L’Envoi Revue de l’Église de Saint-Hyacinthe tous prenez place! À LA TABLE DU SEIGNEUR Volume XXXII, numéro 5 • Mars - avril 2017 Sommaire 7 8 Faim, avoir et eucharistie par Ginette Courchesne Les principes de la pensée sociale de l'Église résumé par Catherine D. Marcoux 10 50 ans de solidarité internationale catholique! par Frédéric Barriault Une expérience de pastorale 15 sociale signifiante par Jean-Paul St-Amand Jacques Racine, 16 Monde unique, projet commun : l'engagement social de l'Église par Frédéric Barriault 5 6 Message de Pâques Mot de Mgr Lapierre Le théâtre de la vie : 17 un film « eucharistique » qui s'ignore! par Frédéric Barriault 18 19 Mettre en oeuvre la Parole qui libère par Michel Pelletier, d.p. Photo de couverture : Catherine D. Marcoux, avec l'aide de Sr Françoise Boulais, s.m.s.h. Questionnaire : Ma connaissance de la Pensée sociale de l'Église par Mgr Jean Marc Robillard, v.g. Nouvelles de la chancellerie MOT DE LA RÉDACTRICE Catherine D. Marcoux L e carême est un temps de rencontre et de partage. Une rencontre avec soimême, avec son prochain et avec le Seigneur. C’est également un moment pour remettre les pendules à l’heure. Il y a un beau mot pour dire cela que j’aime tout particulièrement, l’homéostasie, l'équilibre en tout. En ce qui me concerne, cette année ce fut davantage un temps pour me recentrer sur ce qui est de vraiment important. J’ai décidé de suivre ce que l’Évangile m’inspire et d’en faire quelque chose pour l’environnement et du même coup pour la société. J’ai visionné un documentaire intitulé Minimalism, a documentary about the important things. Un des deux personnages principaux nous dit cette phrase très évocatrice, « Love people, use things. The opposite never works. » Aime les gens et utilise les choses. L’opposé ne fonctionne jamais. Cet énoncé m’a fait réfléchir tout au long du carême. Entre autre sur ma relation avec mon entourage, ma famille mais aussi sur la valeur que je donne aux choses matérielles; la place de la consommation ou de la surconsommation dans ma vie; l’impact et le chemin de chaque objet que je me suis volontairement procuré; le fait d’être en premier, au lieu d’avoir. Gandhi disait « sois toi-même le changement que tu veux voir advenir dans le monde. » Alors, voilà ce que je propose, cesser de vivre dans la surabondance matérielle et d’encourager cette culture du jetable. Qu’en pensez-vous? Que nous enseigne le Seigneur là-dessus? Comme vous l’avez vu sur la couverture, avec le symbole du rassemblement autour de la table, nous allons parler du Carême, de Pâques mais également du vivre ensemble et de la communion. Depuis plus de 50 ans, l’histoire d’ici et d’ailleurs nous montre que de belles initiatives sont prises pour porter secours aux plus démunis. Nous partageons un peu partout le pain de l’eucharistie. Et il est beau de constater que l’Esprit sème encore dans les coeurs, aux quatre coins de notre diocèse, pour y insuffler un désir profond d’agir pour son prochain. Comme nous le rappelle Mgr Lapierre, nous ne sommes jamais seul pour aller à la rencontre du Seigneur! Bonne lecture! CATHERINE D. MARCOUX, responsable aux communications [email protected] Coordination et rédaction : Catherine D. Marcoux Comité de rédaction : Frédéric Barriault, Marc Benoît, Stéphanie Bernier, Sr Françoise Boulais et Monique Cyr L’Envoi de Saint-Hyacinthe Équipe technique : Sylvie Beaupré, Nicole Bossinotte et Louise Robillard Adresse : Secrétariat diocésain 1900, rue Girouard Ouest, C.P. 190, Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 7B4 Téléphone : 450 773-8581 - Télécopieur : 450 774-1895 [email protected] www.diocese-st-hyacinthe.qc.ca Abonnement : 20 $/5 revues (avec annuaire : 35 $) Chèque à l’ordre de CECR Saint-Hyacinthe 4 MARS - AVRIL 2017 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada. L’Envoi est édité par le diocèse de Saint-Hyacinthe et est publié 5 fois par année, de septembre à juin. Il est membre de l’Association des médias catholiques et oecuméniques (AMéCO). Tout texte publié dans L’Envoi demeure l’entière responsa- bilité de son auteur et n’engage que celui-ci. Date de tombée : le vendredi 28 avril 2017 Prochaine parution : le vendredi 26 mai 2017 MESSAGE DE NOTRE ÉVÊQUE François Lapierre p.m.