DANS CETTE ÉDITION :
Secteur manufacturier : encore et toujours des défis à surmonter
Reprise à saveur canadienne;
« Investissez! » : Plus facile à dire qu’à faire…;
Zoom sur le secteur manufacturier de l’Ontario et du Québec;
Des obstacles difficiles à surmonter pour un secteur en reprise.
Octobre 2012
VMBL
Recherche économique
Carlos Leitao
Économiste en chef
514 350-3000
Sébastien Lavoie
Économiste en chef adjoint
514 350-2931
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Économiste
514 350-2925
Alexandru Popescu
514 350-2978
Abonnement :
Martine Bérubé
514 350-3006
@vmbleconomie
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L’Observateur
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Octobre 2012
Secteur manufacturier : encore et toujours
des défis à surmonter
L’industrialisation du Canada a facilité son passage d’une économie
de production à une économie de services. Ce processus a permis
aux Canadiens de s’enrichir et a ainsi façonné la structure de leur
consommation. La plupart des économies avancées, partenaires du
Canada, ont également subi cette transformation. Puis, l’ouverture
des frontières et la levée des barrières tarifaires ont contraint
l’industrie manufacturière canadienne à une plus grande compétition
internationale. De toute évidence, la mondialisation des marchés a
mis l’industrie et ses travailleurs à rude épreuve. Ainsi, le Canada, le
Mexique et la Chine ont commencé à se faire compétition dans le
commerce avec la plus importante économie mondiale, les États-
Unis. Bien que les produits manufacturés du Canada aient préservé
une bonne réputation étant plus sophistiqués et de meilleure qualité
comparativement à ceux du Mexique et de la Chine, cela n’a pas
empêché les États-Unis d’importer davantage de biens en
provenance de la Chine que du Canada à partir de la fin 2008.
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Parts de marché: Proportion des importations
américaines (%)
Canada
Mexique
Chine
Source : United States CENSUS Bureau
Depuis le début des années 90, les exportateurs canadiens, dont
plus de 50 % sont issus du secteur manufacturier, ont évolué dans
un cadre réglementaire et économique en constant changement.
Voici certains éléments ayant eu un impact sur la performance
générale du secteur manufacturier :
Élimination des barrières tarifaires à la suite de l’implantation de
l’Accord de libre-échange avec les États-Unis (ALE) en 1988 et
l’ajout du Mexique en 1994 (Alena);
Dépréciation du dollar canadien par rapport au dollar américain
86 cents US en 1990 à 63 cents en 2002;
… Et de retour à la parité en 2011;
Éclatement de la bulle technologique en 2000;
Accélération du changement technologique;
Augmentation des importations de biens non durables en
provenance de l’Asie;
Événements du 11 septembre 2001 qui ont poussé les coûts du
commerce transfrontalier à la hausse;
Boom des ressources naturelles au niveau mondial qui a
contribué à propulser le dollar canadien à parité avec le dollar
américain;
Récession mondiale 2008-2009, suivie d’une reprise très lente.
Les bouleversements sociaux-économiques de l’industrialisation ont ainsi
entraîné le développement et l’expansion de secteurs autres que ceux
rattachés à l’industrie manufacturière : au début des années 80, le
secteur des services occupait 64 % de l’économie canadienne, alors que
depuis 2009, il en occupe 72 %. Actuellement, la part de l’activité
manufacturière dans l’économie est de près de 13 % alors qu’elle s’est
maintenue entre 16 et 19 % durant les belles années, soit de la mi-1990
à la mi-2000. Depuis le début de la reprise, elle a repris du terrain – 1
point de pourcentage en proportion du PIB – mais il sera difficile d’en
reprendre encore plus. En effet, des tendances lourdes pèsent sur le
secteur provoquant un ralentissement de la productivité du travail
généralisé à partir de 2000. Ces facteurs sont encore présents malgré la
reprise, mais il semble que les entreprises s’y sont accoutumées,
puisque suite à la récession, le processus de restructuration et
d’optimisation du secteur s’est poursuivi et des gains de productivité ont
été observés dans plusieurs sous-secteurs (voir tableau page 9).
Durant la période postérieure à 2000, des capacités excédentaires se
sont accumulées en raison des difficultés que l’économie a subies au
sud de la frontière, et d’autres facteurs (mentionnés ci-dessus) ayant
entraîné la diminution des exportations et brimé la productivité. Pour
certaines industries manufacturières telles que les pâtes et papiers et
l’imprimerie, l’impact de ces facteurs a causé des changements
structurels importants nuisant à leur performance alors que pour
d’autres, l’innovation et le développement de connaissances a favorisé
l’essor. Le secteur de l’alimentation, des produits chimiques et de la
fabrication de machines en sont des exemples. En outre, la
prépondérance des ressources au Canada et leur valorisation ont été et
demeure favorables au développement des machines spécialisées dans
l’extraction minière, pétrolière et gazière.
