tous prenez place! - Diocèse de Saint

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L’Envoi
Revue de l’Église de Saint-Hyacinthe
tous prenez place!
À LA TABLE DU SEIGNEUR
Volume XXXII, numéro 5 • Mars - avril 2017
Sommaire
7 8 Faim, avoir et eucharistie
par Ginette Courchesne
Les principes de la pensée sociale
de l'Église
résumé par Catherine D. Marcoux
10 50 ans de solidarité internationale catholique!
par Frédéric Barriault
Une expérience de pastorale 15 sociale signifiante
par Jean-Paul St-Amand
Jacques Racine,
16
Monde unique, projet commun : l'engagement social de l'Église
par Frédéric Barriault
5
6
Message de Pâques
Mot de Mgr Lapierre
Le théâtre de la vie :
17
un film « eucharistique » qui s'ignore! par Frédéric Barriault
18
19
Mettre en oeuvre
la Parole qui libère
par Michel Pelletier, d.p.
Photo de couverture : Catherine D. Marcoux,
avec l'aide de Sr Françoise Boulais, s.m.s.h.
Questionnaire : Ma connaissance de la Pensée sociale de l'Église
par Mgr Jean Marc Robillard, v.g.
Nouvelles de la chancellerie
MOT DE LA RÉDACTRICE
Catherine D. Marcoux
L
e carême est un temps de rencontre et de partage. Une rencontre avec soimême, avec son prochain et avec le Seigneur. C’est également un moment pour remettre
les pendules à l’heure. Il y a un beau mot pour dire cela que j’aime tout particulièrement,
l’homéostasie, l'équilibre en tout.
En ce qui me concerne, cette année ce fut davantage un temps pour me recentrer sur
ce qui est de vraiment important. J’ai décidé de suivre ce que l’Évangile m’inspire et
d’en faire quelque chose pour l’environnement et du même coup pour la société. J’ai
visionné un documentaire intitulé Minimalism, a documentary about the important
things. Un des deux personnages principaux nous dit cette phrase très évocatrice, «
Love people, use things. The opposite never works. » Aime les gens et utilise les choses. L’opposé ne
fonctionne jamais. Cet énoncé m’a fait réfléchir tout au long du carême. Entre autre sur ma relation
avec mon entourage, ma famille mais aussi sur la valeur que je donne aux choses matérielles; la place
de la consommation ou de la surconsommation dans ma vie; l’impact et le chemin de chaque objet
que je me suis volontairement procuré; le fait d’être en premier, au lieu d’avoir. Gandhi disait « sois
toi-même le changement que tu veux voir advenir dans le monde. » Alors, voilà ce que je propose,
cesser de vivre dans la surabondance matérielle et d’encourager cette culture du jetable. Qu’en pensez-vous? Que nous enseigne le Seigneur là-dessus?
Comme vous l’avez vu sur la couverture, avec le symbole du rassemblement autour de la table, nous
allons parler du Carême, de Pâques mais également du vivre ensemble et de la communion. Depuis
plus de 50 ans, l’histoire d’ici et d’ailleurs nous montre que de belles initiatives sont prises pour porter
secours aux plus démunis. Nous partageons un peu partout le pain de l’eucharistie. Et il est beau de
constater que l’Esprit sème encore dans les coeurs, aux quatre coins de notre diocèse, pour y insuffler
un désir profond d’agir pour son prochain. Comme nous le rappelle Mgr Lapierre, nous ne sommes
jamais seul pour aller à la rencontre du Seigneur!
Bonne lecture!
CATHERINE D. MARCOUX, responsable aux communications
[email protected]
Coordination et rédaction : Catherine D. Marcoux
Comité de rédaction : Frédéric Barriault, Marc Benoît, Stéphanie
Bernier, Sr Françoise Boulais et Monique Cyr
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Équipe technique : Sylvie Beaupré, Nicole Bossinotte
et Louise Robillard
Adresse : Secrétariat diocésain
1900, rue Girouard Ouest, C.P. 190, Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 7B4
Téléphone : 450 773-8581 - Télécopieur : 450 774-1895
[email protected]
www.diocese-st-hyacinthe.qc.ca
Abonnement : 20 $/5 revues (avec annuaire : 35 $) Chèque à l’ordre de CECR Saint-Hyacinthe
4
MARS - AVRIL 2017
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada.
L’Envoi est édité par le diocèse de Saint-Hyacinthe et est
publié 5 fois par année, de septembre à juin. Il est membre
de l’Association des médias catholiques et oecuméniques (AMéCO).
Tout texte publié dans L’Envoi demeure l’entière responsa-
bilité de son auteur et n’engage que celui-ci.
Date de tombée : le vendredi 28 avril 2017
Prochaine parution : le vendredi 26 mai 2017
MESSAGE DE NOTRE ÉVÊQUE
François Lapierre p.m.é.
Message de Pâques
Durant le Carême qui se
termine, nous avons médité
les rencontres extraordinaires que Jésus a vécues
avec la Samaritaine, avec
l’aveugle-né, avec Marthe
et Marie dont la foi est
ébranlée par la mort de
leur frère Lazare.
L’évangile nous montre que rencontrer le Seigneur, c’est
d’abord être rencontré par lui. Mais comment cela est-il
possible aujourd’hui?
