 et à 2,3%, et la dette publique atteindre 133,3% du PIB en 2016 et 134,0% en 2017.
Prometeia prévoit de son côté une croissance de +0,7% en 2016 et de +0,8% en 2017, un ratio de déficit public à 2,4% en
2016 et à 2,6% en 2017, et une dette publique à 133,3% en 2016 et 133,9% en 2017.
L’Italie recule dans le classement du Rapport sur la compétitivité mondiale du World Economic Forum mais
améliore sa note
L’Italie recule d’un rang dans le Global Competitiveness Report publié le 28 septembre 2016 par le World Economic Forum.
Le pays passe de la 43e à la 44e place mais améliore légèrement sa note (4,50 au lieu de 4,43) grâce notamment aux réformes
mises en œuvre qui ont amélioré l’image de l’Italie en matière d’éthique et de corruption, et à la réforme du marché du
travail. Le marché du travail demeure toutefois un point faible ainsi que les secteurs financier et public. Le rapport souligne
notamment la faible intégration des femmes sur le marché du travail, en particulier dans le sud, le poids des créances
détériorées dans le bilan des banques, le besoin de recapitalisation de certains établissements financiers, un accroissement
de la défiance à l’encontre du système bancaire suite aux mises en résolutions de banques mutualistes fin 2015, le poids de
la dette publique, une bureaucratie qualifiée d’« omniprésente » et un système juridique jugé « hautement inefficace ».
L’innovation est citée comme un point fort de l’économie italienne.
FINANCES ET GESTION PUBLIQUES
Le gouvernement actualise la programmation budgétaire 2016-2017
Le Conseil des ministres italien a adopté, le 28 septembre 2016, l’actualisation du Document économique et financier (DEF)
qui sera soumis au Parlement et servira de base au projet de programme budgétaire transmis à la Commission européenne.
Dans un contexte de ralentissement de la croissance et de baisse de l’inflation, il définit un nouveau cadre macroéconomique
et budgétaire, moins favorable.
Les prévisions de croissance sont revues à +0,8% en 2016, +1,0% en 2017, +1,3% en 2018 et +1,2% en 2019 (au lieu de
+1,2% en 2016, +1,4% en 2017, + 1,5% en 2018 et +1,5% en 2019, prévus dans le programme de stabilité d’avril).
Les objectifs de déficit sont relevés à 2,4% de PIB en 2016 et 2,0% en 2017 (2,3% et 1,8% prévus en avril) et à 1,2% en
2018 et 0,2% en 2019 (au lieu de -0,9% et +0,1%). Un ajustement structurel de -0,5 point de PIB est prévu pour 2016 ; il
est nul pour 2017. Les ratios de dette publique sont portés à 132,8% en 2016 et 132,2% en 2017 (après 132,4% et 130,9%).
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Le gouvernement souhaite faire jouer la clause sur les circonstances exceptionnelles pour les dépenses liées à la
gestion des migrants et les conséquences du séisme
Le gouvernement n’envisage pas de demander à la Commission européenne des flexibilités supplémentaires mais souhaite
faire jouer la clause sur les circonstances exceptionnelles prévue dans le Pacte de stabilité et de croissance pour exclure du
calcul du déficit les dépenses budgétaires liées à l’afflux de migrants et aux conséquences du séisme du 24 août, ce qui
porterait ainsi le déficit nominal à 2,4% du PIB en 2017, soit +0,6 point par rapport aux engagements pris par l’Italie en
avril 2016, ou +0,4 point par rapport à la trajectoire budgétaire réactualisée dans le DEF. Soumis à l’accord préalable du
Parlement italien puis de la Commission Européenne, ces 0,4 point supplémentaire de déficit l aux circonstances
exceptionnelles représenteraient une marge budgétaire supplémentaires de 7,7 Md€ dans le budget 2017.
RELANCE DE L’ECONOMIE
Le plan national Industria 4.0 a été présenté le 21 septembre 2016 au Musée de la science et de la technologie de
Milan
Le Président du Conseil des ministres, Matteo Renzi, et le ministre du Développement économique, Carlo Calenda, ont
présenté le 21 septembre 2016 au Musée de la Science et de la technologie de Milan, le Plan national pour l’industrie du
futur, dit Industria 4.0, à des entrepreneurs et dirigeants d’entreprises. Les entreprises italiennes, qui se trouvent
confrontées à la 4ème révolution industrielle, pourront ainsi bénéficier de 13 Md€ d’allègements fiscaux, dont une
partie devrait figurer dans la loi de finances 2017. Le ministre Carlo Calenda a précisé en particulier que le Plan mobilisera
des investissements privés à hauteur d’environ 30 Md€ sur la période 2017-2020 et que les 13 Md€ d’allègements fiscaux
ne rentreront pas tous dans le cadre de la loi de finances 2017, et seront répartis sur 7 ans entre 2018 et 2024. Le
gouvernement estime ainsi que (i) les investissements privés augmenteront de 10 Md€, en passant de 80 Md€ à 90 M€ dès
2017, (ii) la dépense privée en R&D devrait augmenter de 11,3 Md€ sur 2017-2020 et (iii) les investissements « early
stage » devraient croître de 2,6 Md€ sur la même période. La gouvernance du Plan est confiée à un comité de pilotage,
auquel les entreprises, les organisations syndicales, certaines universités et centres de recherche et la Caisse des dépôts et
prêts (CDP) participeront ; il se réunira tous les 6 mois. Les mesures d’application du Plan doivent encore être adoptées
dans le cadre de la loi de finances 2017, sur laquelle le gouvernement a peu de marge de manœuvre au regard des prévisions
de croissance récemment révisées à la baisse cette année.