Reprise à saveur canadienne
Le secteur manufacturier se remet de façon surprenante de la
dépression qu’il a subie à la suite de la récession 2008-2009 : sa
production réelle se situe à un peu plus de 10 % de ce qu’elle était en
2005, une année où le secteur avait bien performé. Rappelons que la
première moitié de la décennie 2000 a été marquée par une bonne
performance du secteur manufacturier notamment en raison de la
faiblesse du dollar canadien par rapport au billet vert et l’élimination
intégrale, à partir du 1er janvier 2003, de presque tous les tarifs s’étant
appliqués au commerce des produits d’origine entre le Canada et le
Mexique.
Plus précisément, la forte reprise dans certains sous-secteurs
manufacturiers depuis le creux observé à la mi-2009 résulte entre autres
de deux facteurs. Le premier étant la reprise rapide de l’économie
domestique en écho à une récession beaucoup moins sévère au Canada
qu’aux États-Unis.
Le deuxième étant la montée du prix des matières premières, d’un côté
les métaux destinés au marché asiatique et de l’autre les cours du
pétrole brut, en raison des tensions géopolitiques dans les pays du
Moyen-Orient et de l’augmentation de la demande mondiale. Ainsi, la
bonne tenue de l’économie domestique, mais également la force
persistante de la devise canadienne, aurait incité les manufacturiers à se
tourner vers le marché canadien.
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De ce fait, une plus grande partie des ventes manufacturières est
demeurée en territoire canadien. En effet, les exportations exprimées
en pourcentage des ventes manufacturières, soit l’intensité des
exportations, ont diminué au Canada par rapport à 2008 : elles se
maintiennent à 50 % actuellement.
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Intensité des exportations dans le secteur
manufacturier (%)
Canada Québec Ontario
Source : Statistique Canada
Néanmoins, malgré la reprise entamée dans l’industrie
manufacturière, elle n’est pas généralisée. Les sous-secteurs ayant
le plus contribué à la reprise sont la fabrication de machines et la
fabrication d’équipements de transport. Le premier ayant même
dépassé son sommet observé avant la récession en raison de la
forte performance des investissements dans les secteurs de la
construction, minier, pétrolier et gazier. Quant au secteur des
transports, il a pu compter sur le fort rebond de l’industrie automobile
et plus récemment sur une plus forte demande en Amérique du
Nord.
La métallurgie, englobant la première transformation de métaux et la
fabrication de produits métalliques, a aussi repris du poil de la bête.
Enfin, bien qu’il n’ait pas contribué significativement à la reprise, il est
intéressant de souligner la bonne performance, et surtout stable, du
secteur de la fabrication d’aliments, un secteur qu’on oublie souvent
de mentionner, dû à sa nature moins cyclique. Il est le seul à ne pas
avoir enregistré de repli durant la dernière récession. À environ
220 000 travailleurs, c’est le sous-secteur manufacturier le plus
important. Il a récolté le cinquième des gains d’emplois depuis le
début de la reprise, soit la mi-2009, comme quoi des gains constants
de productivité sont bénéfiques.
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PIB du secteur manufacturier et des principaux
sous-secteurs (base 100 de l'indice : 2000-2006)
Secteur manufacturier Aliments
Métallurgie Machines
Matériel de transport
Source : Statistique Canada, VMBL Recherche écoonomique
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Emploi du secteur manufacturier et des principaux
sous-secteurs (base 100 de l'indice : 2000-2006)
Secteur manufacturier Aliments
Métallurgie Machines
Matériel de transport
Source : Statistique Canada, VMBL Recherche économique
Il n’est donc pas surprenant de constater que malgré l’augmentation de
la production, cela ne s’est pas encore traduit pas une augmentation
nette significative du nombre de travailleurs chez les sous-secteurs ayant
le plus contribué à la reprise. Par exemple, les fabricants de machines
ont bénéficié entre autres de l’essor de l’extraction des ressources
naturelles et des investissements étrangers. Leur production s’est donc
accrue, même au-delà de ce qu’elle était durant la période 2000 à 2006,
mais l’emploi n’a pas suivi la même tangente. Par contre, il faut voir cela
d’un autre œil; d’importants gains de productivité se sont créés. En fait,
la faible croissance de l’emploi est essentiellement le résultat des
progrès technologiques et de l’automatisation des procédés à travers le
temps.
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Sous-secteurs ayant attiré le plus d'investissements
directs étrangers au Canada
(en milliards de $CAN)
Fabrication de produits du pétrole et du charbon
Métallurgie*
Fabrication de produits chimiques
*Première transformation des métaux et fabrication de produits métalliques.