Durant le pèlerinage de Carême que nous venons de
vivre, un jeune travailleur de 21 ans est venu raconter
comment il a vécu cette expérience. Il n’avait aucun
intérêt pour la foi mais un ami l’a invité à l’accompagner
dans son cheminement vers la confirmation.
Au point de départ, il n’avait aucun attrait pour cette
démarche mais voilà qu’une rencontre sur l’importance
du pardon est venu remettre en question sa tendance à
vivre avec beaucoup de rancune.
La rencontre avec Jésus qui pardonne même à ses
bourreaux l’a bouleversé. Il a décidé de s’engager pour
accompagner les jeunes adultes qui cherchent une nouvelle façon de vivre la foi, aujourd’hui.
Il a fait la connaissance d’un autre jeune adulte que la
rencontre de Jésus a bouleversé. Comme les premiers
apôtres qui allaient deux par deux, les voilà envoyés dans
plusieurs communautés pour partager leur témoignage.
Cette expérience me fait découvrir que c’est dans et
par la communion retrouvée que le Seigneur ressuscité
se révèle. À Emmaüs, c’est la communauté de table, la
fraction du pain qui ouvrent les yeux des disciples. C’est
en l’appelant par son nom que Jésus se fait reconnaître
de Marie de Magdala.
Nous vivons dans une société où il faut bien reconnaître
que l’indifférence face à la foi est bien présente. Devant
cette situation, le témoignage de Jésus nous inspire sur
ce qui est à transformer dans notre Église.
Notre civilisation a pensé trouver dans la science le sens
de la mort et de la vie mais notre expérience quotidienne
nous montre bien que cette situation produit un vide
spirituel.
Je souhaite que cette fête de Pâques soit l’occasion de
rencontrer le Seigneur qui est vivant, aujourd’hui; si nous
nous laissons rencontrer, il peut rendre notre cœur brûlant et ardent. Joyeuses Pâques!
François Lapierre p.m.é.
3 avril 2017
Photo : Shutterstock
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
MARS - AVRIL 2017
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CHRONIQUE DU DIACRE
Michel Pelletier
Mettre en oeuvre la Parole qui libère
Dès le début de mon cheminement
spirituel, j’ai eu la joie de découvrir
un groupe de chrétiens qui avaient
vraiment à cœur de vivre les valeurs
de l’Évangile. Chacun des membres
de cet organisme agissait comme
un véritable missionnaire de la
bonne nouvelle. L’accueil du pauvre
était le mot d’ordre et, des pauvres,
il y en avait de toutes sortes. C’était l’époque des Cafés
chrétiens.
Au cours d’une période de tourments et de profonde
recherche spirituelle, j’y ai moi-même été chaleureusement
accueilli comme un pauvre en manque d’amour. Ce fut
pour moi le début d’une véritable résurrection et d’un
beau cheminement de foi en Église. J’ai rapidement par
la suite intégré l’équipe d’animation.
Parmi tous les cafés chrétiens que j’ai eu l’occasion
de visiter, c’est celui de la rue Sainte-Catherine à
Montréal, le Café chrétien Centre-Sud qui m’a le
plus impressionné. Ce n’était pas seulement la beauté
des chants de louanges ou le talent des animateurs que les
gens recherchaient mais un lieu d’accueil inconditionnel,
une oreille à l’écoute, un cœur aimant, un moment de
consolation, un dialogue amical, un encouragement.
Ce lieu n’était pas coupé de l’Église; c’était, bien au
contraire, l’Église en action, l’Église en sortie, comme le
dit le pape François.
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Les échanges autour des tables se déroulaient dans
une grande simplicité. Les occasions de partager ses
questionnements sur le sens de la vie et sur la foi
sont plutôt rares, les cafés chrétiens offraient cette
possibilité. Je me souviens de toutes ces discussions avec
les visiteurs qui se concluaient parfois par un moment
de prière qui leur donnait visiblement un peu d’espérance
et de réconfort. Que de cœurs meurtris! Que de
souffrance vécue par ces jeunes qui fréquentaient la
place! Après un moment de mise en confiance, parfois
un jeune éclatait en sanglots sur ton épaule en disant
qu’il avait été battu par son coloc et forcé de lui remettre
son chèque d’aide sociale afin qu’il puisse se procurer
de la drogue. Un autre encore, sous le choc d’apprendre
qu’il avait le sida, te partageait qu’il n’en avait plus pour
bien longtemps à vivre.
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MARS - AVRIL 2017
Le beau message d’amour de l’Évangile ne devait pas
s’exprimer seulement par des belles paroles ou par de
belles chansons mais par un cœur compatissant pour
accompagner et aider ces personnes à traverser leurs
épreuves et aussi les guider vers d’autres ressources au
besoin. La responsable du café chrétien et le prêtre,
aumônier du café, avaient tous deux un charisme
exceptionnel d’accueil pour rassembler tous ces pauvres
dans la chapelle, située à l’étage, et y célébrer la messe
pour tous ces cœurs blessés. La beauté et la sincérité
des prières exprimées par ces jeunes étaient tellement
touchantes qu’elles nous arrachaient souvent des larmes.