é. Message de Pâques Durant le Carême qui se termine, nous avons médité les rencontres extraordinaires que Jésus a vécues avec la Samaritaine, avec l’aveugle-né, avec Marthe et Marie dont la foi est ébranlée par la mort de leur frère Lazare. L’évangile nous montre que rencontrer le Seigneur, c’est d’abord être rencontré par lui. Mais comment cela est-il possible aujourd’hui? Durant le pèlerinage de Carême que nous venons de vivre, un jeune travailleur de 21 ans est venu raconter comment il a vécu cette expérience. Il n’avait aucun intérêt pour la foi mais un ami l’a invité à l’accompagner dans son cheminement vers la confirmation. Au point de départ, il n’avait aucun attrait pour cette démarche mais voilà qu’une rencontre sur l’importance du pardon est venu remettre en question sa tendance à vivre avec beaucoup de rancune. La rencontre avec Jésus qui pardonne même à ses bourreaux l’a bouleversé. Il a décidé de s’engager pour accompagner les jeunes adultes qui cherchent une nouvelle façon de vivre la foi, aujourd’hui. Il a fait la connaissance d’un autre jeune adulte que la rencontre de Jésus a bouleversé. Comme les premiers apôtres qui allaient deux par deux, les voilà envoyés dans plusieurs communautés pour partager leur témoignage. Cette expérience me fait découvrir que c’est dans et par la communion retrouvée que le Seigneur ressuscité se révèle. À Emmaüs, c’est la communauté de table, la fraction du pain qui ouvrent les yeux des disciples. C’est en l’appelant par son nom que Jésus se fait reconnaître de Marie de Magdala. Nous vivons dans une société où il faut bien reconnaître que l’indifférence face à la foi est bien présente. Devant cette situation, le témoignage de Jésus nous inspire sur ce qui est à transformer dans notre Église. Notre civilisation a pensé trouver dans la science le sens de la mort et de la vie mais notre expérience quotidienne nous montre bien que cette situation produit un vide spirituel. Je souhaite que cette fête de Pâques soit l’occasion de rencontrer le Seigneur qui est vivant, aujourd’hui; si nous nous laissons rencontrer, il peut rendre notre cœur brûlant et ardent. Joyeuses Pâques! François Lapierre p.m.é. 3 avril 2017 Photo : Shutterstock L’Envoi de Saint-Hyacinthe MARS - AVRIL 2017 5 CHRONIQUE DU DIACRE Michel Pelletier Mettre en oeuvre la Parole qui libère Dès le début de mon cheminement spirituel, j’ai eu la joie de découvrir un groupe de chrétiens qui avaient vraiment à cœur de vivre les valeurs de l’Évangile. Chacun des membres de cet organisme agissait comme un véritable missionnaire de la bonne nouvelle. L’accueil du pauvre était le mot d’ordre et, des pauvres, il y en avait de toutes sortes. C’était l’époque des Cafés chrétiens. Au cours d’une période de tourments et de profonde recherche spirituelle, j’y ai moi-même été chaleureusement accueilli comme un pauvre en manque d’amour. Ce fut pour moi le début d’une véritable résurrection et d’un beau cheminement de foi en Église. J’ai rapidement par la suite intégré l’équipe d’animation. Parmi tous les cafés chrétiens que j’ai eu l’occasion de visiter, c’est celui de la rue Sainte-Catherine à Montréal, le Café chrétien Centre-Sud qui m’a le plus impressionné. Ce n’était pas seulement la beauté des chants de louanges ou le talent des animateurs que les gens recherchaient mais un lieu d’accueil inconditionnel, une oreille à l’écoute, un cœur aimant, un moment de consolation, un dialogue amical, un encouragement. Ce lieu n’était pas coupé de l’Église; c’était, bien au contraire, l’Église en action, l’Église en sortie, comme le dit le pape François. L’Envoi de Saint-Hyacinthe Les échanges autour des tables se déroulaient dans une grande simplicité. Les occasions de partager ses questionnements sur le sens de la vie et sur la foi sont plutôt rares, les cafés chrétiens offraient cette possibilité. Je me souviens de toutes ces discussions avec les visiteurs qui se concluaient parfois par un moment de prière qui leur donnait visiblement un peu d’espérance et de réconfort. Que de cœurs meurtris! Que de souffrance vécue par ces jeunes qui fréquentaient la place! Après un moment de mise en confiance, parfois un jeune éclatait en sanglots sur ton épaule en disant qu’il avait été battu par son coloc et forcé de lui remettre son chèque d’aide sociale afin qu’il puisse se procurer de la drogue. Un autre encore, sous le choc d’apprendre qu’il avait le sida, te partageait qu’il n’en avait plus pour bien longtemps à vivre. 6 MARS - AVRIL 2017 Le beau message d’amour de l’Évangile ne devait pas s’exprimer seulement par des belles paroles ou par de belles chansons mais par un cœur compatissant pour accompagner et aider ces personnes à traverser leurs épreuves et aussi les guider vers d’autres ressources au besoin. La responsable du café chrétien et le prêtre, aumônier du café, avaient tous deux un charisme exceptionnel d’accueil pour rassembler tous ces pauvres dans la chapelle, située à l’étage, et y célébrer la messe pour tous ces cœurs blessés. La beauté et la sincérité des prières exprimées par ces jeunes étaient tellement touchantes qu’elles nous arrachaient souvent des larmes. Ce fut bien triste de voir, qu’au fil des années, plusieurs cafés chrétiens ont dû fermer leurs portes par manque de ressources financières et de relève. Mais, l’Esprit Saint est toujours à l’œuvre et je me réjouis de voir surgir d’autres œuvres d’accueil semblables, comme La Halte St-Joseph de Granby et de Saint-Hyacinthe. Quand on leur donne une