Source : Statistique Canada, VMBL Recherche économique
Également, la reprise d’activité manufacturière s’observe par une plus
grande utilisation des capacités de production, soit une utilisation plus
efficace des ressources en place; à 81,3 % au premier trimestre de 2012
de la production potentielle estimée en fonction notamment des
dépenses en immobilisations et réparations. Plus précisément, les
championnes sont les entreprises canadiennes produisant des machines
et celles produisant des matériaux liés au transport, elles utilisent leurs
capacités à des taux frôlant les records, leur production réelle par rapport
à leur stock de capital étant élevé.
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Taux d'utilisation de la capacité industrielle
Secteur manufacturier Machines*
Matériel de transport*
*Sous-secteurs ayant le plus contribué à la hausse du taux d'utilisation de la
capacité industrielle. Source : Statistique Canada
%
« Investissez! » : Plus facile à dire qu’à faire…
Maintenant que la reprise se solidifie dans le secteur manufacturier,
des nuages gris se pointent à l’horizon. Les perspectives de
croissance économique autant en Amérique du Nord qu’ailleurs ont
été révisées à la baisse cet été par la plupart des prévisionnistes. La
montée des incertitudes a même entraîné les prix du pétrole à la
baisse au début de l’été. Chez nous, cela se traduira sans doute par
une diminution des dépenses en capital en 2013 pour l’industrie
pétrolière et gazière. Une contraction à ce niveau pourrait mettre un
frein à la reprise du secteur manufacturier, cela n’est pas
souhaitable, mais le contexte actuel peut amener les entreprises à
redoubler de prudence dans leur décision d’investissement.
Il demeure que « couper » à ce niveau peut nuire à la compétitivité…
Sachant qu’il existe une relation positive très forte entre les
investissements en machines et équipements et la productivité du
travail et que selon les recherches effectuées, les entreprises qui
s’ouvrent vers de nouveaux marchés jouissent de meilleurs
rendements au niveau de la productivité et que la productivité crée
de la richesse, alors pourquoi s’en passer. En misant sur les moteurs
clés de la croissance de la productivité, l’investissement, l’innovation
et la formation de la main-d’œuvre, les entreprises augmentent leur
chance d’en « avoir plus pour leur argent ». Des entreprises plus
compétitives sont avant tout plus productives et miser sur la
réduction des coûts de main-d'œuvre pour accroître la compétitivité
n’est pas nécessairement l’unique voie à emprunter. Malgré la
hausse des salaires en Chine ces dernières années, les fabricants
canadiens n’arriveront jamais à concurrencer les Chinois sur la seule
base des coûts de production
Ainsi, pour s’assurer que le rebond cyclique se poursuive, il faut que
les manufacturiers investissent dans de nouvelles technologies et
ainsi contenir la hausse des coûts unitaires de production. Cela
devrait aider à accroître leur compétitivité. Par conséquent, ils
rejoindront de nouveaux marchés plus facilement et pourront jouir en
retour d’une croissance de leur productivité. Il suffit de mettre le doigt
dans l’engrenage pour que tout s’enchaîne.
Et, dans l’ensemble, la situation financière des entreprises
canadiennes, très similaire à ce qu’elle était durant la période 2000-
2006, devrait favoriser l’accroissement des dépenses en capital.
Elles ont de plus en plus de liquidités pour couvrir leurs
engagements à court terme. Leur marge bénéficiaire est encore
relativement élevée, même après avoir reculé récemment. Enfin, leur
endettement continue de s’améliorer.
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Portrait de la situation financières des entreprises
dans le secteur manufacturier
Ratio de liquidité relative
Ratio des emprunts aux capitaux propres
Marge bénéficiaire % (droite)
Source : Statistique Canada, VMBL Recherche économique
Zoom sur le secteur manufacturier de l’Ontario et du
Québec
Avant de passer aux obstacles qui pourraient freiner l’élan du secteur
manufacturier canadien à long terme, il est intéressant de se pencher
plus en détail sur la performance de l’industrie au sein des deux plus
grandes provinces.
En 2011, le secteur manufacturier en Ontario a produit 47 % des biens
fabriqués au Canada alors que le Québec en a produit 26 %.
L’importance relative de l’industrie dans l’économie réelle en Ontario et
au Québec est sensiblement la même, soit de 15-16 % en 2011, en recul
par rapport à 23 % dix ans auparavant. Cependant, les fabricants
ontariens se concentrent essentiellement dans le secteur de l’automobile
qui a durement été touché par la dernière récession alors qu’au Québec
ils sont plus dispersés (aérospatial, transformation alimentaire,
métallurgie).