Ce fut bien triste de voir, qu’au fil des années, plusieurs
cafés chrétiens ont dû fermer leurs portes par manque de
ressources financières et de relève. Mais, l’Esprit Saint est
toujours à l’œuvre et je me réjouis de voir surgir d’autres
œuvres d’accueil semblables, comme La Halte St-Joseph
de Granby et de Saint-Hyacinthe. Quand on leur donne
une occasion concrète de s’impliquer, comme ce fut le
cas pour la mobilisation de bénévoles pour la Halte, c’est
surprenant de voir avec quelle générosité les paroissiens
répondent à l’appel. Je crois que l’attitude exemplaire
du pape François et ses nombreuses interpellations qu’il
lance à tous les baptisés de s’impliquer davantage dans
le monde pour mettre en œuvre l’Évangile, va donner
un souffle nouveau à l’effort d’évangélisation.
« Soutenus par l'agir de Dieu, fidèles
à la mission de l'Église, comme le
Christ Serviteur, ensemble, mettons
en oeuvre la Parole qui libère en
faveur de toute personne qui
souffre. »
- Devise des diacres permanents
du diocèse de Saint-Hyacinthe
Michel Pelletier, diacre permanent
Granby
DOSSIER
Faim,
avoir faim
et eucharistie
par Ginette Courchesne
Tous mangèrent à leur faim
Influencée par mon engagement dans le monde
de la pauvreté et de la faim, ce sont les mots
« tous mangèrent à leur faim » (Luc 9, 11-17) qui
me sont venus à l’esprit lorsqu’on m’a demandé
d’écrire une réflexion sur l’eucharistie dans la
réalité d’aujourd’hui (la pauvreté, le carême et
Pâques). L’eucharistie, pain rompu et vin partagé,
sacrement de la présence du Christ et en même
temps communion au partage, à la solidarité pour
tous mais surtout pour tous ceux qui vivent le
carême chaque jour.
La réalité d’aujourd’hui
« Faites ceci en mémoire de moi » c’est la vie du
Christ qui se poursuit, qui signifie que nous ferons
la même chose : communier aux autres par le
don. C’est rompre le pain de notre vie et accepter
d’être au service du blessé, du pauvre, de l’affamé
qui souffre d’immenses faims. Corps vivant et
agissant du Christ dans le monde d’aujourd’hui,
notre engagement au partage du pain quotidien
de ceux qui jeûnent toute l’année clame la vérité
du partage du pain eucharistique, qui devient
alors vraiment « le repas du Seigneur ». Chaque
fois que nous nous approchons de l’affamé,
Jésus renouvelle son sacrifice unique. Entre vous
et moi, n'est-ce pas grandiose? L'eucharistie en
commune-union est un trésor à faire connaître et
à communiquer aux autres. C’est le signe efficace
de Sa présence dans le monde.
MARS - AVRIL 2017
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Photo : Shutterstock
Quel que soit leur degré de pratique, quand
nous prenons le temps d’écouter les jeunes, les
familles et la communauté, nous découvrons une
histoire autrement plus explosive que le simple
manque d’argent, de nourriture. Nous « entendons et ressentons » que de grandes « faims »
les habitent. Faims d’amour, d’écoute, d’amitié et
quête de sens à leur vie.
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DOSSIER
Les principes
de la Pensée
sociale
de l'Église
Extrait de BALADE au coeur du Massif de la Doctrine
Sociale de l'Église | www.jeunes-et-engages.fr
RÉSUMÉ PAR
CATHERINE D. MARCOUX
Photo : Shutterstock
1.
DOSSIER
Pour nourrir son âme...
La dignité de la personne humaine est la Les béatitudes (Luc 6, 20-23)
source, le sujet et la finalité de toute la pen- L'évangile révélée aux plus petits
sée sociale de l'Église. Chez nous : Halte St-Joseph à (Matthieu 11, 25-30)
Livre d'Amos 2 (6-8)
Granby et Saint-Hyacinthe
DIGNITÉ DE LA PERSONNE HUMAINE
Pour voir plus clair...
Le fils prodigue (Luc 15, 11-32)
La brebis égarée (Matthieu 18, 10-14)
Appel de Matthieu et repas avec les pécheurs
(Marc 2 , 13-17)
2.
BIEN COMMUN
5.
SOLIDARITÉ
La solidarité nous invite à construire un
monde commun où la dignité de chacun
relèverait de la responsabilité de tous et où règnerait la
justice. Chez nous : Jardin communautaire du Centre
Jean-Paul Regimbal à Granby, ainsi que trois jardins
communautaires à Saint-Hyacinthe
Le bien du « nous-tous » est ce que doit
rechercher toute société pour le plein épanouissement de chaque personne, de tout groupe,
ainsi que la préservation du vivre-ensemble. Chez
nous : Coopératives (habitation, agricole, etc...)
Pour ouvrir davantage son coeur...
La parabole du Bon Samaritain (Luc 10, 25-37)
La séparation des brebis et des chèvres
(Matthieu 25, 31-46)
Pour vouloir faire parti d'un tout...
Tous les membres d'un même corps
(1 Corinthiens 12, 12-31)
La Parabole des talents (Matthieu 25, 14-29)
6.
3.
DESTINATION UNIVERSELLE DES BIENS
SUBSIDIARITÉ
La subsidiarité est un délicat équilibre
entre la responsabilité, l'épanouissement
de chaque personne et la visée du bien commun par
ceux qui dirigent. Chez nous : Solidarité Populaire
Richelieu-Yamaska (SPR-Y)
Nous croyons que Dieu a destiné les biens
de la terre à tous ceux et celles qui l'habitent, aujourd'hui et demain. Utopie? Chez nous :
La Moisson Maskoutaine à Saint-Hyacinthe
Pour travailler avec nos dirigeants...
