Effondrement et refondation républicaine (1940-1946) 3ème partie : VIE POLITIQUE ET SOCIÉTÉ EN FRANCE. Thème 2 : Effondrement et refondation républicaine (1940-1946). Introduction. Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, la France est battue et envahie par l’Allemagne, la IIIème République s’effondre. Comment la France réagie-t-elle face à l’occupant allemand ? Comment rétablie-t-elle la démocratie à l’issue de la guerre ? I. Pétain et de Gaulle : deux attitudes face à la défaite. Rappel de la débâcle L’armée allemande utilise un matériel de guerre moderne qui lui permet d’envahir et d’occuper rapidement la moitié nord de la France. Rappel de la débâcle L’armée française qui attend derrière la ligne Maginot se retrouve encerclée. Suite à la défaite militaire, survenue en mai-juin 1940, des milliers de soldats français se retrouvent prisonniers. Rappel de la débâcle La population du nord de la France fuit les combats. 6 millions de personnes se retrouvent sur les routes. C’est l’exode. Le 16 juin 1940, le Président du Conseil Paul Reynaud démissionne. Il voulait poursuivre les combats en rejoignant l’Angleterre. Il est remplacé par Philippe Pétain, héros de la Première Guerre. Le lendemain, il lance un appel aux Français. "Français, à l'appel de M. le Président de la République, j'assume à partir d'aujourd'hui la direction du gouvernement de la France. Sûr de l'affection de notre admirable armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires contre un ennemi supérieur en nombre et en armes, sûr que par sa magnifique résistance elle accomplit nos devoirs vis-à-vis de nos alliés, sûr de l'appui des anciens combattants que j'ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur. En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude. C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat. Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l'honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités (...).« D’après le message radiodiffusé du maréchal Pétain aux Français, le 17 juin 1940. Auteur et fonction. Philippe Pétain, maréchal de France, Président du Conseil depuis le 16 juin. Date et lieu du discours. Le 17 juin 1940 en France. Moyen de communication. Une radio française. Causes de la défaite. La supériorité numérique et militaire de l’adversaire. Ton du discours. Pessimiste. Solution envisagée. Arrêt des combats : armistice, capitulation. Rôle que l’auteur entend jouer pour la France. Il dirige le gouvernement de la France et entend négocier l’armistice et réorganiser la politique française. L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là. Moi, général De Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique, ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes, ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres. » D’après l’Appel du Général de Gaulle, 18 juin 1940, Discours et messages, Plon. Auteur et fonction. Charles de Gaulle, général, sous secrétaire d’Etat à la guerre révoqué. Date et lieu du discours. Le 18 juin 1940 à Londres au Royaume-Uni. Moyen de communication. Une radio anglaise, la BBC. Causes de la défaite. La tactique défensive militaire française (fondée sur la ligne Maginot). Ton du discours. Optimiste. Solution envisagée. Poursuivre le combat depuis d’étranger ou en restant en France. Rôle que l’auteur entend jouer pour la France. Organiser la résistance à partir de Londres et devenir le chef de la « France libre ». En mai-juin 1940, grâce à l’utilisation d’un matériel de guerre moderne, l’armée allemande occupe la moitié nord de la France, provoquant la défaite militaire française et l’exode de plus de 6 millions de civils. Le 16 juin, le président du conseil Paul Reynaud, en désaccord avec les principaux membres du gouvernement sur la conduite à tenir, démissionne. Il est remplacé par le maréchal Pétain. Le 17 juin, ce dernier demande l’armistice