Cours H3_T2

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Effondrement et refondation
républicaine (1940-1946)
3ème partie : VIE POLITIQUE ET SOCIÉTÉ EN FRANCE.
Thème 2 : Effondrement et refondation républicaine (1940-1946).
Introduction.
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, la France est
battue et envahie par l’Allemagne, la IIIème République
s’effondre.
Comment la France réagie-t-elle face à l’occupant
allemand ? Comment rétablie-t-elle la démocratie à l’issue de la
guerre ?
I. Pétain et de Gaulle : deux attitudes face à la défaite.
Rappel de la débâcle
L’armée allemande utilise un matériel
de guerre moderne qui lui permet
d’envahir et d’occuper rapidement la
moitié nord de la France.
Rappel de la débâcle
L’armée française qui attend derrière
la ligne Maginot se retrouve
encerclée.
Suite à la défaite militaire, survenue
en mai-juin 1940, des milliers de
soldats français se retrouvent
prisonniers.
Rappel de la débâcle
La population du nord de la France
fuit les combats. 6 millions de
personnes se retrouvent sur les
routes. C’est l’exode.
Le 16 juin 1940, le Président du
Conseil Paul Reynaud démissionne. Il
voulait poursuivre les combats en
rejoignant l’Angleterre. Il est
remplacé par Philippe Pétain, héros
de la Première Guerre.
Le lendemain, il lance un appel aux
Français.
"Français, à l'appel de M. le Président de la République, j'assume à partir
d'aujourd'hui la direction du gouvernement de la France. Sûr de l'affection de notre
admirable armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions
militaires contre un ennemi supérieur en nombre et en armes, sûr que par sa
magnifique résistance elle accomplit nos devoirs vis-à-vis de nos alliés, sûr de l'appui
des anciens combattants que j'ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du
peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son
malheur.
En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés qui, dans un dénuement extrême,
sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude. C'est le cœur serré que je vous dis
aujourd'hui qu'il faut cesser le combat.
Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec nous, entre
soldats, après la lutte et dans l'honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités (...).«
D’après le message radiodiffusé du maréchal Pétain aux Français, le 17 juin 1940.
Auteur et fonction.
Philippe Pétain, maréchal de France, Président du Conseil depuis le 16 juin.
Date et lieu du discours.
Le 17 juin 1940 en France.
Moyen de communication.
Une radio française.
Causes de la défaite.
La supériorité numérique et militaire de l’adversaire.
Ton du discours.
Pessimiste.
Solution envisagée.
Arrêt des combats : armistice, capitulation.
Rôle que l’auteur entend jouer
pour la France.
Il dirige le gouvernement de la France et entend négocier l’armistice et
réorganiser la politique française.
L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette
guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre
mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances,
n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour
écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique,
nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure.
Le destin du monde est là. Moi, général De Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les
soldats français qui se trouvent en territoire britannique, ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs
armes, ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement
qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain,
comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres. »
D’après l’Appel du Général de Gaulle, 18 juin 1940, Discours et messages, Plon.
Auteur et fonction.
Charles de Gaulle, général, sous secrétaire d’Etat à la guerre révoqué.
Date et lieu du discours.
Le 18 juin 1940 à Londres au Royaume-Uni.
Moyen de communication.
Une radio anglaise, la BBC.
Causes de la défaite.
La tactique défensive militaire française (fondée sur la ligne Maginot).
Ton du discours.
Optimiste.
Solution envisagée.
Poursuivre le combat depuis d’étranger ou en restant en France.
Rôle que l’auteur entend jouer
pour la France.
Organiser la résistance à partir de Londres et devenir le chef de la
« France libre ».
En mai-juin 1940, grâce à l’utilisation d’un matériel de
guerre moderne, l’armée allemande occupe la moitié nord de la
France, provoquant la défaite militaire française et l’exode de plus
de 6 millions de civils.
Le 16 juin, le président du conseil Paul Reynaud, en
désaccord avec les principaux membres du gouvernement sur la
conduite à tenir, démissionne. Il est remplacé par le maréchal
Pétain. Le 17 juin, ce dernier demande l’armistice à l’Allemagne.