Moïse, son beau-père et le peuple (Exode 18, 13-27)
Marc 6 (6-13)
Pour développer sa générosité...
Les apôtres redistribuent les richesses
(Actes des apôtres 4, 32-37)
Aimez vos ennemis (Matthieu 5, 43-48)
7.
Le combat pour la justice sociale est profondément ancré dans l'histoire de l'Église,
même s'il est parfois (souvent?) conflictuel. Il n'est
pas réservé aux chrétiens. Chez nous : Développement
et Paix, équipe locale du diocèse de Saint-Hyacinthe
Le choix prioritaire pour les pauvres est Pour se remettre en question...
le défi humain et politique auquel nous appelle Lazare et l'homme riche (Luc 16, 19-31)
aujourd'hui le Christ. Chez nous : Comptoirs Psaume 145
familiaux (Cercles des fermières du Québec, Filles
d'Isabelle, paroisses, etc...)
* Veuillez prendre note que seulement quelques
exemples de chez nous ont été retenus faute d'espace.
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L’Envoi de Saint-Hyacinthe
4.
OPTION PRÉFÉRENTIELLE
POUR LES PAUVRES
JUSTICE SOCIALE
Frédéric Barriault
Communications et Société
Photo : Shutterstock
DOSSIER
DOSSIER
50 ANS DE SOLIDARITÉ
INTERNATIONALE CATHOLIQUE!
Aujourd'hui, le fait majeur dont chacun doit prendre conscience est que la question sociale est
devenue mondiale. […] Les peuples de la faim interpellent aujourd'hui de façon dramatique les
peuples de l'opulence. L'Église tressaille devant ce cri d'angoisse et appelle chacun à répondre
avec amour à l'appel de son frère.
Le développement est le nouveau nom de la paix. | PAUL VI, POPULORUM PROGRESSIO
L’
Charité et solidarité dans l’enseignement social
de l’Église
La charité, la solidarité et l’entraide sont les traits
distinctifs de notre tradition religieuse. Aussi loin
qu’on remonte dans l’histoire de l’Église, on est
constamment confronté à l’appel lancé aux fidèles les
mieux nantis de partager une partie de leurs richesses
afin de soulager la misère physique et morale des
pauvres, des malades et des exclus.
La solidarité était d’ailleurs « inscrite dans l’ADN »
de nos ancêtres. Qui n’a jamais entendu parler de ces
corvées d’entraide qui se mettaient spontanément en
place dans les paroisses rurales d’autrefois afin de venir
en aide à une famille dont la maison, la grange ou
l’étable avaient été rasées par les flammes? On s’empressait alors de rebâtir ces bâtiments afin que ces
familles et leurs animaux puissent à nouveau se loger
entre quatre murs. Chaque paroisse et chaque village
se faisait d’ailleurs une fierté de pouvoir prendre soin
Cet article s’efforcera de présenter les grandes lignes de « ses » pauvres. Mais sans jamais se déresponsade Populorum progressio, tout en s’efforçant de situer biliser face à la misère qui s’abat sur des gens vivant
cette encyclique dans les débats et réflexions qui ani- parfois à l’autre bout de la province, du pays et même
maient l’Église catholique et la société québécoise, à du monde. Et qui étaient confrontés à des tragédies
l’aube des années 1960.
de toute nature : incendies, guerres, catastrophes
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L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Église catholique célèbre ces jours-ci le 50e
anniversaire de l’encyclique Populorum
progressio du pape Paul VI. Publié le 26
mars 1967, ce texte du pape a transformé de manière
radicale l’enseignement de l’Église en matière de justice sociale, de coopération internationale et de développement solidaire — et intégral — des peuples.
Publiée en plein cœur de la Révolution tranquille
et quelques années à peine après la conclusion du
Concile Vatican II, cette encyclique est porteuse des
espoirs et utopies qui animent l’Église et le monde à la
fin des années 1960. Texte révolutionnaire à bien des
égards, Populorum progressio a eu des effets durables
sur la vie de l’Église. L’une d’entre elles fut l’apparition d’organismes de coopération internationale
ouvertement catholiques. En effet, quelques semaines
après la publication de l’encyclique, la Conférence des
évêques catholiques du Canada fondait l’organisme
Développement et Paix, lequel célèbre lui aussi son
50e anniversaire (www.devp.org).
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
DOSSIER
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naturelles, famines, exodes, migrations, etc. Aussi Pensons ici aux caisses populaires, aux coopératives agrimultipliait-on les quêtes, levées de fonds, bazars et coles ou forestières, ou encore aux écoles d’agriculture.
soirées de bingo afin de financer des œuvres de charité
Vers 1960, toutefois, plusieurs voix s’élèvent dans
cherchant à venir en aide à ces malheureux.
l’Église pour qu’on s’attaque de plein fouet aux injusLa charité et l’entraide spontanée n’ont évidemment tices économiques et sociales à l’œuvre dans le monde,
rien perdu de leur actualité, ni d’ailleurs leur raison mais aussi dans le Québec de Maurice Duplessis. Des
d’être : chaque fois que le monde est confronté à une membres du clergé et des militants d’Action catholique
tragédie, les Églises, œuvres de charité et organismes vont alors contribuer à la mise en place des grandes
humanitaires lancent un appel à la solidarité afin que réformes (socials-démocrates) de la Révolution
l’humanité puisse voler au secours des affamés ou des tranquille.
personnes chassées de leurs pays par la guerre, les
génocides, les catastrophes naturelles, etc.