occasion concrète de s’impliquer, comme ce fut le cas pour la mobilisation de bénévoles pour la Halte, c’est surprenant de voir avec quelle générosité les paroissiens répondent à l’appel. Je crois que l’attitude exemplaire du pape François et ses nombreuses interpellations qu’il lance à tous les baptisés de s’impliquer davantage dans le monde pour mettre en œuvre l’Évangile, va donner un souffle nouveau à l’effort d’évangélisation. « Soutenus par l'agir de Dieu, fidèles à la mission de l'Église, comme le Christ Serviteur, ensemble, mettons en oeuvre la Parole qui libère en faveur de toute personne qui souffre. » - Devise des diacres permanents du diocèse de Saint-Hyacinthe Michel Pelletier, diacre permanent Granby DOSSIER Faim, avoir faim et eucharistie par Ginette Courchesne Tous mangèrent à leur faim Influencée par mon engagement dans le monde de la pauvreté et de la faim, ce sont les mots « tous mangèrent à leur faim » (Luc 9, 11-17) qui me sont venus à l’esprit lorsqu’on m’a demandé d’écrire une réflexion sur l’eucharistie dans la réalité d’aujourd’hui (la pauvreté, le carême et Pâques). L’eucharistie, pain rompu et vin partagé, sacrement de la présence du Christ et en même temps communion au partage, à la solidarité pour tous mais surtout pour tous ceux qui vivent le carême chaque jour. La réalité d’aujourd’hui « Faites ceci en mémoire de moi » c’est la vie du Christ qui se poursuit, qui signifie que nous ferons la même chose : communier aux autres par le don. C’est rompre le pain de notre vie et accepter d’être au service du blessé, du pauvre, de l’affamé qui souffre d’immenses faims. Corps vivant et agissant du Christ dans le monde d’aujourd’hui, notre engagement au partage du pain quotidien de ceux qui jeûnent toute l’année clame la vérité du partage du pain eucharistique, qui devient alors vraiment « le repas du Seigneur ». Chaque fois que nous nous approchons de l’affamé, Jésus renouvelle son sacrifice unique. Entre vous et moi, n'est-ce pas grandiose? L'eucharistie en commune-union est un trésor à faire connaître et à communiquer aux autres. C’est le signe efficace de Sa présence dans le monde. MARS - AVRIL 2017 L’Envoi de Saint-Hyacinthe Photo : Shutterstock Quel que soit leur degré de pratique, quand nous prenons le temps d’écouter les jeunes, les familles et la communauté, nous découvrons une histoire autrement plus explosive que le simple manque d’argent, de nourriture. Nous « entendons et ressentons » que de grandes « faims » les habitent. Faims d’amour, d’écoute, d’amitié et quête de sens à leur vie. 7 DOSSIER Les principes de la Pensée sociale de l'Église Extrait de BALADE au coeur du Massif de la Doctrine Sociale de l'Église | www.jeunes-et-engages.fr RÉSUMÉ PAR CATHERINE D. MARCOUX Photo : Shutterstock 1. DOSSIER Pour nourrir son âme... La dignité de la personne humaine est la Les béatitudes (Luc 6, 20-23) source, le sujet et la finalité de toute la pen- L'évangile révélée aux plus petits sée sociale de l'Église. Chez nous : Halte St-Joseph à (Matthieu 11, 25-30) Livre d'Amos 2 (6-8) Granby et Saint-Hyacinthe DIGNITÉ DE LA PERSONNE HUMAINE Pour voir plus clair... Le fils prodigue (Luc 15, 11-32) La brebis égarée (Matthieu 18, 10-14) Appel de Matthieu et repas avec les pécheurs (Marc 2 , 13-17) 2. BIEN COMMUN 5. SOLIDARITÉ La solidarité nous invite à construire un monde commun où la dignité de chacun relèverait de la responsabilité de tous et où règnerait la justice. Chez nous : Jardin communautaire du Centre Jean-Paul Regimbal à Granby, ainsi que trois jardins communautaires à Saint-Hyacinthe Le bien du « nous-tous » est ce que doit rechercher toute société pour le plein épanouissement de chaque personne, de tout groupe, ainsi que la préservation du vivre-ensemble. Chez nous : Coopératives (habitation, agricole, etc...) Pour ouvrir davantage son coeur... La parabole du Bon Samaritain (Luc 10, 25-37) La séparation des brebis et des chèvres (Matthieu 25, 31-46) Pour vouloir faire parti d'un tout... Tous les membres d'un même corps (1 Corinthiens 12, 12-31) La Parabole des talents (Matthieu 25, 14-29) 6. 3. DESTINATION UNIVERSELLE DES BIENS SUBSIDIARITÉ La subsidiarité est un délicat équilibre entre la responsabilité, l'épanouissement de chaque personne et la visée du bien commun par ceux qui dirigent. Chez nous : Solidarité Populaire Richelieu-Yamaska (SPR-Y) Nous croyons que Dieu a destiné les biens de la terre à tous ceux et celles qui l'habitent, aujourd'hui et demain. Utopie? Chez nous : La Moisson Maskoutaine à Saint-Hyacinthe Pour travailler avec nos dirigeants... Moïse, son beau-père et le peuple (Exode 18, 13-27) Marc 6 (6-13) Pour développer sa générosité... Les apôtres redistribuent les richesses (Actes des apôtres 4, 32-37) Aimez vos ennemis (Matthieu 5, 43-48) 7. Le combat pour la justice sociale est profondément ancré dans l'histoire de l'Église, même s'il est