Un nombre décroissant de médecins de famille pour toujours plus

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magazine
no 32 | 11/16
Un nombre décroissant de
médecins de famille pour toujours
plus de tâches
« Vivre, c’est partager » –
la nouvelle campagne mise
sur le dialogue
Qualité de vie et survie après
une transplantation
La place de la médecine intensive
dans le processus du don d’organes
Chère lectrice, cher lecteur,
chers médecins de famille,
Comme vous le savez sûrement, 1500 personnes environ
du don d’organes si les patients ne font pas eux-mêmes la
attendent aujourd’hui en Suisse un don d’organes et la liste
démarche de nous interroger à ce sujet. »
ne cesse de s’allonger. Après une année record, le nombre
PD Dr med. Franz F. Immer : « Pensez-vous qu’il serait utile de
actuel de donneurs a malheureusement diminué en 2016.
mettre à disposition du matériel d’information tel que des bro-
L’une des principales raisons
chures pour les patients, le maga-
expliquant la pénurie de don-
zine de Swiss­transplant ou encore
neurs est le fort taux de refus
des affiches dans le cabinet afin
que les patients puissent s’infor-
est étonnant. En effet, selon
« Il y a besoin d'information
à tous les niveaux. »
une enquête réalisée par l’ins-
Dr med. François Héritier
également les formations desti-
de dons en Suisse. Ce constat
mer eux-mêmes ? Saluez-vous
titut Demo­
SCOPE au printemps 2015, une large majorité de la population suisse a une
nées au médecin et à ses assistantes afin de les guider lors d’un entretien sur le don d’organes ? »
opinion positive du don d’organes. En dépit de cette forte ac-
Dr med. François Héritier : « Certainement, des explications
ceptation, seule la moitié des personnes interrogées a expri-
sont indispensables à tous les niveaux : sous forme d’infor-
mé oralement ou par écrit sa volonté quant au don d’organes
mations pour un large public mais aussi de formation continue
et en a fait part à ses proches. Cette contradiction explique
destinée aux spécialistes. »
également le taux élevé de refus dans les hôpitaux. La même
PD Dr med. Franz F. Immer : « La campagne actuelle lancée
enquête a montré que 86 pour cent des personnes interrogées
par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et par
considéraient leur médecin de famille comme le meilleur, ou
Swisstransplant « Vivre, c’est partager » met à disposition du
du moins comme un interlocuteur idéal, pour le thème du don
matériel d’information également destiné aux cabinets des
d’organes. Comment les médecins de famille assument-ils ce
médecins de famille. Vous trouverez un coupon de commande
rôle important qui leur est attribué dans le processus du don
au milieu du magazine. La nouvelle plate-forme d’apprentis-
d’organes ? Swisstransplant a interrogé quelques médecins à
sage sur le processus du don d’organes a été mise en place
ce sujet (voir l’article page 7).
pour la formation des spécialistes (voir l’article page 10). »
Un grand merci à tous ceux qui s’engagent pour le don d’or-
Le Dr med. François Héritier est médecin de famille et président
ganes, en particulier aux médecins de famille : leur soutien est
de la Société Suisse de Médecine Générale. Depuis 2009, il est
plus précieux que jamais en termes de travaux d’explications
également vice-président de l’association Médecins de famille
et de relations publiques.
et de l’enfance Suisse et l’attente des patients ne le surprend
pas : « Nous, les médecins de famille, sommes des interlocu-
teurs attitrés pour de nombreux sujets, dont fait partie le don
d’organes. Le jargon médical est en outre souvent difficile à
comprendre. Nous assumons là aussi un rôle de médiateur ou
PD Dr med. Franz F. Immer
d’interprète entre les spécialistes et les patients. Nous donnons
Directeur de Swisstransplant
PD Dr med. Franz F. Immer : « Les médecins de famille
Dr med. François Héritier
abordent-ils trop rarement le thème du don d’organes ? »
Co-Président de la Société Suisse
des explications et aidons à prendre des décisions. »
Dr med. François Héritier : « Les patients et le système de
de Médecine Interne Générale et
santé sont particulièrement exigeants envers les médecins
vice-président de Médecins de Famille
de famille. Nous avons rarement le temps d’aborder le thème
Suisse
2
Table des matières
Le rôle des médecins de famille s’inscrit dans le plan d’action national
« Plus d’organes pour des transplantations »
4
Un nombre décroissant de médecins de famille
pour toujours plus de tâches
Nouvelle possibilité de formation sur le sujet du don d’organes
7
10
« Vivre, c’est partager » – la nouvelle campagne pour
le don d’organes mise sur le dialogue
13
Même après la transplantation, le sport, c’est ma vie
17
Qualité de vie et survie après une transplantation
19
La place de la médecine intensive dans le processus du don d’organes
23
Impressum24
« Vivre, c’est partager » – la nouvelle campagne pour le don d’organes mise sur le dialogue 13
3
Informé
Le rôle des médecins de famille s’inscrit
dans le plan d’action national
« Plus d’organes pour des transplantations »
L
a pénurie constante de donneurs et d’organes pour les patients sur liste d’attente a,
au début de l’année 2014, incité la Confédération et les cantons à lancer le plan d’action
« Plus d’organes pour des transplantations ». Ce plan comprend des mesures définies
et harmonisées concernant la formation du personnel médical dans les hôpitaux, la gestion
de la qualité et des processus, les structures et les ressources hospitalières ainsi que
l’ information donnée au public. Les résultats d’analyse représentatifs du plan d’action
montrent l’ importance que revêt le médecin de famille, vecteur d’ information pour
la population en Suisse.
PD Dr med. Franz F. Immer
Situation actuelle en Suisse
cérébrale dans les unités de soins in-
En cas d’urgence, il arrive fréquem-
Au cours des dernières années en
tensifs suisses et sont considérés, d’un
ment, au cours de l’entretien avec les
Suisse, l’état de mort cérébrale n’a été
point de vue formel, comme des don-
spécialistes sur le prélèvement d’or-
déclaré que chez 100 patients en
neurs d’organes potentiels. Les patients
ganes, que les proches soient dépas-
moyenne. Cela correspond à
sés et qu’ils opposent un refus,
douze donneurs d’organes par
par incertitude.
million d’habitants, soit deux fois
« Le taux de refus en Suisse est
l’un des plus élevés en Europe. »
Plan comprenant quatre
dentes : la liste d’attente nationale
présentant des contre-indications ab-
tentiel de donneurs, le Conseil fédéral a
continue de s’allonger et le nombre de
solues, telles que des maladies tumo-
mis en place le plan d’action « Plus
décès dus à la pénurie d’organes est
rales actives ou des infections sévères
d’organes pour des transplantations ».
en constante augmentation.
sans mise en évidence de l’agent patho-
Les représentants de la Confédération,
gène, ont été exclus de cette estimation.
des cantons et de Swiss­transplant ont
Dans le cadre d’une étude menée à
Ce potentiel théorique de 300 donneurs
défini des objectifs en associant tous
l’échelle nationale suisse (SwissPOD,
d’organes est pratiquement aussi élevé
les secteurs :
Swiss Monitoring of Potential Donors)1,
que dans nos pays voisins.
