Etat des lieux du patrimoine bâti de Guigneville-sur

Etat des lieux du patrimoine bâti
de Guigneville-sur-Essonne
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Mot du président
Le patrimoine bâti du Gâtinais français est remarquable. Il se compose de nombreux
châteaux, édifices religieux et maisons de villégiature. A cela s’ajoute un patrimoine rural,
moins connu, moins protégé. Ces édifices ruraux constituent une richesse patrimoniale
évidente.
Ce patrimoine rural caractérisé par sa diversité (puits, fermes, fours à chaux, séchoirs à
plantes, maisons rurales, pigeonniers, maisons de vignerons, mares maçonnées…) contribue
à affirmer l’identité du territoire. Il témoigne de l’histoire locale, des savoir-faire et des
modes de vie. En faisant appel aux matériaux locaux et à leurs techniques de mise en
œuvre traditionnelles, ce patrimoine bâti s’intègre harmonieusement au cadre de vie du
Gâtinais français.
Il peut également être un formidable support de développement local en renforçant
l’attractivité touristique du territoire. En effet, l’évolution des attentes des touristes tournées
vers la découverte des patrimoines, ouvre des possibilités intéressantes pour imaginer leur
mise en valeur.
Pour le protéger et le valoriser, il est primordial de le connaître. En ce sens le Parc naturel
régional du Gâtinais français lance en collaboration avec les Communes une vaste
opération d’inventaire du patrimoine bâti du territoire.
Il permet de le recenser, de l’étudier et de le faire connaître. Il vise ainsi à améliorer les
connaissances du bâti rural, à sensibiliser les Communes et les habitants à cette richesse, à
identifier les éléments patrimoniaux susceptibles d’être protégés.
En effet, l’évolution des modes de vie a souvent des conséquences sur la préservation des
constructions rurales, rendant l’étude de ce patrimoine d’autant plus importante. Mieux
connaître les usages, les matériaux du bâti et ses liens avec le territoire, permet de proposer
des solutions favorisant sa préservation et son évolution tout en respectant son authenticité.
Les connaissances acquises dans le cadre de cet inventaire ne trouveront leur complète
justification qu’en étant à l’origine d’actions en matière d’urbanisme, de protection, de
restauration, d’animation et de valorisation du patrimoine bâti rural. Les élus, les
associations et les habitants de Guigneville-sur-Essonne, disposent désormais d’un outil leur
permettant de mieux comprendre leur commune et d’imaginer des actions en faveur de la
préservation et la mise en valeur de leur patrimoine.
Jean Jacques Boussaingault
Président du Parc
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La méthode
La démarche choisie pour réaliser cet inventaire du patrimoine bâti a été imaginée
en concertation avec les Conseils Départementaux de Seine-et-Marne et de l’Essonne ainsi
qu’avec le Service régional de l’inventaire d’Ile-de-France.
Pour cet inventaire, nous avons choisi de nous intéresser au patrimoine bâti qu’il soit
public ou privé, civil ou religieux, discret ou connu, de l’époque médiévale aux années
1950.
La méthodologie de travail se décline en trois phases :
- phase de préparation du terrain,
- phase de terrain,
- phase de recherche archivistique et de restitution.
Une bonne connaissance de la commune faisant l’objet de l’inventaire du patrimoine est
primordiale pour débuter l’étude. Il s’agit, en effet, de s’intéresser à son histoire, à son
évolution, aux personnages qui l’ont traversée, aux activités qui y étaient pratiquées, etc.
Pour nous aider dans cette démarche, nous nous sommes appuyés sur les élus, les habitants
et les associations. Nous nous sommes également intéressés aux atlas communaux et aux
chartes paysagères, qui offrent une vue d’ensemble de la commune, son patrimoine, son
paysage, ses activités… Pour compléter ces connaissances nous avons consulté la
documentation disponible en mairie : cadastre napoléonien, bulletins municipaux, travaux
réalisés par des érudits ou des associations, etc.
La phase de terrain nous a permis de décrire chacun des éléments architecturaux
correspondant à la période définie, et présentant un intérêt patrimonial. Celui-ci peut être
jugé selon plusieurs critères :
- historique, si le bâti est « antecadastre », c’est-dire qu’il figure sur le cadastre
napoléonien, ce qui indique une construction antérieure aux années 1820 ;
- architectural, si l’implantation du bâti, son élévation, sa mise en œuvre ont été
conservées en l’état ou si elles présentent un intérêt technique ou esthétique ;
- pittoresque, si l’ensemble architectural présente un charme particulier ;
- ethnologique, si l’histoire du bâtiment se rapporte à une activité singulière ou s’il est
un élément important de la mémoire de la commune.