Le 18 juin, le général de Gaulle, parti pour l’Angleterre,
lance un appel radiodiffusé depuis la BBC et demande aux
Français de le rejoindre pour continuer le combat.
II. La défaite de 1940 conduit au régime de Vichy et à
l’effondrement de la République.
Le 14 juin 1940, l’armée allemande
occupe Paris.
Hitler visite paris le 28 juin
1940
L’armistice est demandé par le maréchal Pétain. Il est signé le 22 juin 1940 à Rethondes dans
l’Oise, dans le wagon de l’armistice de 1918.
Article premier de l’armistice.
Le Gouvernement français ordonne la
cessation des hostilités contre le Reich
allemand, sur le territoire français, ainsi que
dans les possessions, colonies, protectorats et
territoires sous mandat et sur les mers. Il
ordonne que les troupes françaises, déjà
encerclées par les troupes allemandes,
déposent immédiatement les armes.
Article 2.
En vue de sauvegarder les intérêts du Reich
allemand, le territoire français, situé au nord et
à l'ouest de la ligne tracée sur la carte ciannexée, sera occupé par les troupes
allemandes. Dans la mesure où les régions du
territoire occupé ne se trouvent pas encore au
pouvoir des troupes allemandes, leur
occupation sera effectuée immédiatement
après la conclusion de la présente convention.
Article 3.
Dans les régions occupées de la France, le
Reich allemand exerce tous les droits de la
puissance occupante. (…)
Le
Gouvernement
français
invitera
immédiatement toutes les autorités et tous les
services administratifs français du territoire
occupé à se conformer aux réglementations
des autorités militaires allemandes et à
collaborer avec ces dernières d'une manière
correcte. (…)
Le Gouvernement français est libre de choisir
son siège dans le territoire non occupé, ou
bien s'il le désire, de le transférer même à
Paris.
Le 24 octobre 1940, Philippe Pétain,
chef de l'État français, rencontre Adolf
Hitler dans la petite gare de Montoiresur-le-Loir.
Il prépare la collaboration.
• La collaboration politique.
Les Français (à travers son premier représentant,
le chef de l’Etat, le maréchal Philippe Pétain)
cherchent à obtenir une amitié de l’Allemagne
pour assouplir les conditions de l’Armistice car
l’important est :
- de faire rentrer les prisonniers de guerre,
- d’alléger les charges financières,
- d’assouplir la ligne de démarcation
- d’assurer à la France une place de choix dans
l’Europe allemande (si l’Allemagne sort
vainqueur de la guerre) en captant leurs
bonnes grâces c’est-à-dire en collaborant .
Pierre Laval, vice-président du Conseil.
• La collaboration militaire.
7 000 soldats français volontaires se battront
sur le front russe dans la « Légion des
volontaires français » (LVF) financée et
entretenue par les Allemands : ils combattent
dans des unités allemandes et portent
l'uniforme allemand.
• La collaboration économique.
- 1,5 million de prisonniers de
guerre sont restés en Allemagne
pour travailler pendant toute la
guerre.
- Pour remplacer les ouvriers
allemands mobilisés sur le front
russe, la Relève est organisée à
partir de 1942 : pour trois départs,
l'Allemagne accepte le retour d'un
prisonnier.
- Comme ce « volontariat » était
insuffisant, une loi établie en
septembre 1942 crée le Service du
Travail Obligatoire (STO) : tous les
hommes et les femmes en âge de
travailler doivent se rendre en
Allemagne : seuls 600 000 partent
effectivement, qui s'ajoutent aux
700 000 travailleurs volontaires.
- Enfin, des entreprises françaises
(ex : Renault) ont travaillé pour le
compte des Allemands.
• La collaboration administrative.
Les fonctionnaires français (préfets, police, gendarmerie) aident les Allemands
notamment pour le maintien de l’ordre. Ceci permet aux Allemands d’éviter de mobilier
des troupes importantes (600 000 hommes environ), tandis que la guerre s’intensifie sur
tous les fronts.
• La collaboration idéologique.
