
MINIMA, PENTES ET ALGÈBRE TENSORIELLE 5
adélique hermitien sur k. La somme directe (hermitienne) E⊕Fde Eet Fest le fibré adélique
hermitien d’espace sous-jacent E⊕Fde normes
k(x, y)kE⊕F ,v =((kxk2
E,v +kyk2
F ,v )1/2si v| ∞,
max {kxkE,v,kykF ,v}si v∤∞
pour tous x∈E⊗kCvet y∈F⊗kCv. On a bµ(E⊕F) = ((dim E)bµ(E)+(dim F)bµ(F))/(dim E⊕F).
2.5. Produit tensoriel. Soient Eet Fdeux fibrés adéliques hermitiens sur k. Le produit tensoriel
E⊗Fest le fibré adélique hermitien d’espace sous-jacent E⊗kFet dont la norme sur E⊗F⊗Cv
(v∈V(k)) est telle que des bases orthonormées (e1,...,en)de (E⊗kCv,k · kE,v )et (f1,...,fm)
de (F⊗kCv,k · kF ,v)donnent une base orthonormée {ei⊗fj; 1 ≤i≤n, 1≤j≤m}de
(E⊗F⊗Cv,k · kE⊗F ,v ). On a la formule bµ(E⊗F) = bµ(E) + bµ(F)(voir [Ga, proposition 5.2]).
2.6. Puissance symétrique. Soient Eun fibré adélique hermitien sur ket ℓ≥1un entier. La
puissance symétrique ℓème de E, notée Sℓ(E), est un quotient de la puissance tensorielle E⊗ℓ.
Cet espace vectoriel est de dimension ℓ+n−1
n−1où n= dim E. Il possède une structure adélique
hermitienne Sℓ(E)définie de la manière suivante : soient vune place de ket (e1,...,en)une
base orthonormée de Ev=E⊗Cv; la norme k · kSℓ(E),v est l’unique norme pour laquelle la base
ei:= ei1
1···ein
n, pour i= (i1,...,in)∈Nnde somme |i|=ℓ, est orthonormée si vest ultramétrique
et orthogonale avec
keikSℓ(E),v =pi1!···in!/ℓ!
si vest archimédienne. Il revient au même de dire que Sℓ(E)est muni de la structure quotient de
celle de E⊗ℓ(voir [Ga, p. 45–46]).
2.7. Puissance extérieure. Soient Eun fibré adélique hermitien sur kde dimension n≥1et
ℓ∈ {1,...,n}. La puissance extérieure ∧ℓEpeut être munie de normes hermitiennes aux places v
de ken décrétant qu’une base orthonormée (e1,...,en)de E⊗kCvfournit une base orthonormée
{ei1∧···∧eiℓ; 1 ≤i1<···< iℓ≤n}de ∧ℓE⊗kCv. Ceci confère une structure de fibré hermitien
∧ℓEà la puissance extérieure, qui, contrairement au cas de la puissance symétrique, n’est pas
exactement la structure quotient que l’on obtient par la projection canonique E⊗ℓ→ ∧ℓE(un
facteur √ℓ!différencie les normes aux places archimédiennes). La pente de ce fibré vérifie l’égalité
bµ∧ℓE=ℓbµ(E)
(une démonstration de cette formule repose sur l’égalité det ∧ℓu= (det u)(n−1
ℓ−1)où uest un endo-
morphisme d’espace vectoriel). Lorsque ℓ=n, cette formule peut être utilisée comme définition
de la pente de Een termes de hauteurs. En effet, dans ce cas, ∧nEest une droite et l’on a
bµ(∧nE) = −log Λ(∧nE, k) = −log H∧nE(x), pour un élément xquelconque de (∧nE)\ {0}.
2.8. Inégalité de convexité pour les hauteurs.
Lemme 2.2. Soient Nun entier ≥1et E1, . . . , ENdes fibrés adéliques hermitiens sur k. Pour
tout (x1,...,xN)∈E1× ··· × EN, on a
N
X
i=1
HEi(xi)2!1/2
≤HE1⊕···⊕EN(x1,...,xN).
Démonstration. Par convexité de l’application x7→ log(1 + ex), on a, pour tout ensemble Jde
cardinal D≥1et toute famille de nombres réels positifs (θj)j∈J,
1 +
Y
j∈J
θj
1/D
≤Y
j∈J
(1 + θj)1/D.