
dossier thématique
Cancer de la vessie 
chez le sujet âgé
De cette analyse, il ressort tout d’abord que les formes 
histologiques observées au-delà de 80 ans sont 
quasiment exclusivement des formes urothéliales 
classiques. Les variants morphologiques classiquement 
plus agressifs sont exceptionnels. Cependant, un travail 
de K.S. Cho et al., réalisé en 2009, a montré sur une série 
de 1 587 patients (sur 5 ans) que, dans la population la 
plus âgée (> 70 ans), les tumeurs étaient signifi cativement 
plus volumineuses (p = 0,45), plus souvent multifocales, 
de plus haut grade et de plus haut stade (p < 0,01 pour 
chacun des 3 paramètres) [3]. Les résultats de notre travail 
confi rment ces données. En particulier, la fréquence des 
stades TVNIM et surtout de ceux qui sont supérieurs 
ou égaux à pT2 est très signifi cativement plus impor-
tante (p < 0,02 et p < 0,0001 respectivement). De même, 
les formes superfi cielles sont en moyenne de grade plus 
élevé. Une hypothèse expliquant le caractère agressif 
de ces tumeurs est qu’il s’agirait de formes évoluant 
depuis plus longtemps. Cependant, comme le montre 
la présente série, il s’agit le plus souvent de formes 
de novo. Seuls 13,8 % des patients ont déjà présenté 
ou ont déjà été traités pour des épisodes antérieurs. 
Une autre hypothèse estime que l’exposition prolongée 
aux facteurs de risques toxiques (tabac) ou professionnels 
pourrait être une des causes de l’agressivité particulière 
de ces formes chez le sujet âgé. Cette hypothèse est 
en particulier évoquée par S.F. Shariat et al. dans une 
revue critique de la littérature (4). L’impact des condi-
tions du suivi médical des patients âgés (exclusion des 
suivis médicaux professionnels, diffi  cultés d’accès aux 
soins, etc.) n’a pas été évalué dans la littérature. À stade 
égal, l’âge constitue un facteur indépendant de mauvais 
pronostic (récidives, progression, survie sans récidive) [5]. 
Dans une série de 206 patients âgés de 75 ans ou plus, 
avec un suivi moyen de 14,7 mois, C. Bolenz et al. ont 
observé une mortalité de 38,3 %. Mais, à côté de l’âge 
(p = 0,017), ces auteurs soulignent l’importance des 
comorbidités (p = 0,007), un performance status faible 
(p = 0,001) et un stade plus élevé (p = 0,019) comme 
facteurs de risque les plus importants (6).
Dans une série de 820 patients âgés de plus de 55 ans, 
G.R. Prout et al. observent que dans le sous-groupe 
des patients âgés de plus de 75 ans, l’intoxication 
tabagique est plus importante (38 % versus 30 %) 
et les maladies cardiovasculaires et respiratoires 
plus fréquentes (hypertension artérielle, broncho-
pneumopathie chronique obstructive [BPCO] : 50 % 
versus 15 %) que dans le groupe moins âgé (7). 
Dans  notre travail, ces comorbidités sont observées 
chez 81,1 % des patients, et sont essentiellement 
d’ordre cardiovasculaire ou liées à l’intoxication 
tabagique (tableau I). Pour G.R. Prout et C. Bolenz, l’âge 
et la gravité des comorbidités constituent des éléments 
importants infl uençant le choix des thérapeutiques 
mises en place et le suivi des recommandations 
proposées par les guidelines, notamment dans le cas 
de tumeurs T2 ou supérieures (6, 7). À grade et à stade 
égal, les options thérapeutiques proposées par les 
guidelines (résection, BCG thérapie, cystectomie, etc.) 
se révèlent, chez le sujet âgé, moins effi  caces et leurs 
eff ets adverses sont plus fréquents (6). Ainsi, dans une 
étude portant sur 238 patients traités par BCG thérapie, 
un âge supérieur à 75 ans constitue un élément de 
mauvaise réponse. À 2 ans, la survie sans progression 
est de 65 % dans le groupe de plus de 75 ans, et de 
87 % dans le groupe de moins de 75 ans (p < 0,01). 
En analyse multivariée, l’âge demeure un facteur de 
risque indépendant (HR = 2,9 ; IC95 : 1,7-4,9) [8].
Concernant la cystectomie, une étude rétrospective 
portant sur 1 054 patients, dont 50 étaient âgés de plus 
de 80 ans, a montré que les complications chirurgicales 
à court et moyen termes étaient aussi fréquentes quel 
que soit l’âge (9). Ces résultats ont été confi rmés par 
plusieurs travaux (10), qui montrent par ailleurs que la 
survie sans récidive et la survie globale chez les patients 
âgés sont moins bonnes (11).
Ainsi, les cancers de la vessie du sujet âgé de plus 
de 80 ans sont presque tous des formes urothéliales 
classiques. Ces tumeurs sont plus volontiers de haut 
grade et de haut stade et, à grade ou stade égal, de plus 
mauvais pronostic. L’âge et l’importance des comor-
bidités sont des éléments restreignant les possibilités 
thérapeutiques. Enfi n, ces traitements sont généra-
lement moins effi  caces.  ■
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Références