parfois (souvent?) conflictuel. Il n'est pas réservé aux chrétiens. Chez nous : Développement et Paix, équipe locale du diocèse de Saint-Hyacinthe Le choix prioritaire pour les pauvres est Pour se remettre en question... le défi humain et politique auquel nous appelle Lazare et l'homme riche (Luc 16, 19-31) aujourd'hui le Christ. Chez nous : Comptoirs Psaume 145 familiaux (Cercles des fermières du Québec, Filles d'Isabelle, paroisses, etc...) * Veuillez prendre note que seulement quelques exemples de chez nous ont été retenus faute d'espace. MARS - AVRIL 2017 9 L’Envoi de Saint-Hyacinthe 4. OPTION PRÉFÉRENTIELLE POUR LES PAUVRES JUSTICE SOCIALE Frédéric Barriault Communications et Société Photo : Shutterstock DOSSIER DOSSIER 50 ANS DE SOLIDARITÉ INTERNATIONALE CATHOLIQUE! Aujourd'hui, le fait majeur dont chacun doit prendre conscience est que la question sociale est devenue mondiale. […] Les peuples de la faim interpellent aujourd'hui de façon dramatique les peuples de l'opulence. L'Église tressaille devant ce cri d'angoisse et appelle chacun à répondre avec amour à l'appel de son frère. Le développement est le nouveau nom de la paix. | PAUL VI, POPULORUM PROGRESSIO L’ Charité et solidarité dans l’enseignement social de l’Église La charité, la solidarité et l’entraide sont les traits distinctifs de notre tradition religieuse. Aussi loin qu’on remonte dans l’histoire de l’Église, on est constamment confronté à l’appel lancé aux fidèles les mieux nantis de partager une partie de leurs richesses afin de soulager la misère physique et morale des pauvres, des malades et des exclus. La solidarité était d’ailleurs « inscrite dans l’ADN » de nos ancêtres. Qui n’a jamais entendu parler de ces corvées d’entraide qui se mettaient spontanément en place dans les paroisses rurales d’autrefois afin de venir en aide à une famille dont la maison, la grange ou l’étable avaient été rasées par les flammes? On s’empressait alors de rebâtir ces bâtiments afin que ces familles et leurs animaux puissent à nouveau se loger entre quatre murs. Chaque paroisse et chaque village se faisait d’ailleurs une fierté de pouvoir prendre soin Cet article s’efforcera de présenter les grandes lignes de « ses » pauvres. Mais sans jamais se déresponsade Populorum progressio, tout en s’efforçant de situer biliser face à la misère qui s’abat sur des gens vivant cette encyclique dans les débats et réflexions qui ani- parfois à l’autre bout de la province, du pays et même maient l’Église catholique et la société québécoise, à du monde. Et qui étaient confrontés à des tragédies l’aube des années 1960. de toute nature : incendies, guerres, catastrophes MARS - AVRIL 2017 11 L’Envoi de Saint-Hyacinthe Église catholique célèbre ces jours-ci le 50e anniversaire de l’encyclique Populorum progressio du pape Paul VI. Publié le 26 mars 1967, ce texte du pape a transformé de manière radicale l’enseignement de l’Église en matière de justice sociale, de coopération internationale et de développement solidaire — et intégral — des peuples. Publiée en plein cœur de la Révolution tranquille et quelques années à peine après la conclusion du Concile Vatican II, cette encyclique est porteuse des espoirs et utopies qui animent l’Église et le monde à la fin des années 1960. Texte révolutionnaire à bien des égards, Populorum progressio a eu des effets durables sur la vie de l’Église. L’une d’entre elles fut l’apparition d’organismes de coopération internationale ouvertement catholiques. En effet, quelques semaines après la publication de l’encyclique, la Conférence des évêques catholiques du Canada fondait l’organisme Développement et Paix, lequel célèbre lui aussi son 50e anniversaire (www.devp.org). L’Envoi de Saint-Hyacinthe DOSSIER 12 naturelles, famines, exodes, migrations, etc. Aussi Pensons ici aux caisses populaires, aux coopératives agrimultipliait-on les quêtes, levées de fonds, bazars et coles ou forestières, ou encore aux écoles d’agriculture. soirées de bingo afin de financer des œuvres de charité Vers 1960, toutefois, plusieurs voix s’élèvent dans cherchant à venir en aide à ces malheureux. l’Église pour qu’on s’attaque de plein fouet aux injusLa charité et l’entraide spontanée n’ont évidemment tices économiques et sociales à l’œuvre dans le monde, rien perdu de leur actualité, ni d’ailleurs leur raison mais aussi dans le Québec de Maurice Duplessis. Des d’être : chaque fois que le monde est confronté à une membres du clergé et des militants d’Action catholique tragédie, les Églises, œuvres de charité et organismes vont alors contribuer à la mise en place des grandes humanitaires lancent un appel à la solidarité afin que réformes (socials-démocrates) de la Révolution l’humanité puisse voler au secours des affamés ou des tranquille. personnes chassées de leurs pays par la guerre, les génocides, les catastrophes naturelles, etc. Vers une