− tous les donneurs d’organes poten-
moins que chez nos voisins
français, autrichiens et italiens.
Les conséquences sont évi-
champs d’action
Afin de mieux exploiter le po­
tous les décès survenus dans les unités
tiels sont identifiés
de soins intensifs suisses pour l’année
L’une des principales raisons expliquant
2012 ont été recensés de manière pros-
la pénurie de donneurs est le fort taux
pective. Les résultats ont été surpre-
de refus de dons en Suisse. Il frôle les
− aucun organe compatible n’est perdu
nants. Même avec une interprétation
60 pour cent, l’un des plus élevés en
− le taux de refus lors des entretiens
prudente, il a été observé qu’environ
Europe. Cela tient souvent au fait que
avec les proches est inférieur à
300 patients par an décèdent de mort
le souhait du défunt n’est pas connu.
40 pour cent
4
− aucun donneur compatible n’est
omis
Informé
Les six réseaux de dons d’organes en Suisse
LUCERNE
8 hôpitaux
Responsable de réseau :
PD Dr med. Markus Béchir
−Cantons LU, OW, NW, UR
−Environ 0,5 million d’habitants
−Hôpital de prélèvement : hôpital
cantonal de Lucerne
BÂLE
SAINT-GALL
7 hôpitaux
16 hôpitaux
Responsable de réseau :
Dr med. Kai Tisljar
−Cantons BS, BL, AG (hôpitaux
cantonaux d’Aarau et de Baden)
−Environ 1,1 million d’habitants
−Hôpitaux de prélèvement :
hôpital universitaire de Bâle,
hôpital cantonal d’Aarau
Responsable de réseau :
Dr med. Susann Endermann
−Cantons SG, AR, AI
−Environ 0,6 million d’habitants
−Hôpital de prélèvement :
hôpital cantonal de Saint-Gall
BS
SG
LU
PLDO
PLDO*
BE
DCA
BERNE
DCA*
13 hôpitaux
10 hôpitaux
24 hôpitaux
Responsable de réseau :
Dr med. Philippe Eckert
−Cantons FR, GE, VD, NE, JU, TI, VS
−Environ 2,5 millions d’habitants
−Hôpitaux de prélèvement : Centre
hospitalier universitaire vaudois
CHUV, Hôpitaux Universitaires de
Genève HUG, hôpital cantonal
HFR Fribourg, Hôpital neuchâtelois
Pourtalès, Hôpital du Valais (site
de Sion), Ospedale Civico Lugano
Responsable de réseau :
Dr med. Mathias Nebiker
−Cantons BE, SO
−Environ 1,3 million d’habitants
−Hôpital de prélèvement : hôpital
universitaire de Berne (Inselspital)
Responsable de réseau :
Dr med. pract. Renato Lehnherr
−Cantons ZH, SH,
TG, ZG, SZ, GL, GR, AG
(Klinik Hirslanden Aarau)
−Environ 2,3 millions d’habitants
−Hôpitaux de prélèvement :
hôpital cantonal des Grisons,
hôpital universitaire de Zurich,
hôpital cantonal de Winterthour
* Programme Latin de Don d’Organes
* Donor Care Association
Les calculs du nombre d’habitants reposent sur l’état de la population au 31 décembre 2014 (Office fédéral de la statistique).
www.swisstransplant.org
5
Informé
Les représentants ont identifié quatre
communiquer à son entourage proche.
sances, car rares sont les médecins qui
champs d’action qui, dans le cadre du
C’est pourquoi la nouvelle carte de
ont été confrontés au sujet du don
plan, pourront d’ici 2018 faire passer le
donneur contient également un dupli-
d’organes au cours de leurs études ou
taux de dons d’organes de 12 à 20 par
cata à remettre à une personne de
dans le cadre de leur formation de mé-
million d’habitants :
confiance.
decin spécialiste. Avec l’accès gratuit au
e-learning pour le personnel médical
1 formation de personnel spécialisé,
2 processus et structures,
Attentes et mesures
spécialisé (pour plus d’informations, voir
3 garantie des ressources,
Le taux élevé de refus de dons est en
l’article en page 10), nous répondons au
4 relations publiques.
nette contradiction avec une enquête
souhait de connaissances facilement
Les champs d’action 1 à 3 sont sous
représentative réalisée au printemps
accessibles et, dans le même temps, à
la responsabilité de Swisstransplant,
2015. Cette dernière a montré que plus
l’attente de la population, qui désire que
tandis que le champ d’action 4 – les
de 80 pour cent des personnes interro-
le médecin de famille lui délivre des in-
relations publiques – relève de l’Office
gées avaient une perception globale-
formations sur le don d’organes.
fédéral de la santé publique (OFSP) et
ment positive du don d’organes et se-
a été développé en 2015 avec le soutien
raient prêtes, en principe, à faire don de
Davantage de connaissances, des in-
de Swisstransplant. Cette collaboration
leurs organes. Seuls environ 10 pour
formations actualisées et, avant tout,
est nouvelle et se base sur un amende-
cent des participants refusaient caté-
la connaissance du souhait du défunt
ment de l’article 61 de la loi sur la
goriquement de donner leurs organes.
quant au don d’organes soulagent les
transplantation qui exige depuis 2015
Un autre aspect intéressant soulevé par
proches et le personnel médical spé-
l’intégration d’experts. Projet conjoint
cette enquête était le fait que la moitié
cialisé dans une situation difficile. Ces
de l’OFSP et de Swisstransplant, la
des 1000 personnes interrogées sou-
éléments aboutiront peut-être à une
nouvelle campagne a été lancée au
haitait obtenir des informations sur le
augmentation absolument nécessaire
début du mois de septembre 2016.
don d’organes de la part de leur méde-
du nombre de dons en Suisse.
Son message central, « Vivre, c’est
cin de famille. C’est là qu’intervient
par­tager » et « Le don d’organes : par-
Swisstransplant avec le premier champ
Cet article a été publié pour la première
lons-en », invite l’ensemble de la popu-
du plan d’action : la formation de per-
fois dans Primary and Hospital Care :
lation à réfléchir à cette question, à
sonnel spécialisé. À maintes reprises, le
Immer FF., Plus d’organes pour des
prendre une décision et non seulement
corps médical a attiré notre attention
transplantations. Primary and Hospital
à la consigner par écrit, mais aussi à la
sur l’existence d’un déficit de connais-
Care. 2016;16(15):281–284.
Patients sur la liste d'attente
Patients sur la liste d’attente (au 31.12.)
996
1029
1074
750
942
2008
2009
2010
2011
1384
1370
1000
1165
1250
1274
1500
500
250
0
2012
2013
2014
2015
Évolution de la liste d’attente depuis l’entrée en vigueur de la Loi fédérale sur la transplantation
6
1 Weiss JH., Keel I., Immer F., Wiegand J.,
Haberthür C., Comité National du don
d’organes CNDO. Swiss Monitoring of Potential Organ Donors (SwissPOD) :
a prospective 12-month cohort study of
all adult ICU deaths in Switzerland. Swiss
Medical Weekly, 2014;144:w14045.Singer.