REFORME DES RETRAITES
Après un accord entre le gouvernement et les syndicats le 28 septembre, sept mesures seront inscrites dans le projet
de loi de finances pour 2017
Le projet de loi de finance comprendra les mesures suivantes :
- L’impôt des particuliers sur les revenus des retraites sera réduit. Le processus mis en place par la dernière loi
de stabilité (Legge di Stabilità) pour les retraités de plus de 74 ans, est étendu. Leur régime de déduction fiscale
sera aligné sur celui des salariés. Le seuil en deçà duquel ils seront exemptés d’impôts sera de 8 125 euros par an
et des possibilités de déductions seront prévues sur les revenus jusqu’à 55 000 euros.
- Les petites pensions de retraite seront augmentées via la hausse du montant du «quatorzième mois» pour les
personnes qui en bénéficient déjà et extension de l’éligibilité au 14ème mois à 1,2 millions de bénéficiaires.
- Le cumul des périodes de cotisation sera favorisé par la possibilité de cumuler sans frais toutes les cotisations
versées au titre de régimes et fonds de pension différents.
- En ce qui concerne les travailleurs entrés jeunes sur le marché du travail, les départs à la retraite anticipés
avant 62 ans ne seront plus pénalisés. De plus, les personnes sans emploi ne bénéficiant pas d’une allocation, les
handicapés et les travailleurs exerçant une activité pénible pourront bénéficier d’une pension de retraite après 41
années de cotisation.
- En ce qui concerne la pénibilité du travail, des conditions de départ en retraite plus favorables seront introduites
pour les salariés employés à des tâches pénibles (au sens du décret législatif du 21 Avril 2011, n. 67).
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- Sera mise en place la possibilité d’un départ à la retraite anticipé pour les salariés à partir de 63 ans,
atteignant l’âge de la retraite dans les 3 ans et 7 mois (l’âge légal de départ à la retraite étant de 66 ans et 7 mois),
financée par un nouvel instrument financier, l’Ape (Anticipo Pensionistico), prêt bancaire garanti par une
compagnie d’assurance et remboursable sur 20 ans. Un Ape subventionné sera mis en place pour les travailleurs à
bas revenu.
- L’utilisation des fonds de pensions complémentaires sera rendu plus flexible pour permettre le versement de
revenus aux travailleurs qui souhaitent anticiper leur départ en retraite. Ce nouveau dispositif, dénommé RITA
(rendita integrativa temporanea integrativa), bénéficiera d’un taux d’imposition favorable qui reste à définir.
Le gouvernement et les syndicats se sont en outre engagés à poursuivre les discussions sur le calcul des cotisations et
la viabilité financière du système de retraite.
SECTEUR FINANCIER
Actualité des banques italiennes
Monte dei Paschi di Siena. Après la démission de ladministrateur délégué de la banque Fabio Viola et son remplacement
par Marco Morelli, jusque- à la tête de la filière italienne de Bofa Merryll Linch, le 13 septembre, c’est le président de la
banque Massimo Tononi qui quittera la banque après le prochain conseil d’administration.
L'action de la banque a baissé de 88% sur un an pour atteindre un minimum de 0,18 centimes d’euros début octobre et
l’annonce du business plan de la banque, qui devait initialement avoir lieu lors du conseil d’administration du 26 septembre
a été repoussée. Ce plan pourrait prévoir des mesures de réorganisation, qui impliquant jusqu’à 5000 suppressions de postes.
En ce qui concerne le plan de recapitalisation, qui sera orchestré par JP Morgan et Mediobanca, la conversion d’une partie
de la dette subordonnée en actions permettrait de réduire l’opération de recapitalisation à un montant désormais évalué entre
2 et 3 milliards d'euros (au lieu des 5 initialement prévus).
Unicredit. La banque Unicredit devrait céder la banque Pekao, deuxième groupe bancaire polonais, dont elle est actionnaire
majoritaire. Elle devrait également céder le fond d’investissement Pioneer. Ces cessions lui permettront d’augmenter son
ratio de fonds propres à 12%.
Vente des quatre « good banks » repoussée. Les quatre banques sauvées de la faillite en 2015, Banca Marche, Carife,
Banca Etruria et Carichieti, ont fait état d'une perte brute cumulée de 134 millions d'euros au premier semestre. Leur vente,
initialement prévue pour fin septembre, a été repoussée à une date encore indéterminée.
Banques mutualistes. Les banques Banco Popolare et Banca Popolare di Milano ont obtenu l'autorisation de la Banque
d'Italie à leur projet de fusion et devraient se voir attribuer une licence bancaire par la BCE.
INFRASTRUCTURES
Le projet de loi de ratification des accords bilatéraux sur la ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin a été
approuvé le 15 septembre 2016 par le Conseil des ministres
Le Conseil des ministres italien a approuvé, le 15 septembre 2016, le projet de loi de ratification de l’ensemble constitué
par l’accord de Paris du 24 février 2015, de son protocole additionnel sur les coûts signé à Venise le 8 mars 2016 et du
règlement des contrats validé par la commission intergouvernementale le 7 juin 2016, en vue de la construction de la section
transfrontalière du projet de ligne ferroviaire Lyon-Turin. Cette approbation permet la transmission du projet de loi à la
Chambre des députés et au Sénat. La commission européenne a imposé aux gouvernements français et italien de ratifier le
traité d’ici la fin de l’année, pour obtenir les 3,3 milliards d’euros de financement européen. Elle a cependant accordé à
l’Italie un mois supplémentaire à la suite du tremblement de terre survenu dans le centre du pays en août 2016.
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Auteur : Pôle Ecofin
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Adresse : Piazza Farnese 48
ROME 00186
ITALIE
Rédigée par : Béatrice Di Piazza,
Esther Gagneux, Capucine
Louis, Cécile Tassin
Revue par Arnaud Guigné
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