à l’Allemagne. Le 18 juin, le général de Gaulle, parti pour l’Angleterre, lance un appel radiodiffusé depuis la BBC et demande aux Français de le rejoindre pour continuer le combat. II. La défaite de 1940 conduit au régime de Vichy et à l’effondrement de la République. Le 14 juin 1940, l’armée allemande occupe Paris. Hitler visite paris le 28 juin 1940 L’armistice est demandé par le maréchal Pétain. Il est signé le 22 juin 1940 à Rethondes dans l’Oise, dans le wagon de l’armistice de 1918. Article premier de l’armistice. Le Gouvernement français ordonne la cessation des hostilités contre le Reich allemand, sur le territoire français, ainsi que dans les possessions, colonies, protectorats et territoires sous mandat et sur les mers. Il ordonne que les troupes françaises, déjà encerclées par les troupes allemandes, déposent immédiatement les armes. Article 2. En vue de sauvegarder les intérêts du Reich allemand, le territoire français, situé au nord et à l'ouest de la ligne tracée sur la carte ciannexée, sera occupé par les troupes allemandes. Dans la mesure où les régions du territoire occupé ne se trouvent pas encore au pouvoir des troupes allemandes, leur occupation sera effectuée immédiatement après la conclusion de la présente convention. Article 3. Dans les régions occupées de la France, le Reich allemand exerce tous les droits de la puissance occupante. (…) Le Gouvernement français invitera immédiatement toutes les autorités et tous les services administratifs français du territoire occupé à se conformer aux réglementations des autorités militaires allemandes et à collaborer avec ces dernières d'une manière correcte. (…) Le Gouvernement français est libre de choisir son siège dans le territoire non occupé, ou bien s'il le désire, de le transférer même à Paris. Le 24 octobre 1940, Philippe Pétain, chef de l'État français, rencontre Adolf Hitler dans la petite gare de Montoiresur-le-Loir. Il prépare la collaboration. • La collaboration politique. Les Français (à travers son premier représentant, le chef de l’Etat, le maréchal Philippe Pétain) cherchent à obtenir une amitié de l’Allemagne pour assouplir les conditions de l’Armistice car l’important est : - de faire rentrer les prisonniers de guerre, - d’alléger les charges financières, - d’assouplir la ligne de démarcation - d’assurer à la France une place de choix dans l’Europe allemande (si l’Allemagne sort vainqueur de la guerre) en captant leurs bonnes grâces c’est-à-dire en collaborant . Pierre Laval, vice-président du Conseil. • La collaboration militaire. 7 000 soldats français volontaires se battront sur le front russe dans la « Légion des volontaires français » (LVF) financée et entretenue par les Allemands : ils combattent dans des unités allemandes et portent l'uniforme allemand. • La collaboration économique. - 1,5 million de prisonniers de guerre sont restés en Allemagne pour travailler pendant toute la guerre. - Pour remplacer les ouvriers allemands mobilisés sur le front russe, la Relève est organisée à partir de 1942 : pour trois départs, l'Allemagne accepte le retour d'un prisonnier. - Comme ce « volontariat » était insuffisant, une loi établie en septembre 1942 crée le Service du Travail Obligatoire (STO) : tous les hommes et les femmes en âge de travailler doivent se rendre en Allemagne : seuls 600 000 partent effectivement, qui s'ajoutent aux 700 000 travailleurs volontaires. - Enfin, des entreprises françaises (ex : Renault) ont travaillé pour le compte des Allemands. • La collaboration administrative. Les fonctionnaires français (préfets, police, gendarmerie) aident les Allemands notamment pour le maintien de l’ordre. Ceci permet aux Allemands d’éviter de mobilier des troupes importantes (600 000 hommes environ), tandis que la guerre s’intensifie sur tous les fronts. • La collaboration idéologique. La Milice est une organisation politique et