
Chère lectrice, cher lecteur,
chers médecins de famille,
 
Comme vous le savez sûrement, 1500 personnes environ 
attendent aujourd’hui en Suisse un don d’organes et la liste 
ne cesse de s’allonger. Après une année record, le nombre 
actuel de donneurs a malheureusement diminué en 2016. 
L’une des principales raisons 
expliquant la pénurie de don-
neurs est le fort taux de refus 
de dons en Suisse. Ce constat 
est étonnant. En effet, selon 
une enquête réalisée par l’ins-
titut Demo SCOPE au prin-
temps 2015, une large majorité de la population suisse a une 
opinion positive du don d’organes. En dépit de cette forte ac-
ceptation, seule la moitié des personnes interrogées a expri-
mé oralement ou par écrit sa volonté quant au don d’organes 
et en a fait part à ses proches. Cette contradiction explique 
également le taux élevé de refus dans les hôpitaux. La même 
enquête a montré que 86 pour cent des personnes interrogées 
considéraient leur médecin de famille comme le meilleur, ou 
du moins comme un interlocuteur idéal, pour le thème du don 
d’organes. Comment les médecins de famille assument-ils ce 
rôle important qui leur est attribué dans le processus du don 
d’organes ? Swisstransplant a interrogé quelques médecins à 
ce sujet (voir l’article page 7). 
Le Dr med. François Héritier est médecin de famille et président 
de la Société Suisse de Médecine Générale. Depuis 2009, il est 
également vice-président de l’association Médecins de famille 
et de l’enfance Suisse et l’attente des patients ne le surprend 
pas : « Nous, les médecins de famille, sommes des interlocu-
teurs attitrés pour de nombreux sujets, dont fait partie le don 
d’organes. Le jargon médical est en outre souvent difficile à 
comprendre. Nous assumons là aussi un rôle de médiateur ou 
d’interprète entre les spécialistes et les patients. Nous donnons 
des explications et aidons à prendre des décisions. »
PD Dr med. Franz F. Immer : « Les médecins de famille 
abordent-ils trop rarement le thème du don d’organes ? » 
Dr med. François Héritier : « Les patients et le système de 
santé sont particulièrement exigeants envers les médecins 
de famille. Nous avons rarement le temps d’aborder le thème 
du don d’organes si les patients ne font pas eux-mêmes la 
démarche de nous interroger à ce sujet. »
PD Dr med. Franz F. Immer : « Pensez-vous qu’il serait utile de 
mettre à disposition du matériel d’information tel que des bro-
chures pour les patients, le maga-
zine de Swiss transplant ou encore 
des affiches dans le cabinet afin 
que les patients puissent s’infor-
mer eux-mêmes ? Saluez-vous 
également les formations desti-
nées au médecin et à ses assis-
tantes afin de les guider lors d’un entretien sur le don d’organes ? »
Dr med. François Héritier : « Certainement, des explications 
sont indispensables à tous les niveaux : sous forme d’infor-
mations pour un large public mais aussi de formation continue 
destinée aux spécialistes. »
PD Dr med. Franz F. Immer : « La campagne actuelle lancée 
par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et par 
Swisstransplant « Vivre, c’est partager » met à disposition du 
matériel d’information également destiné aux cabinets des 
médecins de famille. Vous trouverez un coupon de commande 
au milieu du magazine. La nouvelle plate-forme d’apprentis-
sage sur le processus du don d’organes a été mise en place 
pour la formation des spécialistes (voir l’article page 10). »
Un grand merci à tous ceux qui s’engagent pour le don d’or-
ganes, en particulier aux médecins de famille : leur soutien est 
plus précieux que jamais en termes de travaux d’explications 
et de relations publiques.
 
 
 
  PD Dr med. Franz F. Immer
  Directeur de Swisstransplant
  Dr med. François Héritier 
   Co-Président de la Société Suisse  
de Médecine Interne Générale et 
vice-président de Médecins de Famille 
Suisse
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« Il y a besoin d'information  
à tous les niveaux. »
Dr med. François Héritier