solidarité mondiale : de Pacem in Terris à Populorum progressio De la charité à la justice, au développement Au moment même où le Québec s’engageait dans Au lendemain de la crise des années 1930 et de la les réformes de la Révolution tranquille, l’Église vivait Seconde Guerre mondiale, plusieurs voix s’élèvent elle aussi sa propre « révolution tranquille », lors du dans l'Église pour dénoncer les insuffisances de la Concile Vatican II. Les enjeux de la paix mondiale, charité et plus encore du libéralisme économique de la solidarité internationale et du dialogue inter(capitalisme). Pour bon nombre de catholiques de religieux seront abondamment discutés par les Pères cette époque, on ne peut plus se contenter d’offrir conciliaires. Plus que jamais, l’Église prend conscience de l’aide d’urgence aux pauvres : il faut d’abord et de sa « stature » internationale, tout comme du rôleavant tout agir sur les causes de la pauvreté, en lut- clé qu’elle peut jouer dans l’édification d’un monde tant contre les injustices économiques et sociales qui pacifique, fraternel et solidaire. En plein cœur du confinent un trop grand nombre d’êtres humains dans Concile, le pape Jean XXIII avait donné le ton avec la misère la plus abjecte. Il faut donc fournir aux col- son encyclique Pacem in Terris (Paix sur Terre), dans lectivités locales des leviers de développement collectif laquelle il invitait les catholiques — mais aussi tous les leur permettant de prendre en charge (elles-mêmes) « hommes de bonne volonté » — à défendre les droits leur propre avenir. Il faut également mettre en place humains, à dénoncer la course aux armements milides réformes audacieuses afin d’enrayer les structures taires et nucléaires alors en cours et, enfin, à contribuer au développement d’une solidarité internationale. injustes et les causes de la pauvreté. « Tout être humain a droit à la vie, à l'intégrité physique Ces idées-là vont amener bon nombre de catholiques et aux moyens nécessaires et suffisants pour une existence à s’engager dans des organismes luttant pour la justice décente, notamment en ce qui concerne l'alimentation, économique et sociale. Certains d’entre eux vont le vêtement, l'habitation, le repos, les soins médicaux, les s’engager dans diverses luttes sociales, aux côtés des services sociaux », disait alors Jean XXIII. travailleurs et des exclus. Pensons ici aux militants syndicaux catholiques ayant pris part à la grève de Poursuivant l’œuvre de son prédécesseur, Paul VI l’amiante, à Asbestos, en 1949. Certains catholiques publie en 1967 sa fameuse encyclique Populorum vont quant à eux favoriser l’essor de leviers de dévelop- progressio sur le développement des peuples. Tout pement collectif, contrôlés par la population locale. comme Jean XXIII, Paul VI est convaincu que l’heure MARS - AVRIL 2017 DOSSIER de l’égoïsme, du chauvinisme et du nationalisme est révolue. La survie de l’humanité repose sur une prise de conscience des liens d’interdépendance et de solidarité unissant tous les peuples de la Terre. Sensibilisé aux misères qu’éprouvent les pays de l’hémisphère sud lors des discussions du concile Vatican II et à l’occasion de ses voyages en Afrique et en Amérique latine, Paul VI est bien conscient de la colère qui gronde dans plusieurs pays en voie de développement, à l’heure des guerres d’indépendance anticoloniales et de la multiplication des guérillas marxistes et des dictatures militaires. Cette colère, dit le pape, trouve sa source dans les injustices économiques et sociales qui accablent les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud : « Il est certes des situations dont l'injustice crie vers le ciel. Quand des populations entières, dépourvues du nécessaire, vivent dans une dépendance telle qu'elle leur interdit toute initiative et responsabilité, toute possibilité aussi de promotion culturelle et de participation à la vie sociale et politique, grande est la tentation de repousser par la violence [révolutionnaire] de telles injures à la dignité humaine ». Le pape met donc en garde les peuples de l’hémisphère sud contre le modèle de développement préconisé par les grandes puissances occidentales, trop obnubilées par leur insatiable « conquête de la prospérité matérielle ». Paul VI prône plutôt un humanisme intégral, ouvert à Dieu, à l’absolu et à la transcendance. Cet humanisme-là veut contribuer au « développement intégral de tout l'homme et de tous les hommes ». Il faut, dit le pape, que tout être humain aille à la rencontre de son prochain. Les peuples de cette planète doivent se voir « comme des frères et sœurs, [et] comme les enfants de Dieu. Dans cette compréhension et cette amitié mutuelles, dans cette communion sacrée, nous devons également commencer à œuvrer ensemble pour édifier l'avenir commun de l'humanité ». C’est cette mission « sacrée » qui est au cœur de la démarche de Développement