Toutefois, un bâtiment ancien peut être écarté de l’inventaire s’il a subi trop de
transformations, et au point que son aspect originel ne se retrouve plus dans son état
actuel. Cette description du bâti est étayée par la prise de photographies.
Pour compléter ce travail de terrain, des recherches aux Archives départementales
ont été menées. Les résultats sont très aléatoires dans la mesure où ils dépendent de
l’existence de sources archivistiques fiables. L’un des objectifs de ces recherches est de
déterminer dans toute la mesure du possible la date, ou au moins la période, de
construction des édifices inventoriés, ainsi que de connaître les noms des maîtres
d’ouvrage et maîtres d’œuvres. Dans la mesure nous rencontrons essentiellement un
patrimoine bâti rural, il est particulièrement difficile de trouver ce type de renseignement.
Dans la plupart des cas, les informations liées à la datation ne fournissent que des
indications sur une période (un siècle, par exemple).
Une synthèse communale est ensuite rédigée. Son objectif est de faire partager au plus
grand nombre les connaissances acquises au cours de l’inventaire.
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Le paysage
La Commune de Guigneville-sur-Essonne est caractérisée par cinq entités paysagères.
En premier lieu la vallée de l’Essonne, qui limite la commune à l’ouest. Le bâti est
principalement implanté dans cette zone, non loin du cours de la rivière Essonne. Ses
entités urbaines sont réparties entre le centre de Guigneville et les deux hameaux, Clercy et
Jouy. Enfin, cette entité paysagère est marquée par le passage de la voie ferrée du nord
au sud.
La plaine agricole de Guigneville occupe également une grande partie du territoire. 60 %
des terres de la commune sont consacrés à l’agriculture.
Des coteaux boisés occupent une partie du centre du territoire communal. Celui-ci est
notamment marqué par la présence du Bois de Guigneville, il est possible de pratiquer
la chasse.
L’extrémité sud-ouest de la commune est occupée par un plateau, qui s’étend sur huit
communes alentour. Il ne s’étend que sur une petite partie de la commune, le lieu-dit « du
Chêne-Bécart », et caractérisé par des ondulations douces et amples.
Enfin, des vallons secs, au centre et au sud, resserrent les coteaux boisés. Ces vallons sont
également occupés par des terres cultivées.
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Histoire de la commune
L’histoire fait remonter la création de Guigneville au Xe siècle, lorsqu’une femme d’origine
germanique installe son domaine sur le territoire, non loin de La Ferté-Alais. Cette femme,
nommée Wignedis, donnera son nom à la commune.
En effet, « villa » en latin signifiant « domaine », associé au nom de Wignedis, donnera le
nom de « Wignedis villa », le « Domaine de Wignedis ». Cette dénomination se transformera
alors progressivement, en « Wigne-Dis-Villa », puis en « Wigne-ville », pour donner enfin à
Guigneville son nom définitif.
La construction de l’église Saint-Firmin du nom d’un évêque martyrisé au début de l’ère
chrétienne débute dans les années 1120, et se poursuivra jusqu’au XVIe siècle. L’élévation
de ce bâtiment et de la paroisse marque une première étape dans le développement de
la commune.
A l’époque médiévale et ce jusqu’au XIXe siècle, Guigneville dépend de La Ferté-Alais, qui
est élevée par le roi Louis VI au rang de châtellenie, puis au rang de seigneurie au XVe
siècle, sous le règne du roi Louis XI.
La présence de deux fiefs seigneuriaux est supposée sur le territoire à cette période. En
1428 est mentionné pour la première fois le Château de Guigneville, sous le nom de
« Maison de Guigneville ». Ce fief continuera à se développer au fil des siècles pour devenir
un prestigieux et vaste domaine, jusqu’à sa disparition dans les années 1830.
Certains documents d’archive attestent également de la présence d’un fief seigneurial de
la Mothe, à l’endroit est encore située la ferme du même nom. Selon certaines sources,
ce fief aurait possédé un domaine important, notamment au moment de la Renaissance et
jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, période la propriété commence à tomber peu à peu en
ruine.
Carte de Cassini, XVIIIe siècle. On y aperçoit les hameaux de Clercy et de Jouy,
ainsi que les lieux-dits de Vaugrigneuse, de la Mothe et du « Chesne Becard ».
Source : Geoportail.com
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