paramilitaire française créée le 30 janvier 1943. Son travail est de traquer les Juifs, les réfractaires au STO et les résistants. Sur les 76 000 Juifs déportés de France, 40% ont été arrêtés par la police française. La Milice française a aussi participé à l'arrestation des 25 000 Juifs français déportés et des résistants. Le régime peut être qualifié de collaborationniste. • 3 octobre 1940 : premier statut des Juifs. Les citoyens juifs français sont exclus de la fonction publique, de l'armée, de l'enseignement, de la presse, de la radio et du cinéma. Les Juifs « en surnombre » sont exclus des professions libérales. • 4 octobre 1940 : La loi du 4 octobre 1940 prévoit l’internement des Juifs étrangers dans des camps. Ce seront ceux de Beaunela-Rolande, de Pithiviers et de Jargeau dans le Loiret, de Saint-Cyprien (PyrénéesOrientales) ainsi que d’autres encore sur l’ensemble du territoire. • 2 juin 1941 : deuxième statut des Juifs : par rapport au premier statut, durcissement de la définition du Juif, allongement des interdictions professionnelles, numerus clausus à l'université (3 %), et les professions libérales (2 %). Les Juifs sont obligés de se faire recenser en zone libre. Le statut des Juifs Nous, Maréchal de France, chef de l’État français, le Conseil des ministres entendu, décrétons : Article premier. – Est regardé comme Juif […] toute personne issue de trois grands-parents de race juive ou de deux grands-parents de la même race, si son conjoint est lui-même juif. Art. 2. – L’accès et l’exercice des fonctions publiques et mandats énumérés ci-après sont interdits aux Juifs : 1. Chef de l’État, membre du gouvernement, […] toutes juridictions d’ordre professionnel et toutes assemblées issues de l’élection. […] 4. Membres des corps enseignants. 5. Officiers des armées de terre, de mer et de l’air. […] Art. 5. – Les Juifs ne pourront, sans condition ni réserve, exercer [les] professions suivantes : directeurs, gérants, rédacteurs de journaux, revues, agences ou périodiques […]. Extraits de la Loi du 3 octobre 1940 portant statut des Juifs, publiée au Journal officiel le 18 octobre 1940 • 20 mai 1942 : port de l'étoile jaune obligatoire (application le 7 juin) en zone occupée. Si le port de l'étoile jaune n'a jamais été instauré en zone libre, le Régime de Vichy fit apposer le tampon « Juif » sur les papiers d'identité. • 16-17 juillet 1942 : rafle du Vel' d'Hiv à Paris, arrestation de 12 884 Juifs déclarés « apatrides » (3 031 hommes, 5 802 femmes et 4 051 enfants). Le 16 juillet 1942, à 4 heures du matin, 12 884 Juifs sont arrêtés par la police française et les nazis. Après vérification de leur identité, ils sont conduits en autobus au Vel' d'Hiv'. Là seront parquées les familles avec enfants tandis qu'on emmènera directement vers Drancy les célibataires et les ménages sans enfants. • 16-17 juillet 1942 : rafle du Vel' d'Hiv à Paris, arrestation de 12 884 Juifs déclarés « apatrides » (3 031 hommes, 5 802 femmes et 4 051 enfants). Vélodrome d’hiver dit Vel d’hiv. • 16-17 juillet 1942 : rafle du Vel' d'Hiv à Paris, arrestation de 12 884 Juifs déclarés « apatrides » (3 031 hommes, 5 802 femmes et 4 051 enfants). Drancy. Le régime peut être qualifié de raciste et d’antisémite. Article 4. Les forces armées françaises sur terre, sur mer et dans les airs devront être démobilisées et désarmées dans un délai encore à déterminer. L’armée française est démobilisée, à l’exception d’une force de 100 000 hommes. Article 18. Les frais d'entretien des troupes d'occupation allemande sur le territoire français seront à la charge du Gouvernement français. La somme journalière était fixée à 400 millions des francs. Article 20. Les membres des forces armées françaises qui sont prisonniers de guerre de l'armée allemande resteront prisonniers de guerre jusqu'à la conclusion de la paix. 1 845 000 prisonniers de guerre français sont envoyés dans des