PIB Emploi
Ontario 47.3 45.2
Québec 25.9 27.7
Alberta 9.9 8.0
Colombie-Britanique 8.5 9.3
Manitoba 2.9 3.7
Saskatchewan 1.8 1.5
Nouveau-Brunswick 1.6 1.8
Nouvelle-Écosse 1.6 1.9
Terre-Neuve-et-Labrador 0.5 0.6
Île-du-Prince-Édouard 0.2 0.3
Source : Stastique Canada, VMBL Recherche économique
partition provinciale de l'industrie manufacturière
en 2011 (%)
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Conséquemment, le secteur manufacturier en Ontario a chuté de
28 % du sommet au creux, alors qu’il s’est contracté deux fois moins
au Québec, surtout que le secteur de l’alimentation, relativement
important dans la belle province, n’a pas reculé durant la récession
comme mentionné ci-dessus. Ainsi, il n’est pas étonnant que la
reprise ait été plus forte en Ontario qu’au Québec.
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Emploi et PIB du secteur manufacturier en Ontario
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Source : Statistique Canada, VMBL Recherche économique
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Emploi et PIB du secteur manufacturier au Québec
(base 100 de l'indice : 2000-2006)
Emploi
PIB
Source : Statistique Canada, VMBL Recherche économique
Le secteur de la fabrication de matériel de transport, surtout le sous-
secteur des automobiles et pièces a fortement contribué à l’essor du
l’industrie manufacturière au pays depuis le début de la reprise; près
de la moitié de la croissance de 12 % entre le creux de la mi-2009 et
mai 2012, soit les dernières données disponibles. Cette industrie est
la plus importante en termes de PIB et regroupe deux sous-secteurs
majeurs : l’automobile et l’aérospatial. Le premier se situe environ à
80 % du niveau de production moyen enregistré avant la récession.
Le deuxième, ne s’étant pas replié autant durant la récession, est à
90 % de son sommet de 2008.
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Nombre de véhicules automobiles produits au
Canada
Production de voitures et camions légers (en millions d'unités)
Intensité des exportations (%, droite)
Sources : Autonews, Statistique Canada, VMBL Recherche Économique
En ce qui concerne le secteur de l’automobile, son volume de production
de véhicules et de pièces a presque doublé depuis le creux observé à la
mi-2009. Pour les six premiers mois de l’année, sa production est en
hausse de 16 % par rapport à la même période en 2011, elle a rejoint un
rythme de 2,5 millions d’unités, soit un niveau comparable à la moyenne
de la période 1991 à 2005. Même si les ventes, excluant les
importations, comblent environ 50 à 60 % de la production, leur
croissance a sans doute stimulé la production. En effet, depuis le début
de l’année les ventes de véhicules légers performent très bien en
Amérique du Nord : en hausse de plus de 7 % au Canada et 10 % aux
États-Unis. Les consommateurs au sud de la frontière ont accru leurs
achats de véhicules neufs après avoir mis sur la glace leur projet le
temps que leur situation budgétaire se redresse. En 2011, l’emploi s’est
également redressé (lentement, mais sûrement!), favorisant les ventes
de véhicules. Une bonne partie de la hausse provient aussi des
entreprises américaines qui ont renouvelé leur flotte de véhicules. Il n’y a
pas que le redressement de l’emploi qui a favorisé les ventes, mais bien
la diminution des taux d’intérêt consentis sur les prêts à l’achat et les
rabais des manufacturiers octroyés aux consommateurs.
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Ventes de véhicules légers aux États-Unis
(en millions d'unités désaisonnalisées et annualisées)
Vente d'automobiles
Vente de camionsgers
Source : Bureau of Economic Analysis
Au Canada, les véhicules sont demeurés abordables en 2012 en raison
des nombreux rabais octroyés et aux prêts sans intérêt des fabricants.
Les prix de véhicules neufs sont encore presque 10 % plus faibles
qu’avant la récession.
Ainsi, l’abordabilité de même que la situation économique s’améliorant
ont propulsé les ventes qui pourraient dépasser les niveaux records en
2012. Cette poussée des achats provient davantage des entreprises
canadiennes dont les investissements en voitures et en camions ont
rebondi durant la moitié de l’année après avoir reculé à partir de juin
2011.
Cependant, dans les prochaines années, il sera difficile de retrouver (et
de maintenir) les niveaux de production observés avant la récession.
D’abord, l’assemblage de véhicules légers et la fabrication de pièces
requièrent des coûts de production parmi les plus élevés du secteur
manufacturier. Cette industrie se heurte à une pression continuelle sur
les coûts en vue d’accroître ou de maintenir sa compétitivité. C’est
pourquoi, les usines d’assemblage des grands constructeurs
automobiles sont installées à proximité de leur marché, les coûts de
transport et l’exposition au risque de taux change se trouvent
grandement réduits. Malheureusement, dans cette lutte à la
compétitivité, le Canada se retrouve souvent perdant au détriment du
Mexique et des États-Unis. Les constructeurs japonais et allemands
préfèrent installer leurs plans d’assemblage dans ces pays où les coûts
de production sont moindres.
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