Vers une solidarité mondiale : de Pacem in Terris
à Populorum progressio
De la charité à la justice, au développement
Au moment même où le Québec s’engageait dans
Au lendemain de la crise des années 1930 et de la les réformes de la Révolution tranquille, l’Église vivait
Seconde Guerre mondiale, plusieurs voix s’élèvent elle aussi sa propre « révolution tranquille », lors du
dans l'Église pour dénoncer les insuffisances de la Concile Vatican II. Les enjeux de la paix mondiale,
charité et plus encore du libéralisme économique de la solidarité internationale et du dialogue inter(capitalisme). Pour bon nombre de catholiques de religieux seront abondamment discutés par les Pères
cette époque, on ne peut plus se contenter d’offrir conciliaires. Plus que jamais, l’Église prend conscience
de l’aide d’urgence aux pauvres : il faut d’abord et de sa « stature » internationale, tout comme du rôleavant tout agir sur les causes de la pauvreté, en lut- clé qu’elle peut jouer dans l’édification d’un monde
tant contre les injustices économiques et sociales qui pacifique, fraternel et solidaire. En plein cœur du
confinent un trop grand nombre d’êtres humains dans Concile, le pape Jean XXIII avait donné le ton avec
la misère la plus abjecte. Il faut donc fournir aux col- son encyclique Pacem in Terris (Paix sur Terre), dans
lectivités locales des leviers de développement collectif laquelle il invitait les catholiques — mais aussi tous les
leur permettant de prendre en charge (elles-mêmes) « hommes de bonne volonté » — à défendre les droits
leur propre avenir. Il faut également mettre en place humains, à dénoncer la course aux armements milides réformes audacieuses afin d’enrayer les structures taires et nucléaires alors en cours et, enfin, à contribuer
au développement d’une solidarité internationale.
injustes et les causes de la pauvreté.
« Tout être humain a droit à la vie, à l'intégrité physique
Ces idées-là vont amener bon nombre de catholiques et aux moyens nécessaires et suffisants pour une existence
à s’engager dans des organismes luttant pour la justice décente, notamment en ce qui concerne l'alimentation,
économique et sociale. Certains d’entre eux vont le vêtement, l'habitation, le repos, les soins médicaux, les
s’engager dans diverses luttes sociales, aux côtés des services sociaux », disait alors Jean XXIII.
travailleurs et des exclus. Pensons ici aux militants
syndicaux catholiques ayant pris part à la grève de Poursuivant l’œuvre de son prédécesseur, Paul VI
l’amiante, à Asbestos, en 1949. Certains catholiques publie en 1967 sa fameuse encyclique Populorum
vont quant à eux favoriser l’essor de leviers de dévelop- progressio sur le développement des peuples. Tout
pement collectif, contrôlés par la population locale. comme Jean XXIII, Paul VI est convaincu que l’heure
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DOSSIER
de l’égoïsme, du chauvinisme et du nationalisme est
révolue. La survie de l’humanité repose sur une prise
de conscience des liens d’interdépendance et de solidarité unissant tous les peuples de la Terre. Sensibilisé
aux misères qu’éprouvent les pays de l’hémisphère sud
lors des discussions du concile Vatican II et à l’occasion de ses voyages en Afrique et en Amérique latine,
Paul VI est bien conscient de la colère qui gronde dans
plusieurs pays en voie de développement, à l’heure
des guerres d’indépendance anticoloniales et de la
multiplication des guérillas marxistes et des dictatures militaires. Cette colère, dit le pape, trouve sa
source dans les injustices économiques et sociales qui
accablent les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du
Sud : « Il est certes des situations dont l'injustice crie vers
le ciel. Quand des populations entières, dépourvues du
nécessaire, vivent dans une dépendance telle qu'elle leur
interdit toute initiative et responsabilité, toute possibilité
aussi de promotion culturelle et de participation à la vie
sociale et politique, grande est la tentation de repousser
par la violence [révolutionnaire] de telles injures à la
dignité humaine ».
Le pape met donc en garde les peuples de l’hémisphère
sud contre le modèle de développement préconisé par
les grandes puissances occidentales, trop obnubilées
par leur insatiable « conquête de la prospérité matérielle ». Paul VI prône plutôt un humanisme intégral,
ouvert à Dieu, à l’absolu et à la transcendance. Cet
humanisme-là veut contribuer au « développement
intégral de tout l'homme et de tous les hommes ». Il faut,
dit le pape, que tout être humain aille à la rencontre
de son prochain. Les peuples de cette planète doivent
se voir « comme des frères et sœurs, [et] comme les
enfants de Dieu. Dans cette compréhension et cette
amitié mutuelles, dans cette communion sacrée, nous
devons également commencer à œuvrer ensemble
pour édifier l'avenir commun de l'humanité ».
