Les maladies respiratoires des bovins

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Les maladies respiratoires des bovins ‐ Partie 1 Présentation
Les maladies respiratoires en quelques chiffres :
Le taux de mortalité imputable aux maladies respiratoires chez les veaux non sevrés est de 6 à 7 % (en élevage charolais ou
en renouvellement de femelles laitières), le taux de retard de croissance est de 7,2 % et l'impact financier de ces maladies
est de l'ordre de 20 % de la valeur de l'animal dont 14 % de frais vétérinaires.
À cela, il convient d'ajouter le temps que l'éleveur va consacrer à ses animaux malades.
Il apparaît donc pertinent de chercher à limiter ces pertes qui représentent parfois un cinquième du revenu de l'éleveur !!
Les agents responsables des maladies respiratoires des bovins
Les virus
Le virus syncytial (i l fait l'objet d'une présentation détaillée en Partie 3)
Le virus syncytial (RS) atteint le plus souvent les veaux et les jeunes bovins, avec un pic de cas cliniques classiquement
relevé pendant les mois froids et humides. En l'absence de mesures préventives vaccinales le taux de mortalité peut
atteindre 40 %.
La forme grippale, la plus fréquente, est dominée par de la toux, de la fièvre et du mouchage. Les complications sont
dues aux surinfections par les pasteurelles.
La forme létale peut cependant toucher 20 % de l'effectif : la fièvre, la toux et les difficultés respiratoires évoluent rapidement vers la mort en quelques heures à 3 jours.
L'IBR
L'IBR ou rhinotrachéite infectieuse bovine a provoqué de graves pertes économiques dans les années 70 ; la prophylaxie actuelle a rendu les cas cliniques assez rares (contrôle par
prise de sang à l'achat des animaux et qualification de cheptel), avec une prévalence de la maladie sensiblement plus basse dans les régions à vocation laitière. Actuellement, seuls
les alloteurs sont relativement concernés par ce virus.
La contamination se fait de façon directe, de mufle à mufle ou de façon indirecte par les vêtements, le matériel ou le personnel. Une fois dans l'élevage, le virus touche 50 à 100 %
des animaux, toutes classes confondues. L'impact médical et économique est important et la présence du virus dans un élevage entrave le commerce des animaux.
Ce virus provoque, entre autres, des signes respiratoires pouvant être sévères : abattement marqué, fièvre, perte d'appétit, mouchage, éternuements, lésions buccales avec
hypersalivation... Il est souvent associé à d'autres agents pathogènes, ce qui complique le tableau clinique.
Le virus touche également d'autres organes et est responsable de lésions oculaires, cutanées, digestives, nerveuses, génitales (avortements) ou mammaires.
La prophylaxie volontaire pour obtenir une appellation nationale «Indemne IBR» repose sur l'isolement et le contrôle des animaux à l'introduction et des contrôles sérologiques (sur
lait de tank ou sur prise de sang) réguliers. La vaccination des animaux séropositifs est réalisée, en fonction des contraintes de l'appellation du cheptel, par le vétérinaire.
Les virus de moindre importance : PI3 et BVD
Le virus BVD est, entre autres, un agent de surinfection des bronchopneumonies infectieuses enzootiques (cette maladie fait l'objet d'une Fiche Véto)
Le virus Parainfluenza de type 3 (PI3) est considéré comme un agent co‐responsable des affections respiratoires des jeunes bovins. Il provoque de la fièvre, de la toux, du
mouchage, une diminution de l'appétit, des difficultés respiratoires et de la diarrhée. Il est également responsable d’une diminution de l'immunité prédisposant ces animaux aux
infections secondaires.
Les valences BVD et PI3 sont associées dans certains vaccins pour stimuler l'immunité.
Les bactéries
Les Pasteurelles
Il existe deux pasteurelles prédominantes dans les maladies respiratoires des bovins : Pasteurella et Mannheimia. Ce sont le plus généralement des agents de surinfection de
l'appareil respiratoire mais elles peuvent également provoquer des maladies primitives. On considère que 30 à 40 % des ruminants sont porteurs sains de ces pasteurelles et que les
symptômes apparaissent lorsque l'équilibre hôte‐pasteurelles est rompu, par un stress, un transport, une mise en lot...
Dans ces conditions, la maladie peut toucher 10 à 50 % du lot.
Les pasteurelles provoquent des signes généraux (abattement, perte d'appétit, hyperthermie de 40 à plus de 41 °C) et des signes respiratoires (difficultés respiratoires, toux faible
et grasse, mouchage mucopurulent). L'évolution se fait vers la mort dans les cas les plus graves, la guérison si un traitement adéquat est mis en place ou vers une atteinte
chronique avec une dégradation progressive de l'état de l'animal.
