Un nombre décroissant de médecins de famille pour toujours plus

no 32 | 11/16
Un nombre décroissant de
médecins de famille pour toujours
plus de tâches
« Vivre, c’est partager » –
la nouvelle campagne mise
sur le dialogue
Qualité de vie et survie après
une transplantation
La place de la médecine intensive
dans le processus du don d’organes
magazine
Chère lectrice, cher lecteur,
chers médecins de famille,
Comme vous le savez sûrement, 1500 personnes environ
attendent aujourd’hui en Suisse un don d’organes et la liste
ne cesse de s’allonger. Après une année record, le nombre
actuel de donneurs a malheureusement diminué en 2016.
Lune des principales raisons
expliquant la pénurie de don-
neurs est le fort taux de refus
de dons en Suisse. Ce constat
est étonnant. En effet, selon
une enquête réalisée par l’ins-
titut Demo SCOPE au prin-
temps 2015, une large majorité de la population suisse a une
opinion positive du don dorganes. En dépit de cette forte ac-
ceptation, seule la moitié des personnes interrogées a expri-
mé oralement ou par écrit sa volonté quant au don d’organes
et en a fait part à ses proches. Cette contradiction explique
également le taux élevé de refus dans les hôpitaux. La même
enquête a montré que 86 pour cent des personnes interrogées
considéraient leur médecin de famille comme le meilleur, ou
du moins comme un interlocuteur idéal, pour le thème du don
d’organes. Comment les médecins de famille assument-ils ce
rôle important qui leur est attribué dans le processus du don
d’organes ? Swisstransplant a interrogé quelques médecins à
ce sujet (voir l’article page 7).
Le Dr med. François Héritier est médecin de famille et président
de la Société Suisse de Médecine Générale. Depuis 2009, il est
également vice-président de l’association Médecins de famille
et de l’enfance Suisse et l’attente des patients ne le surprend
pas : « Nous, les médecins de famille, sommes des interlocu-
teurs attitrés pour de nombreux sujets, dont fait partie le don
d’organes. Le jargon médical est en outre souvent difficile à
comprendre. Nous assumons là aussi un rôle de médiateur ou
d’interprète entre les spécialistes et les patients. Nous donnons
des explications et aidons à prendre des décisions. »
PD Dr med. Franz F. Immer : « Les médecins de famille
abordent-ils trop rarement le thème du don d’organes ? »
Dr med. François Héritier : « Les patients et le système de
santé sont particulièrement exigeants envers les médecins
de famille. Nous avons rarement le temps d’aborder le thème
du don d’organes si les patients ne font pas eux-mêmes la
démarche de nous interroger à ce sujet. »
PD Dr med. Franz F. Immer : « Pensez-vous qu’il serait utile de
mettre à disposition du matériel d’information tel que des bro-
chures pour les patients, le maga-
zine de Swiss transplant ou encore
des affiches dans le cabinet afin
que les patients puissent s’infor-
mer eux-mêmes ? Saluez-vous
également les formations desti-
nées au médecin et à ses assis-
tantes afin de les guider lors d’un entretien sur le don d’organes ? »
Dr med. François Héritier : « Certainement, des explications
sont indispensables à tous les niveaux : sous forme d’infor-
mations pour un large public mais aussi de formation continue
destinée aux spécialistes. »
PD Dr med. Franz F. Immer : « La campagne actuelle lancée
par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et par
Swisstransplant « Vivre, c’est partager » met à disposition du
matériel d’information également destiné aux cabinets des
médecins de famille. Vous trouverez un coupon de commande
au milieu du magazine. La nouvelle plate-forme d’apprentis-
sage sur le processus du don d’organes a été mise en place
pour la formation des spécialistes (voir larticle page 10). »
Un grand merci à tous ceux qui s’engagent pour le don dor-
ganes, en particulier aux médecins de famille : leur soutien est
plus précieux que jamais en termes de travaux d’explications
et de relations publiques.
PD Dr med. Franz F. Immer
Directeur de Swisstransplant
Dr med. François Héritier
Co-Président de la Société Suisse
de Médecine Interne Générale et
vice-président de Médecins de Famille
Suisse
2
« Il y a besoin d'information
à tous les niveaux. »
Dr med. François Héritier
« Vivre, c’est partager » – la nouvelle campagne pour le don d’organes mise sur le dialogue 13
3
Table des matières
Le rôle des médecins de famille s’inscrit dans le plan d’action national
« Plus d’organes pour des transplantations » 4
Un nombre décroissant de médecins de famille
pour toujours plus de tâches 7
Nouvelle possibilité de formation sur le sujet du don d’organes 10
« Vivre, c’est partager » – la nouvelle campagne pour
le don d’organes mise sur le dialogue 13
Même après la transplantation, le sport, c’est ma vie 17
Qualité de vie et survie après une transplantation 19
La place de la médecine intensive dans le processus du don dorganes 23
Impressum 24
4
Infor
Le rôle des médecins de famille sinscrit
dans le plan daction national
« Plus d’organes pour des transplantations »
La pénurie constante de donneurs et d’organes pour les patients sur liste d’attente a,
au début de l’année 2014, incité la Confédération et les cantons à lancer le plan d’action
« Plus dorganes pour des transplantations ». Ce plan comprend des mesures définies
et harmonisées concernant la formation du personnel médical dans les hôpitaux, la gestion
de la qualité et des processus, les structures et les ressources hospitalières ainsi que
linformation donnée au public. Les résultats d’analyse représentatifs du plan d’action
montrent limportance que revêt le médecin de famille, vecteur dinformation pour
la population en Suisse.
