PA.TER.MONDI. A
TELIER DE
R
EFLEXION
P
ROSPECTIVE
« NOUVEAUX DEFIS POUR LE PATRIMOINE CULTUREL »
Evaluation et l’identification des besoins
émergents pour de nouvelles formations et
des nouveaux métiers
Coordinateurs : Mireille Grubert et Jean-Luc Lory avec Catherine Graindorge
3. Tendanciel
Les nombreux savoir-faire techniques, scientifiques et artisanaux sont fragilisés par les
changements économiques, sociétaux et réglementaires.
La mutation des métiers peut être source de souffrance face à la valuation des anciens savoirs,
savoir-faire et aux incertitudes devant les nouvelles facettes des compétences à acqrir.
Par ailleurs, les besoins en métiers et comtences ne sont pas entièrement couverts. Certains
métiers dits « manuels » sont choisis par défaut, au nom dune césure qui perdure entre les métiers
« intellectuels » et les métiers manuels.
Le cadre législatif et institutionnel tend vers le transfert de comtences aux collectivités
territoriales. Les réformes de 2009 sur la maîtrise d’œuvre et la maîtrise d’ouvrage sur les
Monuments historiques ont des percussions importantes sur les métiers et les formations au
patrimoine bâti. Cela pose la question de la gouvernance locale et de la formation des élus et des
techniciens en charge de la culture, de l’urbanisme et du patrimoine dans les collectivités
territoriales. Cela implique de réfléchir à de nouveaux modes de financement pour ces formations
(par exemple la reconversion des patrimoines désaffectés, églises, bâtiments industriels,
patrimoine du XXème siècle, ritable enjeu pour les autorités locales et pour la formation des
architectes et leurs conditions d’exercice).
Le cadre éducatif apporte un éclairage essentiel sur le rapport entre les acteurs, les typologies de
formations et les usages qui en sont faits : modes d’entrée (concours, ou pas), modes d’évaluation,
formation initiale, continue, professionnelle, apprentissages et modes de transmission « sauvages »
ou plutôt pragmatiques. L’offre de qualification n’est plus satisfaisante pour répondre aux besoins
de nouveaux métiers. L’adaptation des filières existantes, ou la création de nouveaux parcours
professionnels est nécessaire. La diversification des matières à enseigner pose la question du tri
dans un contexte où le temps des formations est contraint.
Le cadre technologique, avec le développement du numérique, ne supprime pas des métiers, mais
en crée de nouveaux, car de nouveaux usages sont en train d’être inventés (aggateurs,
analyseurs, labelisateurs de comtences, diation, archivage numérique). Ces nouveaux usages
consacrent une précision accrue (par exemple de la maîtrise des lais et coûts des études, des
relevés de données patrimoniales sur les objets ou bâtiments du domaine du patrimoine bâti) qui
1 Expression proposée par Jean-Luc Lory.
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implique en contrepartie une évolution des compétences (GT6).
Ce sont les usages mêmes du patrimoine qui sont adaptatifs. Ils ne nécessitent pas toujours de
nouvelles compétences (c'est-à-dire qui n’existent pas encore), mais plutôt une superposition de
couches de compétences qui existent (ainsi des métiers de restauration et de conservation, des
métiers d’interface avec le public tels la diation, par exemple des animateurs de l’architecture et
du patrimoine -, la surveillance et la communication, les métiers du tourisme et le phénomène de
massification qui lui est associé, les juristes du droit du patrimoine, les métiers d’archivage de
supports papier et numérique, de base de données, etc.) et impliquent la création de nouveaux
métiers, susceptibles de répondre qualitativement et quantitativement à la diversification et la
multiplication des « consommateurs », mais aussi aux diversités culturelles, linguistiques.
En outre, les savoir-faire techniques, scientifiques et artisanaux sont une richesse et une ressource
essentielle. Ils sont à reconntre, catégoriser, pserver dans un exercice de cririologie, avant de
les transmettre.
Sans nier la spécifici du secteur du patrimoine, on peut tirer des leçons des évolutions
intervenues dans dautres secteurs sur la transformation des métiers observée dans l’économie
numérique dans son ensemble : évolution de la notion de valeur dans un contexte d’abondance,
importance des interfaces intuitives, problématiques juridiques autour de nouvelles notions, etc.
(GT6).
Le cadre scientifique développe des tendances contradictoires concernant la localisation de
la recherche (concentration sur une zone / réseaux distribués) et de la formation (centres de
haut niveau / formations de terrain). Il se veloppe à deux échelles : la formation diplômante
(minisre de l’enseignement supérieur et de la recherche) que l’on trouve sormais dans des
centres à haut niveau de qualification et la formationde terrain’ qui trouve des bouchés au
niveau territorial/local. Il n’est pas certain qu’il faille les distinguer. Dans tous les cas, le e-learning
permet-il de s’affranchir de ces distinctions (en particulier pour le patrimoine bâti) ?
Enfin, le cadre économique crée de plus en plus de modèles économiques, de profils de financeurs
et de commanditaires, qui interagissent avec le cadre législatif et institutionnel.
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