camps en Allemagne après la débâcle en 1940. La plupart travaille comme ouvriers dans les usines allemandes. La défaite traumatise l'opinion publique et explique pourquoi, le 10 juillet 1940, 569 parlementaires français sur les 669 présents à Vichy, votent la fin de la république et accordent les plein-pouvoirs au Maréchal Pétain. Le régime devient dune dictature. Le document est affiche de propagande politique reposant sur un procédé comparatif et d’oppositions (symétrie axiale) voire manichéen (opposant le bien et le mal). La partie gauche représente la IIIème République et les causes de la défaite. • Les symboles juif et franc-maçon. • Les gravas. • La parodie de la devise. • La maison. • Le drapeau. • La pancarte. • Les symboles juif et franc-maçon. L’étoile de David est le symbole du judaïsme. Les 3 points en triangle représente le symbole de la Francmaçonnerie (mouvement universaliste de pensée). Pour Pétain, la défaite et la décadence de la IIIème République s’expliquent par la présence des Francs-maçons et surtout des Juifs (ex : l’affaire Stavisky en 1934 et l’arrivée au pouvoir de Léon Blum en 1936). • Les gravas. Les gravas dissimulés sous la maison désignent toutes les causes de la défaite et de décadence de la IIIème République. Juiverie Franc-maçonnerie Démocratie Antimilitarisme Pot de vin Capitalisme Communisme Parlement Radicalisme Egoïsme Désordre Spéculation Avarice Pastis • Les gravas. • Juiverie, Franc-maçonnerie et communisme. Les Juifs, les Francs-maçons et les communistes sont les « boucs-émissaires ». Ils sont considérés comme mauvais et pervers. • Les gravas. • Parlement et désordre. Dans les années 1930, les nombreuses alliances politiques au Parlement provoquent un désordre ambiant c’est-à-dire une instabilité ministérielle récurrente (ex : Entre 1929 et 1936, la France connaît 19 gouvernements différents) et rendent le gouvernement impuissant. • Les gravas. • Démocratie et pot de vin. La démocratie est entâchée de scandales politico-financiers (ex : l’affaire Stavisky) et n’a pas su résoudre la crise. Comme les politiciens sont corrompus (ils reçoivent des pots de vin), il faut donc un seul chef pour décider. • Les gravas. • Radicalisme. Le radicalisme qualifie les radicaux de la IIIème République qui occupaient le centre de la Chambre des députés. Ils sont à l’origine de l’instabilité ministérielle. • Les gravas. • Antimilitarisme. Dans les années 1930, un courant pacifiste s’est développé, causé par le traumatisme de la Première guerre mondiale. De plus, depuis l’affaire Dreyfus (officier juif condamné pour trahison par l’Armée alors qu’il était innocent), le fonctionnement de l’Armée fut remis en cause. • Les gravas. • Capitalisme et spéculation. Le capitalisme et la société industrielle sont aussi critiqués. La révolution industrielle a permis l’avènement de l’argent sale obtenu en bourse ou par des manipulations financières (ex : la spéculation), c’est-à-dire sans travailler. Les Juifs, souvent banquiers, sont associés au capitalisme, à la spéculation. Pour Pétain, l’argent doit venir de la terre car « la terre, elle, ne ment pas ». • Les gravas. • Egoïsme et avarice. Les Juifs sont, de part leur nature, associés à l'avarice et même à l'égoïsme. Si l’intérêt individuel prime sur celui de la France, il ne peut y avoir de nation. • Les gravas. • Pastis. L’alcool rabaisse l’homme et le rend méprisable. Toutefois, tous les alcools ne sont pas concernés. Le vin, produit de la terre, n’était pas critiqué. Seul le pastis, boisson devenue à la mode avant la guerre notamment dans le monde ouvrier, était critiqué car cet apéritif était issu des laboratoires. Des marques de pastis sont donc interdites à la vente. • Les gravas. La partie gauche décrit les caractéristiques de l’Etat français : • antisémite, • anticommuniste, • antiparlementariste, • anticapitaliste. • La parodie de la devise. Normalement