Focus
Un nombre décroissant de médecins
de famille pour toujours plus de tâches
O
utre les problèmes de santé classiques, l’opinion publique et
les milieux politiques débattent aussi des dernières mesures prophylac­
tiques, diagnostiques et palliatives. Les patients ont besoin d’ inter­
locuteurs compétents pour aborder ces domaines complexes. Les
médecins de famille ont toujours été des interlocuteurs privilégiés pour
de nombreux sujets préoccupant les êtres humains. Face à toutes ces
exigences, les questions sur le don d’organes ont-elles aussi leur place ?
Isabelle Not
Notre société délègue aujourd’hui à des spécialistes de nom-
Swisstransplant en quête d’interviews à Montreux
breuses tâches, jadis prises en charge par la famille. Les
Cette année, le congrès des médecins de famille se tenait à
médecins de famille sont particulièrement touchés par cette
Montreux, immédiatement après le lancement de la nouvelle
évolution : l’augmentation croissante du savoir médical et sa
campagne sur le don d’organes, lancée par l’Office fédéral
propagation rapide par le biais de médias divers requièrent de
de la santé publique le 6 septembre 2016 (voir article en
vastes connaissances dans différents domaines de spéciali-
page 13). L’occasion rêvée, pour deux collaboratrices de
sation. Les possibilités que peut
Swisstransplant, de recueillir
offrir la médecine intensive aux
directement l’opinion des mé-
patients en sont une illustra-
decins de famille sur le don
d’organes. Douze interviews de
mentation artificielles, ou bien
« La nouvelle campagne est un bon point
de départ pour débattre du don d’organes
lors d’un prochain cercle de qualité
avec nos consœurs et confrères. »
l’interruption de la thérapie et
Dr P. S., cabinet médical de groupe, canton de Berne
faire une idée de l’importance
tion : la réanimation, les mesures de prolongation de la vie
telles que la respiration et l’ali-
la médecine palliative ? Le don
médecins de famille, de personnel soignant et d’assistants
médicaux ont permis de nous
du don d’organes dans les ca-
d’organes est également abordé dans certaines circonstances
binets et nous aident à estimer la manière et le moment où il
particulières. Un sondage réalisé en 2015 par Swisstransplant
est opportun de diffuser les informations complexes sur des
avec le concours de l’institut DemoSCOPE révèle que les pa-
étapes du processus de don.
tients attendent en l’occurrence de leurs médecins de famille
de bonnes connaissances ainsi que des informations détaillées.
Impressions du « Swiss Family Docs »
Sur les 1000 Suisses interrogés, la moitié attend en première
Au fil de onze des douze interviews que nous avons réalisées
ligne de son médecin de famille qu’il les conseille avec com-
à Montreux, nos interlocuteurs nous ont confortées dans notre
pétence sur les questions relatives au don d’organes.
objectif. De manière générale, le don d’organes est jugé positif
7
Focus
« L’intérêt et le besoin d’informations
concernant le don d’organes existent
aussi chez les assistantes médicales. Après
une formation adéquate, elles pourraient
assurer certaines fonctions de conseil. »
N. T., assistante médicale, canton de Berne
et utile et de nombreux cabinets ont
Les directives anticipées : une mesure
longtemps en vie des patients qui pré-
déjà installé un présentoir avec des
de prévention spécifique pour soi
sentent un pronostic vital engagé en
cartes de donneur. Toutefois, ce geste
Les médecins conseillent fréquemment
recourant à l’alimentation artificielle et
ne revêt une importance particulière
leurs patients sur des mesures préven-
à l’assistance circulatoire si ces der-
que chez les médecins qui sont person-
tives comme le dépistage du cancer du
niers ne s’y sont pas opposés en rédi-
nellement touchés par le problème.
sein ou de la prostate, l’alimentation, le
geant des directives anticipées. Rédi-
Rares sont les patients qui posent des
fitness ou la gestion des pressions
gées du vivant du patient, ces directives
questions sur le don. La plupart des
physiques et psychiques en augmenta-
sont donc une sorte d’acte de préven-
médecins de famille interrogés ont ce-
tion. Ils abordent aussi de plus en plus
tion pour soi, en faveur ou contre des
pendant estimé important de creuser
souvent le sujet des directives anti­
mesures de prolongation de la vie. Elles
aussi ce sujet dans le cadre de l’entre-
cipées, dont de nombreux modèles
permettent au malade d’avoir réelle-
tien sur les directives anticipées. Tous
circulent sur Internet. L’évolution de la
ment son mot à dire sur son traitement.
ont bien accueilli le matériel d’informa-
médecine intensive permet de maintenir
tion simple et clair utilisé pour expliquer
correctement, et de manière compréhensible, le processus complexe du don
d’organes.
Deux collaboratrices de Swisstransplant au congrès des médecins de famille en 2016
8
Focus
La carte de donneur : une mesure de prévention –
Si le choix est consigné clairement et sans ambiguïté sur une
pour les proches aussi
carte de donneur ou dans des directives anticipées, c’est un
La déclaration en faveur ou contre le prélèvement d’organes
soulagement pour ceux qui restent. En ce sens, une carte de
va encore plus loin. Lorsque la volonté du défunt n’est pas
donneur dûment remplie sera certes d’abord une décision
connue, la décision de donner ou non les organes et les tissus
personnelle, mais aussi une mesure de prévention à l’égard
après son décès est une lourde épreuve pour les proches.
des proches.
« La nouvelle campagne sur le mode
enjoué est super, ni trop négative
ni trop sombre. Lorsque je remettais la carte
de donneur ancienne version, j’avais
souvent l’impression d’être un entrepreneur
de pompes funèbres ! »
Dr C. K., cabinet privé, canton du Valais
Les directives anticipées de la Fédération des médecins suisses FMH
9
Focus
Nouvelle possibilité de formation
sur le sujet du don d’organes
S
elon une enquête représentative, le médecin de famille est l’interlocuteur
idéal pour les questions liées au don d’organes. Des connaissances
correspondantes sont donc exigées et une nouvelle plateforme d’appren­
tissage a été mise en place afin de les transmettre. Avec sa structure
modulaire et son principe d’autoapprentissage, cette plate-forme est
idéale pour que les médecins de famille également puissent découvrir
le déroulement complexe du processus du don d’organes.
PD Dr med. Franz F. Immer
Dans les hôpitaux et les cabinets médi-
des informations avisées en cas de
sous forme compacte, les différents
caux, le sujet du don d’organes est un
questions. Saviez-vous par exemple que
aspects du processus du don d’organes
sujet qui reste rare, mais n’en est pas
l’âge des donneurs en Suisse allait de
(PDO) et servant de base d’information
moins grave. Swisstransplant et les
quelques mois à 88 ans, la moyenne
homogène. Ce cours remplit parallèle-
médecins des unités de soins intensifs
étant de 52 ans ? Ou qu’environ un tiers
ment les exigences du plan d’action
et des services d’urgence du Comité
des donneurs avait dû être réanimé
« Plus d’organes pour des transplanta-
National du don d’organes (CNDO) se
avant le prélèvement ?
tions » dont l’objectif est d’atteindre le
sont aperçus qu’il était difficile, pour les
taux de dons post-mortem de 20 don-
collègues des cabinets et des hôpitaux,
Le cours modulaire s’adresse
neurs par million d’habitants d’ici 2018.
d’avoir une vue d’ensemble des évolu-
à différents groupes cibles
Swisstransplant s’est vu attribuer la
tions dans le domaine du don d’organes
Swisstransplant (SWT) et le CNDO ont
tâche de mettre en œuvre un cours
et de la transplantation et de donner
conçu un cours modulaire représentant,
national dédié au personnel médical
Canaux d’informations
Quel est selon vous le degré de pertinence des moyens d’informer la population au sujet du don d’organes énoncés ci-dessous ?
