Volume 22, numéro 9 – Octobre 2012 www.sante-abitibi-temiscamingue.gouv.qc.ca Surveillance des maladies respiratoires sévères A u cours des derniers mois, un coronavirus, inconnu jusqu’à maintenant, a été détecté chez deux personnes de la péninsule arabique ayant présenté une infection respiratoire progressive et grave. L’une d’elles est décédée. Un troisième cas résident de l’Arabie Saoudite est décédé et est potentiellement lié, mais aucun échantillon n’est disponible et il n’y a pas de lien épidémiologique connu avec les deux premiers cas. Aucune transmission secondaire à des contacts étroits et au personnel soignant n’a été documentée. Le nouveau virus a temporairement été nommé : London1_novel CoV 2012. Les leçons tirées de la crise du SRAS en 2003 incitent à la prudence : la dispersion de ce nouveau virus est à surveiller, notamment dans le contexte de la période du hadj qui se tient à La Mecque en Arabie Saoudite à la fin du mois d’octobre. À cette occasion, des centaines de milliers de pèlerins se réunissent et vivent dans la plus grande promiscuité. Ce nouveau virus rappelle l’importance de maintenir une vigilance constante puisque l’émergence d’infections respiratoires graves transmissibles demeure toujours possible. Ainsi, les établissements de soins doivent appliquer de manière systématique et rigoureuse les mesures de prévention et de contrôle des infections devant toute personne se présentant avec des symptômes respiratoires. Les précautions contre la transmission par gouttelettes et les gants sont requis à l’égard d’un usager présentant de la fièvre et des symptômes (toux ou essoufflement). Dans le cas où le questionnaire révèle une exposition à risque dans les 10 jours précédents, les précautions additionnelles contre la transmission par contact et par voie aérienne avec protection oculaire s’ajoutent. Une définition de cas et un algorithme diffusés dans le numéro de février 2008 du bulletin sont toujours d’actualité et sont joints au présent numéro. Les laboratoires de microbiologie des établissements disposent de consignes pour soumettre les échantillons au Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ) : http://www.inspq.qc.ca/lspq/fichesPDF/guide_services _influenza_grippe_05_12_2011.pdf. On ne connaît pas encore les caractéristiques de l’infection par le virus London1_novel CoV 2012 pour l’intégrer à cette définition. Toutefois, l’Organisation mondiale de la santé demande de rechercher le virus chez les usagers qui présentent les quatre conditions suivantes : infection aiguë avec fièvre à plus de 38 °C et toux ET suspicion d’une atteinte du parenchyme pulmonaire (pneumonie ou syndrome de détresse respiratoire aiguë) basée sur des évidences cliniques ou radiologiques d’hépatisation (consolidation) ET voyage ou résidence dans une région où le nouveau virus a été détecté (Arabie Saoudite et Qatar) ET maladie ne pouvant être expliquée par un autre agent étiologique souvent associé à une pneumonie acquise en communauté. Des tests de laboratoire sont présentement développement afin de détecter ce nouveau virus. LSPQ soumettra les échantillons provenant personnes répondant aux quatre critères Laboratoire national de microbiologie à Winnipeg. en Le de au Le clinicien devrait s’adresser au laboratoire de son établissement pour connaître les examens recommandés, les sites de prélèvements privilégiés et la façon de les conserver en attendant leur expédition. Campagne de vaccination contre la grippe : nous sommes prêts ! T out est en place pour débuter la campagne annuelle de vaccination contre la grippe comme prévu au début du mois de novembre. Les CSSS ont adopté depuis quelques années la stratégie de la vaccination de masse. La surveillance hebdomadaire des virus respiratoires, dont l’influenza, en laboratoire se fait de manière continue. Les données québécoises révèlent que la grippe n’a pas encore commencé à circuler. Infections à E. coli O157:H7 C inq cas québécois d’infection à la bactérie E. coli ayant un profil identique à celui retrouvé dans des échantillons de bœuf cru provenant de l’entreprise XL Foods en Alberta et faisant l’objet d’un rappel ont été confirmés par des analyses de laboratoire. L’infection à E. coli O157:H7, bactérie productrice de vérocytotoxine est le plus souvent d’origine alimentaire. Communément nommée « maladie du hamburger », elle a souvent été associée à la consommation de bœuf haché insuffisamment cuit. Mais des infections surviennent à la suite de la consommation de viande piquée ou attendrie, de produits laitiers non pasteurisés, de fruits ou légumes crus (ex. : fèves germées), de jus de pomme non pasteurisé et d’eau non traitée. Des accidents dans la manipulation des aliments sont source d’infection malgré une cuisson adéquate. La bactérie peut aussi se transmettre de personne à personne. L’infection peut passer inaperçue. Le tableau clinique typique est dominé par des crampes abdominales et de la diarrhée pouvant être sanglante. De 5 à 10 % des personnes infectées développent un syndrome hémolytique urémique et le décès survient rarement (moins de 1 % des cas). L’infection peut affecter des personnes en bonne santé de tout âge, mais le risque est accru chez les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées de 60 ans et plus et les personnes immunosupprimées. La médiatisation extraordinaire de la situation du bœuf contaminé en Alberta ne doit pas faire oublier que l’infection peut se produire malgré le rappel massif de la viande. L’adoption, par tous les consommateurs, de techniques sécuritaires de manipulation et de cuisson des aliments est essentielle. La prévention des infections : un geste de solidarité ! U ne semaine de promotion de la prévention des infections en milieu de soins se tient en Abitibi-Témiscamingue du 22 au 25 octobre 2012. Cette année, l’initiative engage les comités de prévention et de contrôle des infections, l’hygiène et la salubrité et la gestion des risques des établissements qui unissent leurs forces pour protéger la santé de la population. MODULE MALADIES INFECTIEUSES Nicole Bouchard Chantal Boulé Nathalie Deshaies Danielle Gélinas Isabelle Kirouac Diverses activités telles que des kiosques d’information, des jeux et des questionnaires, visent à sensibiliser non seulement le personnel, mais aussi les bénévoles et les visiteurs à l’importance des mesures visant à limiter la transmission d’infections à des personnes vulnérables. Le lavage des mains, à appliquer aussi souvent que requis, tient une place de choix : il demeure la mesure la plus efficace pour prévenir les infections ! GARDE EN SANTÉ PUBLIQUE Du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 16 h 30, téléphone : 819 764-3264 ou sans frais : 1 855 764-5161 En dehors des heures ouvrables (demander la personne de garde en santé publique), CSSS de Rouyn-Noranda : 819 764-5131 Un télécopieur, À L’USAGE EXCLUSIF DES MEMBRES DU MODULE MALADIES INFECTIEUSES, permet la déclaration des maladies à déclaration obligatoire en toute sécurité : 819 764-4537