la devise de la France est « Liberté, Egalité et Fraternité ». Mais ici, elle est parodiée et devient « Paresse, Démagogie et Internationalisme ». • La parodie de la devise. La paresse, c’est ne rien faire. Pour Pétain, la liberté ne peut engendrer que la paresse. Le mot fait certainement référence aux lois sociales du Front Populaire qui ont fait baisser le temps de travail hebdomadaire (de 48 à 40 heures) et accordé 2 semaines de congés payés. • La parodie de la devise. La démagogie, c’est mentir au peuple (démos en grec). Pour Pétain, faire croire aux Français que l’égalité existe et qu’ils sont tous égaux, c’est de la démagogie : certains sont faits pour commander et d’autres pour obéir. • La parodie de la devise. L’internationalisme, c’est l’absence de nation. Pour Pétain accepter la fraternité (être tous frères), c’est croire en l’union et promettre l’internationalisme c’est-à-dire le communisme. • La maison. L’arbre mort, les volets fermés et les fissures (visibles sur la cheminée et sur les pierres de la devise) sont synonymes de mauvais entretiens, d’abandon et de ruine. La maison construite sur des gravas indique qu’elle a de mauvaises fondations, tout comme le régime précédent, la IIIème République. Les gravas sont dissimulés sous la maison comme si la IIIème République avait des secrets à cacher. • La maison. La maison représente le gouvernement de la IIIème République. Avec autant de maux (ex : pot de vin), elle ne pouvait que tomber qu’en ruine. • Le drapeau rouge. Le drapeau rouge est un symbole révolutionnaire, souvent associé au révolte populaire et repris aussi par le Communisme. Le drapeau rouge est en lambeau et recousu. La couleur rouge, omniprésente dans la partie gauche (et notamment sur le drapeau) évoque la menace bolchevique. La IIIème République était rongée par le communisme qui a permis au Front populaire d’accéder au pouvoir. • La pancarte. La pancarte « France et compagnie » est péjorative car elle fait allusion aux noms des entreprises maffieuses des années 1930. Pour Pétain, c’est la France des « magouilles », autrement dit celle des pots de vin et des scandales politico-financiers (ex : l’affaire Stavisky) ; la France notamment du Front populaire ne serait que la couverture de groupes maffieux (Juifs, Francs-maçons et communistes) qui la contrôleraient. La partie droite représente l’Etat français et le « nouvel ordre ». • Les étoiles du maréchal. • Les piliers. • La devise. • La maison. • Le drapeau. • La pancarte. • Les étoiles du maréchal. Les 7 étoiles représente, dans l’Armée, le grade de maréchal. Elles sont placées sur le képi et sur les manches de l’uniforme. C’est le plus haut grade de l’Armée. Il symbolise le courage, la bravoure, l’héroïsme, la sagesse, le respect et la confiance. Les 7 étoiles symbolisent le maréchal Pétain qui veille sur la France. Il est la bonne étoile de la France. Plus que cela, il représente l’incarnation vivante de la France lorsqu’il dit « je fais à la France le don de ma personne ». Un véritable culte du chef est mis en place autour de la personnalité du maréchal. Son effigie est partout (timbres, monnaies, calendriers, affiches…). Ses allocutions radio sont écoutées en classe par les élèves. Tout rappelle que le maréchal est LE chef, le guide du pays. • Les piliers. Les piliers sont épais pour indiquer que les valeurs et vertus énoncées sont des bases de solidité et de stabilité. • Les piliers. L’école est un pilier de la Révolution nationale. Les enfants doivent être élevés dans la discipline et la morale. Comme les enseignants ont été jugés responsables de la défaite, les fonctionnaires sont épurés et la laïcité rejetée. La jeunesse doit être encadrée d’où la création de mouvements tels que les « Chantiers de la jeunesse » ou les « Compagnons de France ». • Les piliers. Pétain appuie sur l’artisanat. Ce dernier est préféré à l’industrie qui est la