et Paix depuis presque 50 ans. Et qui teinte l’enseignement social de l’Église depuis l’époque de Paul VI. Plus encore depuis l’élection du pape François. MARS - AVRIL 2017 13 L’Envoi de Saint-Hyacinthe Aux yeux du pape, « le développement est le nouveau nom de paix ». La paix mondiale repose donc en bonne partie sur le développement de liens de solidarité entre pays riches et pays pauvres, entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud, entre dominants et dominés. Encore faut-il s’entendre sur le sens qu’on donnera au mot développement. Paul VI met d’ailleurs en garde les grandes puissances contre la tentation d’imposer aux pays pauvres des valeurs et des solutions techniques chères aux Occidentaux. Pensons ici à la révolution verte des années 1950-1970 et durant laquelle des ONG internationales « forçaient » les paysans des pays du sud à utiliser des semences (et bientôt des OGM…), des engrais chimiques, des pesticides et des tracteurs à essence…. Tous fabriqués par des multinationales occidentales. La révolution verte a donc rendu les paysans de l’hémisphère sud encore plus pauvres et encore plus dépendants envers les pays du nord. Aux yeux du pape, les programmes d’aide au développement doivent plutôt travailler « à libérer l'homme de ses servitudes, [et à] le rendre capable d'être lui-même l'agent responsable de son mieux-être matériel, de son progrès moral et de son épanouissement spirituel ». Pour Paul VI, « il ne suffit pas d'accroître la richesse [mondiale] ». En effet, dit-il, rien ne garantit que cette richesse sera par la suite « répartie équitablement » entre pays riches et pays pauvres. L’accroissement du fossé entre les riches et les pauvres en est hélas la preuve éclatante. De plus, il ne suffit pas de promouvoir des solutions purement techniques pour que la Terre devienne, comme par enchantement, « plus humaine à habiter ». La détérioration constante de l’environnement au cours des dernières décennies a, là encore, donné raison à Paul VI… Logo : devp.org Ligne du temps : devp.org et graphisme Catherine D. Marcoux Pour la ligne de temps détaillée, visitez le www.devp.org/fr/. TÉMOIGNAGE justes et plus humaines les réalités sociales, politiques, économiques, culturelles et environnementales. » Le Mouvement des travailleurs chrétiens, une expérience d’Église signifiante évoluant dans un monde très sécularisé, s’inscrit dans cette recherche pour actualiser cette mission. En rassemblant des femmes et des hommes du milieu populaire qui cherchent à articuler foi, prière et engagement social, le MTC est un lieu communautaire pour entendre Dieu qui parle dans les activités humaines. LE MTC UNE EXPÉRIENCE DE PASTORALE SIGNIFIANTE! La mise en place d’une pastorale sociale est un effort et un défi à relever « en Église » pour chercher à comprendre et à actualiser la dimension sociale de la foi. À la lumière de plusieurs expériences vécues en Église et à l’aide de la bible et de l’enseignement social de l’Église, l’Assemblée des évêques du Québec nous a projetés au cœur de la foi chrétienne en nous rappelant notre devoir et notre responsabilité en définissant, la pastorale sociale comme ceci : « […] l’activité de l’Église qui, consciente de sa mission au cœur du monde prend une option évangélique pour les pauvres et les personnes exclues et la traduit par des pratiques de solidarité et de libération. Elle travaille avec toute personne de bonne volonté à la transformation des rapports sociaux et des structures injustes, du local à l’international, afin de rendre plus Comme membre de ce mouvement depuis plus de 45 ans, je crois que le MTC est une pratique de pastorale sociale toujours pertinente à promouvoir dans nos milieux respectifs. Une question doit demeurer vivante en nous : comment assurer individuellement et collectivement comme Église une présence aux enjeux sociaux de notre société tout en « développant » une spiritualité ancrée dans le réel? MARS - AVRIL 2017 15 L’Envoi de Saint-Hyacinthe Image : Catherine D. Marcoux par Jean-Paul St-Amand Sur le terrain du milieu social, les membres du mouvement portent avec d’autres «Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps… » À l’aide de démarches pédagogiques, Voir - Juger - Agir et Révision de vie, vécues par petites équipes, le MTC offre aux personnes des lieux et des activités leur permettant de partager leurs réalités quotidiennes (travail, santé, famille, etc.) ainsi que les enjeux sociaux, économiques, politiques, culturels et environnementaux. Ensemble, ils identifient des injustices, nomment leurs aspirations et trouvent avec l’éclairage de l’Évangile, les chemins à prendre pour l’action individuelle et collective. Ils se transmettent à partir de réalités concrètes l’espérance qui les habite; leur vision de ce qui est source d’amour, de haine, de bien et de mal; la foi qu’ils portent en Jésus Christ et