Indiquez pour chacun des canaux d’informations si vous le trouvez très approprié, plutôt approprié, plutôt inapproprié ou tout à fait
inapproprié. Quel est le degré de pertinence…
Très approprié
Plutôt approprié
Plutôt inapproprié
Tout à fait inapproprié
Ne sait pas/pas de réponse
49
… des informations fournies par le médecin de famille ?
37
46
… des campagnes d’information destinées à la population ?
41
47
… des informations fournies dans les hôpitaux ?
40
34
… des cours dispensés à l’école ?
0%
20%
33
40%
60%
Base : 1000 personnes interrogées
Selon une enquête représentative réalisée au printemps 2015, le médecin de famille est l’interlocuteur idéal pour
des questions liées au don d’organes
10
9 22
36
32
… des informations circulant sur Internet ?
10 3 1
12 2 3
18
21
6 4
10 2
80%100%
Focus
« Un cours national dédié au
personnel médical spécialisé, secouristes,
collègues des cabinets médicaux et
personnel spécialisé des hôpitaux inclus. »
spécialisé, exerçant une activité au sein du PDO, secouristes,
Des étapes d’apprentissage contrôlées, des objectifs,
collègues des cabinets médicaux et personnel spécialisé des
des questions intégrées et des tests en ligne
hôpitaux inclus. Cette nouvelle formation continue combine
Des objectifs sont définis au début de chaque module. Des
un système d’autoapprentissage basé sur dix modules en
tests en ligne avec évaluation automatique permettent au
ligne avec deux cours présentiels axés sur les points forts
participant de savoir immédiatement où il en est. Les connais-
« Médecine » et « Communication ».
sances théoriques acquises dans les modules sont ensuite
appliquées dans la pratique lors de deux cours présentiels.
Le cabinet du médecin de famille a aussi besoin de
Personne ne peut participer au cours présentiel « Médecine »
connaissances sur le thème du don d’organes
sans avoir suivi au préalable les modules médicaux « Détec-
Le module de base comprend des connaissances de base, sur
tion des donneurs », « Diagnostic de mort cérébrale », ­« Trai-
le domaine du don d’organes en Suisse, que devrait avoir
tement du donneur », « Prélèvement d’organes » ainsi que
chaque médecin. Il englobe les bases juridiques, l’organisation
« Procédures et assurance qualité ». Les modules « Commu-
des réseaux de don d’organes, les contre-indications abso-
nication dans le milieu médical », « Transmission de mauvaises
lues et relatives pour le don et les six centres de transplan-
nouvelles » et « Entretiens difficiles réalisés dans le processus
tation ainsi que leurs programmes.
du don d’organes » sont la condition indispensable pour participer au cours présentiel « Communication ».
11
Focus
Cours présentiel « Communication » –
Accès et conditions techniques
également dédié aux médecins de famille
La formation mixte a été volontairement conçue pour ne
Le cours de communication est avant tout axé sur la simu-
pas être accessible via des appareils mobiles tels que iPad,
lation d’un entretien. Des acteurs de formation campent le
smartphone, etc. Les modules comprennent en effet des
rôle du médecin, de l’infirmier ou des proches afin de mon-
photos et des vidéos ne devant pas être publiées en dehors
trer aux participants comment se comporter dans une si-
du milieu médical. Vous trouverez des descriptions plus pré-
tuation copiée sur la réalité, différentes variantes de l’en-
cises des modules sur le site Internet de Swisstrans­plant (www.
tretien étant alors simulées. Le cours est mené par un
swisstransplant.org/blendedlearning/fr). Les personnes inté-
psychologue formé spécia-
ressées peuvent s’inscrire direc-
lement à cet effet.
tement sur le site ou envoyer une
demande à cndo.blendedlearning
Le nombre de participants est
limité pour permettre la colla-
« Cours de communication : simulation
d’entretiens avec des acteurs. »
boration active de tous. Le
@swisstransplant.org. Chaque
participant recevra un mot de
passe personnel et pourra accé-
cours est également ouvert à des spécialistes étrangers au
der à la plateforme d’apprentissage pendant les quatre mois
PDO, donc aussi à des collègues de cabinets médicaux, une
suivant son inscription.
fois qu’ils ont effectué les quatre modules de communication.
Cet article a été publié pour la première fois dans le Bulletin
Crédits des sociétés spécialisées médicales et certification
des médecins suisses. Il s’agit d’un résumé de : Immer FF.
Une confirmation de participation avec les crédits acquis peut
Neue Weiterbildungsmöglichkeit zum Thema Organspende.
être imprimée pour chaque module effectué. L’attribution de
Bulletin des médecins suisses. 2016;97(2):52–55
crédits par la SSMIG sera vérifiée lors de la prochaine révision
de la formation mixte. Les participants doivent également
réussir un test de fin pour obtenir la certification « Expert
suisse pour le don d’organes CNDO/SWT. »
Expert suisse pour le don d’organes CNDO / SWT
Cours présentiel
Communication
Modules d’appro­
fondissement
Communication
Communication professionnelle dans le contexte
médical
Cours présentiel
Médecine et qualité
Modules d’ap­pro­
fondissement
Médecine et qualité
Détection
des donneurs
Module de base
Données de base sur le don d’organes en Suisse
Annoncer de mauvaises
nouvelles
Diagnostic de
la mort cérébrale
Structure de la formation mixte sur le processus du don d’organes
12
Traitement
du donneur
Communication au
cours de la procédure de
don d’organes, partie 1
Prélèvement
d’organes
Communication au
cours de la procédure de
don d’organes, partie 2
Procédures et
assurance qualité
Partenaire
« Vivre, c’est partager » – la nouvelle campagne
pour le don d’organes mise sur le dialogue
L
e don d’organes : parlons-en, tel est le message de la nouvelle
campagne lancée par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP)
en collaboration avec Swisstransplant. Cette campagne encourage
la population à exprimer clairement sa volonté.