C’est cette mission « sacrée » qui est au cœur de la
démarche de Développement et Paix depuis presque
50 ans. Et qui teinte l’enseignement social de l’Église
depuis l’époque de Paul VI. Plus encore depuis l’élection du pape François.
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L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Aux yeux du pape, « le développement est le nouveau nom de paix ». La paix mondiale repose donc en
bonne partie sur le développement de liens de solidarité entre pays riches et pays pauvres, entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud, entre dominants et
dominés. Encore faut-il s’entendre sur le sens qu’on
donnera au mot développement. Paul VI met d’ailleurs en garde les grandes puissances contre la tentation d’imposer aux pays pauvres des valeurs et des
solutions techniques chères aux Occidentaux. Pensons
ici à la révolution verte des années 1950-1970 et durant
laquelle des ONG internationales « forçaient » les
paysans des pays du sud à utiliser des semences (et
bientôt des OGM…), des engrais chimiques, des pesticides et des tracteurs à essence…. Tous fabriqués
par des multinationales occidentales. La révolution
verte a donc rendu les paysans de l’hémisphère sud
encore plus pauvres et encore plus dépendants envers
les pays du nord.
Aux yeux du pape, les programmes d’aide au développement doivent plutôt travailler « à libérer l'homme de
ses servitudes, [et à] le rendre capable d'être lui-même
l'agent responsable de son mieux-être matériel, de son
progrès moral et de son épanouissement spirituel ».
Pour Paul VI, « il ne suffit pas d'accroître la richesse
[mondiale] ». En effet, dit-il, rien ne garantit que cette
richesse sera par la suite « répartie équitablement »
entre pays riches et pays pauvres. L’accroissement
du fossé entre les riches et les pauvres en est hélas
la preuve éclatante. De plus, il ne suffit pas de promouvoir des solutions purement techniques pour que
la Terre devienne, comme par enchantement, « plus
humaine à habiter ». La détérioration constante de
l’environnement au cours des dernières décennies a,
là encore, donné raison à Paul VI…
Logo : devp.org
Ligne du temps : devp.org et graphisme Catherine D. Marcoux
Pour la ligne de
temps détaillée, visitez le
www.devp.org/fr/.
TÉMOIGNAGE
justes et plus humaines les réalités sociales,
politiques, économiques, culturelles et environnementales. »
Le Mouvement des travailleurs chrétiens, une
expérience d’Église signifiante évoluant dans
un monde très sécularisé, s’inscrit dans cette
recherche pour actualiser cette mission. En
rassemblant des femmes et des hommes du
milieu populaire qui cherchent à articuler foi,
prière et engagement social, le MTC est un lieu
communautaire pour entendre Dieu qui parle
dans les activités humaines.
LE MTC
UNE EXPÉRIENCE DE PASTORALE
SIGNIFIANTE!
La mise en place d’une pastorale sociale est un
effort et un défi à relever « en Église » pour
chercher à comprendre et à actualiser la dimension sociale de la foi. À la lumière de plusieurs
expériences vécues en Église et à l’aide de la
bible et de l’enseignement social de l’Église,
l’Assemblée des évêques du Québec nous a
projetés au cœur de la foi chrétienne en nous
rappelant notre devoir et notre responsabilité
en définissant, la pastorale sociale comme ceci :
« […] l’activité de l’Église qui, consciente de sa
mission au cœur du monde prend une option
évangélique pour les pauvres et les personnes
exclues et la traduit par des pratiques de solidarité et de libération. Elle travaille avec toute
personne de bonne volonté à la transformation
des rapports sociaux et des structures injustes,
du local à l’international, afin de rendre plus
Comme membre de ce mouvement depuis plus
de 45 ans, je crois que le MTC est une pratique de
pastorale sociale toujours pertinente à promouvoir
dans nos milieux respectifs. Une question doit
demeurer vivante en nous : comment assurer
individuellement et collectivement comme Église
une présence aux enjeux sociaux de notre société
tout en « développant » une spiritualité ancrée
dans le réel?
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L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Image : Catherine D. Marcoux
par Jean-Paul St-Amand
Sur le terrain du milieu social, les membres du
mouvement portent avec d’autres «Les joies
et les espoirs, les tristesses et les angoisses des
hommes de ce temps… » À l’aide de démarches
pédagogiques, Voir - Juger - Agir et Révision de
vie, vécues par petites équipes, le MTC offre aux
personnes des lieux et des activités leur permettant de partager leurs réalités quotidiennes
(travail, santé, famille, etc.) ainsi que les enjeux
sociaux, économiques, politiques, culturels et
environnementaux. Ensemble, ils identifient des
injustices, nomment leurs aspirations et trouvent
avec l’éclairage de l’Évangile, les chemins à
prendre pour l’action individuelle et collective.
Ils se transmettent à partir de réalités concrètes
l’espérance qui les habite; leur vision de ce qui
est source d’amour, de haine, de bien et de mal;
la foi qu’ils portent en Jésus Christ et l’action de
Dieu qu’ils perçoivent à l’œuvre dans la société
d’aujourd’hui.