La Milice est une organisation politique et paramilitaire française créée le 30 janvier 1943. Son
travail est de traquer les Juifs, les réfractaires au STO et les résistants. Sur les 76 000 Juifs
déportés de France, 40% ont été arrêtés par la police française. La Milice française a aussi
participé à l'arrestation des 25 000 Juifs français déportés et des résistants.
Le régime peut être qualifié de collaborationniste.
• 3 octobre 1940 : premier statut des Juifs.
Les citoyens juifs français sont exclus de la
fonction publique, de l'armée, de
l'enseignement, de la presse, de la radio et
du cinéma. Les Juifs « en surnombre » sont
exclus des professions libérales.
• 4 octobre 1940 : La loi du 4 octobre 1940
prévoit l’internement des Juifs étrangers
dans des camps. Ce seront ceux de Beaunela-Rolande, de Pithiviers et de Jargeau dans
le Loiret, de Saint-Cyprien (PyrénéesOrientales) ainsi que d’autres encore sur
l’ensemble du territoire.
• 2 juin 1941 : deuxième statut des Juifs : par
rapport au premier statut, durcissement de
la définition du Juif, allongement des
interdictions professionnelles, numerus
clausus à l'université (3 %), et les
professions libérales (2 %). Les Juifs sont
obligés de se faire recenser en zone libre.
Le statut des Juifs
Nous, Maréchal de France, chef de l’État
français, le Conseil des ministres entendu,
décrétons :
Article premier. – Est regardé comme Juif […]
toute personne issue de trois grands-parents
de race juive ou de deux grands-parents de la
même race, si son conjoint est lui-même juif.
Art. 2. – L’accès et l’exercice des fonctions
publiques et mandats énumérés ci-après sont
interdits aux Juifs :
1. Chef de l’État, membre du gouvernement,
[…] toutes juridictions d’ordre professionnel et
toutes assemblées issues de l’élection. […] 4.
Membres des corps enseignants. 5. Officiers
des armées de terre, de mer et de l’air. […]
Art. 5. – Les Juifs ne pourront, sans condition
ni réserve, exercer [les] professions suivantes :
directeurs, gérants, rédacteurs de journaux,
revues, agences ou périodiques […].
Extraits de la Loi du 3 octobre 1940 portant
statut des Juifs, publiée au Journal officiel le
18 octobre 1940
• 20 mai 1942 : port de l'étoile jaune
obligatoire (application le 7 juin) en zone
occupée.
Si le port de l'étoile jaune n'a jamais été
instauré en zone libre, le Régime de Vichy fit
apposer le tampon « Juif » sur les papiers
d'identité.
• 16-17 juillet 1942 : rafle du Vel' d'Hiv à
Paris, arrestation de 12 884 Juifs déclarés
« apatrides » (3 031 hommes, 5 802
femmes et 4 051 enfants).
Le 16 juillet 1942, à 4 heures du
matin, 12 884 Juifs sont arrêtés par la
police française et les nazis. Après
vérification de leur identité, ils sont
conduits en autobus au Vel' d'Hiv'. Là
seront parquées les familles avec
enfants tandis qu'on emmènera
directement
vers
Drancy
les
célibataires et les ménages sans
enfants.
• 16-17 juillet 1942 : rafle du Vel' d'Hiv à
Paris, arrestation de 12 884 Juifs déclarés
« apatrides » (3 031 hommes, 5 802
femmes et 4 051 enfants).
Vélodrome d’hiver dit Vel d’hiv.
• 16-17 juillet 1942 : rafle du Vel' d'Hiv à
Paris, arrestation de 12 884 Juifs déclarés
« apatrides » (3 031 hommes, 5 802
femmes et 4 051 enfants).
Drancy.
Le régime peut être qualifié de raciste et d’antisémite.
Article 4.
Les forces armées françaises sur terre, sur
mer et dans les airs devront être
démobilisées et désarmées dans un délai
encore à déterminer.
L’armée française est démobilisée, à
l’exception d’une force de 100 000
hommes.
Article 18.
Les frais d'entretien des troupes d'occupation
allemande sur le territoire français seront à la
charge du Gouvernement français.
La somme journalière était fixée à 400
millions des francs.
Article 20.