Katrin Uhlmann
La nouvelle campagne veut inciter les
un mouvement devant toucher de plus
de Berne. Son lancement a connu une
gens à parler entre eux du don d’or-
en plus de personnes
et de les pousser,
Datum: 07
grande résonance médiatique. De nom-
ganes, un sujet intime et personnel
elles aussi, à prendre une décision.
breux hôpitaux, associations et per-
.09.2016
sonnes concernées ont, de surcroît,
également lié à la solidarité avec la
communauté. « Vivre, c’est partager » et
Ticino
Lancement réussi
20
« Le don d’organes : parlons-en » sont
Au cours d’une conférence de presse, le
Medienart:par des actions sur stand et des événePrint
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renforcé la présence de cette campagne
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07.09.20
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les deux adages de cette campagne. En
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organisés
pour la Journée natioconseiller fédéral Alain Berset,
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effet, il ne suffit pas de réfléchir au
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Pierre-Yves Maillard et la vice-directrice
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de l’OFSP Andrea Arz de Falco ont
À partir de la décision de chacun, cette
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présenté ensemble
campagne le
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campagne doit permettre de déclencher
6 septembre 2016 au centre des médias
Tagblatt
Grande résonance médiatique pour le lancement de la campagne
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17 septembre 2016. Un grand merci
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sa décision à ses proches et à ses amis.
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tous pour leur engagement et lesFlä nombreux feedbacks positifs.
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Partenaire
Partie du plan d’action
Swisstransplant en tant que partenaire
La campagne se déroule sur quatre ans et fait partie du plan
Pour la première fois, Swisstransplant soutient une campagne
d’action « Plus d’organes pour des transplantations », lancé
de l’OFSP en tant que partenaire officiel. Toutes les mesures
en 2013 par le Conseil fédéral. L’objectif de ce plan est d’at-
et informations ont été coordonnées avec Swisstransplant lors
teindre 20 donneurs par million d’habitants d’ici 2018 (voir
de leur conception. Au cours des quatre prochaines années,
l’article page 22 pour plus d’informations). Parallèlement à la
d’autres partenaires tels que cabinets médicaux, pharmacies
campagne, Swisstransplant met en œuvre et coordonne
ou drogueries doivent rejoindre la cause. Ils sont tous, ainsi que
d’autres mesures pour augmenter le nombre de donneurs.
les personnes intéressées et concernées et d’autres parte-
Citons la formation du personnel médical spécialisé depuis
naires, cordialement invités à faire partie de ce mouvement
2015, le financement des coordinateurs locaux depuis 2016
ainsi qu’à soutenir et à porter cette campagne. Avec une
et la garantie de processus et de la gestion de la qualité.
présence unifiée et solide, nous pouvons donner encore plus
de poids au message central « Le don d’organes : parlons-en ».
Soutenez la campagne
Le matériel de campagne et les cartes
de donneur ainsi que les cadeaux
peuvent être téléchargés ou commandés
gratuitement avec le coupon ci-joint
et via notre site Internet.
www.swisstransplant.org/vivre-partager
N’hésitez pas à nous communiquer d’autres
souhaits et idées pour la campagne.
Vous tenez une place centrale. Notre priorité
est de vous aider à aborder le sujet au mieux.
[email protected]
Le président de la Fondation Swisstransplant, Pierre-Yves Maillard,
lors de la conférence de presse pour le lancement de la campagne :
« L’essentiel est de parler de sa décision ».
14
Partenaire
La campagne en un coup d’œil
Numéro de commande OFCL : 316.730.f
Parler au nom des autres, ce n’est pas facile.
Je fais part de ma volonté à mes proches.
Ils pourront ainsi prendre la décision appropriée.
Réseaux sociaux
Spot TV
Affiches et annonces
La campagne est également présente
Le spot TV allie un humour subtil à des
Les trois sujets de la campagne sont
sur les réseaux sociaux. Les contribu-
situations inhabituelles visant à dés­
axés sur les principaux groupes cibles
tions du public seront intégrées au site
amorcer ce sujet délicat et à montrer, de
que sont les jeunes, les seniors et le large
Internet de la campagne et des an-
façon sympathique, qu’il n’existe pas de
public. Les sujets « Jeunesse » et « Se-
nonces en ligne seront activées sur les
mauvais moments pour parler de choses
niors 60+ » seront activés comme an-
réseaux sociaux.
importantes.
nonces dans les journaux pour pendulaires et les journaux du dimanche.
facebook.com/vivrepartager
Site Internet de la campagne
@vivrepartager.ch
Le site Internet est l’élément central de
Présentoir
@vivrepartager
la campagne. Les personnes intéressées
Le présentoir de cartes de donneur
y trouveront toutes les informations per-
peut accueillir 15 brochures, cartes de
Carte de donneur et brochure
tinentes sur le thème du don d’organes.
donneur incluses.
La brochure d’information et sa nouvelle
www.vivre-partager.ch
Autocollant
mise en page doivent permettre de
prendre une décision quant au don d’or-
Post-it et stylos
L’autocollant « Carte de donneur dispo-
ganes et de communiquer sa volonté. La
Les post-it et les stylos portant le slogan
nible ici » permet d’identifier les cabi-
brochure comprend une carte de don-
de la campagne peuvent être remis
nets, les pharmacies et les partenaires
neur détachable ainsi qu’un duplicata.
comme petits cadeaux.
offrant gratuitement la carte de donneur
Ce dernier peut être remis aux proches
et la brochure.
en guise de « preuve ».
15
Partenaire
Entretien avec la viceprésidente de l’OFSP,
Andrea Arz de Falco
Dr Andrea Arz de Falco, vice-présidente
de l’OFSP et directrice de l’unité de direction
Santé publique
Dr Arz de Falco, pourquoi
pour des transplantations ». Des infor-
Elle l’incite à parler mais tout le monde
est-il si important de communiquer
mations, de l’éducation et les formations
reste libre de se décider pour ou contre
à d’autres sa volonté quant au
continues ciblées du personnel médical
le don d’organes. L’OFSP tient à ce que
don d’organes ?
spécialisé doivent réussir à créer des
chaque personne prenne une décision
Selon une enquête réalisée par l’OFSP,
conditions optimales pour aborder la
personnelle en toute connaissance de
deux tiers de la population suisse n’ont
demande de don. La campagne doit
cause, sans être stigmatisée. Le principal
pas informé leurs proches de leur volon-
également permettre à un plus grand
message de la campagne appelle à
té. Si la question d’un don est envisagée,
nombre de proches de connaître, et de
parler librement et sans jugement du don
par exemple suite à un grave accident,
ne plus devoir deviner, la décision des
d’organes et à communiquer sa volonté.
les proches sont alors interrogés par les
personnes qui leur sont chères.
