La condition physique chez le chien Souvent, nous négligeons la préparation physique de nos chiens de maison. Pourtant, chaque discipline canine sollicite différentes composantes physiques qui sont développées ou non lors de l’entraînement du chien. Une bonne connaissance de la condition physique permet de bien comprendre les contraintes de chaque sport sur notre athlète, comment l’entraîner et de cibler les éléments complémentaires à développer à l’extérieur de l’activité afin d’optimiser sa performance et de lui assurer une longue carrière. La force musculaire En gros, la force musculaire c’est ce qui permet à votre chien de tirer et de déplacer des charges. C’est également l’entraînement en force qui entraîne une hypertrophie des muscles. Il existe peu de sports canin ciblant principalement la force musculaire et c’est encore une composante difficile à entraîner outre que par le tir de poids lourd (weight pulling). Vous vous questionnez sur l’entraînement en force? - Quelles sont les conditions les plus efficaces de l’entraînement en force? Quelles sont les risques de blessures lors de l’entraînement en force maximale et les précautions à prendre? Comment l’entraînement en force/hypertrophie influence-t-il les autres composantes de la condition physique et comment maintenir un équilibre? Votre chien fait de l’agilité, du freestyle ou du skijoerring et vous vous questionnez sur l’utilité d’intégrer ou non un entraînement en force à son programme d’exercice? A quelle fréquence faut-il entraîner en force pour éviter les blessures et assurer une bonne progression? Mon chien a naturellement une musculature très développée. Est-ce qu’il faut l’entraîner quand même? L’endurance musculaire L’endurance musculaire c’est la capacité du chien à fournir un effort musculaire sur une longue période de temps avec une charge faible (poids du corps) à modéré. Étant donné que nos chiens travaillent rarement sur des machines d’entraînement et que tout leur corps est impliqué lors du travail en endurance, celui-ci est systématiquement relié à l’endurance cardiovasculaire. Les activités demandant de l’endurance musculaire sont nombreuses : canicross, traineau, trottinette, bike-joerring, ski-joerring, pulka etc… L’entrainement de cette composante est possible à plusieurs niveaux d’intensité selon l’activité pratiqué, sa condition physique initiale et son tempérament. Vous vous questionnez sur l’endurance musculaire? - Les intervalles en musculation, comment ça marche? Quelle charge utiliser? Entraîner à 15-20 RM ça veut dire quoi et est-ce applicable chez le chien? Valérie Cyr, Kinésiologue B.sc 2012 La puissance musculaire Au niveau mathématique, la puissance est le résultat d’une force multiplié par une vitesse d’exécution. C’est la capacité à produire une source d’énergie explosive. Chez le chien, on l’imagine particulièrement dans sa capacité à sauter : en agilité et en frisbee particulièrement. Système anaérobie C’est le système qui fourni l’énergie nécessaire pour les activités de courtes durées. Tous les sports de types sprint (moins de 2 min) font appel à cet ensemble de structure qui a pour mandat de fournir l’énergie nécessaire à l’activité en attendant que le corps s’adapte à la demande (fréquence cardiaque et respiratoire) afin de fournir l’oxygène nécessaire aux efforts d’endurance (système aérobie). C’est le glucose qui agit comme substrat énergétique en anaérobie puisque l’oxydation des lipides exige la présence d’oxygène. Se système est le plus sollicité dans les sports d’agilité, de frisbee et de flyball. Votre chien pratique une activité de type sprint? - À quoi sert l’entraînement complémentaire en endurance chez les sprinteurs? L’acide lactique, bon ou mauvais? Quels sont les temps de repos requis lors d’un entraînement en sprint chez le chien? Quelles sont les relations entre le type de fibres musculaires, la race et la performance en sprint? Où sont stockées les réserves de glucose utilisé par le système anaérobie et est-il possible d’en augmenter la teneur? Système aérobie Le système aérobie est celui qui est en mesure de fournir le plus d’énergie! Il permet les activités à plus faible intensité que le système anaérobie mais de beaucoup plus longue durée! Carburant aux lipides (matières grasses) dont la capacité de stockage est très grande, il faut plusieurs heures à l’épuiser. L’objectif de l’entraînement en endurance est principalement d’améliorer la capacité de l’organisme à utiliser les lipides aux plus faibles intensités possibles et à les économiser. Toutes les activités qui perdurent plus de 20 min utilisent ce système énergétique. - Comment savoir à quelle intensité entraîner mon chien? Quelle est la différence entre entraîner un chien à 50% ou à 75%? Quels sont les autres moyens afin de se débarrasser de lipides