Les membres des forces armées françaises
qui sont prisonniers de guerre de l'armée
allemande resteront prisonniers de guerre
jusqu'à la conclusion de la paix.
1 845 000 prisonniers de guerre français
sont envoyés dans des camps en
Allemagne après la débâcle en 1940.
La plupart travaille comme ouvriers dans
les usines allemandes.
La défaite traumatise l'opinion publique et explique pourquoi, le 10 juillet 1940, 569
parlementaires français sur les 669 présents à Vichy, votent la fin de la république et
accordent les plein-pouvoirs au Maréchal Pétain. Le régime devient dune dictature.
Le document est affiche de propagande
politique reposant sur un procédé
comparatif et d’oppositions (symétrie
axiale) voire manichéen (opposant le bien
et le mal).
La partie gauche représente la IIIème
République et les causes de la défaite.
• Les symboles juif et franc-maçon.
• Les gravas.
• La parodie de la devise.
• La maison.
• Le drapeau.
• La pancarte.
• Les symboles juif et franc-maçon.
L’étoile de David est le symbole du judaïsme.
Les 3 points en triangle représente le symbole de la Francmaçonnerie (mouvement universaliste de pensée).
Pour Pétain, la défaite et la décadence de la IIIème République s’expliquent par la présence des
Francs-maçons et surtout des Juifs (ex : l’affaire Stavisky en 1934 et l’arrivée au pouvoir de
Léon Blum en 1936).
• Les gravas.
Les gravas dissimulés sous la maison désignent toutes les causes de la défaite et de
décadence de la IIIème République.
Juiverie
Franc-maçonnerie
Démocratie
Antimilitarisme
Pot de vin
Capitalisme
Communisme
Parlement
Radicalisme
Egoïsme
Désordre
Spéculation
Avarice
Pastis
• Les gravas.
• Juiverie, Franc-maçonnerie et communisme.
Les Juifs, les Francs-maçons et les communistes sont les « boucs-émissaires ». Ils sont
considérés comme mauvais et pervers.
• Les gravas.
• Parlement et désordre.
Dans les années 1930, les nombreuses alliances politiques au Parlement provoquent un
désordre ambiant c’est-à-dire une instabilité ministérielle récurrente (ex : Entre 1929 et 1936,
la France connaît 19 gouvernements différents) et rendent le gouvernement impuissant.
• Les gravas.
• Démocratie et pot de vin.
La démocratie est entâchée de scandales politico-financiers (ex : l’affaire Stavisky) et n’a pas su
résoudre la crise. Comme les politiciens sont corrompus (ils reçoivent des pots de vin), il faut
donc un seul chef pour décider.
• Les gravas.
• Radicalisme.
Le radicalisme qualifie les radicaux de la IIIème République qui occupaient le centre de la
Chambre des députés. Ils sont à l’origine de l’instabilité ministérielle.
• Les gravas.
• Antimilitarisme.
Dans les années 1930, un courant pacifiste s’est développé, causé par le traumatisme de la
Première guerre mondiale.
De plus, depuis l’affaire Dreyfus (officier juif condamné pour trahison par l’Armée alors qu’il
était innocent), le fonctionnement de l’Armée fut remis en cause.
• Les gravas.
• Capitalisme et spéculation.
Le capitalisme et la société industrielle sont aussi critiqués. La révolution industrielle a permis
l’avènement de l’argent sale obtenu en bourse ou par des manipulations financières (ex : la
spéculation), c’est-à-dire sans travailler. Les Juifs, souvent banquiers, sont associés au
capitalisme, à la spéculation.
Pour Pétain, l’argent doit venir de la terre car « la terre, elle, ne ment pas ».
• Les gravas.
• Egoïsme et avarice.
Les Juifs sont, de part leur nature, associés à l'avarice et même à l'égoïsme. Si l’intérêt
individuel prime sur celui de la France, il ne peut y avoir de nation.
• Les gravas.
• Pastis.
L’alcool rabaisse l’homme et le rend méprisable. Toutefois, tous les alcools ne sont pas
concernés. Le vin, produit de la terre, n’était pas critiqué. Seul le pastis, boisson devenue à la
mode avant la guerre notamment dans le monde ouvrier, était critiqué car cet apéritif était
issu des laboratoires. Des marques de pastis sont donc interdites à la vente.