La carte de donneur comprend mainte-
médecins. S’ils ne connaissent pas la
nant un duplicata détachable qui peut
volonté de la personne, ils sont alors
Le don n’est-il pas également
être remis aux proches en guise de
confrontés à une situation très difficile,
refusé car la mort cérébrale est un
« preuve ».
liée à de nombreuses questions : qu’au-
concept difficile à comprendre ?
rait voulu le défunt ? Quelle décision
La mort cérébrale est définie comme
Le don d’organes n’est-il pas un évé­
dois-je prendre ?
l’arrêt irréversible de toutes les fonctions
nement trop rare pour une campagne ?
de l’ensemble du cerveau et du tronc
Vous avez raison, de nombreux critères
Pourquoi un don est-il souvent
cérébral. La personne meurt si le cer-
doivent être remplis pour qu’une per-
refusé ?
veau s’arrête. Cet organe est en effet
sonne puisse faire un don. De trois à
D’après les expériences vécues par le
l’unité centrale de l’être humain, respon-
quatre organes peuvent cependant être
personnel médical compétent, c’est pré-
sable de la personnalité ainsi que du
prélevés en moyenne sur un donneur. Si
cisément cette méconnaissance de la
pilotage et du maintien des fonctions
100 personnes par an deviennent des
volonté du donneur qui est responsable
vitales de l’organisme. Si des patients
donneurs, la qualité de vie de 300 à 400
du grand dilemme moral des proches. En
en état de mort cérébrale sont placés
personnes pourra être améliorée à long
effet, peu importe l’issue de leur réflexion,
sous respiration artificielle, les signes
terme.
la décision aura toujours une portée non
classiques du décès ne sont pas vi-
négligeable. Leur incertitude et le souhait
sibles, les fonctions cardio-vasculaires
Doit-on avoir mauvaise conscience
de ne rien faire de mal conduisent plus
étant maintenues de façon mécanique.
si l’on se décide contre le don ?
de 50 pour cent de tous les proches à
Il est alors difficile pour les proches de
Faire un don ou non doit rester une dé-
refuser un don.
réaliser que le patient est mort et c’est
cision totalement personnelle. Un don
à ce niveau qu’ils doivent faire confiance
doit toujours être perçu comme une sorte
aux médecins.
de cadeau. Il peut sauver des vies et
Quel impact ce taux de refus élevé
a-t-il sur le nombre de donneurs ?
permettre de faire quelque chose de bien
Le taux de refus a un impact immense
La campagne exerce-t-elle une
au-delà de la mort. Chacun doit cepen-
sur le nombre très faible de donneurs
pression sur la population en l’incitant
dant décider pour soi-même s’il est prêt
actuels. Réduire le taux de refus à moins
à répondre oui ?
à faire ce geste. Ce qui est important est
de 40 pour cent est donc une importante
Non, je ne pense pas que la campagne
de se décider et de communiquer cette
mesure du plan d’action « Plus d’organes
exerce une pression sur la population.
décision.
16
Personnes concernées
Même après la transplantation,
le sport, c’est ma vie
L
a première question que mon époux René a posée à mon chirurgien
lors de ma toute première consultation, encore bien avant la greffe, était
de savoir si j’allais pouvoir refaire du sport après la transplantation.
Il lui a répondu : « Pourquoi pas ? » Moi par contre, je ne pouvais pas me
projeter dans l’avenir. Tout ce que je voulais, c’ était vivre.
Liz Schick
Mon mari et moi tenons un ma-
« Seule une transplantation
du foie pouvait me sauver la vie. »
gasin de sport à Anzère. Dire
nos « premiers pas » à l’hôpital,
après la greffe. Nous avons
que je détestais le sport à l’école ! Mais grâce à René, j’ai
passé du temps aux soins intensifs, aux soins continus, nous
découvert le ski et divers autres sports à l’âge de 18 ans. Le
avons vécu un épisode de rejet. Il y a eu des victoires et des
sport faisait vraiment partie de notre vie. Puis est arrivé l’été
larmes. Il m’accompagne partout, c’est mon meilleur ami.
1997. Je venais d’avoir 35 ans et ma vie a alors basculé. Je
Après un mois passé à l’hôpital, je suis rentrée à la maison.
n’avais jamais eu de graves problèmes de santé et soudaine-
Je faisais des progrès tous les jours et j’ai bientôt pu tenter
ment, j’ai eu des maux de ventre intenses. Les examens ont
de petites randonnées. Six mois plus tard, je retravaillais, je
révélé une rare tumeur vasculaire au foie et seule une
faisais du ski, du vélo et du sport en salle.
transplantation du foie pouvait me sauver la vie. Je suis arrivée sur la liste d’attente, totalement sous le choc. Je n’avais
jamais réfléchi au don d’organes et à la transplantation et je
me suis retrouvée confrontée tout à coup à une foule de
questions : « Est-ce que je vais recevoir un organe à temps ? »,
« Comment sera ma vie après la transplantation ? » Comme
je ne présentais presque aucun symptôme, j’ai continué à
travailler à plein temps et à pratiquer du sport. Mais je savais
que, sans transplantation, je n’allais plus être là pour mon mari
et pour mes enfants.
Je dois ma vie à mon donneur – et à sa famille
Je n’oublierai jamais l’expression du visage de René quand je
suis partie en salle d’opération. Nos proches jouent souvent
un rôle secondaire et pourtant, ils représentent un incroyable
soutien moral. Douze heures plus tard, je me suis réveillée
avec un grand sentiment de soulagement. Mon donneur et
moi ferions désormais équipe. Ensemble, nous avons fait
Liz Schick avec son mari René sur le col du Rombo
17
Personnes concernées
« Mon donneur et moi ferions
désormais équipe. »
Le nouveau monde des sportifs
sous l’égide de Swisstransplant. Cet
transplantés
événement aussi est une histoire spor-
Deux ans après ma transplantation, une
tive à succès.
coordinatrice de l’hôpital m’a parlé des
Jeux Mondiaux des Transplantés (WTG)
L’ascension du Kilimandjaro avec cinq
qui se déroulaient à Nendaz, presque
autres transplantés du foie est un autre
devant chez moi. En tant que passion-
moment fort de ma vie. Dans le cadre
née de ski et de sport, j’ai été aussitôt
d’un projet de recherche, le professeur
séduite et j’ai pris contact avec le comi-
Jacques Pirenne et son équipe voulaient
té d’organisation pour leur proposer
démontrer que les transplantés réagis-
mon soutien. Les Jeux Mondiaux des
saient de la même façon à une altitude
Transplantés sont un monde particulier
de près de 6000 mètres que les non-­
où les forts et les moins forts de chaque
transplantés. Cinq membres sur six ont
classe d’âge sont tous égaux. En effet,
atteint le toit de l’Afrique en 2003 et se
nous sommes tous des gagnants, car
sont même hissés en couverture de la
nous sommes en vie ! Depuis 2001, je
revue scientifique « American Journal of
suis membre du SWISS TEAM et parti-
Transplantation ».
Team Manager pour les Jeux Mondiaux
des Transplantés et secrétaire de la
cipe aux jeux d’hiver et d’été. Ce monde
unique m’a fait rencontrer de nouveaux
Page de couverture de « l’American Journal
of Transplantation »
Le sport comme maillon – pour les
World Transplant Games Federation.
amis de différentes cultures et de divers
transplantés et les non-transplantés
Nombre de mes amis sont des per-
pays. Depuis 2002, j’organise régulière-
Aujourd’hui encore, le sport joue un rôle
sonnes greffées ou des proches de
ment TACKERS (Transplant Adventure
très important dans ma vie. Nous avons
transplantés. Le sport est un maillon
Camps for Kids), un camp de ski destiné
toujours notre magasin de sport dans le
essentiel pour tout le monde, que l’on
aux enfants transplantés et se déroulant
Valais. Parallèlement à cela, je suis
soit transplanté ou non ! Vous aussi,
vous êtes cordialement invités à participer à nos activités.
