Musée Condé, juin 2002
Nathalie Rambault, service éducatif
La naissance et l’enfance de Bacchus dans la mythologie1
Zeus,  déguisé  en  mortel,  avait  en  secret  une  aventure  avec  la  belle  Sémélé,  fille  du  roi
Cadmos  de  Thèbes.  Héra,  extrêmement  jalouse  et  excédée  par  un  mari  qui  la  trompait
continuellement,  apprit  que  Sémélé  était  enceinte  de  six  mois.  Elle  entra  alors  dans  une  colère
effroyable et décida de mettre un terme à l’aventure amoureuse de son mari. Déguisée en une vieille
voisine de Sémélé, elle se rendit chez elle et lui conseilla de demander à son mystérieux amoureux de
se montrer sous son aspect véritable. Elle fit croire à la jeune fille crédule que son bien-aimé était un
monstre  horrible.  Sémélé fit  sa  demande  à  Zeus  qui  refusa  ;  elle  décida  donc  de  rompre  avec  lui.
Alors, furieux, le roi des dieux lui apparut sous la forme du tonnerre et de l’éclair : aussitôt Sémélé est
brûlée vive. Mais Hermès sauva l’enfant, le cousit dans la cuisse de Zeus et trois mois plus tard, l’en
fit sortir. Dionysos était un enfant cornu dont la tête était couronnée de serpents.
Héra,  furieuse,  ordonna  aux  Titans  de  s’emparer  du  nouveau-né.  Ils  le  coupèrent  en
morceaux et le  firent bouillir dans un chaudron de bronze. Mais sa grand-mère, Rhéa, scandalisée,
ramassa  ses  restes  et  reconstitua  le  corps  de  son  petit-fils  :  il  revint  à  la  vie.  Zeus  qui  ne  pouvait
s’occuper de son fils, le confia d’abord à Perséphone, la déesse des Enfers mais comme vivre sous la
terre ne convient pas à un enfant, elle l’amena à Ino, une reine grecque, à qui elle recommanda de
l’élever dans  les  appartements des  femmes,  déguisé en  fille.  Mais on  ne  pouvait  tromper  Héra  qui
découvrit rapidement la supercherie et punit la reine et son époux en les rendant fous.
Après ces évènements, sur  ordre  de  Zeus,  Hermès transforma provisoirement Dionysos en
chevreau et le mena auprès des nymphes du mont Hélicon : Macris, Nysa, Erato, Bromie et Bacché.
Elles l’installèrent dans une caverne, lui passant tous ses caprices, le nourrissant de bonbons et de
miel. Un jour,  sur le mont Nysa, Dionysos qui était encore un enfant, inventa le vin. Il en fit  boire à
Silène, son précepteur, aux satyres, ses compagnons, aux nymphes et aux Ménades qui partageaient
sa vie. Tous apprécièrent beaucoup la nouvelle boisson mais tombèrent ivres morts !
Lorsque  Dionysos  devint  un  homme,  Héra  le  reconnut  comme  étant  le  fils  de  Zeus  mais,
comme  elle  n’aimait  ni  son  éducation  ni  son  air  qu’elle  trouvait  efféminé,  elle  le  rendit  fou  et  le
condamna à parcourir le monde où il fit couler beaucoup de sang en tuant ses victimes atrocement.
Puis Zeus le fit monter sur l’Olympe à ses côtés.
                                                  
1 Sources : Dernier dieu  à entrer dans l’Olympe,  les textes anciens qui  nous  ont été transmis ne  font que de
brèves  allusions  à  ce  dieu.  Hésiode,  Cosmogonie  ; Euripide, Les  Bacchantes  ;  scholiaste  de  Pindare  pour
Pythiques III, 177 ; Fragment orphique 59 ; Plutarque, Symposiaques VII, 5 ; Apollodore, III, 4, 3 ; Apollonios de
Rhodes, Argonautiques, IV, 1137 ; Ovide, Métamorphoses, III, 255-317 raconte l’aventure de Jupiter et Sémélé et
la naissance de Bacchus.
Dionysos (Bacchus) n’est pas admis dans le panthéon des dieux grecs par Homère au IXe siècle av. J.C.