• Les gravas.
La partie gauche décrit les caractéristiques de l’Etat français :
• antisémite,
• anticommuniste,
• antiparlementariste,
• anticapitaliste.
• La parodie de la devise.
Normalement la devise de la France est « Liberté, Egalité et Fraternité ». Mais ici, elle est
parodiée et devient « Paresse, Démagogie et Internationalisme ».
• La parodie de la devise.
La paresse, c’est ne rien faire. Pour Pétain, la liberté ne peut engendrer que la paresse. Le mot
fait certainement référence aux lois sociales du Front Populaire qui ont fait baisser le temps de
travail hebdomadaire (de 48 à 40 heures) et accordé 2 semaines de congés payés.
• La parodie de la devise.
La démagogie, c’est mentir au peuple (démos en grec). Pour Pétain, faire croire aux Français
que l’égalité existe et qu’ils sont tous égaux, c’est de la démagogie : certains sont faits pour
commander et d’autres pour obéir.
• La parodie de la devise.
L’internationalisme, c’est l’absence de nation. Pour Pétain accepter la fraternité (être tous
frères), c’est croire en l’union et promettre l’internationalisme c’est-à-dire le communisme.
• La maison.
L’arbre mort, les volets fermés et les
fissures (visibles sur la cheminée et sur les
pierres de la devise) sont synonymes de
mauvais entretiens, d’abandon et de
ruine.
La maison construite sur des gravas indique qu’elle a de mauvaises fondations, tout comme
le régime précédent, la IIIème République.
Les gravas sont dissimulés sous la maison comme si la IIIème République avait des secrets à
cacher.
• La maison.
La maison représente le gouvernement de la IIIème République. Avec autant de maux (ex : pot
de vin), elle ne pouvait que tomber qu’en ruine.
• Le drapeau rouge.
Le drapeau rouge est un symbole révolutionnaire, souvent associé
au révolte populaire et repris aussi par le Communisme.
Le drapeau rouge est en lambeau et recousu.
La couleur rouge, omniprésente dans la partie gauche (et notamment sur le drapeau) évoque
la menace bolchevique. La IIIème République était rongée par le communisme qui a permis au
Front populaire d’accéder au pouvoir.
• La pancarte.
La pancarte « France et compagnie » est péjorative car
elle fait allusion aux noms des entreprises maffieuses des
années 1930.
Pour Pétain, c’est la France des « magouilles », autrement dit celle des pots de vin et des
scandales politico-financiers (ex : l’affaire Stavisky) ; la France notamment du Front populaire
ne serait que la couverture de groupes maffieux (Juifs, Francs-maçons et communistes) qui la
contrôleraient.
La partie droite représente l’Etat français et
le « nouvel ordre ».
• Les étoiles du maréchal.
• Les piliers.
• La devise.
• La maison.
• Le drapeau.
• La pancarte.
• Les étoiles du maréchal.
Les 7 étoiles représente, dans l’Armée, le grade de maréchal. Elles
sont placées sur le képi et sur les manches de l’uniforme.
C’est le plus haut grade de l’Armée. Il symbolise le courage, la
bravoure, l’héroïsme, la sagesse, le respect et la confiance.
Les 7 étoiles symbolisent le maréchal Pétain qui veille sur la France. Il
est la bonne étoile de la France. Plus que cela, il représente
l’incarnation vivante de la France lorsqu’il dit « je fais à la France le
don de ma personne ».
Un véritable culte du chef est mis en place autour de la personnalité
du maréchal. Son effigie est partout (timbres, monnaies, calendriers, affiches…).
Ses allocutions radio sont écoutées en classe par les élèves.
Tout rappelle que le maréchal est LE chef, le guide du pays.
• Les piliers.
Les piliers sont épais pour indiquer que les valeurs et vertus énoncées sont des bases de
solidité et de stabilité.
• Les piliers.
L’école est un pilier de la Révolution nationale. Les enfants doivent être élevés dans la
discipline et la morale. Comme les enseignants ont été jugés responsables de la défaite, les
fonctionnaires sont épurés et la laïcité rejetée.