RÉFLEXION
Jacques Racine, Monde unique, projet commun :
l’engagement social de l’Église, Montréal, Éditions Médiaspaul,
2016, 253 p. FRÉDÉRIC BARRIAULT | COMMUNICATIONS ET SOCIÉTÉ
Qualifié de radical et même de marxiste
par certains leaders d’opinion, le pape
François a rappelé à ses adversaires que ces
prises de positions ne sont pas vraiment
les siennes : elles s’appuient plutôt sur une
très ancienne tradition au sein du catholicisme, c’est-à-dire l’enseignement social
de l’Église. Enseignement qui s’appuie à
la fois sur les textes bibliques, sur les écrits
des Pères de l’Église, sur les travaux des plus
grands théologiens, de même que sur les
encycliques sociales publiées par les papes
depuis plus d’un siècle.
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver
lorsqu’on se questionne sur l’enseignement
social de l’Église. Monde unique, projet
commun est donc un excellent point de
départ pour quiconque veut s’approprier
cette longue et riche tradition intellectuelle.
Professeur émérite de la Faculté de théologie et sciences religieuses de l’Université
Laval, Jacques Racine s’intéresse d’ailleurs
depuis fort longtemps à l’enseignement
social de l’Église.
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ment social. Il se penche d’abord sur la
place centrale occupée par les questions de
justice sociale et de partage des richesses au
sein de l’Église des premiers siècles, que ce
soit dans l’enseignement de Jésus, dans les
Actes des Apôtres, et dans les écrits des tout
premiers évêques. Il met ensuite en lumière
l’acte fondateur de l’enseignement social
de l’Église, c’est-dire l’encyclique Rerum
novarum (1891) du pape Léon XIII sur
la question ouvrière. Il présente ensuite
l’élargissement graduel de cet enseignement, autour d’enjeux comme celui de la
paix mondiale (Benoît XV, Jean XXIII),
ou encore de l’attitude à adopter face au
capitalisme, au communisme, au fascisme
et au nazisme (Pie XI, Pie XII, Jean-Paul
II). Enfin, il aborde les plus récents développements de cet engagement social de
l’Église, autour de la promotion de la
solidarité internationale, de la défense des
droits de la personne, de la mise en valeur
de l’option préférentielle pour les pauvres
et, enfin, de la sauvegarde de la création. Et
ce, de l’époque de Jean XXIII jusqu’à celle
du pape François.
Jacques Racine accorde d’ailleurs une place
de choix à la pensée du pape actuel, de
même qu’à son encyclique Laudato si’. Le
titre du livre porte d’ailleurs l’empreinte de
Loué sois-Tu : face à ce monde unique et à
cette « maison commune » qu’est la nôtre,
les chrétiens ont le devoir de se mobiliser
et d’édifier un monde plus juste, équitable
et fraternel.
Cet ouvrage est d’ailleurs l’un des finalistes du Prix du livre de Communications
Dans cet ouvrage concis et très bien écrit, et Société, dans la catégorie « Essai ».
Jacques Racine présente avec clarté les
tenants et aboutissants de cet enseigneMARS - AVRIL 2017
Photo : Shutterstock
Le pape François interpelle fréquemment les
catholiques sur les questions liées à la justice
sociale, à la solidarité internationale et à la
sauvegarde de la création. Pensons ici à ses
prises de position très audacieuses en faveur
de l’accueil des réfugiés et de la lutte aux
changements climatiques. Pensons aussi à ses
dénonciations de la dictature de la finance,
de l’idolâtrie de l’argent, de l’économie
qui tue, de la culture de l’inégalité et de la
culture du déchet qui prévalent dans nos
sociétés.
RÉFLEXION
Frédéric Barriault | Communications et Société
un film
« eucharistique* »
qui s’ignore!
Photo : Shutterstock
LE THÉÂTRE
DE LA VIE
D
epuis sa fondation en 1957, Communications
et Société s’efforce de contribuer à la réflexion
collective sur les enjeux et les défis de l’univers
médiatique, dans une perspective chrétienne. Soucieux
de saluer l’excellence dans le monde des communications, notre organisme remet des prix couronnant les
productions littéraires, radiophoniques, télévisuelles et
cinématographiques s’étant distinguées par leur qualité
artistique, leur questionnement éthique et leur ouverture aux questions spirituelles.
du nord de l’Italie. Il prend alors conscience du gaspillage éhonté de nourriture qui se produit dans les cuisines
des grands établissements. Alors qu’à quelques pas de
là, des hommes et des femmes souffrent de la faim. Il
décide alors de réunir autour de lui une soixantaine
de chefs cuisiniers de partout dans le monde et invite
ceux-ci à préparer des repas nourrissants et délicieux
afin de nourrir ces affamés. Et ce, à partir des aliments
qui auraient sans doute été… jetés aux poubelles de ces
grands restaurants.
Cette année, six longs-métrages canadiens ont été retenus dans le cadre de notre prix cinéma. L’un des films
en lice me semble être particulièrement intéressant, en
regard du thème central de cette édition de L’Envoi.
Dans ce numéro aux accents « eucharistiques » centré
sur le mystère de Pâques, la Cène, le Pain de vie et la
Table du Seigneur occuperont en effet une place de
choix. Tout comme celle des exclus, des pauvres et des
affamés. Comment pouvons-nous nourrir notre âme du
Corps et du Sang du Christ alors que tant d’hommes,
de femmes et d’enfants souffrent de la faim, ici-même
comme ailleurs dans le monde? Quel sens doit alors
revêtir la fraction et le partage (communautaire) du pain
qui est au cœur de l’Eucharistie?