cause de la lutte des classes et reste liée à la grande finance où les revenus sont peu honorables. Les artisans (et non les ouvriers souvent communistes) doivent apprendre l’ordre (ex : bien ranger leurs outils). Le syndicalisme est interdit. Il est remplacé par le corporatisme. • Les piliers. Pétain appuie aussi sur la paysannerie. Elle est mise en avant car « la terre, elle, ne ment pas … elle est la Patrie ». De plus, elle connaît la valeur l’épargne et sait économiser en prévision des mauvais jours. Le monde rural est la société d’avant la révolution industrielle, une société où l’Eglise trône au milieu du village. • Les piliers. La Légion ou plutôt la Légion Française des Combattants (LFC) est née avant l’Etat français. C’est à l’origine le regroupement des différentes associations des anciens combattants. Pétain cherche à obtenir le soutien des soldats qui ont montré leur courage sur les champs de bataille de 1914-1918 et de 1939. En 1942, le Service d’Ordre Légionnaire (SOL) est créé. Il devient en 1943 la « Milice nationale » puis la « Milice française ». Elle traque les Juifs et les résistants pour les livrés aux Allemands. Ils sont ensuite conduits dans des camps de concentration voire d’extermination. • La devise. La devise « Travail, Famille, Patrie » représente trois valeurs fondamentales du gouvernement de Vichy. Elle remplace et s’oppose à celle issue de la Révolution française « Liberté, Egalité, Fraternité » parodiée en « Paresse, Démagogie, Internationalisme ». • La devise. Travail : Il faut travailler car la France traverse une crise économique et l’occupation entraîne des pénuries. Il faut donc travailler pour relever l’économie française et occuper la société française. Ainsi, elle ne pose pas de questions (ex : les ouvriers ont-ils toujours des congés payés ?). Pour lutter contre tout désordre, la Charte du Travail (octobre 1941) instaure des corporations par branches d'activités, dans le but de favoriser l'entente entre patron et ouvrier, et d'éviter la lutte des classes. Elle dissout aussi les syndicats et interdit la grève. Concernant le travail, le régime de Vichy s’appuie sur le monde de la paysannerie et de l'artisanat qu’il érige en modèle. • La devise. Famille : C’est la cellule de base de la société. Le régime met à l’honneur les familles nombreuses et les mères (ex : instauration de la fête des mères). Il encourage la natalité pour que la France soit forte. De ce fait, le rôle des femmes est restreint à la maternité et leur place est au foyer. Les femmes et les enfants n’ont pas de statut et sont soumis à l’autorité du père, le « chef de famille » qui dirige la famille (à l’image de Pétain qui se compare au père de tous les Français). Pour protéger la famille, le divorce est rendu quasiment impossible, l’avortement et l’homosexualité sont très fortement réprimés. • La devise. Patrie : La Patrie, c’est la France. Et comme la France, c’est Pétain, la jeunesse est éduquée pour rendre hommage et respecter ces deux entités (la France et son maréchal). A l'école, les élèves apprennent le patriotisme. Les jeunes doivent passés 8 mois de leur vie en groupe dans le cadre des "Chantiers de la jeunesse". Ils apprennent des chansons qui célèbrent la Patrie et la défense de celle-ci par Pétain. • La maison. Une cheminée qui fume, une maison aux volets ouverts (aérée), une végétation verdoyante et bien taillée sont les signes d’une maison certes modeste mais où il fait bon vivre, saine, entretenue et équilibrée. La maison représente le gouvernement de Vichy, l’Etat français. Elle est solide puisque ses bases sont saines et ne peut que durer. • Le drapeau tricolore. Le drapeau tricolore (bleu, blanc, rouge) est le symbole de l ’identité française et du patriotisme. En 1941, ce n’est pas le drapeau de la France révolutionnaire (issu de la Révolution française) que Pétain veut mettre à l’honneur mais celui