La jeunesse doit être encadrée d’où la création de mouvements tels que les « Chantiers de la
jeunesse » ou les « Compagnons de France ».
• Les piliers.
Pétain appuie sur l’artisanat. Ce dernier est préféré à l’industrie qui est la cause de la lutte des
classes et reste liée à la grande finance où les revenus sont peu honorables.
Les artisans (et non les ouvriers souvent communistes) doivent apprendre l’ordre (ex : bien
ranger leurs outils).
Le syndicalisme est interdit. Il est remplacé par le corporatisme.
• Les piliers.
Pétain appuie aussi sur la paysannerie. Elle est mise en avant car « la terre, elle, ne ment pas …
elle est la Patrie ». De plus, elle connaît la valeur l’épargne et sait économiser en prévision des
mauvais jours.
Le monde rural est la société d’avant la révolution industrielle, une société où l’Eglise trône au
milieu du village.
• Les piliers.
La Légion ou plutôt la Légion Française des Combattants (LFC) est née avant l’Etat français.
C’est à l’origine le regroupement des différentes associations des anciens combattants. Pétain
cherche à obtenir le soutien des soldats qui ont montré leur courage sur les champs de bataille
de 1914-1918 et de 1939.
En 1942, le Service d’Ordre Légionnaire (SOL) est créé. Il devient en 1943 la « Milice
nationale » puis la « Milice française ». Elle traque les Juifs et les résistants pour les livrés aux
Allemands. Ils sont ensuite conduits dans des camps de concentration voire d’extermination.
• La devise.
La devise « Travail, Famille, Patrie » représente trois valeurs fondamentales du
gouvernement de Vichy. Elle remplace et s’oppose à celle issue de la Révolution française
« Liberté, Egalité, Fraternité » parodiée en « Paresse, Démagogie, Internationalisme ».
• La devise.
Travail : Il faut travailler car la France traverse une crise économique et l’occupation entraîne
des pénuries. Il faut donc travailler pour relever l’économie française et occuper la société
française. Ainsi, elle ne pose pas de questions (ex : les ouvriers ont-ils toujours des congés
payés ?).
Pour lutter contre tout désordre, la Charte du Travail (octobre 1941) instaure des corporations
par branches d'activités, dans le but de favoriser l'entente entre patron et ouvrier, et d'éviter la
lutte des classes. Elle dissout aussi les syndicats et interdit la grève.
Concernant le travail, le régime de Vichy s’appuie sur le monde de la paysannerie et de
l'artisanat qu’il érige en modèle.
• La devise.
Famille : C’est la cellule de base de la société. Le régime met à l’honneur les familles
nombreuses et les mères (ex : instauration de la fête des mères). Il encourage la natalité pour
que la France soit forte. De ce fait, le rôle des femmes est restreint à la maternité et leur place
est au foyer. Les femmes et les enfants n’ont pas de statut et sont soumis à l’autorité du père, le
« chef de famille » qui dirige la famille (à l’image de Pétain qui se compare au père de tous les
Français). Pour protéger la famille, le divorce est rendu quasiment impossible, l’avortement et
l’homosexualité sont très fortement réprimés.
• La devise.
Patrie : La Patrie, c’est la France. Et comme la France, c’est Pétain, la jeunesse est éduquée
pour rendre hommage et respecter ces deux entités (la France et son maréchal). A l'école, les
élèves apprennent le patriotisme. Les jeunes doivent passés 8 mois de leur vie en groupe dans
le cadre des "Chantiers de la jeunesse". Ils apprennent des chansons qui célèbrent la Patrie et
la défense de celle-ci par Pétain.
• La maison.
Une cheminée qui fume, une maison aux volets
ouverts (aérée), une végétation verdoyante et bien
taillée sont les signes d’une maison certes modeste
mais où il fait bon vivre, saine, entretenue et
équilibrée.
La maison représente le gouvernement de Vichy, l’Etat français. Elle est solide puisque ses
bases sont saines et ne peut que durer.
• Le drapeau tricolore.