l’action de Dieu qu’ils perçoivent à l’œuvre dans la société d’aujourd’hui. RÉFLEXION Jacques Racine, Monde unique, projet commun : l’engagement social de l’Église, Montréal, Éditions Médiaspaul, 2016, 253 p. FRÉDÉRIC BARRIAULT | COMMUNICATIONS ET SOCIÉTÉ Qualifié de radical et même de marxiste par certains leaders d’opinion, le pape François a rappelé à ses adversaires que ces prises de positions ne sont pas vraiment les siennes : elles s’appuient plutôt sur une très ancienne tradition au sein du catholicisme, c’est-à-dire l’enseignement social de l’Église. Enseignement qui s’appuie à la fois sur les textes bibliques, sur les écrits des Pères de l’Église, sur les travaux des plus grands théologiens, de même que sur les encycliques sociales publiées par les papes depuis plus d’un siècle. L’Envoi de Saint-Hyacinthe Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver lorsqu’on se questionne sur l’enseignement social de l’Église. Monde unique, projet commun est donc un excellent point de départ pour quiconque veut s’approprier cette longue et riche tradition intellectuelle. Professeur émérite de la Faculté de théologie et sciences religieuses de l’Université Laval, Jacques Racine s’intéresse d’ailleurs depuis fort longtemps à l’enseignement social de l’Église. 16 ment social. Il se penche d’abord sur la place centrale occupée par les questions de justice sociale et de partage des richesses au sein de l’Église des premiers siècles, que ce soit dans l’enseignement de Jésus, dans les Actes des Apôtres, et dans les écrits des tout premiers évêques. Il met ensuite en lumière l’acte fondateur de l’enseignement social de l’Église, c’est-dire l’encyclique Rerum novarum (1891) du pape Léon XIII sur la question ouvrière. Il présente ensuite l’élargissement graduel de cet enseignement, autour d’enjeux comme celui de la paix mondiale (Benoît XV, Jean XXIII), ou encore de l’attitude à adopter face au capitalisme, au communisme, au fascisme et au nazisme (Pie XI, Pie XII, Jean-Paul II). Enfin, il aborde les plus récents développements de cet engagement social de l’Église, autour de la promotion de la solidarité internationale, de la défense des droits de la personne, de la mise en valeur de l’option préférentielle pour les pauvres et, enfin, de la sauvegarde de la création. Et ce, de l’époque de Jean XXIII jusqu’à celle du pape François. Jacques Racine accorde d’ailleurs une place de choix à la pensée du pape actuel, de même qu’à son encyclique Laudato si’. Le titre du livre porte d’ailleurs l’empreinte de Loué sois-Tu : face à ce monde unique et à cette « maison commune » qu’est la nôtre, les chrétiens ont le devoir de se mobiliser et d’édifier un monde plus juste, équitable et fraternel. Cet ouvrage est d’ailleurs l’un des finalistes du Prix du livre de Communications Dans cet ouvrage concis et très bien écrit, et Société, dans la catégorie « Essai ». Jacques Racine présente avec clarté les tenants et aboutissants de cet enseigneMARS - AVRIL 2017 Photo : Shutterstock Le pape François interpelle fréquemment les catholiques sur les questions liées à la justice sociale, à la solidarité internationale et à la sauvegarde de la création. Pensons ici à ses prises de position très audacieuses en faveur de l’accueil des réfugiés et de la lutte aux changements climatiques. Pensons aussi à ses dénonciations de la dictature de la finance, de l’idolâtrie de l’argent, de l’économie qui tue, de la culture de l’inégalité et de la culture du déchet qui prévalent dans nos sociétés. RÉFLEXION Frédéric Barriault | Communications et Société un film « eucharistique* » qui s’ignore! Photo : Shutterstock LE THÉÂTRE DE LA VIE D epuis sa fondation en 1957, Communications et Société s’efforce de contribuer à la réflexion collective sur les enjeux et les défis de l’univers médiatique, dans une perspective chrétienne. Soucieux de saluer l’excellence dans le monde des communications, notre organisme remet des prix couronnant les productions littéraires, radiophoniques, télévisuelles et cinématographiques s’étant distinguées par leur qualité artistique, leur questionnement éthique et leur ouverture aux questions spirituelles. du nord de l’Italie. Il prend alors conscience du gaspillage éhonté de nourriture qui se produit dans les cuisines des grands établissements. Alors qu’à quelques pas de là, des hommes et des femmes souffrent de la faim. Il décide alors de réunir autour de lui une soixantaine de chefs cuisiniers de partout dans le monde et invite ceux-ci à préparer des repas nourrissants et délicieux afin de nourrir ces affamés. Et ce, à partir des aliments qui auraient sans doute été… jetés aux poubelles de ces grands restaurants. Cette année, six longs-métrages canadiens ont été retenus dans le cadre de notre prix cinéma. L’un des films en lice me semble être particulièrement intéressant, en regard du thème central de cette