de la France (tout simplement), une France victorieuse lors de la guerre de 1914-1918. • La pancarte. La pancarte « France », reprenant les couleurs bleu, blanc, rouge, indique l’attachement au nationalisme de Pétain. Pour lui, c’est une valeur fondamentale. Pour Pétain, la nation française devait retrouver ses racines et en être fier. Ces racines remontent au Moyen-Age dans une France catholique. Les Juifs sont donc exclus de cette conception de la nationalité française. Cette affiche présente la Révolution nationale souhaitée par l’Etat français de Pétain. Elle montre toutes les caractéristiques du gouvernement de Vichy. En effet, ce gouvernement est : - antiparlementariste. - autoritaire et dictatorial. - raciste et antisémite. - traditionnaliste et conservateur. - collaborationniste. Le maréchal Pétain est appelé au pouvoir en juin 1940 en pleine débâcle française devant l'avancée des troupes allemandes. Rapidement, il met en place un nouveau gouvernement, le régime de Vichy. Quels sont les principaux caractères de ce régime ? Lorsque le maréchal Philippe Pétain arrive au pouvoir le 17 juin 1940, il demande l’armistice à l’Allemagne alors que des voix se font entendre pour que la France refuse de capituler et rejoigne les Britanniques. L’armistice est signé le 22 juin à Rethondes. Ses conditions sont très dures : l’arrêt des combats, la démobilisation de l’armée française et son désarmement, l’annexion de l’Alsace-Moselle, l’occupation de la moitié nord du territoire français par l’Allemagne et la prise en charge des frais d’occupation. Le Gouvernement s'installe alors à Vichy, en zone libre, où l'Assemblée nationale donne les pleins pouvoirs au maréchal, le 10 juillet 1940. La première caractéristique du nouveau régime est d'être un État autoritaire : tous les pouvoirs sont réunis entre les mains de Pétain. Ce dernier établit sa dictature : il supprime les élections et limite les libertés des Français. Pétain est hostile au parlementarisme et au multipartisme. La seconde caractéristique de l'État français est sa défense des valeurs traditionnelles et conservatrices. Les principes et les valeurs du gouvernement de Vichy sont exaltés dans la « Révolution nationale », l'idéologie officielle du régime. En plus du culte du chef (Pétain), de l'antiparlementarisme et du rejet du pluralisme, Vichy prône la défense des valeurs exprimées dans la devise « Travail, Famille, Patrie ». Le régime de Vichy est également antisémite : les Juifs sont exclus de la société et ne peuvent exercer certaines professions. Pour Vichy, les Juifs, les communistes, les francs-maçons, les membres du Front populaire… sont des traîtres à la patrie, responsables de la défaite. La dernière caractéristique importante du régime de Vichy est qu'il s'agit d'un État collaborationniste. Pétain engage la France dans la voie de la collaboration, dès octobre 1940, avec l'entrevue de Montoire. Des Français partent se battre au côté des Allemands sur le front russe. La France envoie une partie de sa production en Allemagne. Surtout, la police française et la milice de Vichy sont mises au service de l'occupant pour traquer les résistants ainsi que les Juifs (rafle du Vélodrome d'Hiver en 1942). La France de Vichy va même déporter plus de Juifs que ce qui est demandé par l'Allemagne. Vichy organise aussi le Service du travail obligatoire et envoie des travailleurs en Allemagne en échange du retour de certains soldats français. En résumé, le régime de Vichy (1940-1944) est un État autoritaire, antisémite et antidémocratique dirigé par un chef au centre d'un culte de la personnalité, prônant des valeurs traditionnalistes énoncées dans la Révolution nationale, et collaborant avec l'Allemagne nazie. III. La Résistance participe à la Libération et à la refondation de la République. Depuis Londres, de Gaulle s'efforce de reconstituer une armée française, les FFL (Forces Françaises Libres). 