Les pasteurelles sont résistantes à de nombreuses familles d'antibiotiques : la mise en place de ce type de traitement nécessite l'avis de votre vétérinaire. Le traitement doit être
précoce et prolongé.
Les vaccins disponibles protègent uniquement contre Mannheimia et n'apportent pas de protection croisée contre Pasteurella. De plus, ces bronchopneumonies étant
multifactorielles, la simple utilisation du vaccin ne peut régler à elle seule tous les problèmes rencontrés.
Les mycoplasmes
Les mycoplasmes sont des agents pathogènes très fréquents dans les lésions pulmonaires : jusqu'à 10 % des jeunes bovins de boucherie sont séropositifs et la proportion moyenne
des élevages infectés est de 60 %, mais avec de grandes variations en fonction des régions françaises (répartition en «tout ou rien»).
La transmission de l'infection se fait par voie aérienne, assez rapidement. Les mycoplasmes ont un rôle initiateur de l'installation des pasteurelles. Les troubles respiratoires liés aux
mycoplasmes ne sont pas spécifiques : fièvre, baisse d'appétit, râles.
Les mycoplasmes sont aussi responsables de maladies articulaires et de mammites.
Il n'existe en France aucun vaccin protégeant contre les mycoplasmoses actuellement commercialisé.
Les mycoplasmes sont des germes naturellement résistants à certains antibiotiques : la mise en place du traitement nécessite l'avis de votre vétérinaire ; il peut reposer sur des
résultats d'analyses et en particulier d'antibiogrammes.
Les parasites : la bronchite vermineuse
La strongylose respiratoire ou bronchite vermineuse ou dictyocaulose est une pneumonie due à la présence dans les bronches et la trachée d'un vers parasite mesurant de 5 à 15
cm de long. Les larves remontent l'arbre bronchique, sont expulsées dans le pharynx par la toux puis sont dégluties par le bovin ; elles sont ensuite éliminées dans les fèces et
peuvent être mises en évidence par examen coproscopique.
Classiquement il s'agit d'une maladie estivale, survenant sur les jeunes animaux en première saison de pâture. Elle se manifeste par une toux sans autre signe pathologique. La
maladie peut cependant avoir de graves conséquences sur la croissance des jeunes bovins en l'absence de traitement précoce.
La lutte contre la bronchite vermineuse repose sur une organisation du pâturage et un déparasitage.
Tous les vermifuges actifs sur les strongles peuvent être utilisés dans le traitement de la dictyocaulose. Il est conseillé de réaliser 2 traitements à quelques semaines d'intervalle si
l'animal est resté sur la prairie contaminée ; les endectocides ont une rémanence de plusieurs semaines. Dans les cas de complications infectieuses ou de manifestations
pulmonaires de type allergique, un traitement doit être mis en place par votre vétérinaire.
Les maladies respiratoires des bovins - Partie 1
Comment se prémunir des maladies respiratoires chez les bovins ?
Gestion des conditions environnementales
Tous les vermifuges actifs sur les strongles peuvent être utilisés dans le traitement de la dictyocaulose. Il est conseillé de réaliser 2 traitements à quelques semaines d'intervalle si
l'animal est resté sur la prairie contaminée ; les endectocides ont une rémanence de plusieurs semaines. Dans les cas de complications infectieuses ou de manifestations
pulmonaires de type allergique, un traitement doit être mis en place par votre vétérinaire.
Comment se prémunir des maladies respiratoires chez les bovins ?
Gestion des conditions environnementales
La maîtrise de l'ambiance du bâtiment et du stress des animaux ainsi que les mesures développant une bonne immunité (alimentation, colostrum, vermifugation et vaccination) sont
les premiers moyens de lutte contre l'apparition des bronchopneumonies en élevage bovin.
Suivi des animaux
Le premier signe d'apparition d'une bronchopneumonie infectieuse (sauf parasitaire) est la fièvre.
=> Le thermomètre doit être votre premier outil !
Dès les premiers jours qui suivent un réallotement, surveillez les animaux 2 fois par jour et prenez la température de quelques‐uns. Dès qu'un animal se met à l'écart, a tendance à
moins manger, a une respiration plus difficile, il faut lui prendre la température et aviser avec votre vétérinaire de la conduite à tenir.
Prévention médicale
La vaccination est un des outils de prévention des bronchopneumonies : la mise en place des protocoles vaccinaux dépend des germes présents dans votre exploitation, de votre
type d'élevage et de ses spécificités. Elle doit être envisagée chaque année avec votre vétérinaire.
La mise en place de traitement antibiotique collectif dès qu'un animal sur six est atteint peut être envisagée dans les lots de broutards.
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