Les pays en développement doivent pouvoir compter sur des flux de
financement prévisibles pour participer aux opérations internationales
de réduction des émissions. Le mécanisme global d’atténuation et de
financement des émissions pourrait donc être financé par la vente, la
levée ou la mise aux enchères des quotas d’émissions internationales
(unités de quantité attribuée ou UQA), ou par d’autres sources fiables
de financement, permettant ainsi aux pays industrialisés de remplir
leurs obligations. En favorisant le développement sobre en carbone des
pays en développement, les pays riches garantissent la prise en charge
des principales sources d’émission futures, tout en favorisant le
développement de marchés d’exportation pour leurs propres solutions
technologiques sobres en carbone.
Pour qu’un tel mécanisme fonctionne, les pays industrialisés doivent
être prêts à assurer une « double responsabilité ». Avant toute chose, les
pays figurant à l’Annexe I doivent réduire leurs émissions cumulées
d’au moins 40% par rapport aux niveaux de 1990 d’ici à 2020. L’analyse
de quotas de réduction nécessaires et équitables pour les pays de
l’Annexe I réalisée par Oxfam indique que plus de 95 % des objectifs de
cette annexe incombent à seulement six pays ou groupes de pays. Les
objectifs de réduction suivants devront donc être atteints d’ici à 2020
(par rapport aux niveaux de 1990) : Australie (40 %), Canada (43 %), UE
(44 %), Japon (56 %), Russie (20 %) et Etats-Unis (45 %). Tous ces pays
doivent mettre en œuvre ces réductions sur leur territoire national.
Les pays industrialisés doivent également assurer un financement d’au
moins 150 milliards de dollars par an , grâce à la vente, la levée ou à la
mise aux enchères d’UQA, afin de financer un mécanisme international
de financement favorisant une réduction majeure des émissions ainsi
que l’adaptation dans les pays en développement. En ce qui concerne
les objectifs spécifiques des pays en développement, Oxfam considère
qu’il serait inapproprié et injuste de leur demander d’adopter des
objectifs de réduction comparables à ceux des pays riches. Ceci se
justifie en raison d’une longue série de promesses non tenues, de la
responsabilité historique des pays riches dans le changement
climatique et de niveaux de développement largement supérieurs. Les
pays riches doivent respecter cette double obligation pour que les pays
en développement coopèrent aux négociations actuelles.
Ils devraient alors contribuer à hauteur de leur capacité financière (en
fonction de leur poids économique) aux actions d’atténuation afin de
limiter les émissions globales d’ici à 2020 et de minimiser les risques
catastrophiques liés au changement climatique.
L’ensemble des pays a ratifié le Plan d’action de Bali en 2007 mais les
pays riches doivent à présent envoyer un signal fort, indiquant qu’ils
sont prêts à mettre en œuvre les mesures correspondantes. La signature
d’un accord juste et équitable à Copenhague dépend des sommes et
des moyens mobilisés par les pays riches afin de financer des
opérations de réduction des émissions dans les pays en développement.
L’absence de progrès dans ce domaine, que ce soit en termes de
montants ou de moyens financiers, compromettrait sérieusement tout
accord futur. Les pays en développement ont montré qu’ils étaient
4