Pour plus d’informations :
www.wtgf.org
www.transplant.ch
Les prochains jeux d’été auront lieu du 25 juin
au 2 juillet 2017 à Málaga. Et pour ceux qui
aiment le ski, il y aura deux camps de ski en
Suisse en 2017, à Hoch-Ybrig du 15 au 20
janvier et à Anzère du 4 au 11 mars.
www.swisstransplant.org/evenements
La SWISS TEAM aux Jeux Mondiaux des Transplantés (WTG) qui se sont déroulés
en été 2015 en Argentine.
18
Recherche
Qualité de vie et survie
après une transplantation
L
es donneurs et les patients sur la liste d’attente sont souvent au
centre des préoccupations de Swisstransplant. Les receveurs et les
patients, pour lesquels la transplantation est une option thérapeutique,
accordent avant tout de l’ importance aux chances de survie et à la
qualité de vie retrouvée. Quelles perspectives offre une transplantation à
ces personnes ?
Julius Weiss
Dans le cadre de l’assurance qualité prescrite dans la loi
sur la transplantation, tous les receveurs d’un organe d’une
personne vivante ou décédée sont saisis depuis 2008 dans
la Swiss Transplant Cohort Study (STCS) et suivis de façon
prospective.1 Plus de 60 pour cent des quelque 3000 patients reçoivent une greffe des reins et environ un cinquième,
une greffe du foie. Un patient sur dix reçoit un poumon et
environ sept pour cent un cœur. L’âge moyen des patients
lors de la transplantation est de 54 ans, près de deux tiers
de tous les receveurs sont des hommes.
Résultats après le suivi
Les receveurs saisis dans la STCS sont suivis en moyenne
trois ans et demi, la durée maximale étant de sept ans (état :
fin 2014, dernier rapport disponible).1 Au bout de six mois,
plus de 95 pour cent des transplantés sont toujours en vie,
au moins 93 pour cent au bout d’un an et 91 pour cent au
Jessica Habegger, receveuse d’un cœur en 2001, a remporté
la médaille d’or aux Jeux Mondiaux des Transplantés de 2015.
bout de deux ans. Sur la période totale du suivi de sept ans,
le taux moyen de survie de tous les receveurs s’élève à
82 Pour cent, cette valeur dépendant de l’organe transplanté.
Les transplantés de poumons présentent le taux de mortalité le plus élevé, suivi par les transplantés du cœur et du foie.
Le taux de mortalité le plus faible est enregistré chez les
receveurs de reins. Un dysfonctionnement de l’organe
transplanté apparaît chez environ huit pour cent de tous les
« L’issue d’une transplantation
dépend autant des caractéristiques
de l’organe transplanté
que de celles du receveur. »
receveurs, ce qui a entraîné la mort de près de quatre pour
cent des receveurs saisis dans la STCS.
19
Recherche
« En dépit des risques,
la transplantation apporte
une nouvelle qualité de vie. »
Il est possible de dire que l’issue d’une
Transplantation d’organes – une
une nette amélioration de leur qualité de
transplantation dépend autant des
meilleure qualité de vie pour le patient
vie après une transplantation 2, 3, 4, 5. Cela
caractéristiques de l’organe transplan-
En dépit des risques liés à la transplan-
s’applique surtout aux personnes gref-
té que de celles du receveur, entre
tation, cette dernière a un attrait pour le
fées de reins, c’est-à-dire à plus de la
autres de son âge, de la maladie sous-
receveur par la nouvelle qualité de vie
moitié des transplantés de Suisse. Pour
jacente et d’une comorbidité éventuelle.
qu’elle lui apporte. C’est particulièrement
les patients atteints d’une insuffisance
Les immunosuppresseurs sont aussi
visible dans le cas d’un organe vital at-
rénale chronique étant obligés de subir
un facteur-clé dans le succès d’une
teint d’une maladie grave. Seule une
une dialyse plusieurs fois par semaine,
transplantation. Ils doivent être pris
transplantation peut alors sauver la vie
la transplantation présente des avan-
systématiquement et leurs effets se-
du patient. Même les personnes souf-
tages considérables. Les greffés de
condaires contrôlés et traités le cas
frant d’une maladie pour laquelle il existe
reins peuvent reprendre un rythme de vie
échéant.
des thérapies alternatives connaissent
normal et exercer leur profession comme
Littérature
Overall survival probability
1
0.8
0.6
0.4
n at risk
01234567
1732159112951057 802 578 305 52
615522404321225156 83 12
304250187136 84 50 22 1
219173136107 72 48 20 3
292624201512 9 1
73 70 564634 2412 2
Kidney
Liver
Lung
Heart
Islets
Kidney-Pancreas
Time since Tpx (in years)
Chances de survie après les types de transplantations les plus fréquents (source : STCS1)
20
1Swiss Transplant Cohort Study (Éditeur)
(2015) : Swiss Transplant Cohort Study
Report (de mai 2008 à décembre 2014).
Lien vers ces documents : www.stcs.ch
2Purnell, T. S., Auguste, P., Crews, D. C.,
et al. (2013) : Comparison of life participation activities among adults treated by
hemodialysis, peritoneal dialysis, and kidney
transplantation: a systematic review.
Dans : American Journal of Kidney
Diseases 62(5)/2013, 953–973.
3Bownik, H., und Saab, S. (2009) : Healthrelated quality of life after liver trans­
plantation for adult recipients. Dans :
Liver Transplantation 15(2)/2009, 42–49.
4Singer, J. P., Chen, J., Blanc, P. D., et
al. (2013) : A thematic analysis of quality
of life in lung transplant: the existing
evidence and implications for future
directions. Dans : American Journal of
Transplantation 13(4)/2013, 839–850.
5Kugler, C., Tegtbur, U., Gottlieb, J.,
et al. (2010) : Health-related
quality of life in long-term survivors
after heart and lung trans­plantation:
a prospective cohort study. Dans :
Transplantation 90(4)/2010, 451–457.
Recherche
auparavant. En règle générale, une
menter les coûts de la santé. Et dernier
de vue médical, même si cette thérapie
transplantation non seulement améliore
point, mais pas des moindres, par rap-
comporte des risques. Il est indispen-
la qualité de vie de la personne concer-
port à la dialyse, une transplantation
sable de peser minutieusement les
née, mais elle réduit également les coûts
rénale est déjà plus avantageuse au bout
avantages et les inconvénients avec le
sociaux (en particulier les coûts liés
de un à deux ans.
patient. Dans le cas de certaines mala-
aux arrêts de travail) occasionnés par
dies, une transplantation peut sauver
la maladie sous-jacente. Il est en outre
D’une manière générale, les résultats
des vies et améliore très souvent la vie
possible d’éviter certaines séquelles qui,
d’une transplantation sont positifs aus-
des patients en comparaison avec des
sans une transplantation, feraient aug-
si bien pour les patients que d’un point
thérapies alternatives.