en trop? L’alimentation du chien sportif, faut-il donner du gras où donner des glucides? Quels sont les symptômes de surentraînement chez le chien? Les plateaux (absence d’amélioration de la performance malgré l’entraînement), comment ça s’explique et que faire pour les surpasser? L’agilité Valérie Cyr, Kinésiologue B.sc 2012 Sont regroupés sous le terme « agilité » les termes suivants : - Coordination : habileté du cerveau à séquencer dans l’ordre le plus efficace possible une suite de contractions musculaires (les bons muscles, dans le bon ordre et avec la bonne intensité) permettant l’exécution d’un mouvement précis. Histoire d’illustrer le phénomène, prenons l’humain : il n’est pas rare chez l’humain de voir des gens incapable de fléchir la cheville sans lever le gros orteil! Pourquoi? Habituellement, c’est le tibial antérieur qui est responsable de la flexion de la cheville. Cependant, le muscles responsable de l’extension du gros orteil peut effectuer le même mouvement et il arrive que le patron moteur sollicite ce muscle en même temps ou à la place de l’autre. Chez les chiots où les chiens de grandes races, le développement de ces séquences de mouvement (appelé patron moteur) nécessite souvent un entraînement plus important que chez les plus petites races. - Équilibre : c’est l’habileté du corps à maintenir sa stabilité malgré les perturbations de l’environnement. En sport, l’équilibre est sollicité lors de passage sur des surfaces glissantes ou instables (par exemple, la bascule en agilité). Trois structures sont impliquées en équilibre : le système visuel, le système vestibulaire (au niveau des oreilles) et le système proprioceptif (traité ci-après). - Proprioception : C’est la capacité que l’on a d’avoir conscience de la position et des sensations de son corps. De nombreux capteurs situés un peu partout sur le corps nous permettent de savoir sans se regarder dans quelle position nos membres sont, de sentir s’il y a une roche sous nos pieds (et de retirer le pied s’il y a risque de blessure), de contrôler l’intensité de nos gestes et d’être précis dans nos mouvements. Toutes ces composantes sont inter-reliées. Elles sont impliquées dans les mouvements réflexes, dans la posture ainsi que dans la prévention des blessures. L’agilité et le freestyle touchent légèrement à ces sphères de la condition physique mais toutes les disciplines auraient avantages à développer ces habiletés chez leurs chiens. Les systèmes sensoriels et proprioceptifs sont les premiers à perdre de leur acuité lors du vieillissement : les moments passé à les développer et les maintenir ne seront donc jamais inutiles. Beaucoup de questions reviennent sur l’entraînement proprioceptif : - Quel est la fréquence d’entraînement idéal? Y a-t-il des conditions particulières de réalisation? C’est quoi un TEMPO? Comment développer l’agilité chez le chien? L’amplitude de mouvement Si vous avez fait de l’agilité, vous avez probablement déjà vu des propriétaires faire faire des étirements à leur chien. Sinon, vous n’en avez probablement jamais entendu parler. Les étirements permettent de maintenir ou de rétablir la souplesse musculaire afin que chaque articulation puisse bouger le plus librement possible. Contrairement aux idées reçues, faire des Valérie Cyr, Kinésiologue B.sc 2012 étirements avant un exercice physique ne permet pas de diminuer les risques de blessure. Au contraire, étirer une articulation avant une activité (surtout si elle comporte des impacts ou des changements de direction brusque) peut augmenter le risque de foulures. Si vous ou votre chien travaillez en musculation et en force, sachez que les étirements avant l’exercice diminuent également de 10% la force musculaire immédiate. Il n’en demeure pas moins important de s’assurer d’une bonne amplitude de mouvement afin de conserver toute sa liberté de mouvement. - Où, quand et comment faire des étirements? Quelles sont les conséquences d’un manque d’amplitude de mouvement? Qu’est-ce qui fait que l’on perd de l’amplitude? Comment savoir si un chien a toute l’amplitude de mouvement requise? Étirements passif ou actif? La condition physique est donc composée de 7 composantes plus ou moins inter-reliées entre elles. Un bon entraînement devrait développer chacun de ses éléments afin d’obtenir le plus de bénéfices santé possible. Le tout doit ce faire dans la complicité et le plaisir autant pour le chien que pour l’humain. Bien que la charge puisse sembler énorme, il suffit parfois de quelques petites modifications au plan d’entraînement que vous avez déjà afin de compléter les éléments manquants. Si votre chien a des problèmes de santé particuliers, il est toujours préférable de demander conseil à votre vétérinaire avant d’inclure un nouvel élément à son entraînement. Valérie Cyr, Kinésiologue B.sc 2012