édition de L’Envoi. Dans ce numéro aux accents « eucharistiques » centré sur le mystère de Pâques, la Cène, le Pain de vie et la Table du Seigneur occuperont en effet une place de choix. Tout comme celle des exclus, des pauvres et des affamés. Comment pouvons-nous nourrir notre âme du Corps et du Sang du Christ alors que tant d’hommes, de femmes et d’enfants souffrent de la faim, ici-même comme ailleurs dans le monde? Quel sens doit alors revêtir la fraction et le partage (communautaire) du pain qui est au cœur de l’Eucharistie? Selon l’Office national du film, « ce documentaire fait beaucoup plus que relater cette importante histoire culinaire : l’œuvre évoque les rencontres émouvantes avec des convives de la soupe populaire – qui y ont trouvé une communauté chaleureuse – et nous laisse entrevoir un pan du cœur et de l’âme de la clientèle. Festin visuel en soi, le Théâtre de la vie donne un visage humain à un puissant message de justice sociale tout en sensibilisant aux énormes conséquences environnementales du gaspillage alimentaire ». L’Envoi de Saint-Hyacinthe C’est à ce titre, me semble-t-il, que ce documentaire est animé d’une logique quasi « eucharistique* ». Riches et pauvres, cuisiniers et affamés, hommes et femmes : tous partagent un repas un commun. Tous forment une Le Théâtre de la vie de Peter Svatek me paraît abor- communauté fraternelle, aimante et agissante. Et tous der – même du bout des lèvres (!) — cette question sont transformés par cette expérience. fondamentale. Ce documentaire canadien focalise son attention sur le célèbre chef cuisinier italien Massimo *Nous utilisons ici le mot eucharistique en guise de métaphore, pour Bottura. Étoile montante de la gastronomie interna- rendre hommage à cette initiative et à ce documentaire dans lesquels tionale (son restaurant — l’Osteria Francescana - a été le partage, le souci du pauvre et les repas fraternels pris en commun occupent une place centrale. On aura compris qu’il ne s’agit ici que désigné meilleure table au monde en 2016), Massimo d’une simple métaphore et qu’il n’y a pas de comparaison possible Bottura était de passage à Milan, en 2015, à l’occasion avec l’Eucharistie, pour des raisons théologiques et symboliques (la de l’Exposition universelle tenue dans cette grande ville grâce du sacrement, la transsubstantiation, la présence réelle, etc.). MARS - AVRIL 2017 15 QUESTIONNAIRE MA CONNAISSANCE DE LA PENSÉE SOCIALE DE L'ÉGLISE par Mgr Jean Marc Robillard, v.g. 1- Lorsque j'entends l'expression « pensée sociale de l'Église » qu'est-ce qui me vient à l'esprit ? 2- Qui est le pape à avoir élaboré une « pensée sociale » pour l'Église en premier? 3- Pouvez-vous nommer d'autres papes qui ont aussi développé le sujet ? 4- Pouvez-vous identifier quelques documents sur lesquels pourrait se fonder la « pensée sociale » de l'Église ? 18 6- Quels seraient, selon vous, les grands principes de la « pensée sociale » de l'Église ? Réponses : Pour en savoir davantage, veuillez vous inscrire au cours PST 1501- Pensée sociale de l'Église catholique offert au diocèse de Saint-Hyacinthe. L’Envoi de Saint-Hyacinthe 5- Pouvez-vous identifier quelques textes bibliques sur lesquels pourrait s'appuyer la « pensée sociale » de l'Église ? MARS - AVRIL 2017 COMMUNIQUÉ DE LA CHANCELLERIE À nos fraternelles prières F. Conrad Pelletier, s.c., est décédé à Granby le 23 mars 2017 à l’âge de 76 ans. Ses funérailles ont été célébrées au Mont-Sacré-Cœur le 30 mars 2017. M. Ghislain Bernier, diacre permanent, aumônier des Chevaliers de Colomb, Assemblée GeorgesBoivin no 1017 de Granby. Monsieur Marcel Benoit, frère de l’abbé Georges Benoit, est décédé à Saint-Hyacinthe le 31 mars 2017 à l’âge de 83 ans. Ses funérailles ont été célébrées en l’église Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe le 4 avril 2017. Monsieur l’abbé Jacques Bonneau, aumônier des Chevaliers de Colomb, Conseil 3326 de Sutton. Monsieur Rosaire Pelletier, frère de Michel Pelletier, diacre permanent, est décédé le 29 mars 2017 à l’âge de 67 ans. Un dernier adieu lui a été rendu le 9 avril 2017 à Granby. Nominations Mgr François Lapierre, p.m.é., a procédé aux nominations suivantes : Madame Nicole Ménard Perron, administratrice au conseil d’administration de la Fondation du diocèse de Saint-Hyacinthe. Chanoine Denis Lépine, v.é. Chancelier Le 4 avril 2017 NOS SUGGESTIONS pour aller plus loin... LES FONDEMENTS DE LA PASTORALE SOCIALE AU QUÉBEC ASSEMBLÉE DES ÉVÊQUES CATHOLIQUES DU QUÉBEC DEMAIN CYRIL DION ET MÉLANIE LAURENT MARS - AVRIL 2017 L’Envoi de Saint-Hyacinthe BIBLE PAUVRETÉ ET JUSTICE (VERSION PAROLE DE VIE) SOCIÉTÉ BIBLIQUE CANADIENNE 19 Société canadienne des postes Port payé Poste Publication 40017271 Livré à : Prenez, mangez ceci est mon corps. » , Puis, ayant pris une coupe, il dit : « Buvez-en tous car , ceci est mon sang » Matthieu 26, 26-29 Photo : Shutterstock «