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La place de la médecine intensive
dans le processus du don d’organes
L
a médecine intensive revêt une place importante dans le processus du don d’organes
(PDO), le don étant largement organisé dans l’unité de soins intensifs. Les personnes
travaillant dans ce service jouent un rôle-clé : elles sont au cœur de l’événement et en
assument la responsabilité. Conformément à la loi sur la transplantation, chaque unité
de soins intensifs est dans l’obligation d’organiser le don d’organes et communiquer à
Swisstransplant le nom d’un responsable, appelé « coordinateur local ». Ces coordi­n ateurs
et coordinatrices sont chargés, dans l’ hôpital, de la réalisation des prescriptions légales.
PD Dr med. Markus Béchir
Qu’est-ce que cela signifie
swisstransplant.org, décrit en dix mo-
rare, même pour le personnel spécialisé
concrètement ?
dules l’ensemble des aspects et des
impliqué. De très nombreuses connais-
Il y a quelques années, les services de
étapes du don d’organes. Le Swiss Do-
sances sont requises et le PDO ne de-
transplantation étaient souvent, la nuit
nation Pathway représente une aide
viendra jamais un phénomène routinier
et le week-end, du ressort du méde-
unique et précieuse : il s’agit du premier
pour quiconque. De plus, les unités de
cin-assistant de l’unité de soins intensifs.
ouvrage de référence aussi compact sur
soins intensifs enregistrent un taux de
En cas d’urgence, il devait organiser le
le thème du don d’organes. Le Swiss
fluctuation de 10 à 15 pour cent par an.
don d’organes en appelant le
L’énergie mise dans la forma-
coordinateur sur son portable
tion des collaborateurs des
ou le médecin-chef sur son
unités de soins intensifs est
numéro interne. Un don éventuel ne pouvait donc pas, dans
« Le Swiss Donation Pathway représente
une aide unique et précieuse. »
ces conditions, être perçu
donc particulièrement élevée.
Le CNDO a déployé beaucoup
comme un événement positif par les
Donation Pathway fait partie intégrante
d’efforts pour élaborer un programme
médecins de service. Ces derniers
des 100 unités de soins intensifs de
de formation mixte comprenant des
priaient plutôt en secret pour ne pas
toute la Suisse.
modules e-learning et des cours pra-
de garde, persuadés de ne pas savoir ce
Même dans une unité de soins
spécialistes impliqués. Tous les acteurs
qu’ils devraient alors faire. La situation
intensifs, le don d’organes reste
du PDO devraient suivre ce programme
est nettement différente aujourd’hui. De
un événement rare
et chercher à obtenir la certification
devoir organiser un don pendant leur nuit
tiques mis à disposition de tous les
nombreuses mesures liées à la qualité,
Beaucoup d’efforts sont cependant né-
« Expert suisse du don d’organes CNDO/
aux connaissances et aux ressources
cessaires pour développer la conscience
SWT ». Les premiers cours ont déjà eu
dans le domaine du PDO ont déjà été
et approfondir les connaissances des
lieu. Ils ont été bien suivis et les partici-
mises en place : sous la houlette du
personnes concernées, alors que cet
pants étaient très motivés.
Comité National du don d’organes
événement se produit, en Suisse, seule-
(CNDO), les intensivistes ont élaboré le
ment cent fois environ par an. Et nous
Il faut continuer !
Swiss Donation Pathway. Cette publica-
touchons ici du doigt le problème prin-
Apparemment, les efforts entrepris
tion, qui peut être consultée sur w
­ ww.
cipal : le don d’organes est un événement
jusqu’à présent ont eu un impact positif
23
« Le don d’organes est un événement rare,
même pour le personnel spécialisé impliqué. »
PD Dr med. Markus Béchir est
­inten­siviste et a fait ses premières
­expériences médicales dans le
­domaine de la transplantation.
Il était alors assistant en chirurgie.
La suite de sa carrière le mène
alors à l’ hôpital universitaire
de Zurich, où il se familiarise avec
tout le spectre de la médecine
de la transplantation. Il est char­
gé parallèlement de la direction
du programme DCD (Donors
­after Cardiocirculatory) qui est
une véritable réussite aujourd’hui.
Après être devenu médecin-chef
des soins intensifs, de la médecine
de la douleur et de la médecine
opérationnelle au Centre suisse
des paraplégiques de Nottwil,
il prend en 2014 la direction médi­
cale du réseau de Lucerne.
en 2015 sur la collaboration au sein des
Décidez-vous, parlez,
équipes des unités de soins intensifs, et
déchargez vos proches !
donc sur le taux de dons d’organes, qui
Les patients admis à l’hôpital ont ra-
a battu des records en Suisse. En 2016,
rement une carte de donneur ou ne
le nombre de dons a malheureusement
l’ont pas sur eux, et les proches ne
chuté par rapport à l’année dernière, et
connaissent pas leur volonté. Au cours
ce bien que nous ayons les mêmes
de l’entretien, les proches n’ont pas
­personnes motivées qu’en 2015 ainsi
toujours tous la même opinion quant à
que des structures et des processus
la volonté du patient. Comme le montre
éprouvés entre-temps. Cela prouve qu’il
l’expérience, il s’agit là d’un immense
existe des facteurs d’influence qui n’ont
obstacle : il suffit que l’un des proches
rien à voir directement avec le personnel
ne soit pas d’accord avec un don pour
et les processus, mais sont soumis à
qu’il soit refusé, même si les autres
d’autres lois. Selon une première ana­-
sont en faveur de ce don. Aucun prin-
lyse, le taux de consentement a nette-
cipe démocratique ne s’applique au
ment diminué. Cette constatation sou-
niveau du don d’organes. S’agit-il d’un
lève des questions. En effet, jamais
signe de notre temps, tout comme le
autant de personnes n’ont été aussi bien
manque de solidarité et l’individualisa-
formées qu’aujourd’hui, également dans
tion croissante dans notre société ?
le domaine de la communication. Cette
chute du taux de dons ne peut donc pas
Les relations publiques sont plus im-
être due à une formation continue insuf-
portantes que jamais. Comme le sou-
fisante, mais doit avoir d’autres raisons.
lignait déjà l’éditorial, nous comptons
Il s’agit néanmoins de poursuivre ce
sur vous : la population fait confiance
travail à l’avenir, sans oublier cependant
à ses médecins de famille et aimerait
de l’analyser de façon critique et en
s’informer dans leurs cabinets.
s’adaptant aux nouvelles conditions.
Impressum
Éditrice
Swisstransplant
Fondation nationale suisse pour
le don et la transplantation d’organes
Effingerstrasse 1
Case postale
CH-3011 Berne
Rédaction
Claudia Zbinden (gestion de projet)
PD Dr med. Franz F. Immer
Dr med. vet. Isabelle Not
Katrin Uhlmann
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Les collaborateurs de cette édition
Dr en théologie Andrea Arz de Falco
PD Dr med. Markus Béchir
Dr med. François Héritier
Liz Schick
Julius Weiss
Contact
T 058 123 80 12
[email protected]
Photo de couverture
Startbahnwest
Carte de donneur
T 0800 570 234, [email protected]
swisstransplant.org
Mise en page
visu’l AG, Bern
Révision / impression
Diction SA, St-Gall
Stämpfli SA, Berne
Édition 2016
N° 32 : novembre
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