Selon l’Office national du film, « ce documentaire fait
beaucoup plus que relater cette importante histoire culinaire : l’œuvre évoque les rencontres émouvantes avec
des convives de la soupe populaire – qui y ont trouvé
une communauté chaleureuse – et nous laisse entrevoir
un pan du cœur et de l’âme de la clientèle. Festin visuel
en soi, le Théâtre de la vie donne un visage humain à
un puissant message de justice sociale tout en sensibilisant aux énormes conséquences environnementales du
gaspillage alimentaire ».
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
C’est à ce titre, me semble-t-il, que ce documentaire est
animé d’une logique quasi « eucharistique* ». Riches
et pauvres, cuisiniers et affamés, hommes et femmes :
tous partagent un repas un commun. Tous forment une
Le Théâtre de la vie de Peter Svatek me paraît abor- communauté fraternelle, aimante et agissante. Et tous
der – même du bout des lèvres (!) — cette question sont transformés par cette expérience.
fondamentale. Ce documentaire canadien focalise son
attention sur le célèbre chef cuisinier italien Massimo *Nous utilisons ici le mot eucharistique en guise de métaphore, pour
Bottura. Étoile montante de la gastronomie interna- rendre hommage à cette initiative et à ce documentaire dans lesquels
tionale (son restaurant — l’Osteria Francescana - a été le partage, le souci du pauvre et les repas fraternels pris en commun
occupent une place centrale. On aura compris qu’il ne s’agit ici que
désigné meilleure table au monde en 2016), Massimo d’une simple métaphore et qu’il n’y a pas de comparaison possible
Bottura était de passage à Milan, en 2015, à l’occasion avec l’Eucharistie, pour des raisons théologiques et symboliques (la
de l’Exposition universelle tenue dans cette grande ville grâce du sacrement, la transsubstantiation, la présence réelle, etc.).
MARS - AVRIL 2017 15
QUESTIONNAIRE
MA CONNAISSANCE DE LA
PENSÉE SOCIALE DE L'ÉGLISE
par Mgr Jean Marc Robillard, v.g.
1- Lorsque j'entends l'expression « pensée sociale de l'Église » qu'est-ce qui me vient à l'esprit ?
2- Qui est le pape à avoir élaboré une « pensée sociale » pour l'Église en premier?
3- Pouvez-vous nommer d'autres papes qui ont aussi développé le sujet ?
4- Pouvez-vous identifier quelques documents sur lesquels pourrait se fonder la « pensée sociale » de
l'Église ?
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6- Quels seraient, selon vous, les grands principes de la « pensée sociale » de l'Église ?
Réponses : Pour en savoir davantage, veuillez vous inscrire au cours PST 1501- Pensée sociale
de l'Église catholique offert au diocèse de Saint-Hyacinthe.
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
5- Pouvez-vous identifier quelques textes bibliques sur lesquels pourrait s'appuyer la « pensée sociale »
de l'Église ?
MARS - AVRIL 2017
COMMUNIQUÉ DE LA CHANCELLERIE
À nos fraternelles prières
F. Conrad Pelletier, s.c., est décédé à Granby le 23
mars 2017 à l’âge de 76 ans. Ses funérailles ont été
célébrées au Mont-Sacré-Cœur le 30 mars 2017.
M. Ghislain Bernier, diacre permanent, aumônier
des Chevaliers de Colomb, Assemblée GeorgesBoivin no 1017 de Granby.
Monsieur Marcel Benoit, frère de l’abbé Georges
Benoit, est décédé à Saint-Hyacinthe le 31 mars
2017 à l’âge de 83 ans. Ses funérailles ont été célébrées en l’église Saint-Joseph de Saint-Hyacinthe le
4 avril 2017.
Monsieur l’abbé Jacques Bonneau, aumônier
des Chevaliers de Colomb, Conseil 3326 de Sutton.
Monsieur Rosaire Pelletier, frère de Michel
Pelletier, diacre permanent, est décédé le 29 mars
2017 à l’âge de 67 ans. Un dernier adieu lui a été
rendu le 9 avril 2017 à Granby.
Nominations
Mgr François Lapierre, p.m.é., a procédé aux
nominations suivantes :
Madame Nicole Ménard Perron, administratrice
au conseil d’administration de la Fondation du diocèse de Saint-Hyacinthe.
Chanoine Denis Lépine, v.é.
Chancelier
Le 4 avril 2017
NOS SUGGESTIONS
pour aller plus loin...
LES FONDEMENTS DE
LA PASTORALE SOCIALE
AU QUÉBEC
ASSEMBLÉE DES ÉVÊQUES
CATHOLIQUES DU
QUÉBEC
DEMAIN
CYRIL DION ET MÉLANIE
LAURENT
MARS - AVRIL 2017
L’Envoi de Saint-Hyacinthe
BIBLE PAUVRETÉ ET
JUSTICE (VERSION
PAROLE DE VIE)
SOCIÉTÉ BIBLIQUE
CANADIENNE
19
Société canadienne des postes
Port payé
Poste Publication
40017271
Livré à :
Prenez, mangez
ceci est
mon corps. »
,
Puis, ayant pris une coupe, il dit :
«
Buvez-en tous
car
,
ceci est mon sang »
Matthieu 26, 26-29
Photo : Shutterstock
«
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