Le drapeau tricolore (bleu, blanc, rouge) est le symbole de l ’identité
française et du patriotisme.
En 1941, ce n’est pas le drapeau de la France révolutionnaire (issu de la Révolution française)
que Pétain veut mettre à l’honneur mais celui de la France (tout simplement), une France
victorieuse lors de la guerre de 1914-1918.
• La pancarte.
La pancarte « France », reprenant les couleurs bleu, blanc, rouge, indique l’attachement au
nationalisme de Pétain. Pour lui, c’est une valeur fondamentale.
Pour Pétain, la nation française devait retrouver ses racines et en être fier. Ces racines
remontent au Moyen-Age dans une France catholique. Les Juifs sont donc exclus de cette
conception de la nationalité française.
Cette affiche présente la Révolution nationale souhaitée par l’Etat français de Pétain. Elle
montre toutes les caractéristiques du gouvernement de Vichy. En effet, ce gouvernement
est :
- antiparlementariste.
- autoritaire et dictatorial.
- raciste et antisémite.
- traditionnaliste et conservateur.
- collaborationniste.
Le maréchal Pétain est appelé au pouvoir en juin 1940 en
pleine débâcle française devant l'avancée des troupes allemandes.
Rapidement, il met en place un nouveau gouvernement, le régime
de Vichy. Quels sont les principaux caractères de ce régime ?
Lorsque le maréchal Philippe Pétain arrive au pouvoir le
17 juin 1940, il demande l’armistice à l’Allemagne alors que des
voix se font entendre pour que la France refuse de capituler et
rejoigne les Britanniques. L’armistice est signé le 22 juin à
Rethondes. Ses conditions sont très dures : l’arrêt des combats, la
démobilisation de l’armée française et son désarmement,
l’annexion de l’Alsace-Moselle, l’occupation de la moitié nord du
territoire français par l’Allemagne et la prise en charge des frais
d’occupation. Le Gouvernement s'installe alors à Vichy, en zone
libre, où l'Assemblée nationale donne les pleins pouvoirs au
maréchal, le 10 juillet 1940.
La première caractéristique du nouveau régime est d'être
un État autoritaire : tous les pouvoirs sont réunis entre les mains
de Pétain. Ce dernier établit sa dictature : il supprime les
élections et limite les libertés des Français. Pétain est hostile au
parlementarisme et au multipartisme.
La seconde caractéristique de l'État français est sa
défense des valeurs traditionnelles et conservatrices. Les
principes et les valeurs du gouvernement de Vichy sont exaltés
dans la « Révolution nationale », l'idéologie officielle du régime.
En plus du culte du chef (Pétain), de l'antiparlementarisme et du
rejet du pluralisme, Vichy prône la défense des valeurs
exprimées dans la devise « Travail, Famille, Patrie ». Le régime
de Vichy est également antisémite : les Juifs sont exclus de la
société et ne peuvent exercer certaines professions. Pour Vichy,
les Juifs, les communistes, les francs-maçons, les membres du
Front populaire… sont des traîtres à la patrie, responsables de la
défaite.
La dernière caractéristique importante du régime de Vichy
est qu'il s'agit d'un État collaborationniste. Pétain engage la
France dans la voie de la collaboration, dès octobre 1940, avec
l'entrevue de Montoire. Des Français partent se battre au côté des
Allemands sur le front russe. La France envoie une partie de sa
production en Allemagne. Surtout, la police française et la milice
de Vichy sont mises au service de l'occupant pour traquer les
résistants ainsi que les Juifs (rafle du Vélodrome d'Hiver en 1942).
La France de Vichy va même déporter plus de Juifs que ce qui est
demandé par l'Allemagne. Vichy organise aussi le Service du
travail obligatoire et envoie des travailleurs en Allemagne en
échange du retour de certains soldats français.
En résumé, le régime de Vichy (1940-1944) est un État
autoritaire, antisémite et antidémocratique dirigé par un chef au
centre d'un culte de la personnalité, prônant des valeurs
traditionnalistes énoncées dans la Révolution nationale, et
collaborant avec l'Allemagne nazie.
III. La Résistance participe à la Libération et à la refondation de
la République.