PD Dr med. Franz F. Immer
Situation actuelle en Suisse
Au cours des dernières années en
Suisse, l’état de mort cérébrale n’a été
déclaré que chez 100 patients en
moyenne. Cela correspond à
douze donneurs d’organes par
million d’habitants, soit deux fois
moins que chez nos voisins
français, autrichiens et italiens.
Les conséquences sont évi-
dentes : la liste d’attente nationale
continue de s’allonger et le nombre de
décès dus à la pénurie d’organes est
en constante augmentation.
Dans le cadre d’une étude menée à
l’échelle nationale suisse (SwissPOD,
Swiss Monitoring of Potential Donors),
tous les décès survenus dans les unités
de soins intensifs suisses pour l’année
2012 ont été recensés de manière pros-
pective. Les résultats ont été surpre-
nants. Même avec une interprétation
prudente, il a été observé qu’environ
300 patients par an décèdent de mort
cérébrale dans les unités de soins in-
tensifs suisses et sont considérés, d’un
point de vue formel, comme des don-
neurs d’organes potentiels. Les patients
présentant des contre-indications ab-
solues, telles que des maladies tumo-
rales actives ou des infections sévères
sans mise en évidence de lagent patho-
gène, ont été exclus de cette estimation.
Ce potentiel théorique de 300 donneurs
d’organes est pratiquement aussi élevé
que dans nos pays voisins.
Lune des principales raisons expliquant
la pénurie de donneurs est le fort taux
de refus de dons en Suisse. Il frôle les
60 pour cent, l’un des plus élevés en
Europe. Cela tient souvent au fait que
le souhait du défunt n’est pas connu.
En cas d’urgence, il arrive fréquem-
ment, au cours de l’entretien avec les
spécialistes sur le prélèvement d’or-
ganes, que les proches soient dépas-
sés et qu’ils opposent un refus,
par incertitude.
Plan comprenant quatre
champs d’action
Afin de mieux exploiter le po-
tentiel de donneurs, le Conseil fédéral a
mis en place le plan d’action « Plus
d’organes pour des transplantations ».
Les représentants de la Confédération,
des cantons et de Swiss transplant ont
défini des objectifs en associant tous
les secteurs :
tous les donneurs d’organes poten-
tiels sont identifiés
aucun donneur compatible n’est
omis
aucun organe compatible n’est perdu
le taux de refus lors des entretiens
avec les proches est inférieur à
40 pour cent
« Le taux de refus en Suisse est
l’un des plus élevés en Europe. »
Les six réseaux de dons d’organes en Suisse
5
Infor
BS
LU
SG
DCA
BE
PLDO
LUCERNE
8 hôpitaux
Responsable de réseau :
PD Dr med. Markus Béchir
Cantons LU, OW, NW, UR
Environ 0,5 million d’habitants
pital de prélèvement : hôpital
cantonal de Lucerne
PLDO*
13 hôpitaux
Responsable de réseau :
Dr med. Philippe Eckert
Cantons FR, GE, VD, NE, JU, TI, VS
Environ 2,5 millions d’habitants
pitaux de prélèvement : Centre
hospitalier universitaire vaudois
CHUV, Hôpitaux Universitaires de
Genève HUG, hôpital cantonal
HFR Fribourg, Hôpital neuchâtelois
Pourtalès, Hôpital du Valais (site
de Sion), Ospedale Civico Lugano
* Programme Latin de Don d’Organes
LE
7 hôpitaux
Responsable de réseau :
Dr med. Kai Tisljar
Cantons BS, BL, AG (hôpitaux
cantonaux dAarau et de Baden)
Environ 1,1 million d’habitants
pitaux de prélèvement :
hôpital universitaire de Bâle,
hôpital cantonal d’Aarau
BERNE
10 hôpitaux
Responsable de réseau :
Dr med. Mathias Nebiker
Cantons BE, SO
Environ 1,3 million d’habitants
pital de prélèvement : hôpital
universitaire de Berne (Inselspital)
SAINT-GALL
16 hôpitaux
Responsable de réseau :
Dr med. Susann Endermann
Cantons SG, AR, AI
Environ 0,6 million d’habitants
pital de prélèvement :
hôpital cantonal de Saint-Gall
DCA*
24 hôpitaux
Responsable de réseau :
Dr med. pract. Renato Lehnherr
Cantons ZH, SH,
TG, ZG, SZ, GL, GR, AG
(Klinik Hirslanden Aarau)
Environ 2,3 millions d’habitants
pitaux de prélèvement :
hôpital cantonal des Grisons,
pital universitaire de Zurich,
hôpital cantonal de Winterthour
* Donor Care Association
www.swisstransplant.org
Les calculs du nombre d’habitants reposent sur l’état de la population au 31 décembre 2014 (Office fédéral de la statistique).
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