1) Pour quelles raisons Lucie Aubrac entre-elle en résistance ? Lucie entre en résistance parce qu’elle refuse l’occupation allemande et le régime de Vichy. Elle considère qu’il est de son devoir d’informer et d’aider ceux qui sont victimes de la collaboration. 2) Quelles sont les différentes actions des résistants ? Les résistants (maquisards) peuvent organiser des actions de sabotage et de harcèlement de l’ennemi. Ils peuvent aussi transmettre des informations à Londres et en recevoir. Ils font aussi de la contrepropagande en informant la population par des journaux clandestins. 2) Qui de Gaulle désigne-t-il en France comme son représentant ? De Gaulle désigne Jean Moulin comme son représentant en France. 2) Avec quelle mission ? Jean Moulin a pour mission d’unir les mouvements et les réseaux de résistance de la zone non-occupée. La Résistance participe à la libération de la France. Paris est libérée, dans le 25 août 1944, par l'action conjuguée de la police parisienne, des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) et de la 2ème division blindée du Général Leclerc qui a débarquée en Normandie. Charles de Gaulle quitte l’Angleterre le 14 juin et débarque en Normandie. Il arrive à Paris le 25 août. Il défile alors le long des Champs Elysées accompagné des membres du CNR et de militaires comme le général Leclerc. De Gaulle s'installe ensuite au ministère de la Guerre (qu'il avait quitté en 1940) et y établit le siège de la Présidence du Gouvernement. Le GPRF (Gouvernement Provisoire de la République Française) se met en place. Il va mettre en place différentes réformes qui s’appuient sur le programme du CNR. 2) Quels nouveaux droits les résistants souhaitent-ils établir ? Ils veulent tout d’abord rétablir le suffrage universel en donnant aux femmes le droit de vote. L’égalité absolue de tous les citoyens concerne la relation entre les hommes et les femmes. 2) Quels nouveaux droits les résistants souhaitent-ils établir ? Ils veulent ensuite nationaliser des entreprises en lien avec les moyens de production, les sources d’énergie, les richesses du sous-sol, les compagnies d’assurance et les banques. 2) Quels nouveaux droits les résistants souhaitent-ils établir ? Ils veulent ensuite le droit au travail et au repos, la garantie d’un salaire décent, la sécurité de l’emploi, le droit à une retraite et aussi le droit à la santé par l’établissement de la Sécurité sociale. La Résistance est porteuse des valeurs de la République puisque la nouvelle République la IVème) promulguée en 1946 s’inspire du programme du CNR. Dès 1940, des Français refusent l’occupation allemande et le gouvernement de Vichy. Certains rejoignent le général de Gaulle à Londres et intègrent les FFL (les Forces Françaises Libres). D’autres restent en France et « résistent » clandestinement en formant des mouvements et des réseaux en fonction de leur appartenance politique. Leurs actions sont multiples : distribution de tracts ou de la presse clandestine, organisation d’évasion de prisonniers ou de juifs, d’attentats, de sabotages mais aussi renseignements. Leurs rangs grossissent avec les réfractaires du STO. Dès 1942, Jean Moulin (dit Max dans la clandestinité) est envoyé en France par de Gaulle pour unifier la Résistance. Son action aboutit à la formation en mai 1943 du Conseil National de la Résistance (CNR). Entre 1944 et 1945, la Résistance ou plutôt la résistance intérieure réunis en 1944 sous le nom de FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) participe à la libération du pays (ex : Paris est libérée le 25 août 1945). La Résistance est aussi porteuse des valeurs de la République. Les réformes s’appuient sur le programme du CNR : droit de vote des femmes (1944), sécurité sociale (1945), nationalisations d’entreprises. Le rétablissement de la République a lieu en 1945 avec la mise en place de la IVème République.