Depuis Londres, de Gaulle s'efforce de reconstituer une armée française, les FFL (Forces
Françaises Libres).
1) Pour quelles raisons Lucie Aubrac entre-elle en
résistance ?
Lucie entre en résistance parce qu’elle refuse
l’occupation allemande et le régime de Vichy. Elle
considère qu’il est de son devoir d’informer et
d’aider ceux qui sont victimes de la collaboration.
2) Quelles sont les différentes actions des
résistants ?
Les résistants (maquisards) peuvent
organiser des actions de sabotage et de
harcèlement de l’ennemi. Ils peuvent aussi
transmettre des informations à Londres et
en recevoir. Ils font aussi de la contrepropagande en
informant la
population par
des journaux
clandestins.
2) Qui de Gaulle
désigne-t-il en France
comme son
représentant ?
De Gaulle désigne Jean
Moulin comme son
représentant en France.
2) Avec quelle mission ?
Jean Moulin a pour mission d’unir les mouvements et les réseaux de résistance de la zone
non-occupée.
La Résistance participe à la libération
de la France.
Paris est libérée, dans le 25 août
1944, par l'action conjuguée de la
police parisienne, des Forces
Françaises de l'Intérieur (FFI) et de la
2ème division blindée du Général
Leclerc qui a débarquée en
Normandie.
Charles de Gaulle quitte
l’Angleterre le 14 juin et débarque
en Normandie. Il arrive à Paris le
25 août.
Il défile alors le long des Champs
Elysées accompagné des
membres du CNR et de militaires
comme le général Leclerc.
De Gaulle s'installe ensuite au ministère de la Guerre (qu'il avait quitté en 1940) et y établit le
siège de la Présidence du Gouvernement.
Le GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française) se met en place. Il va mettre
en place différentes réformes qui s’appuient sur le programme du CNR.
2) Quels nouveaux droits les résistants
souhaitent-ils établir ?
Ils veulent tout d’abord rétablir le
suffrage universel en donnant aux
femmes le droit de vote. L’égalité
absolue de tous les citoyens concerne
la relation entre les hommes et les
femmes.
2) Quels nouveaux droits les résistants
souhaitent-ils établir ?
Ils veulent ensuite nationaliser des
entreprises en lien avec les moyens de
production, les sources d’énergie, les
richesses du sous-sol, les compagnies
d’assurance et les banques.
2) Quels nouveaux droits les résistants
souhaitent-ils établir ?
Ils veulent ensuite le droit au travail et au
repos, la garantie d’un salaire décent, la
sécurité de l’emploi, le droit à une
retraite et aussi le droit à la santé par
l’établissement de la Sécurité sociale.
La Résistance est porteuse des valeurs de la
République puisque la nouvelle République la
IVème) promulguée en 1946 s’inspire du
programme du CNR.
Dès 1940, des Français refusent l’occupation allemande et le
gouvernement de Vichy. Certains rejoignent le général de Gaulle à
Londres et intègrent les FFL (les Forces Françaises Libres). D’autres
restent en France et « résistent » clandestinement en formant des
mouvements et des réseaux en fonction de leur appartenance
politique. Leurs actions sont multiples : distribution de tracts ou de
la presse clandestine, organisation d’évasion de prisonniers ou de
juifs, d’attentats, de sabotages mais aussi renseignements. Leurs
rangs grossissent avec les réfractaires du STO.
Dès 1942, Jean Moulin (dit Max dans la clandestinité) est
envoyé en France par de Gaulle pour unifier la Résistance. Son
action aboutit à la formation en mai 1943 du Conseil National de la
Résistance (CNR).
Entre 1944 et 1945, la Résistance ou plutôt la résistance
intérieure réunis en 1944 sous le nom de FFI (Forces Françaises de
l’Intérieur) participe à la libération du pays (ex : Paris est libérée le
25 août 1945).
La Résistance est aussi porteuse des valeurs de la
République. Les réformes s’appuient sur le programme du CNR :
droit de vote des femmes (1944), sécurité sociale (1945),
nationalisations d’entreprises. Le rétablissement de la République a
lieu en 1945 avec la mise en place de la IVème République.
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